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LE WEB DES JUIFS TUNISIENS

 

MARTINE STIOUI-CHRIQUI


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LES EXPRESSIONS TUNES

" FAIRE UNE DOUCHE "




La première fois que j'entendis cette expression, ( j'ai appris par la suite que c'était une expression car pour moi, c'était une simple phrase, induisant un acte, avec un verbe et un complément), j'étais chez des amis de mon mari, dans une résidence au bord de la mer.

Voyant notre hôte se lever après avoir annoncé à la cantonade  "Je vais faire ma douche " je restais un peu dubitative sur la réalité de la chose. Je connaissais ce garçon depuis quelques temps, pas très bien je l'avoue, mais je savais par sa femme qu'il n'avait que très peu de talents pour le bricolage.

Je ne fis néanmoins aucun commentaire ( l'éducation de ma mère), me contentant d'imaginer la façon dont le BAC A DOUCHE serait posé, le carrelage scellé et sur la qualité de l'étanchéité des joints.


Quelle ne fut pas ma surprise de le voir revenir, moins d'une demi-heure après, ravi d'avoir " fait sa douche ".

IKEA vendait depuis un certain temps des meubles en KIT mais là, faire une douche en une demi-heure ! ! !

Je suggérais donc à mon mari de prendre exemple sur lui, ou bien même de lui demander de venir l'aider dans la réfection de la notre qui en avait bien besoin.

Je vous laisse facilement imaginer l'hilarité de mon entourage (tous Tunes évidemment, ils avaient compris, eux) devant mon étonnement quant à la signification de cette expression.

Je fis ce jour là mes premiers pas dans le langage FRANCO-TUNE, ignorant alors que plus d'une phrase, anodine au départ, prendrait une signification toute autre.

mstioui@free.fr

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MARIEE A UN TUNE

 

Ca existe ! ! !

J’ai rencontré des mères juives, tunisiennes, qui ne parlent pas de LEURS ENFANTS.

Elles parlent de LEUR ENFANCE. Dès le petit déjeuner elles attaquent, aidées par leurs compatriotes masculins. Comme si elles avaient besoin de renfort ! ! !

Ils zappent tous très vite sur leur petite enfance et plongent avec avidité dans leurs souvenirs d’adolescence.

Mais est ce que ce sont vraiment LEURS SOUVENIRS ? 

Il règne un tel méli-mélo de flash-back qu’il est impossible de ne pas interconnecter sa mémoire avec celle des autres.

Et celui qui aura passé ses journées à la Marsa finira par contredire le narrateur de la Goulette. Même s’ il n’a pas quitté la Marsa. Il a des souvenirs de la Goulette.

Vu de l’extérieur, il semblerait que la Tunisie ait été à l’avant-garde des découvertes scientifiques. Elle a inventé la cryogénisation des mémoires. C’est comme le café lyophilisé. Son eau, c’est l’air de Tunis. Dès qu’on l’a respiré, tout se dissout et hop, on en a pour cinq, six, dix jours …… le temps qu’on reste !

C’est à croire qu’ils n’ont rien fait d’autre depuis qu’ils ont quitté Tunis. Rien de « racontable ». Ils ne parlent pas de leurs projets d’avenir, effleurent à peine leur vie professionnelle. Remarquez, comme ils ont tous fait à peu près les mêmes études….

Ils commencent à être loquaces au fur et à mesure qu’ils remontent dans le temps. Il est vrai que personne ne leur demande jamais : «  qu’est ce que tu deviens ? » mais « où tu habitais ? » ou alors «qui était ton père ? » pour les plus âgés ou encore «  de quelle bande faisais tu partie ? ».

Le passeport pour le passé, c’est le nom de la rue où ils vivaient. Et l’imparfait reste ici le temps le plus utilisé. Alors démarre une explosion de souvenirs, d’odeurs, de parties de foot, de Café Vert, de Bombolonis et j’en passe.

Chacun raconte son histoire mais personne n’écoute. Les pensées de chacun divergent dans  plus de directions que les autoroutes de France et de Navarre.

Ils arrivent tous les matins à la plage avec leurs écheveaux d’histoires, passent un temps fou à se mettre d’accord sur la date de la mort du chameau du Saf-Saf ( de toutes façons, à moins de fournir un acte de décès dûment certifié et encore, chacun sera intimement persuadé que c’est la mémoire de l’autre qui est défaillante), sur la présence de tel où tel professeur dans telle ou telle classe, sur les arrêts du TGM ou sur le prix d’une glace chez Salem.

Leurs souvenirs s’entremêlent. Ils rebondissent sur un mot, ne laissent jamais terminer celui qui a commencé à évoquer Son souvenir, l’attrapent au vol et enchaînent dans un tourbillon d’images qui se nourrit des mots de tous entrecoupé de fous rires interminables.

Un mot, peut importe. SIDI-BOU, et ils en font vingt pages ou plutôt trois heures, ou quatre, ou six… Ce sont les seuls à jouir devant un bilan où le passif est plus lourd que l’actif. Ils font un kif de tout. Tout ce qui ravive leur mémoire. Les journées de galères d’adolescent n’ont jamais existé. Une journée ne pouvait être remplie que de KIF et l’année entière se passait à Kiffer. Car ils ont tous vécu une jeunesse fabuleuse. Ici, bien sûr, enfin à la Goulette, ou à Kherredine, ou à la Marsa.

Celui qui a passé son enfance en dehors de la Tunisie ne s’est pas éclaté.

En tous cas, pas autant qu’eux ! ! Entre parenthèses, ils savent même comment c’était ailleurs ! ! !

C’est impossible. C’est génétique. Ce sont les seuls à avoir été programmés pour. Jacqueline, Chantal, Marcel, vous ne pouvez pas avoir fait autant de kif qu’eux dans votre jeunesse. Vous n’étiez pas en Tunisie.

Ils revendiquent tous le monopole du KIF et là, je m’incline car leur joie de vivre, leur générosité, leur amour du rire est si grand qu’ils répandent le bonheur autour d’eux.

Et s’il faut supporter les glaces de chez Salem, le café des Nattes et leurs innombrables souvenirs pour embarquer dans le train du bonheur, alors allons-y.

Je revendique, moi, le droit d’y réserver une place à vie.

Martine STIOUI (née CHRIQUI) mstioui@free.fr


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