| Accueil | Annonces | Arts | Calendar | Cartes | Chat | Commentaires | Communautés | Coutumes | Culture | Délires
| Enregistrement | e-Souks | Forum | Fun | Galerie Photo | Genealogie | Harissatheque | Histoire | JRencontre
 | Kandil | KesTuCherch | La bouffe | Links | Loterie | Medias | Musique | Objectif | Paracha | Plan du site | Portail
| Recherche | Religion | Sommaire | Sondages | Souvenirs | Telecom | Tunes Célèbres | Voyages |
 

 

 

LA GOULETTE, 2eme partie

par Aline Guetta Dinoia


   

 

 wpe81419.gif (67548 bytes)

     

      Alors souvent apres l'ecole on allait chez la couturiere qui nous faisait les habits d'ete ou d'hiver. Il y avait des couturieres tres bon marche et d'autres tres cheres comme les italiennes ou francaises. Je me souviens d'une couturiere qui travaillait avec une aide et qui avait une seule fille. Je ne me rappelle plus du nom mais elle pouvait tout faire. Elle avait des magazines et on lui montrait ce qu'on voulait et elle le faisait avec des variations si on voulait.
     Les hommes allaient chez un tailleur qui faisait les costumes sur mesure aussi. C'etait tout un grand business dans notre petite ville de 25 000 habitants. Je ne sais pas pourquoi mais je me rapppelle tout d'un coup de la mort d'un tailleur et les enterrements a la Goulette se faisaient a pieds sur l'avenue Habib Bourguiba. C'etait triste comme evenement. Mais tout le monde savait tout sur tout le monde car les commerages au marche c'etaient le journal de la ville.
      Le marche : quelle abondance et quels bons fruits et legumes. Rien de comparable aux fruits et legumes d'ici qui n'ont aucun gout. Les fruits etaient sucres et delicieux. Je me rappelle surtout des peches et des dattes deglas comme du miel. On avait un marchand de legumes du coin et il nous apportait tous les meilleurs fruits du monde. Les bananes etaient les plus cheres car elles etaient importees et etaient considerees comme un luxe. De meme pour les poires. Alors ma mere apres la naissance d'un bebe demandait une poire apres tout son mal d'accouchement a la maison.
    Alors les accouchements! toutes les voisines etaient la donnant du support a ma mere et souvent il y avait 5-6 voisines dans la chambre a l'aider.  Et ca se faisait reciproquement. Tout le monde s'entraidait lorsqu'elles accouchaient. Elles aidaient a faire le linge, le parterre, et a aider avec les autres enfants. C'etait la vrai solidarite des meres.

    Il n'y avait pas tellement d'autos et de feux rouges ou verts alors souvent
les enfants qui ne savaient pas traverser avaient des incidents ou meme se faisaient quelque fois ecraser. C'etait marrant. Une annecdote marrante: une fois ma mere m'a emmene acheter du poisson au marche (j'avais 6 ans a peu pres) et comme je ne savais pas acheter, j'ai achete des anguilles et sur le chemin vers la maison, les anguilles sont sorties du paquet car elles n'etaient pas encore mortes et etaient sur le pavet. En essayant d'en ramasser sur la route une auto m'a presque touchee alors j'etais arrivee a la maison en disant a ma mere que les poissons etaient sortis et que je les avais perdus et je lui ai raconte l'accident d'auto. La voisine qui etait la, a jete un grand bol d'eau a ma figure pour m'enlever la peur. Je tremblais de froid et j'ai rigole. C'etait la psychoterapie du village.
   

   Pour les evenements de 60, /66/67. Je me rappelle un soir on etait a la maison et les voisins arabes lancaient des pierres sur nos fenetres alors on a ferme la porte a clef. D'habitude on dormait la porte ouverte. On avait un peu peur. On ne savait pas ce qui se passait a Tunis car on n'avait pas de television. Mais le lendemain, ca s'est calme. Les arabes et les juifs etaient bons amis mais les gens qui travaillaient a Tunis deja se preparaient a partir et en 67, 68, 69 ils ont tous disparu petit a petit. On est parti preque les derniers. Moi en 70, ma famille a suivi en 71. Mon pere ne pouvait plus etre real estate agent car on lui avait enleve son permis de pratiquer sa profession. C'etait dur et pour la premiere fois on ne mangeait plus aussi abondamment. On devait partir ou vivre dans la pauvrete. Les ecoles nous forcaient a prendre l'arabe au lieu de l'anglais et aux examens ils nous donnaient une note eliminatoire en arabe et nous faisaient redoubler. Je me rappelle le jour ou on avait annonce a ma soeur ainee qui etait toujours la premiere de sa classe qu'elle devait redoubler la 2nd a cause d'une note en arabe. Elle pleurait mais on ne pouvait rien y faire. Les professeurs d'arabe se fichaient de nous et ne nous enseignaient rien. Ils voulaient nous voir echouer. C'etait leur vengeance sur nous qui les avait fait sentir inferieurs. On devait partir de ce paradis devenus enfer.

 

 
 
ALINEDI@aol.com

 

arrowredleft.JPG (1721 bytes)               arrowredblack.jpg (2456 bytes)

           

 

| Accueil | Annonces | Arts | Calendar | Cartes | Chat | Commentaires | Communautés | Coutumes | Culture | Délires
| Enregistrement | e-Souks | Forum | Fun | Galerie Photo | Genealogie | Harissatheque | Histoire | JRencontre
 | Kandil | KesTuCherch | La bouffe | Links | Loterie | Medias | Musique | Objectif | Paracha | Plan du site | Portail
| Recherche | Religion | Sommaire | Sondages | Souvenirs | Telecom | Tunes Célèbres | Voyages |
 
Google
 
Pour toutes informations, critiques et commentaires, envoyez un émail a :
jhalfon@harissa.com
copyright 1999-2007  Harissa Inc. All rights reserved.