Sidra Ah'are Moth, par Leon Masliah

A l'issue de PESSAH', nous avions coutume en Tunisie de citer ? l'intention de nos amis et connaissances ce verset de I Samuel, XXV, 6 : " Que ce soit pour la vie ! Sois en paix, en paix ta maison, en paix tout ce qui t'appartient ! " Ce sont les vœux que je forme pour vous tous, amis lecteurs !
LEON MASLIAH

Trois th?mes sont trait?s dans la partie du L?vitique que nous lirons Chabbath prochain :

1) Le Service du Grand Pontife au " SAINT DES SAINTS " du Temple de J?rusalem le jour de KIPPOUR.

2) La mise en garde contre des sacrifices ? caract?re idol?tre, et plus particuli?rement l'interdiction de consommer le sang des animaux sacrifi?s.

3) La prohibition des unions incestueuses par ou hors mariage.

A l'issue de la f?te de PESSAH', il m'a paru opportun d'orienter mon commentaire sur les deux derniers points.

1. L'interdiction absolue a ?t? faite aux enfants d'Isra?l de consommer le sang. Les versets de la sidra sont clairs : " Quiconque…absorbera un sang quelconque, Je dirigerai mon regard sur la personne qui aura absorb? ce sang, et Je la retrancherai du milieu de son peuple. Car l'?me de la chair est dans le sang… C'est pourquoi J'ai dit aux enfants d'Isra?l : que nul d'entre vous n'absorbe de sang… " [L?vitique XVII, 10, 11 et 12].

Au chapitre XII du Deut?ronome, la Thora r?p?te avec insistance : " Car le sang c'est la vie et tu ne dois pas absorbe la vie avec la chair. Ne le mange point ! "

L'?limination du sang jusqu'? la moindre trace est assur?e par les nombreuses prescriptions concernant l'abattage cach?re, le trempage et la salaison de la viande.

Or, que de fois, ? travers les ?ges, Isra?l a-t-il d? souffrir ? cause du mythe du meurtre rituel, qui lui imputait le crime d'avoir ?gorg? des enfants chr?tiens pour la confection des matzoth de la F?te de PESSAH' !

Dans le Psaume 137 -sur les fleuves de Babylone-, nous lisons : " Souviens-toi, Seigneur, des fils d'Edom, du jour (fatal) de J?rusalem,, o? ils disaient : D?molissez-la, d?molissez-la, jusqu'en ses fondements ! "

Edom, c'est l'empire romain, c'est Esa? [Cf. Gen?se XXXVI, 8]. Cet empire s'est rendu ma?tre des grands empires de l'Antiquit? : la Perse et la Gr?ce. Les romains ont d?truit notre Temple, ils ont mis le feu ? J?rusalem et aux villes de Jud?e, la majorit? du peuple juif a ?t? la p?ture des oiseaux de proie et le reste a ?t? ?parpill? aux quatre coins du monde. Cela n'?tait pas suffisant : ce peuple assoiff? de sang a a ttribu? ? Isra?l, pour qui le sang est la pire des abominations, son propre penchant. Rome et ses h?ritiers, le monde chr?tien, ont r?pandu des torrents de sang juif en nous accusant de crimes rituels, durant les trop longues ann?es d'exil.

Ils ont voulu troubler notre F?te de PESSAH', Sans succ?s.
Notre joie de la lib?ration n'a pu ?tre ?touff?e.
Nous sommes mont?s sur le b?cher, nous avons souffert le martyre, mais notre all?gresse n'a jamais ?t? entam?e, et nos quatre coupes de vin du S?der ont ?t? ?clus?es dans la jubilation.

Le soir du s?der a ?t? pr?cis?ment celui que nos ennemis ont choisi pour commettre leurs forfaits.

Toute leur puissance, toutes leurs richesses, toutes leurs possessions ne leur ont ?t? d'aucun utilit? : ils ?taient asservis ? leurs bas instincts.

Tandis que les enfants d'Isra?l, dans tous les pays de la dispersion, malgr? leur abaissement ?taient libres au milieu de leurs souffrances ; ils avaient un moral ?lev? malgr? leurs humiliations, et les yeux de leurs tortionnaires ?taient aveugl?s par la jalousie !

Parmi d'innombrables autres massacres perp?tr?s contre les Communaut?s juives en terre chr?tienne, je citerai le texte suivant figurant dans la " GALLIA JUDAICA " d'Henri GROSS: "Pendant la pers?cution des Pastoureaux, vers 1320, la Communaut? juive de Saint-Jean-de-Luz, compos?e de 300 ?mes, p?rit en totalit? ".

" Souviens-toi, Seigneur, des fils d'Edom… "

2. Depuis leur sortie d'Egypte, les enfants d'Isra?l ont ?t? lib?t?s physiquement, MAIS SURTOUT SPIRITUELLEMENT, de l'environnement d?prav? dans lequel ils ?taient immerg?s.

C'est pourquoi la derni?re partie de notre sidra avertit Isra?l solennellement contre les pratiques courantes en Egypte et en Canaan, qui ignoraient toute loi pouvant restreindre les rapports sexuels. Jusqu'au d?but du Moyen-Age, l'empire romain consid?rait comme licites les copulations incestueuses.

Les grandes civilisations de l'antiquit? estimaient qu'une entrave de quelque nature que ce soit aux rapports sexuels constituait une injure ? la libert? de l'homme.

Voil? en quoi les lois du Sina? sont r?volutionnaires en ce sens que la discipline qu'elles imposent devient l'instrument d'une spiritualisation de l'acte physique.

L'influence que les lois mosa?ques ont eue sur le Proche-Orient et sur l'Occident montre que le juda?sme a dot? l'humanit? d'une civilisation religieuse essentiellement morale.

CHABBATH CHALOM !

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