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RECIT DE L’OCCUPATION ALLEMANDE DE TUNIS |
JE SUIS NEE EN 1934, LES PREMIERS FAITS DONT JE ME SOUVIENNE REMONTENT A 1939, LORS DE LA DECLARATION DE GUERRE PAR LES ALLEMANDS A L’EUROPE, J’AVAIS 5 ANS.
TROIS ANS APRES, EN NOVEMBRE 1942, LES TROUPES NAZIES ONT ENVAHI LA TUNISIE. POUR NOUS, LES ENFANTS, CELA NE NOUS A PAS EFFRAYES BIEN AU CONTRAIRE ! LORSQUE LES SOLDATS DEFILAIENT DANS LA RUE EN CHANTANT LEUR CELEBRE MARCHE MILITAIRE DONT LES PREMIERS MOTS « AY LI AY LO AY LA », REVENAIENT EN LEIT MOTIV, NOUS LES REGARDIONS, DEBOUT AU BORD DU TROTTOIR, SCANDANT L’AIR AVEC NOS PIEDS, ET TROUVIONS QUE LES SOLDATS CHANTAIENT TRES BIEN.
PUIS IL Y EUT LES PREMIERES MESURES DISCRIMINATOIRES CONTRE LES JUIFS : EXCLUSION SCOLAIRE ! NOUS N’AVIONS PLUS LE DROIT D’ALLER A L’ECOLE ! PAS GRAVE, POUR NOUS C’ETAIENT DES VACANCES SUPPLEMENTAIRES.
ENSUITE, LES RAFLES POUR ARRETER LES HOMMES JUIFS ADULTES ET LES ENVOYER FAIRE DU TRAVAIL OBLIGATOIRE DANS DES CAMPS, LOIN DE TUNIS. JE ME SOUVIENS DU JOUR OU DEUX POLICIERS SONT VENUS ARRETER MON PERE ET DEUX AUTRES VOISINS. NOUS ETIONS, MON FRERE ET MOI-MEME, EN LARMES, ET L’UN DES POLICIERS, QUI ETAIT MUSULMAN, A EU PITIE DE NOUS ET A DIT A SON COLLEGUE : « LAISSE TOMBER TU NE VOIS PAS COMME CES ENFANTS PLEURENT ET PUIS LE TYPE N’EST PAS JEUNE » ET C’EST GRACE A LUI QUE NOTRE PERE NE FUT PAS ARRETE, CE QUI PROVOQUA DES COMMENTAIRES ACERBES DE LA PART D’UNE DE NOS VOISINES DONT LE MARI FUT EMMENE !
LES NAZIS COMMENCERENT ENSUITE À CONFISQUER LES BIENS DES JUIFS, POSTES DE RADIOS, TABLEAUX DE VALEURS BIJOUX, ETC…ET INSTAURERENT LE « STATUT DES JUIFS » C'EST-A-DIRE QUE CEUX-CI N’EURENT PLUS LE DROIT DE PRATIQUER CERTAINES PROFESSIONS LIBERALES, TELLES QUE MEDECIN, AVOCAT, ENTRE AUTRES.
LES PROPRIETAIRES DE L’IMMEUBLE OU NOUS HABITIONS ETAIENT ITALIENS ET ADHERAIENT AU PARTI FASCISTE MAIS NOUS ENTRETENIONS D’EXCELLENTES RELATIONS.
LES BOMBARDEMENTS ALLIES COMMENCERENT ET UNE BOMBE EXPLOSA AU MILIEU DE LA RUE ALEXANDRE DUMAS, OU ETAIT SITUE L’IMMEUBLE OU NOUS HABITIONS. PAR MIRACLE, IL N’Y EUT PAS DE VICTIMES, ALORS, QU’HABITUELLEMENT, DES CENTAINES DE PERSONNES FAISAIENT LA QUEUE AVENUE DE LONDRES, EN FACE, DEVANT LA BOULANGERIE. MOI-MEME Y ETAIS UN QUART D’HEURE PLUS TOT.
MON PERE, REVENANT DU TRAVAIL, CRUT DEVENIR FOU EN DECOUVRANT LE CRATERE ENORME QU’AVAIT PROVOQUE LA BOMBE, IL A TOUT DE SUITE PENSE QUE MA MERE MON FRERE ET MOI MEME AVIONS SUCCOMBE AU BOMBARDEMENT D’AUTANT PLUS QUE MON FRERE AVAIT L’HABITUDE DE JOUER DANS LA RUE AVEC SES COPAINS A CET ENDROIT ET QUE MA MERE RECHIGNAIT PARFOIS À SE RENDRE À LA CAVE , LORSQUE LA SIRENE RESONNAIT MAIS IL FUT VITE RASSURE SUR NOTRE SORT.
