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APPEL DU PARTI SOCIAL LIBERAL 

pour une reconnaissance officielle des particularismes identitaires minoritaires en Tunisie

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Dans sa Constitution, l’Etat, en Tunisie, se définit comme arabo-islamique. Dans son discours politique, il se proclame moderne et laïque. Ceci devrait, en principe, garantir les libertés publiques appliquées aux particularités identitaires juive et berbère, seul moyen pour les protéger contre l’oubli et la disparition. Or, au nom de l’Etat Unitaire, la politique d’assimilation que ces minorités ont subie a été et reste expéditive (1).

 

Le Peuple Tunisien s’est sacrifié à maintes reprises pour sa dignité citoyenne. Toutes les composantes culturelles et communautaires du pays ont été partie prenante de ces moments forts de notre histoire. Pour cette raison essentielle, le droit de cité des particularités identitaires minoritaires en Tunisie doit être pleinement respecté. Or, rassemblés au sein d’un Parti-Etat organisé à la stalinienne, ceux qui décident au nom du peuple depuis un demi-siècle ne respectent pas cet héritage national.

La période de Vichy (juin 1940-novembre 1942) marquée par l’occupation de la Régence par les forces militaires germano-italiennes a été vécue par nos concitoyens juifs dans une atmosphère apocalyptique : travail obligatoire, exécutions arbitraires, déportations vers Auschwitz .

En 1952, les déportés au Camp de Rémada au Sud tunisien, pour cause de résistance au protectorat, ne parlaient pas le même arabe et n’observaient pas les mêmes offices religieux. Mais, dans leur combat pour les libertés et la fondation d’un Etat tunisien moderne, au delà de ces diversités, tous étaient unis. Ainsi le mouvement national comptait à cette époque, parmi ses bastions de résistance au protectorat français, deux cellules juives importantes au centre de Tunis: une à Hafsia et une à Lafayette. Les dites cellules donnèrent un appui exemplaire au mouvement de libération .

Le discours politique dominant occulte totalement cette dimension historique, une sorte d’amnésie délibéreé qui frappe encore, indistinctement, Carthage, ses Gouvernements, ses Parlementaires, ainsi que ses instances Consultatives. Etrangement les manuels de l’Education Nationale tunisienne méconnaissent toutes ces pages de notre mémoire collective.

A partir de 1957 un arsenal constitutionnel et législatif a été mis en place, par ingratitude ou par oubli, afin « de limiter le champ d’action des associations cultuelles ..... et de bannir tout ce qui dans leur activité pourrait ...accentuer les particularismes au sein de la Nation.... » selon les termes employés à l’époque par le secrétaire d’Etat à la Justice. La suite tragique de cette politique était l’exode massif de milliers de Tunisiens auxquels l’Etat du Destour avait dénié le droit à la différence. Le secrétaire d’Etat à l’Information de la même époque trouvait en cette hémorragie un simple exercice du droit à la libre circulation! dommage pour les Tunisiennes et les Tunisiens qui sont aujourd’hui contraints d’entamer une grève de la faim et de mettre en péril leur intégrité physique pour pouvoir exercer ce droit autrefois si ouvert.

La particularité culturelle Berbère n’était pas épargnée par cette purification et verra au fil des années ses spécificités réduites à une simple vitrine touristique, exotique et attractive de « devises » étrangères. Pour la mise en oeuvre de cette politique marginale et séctaire, le Parti-Etat avencera aussi l’argument de l’union nationale. Le mini festival du cheval barbre, les vestiges de Matmata, de Tamerza et ceux du Nord Ouest ainsi que toutes la gastronomie bérbére tels qu’ils sont présentés aux fans de notre Histoire par le ministère du tourisme(2), laissent croire en l’extinction de ces autochtones, les Berbères de Tunisie. Pourtant la langue berbère parlée encore par 2 % de la population, ainsi que la communauté Ibadite de l’ile de Djerba témoignent du contraire.

Au moment où des Etats précurseurs du centralisme étatique s’engagent sereinement sur la voie de la reconnaissance et de la mise en valeur de tout ce qui relève du spécifique dans leurs cultures nationales, allant jusqu’à légaliser l’enseignement des langues régionales, les promesses proclamées dans la réforme de 1991 d’élever les générations futures dans la tolérance et l’ouverture n’a pas franchi quant à cette question, la ligne du voeux pieux. Aucun cours d’histoire d’éducation civique ou de langue n’est focalisé sur les particularités identitaires minoritaires. Nos élèves n’ont pas encore eu le droit de connaître toute l’histoire de leur pays. Les réformateurs de l’éducation en 1991 n’ont pu rendre justice à cette reine berbère tunisienne, la Kahena, dont l’héroïsme reste inégalé dans la défense de la souveraineté de ce que nous appelons aujourd’hui la Tunisie.

