Archive jusqu'au 31/mars/2005

Discus: Le Petit Théâtre de Breitou: Archives 2005: Archive Mars 2005: Archive Mars 2005: Archive jusqu'au 31/mars/2005
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert (Albert) le jeudi 31 mars 2005 - 20h26:

L'ouverture de la page HARISSA tient du parcours du combattant..Du miracle même ....En ce moment...
Je ne vous parle même pas de la passation des articles en direct...Il faut s'armer de patience..
J'en ai...
Si celà persiste, je serai dans l'obligation de reporter la séance.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert (Albert) le jeudi 31 mars 2005 - 20h15:

(Au sujet de la confrontation de football Israël/ France, j'avais plus l'impression de voir jouer de la politique que du sport....et comme le dis Mr Bi... de RJ....' Vraiment nul...! Insipide..! Et sans véritables bonnes actions... '

Les bonnes actions, ou missvots se font dans les synas...Mr...)

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Breitou (Breitou) le jeudi 31 mars 2005 - 20h06:

...PUB...PUB...PUB..GRAND EVENEMENT CE SOIR AU PALMARIUM AVEC LA PARTICIPATION EXCEPTIONNELLE DE HASSEN BENAN 'z'al et de la grande diva cantatrice HABIBA MSSIKA z'al....DANS UN OPERA UNIQUE CHANTE ET INSPIRE '...AANDEQ BAHRIYA ...YE RAIS....'

SOYEZ A L'ECOUTE...RESQUILLEURS ADMIN....PARDON ADMIS....AUSSI....

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert (Albert) le jeudi 31 mars 2005 - 19h58:

..Ce soir dans l'antique salle cinéma\théatre du PALMARIUM DE TUNIS.....UN OPERA CHANTE EN JUDEO ARABE PAR HASSEN BENEN Z'AL ET PAR LA GRANDE CHANTEUSE COMEDIENNE HABIBA MSSIKA. Z'AL.....
INTITULE'....YAANDEK BAHRIA YE RAIS...!'


Inspirè.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert (Albert) le jeudi 31 mars 2005 - 19h39:

Ceci est un apport de la mémoire de ma maman qui, lors de notre séjour en Tunisie, et plus particulièrement à Hôtel EL MOURADI à Hammamet, a bien voulu, lors de nos échanges en tout genre, entre un café et une tisane, me rapporter des faits qu’elle a vécu dans son jeune âge.

Elle avait treize ans me dit elle quand elle fréquentait en compagnie du mari de sa tante Fragi Levy Z’AL, réjèl TAITA , fils unique qui décède lors d’une glissade dans son wc.
( Sa colonne vertébrale s’étant infecté, il décéda. Le fait est vrai). Il emmenait chaque Samedi après midi, ma futur maman, assister aux spectacles qui se donnaient au PALMARIUM, avenue de Carthage.

Ma maman avait à cette époque 13 ans. Aujourd’hui elle a 84 et sa mémoire n’est plus intacte. Comprenez le et je m’excuse si quelques erreurs apparaissent dans le décor dU lieu mythique.

Nous sommes en 1933. LE PTB après ses projections dans le futur a le plaisir de faire un retour en arrière grâce à l’imagination de son directeur. Il va s’installer au Palmarium pour vous présenter une pièce dans laquelle va se produire la grande chanteuse et comédienne juive de grande renommée HABIBA MCHIKA.

A SUIVRE....

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Breitou (Breitou) le jeudi 31 mars 2005 - 19h18:

LA FUSEE BREITOUSTAR ET SON LEM...


 LA FUSEE


LE LEM

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Breitou (Breitou) le jeudi 31 mars 2005 - 18h53:

...ANNIVERSAIRE DU PTB...AN III....2 AVRIL....2005....Repousse à une date ultérieure...!

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert (Albert) le jeudi 31 mars 2005 - 18h46:

Braham,

Je suis un peu perplexe mon ami, j'ai l'impression de voir un OVNI.....!

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Braham (Braham) le mardi 29 mars 2005 - 23h25:

C'etait un peu flou, meme avec mon tele je n'ai pu voir qui etait au volant.
Mais, elle vient de decoller vers l'ouest.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Braham (Braham) le mardi 29 mars 2005 - 23h20:

breitou

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Braham (Braham) le mardi 29 mars 2005 - 23h05:

Albert
Je crois que j'ai vu quelque chose atterrir a Haifa.
Je prends mon appareil et j'y cours. Si je le vois je t'envoie la photo.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Breitou (Breitou) le mardi 29 mars 2005 - 21h00:

Albert Simèoni


Paris le 22/4/2004

Récit raconté par Breitou et Valérie en XIII Chapitres.

