par Leon Masliah

La précédente Sidra s'est terminée sur une énumération de la descendance de Nahor, frère d'Avraham.
Rachi nous explique que le seul objet de cette énumération est d'annoncer la naissance de Rebecca.

Voilà une Sidra qui relate deux faits essentiels : le deces de Sarah Immenou et les circonstances du mariage d`Isaac et de Rebecca.

Comme ce bref expose n'a pas pour objet de traduire la sidra (tout le monde peut lire la traduction de la Bible), mais d'en tirer un enseignement, je vais m'appesantir sur la mission confiee par Avraham à son serviteur, qui était son intendant.

Le souci d'Avraham se résumait ainsi :
a) ne pas permettre que son fils, Isaac, retourne dans son pays d'origine. D.eu lui avait ordonné de quitter ce pays "pour son bien" ET POUR LA REALISATION DE LA PROMESSE.

b) qu'il n'épouse pas une cananéenne. Bien que la famille de Rebecca fût idolâtre, Rebecca elle-même n'était pas destinée à le demeurer. Son père et son frère ont reconnu l'intervention de D.eu dans le choix d'Eliézer.

On observa que le mariage d'Ichmaël, fils d'Avraham a été decidé par Agar.
Avraham n'accordait aucun intérêt aux épousailles d'Ichmaël. D.eu lui avait , en effet, dit que la Promesse ne se réaliserait que par Isaac.

Rappelons-nous qu'avant la destruction de Sodome et Gomorrhe, D.eu avait expliqué pourquoi il a choisi Avraham pour l'associer au projet divin (Genese XVIII, 19) : il ne s'agit pas ici de vaines paroles. D.eu, sûr de la volonté d'Avraham de commander à sa descendance -Isaac, pas Ichmaël !- de suivre la voie et les préceptes de l'Eternel, ne lui cache pas ses desseins et tient compte de ses objections.

QUELQUES REFLEXIONS SUR LA VOCATION JUIVE A L'ETUDE

Suivre la voie de l'Eternel, ce n'est pas seulement connaître les Commandements, c'est les pratiquer. Certains de nos contemporains, qui n'ont pas eu la chance d'accéder à une connaissance intime de nos textes traditionnels, mais qui ont acquis une solide culture occidentale -générale- très solide, ont souvent la prétention d'être "cultivés" sur la plan juif, pour avoir lu tel ouvrage de Guershon Scholem ou de Spinoza.

En réalité, la véritable culture juive, c'est un échange quotidien avec les textes -SURFER SUR LES TEXTES !- : la Bible et ses commentateurs, le Talmud -la Loi Orale-, qui a permis, à travers plus de 33 siècles depuis la Révélation au Mont Sinaï, à d'innombrables exégètes de "fouiller" les textes et de mettre en lumière toute leur richesse. Dans le "traité des principes", on cite un Sage, nommé BEN BAG-BAG, qui disait "retourne-là et retourne-là, car tout s'y trouve". C'est grâce à ce "tesaurus" incomparable que nos prescriptions religieuses ont gardé toute leur fraîcheur à chaque génération : disposant des clés d'interprétation que nous fournit le Talmud, les docteurs de la Loi -les
décisionnaires- ont adapté au niveau d'avancement des techniques les
prescriptions religieuses, autrement dit la HALAKHA. Ce terme a pour racine le verbe "marcher" : la HALAKHA "marche" avec l'évolution des connaissances scientifiques et technologiques du moment.

Dans la Communautés Séfarades du Bassin Méditerranéen, beaucoup de synagogues ont préservé la tradition de l'étude quotidienne dans un ouvrage intitulé 'HOK LEISRAEL (UNE LOI EN ISRAEL). Pour chaque jour de la semaine, une étude est prévue, qui comporte -outre quelques versets du Pentateuque (Thora), des Prophètes (Neviim) et des Hagiographes (Ketouvim) et leur commentaire, un extrait de la Michna, un extrait de la Guemara (Talmud), un extrait du Zohar (on en reparlera ultérieurement), un exposé succinct sur une HALAKHA et un exposé succinct de Moussar (morale du comportement du juif).

Cette étude prend évidemment un certain temps, après l'office du dimanche au vendredi. Il va de soi que ceux qui doivent se trouver à leur travail à une heure "ouvrable" ne peuvent prendre part à cette étude collective. Ils peuvent, s'ils en ont les capacités, se livrer individuellement à cette "formation".

Il me souvient que de nombreux érudits de ma ville natale, SFAX (Tunisie), allaient à leur boutique dans le souk et étudiaient le "HOK LEISRAEL" en attendant le chaland.

CHABBATH CHALOM !

LE WEB DES JUIFS TUNISIENS

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