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LE WEB DES JUIFS TUNISIENS

 

SARFATI 


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"Nom patronymique d’origine hebraique, francisation de Hatsarfati, indicatif d’une origine: celui qui vient de Tsarfat, un ancien port phenicien proche de Tyr au Liban, qui devait son nom a ses habiles artisans du verre dont les Pheniciens furent les inventeurs, "tsorfe", pluriel de "tsoref" qui en hebreu moderne designe l’orfevre, le bijoutier. Depuis le Moyen-Age, les lettres juifs ont pris l’habitude d’identifier le terme biblique de Sarfate a la France et Sepharade a l’Espagne dans la traduction de ce passage de la Bible: "Et les exiles de cette legion d’Israel repandus depuis Cannan jusqu’a Sarfate et les exiles de Jerusalem repandus dans Sepharade" (Obadia, 20) L’origine de la famille est en France, a Troyes, descendant en ligne directe de Rabenou Tam, le beau-fils du plus celebre des commentateurs de la bible, Rachi, Rabbi Shlomo Bar Itskhak. Fuyant les persecutions en Allemagne et en France, des membres de cette illustre famille achkenaze trouverent refuge en Espagne, en particulier a Tolede ou ils se sont fondus dans la tradition sepharade dont ils devaient devenir, avant et apres l’expulsion parmi les plus illustres representants. Les premiers membres de la famille se sont installes au Magreb apres la premiere expulsion, celle de 1391. Au moment de la grande expulsion de 1492, ses membres se sont disperses entre le Maghreb, l’Italie et l’Empire Ottoman. Vestige de son origine francaise, la persistance dans la branche de la famille a Fes (Maroc) a toutes les generations du prenom Vidal typiquement francais. La famille s’est illustree dans Torah et la rabbanout a toutes les generations a Fes, a Marrakech (Maroc) et a Tunis aux XVII-XVIIIe siecles. (…) Autres orthographes: Sarfaty, Serfati, Serfaty, Salfati. Au XXe siecle, nom moyennement repandu, porte au Maroc, par emigration a Gibraltar, en Algerie, et en Tunisie (Tunis, L’Ariana, Beja, Ebba Ksour, Le Kef, Sfax, Sousse)". . (Toledano, Joseph 1998 Une Histoire de Famille les noms de famille juifs d’Afrique du Nord. Ramtol: Jerusalem)

 

Personnes celebres ayant porte ce nom:

Rabenou Tam (1100-1171): titre donne au plus celebre des petits-fils de Rachi, Rabbi Yaacob Bar Rabbi Meyer, en hommage a sa piete "naïve" (en hebreu: tam) sans detours a l’egal du patriarche Jacob. Comme son frere, Rabbi Shemouel, dit Harachbam, il completa les commentaires de Rachi sur la Torah et le Talmud, fondant l’ecole franco-allemande dite des Baale Hatossafot (ceux qui en "ajoutent" – sous-entendu aux commentaires de Rachi – dont il fut l’illustre representant). Ne a Ramrog en Allemagne, il fonda une celebre yeshiva. Malgre les epreuves terribles qu’il eut a affronter en raison du renouveau du fanatisme religieux des Croisades, il laissa une oeuvre monumentale, son chef- d’oeuvre "Sefer Hayachar" contenant outre des novella sur le Pentateuque et le Talmud, des regles de Halakha. Il est l’ancetre de la famille.

 

R.Semah (1624-1717): le plus grand des rabbins de Tunisie au XVIIe siecle. On lui doit l’introduction de l’etude de la Guemara et des Tossfot dans la communaute de Tunis ou il s’etait installe venant de Fes, et sa transformation a la generation suivante en grand centre d’etudes de la Torah par ses plus illustres disciples dont Rabbi Abraham Taieb, Rabbi Itzkhak Lombroso et Rabbi Moshe Nadjar.

 

Semah Hay: cafetier ne a Tunis en 1830. Il est considere comme le pere du renouveau de la litterature judeo-arabe. En 1868, il invita un juif de Kairouan, Elkroui, a raconter dans son café des contes et legendes en judeo-arabe, comme cela etait la coutume dans les cafes maures. Le succes fut immense. Ceux qui ne pouvaient assister a ces soirees, pouvaient venir le lendemain matin lire les contes qu’il avait transcrits, moyennant paiement ou en souscrivant un abonnement hebdomadaire. Devant l’engouement populaire pour cette litterature, il loua des copistes pour recopier les contes en de nombreux exemplaires tous pretes par abonnement, creant une veritable bibliotheque. En 1887, il fit impimer chez Uzan et Castro, une de ses propres histoires la "Tijania" qui devait etre suivie des "Aventures de Riha", "Histoire de Joseph le Juste avec Zoulica", "Histoire de papa Nissim, le fumeur de hachich", en tout une vingtaine de fascicules de contes. En 1914 (…), il s’identifia avec la cause francaise dont il chanta les merites et les souffrances dans une longue complainte de 42 couplets sur la guerre qui avait eclatait justement un Tish’a (9) beAb, jour nefaste pour les juifs. A sa mort, il laissa un grand nombre de manuscrits que sa veuve vendit a l’imprimeur-libraire Sion Uzan.

Georges Simon Auguste: (ne le 20.01.1912 a l’Ariana, decede a Tel-Aviv le 17.09.1994) Regisseur d’immeubles et expert agree aupres des Tribunaux de Tunis, son bureau se trouvait au 23, rue Es-Sadikia. Officier d’Etat civil, adjoint au-maire a la Mairie de l’Ariana, 6e President du Kouttab Kisraoui de l’Ariana. Membre du parti politique Neo-Destour. Sous l’occupation allemande (1942-3), nomme delegue de la Communaute Israelite (Judenraht) et Chef du Camp des Travailleurs a l’Ariana. Il fit son alyah en fevrier 1967, travailla aux Industries Aeronautiques d’Israel comme comptable. Fils de Moise et de Kamouna Bismuth, il epousa en aout 1945 Odette Fortunee nee Valensi fille de Haim-Victor et Rachel nee Valensi de la ville de Nabeul.

 

Jacky: President de l’Amicale des juifs originaires de l’Ariana a Paris qui cultive le patrimoine culturel des Juifs de sa ville natale et a organise notamment en 1994 un voyage de retour aux sources.

 

Shimshon: fils de David, administrateur ne a Tunis en 1924. Un des premiers olim d’Afrique du Nord apres la guerre, dans le cadre de l’immigration clandestine. Il embarqua au cours du printemps 1947 sur le bateau "Yehouda Halevy" qui quitta les cotes algeriennes. Arraisonne par la Marine anglaise a son arrivee a Haifa, ses passagers furent internes dans les camps a Chypre jusqu’a la proclamation de l’Etat d’Israel. Gravement blesse au cours de son service militaire, il est l’auteur d’un livre de souvenirs "Tuns al Khadra" (Tunis la Verte), sur la vie juive en Tunisie entre l’instauration du Protectorat francais en 1881 et la creation de l’Etat d’Israel en 1948 (Lod, 1987), paru en hebreu et en francais.

 

Page realisee par Chantal Sarfati


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