Les faits rapportés ici sont imaginaires.


L’Oubliè...I.

Shirley et Simon.

Au début je voyais flou.

Que des ombres. Plus tard, les ombres s’estompaient. Les contours des visages se précisaient. Plus nets, voilà pourquoi les bébés répondent par des sourires à ceux qui leur sourient.
Le visage de ma maman, de mon père, de ma grand-mère ou grand père maternels, devenait familier.

J’avais le sens olfactif assez développé et cela m’aidait à les reconnaître aisément à leur odeur et parfum ; leur haleine aussi. Ne croyez surtout pas que les mômes de mon âge, manquent de sensibilité nasale ou d’acuité visuelle.

Mon environnement était donc composé de silhouettes, de senteurs. Autant vous confier que nous sommes aussi dotés du sens culinaire et savons distingués, un lait sein d’un lait factice.

Mes grands parents paternels habitaient le sud de la Franc, Nice.

Vers l’âge de deux ans, je m’attachais à mon grand père Simon et à ma grand-mère Tilda.
Ils habitaient à deux pâtés de notre maison. Quand mes parents vaquaient à leur travail, j’étais déposée chez eux. Ils étaient aux petits soins envers moi.

Ce qui ne les empêchait pas de venir nous rendre visite chez nous en m’offrant toutes sortes de petits présents.

A 3 ans, mes parents me casèrent dans une garderie, toujours pas loin de chez nous. Arriva la maternelle.

Mon grand-père Simon venait la plupart du temps me cherchait à la sortie des petites classes en attendant l’arrivée de mon père.

J’étais heureuse de la promenade qu’il m’offrait juste avant le coucher du soleil. Par beau temps. Je sentais qu’il était fier de moi et souvent, il en parlait avec ses amis avec entrain.

A 6 ans, alors que je faisais connaissance avec mes premières matières scolaires, dans la classe maternelle, ma grand-mère Tilda décéda, laissant mon Papy éploré. Elle avait 58 ans.

A mesure que les jours passaient, son chagrin augmentait. Il perdait quelques repaires et ne voulait plus vaquer à ses besoins les plus élémentaires. Il s’était, du moins, au début enfermé dans un mutisme de circonstance.

Ma maman décida de l’héberger. Une chambre lui était destinée mais il refusa l’offre, craignant d’être une gêne, une charge. Il avait 69 ans et surtout très indépendant.

Il émit le vœu d’aller dans un hospice de vieillard du coté de Vaucresson, un centre juif situé à quelques kilomètres de Paris. Nous allions le voir tous les dimanche et il était heureux par nos visites. Il était bien entretenu par le personnel, et ne se plaignait jamais de sa nouvelle condition.Puis, nos visites s’espacèrent pour se raréfier.

Ma maman se contentait de téléphoner de temps à autre pour avoir de ses nouvelles.
Je profitais pour entendre sa voix.Nous avions aussi changé d’appartement entre temps. Nous habitions le 15 ième arrondissement. Puis, nous ne l’appelions plus. L’oubli commençait à faire son œuvre. J’avais pensé qu’il était mort et que mes parents me l’avaient caché, afin de ne pas me perturber, au vu de mon attachement à sa présence. Mais ce qui m’intriguait le plus, était qu’aucun souvenir, cadre ou autre n’était accroché à nos murs. Je n’osais rien dire à ma maman afin de ne pas lui rappeler son père ‘décède’. D’autant plus que je ne me souviens pas, là aussi, m’être rendu à un quelconque enterrement. Dans mon jeune âge. Bref, on ne pose pas tellement de questions dans mon cas et même quand je demandais après lui, ma mère me répétait invariablement...

‘..Il va bien là où il est... !’.

Ma maman souffrait d’une dépression. Elle ne s’en sortait pas. Mon grand père était sorti de notre vie. On l’avait oublié lamentablement.
A la maison, nous n’en parlions même pas. Comme si le sujet était devenu tabou.

Donc je cessais de l’importuner par ma curiosité.

Passent les années.

J’étais dans les grandes classes. J’avais 18 ans.

Un jour, alors que je me promenais sur les berges de la Seine, à la recherche d’anciens bouquins, je poussais la porte d’une boutique, celle d’un vieux bouquiniste. Des centaines de livres et brochures étaient alignés dans de grands rangements. Des piles en tout genre se dressaient dans des coins de sa boutique. Je me hasardais à fouinier dans ces tas mis pèle –mêle. Tout à coup, je tombais par hasard, sur un fascicule dont la page de garde représentait le visage d’un bébé avec un titre ainsi libellé...