La transposition du référentiel officiel étriqué aux programmes de l’enseignement, contribue au quotidien, comme par le passé, à la production de générations, qui n’ont aucune admiration pour cette femme berbère libre et patriotique, toujours présentée comme porte- drapeau d’une hérésie qu’il fallait combattre, alors qu’ils connaissent pértinemment, l’histoire d’un certain Khéreddine (3) qui était étranger au pays, un « Mamelouk » : c’est-à dire esclave affranchi par la Cour housseinite et qui va trahir la terre qui lui accorda tous les honneurs par son attitude dans l’affaire « Henchir Ennefidha »... en cédant à une société colonialiste une partie de la terre abreuvée par le sang pur de la kahéna, des siècles avant. Après qu’il ait employé une ruse légale (hila charia) de nature à mettre en échec le droit de préemption de ses voisins tunisiens. En 1875 ce même Khéreddine, s’adressant à des observateurs étrangers qui voulaient l’abolition des châtiments moyen-âgeux, il leur rappelait que la bastonnade était légale et qu’elle faisait partie de la loi du pays.

Sous Khéreddine en 1875, les discriminations, ne manquent pas de réapparaître après avoir été bannis par les dispositions libérales du Pacte Fondamental.

La loi n° 32 du 23 mai 1988 relative à l’organisation des Partis Politiques en Tunisie prévoit pour les militants des Partis Politiques officiels l’obligation de défendre l’identité arabo-islamique sans faire d’allusion aux cultures minoritaires. Elle ignore le Tunisien de confession juive ou d’origine et de langue maternelle berbére. Elle le contraint à se diluer dans le grand ensemble ...ce qui constitue une forme de discrimination, voire d’intolérance .

Le pire est que ce texte ne peut être qualifié d’anticonstitutionnel, puisque la Constitution ne fait pas allusion aux particularités identitaires minoritaires ! Aurait-elle dû le prévoir? Evidemment que oui faute de quoi, le républicanisme tunisien serait sui-généris puisqu’il permet l’existence de citoyens non reconnus, ceux qui ne sont ni d’origine arabe ni de confession musulmane.

Le chapitre premier du Pacte National dispose clairement que : «  l’identité de notre peuple est une identité arabo-islamique » et garde le silence sur les spécificités identitaires minoritaires. Au vu de ce Chapitre premier s’agit-il outre la volonté de confirmer l’identité de la majorité à laquelle nous sommes fiers d’appartenir, d’un retour des conversions obligatoires (à l’arabité et/ou à l’islam), auxquelles ont été tour à tour exposés les Berbères et les Juifs de Tunisie notamment sous les Almohades et les Fatimides. Comment doit-on alors expliquer le silence de la loi N° 32 du 23 mai 1988, de la Constitution Tunisienne, du Pacte National et de la réforme de l’enseignement de 1991 sur les particularismes identitaires minoritaires en Tunisie ?

Si la structure culturelle du Tunisien est essentiellement arabo-islamique, elle est aussi porteuse de certaines autres empreintes culturelles, de nature différente certes, mais profondément ancrées dans la mémoire collective de notre nation et qui méritent d’être reconnues.

L’état présuppose les droits des Citoyens sans distinction aucune et à partir du moment où les droits relatifs à la citoyenneté ne sont pas ou ne sont plus respectés, c’est la légitimité de l’Etat même qui est en question. Il s’agit là d’une cause libérale, que nous saurons défendre contre tout obscurantisme, à commencer par celui qui porte l’imprimatur de l’état. Pour une Tunisie qui appartient à toutes les tunisiennes et à tous les tunisiens sans exclusions ni marginalisation, démocrates, défenseurs des Droits de l’Homme: oeuvrons ensemble !

Pour la Direction Légitime du Parti Social Libéral

Membre de l’Internationale Libérale

Le Porte Parole - Adel ZITOUNI

 

  1. M. Charles De Paz Haddad écrivait dans son ouvrage intitulé « Juifs et Arabe au pays de Bourguiba » à ce propos « Ce nivellement constituait une violation des Droits de la conscience individuelle (et il) n’est pas sans intérêt de se référer à la charte des Droits de l’Homme qui protège le Droit à la différence et les Droits spirituels de la minorité face à la majorité..... »
  2. Surtout lorsque slaheddine MAOUI était chargé du ministére du tourisme.

 

(3) Khéreddine fut le premier homme d’Etat en Tunisie à avoir structuré la répression par la mise en place de l’académie militaire du Bardo, une institution qui allait permettre aux privilégiés de ne plus dépendre de l’armée non réglementaire (Asker Zouaoua) pour la défense de leur intérêts face à la résistance populaire aux injustices. Il n’est pas un hasard que Mohamed Salah Mzali était l’un de ses admirateurs. Après un bref séjour en France, Khéreddine proposa au Bey de singer le modèle occidental notamment en matière d’éducation, son mimétisme stérile est considéré par les intellectuels de la Cour comme une authentique réforme.

 


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