NOTRE APPARTEMENT ETANT INHABITABLE, MES GRANDS PARENTS MATERNELS, QUI LOGEAIENT PAS LOIN, NOUS ONT HEBERGES, METTANT UNE PIECE À NOTRE DISPOSITION.
LES RESTRICTIONS ALIMENTAIRES ONT ALORS COMMENCE MAIS JE NE ME SOUVIENS PAS VRAIMENT AVOIR SOUFERT DE LA FAIM. JE SAIS QUE L’ON FAISAIT GRILLER DES FEVES SECHES POUR ASSOUVIR NOTRE APPETIT, SANS PLUS. UN JOUR MON PERE AVAIT REUSSI A ACHETER UNE BOITE DE HALWA (FRIANDISE A BASE DE GRAINS DE SESAME ET DE SUCRE) AU MARCHE NOIR ET NOUS L’AVONS MANGEE EN CACHETTE DANS NOTRE CHAMBRE PARCE QU’IL NE VOULAIT PAS QUE NOUS LA PARTAGIONS AVEC MES ONCLES ET TANTES, PAS QUESTION QUE NOUS SOYIONS PRIVES DE VITAMINES!
LES HABITANTS DE TUNIS AVAIENT CREUSE DES TRANCHEES DANS L’ANCIEN CIMETIERE JUIF DESAFFECTE SITUE AVENUE DE LONDRES POUR S’Y REFUGIER EN CAS D’ALERTE ET NOUS, LES ENFANTS, NOUS ALLIONS Y PASSER NOS APRES MIDI, ADOSSES AUX PIERRES TOMBALES A TRICOTER, RIGOLER, GRIGNOTER DES FEVES, BREF INSOUCIANTS COMME TOUS LES JEUNES.……
MON FRERE ET MOI, PAR MANQUE D’HYGIENE, AVONS ATTRAPPE LA GALE ET TOUS LES SOIRS IL FALLAIT SE LAVER DANS UNE BASSINE EN ZINC (LA MATIERE PLASTIQUE N’EXISTANT PAS A L’EPOQUE) ET S’ENDUIRE D’UNE POMMADE AU SOUFFRE.
LORSQUE RETENTISSAIT LA SIRENE PENDANT LA NUIT C’ETAIT LA PANIQUE : NOUS DEVIONS NOUS RHABILLER EN VITESSE POUR DESCENDRE, TRAVERSER LA RUE ET NOUS RENDRE DANS L’IMMEUBLE D’EN FACE CAR CELUI OU HABITAIENT MES GRANDS PARENTS NE POSSEDAIT PAS DE CAVE. D’AILLEURS IL MENACAIT RUINE ! MON PERE NOUS RECOMMANDA DE NE PLUS NOUS DESHABILLER AVANT D’ALLER NOUS COUCHER AFIN D’ETRE PLUS VITE PRETS POUR DESCENDRE.
NOUS AVONS FINI PAR NE PLUS NOUS RENDRE EN FACE CRAIGNANT QU’UNE BOMBE NE NOUS ATTEIGNE PENDANT LA TRAVERSEE DE LA RUE. ON NOUS RECOMMANDAIT DE SE COLLER AUX MURS DE L’IMMEUBLE. A CHAQUE DEFLAGRATION DE LA D.C.A ALLEMANDE QUI CIRCULAIT, LES MURS VACILLAIENT ET MON GRAND PERE NOUS AVAIT ENSEIGNE UNE PRIERE (QUE L’ON RECITE PENDANT LES SELIHOT) AFIN QUE D… AIE PITIE DE NOUS.
MON JEUNE ONCLE, AVAIT ETE ENROLE DE FORCE COMME TRAVAILLEUR OBLIGATOIRE ET AVAIT ETE ENVOYE À DJEFNA PRES DE LA FRONTIERE ALGERIENNE. NOUS NE RECEVIONS AUCUNE NOUVELLE DE LUI.
AFIN QUE JE NE PERDE PAS LES CONNAISSANCES ACQUISES A L’ECOLE, LA PLUS JEUNE DE MES TANTE ENTREPRIT DE ME FAIRE TRAVAILLER EN CALCUL ET EN FRANCAIS ET C’EST GRACE A ELLE QUE L’ANNEE SCOLAIRE NE FUT PAS PERDUE POUR MOI .
