Demandez a un enfant ce qu'on fait a Pourim. Il vous repondra certainement : "On se deguise!" Et pourtant, se deguiser ne fait pas partie des mitsvot de Pourim. Celles-ci sont au nombre de quatre : 1- Ecouter la meguila (le rouleau) d'Esther la veille au soir et dans la journee. 2- Participer a un festin 3- Se distribuer des cadeaux alimentaires directement consommables 4- Donner de l'argent aux pauvres. Mais le deguisement, bien qu'il ne soit qu'une coutume chez les enfants, fait bien partie integrante de la fete. Pourquoi a-t-on cette habitude de se deguiser le jour de Pourim ? Car toute l'histoire de Pourim s'est faite de maniere deguisee. La presence de D-ieu y est cachee. Dans toute l'histoire rapportee par la meguila, le nom de D-ieu n'apparait pas. Le nom meme "Esther" signifie "dissimulation". Avant que ne survienne ce terrible decret contre le peuple juif, ils n'avaient, semblait-il, rien a craindre. L'un des membres du sanhedrin, Morde'hai, etait egalement un haut fonctionnaire, influent aupres du roi, puisqu'il n'etait pas moins que celui qui lui avait sauve la vie. La reine elle-meme etait juive, et qui plus est, il est precise qu'elle trouvait grace aux yeux du roi. Quel meilleur environnement pouvait-on imaginer pour preserver la securite du peuple juif ?  Mais ceci est l'apparence, le masque. Derriere les coulisses, on sait que les juifs avaient rejette la protection divine. Ils avaient participe au banquet offert le roi, dans lequel il profanait les ustensiles du Beth Hamikdach. Aussi, lorsque le decret fut connu, quelle fut la reaction de Morde'hai ? A-t-il use de son influence aupres du roi ? Il aurait pu, semblait-t-il, se le permettre. Mais Morde'hai connaissait la cause reelle de ce decret. Pour cette raison, il a porte le deuil, incitant ainsi tous les juifs de la ville a la techouva, au retour vers D-ieu. De meme, lorsque ce fut au tour d'Esther d'agir, en allant voir le roi, elle ne s'est pas comporte selon des regles "raisonnables". Plutot que de profiter de la grace qu'elle trouvait aux yeux du roi, en se parant du mieux qu'elle aurait pu, elle a choisi de jeuner auparavant pendant trois jours, elle dans son palais et tous les juifs de la ville dans les synagogues. C'est finalement livide suite a ces trois jours de jeune qu'elle s'est presentee au roi. Ce n'est alors qu'au prix d'un miracle que le roi lui reserva un accueil favorable. Elle aurait pu alors profiter de ce moment favorable pour presenter sa requete au roi, qui, comme il le lui a dit, aurait ete pret a lui offrir la moitie de son royaume. Contrairement a cela, elle s'est contente d'inviter le roi a un repas, auquel elle conviait egalement Haman, celui qui projettait la destruction du peuple juif. Ceci afin que les juifs se sentent abandonnes par la reine, et prives de leur dernier espoir. De cette facon elle intensifiait encore leur desir de revenir a D-ieu. Et c'est cette techouva qui sauva reellement le peuple juif.  Ils ne se sont pas arretes a ce qui est apparent, au deguisement. Ils ont au contraire compris la cause, l'origine de ce qui leur arrivait, et automatiquement par le fait qu'ils ont annule la cause, l'effet a disparu de lui-meme, et le decret s'est transforme en joie. Rabbi Chimon ben Netanel disait ainsi, que le bon comportement duquel il convient de se rapprocher, est de voir "la naissance" ("haroeh et hanolad"). C'est a dire, comprendre l'origine divine de toute chose. Et c'est sur cette origine divine que nous avons les moyens d'agir, par l'intermediaire de la Torah, ainsi qu'il est dit : "Da ma lemaala mima'h", ce qui peut etre traduit par : "Sache que ce qui est au dessus est de toi". L'origine spirituelle de ce qui t'arrive, c'est a dire ton mazal, depend de ton comportement par rapport a D-ieu et par rapport a ce qu'il attend de toi. Ceci est l'enseignement que l'on peut tirer de la fete de Pourim. Il s'agit d'un enseignement actuel, et pas seulement d'un evenement qui a eu lieu dans le passe. Il est ecrit que celui qui a ecoute la meguila "retroactivement" doit la reecouter. La comprehension classique de cette phrase, c'est que si quelqu'un a ecoute la fin avant d'en ecouter le debut, il ne s'est pas acquitte de la mitsva. Mais on peut comprendre egalement que celui qui a ecoute la meguila en n'y voyant qu'une histoire passee, sans en retirer cet enseignement pour sa vie presente, alors ce n'est pas la meguila qu'il a ecoute. Il s'est arrete au deguisement. Sur ce, je vous souhaite a tous une excellente fete de Pourim, accompagnee de la reflexion qui s'impose et bien sur dans la joie la plus totale.