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LES   JUSTES : Cette « Conspiration du bien »


                               Qui sont ces êtres anonymes , qui au prix de leur vie ont sauvé des juifs quand la leur était en danger. Ils n’avaient aucun point commun hormis leur générosité. Ils étaient  diplomates, banquiers, gendarmes, hommes d’église, fonctionnaires avocats, simples quidams parfois, de gauche de droite , pétainistes , résistants. Ils agissaient sans l’assentiment de leur supérieur, contre leur hiérarchie, contre leurs politiciens contre leur pays dont ils ne partageaient plus la même optique en ces temps d’occupation allemande. Ils agissaient seuls , à deux trois ,à plusieurs par groupe et même par villages entiers. Ils furent baptisés : « Les Justes. » En 1953 la loi israélienne institue le Mémorial de Yad Vashem chargé d’être la mémoire de la tragédie juive . 10 ans plus tard sera créé le titre de «  JUSTE PARMI LES NATIONS » » à toute personne ou groupe qui ont risqué leur vie pour sauver des juifs en danger durant la Shoah. « Qui sauve une vie sauve l'humanité tout entière » dit la tradition juive

                                Le Mémorial de la Shoah leur rend hommage par une suite de conférences, de tables rondes , de lectures, de projections ( 0 )  et notamment d’une exposition (1) - durant les mois du 9 mai au 24  octobre 2006 en présence de Lucien Lazare Serge Klasfeld et Eric de Rothschild. Un mur honorant les 2646 Justes de France  ( 2 ) sera inauguré et plus de 50 œuvres seront proposées à titre gracieux concernant Les Justes de tout pays qui sont plus de 21 000 à ce jour.

                              Le cycle proposé reposera sur les thématiques suivantes : « La police française pendant la guerre » avec le bouleversant film de Michel Mitrani « Les guichets du Louvre » de 1974 qui fut le premier film à dénoncer le rôle servile de celle ci et à reconstituer la fameuse rafle du Vel d ‘Hiv, avec un documentaire « Des  justes dans la ville » et un téléfilm  «  Le temps de la désobéissance » qui retrace le sauvetage de 350 juifs par 7 policiers  et le dilemme qui oppose deux amis policiers lors du régime de Vichy, sur « Les justes allemands » de l’industriel nazi Oscar Schindler à Hans Carlmeyer avocat du IIi Reich  à « Hermann Grabe Le témoin qui en savait trop » gérant d’une société allemande qui témoigna au procès de Nuremberg  et sera obligé de fuir sa terre natale après de nombreux rejets des siens, sur « Les Justes en Europe » qui célèbre la conduite des diplomates turques , des communautés scandinaves , des organisations clandestines polonaises ,de femmes belges et de la résistance danoise qui oeuvrèrent  par solidarité, par compassion, par amour et par désintérêt  pour sortir des juifs de la déportation et de la mort (3) sur le rôle des «  Eglises dans le sauvetage » avec le film de Costa Gavras  « Amen »  cinéaste politique  qui dénonçait  la réserve voir le désintéressement de Pie XII  quant au sort des juifs ( 4 )  , avec « Monseigneur Piguet , pétainiste déportée et juste » portrait saisissant d’un homme qui a soutenu des causes extrêmes et présenté  un comportement contraire protégeant enfants juifs, résistants, réfractaires au STO, réfugiés de tout bord. D’autres hommes d’église                                  ( Monseigneur Rémond évoqué dans « le réseau Marcel » ; L’abbé Glasberg dans le film éponyme, le père Marcel dans le film autobiographique de Louis Malle « Au revoir les enfants » , sur aussi «  Le sauvetage des enfants » qui ne fut pas toujours l’œuvre de non juifs comme le témoigne le Documentaire de Nicolas Ribowski «  J’ai oublié » - mais peut –on oublier ? qui rend hommage à Shatta et Bouli Simon  qui dans une maison à Moissac sauve aidés par les villageois 300 enfants juifs et  « le réseau Marcel Histoire d’un réseau juif clandestin » de J.Sigaar et M.Landau ( 5 ) où un autre couple non moins méritant Moussa et Odette Abadi ont dans la clandestinité sauver plus de 500 enfants : ces derniers comme dans le précédent document viennent témoigner. Des villages se mobilisèrent pour que des enfants échappent à la déportation  comme celui de Vendée : Chavagnes – en- Paillers évoqué dans « les Enfants du secret » , de Haute Loire : le village de Chambon sur Lignon qui cacha 5000 juifs et dont le fils de l’un d’entre eux Pierre Sauvage ( 6) viendra tourner « Les armes de l’esprit »en leur hommage , la ville d’Elne dans les Pyrénées où une jeune institutrice aménage un lieu qui permettra  à 600 enfants de naître racontée dans     « La maternité d’Elne » de F.Goldbronn, sans oublier la Creuse région qui vit un village sauver plus de 400 enfants juifs cachés et scolarisés dans un château de l ‘O.S. E , action généreuse soulignée dans «  Les enfants de Chabannes » de L.Gossels et D.Wetherell.. Les exemples sont multiples de ce qu’on surnommait non sans humour et amour la « Conspiration du bien » Tous ces témoignages nous montrent des hommes et des femmes communs que l’Histoire va grandir du fait de leurs choix faits rappelons le au péril de leur vies, sans crainte , «  Je n’avais pas peur , j’étais dans mon droit » dira une juste, ni calcul  ils ne reparleront jamais de leurs actes de bravoure, seuls les rescapés témoigneront pour eux, simplement « parce qu ‘ils en avaient besoin » .