’ ...Recueils de Poèmes dédies à ma petite fille Shirley... !’
C’était mon visage de bébé scanné à l’âge de deux mois. Je le sais puisque je figurais dans le cadre accroché juste au dessus de notre télé. Je restais sur le coup hypnotisée par cette découverte. Le vieux bouquiniste vint vers moi...

‘...Si cela vous intéresse, j’ai encore quatre classeurs de récits et de mémoires de ce monsieur...’ Me dit t’il de sa voix rauque...

‘....Je voudrais bien les voir si cela ne vous dérange pas... !’

Il s’absenta quelques minutes pour réapparaître avec les classeurs en question. Il me laissa une instant toute seule. Je jetais un rapide coup d’œil dans ses feuillets tapés sur ordinateur.

Je demandais à les acheter. Je payais le prix qu’il me fixa et j’enfournais le tout dans un sac en plastic. Je rentrais chez moi, dans ma chambre pour découvrir l’auteur de ces écrits.

Le recueil était tout poussiéreux, écorné. Mon visage de bébé était taché par l’humidité. De grosses cocardes grises les avaient maculées. Par le temps.
Je dépoussiérais le petit fascicule tout en m’asseyant au bord du lit. Les pages qui me semblaient jaunies ne l’étaient pas en fait, elles étaient faites en parchemin. Assez épais dont le titre était fort révélateur, je relisais le titre plus attentivement...

‘...Recueils de poèmes composés pour SHIRLEY, ma petite fille....Le............19......Il était daté et paraphé.....’..... De la part de ton Papy Simon.... !’

Et là je compris que je venais de tomber sur une mine de lecture. Les écrits de mon grand-père Simon.

Je commençais à lire les premières pages et à mesure que je progressais, je me mis à buer des yeux même à sangloter comme une gamine.

Mes sanglots avaient pris leur vitesse de croisière et redoublaient à un tel point que je ne voyais plus rien. Je m’essuyais les yeux avec mon revers de manche.

Ca coulait comme une fontaine de jouvence.

A suivre...}



L’Oubliè...II

Shirley et Simon.

Je m’arrêtais par moment pour revenir en arrière comme si je voulais assimiler et m’imprégner par tant de poèmes. Je dégustais en silence dans la pénombre chaude de ma chambre, ces morceaux de vers libres dédiés à ma personne, moi, l’enfant née, il y a 18 ans.

J’ignorais que mon grand père était poète à ses moments perdus, et mes parents ne m’en avaient jamais soufflé mot. Je découvrais aussi cinq grands classeurs. Des textes en récits, en sketch, monologue, aventures etc....bref en tout genre. Des poèmes dédiés à des amis et amies étaient enserrés entre les mâchoires de ces derniers. J’avais là entre les mains un trésor d’écriture.
J’étais toute remuée dans ma chambre. Ma maman vaquait à ses occupations. Je ne dis rien et m’enfermais à double tour craignant que l’on découvre mes albums.

Je commençais à découvrir mon papy sous un nouveau jour. Ses textes étaient agrémentés de photos de son pays, la Tunisie. Un nom revenait souvent dans ses écrits, la Goulette.

Je découvrais là encore un beau jeune homme entouré d’amis, de ses parents, de ses frères ; mes oncles que j’avais à peine connus. J’étais éblouie par tant de richesse que j’ignorais.

Ma maman inquiète de ne pas me voir à table pour dîner, frappa à ma porte. Je cachais le tout sous mon lit et faisait mine de rien. J’allais les rejoindre.Je restais très silencieuse à table. Mes parents, peu habitués à ce genre de situation, essayaient de deviner mon mutisme. Mon esprit était ailleurs, vers les écrits de mon papi jusqu’à la fin du repas. J’avais hâte de me lever et d’aller dans mon ‘home’ pour prendre d’assaut la suite de ses mémoires et narrations ; continuer à lire mon papy Simon. L’oublié, le défunt peut être.

Mais avant, je lançais envers ma maman...

‘...J’ignorais que nous avions eu un poète et un écrivain dans la famille...’

Ma réflexion attira leur attention et les fit sortir de leurs plats. Ils n’avaient pas compris l’allusion.

‘...De qui veux tu parler, chérie... ? ‘ Me lança maman...