UN SOIR, IL ETAIT ASSEZ TARD, NOUS ENTENDIMES DES COUPS RESONNER A LA PORTE DE L’IMMEUBLE. NOUS EUMES TRES PEUR CROYANT QUE C’ETAIENT DES ALLEMANDS. QUELQUES INSTANTS APRES UNE VOIX S’ELEVA ET CRIA « OUVREZ C’EST MOI, C’EST JACQUOT ! » QUELLE NE FUT PAS NOTRE JOIE LORSQUE NOUS COMPRIMES QUE C’ETAIT MON ONCLE QUI AVAIT REUSSI A S’EVADER ! NOUS DESCENDIMES LUI OUVRIR LA PORTE : IL ETAIT REVETU D’UNE GANDOURA MARRON ET AVAIT UNE LONGUE BARBE HIRSUTE QUI LUI COUVRAIT LES JOUES.
IL NOUS DIT QU’IL AVAIT TENTE L’EVASION PARCE QU’IL NE SUPPORTAIT PLUS LA VIE AU CAMP DE TRAVAILLEUR ET LES ORDRES INEXECUTABLES DES SOLDATS ALLEMANDS, MEME SOUS LA MENACE D’UNE ARME. UN JOUR UN SOLDAT A QUI IL AVAIT REFUSE D’OBEIR LUI ORDONNA DE CREUSER SA PROPRE TOMBE ! J’IGNORE COMMENT IL EN RECHAPPA.
QUELQUES JOURS APRES IL EUT UNE TRES FORTE FIEVRE ET NOUS AVONS CRAINT LE TYPHUS OU LA FIEVRE TYPHOIDE MAIS JE CROIS QUE LE MEDECIN DIAGNOSTIQUA UNE GRANDE FAIBLESSE. ON ESSAYA DE LE SURALIMENTER AVEC DES JUS D’ORANGE ET MON FRERE ET MOI ATTENDIONS AVIDEMENT QUE LE JUS DE L’ORANGE SOIT EXTRAIT POUR NOUS JETER AVEC VORACITE SUR LA PULPE ET MANGER CE QUI RESTAIT, IL N’ETAIT PAS QUESTION D’EN ACHETER POUR LE RESTE DE LA FAMILLE , CA COUTAIT TROP CHER.
LES JOURS PASSERENT PONCTUES DE BOMBARDEMENTS, DE DEFLAGRATIONS DE LA D.C.A. QUI CIRCULAIT DANS LES RUES POUR LANCER SES OBUS ET ESSAYER D’ATTEINDRE LES AVIONS ALLIES, ET DE BALLADES AU CIMETIERE.
MON ONCLE NOUS AVAIT DIT EN ARRIVANT « LES ANGLAIS SERONT A TUNIS LE 7 MAI » ET IL GRAVA « 7 MAI » SUR LA VITRINE DU BUFFET. LE CAMP OU IL AVAIT ETE ASTREINT A DES TRAVAUX ETANT SITUE A PROXIMITE DE LA FRONTIERE, IL AVAIT PU EVALUER L’AVANCE DES ALLIES ET AVOIR UNE IDEE APPROXIMATIVE DU TEMPS QU’IL LEUR FAUDRAIT POUR ARRIVER EN TUNISIE. ON SE MIT A COMPTER LES JOURS.
MON FRERE ET MOI EUMES EGALEMENT DES POUX ON EN REJETA LA FAUTE SUR LES OCCUPANTS QUI, D’APRES NOUS, LES AVAIENT APPORTES AVEC EUX D’ALLEMAGNE ! A L’EPOQUE J’AVAIS DE SUPERBES NATTES DONT MA MERE ETAIT TRES FIERE ET ELLE NE VOULUT A AUCUN PRIX QUE JE ME FASSE COUPER LES CHEVEUX CE QUI AURAIT FACILITE L’EPOUILLAGE…
LE 7 MAI 1943, AU MATIN, C’ETAIT UN VENDREDI, JE ME SOUVIENS AVOIR NARGUE MON ONCLE LUI DISANT : « NOUS SOMMES LE 7 OU SONT LES ALLIES TONTON ? » ET MON ONCLE ME REPONDIT « ATTENDS, CHERIE, LA JOURNEE N’EST PAS TERMINEE » ET EN EFFET VERS 13 HEURES 30 NOUS ENTENDIMES UN BRUIT DE CHARS. NOUS NOUS PRECIPITAMES AU BALCON ET VIMES LES TANKS ANGLAIS ET AMERICAINS ARRIVER PAR LA RUE BAB SOUIKA, PROLONGEMENT DE LA RUE DE L’ALFA OU HABITAIENT MES GRANDS-PARENTS. CE FUT UN VRAI DELIRE. MA GRAND’MERE QUI PARLAIT EN JUDEO-ARABE CRIAIT AUX SOLDATS « WOUENKEUM » (CE QUI VOULAIT DIRE DANS SA LANGUE « OU ETIEZ VOUS) ? ET LES SOLDATS, PENSANT QU’ELLE LEUR DISAIT « WELCOME » LA SALUAIENT À TOUR DE BRAS.
