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LE WEB DES JUIFS TUNISIENS


Juifs Livournais 


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Je n'ai rien trouvé dans votre site qui parle d'une manière spécifique des juifs livournais. Qui ont eu une histoire tout à fait particulière: leur séjour au Portugal et en Espagne bien après 1492. Le role important qu'ils ont joué dans l'histoire espagnole à l'époque où ils étaient "Nouveaux chrétiens"; leur passage à Livourne (un des havres les plus importants des juifs marranes, avec Amsterdam, Venise, Bordeaux, Bayonne, Marseille... enfin Tunis, expansion de Livourne). A Livourne ils jouissaient d'un statut qui faisait de leur Communauté une "Nation" privilégiée, grace à l'intelligence particulière di Grand Duc: ce fut une petite "République marchande", dont la Constitution octroyée par le Grand Duc de Toscane (1593), avait été longuement négociée. Pour étudier l'histoire de ces juifs "portugais" un ashkenaze comme Yerushalmì s'est mis au portugais et nous a fourni une oeuvre indispensable pur comprendre ce petit groupe de sépharade qui avaient vécu une expérience très différente di gros de la population sépharade d'Espagne qui avait réussi à quitter la péninsule hibèrique avant 1492. Pour en parler un historien corse comme Filippini a déjà passé une bonne partie de sa vie à chercher dans les archives en toscane (voir dernièrement son ouvrage en 3 volumes paru en Italie: "Il porto di Livorno e la Toscana"). Je sais bien qu'il y avait au départ de grosses différences en Tunisie entre livournais et juifs tunisiens, ce qui est tout à fait exempt de tout jugement de valeur. Mais les rapports entre les deux communautés ont été constants. Hélas plusieurs historiens tunisiens contemporains ont utilisé le mot schisme (qui est dépourvu de tout fondement) à propos de la création en 1710 d'une Communauté juive portugaise à Tunis (dont mon trisaieul Gabriel Valensi d'abord, Raymond Valensi ensuite jusqu'à sa mort ont été Présidents jusqu'en 1942; Raymond était le père de Victor, l'architecte qui a fait les plans de la grande synagogue de Tunis; Gabriel et Raymond ont été peut-ètre les numéros 1 de toute la colonie française de Tunisie; c'est là la branche française de ma famille; mais que dire de la branche italienne de la Communauté Portugaise, la plus nombreuse...). La Communauté Portugaise a été une communauté charnière entre la grande Communauté juive tunisienne d'un còté (surtout au XIXème siècle où il n'y avait pas un seul médecin juif tunisien; c'est le Baron Giacomo Castelnuovo, un livournais qui a pris l'initiative de l'ouverture de l'Ecole de l'Alliance Israélite pour les juifs tunisiens déshérités, c'est lui qui a traité avec Paris, avec le Bey, avec les rabbins: on aurait du enseigner aussi l'italien dans cette école, mais il a suffi qu'en 1881 le Protectorat français soit établi pour que tous les plans qui donnaient une place à la culture italienne soient effacés...) et la colonie italienne de l'autre. Le fondateur de la Fédération sioniste de Tunisie qui était-il sinon Alfred Valensi, mort à Auschwitz, un autre juif livournais. Hélas quand la Tunisie a été libérée notre Communauté a été fermée et toute notre culture, nos traditions, nos coutumes (qui étaient les mèmes que celles des juifs de Livourne) nous ont été ravies: c'est une page très triste de notre histoire.
Après avoir subi les lois raciales italiennes de 1938, nous étions traités en ennemis, envoyés balayer les rues, mis en camps de concentration, avec nos biens mis sous sequestre...Nous étions peu nombreux, mais nous représentions quand mème quelque chose: deux mille ans d'histoire en Espagne, cela avait laissé des traces dans notre caractère, qui pouvait parfois paraitre un peu hautain: jusqu'en 1800 nous parlions espagnol et tous les actes de notre Communauté étaient rédigés dans cette langue.
A part ça tous mes compliments pour votre site. Recevez un Shalom fraternel d'un des rares livournais de Milan, où j'ai épousé une 3/4 ashkenaze et 1/4 sépharade de l'empire ottoman. Elia Boccara (Professeur en retraite, ex journaliste à Tunis pour l'Agence de Presse "Italia", écrivain, auteur d'un livre intitulé "Il peso della memoria - Una lettura ebraica del Nuovo Testamento" collaborateur de quelques revues italiennes).

 

"Elia Boccara" <eliaboc@tin.it

 


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