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Les Conceptions Politiques De l'Islam, Par Eliezer Cherki

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 Avec l'accord du Jérusalem Post en français pour diffuser l'article paru dans son numéro 900547 de 4 au 10 juillet 2001

Les Conceptions Politiques De l'Islam, Par Eliezer Cherki

Conférence donnée au Centre Yaïr-Manitou le 12 juin 2001

Dans l'Islam, le politique est l'objectif essentiel de la religion : "Din Wa Dawla". On peut même dire qu'ils sont consubstantiels : tout comme le christianisme, l'Islam se définit comme religion universelle, avec la seule différence que l'expansion de l'Islam ne peut se faire que par la conquête territoriale. 

Pour comprendre cet aspect essentiel, il faut revenir aux origines, c'est-à-dire à Mahomet et au Coran, et en particulier à l'hégire ­ c'est-à-dire à la fuite de Mahomet de La Mecque à Médine en 622. On peut s'étonner du choix de cette date pour fixer l'hégire, puisque la première sourate date d'une dizaine d'années auparavant. La raison en est que 622 est la date où Mahomet fonde à Médine le premier Etat islamique. Pour unifier les fidèles originaires de différentes tribus arabes qui l'avaient suivi à Médine, il est nécessaire de signer un pacte : Ahd Al Umma. C'est pourquoi les musulmans forment d'abord ne nation.

Dans notre précédent exposé, nous avons montré comment la sympathie originelle de Mahomet pour les Juifs se mue en une haine farouche suite à leur refus de le reconnaître comme un prophète de la tradition biblique. Ceci se traduit très exactement dans le Coran (on peut lire avec intérêt " l'Epître sur la persécution " et "l'Epître aux Juifs du Yémen" de Maïmonide ( Ed. Verdier 1983), dans lesquelles celui-ci, abordant le thème général des faux messies, justifie le rejet par le judaïsme aussi bien de Jésus que de Mahomet, et donne aux Juifs alors persécutés par l'Islam conseils et encouragements).

Pour l'Islam, le monde se divise en deux : Dar el Islam et Dar el Harb. Le premier terme désigne tous les territoires où l'Islam a le pouvoir politique, même s'il est minoritaire et si tous les autochtones ne sont pas musulmans. Le Dar el Harb ­ territoire de la guerre ­ c'est le reste du monde que l'Islam a le devoir de conquérir par une guerre perpétuelle, le Djihad. Il n'y a aucune différence entre les pays qui composent le Dar el Harb, les personnes et les biens de ces territoires sont Mubah ­ "permis" ­ à la merci des musulmans.

Théoriquement, dans le Dar el Islam non plus il n'y a pas de frontières. L'idéal serait qu'il y ait un seul Etat musulman et nombre de musulmans attribuent le déclin de l'Islam, depuis le XVle siècle, à la création d'Etats islamiques séparés. En fait, la désunion avait commencé bien plus tôt, dès le VIIIe siècle, avec l'émergence de différentes dynasties qui généralement se faisaient la guerre.

Alors que pour le reste des nations, l'état naturel du monde c'est la paix qui est troublée par des guerres, pour l'Islam l'état naturel du monde... c'est la guerre qui est interrompue par des trêves ­ toujours provisoires ­ des temps où la guerre n'est pas possible. Le suicide étant interdit par l'Islam ­ il faut le rappeler ­ quand arrête-t-on le Djihad ? Quand les musulmans se trouvent en état de faiblesse, (pour ne pas dire vaincus !). Alors ils peuvent demander une trêve ­ Hudna ­ qui ne devrait pas durer plus de 10 ans. Mais, heureusement ! , ce ne sont pas toujours eux qui peuvent fixer la durée de la trêve. Le meilleur exemple en est... Poitiers, en 732, exactement 100 ans après la mort de Mahomet.

Après leur expansion foudroyante à partir de l'Arabie, les guerriers de Mahomet furent freinés dans leur avance par les Berbères en Afrique du Nord puis, comme nous le savons, arrêtés par Charles Martel à Poitiers. Il s'agit d'une date symbolique, extrêmement importante, qui marque l'arrêt de la conquête islamique (du Dar el Islam) en Europe occidentale du moins... Les trêves peuvent donc être rompues sous un prétexte quelconque, dès que les musulmans se trouvent à nouveau en état de force (il faut trouver un prétexte car il s'agit quand même d'une espèce de trahison). La première rupture de trêve, exemplaire pour la suite des générations, est celle effectuée par Mahomet lui-même, avec la tribu des Koraïch, lors de la conquête de la Mecque en 629, deux ans après qu'elle eut été conclue. Il est très intéressant de noter que lors de cette trêve, après des négociations ardues dans l'oasis de Khudaïbiyyé, Mahomet avait dû consentir des concessions effarantes et avait signé un accord dans des conditions draconiennes (Arafat y fait souvent référence).

Le djihad ­ qui, outre l'aspect militaire, comporte des obligations économiques ( le pétrole ? ) et morales ­ ne fait pas partie des cinq piliers de l'Islam, c'est-à-dire les cinq obligations que doit accomplir tout bon musulman ( la profession de foi ­ Chahada, la prière, l'aumône, le jeûne et le pèlerinage à La Mecque), car c'est une obligation collective. La décision de djihad doit être prise par le calife successeur de Mahomet, ou au moins par l'imam, chef religieux d'une région déterminée. Mais pour certains courants, contestables du point de vue de la pure doctrine, il est devenu une obligation individuelle. Et celui qui meurt lors du djihad ­ le Chahid : littéralement, le témoin ­ pénètre directement au degré le plus élevé du Paradis qui est pour les musulmans un lieu très concret, empli de jouissances spirituelles, matérielles et corporelles immédiates. Il est donc très convoité, mais difficile d'accès... sauf pour le Chahid !