                          La dernière thématique parle « des  Justes diplomates » . ils venaient d’ Italie , de Suède , du Japon du Portugal , et s’appelaient Giogio Perlasca  Wallenberg, Chiune Sugihara , Aristides de Sousa Mendès  ces hommes qui ont préféré comme le disait ce dernier «  Désobéir à un ordre des hommes qu’ à un ordre de Dieu » . D’ailleurs ce qui caractérisait ces êtres hors normes durant ces périodes de désolation ce sont  la désobéissance, premier signe de résistance et  la solidarité qu’ils témoignèrent donnant de l’espoir aux victimes et aux générations futures. Ils furent la preuve que si l’homme est capable du pire, il est aussi capable du Bien , de ne pas être indifférent ni de tomber dans le passéisme ambiant. Dès lors rendre hommage à ces Justes ; êtres exceptionnels et rares  n’est que Justice  (6)

 

 

 

 

 

                   

           ( 0 ) Il y a des films qui restituent le climat des années 40 en France comme «  Le chagrin et la pitié » «  Le dernier métro » «  Stella »  et ailleurs «  Roméo et Juliette des ténèbres » de Jiri Weiss cinéaste juif tchèque «  Lili Marleen «  de R.W.Fassbinder «  Le journal d’Anne Frank » la version dessin animée

                 

 

 

 

( 1 ) 17 rue Geoffroy  l ’Asnier 75004 Métro Saint Paul  Pont Marie ou Hôtel de Ville

( 2 ) La France reste avec la Pologne et les Pays Bas la nation ayant le plus de Justes reconnus et « qui a sauvé une partie des ¾  des 330 000 juifs de France »

(3) les films concernés  sont « Desperate hours » de Victoria Barett USA «  Rescue in Scandinavia »  deSy Rotter USA « Un simple maillon” de F.Dumont et B ; Balteau Belgique 2003 « The danish solution » DE K .Cantor et C.Kjærulff  USA DAN  2003 «  The optimist » de Jacky  Conforty USA 2000 «  Zegota » de Sy Rotter 1991 « The courage to Fare » de R.Gardiner

(4 ) rappelons que le film de reposait sur une pièce de Rolf  Hochhuth   «  Le vicaire » qui avait déjà eu son lot de polémiques lors de sa représentation en France  dans les années 60

( 5 ) Documentaire que l’on peut trouver dans le DVD sorti l’an dernier comportant aussi deux documentaires de Thomas Gilou « Paroles d’étoiles » «  et « Le temps n’efface rien » qui parlent de transmission entre génération, donne une image de la guerre vue par des enfants juifs.

 ( 5) qui prépare un documentaire sur Varian Frye un autre juste qui n’a pas trouvé son Spielberg pour être reconnu

( 6) Le Mémorial de la Shoah va plus loin dans son approche en créant une allée des Justes où seront gravées les 2600 justes de France tout comme Yad Vashem qui a érigé en plus un monument au «  Juste inconnu »


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