Ici pour les ADRAIQUES DE L ADREATIQUE PLEIN DE
D ADRENALINE...


ALBERT SIMEONI
REFLEXION LE 4/5/2003


‘…..Vous serez bien chez nous….’

Extrapoler.

Nous sommes en l’an de grâce 2035.

J’ai 95 ans et ma femme un peu moins, juste ce qu’il faut pour son âge.

Les années et leurs poids pèsent sur nos épaules au point de nous arque-bouter. Et même rétrécis, rabougris.

‘Pourquoi les vieux rétrécissent –ils, ma fille… ?

Et nous sommes seuls à la maison entre 16 murs, 4 fois 4 chambres.
Mon gendre et ma fille sans les enfants, puisqu’ils ont grandi depuis et même peut être mariés sont venus nous rendre visite comme ils le font depuis le premier jour de leur mariage.

Et ils nous répètent inlassablement…..

‘Bébert…. ! Papa…! Maman….! Alors pourquoi ne pas venir habiter chez nous…. ? Nous avons beaucoup d’espace à présent … ! Votre chambre est prête… !’

Je les regarde de mes petits yeux et sous l’œil bienveillant de ma femme qui ne dit rien…..

‘Pourquoi les yeux des vieux rétrécissent- ils, ma fille…. ?’

Et de ma petite voix qui a perdu de son énergie……

‘Pourquoi la voix des vieux perd-elle de leur énergie … ! Ma fille… ?’

Je lui dit , en lui prenant sa main entre ma main toute tremblante et nervurèe….

‘Pourquoi les mains des vieux tremblent-elles… ! Ma fille… ?’

‘Sam, tu sais je suis un vieux goulettois avec mes anciennes manies qui loin d’être françaises sont restées traditionnelles, je pète encore, éternue sans me rendre compte qu’un bout de morve m’a échappé, je me balade encore en culotte montrant mes fesses ridées dans un caleçon devenu trop large qui laisse entrevoir ce qui a considérablement rétréci…même disparu…. ?’

‘Pourquoi les couilles des vieux fondent- elles…. ! Mon fils… ?’

‘…Mes mollets, ma fierté d’avant se sont ‘varicèes’, crois-tu vraiment que je fasse encore partie de ce cadre moderne dans lequel vous vivez …. ?’

Lui……..’ Mais on s’en fout du cadre, tu nous as habitué à tout cela déjà….. !’

Moi…….’Imagine que je me lève à minuit pour aller au W.C et que trébuche sur une casserole qui se trouvait là par accident …. !’

Lui……..’Papi tu as déjà vu une casserole posée dans le palier, toi… ?’

Moi…….’ ….Que je tousse fort ou que j’oublie de tirer la chasse ou encore que je laisse quelque trace sur la paroi de la cuvette…. ?’

Lui……..’..Tout cela n’est que prétexte, tu essayes d’inventer des choses…. !’

Moi…….’ Imagine…..! Que je glisse à cette heure là… ! Vous aurez une peur comme pas possible…. !’

Lui……..’ Albert, tu ne tomberas pas, tu es un ancien sportif…. !’

Moi…….’ Imagine fils, que je trépasse chez toi, loin de mon lit et de mes murs….. !’

Lui……..’ Je vais vous apporter le lit…. !’

Moi…….’….Et les murs aussi…. ? ‘

Lui……..’ Mais enfin cesse de compliquer la situation….. !’

‘Pourquoi les vieux veulent ils toujours mourir chez eux, Ma fille…. ?’

Moi…….’ Je ne veux pas endeuiller votre lieu …. !’

Lui……..’ …Ecoute….Ce sera un grand honneur de vous avoir près de nous je t ‘assure papi Albert…Avec des jeunes- vieux comme vous….! Nous passerons des moments inoubliables….. !’

Moi……..’ Je vais te citer un ancien proverbe d'avant…..‘Makbar rakhitèk yèli mè yandékch dar… !’ ‘Combien est grande ta merde, toi qui n’a pas son chez soi….’ Cela sous-entend que l’on se lasse même de ses parents quand ils sont chez les autres… !’ Ils gênent, même s’ils sont les plus ‘cools’ du monde, alors mon fils, par dignité et pas par fierté, les vieux répugnent qu’on attente à leur indépendance malgré tout, ils veulent souvent partir de chez eux et de chez personne….’

Alors, il se lève le Sam, mon gendre, pour m’embrasser sur mon front dégarni comme il le fait depuis le premier jour où il est rentré, marié chez nous.

Mais au fond de moi, nous avons tellement envie…..tellement…tell….Euffffff…. !

‘….Pute de Vieillesse
Que de maladresses !
Ne nous fais-tu pas faire… !’

Albert L’Enfant de la Goulette.                  

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