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LES PECHEURS A LA GOULETTE


   

                                           LES MEMOIRES D’UN GOULETTOIS
L’ENFANT DE LA GOULETTE
PAR ALBERT SIMEONI (BEBERT) 31/3/2001.
18/06/89


Grands passionnés et fervents de pêche pour 90 % d’entre eux…..

‘……Les Pêcheurs à la Goulette


Qu’ils fussent professionnels, occasionnels ou amateurs, le goulettois est presque né avec une ligne, une canne, une bouteille trouée ou un bâton muni d’un pic ou d’un crochet (grand hameçon ) entre les mains. De 10 à 15 ans, le jeune faisait ses premières armes avec un mouchoir tenu aux extrémités par ses bords avec ses doigts ; il piégeait, aux abords des digues en cep de vigne avancées dans la mer - les guimbres, sparlottes, crustacés, goujons et autres petits marbrés solitaires égarés du banc près des têtes immergées des rochers. Plus tard, muni d’un bâton au bout clouté (pic artisanal ), il délogeait les poulpes de leur cachette - des boites en fer ensevelies et rouillées par l’eau - qui vomissaient leur encre noire une fois découvertes. Les petites pieuvres avaient un meilleur sort, une fois en dehors de l’eau, le mécréant goulettois fracassait la tête sur une roche, histoire de leur mettre les idées en place, à l’envers. Tous les jeunes goulettois ont pêché à la bouteille, allégée par sa cavité concave de son trou de cul. Remplie de mie de pain, les petits mulets venaient s’y engouffrer et se rassasier sans savoir que cela serait l’antichambre de la friture. Notre goulettois vieillissant (18 ans ),- plus expérimenté à force de se saler les pieds dans l’eau , se brûler le chef au soleil et tanner sa peau - s’attachait les services d’une canne ( un roseau parfois qu’il fabriquait avec rigueur ) ou d’une ligne. La moitié du corps dans la flotte, pas très loin du rivage, il pêchait ‘ sa passion ‘. Il lui était aisé aussi d’acheter chez AUGUGLIARO, notre quincaillier et accessoiriste de pêche en tout genre, ses hameçons, ingrédients et autres filets. Chapeau sur le melon et patience en d’ssous, il guettait des yeux se foutu bouchon à liège, couleur rouge pour le dessus, flottant entre deux eaux claires et qui tardait à plonger, prenant parfois des airs narquois. Le fil de nylon ou ‘gud ‘, de couleur verte ou blanche, enroulé autour de son index, notre pêcheur mesurait l’intensitè_de la ‘touche’ ; tiraillements et relachements tels ètaient pour l’instant son souci sur l’heure. Beaucoup de nos adeptes, aventuriers, poussaient leur sport favori jusqu’à se pointer sans l’autorisation de leurs parents, sur le môle des blocs, se mêlant ainsi aux vieux chevronnés siciliens ou maltais. La casquette vissée sur leurs timbales, la cigarette de marque ‘Surfine ‘, ‘Supèrieure' ou tout simplement roulée est collée au bec ou alors la pipe coincée entre leurs dents ‘jaunies par le darmouss’, ils voyaient d’un mauvais œil ses ‘intrus ‘ d’un dimanche, s’installaient à proximité pour ‘voler’ leur poisson.
Les berges du vieux chenal et du canal ‘Aéroport ‘, bien qu ‘interdites à la pêche et à la baignade, étaient très prisées et profanées par les ‘braconniers ‘.
Le lanceur de ‘Chebka’ ( filet ou pêche à l’épervier ) était soit debout progressant dans l’eau jusqu’à mi-corps soit sur une barque en équilibre surveillant un rassemblement de poisson.
Masque à lunette sous-marine, fusil à harpon, palme en caoutchouc et tuba firent leur apparition et constituaient l’attirail du professionnel que l’on reconnaissait de loin, nageant entre deux eaux, à leur ‘ tuyau ‘ à oxygène en plastic garni au bout d’une balle de ping - pong ( tuba).Il pouvait rester ‘enterré ‘ sous l’eau plusieurs heures afin de tirer un ‘malin mérou ‘ qui le ridiculisait bien souvent en esquivant la ‘flèche meurtrière ‘pointée sur lui. Là, à l’abri entre deux rochers, le beau et la bête se regardaient dans le bleu et blanc des yeux. Avantage mérou. La gloire pour un pêcheur goulettois était de rapporter ce trophée au bout du fusil. Fait rarissime un jeune ami batailla durant deux heures contre un thon égaré à quelques mètres du rivage. Il n’hésita pas à poursuivre sa proie en nageant, avec le ‘gud’ (fil de nylon ) scotché entre ses doigts. Las et fatigué ‘le thonthon ‘ déclara forfait par manque d’énergie. Notre héros et ses 15 k de chair suspendue à son hameçon eut une ovation digne d’un grand champion .Tout le quartier eut droit ce jour là à sa tronche du ’phénomène’.
Les appâts, à cette époque consistaient soit à de la mie de pain transformée la veille en petites boulettes durcies pendant la nuit soit à des vers de terre ‘Trimolignè’ achetées ‘hier ‘ et servies empaquetées dans des feuilles humides de choux ou de vigne selon la saison et suivant grosseur pour la catégorie du poisson à pêcher. Les amorces se retrouvaient à l’aube, selon le réveil du poisson et de son bon vouloir, pendues aux bouts des hameçons solitaires, doubles, triples ou quadruples.
Les avertis ou cachotiers, munis d’un peu de gros sel et d’une truelle dénichaient-leur ‘appât secret ‘, le toubou (gros vers ) enseveli sous le sable dans l’eau. L’opèrateur/fossoyeur , à mer basse, passait alors à l’action. L’opération ( je peux le dévoiler ton secret Charlino après 50 ans ), consistait tout d’abord à repérer un petit trou par mer calme et claire - le boyau - puis l ‘étèteur ‘ versait un ou deux grains de sel à l’embouchure du cordon. 2 ou 3 secondes plus tard, de petites antennes remuantes frénétiquement ( la tête ) surgissaient et d’un coup sec et vif ‘le trancheur ‘ plongeait sa truelle sous le ‘conduit ‘ pour couper toute retraite possible au ‘fuyard’.Le petit serpent, décapité sur 10 cm de profondeur, se retrouvait zigzagant dans sa petite vase, sur le plat de la truelle ……
Le gros poisson se pêchait en barque à moteur , à la traine , à quelques encablures, soit avec du gros fil de nylon soit avec de la corde fine. Les amorces étaient bien souvent des morceaux de poulpe, de ‘cannelloni ‘ ou tout simplement un petit mulet vivant mais accroché à l’hameçon..
A chaque pêche son amorce ……et à chaque pêcheur sa manière de ‘chasser’.

Comme tout bon mèditérranèen …le goulettois affabulait souvent sur sa prise car sans témoin visuel, il racontait avoir pris une baleine avec son doigt..
Et il s’en trouvait toujours un de couillon pour lui dire ‘montres moi où elle t’a mordue… ?’Les sorties de balancelle fera l’objet d’un texte spécial .

ALBERT L ENFANT DE LA GOULETTE
:) :) :)


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