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PAUL GHEZ


   

 

 

DONNEES BIOGRAPHIQUES DE PAUL GHEZ

Né en 1896 à Sousse
de : Isaac Ghez ( Secrétaire de mairie )
et de : Cassuto Louise
Ancêtres venant de Livourne et Florence (Cassuto –Lumbroso- Pariente – Finzi) et de la communauté juive ancienne de Tunisie

Naturalisé Français en 1922

Décédé en 1971 à Lyon

A épousé en 1929: Ada Darmon (1906-1943) décédée du cancer pendant l'occupation allemande de Tunisie
Deux enfants : Roland (1934) et Edith (1937) épouse Georges Nizard (1956)
Remarié en 1956 avec Jeannette Cohen

SERVICES MILITAIRES
Engagé volontaire à 18 ans en 1916 – Croix de guerre – Médaille militaire

Engagé volontaire à 42 ans en 1939 - deuxième croix de guerre .

ACTIVITES PROFESSIONNELLES

- Avocat au Barreau de Tunis de 1922 à 1956

Président de la Compagnie des avocats-défenseurs

- de 1956 à 1971 : Président-directeur général d'un groupe de sociétés de l'industrie de caoutchouc près de Lyon


AUTRES TITRES ET DISTINCTIONS

Elu en 1936 au Grand Conseil de la Tunisie – seul représentant de la liste d'"Union Française" en face des trente neuf conseillers du parti conservateur prédominant , le "Rassemblement Français". Il a notamment agi pour obtenir un accroissement du soutien financier à l'enseignement de la population juive et musulmane.

Président de la Ligue Tunisienne de Football

Vice-Président de l'Automobile Club de Tunisie – organisateur du Grand Prix de Carthage de Formule 1 avant et après la 2e guerre mondiale.

Vénérable de la loge de Tunis du Grand Orient de France.

A reçu la Légion d'Honneur en 1948, pour ses activités sociales et humanitaires

 

SON ROLE DANS LA COMMUNAUTE JUIVE

1 ) Pendant l'occupation allemande (Nov 1942 - mai 1943)
Son activité est relatée dans son livre '' Six mois sous la botte "
Il a organisé et dirigé un comité de volontaires pour prendre soin des travailleurs juifs recrutés de force par les nazis.

Grâce à la contribution spontanée des juifs les plus fortunés, il a pu pourvoir du mieux possible à l'habillement, à la nourriture et aux soins de ces jeunes gens. Outre la brutalité des militaires allemands, il a eu à faire face à l'indifférence des autorités françaises et – plus douloureux – à l'incompréhension d'une partie de la population juive . Encore à la télévision israélienne en août 1994, après qu'une historienne l'ait qualifié de héros, il s'est trouvé un "intellectuel" de service pour bêler que "objectivement, il y a collaboration". Objectivement, ce monsieur est un crétin.

"Le peuple était là, pressé par la soif , et murmurait contre Moïse…Moïse cria à l'Eternel en disant : que ferais-je pour ce peuple ? Encore un peu et ils me lapideront" ( Exode 17, 3-4).

"Ce qui a été , c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera, il n'y a rien de nouveau sous le soleil " ( L'Ecclésiaste 1,9).

Ce qui n'est pas indiqué dans le livre de Paul GHEZ (vu que la guerre était toujours en cours quand il a été publié ) :

Les membres de son comité ( et notamment ce héros inconnu qu'est Henry SFEZ) ont profité de leurs visites aux chantiers de fortification allemands pour recueillir des information pour les services de renseignements alliés.

Pour comprendre le rôle joué par Paul GHEZ et sa personnalité il est intéressant de relater l'incident décrit en quelques mots page 61de son livre:

Guidés par des voyous arabes, des soldats allemands avaient fait incursion dans la Hara, et violé deux femmes. Paul Ghez a été voir le commandant allemand de la place , et les yeux dans les yeux, a fait appel à son honneur de soldat. Aucune trace ne demeure de cette conversation , mais le résultat a été que la police militaire allemande a installé une patrouille à l'entrée du ghetto pour arrêter ces incursions. Bien sûr, cela ne signifie pas qu'un homme seul et désarmé aurait été capable de faire face à avec succès pendant plusieurs mois à la barbarie. Mais cette histoire peut être utile pour montrer quel type d'homme était Paul Ghez. En tout cas pas de la même espèce que l' "intellectuel" dont il est question plus haut.

"Je n'ai pour l'instant qu'un seul but. Me raidir et ne pas donner le spectacle d'un juif qui tremble"

( Paul GHEZ – Six mois sous la botte – page 19)


Voici , relevés dans le livre de Paul GHEZ, le nom des juifs qui n'ont pas tremblé ( les citations sont tirées de ce livre ):

Docteur BERETVAS

Georges KRIEF ("Un vrai pur sang")

Docteur MOATTI

FALDINI ( pharmacien) – service médical

MAAREK – VEROLI (responsables du ravitaillement) ("ils feront merveille avec des moyens improvisés")

Maurice HAGEGE ( service comptable) ("Une trésorerie impeccable)"

Maître Victor COHEN-HADRIA ( responsable des finances)( "impulsion éclairée")

Henry SFEZ (relation avec les camps de travail) ("Un personnage curieux en vérité") ( accessoirement agent de l'Intelligence Service – abrite des parachutistes anglais dans le cimetière du Kef – bon joueur de poker : il arrive ainsi à extorquer aux chefs de camp allemands des "crédits" en travailleurs qui ne seront pas incorporés)

Maître Victor BISMUTH- Maître Guy BOCCARA ( "Deux hommes énergiques")

Adjudant ZEITOUN ("ancien aviateur ,décoré de la Légion d'Honneur")

Maurice TAIËB (pharmacien) ( "d'un dynamisme exceptionnel")

Moïse CHEMLA – responsable du secteur de Mateur ( "calme, flegmatique")

Maître Jacques KRIEF ("digne en tout point de son aîné Georges")

Maître André NATAF-Arthur ATTIAS ("volontaires dont j'admire l'abnégation")

Albert HAYOUN ("il remplira sa tâche ingrate d'une façon impeccable)

Albert COHEN – chef des transports ("abat un travail énorme")

Robert BELLAÏCHE – responsable du secteur Sud ( "un cœur admirable")

Paul BONAN ("résultats magnifiques")

Georges BINHAS (à Sousse) "Georges BINHAS est un homme, il s'en tirera " (Six mois sous la botte page 75)

Kakou HABIB chef de camp ("toujours souriant")

Lucien ZARKA chef de camp ("grande gueule mais bon garçon")

Victor SITBON dit Tutor – chef de camp

René SOLAL

Max BERDAH

Les mille premiers travailleurs ("Ils partent pour la gare, destination inconnue , bien entendu. Ils défilent dans la ville en chantant " )

Il n'y avait parmi eux aucun intellectuel bêlant

Pour l'éducation des générations montantes, il faudrait faire lire dans les écoles le récit de la "négociation" de Paul GHEZ avec le colonel commandant le camp de Bizerte, pour obtenir la grâce des deux travailleurs GUEDJ et SAADOUN, qui avaient tenté de s'évader et allaient être fusillés. Et il l'a obtenue.

2 ) Après la guerre

Délégué pour la Tunisie de l'American Joint Committee

  


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