LE LENDEMAIN J’ALLAI AVEC MA TANTE SUR L’AVENUE JULES FERRY, ARTERE PRINCIPALE DE TUNIS, POUR VOIR DE PRES NOS SAUVEURS ET COMME MA TANTE SAVAIT PARLER L’ANGLAIS ELLE PUT BAVARDER AVEC EUX. ILS NOUS DONNERENT FORCE BONBONS ET CHEWING GUM (QUE NOUS DECOUVRIMES) ET NOUS RESTAMES PRATIQUEMENT TOUTE LA JOURNEE AVEC EUX.
AVEC LES AMERICAINS NOUS CONNUMES AUSSI LE « CORNED BEEF » NOUS TROUVAMES CELA DELICIEUX (JE CROIS BIEN QUE CA N’ETAIT PAS CACHER) MAIS COMME NOUS N’AVIONS PAS GOUTE SOUVENT A LA VIANDE NOUS PASSAMES OUTRE ET TOUT NOUS PARAISSAIT BON !
JE ME DOIS DE SIGNALER QUE C’EST GRACE A L’INTERVENTION DU BEY DE L’EPOQUE, SIDI MONCEF BEY, QUE NOUS AVONS EU LA CHANCE DE NE PAS ETRE TOUT DE SUITE DEPORTES. IL S’ETAIT RENDU AUPRES DU RESIDENT GENERAL DE FRANCE EN TUNISIE, L’AMIRAL ESTEVA, ET LUI AVAIT DECLARE « JE VOUS DEFENDS DE LAISSER LES ALLEMANDS TOUCHER A UN SEUL CHEVEU D’UN JUIF, LES JUIFS SONT DES SUJETS TUNISIENS COMME LES MUSULMANS » IL ME FAUT PRECISER QUE LES BEYS ETAIENT TURCS C’EST SANS DOUTE LA RAISON POUR LAQUELLE IL AVAIT PRIS CETTE POSITION CAR LES ARABES, POUR LA PLUPART, SE REJOUISSAIENT DES SEVICES QUI NOUS ETAIENT INFLIGES.
NOUS AVONS APPRIS PAR LA SUITE QUE LES NAZIS COMPTAIENT S’OCCUPER DES JUIFS DE TUNIS DANS DE BREFS DELAIS.
CE QUE NOUS IGNORIONS, A L’EPOQUE, C’EST QUE DES JUIFS TUNISIENS AVAIENT PORTE L’ETOILE JAUNE, NOTAMMENT A SOUSSE, AVAIENT ETE DEPORTES DANS DES CAMPS DE CONCENTRATION ET Y AVAIENT PERDU LA VIE,
UNE VINGTAINE D’ANNEES PLUS TARD, UN SOIR, ALORS QUE NOUS ECHANGIONS NOS SOUVENIRS SUR CETTE PERIODE, MON MARI ME RACONTA COMMENT IL AVAIT ASSISTE, A BIZERTE, A L’ARRESTATION D’UN JEUNE JUIF DE 17 ANS.
CE JEUNE HOMME TRAVAILLAIT CHEZ UN BELGE, POUR APPRENDRE L’ELECTRICITE. CE DERNIER ETAIT LE PATRON D’UN CINEMA ET EN MEME TEMPS REPARAIT DES POSTES DE RADIO. EN FAIT CETTE ACTIVITE ETAIT UNE COUVERTURE, QUI LUI PERMETTAIT DE FOURNIR DES RENSEIGNEMENTS AUX ALLIES SUR LES POSITIONS NAZIES. UN JOUR QU’IL ETAIT EN TRAIN D’EMETTRE UN MESSAGE, IL FUT REPERE PAR LES RADARS ALLEMANDS ON VINT L’ARRETER AINSI QUE SON APPRENTI. MON MARI ASSISTA A LA SCENE ET CA L’A ENORMEMENT MARQUE, IL AVAIT UNE DOUZAINE D’ANNEES.