Examinons maintenant les rapports des musulmans avec les peuples du Dar el Harb. Les peuplades idolâtres n'ont pas le choix : la conversion ou l'extermination, mais des hommes seulement ­ les femmes devenant des esclaves. Pour les peuples du Livre, c'est-à-dire les Juifs et les chrétiens, l'alternative est certes meilleure, la conversion n'est pas nécessaire ; ce qui est exigé c'est la soumission au pouvoir politique, soumission qui se manifeste surtout par le paiement de l'impôt ­ la djizia ­ sorte de capitation qui a servi au cours des siècles, avec les pillages, à constituer le "trésor des musulmans". Elle se manifeste aussi par d'autres signes extérieurs d'humiliation qui traduisent un statut d'infériorité quasi obsessionnel pour les musulmans. En échange de cette soumission, les "Dhimmis" ont droit à la protection des différents pouvoirs islamiques (sultan, caïd, etc.), ce qui leur permet de vivre en pays d'Islam. Il s'agit d'un contrat qui n'est rompu que par la révolte des Dhimmis contre leurs maîtres et, à plus forte raison, si des Dhimmis veulent conquérir ­ de quelque manière que ce soit ­ une Terre qui appartient ou a appartenu à l'Islam.

La doctrine de l'Islam interdisant la conversion forcée, les gens du Livre, comme nous l'avons vu, peuvent conserver leur religion et pratiquer leur culte à condition qu'ils le fassent sur un mode mineur, sans ostentation. Un musulman peut épouser une juive ou une chrétienne, seuls les enfants seront musulmans. Par contre, une musulmane ne peut épouser un juif ou un chrétien, car la femme étant soumise à son mari, ce serait une abomination de voir une musulmane soumise à un Dhimmi.

Après cette description, quel espoir pour les Juifs en Israël aujourd'hui? Eliezer Cherki se réfère aux positions extrêmement courageuses prises par l'Imam de Rome, le Pr Abdul Hadi Palazzi, un théologien très érudit, qui possède entre autres un doctorat en sciences islamiques par décret du grand mufti d'Arabie Saoudite. Depuis quelques années, il fait entendre la voix d'un tout autre Islam, évidemment très minoritaire, fondé sur de nombreux versets du Coran. Il s'appuie notamment sur les versets : Sourate XVII, 100-104 et Sourate V, 20-21 pour affirmer que la Terre d'Israël a été donnée non aux enfants d'Ismaël ­ qui ont reçu l'Arabie ­ mais aux enfants de Jacob, donc au peuple d'Israël. Le commandement fondamental de l'Islam étant la soumission à Dieu, se révolter contre Israël c'est se révolter contre Dieu.

L'argumentation qu'il développe peut se résumer de la manière suivante :
1) Les droits individuels des musulmans sont reconnus par Israël, donc la Da'wa ­ la propagation de la foi ­ peut se faire par persuasion, le djihad n'a plus de nécessité.
2) Il n'y a plus de pouvoir central en Islam ( un seul califat) depuis la chute de la dynastie des Omeyyades, en 750. Bien qu'on ait voulu maintenir la fiction d'un califat qui se transmettait d'ailleurs à travers des personnages extrêmement falots, il y a eu suppression formelle du califat par Ataturk, en 1920.
3) La fameuse montée spirituelle de Mahomet depuis Jérusalem a eu lieu avant 622, alors que Jérusalem était sous le pouvoir temporel des Byzantins. Donc, la souveraineté politique de l'Islam n'est pas fondamentale.

En conclusion, les musulmans ne pourront changer de perspective et se tourner vers un "autre Islam" qu'à partir de leurs propres sources et certainement pas en copiant le modèle occidental pour lequel les vrais musulmans n'ont que mépris. Ce qui est tragique pour Israël, c'est que ce pays est pris en tenailles entre l'Islam et l'Occident, entre un monde de négation des libertés individuelles et un monde de libéralisme sans limite, qui contient à la fois forces de progrès et forces de destruction. Au-delà de l'affrontement entre l'Islam et Israël, il y a un affrontement fondamental entre l'Islam et l'Occident dont ce dernier n'a certainement pas encore mesuré l'ampleur. Il se contente de lui jeter en pâture la Yougoslavie et maintenant Israël.

(Propos transcrits par Colette Baer)

Note personnelle

Comme conclusion personnelle au brillant et convaincant exposé d'Eliezer Cherki, j'ajouterai qu'étant donné que nous ne savons pas combien il faudra de temps aux musulmans pour "changer d'Islam", la seule solution pour nous Juifs et Israéliens est qu'ils demeurent en état de faiblesse... Il nous faut donc être les plus forts et pratiquer la morale de "la muraille de fer" telle qu'elle fut préconisée par V.Z. Jabotinsky dans les années 30. En lisant l'extrait de son ouvrage - publié par Le Lien (no 160, 18/5/2001) j'ai été frappée par la convergence de ses vues - basées sur une analyse politique, sociologique et morale plus que religieuse- avec celles de l'Imam Palazzi. Encore plus étonnants et nécessaires à souligner sont la compréhension et le respect que Jabotinsky manifeste pour l'identité et la dignité arabes.

C.B.


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