HEUREUSEMENT, GRACE A SON PHYSIQUE MUSCLE ET A SES CONNAISSANCES EN ELECTRICITE LE JEUNE HOMME FUT AFFECTE A DES REPARATIONS ET ECHAPPA AINSI AUX FOURS CREMATOIRES. LORSQU’IL REVINT A BIZERTE, A LA FIN DE LA GUERRE IL PESAIT A PEINE 35 KILOS ! MON MARI L’A REVU A NATHANYA LORS D’UN SEJOUR EN ISRAEL ET L’EMOTION DES DEUX HOMMES LORS DE CETTE RENCONTRE EST INDESCRIPTIBLE. .
NOUS AVONS VECU DANS LA LIESSE DE LA LIBERATION PENDANT PLUSIEURS MOIS, INVITANT LES SOLDATS A PARTAGER NOS REPAS ET LES PERES JUIFS, POURTANT SI JALOUX, NE FAISAIENT AUCUNE OBJECTION. PLUS D’UNE JEUNE FILLE TOMBAIT AMOUREUSE DE CES YANKEES ET CELA S’EST SOUVENT CONCRETISE PAR DES MARIAGES.
NOUS AVONS FAIT RAFISTOLER NOTRE APPARTEMENT TANT BIEN QUE MAL, ET SOMMES ENFIN RETOURNES VIVRE CHEZ NOUS. NOUS AUSSI EUMES DES HOTES ALLIES : UN CAPITAINE QUI AVAIT UNE FILLE DE MON AGE ET QUI NE CESSAIT DE M’APPORTER DES PETITES BRICOLES : PEIGNES GARNIS DE FLEURS, RUBANS, FRIANDISES ET EGALEMENT UN SIMPLE SOLDAT QUI SE PRENOMMAIT THOMAS ET QUI VOULAIT M’EPOUSER….J’AVAIS NEUF ANS ET IL NE ME PLAISAIT PAS !
NOUS PUMES DE NOUVEAU NOUS RENDRE A L’ECOLE ET, A LA FIN DE L’ANNEE SCOLAIRE LA DIRECTRICE DECIDA DE FAIRE SUBIR UN EXAMEN A TOUTES LES ELEVES JUIVES POUR VERIFIER SI ELLES ETAIENT CAPABLES OU NON DE PASSER DANS LA CLASSE SUPERIEURE. COMME MA JEUNE TANTE M’AVAIT FAIT TRAVAILLER JE FUS RECUE ET NE PERDIS DONC PAS MON ANNEE.
A L’ARRIVEE DES FORCES ALLIEES, L’APPARTEMENT DE NOS PROPRIETAIRES AINSI QUE CELUI DE LEUR FILS SITUE AU PREMIER ETAGE, FURENT REQUISITIONNES PAR DES FAMILLES D’OFFICIERS FRANÇAIS. AU PREMIER C’ETAIT UNE JEUNE FEMME, ORIGINAIRE DE MONTELIMAR, DONT LE MARI, FRANÇAIS DE CONFESSION MUSULMANE, ETAIT AU FRONT, ET SA FILLETTE. AU SECOND, UN COUPLE DE JUIFS FRANÇAIS DONT LE MARI OCCUPAIT UN POSTE IMPORTANT DANS L’ARMEE, ET LEUR FILS.
LES RESTRICTIONS ALIMENTAIRES PERDURAIENT MAIS MON PERE REUSSISSAIT A SE PROCURER QUELQUES FRUITS ET LEGUMES AUPRES DE CERTAINS DE SES CLIENTS ARABES QUI POSSEDAIENT UNE FERME.
A CETTE EPOQUE UNE HABITUDE ALIMENTAIRE S’INSTAURA A TUNIS : LE COUSCOUS AU POISSON LE MARDI ! EN EFFET LES BOULANGERS AVAIENT DECIDE DE FERMER BOUTIQUE CE JOUR LA ET IL N’ETAIT PAS QUESTION DE MANGER DU PAIN ACHETE LA VEILLE ! AUSSI LES MERES DE FAMILLE DECIDERENT-ELLES DE REMPLACER LE PAIN PAR DU COUSCOUS ET POUR LE DIFFERENCIER DE CELUI, TRADITIONNEL, DU VENDREDI SOIR, ELLES UTILISERENT DU POISSON. UN VERITABLE DELICE INCONNU DES AUTRES COMMUNAUTES JUIVES D’AFRIQUE DU NORD.
LES JOURS PASSERENT, LES TROUPES ALLIEES QUITTERENT LA TUNISIE ET LA VIE NORMALE REPRIT SON COURS. DAISY COHEN
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