‘...Non rien du tout... ! Je divaguais....’

Mon repas terminé, je montais dans ma chambre. Je me déshabillais et allumais ma lampe de chevet.
J’étais encore une fois seule avec les pages de mon grand père. Son visage remonta à la surface. J’étais plongée dans son monde. Les heures défilaient et je ne me rendais pas compte que le matin s’était levé. Les bruits des voitures devenaient de plus en plus fréquents. J’avais passe toute la nuite à lire et à m’instruire sur l’aïeul.
Par moment je fermais les yeux par la fatigue mais je me forçais à tenir bon.

Je lisais et relisais. J’étais immergé dans son monde réel et irréel dans lequel l’imaginaire prenait une place prépondérante dans ses écrits. Puis, là, tout d’un coup, une photo intercalée tomba d’entre les feuillets ; une photo d’une dame distinguée au visage ridé du nom de Janet ( Z’al).

Je concluais assez rapidement qu’elle était peut être sa maîtresse mais les faits me démentirent bien vite.

Il y avait d’inscrit.... ‘JANET...HARISSA.COM....MARS 2003... pour Simon, mon poète N.Y 19....!’
La photo était scannée.

Je retenais le nom du site Harissa. Et aussi un vague nom de PTB....Je poussais mes investigations plus loin et soudain, je déchiffrais le sigle du Petit Théâtre de Breitou....Mais là où je me perdais en conjecture, c’est que mon papy s’appelait Simon et non pas Breitou mais approfondissant ma curiosité, je tombais sur le nom de son père qui lui s’appelait Breitou Abraham. La boucle était bouclée.

Le puzzle se reconstituait. Je compris que mon grand père fût hébergé, autrefois, dans un site, tenu par un certain Jacques Halfon, et que ses pseudos étaient Breitou Belebou, Abraham, Shirley. J’ai ressenti à cet instant précis, des dards qui me pourfendaient le corps ; j’étais saisi par l’émotion.

Une nouvelle fois, je me laissais aller à pleurer.

Au petit matin. Je m’habillais en toute vitesse. Maman, comme elle fait à la même heure, tous les matins, posa ma tasse de lait taché de café sur la table avec deux tranches de biscotte.

‘....Nous n’avons pas compris ta remarque d’hier soir, Shirley... !’
‘...Ce n’était pas une remarque mais une constatation, une découverte... ! Que vous m’avez cachée... !’
‘...Expliques toi ma chérie.... !’
‘...Plus tard, je dois chercher... ! D’abord... !’
‘...Mais qui.... !’
‘...Mon poète... ! Celui qui parle aux muses... !’

A suivre....


Paris le 22/4/2004

Récit raconté par Breitou et Valérie en XIII Chapitres.

Les faits rapportés ici sont imaginaires.


Albert Simèoni


Paris le 22/4/2004

Récit imaginaire raconté par Breitou.


L’Oubliè...III

Shirley et Simon.


Croyant que je délirais, je sortais avec mes bouquins sous les bras. Sans rien ajouter.

J’étais obnubilé par toute cette faconde que je lisais, assise dans le bus.
Je descendais à un arrêt quelconque, bien décidée à appeler mon papy.

Par chance, j’avais autrefois noté le numéro de téléphone de mon grand père mais je ne voulais pas le déranger pour l’instant avant d’avoir tout lu. Je voulais m’assurer d’abord de sa présence dans cet hospice.

Je visais une cabine téléphonique. J’introduisis une pièce et composais le numéro de téléphone de l’établissement en question.
Mes doigts fébriles, tous tremblants, firent tourner le cadran. J’attendais la communication.
Mais en vain, un message m’informait que ce numéro n’existait plus. Sans me décourager, je me résignais à appeler le 12. La voix de mon interlocutrice, après quelques secondes de recherches, me donna les bons chiffres. Je tombais sur une voix de femme ...

‘...Bonjour madame.... ! Suis-je bien à l’Hospice ‘Les Papillons ‘ de Vaucresson...Rue des Amandiers... ?’
‘...Oui, mademoiselle, vous y êtes... ! Que puis -je faire pour vous... ?’
‘...Je....Je....Voudrais m’entretenir avec Monsieur Simon... ? S’il vous plait... ?’
‘...Ah le chef de la bande des Anciens Harissiens.... ? Ils se font appeler les Hérissons... !’
‘...Les Hérissons..... ? ‘
‘...Une belle et joyeuse bande qui parlent souvenirs d’autrefois... ! Attendez je vais vous l’appelez.... !’
‘....Attendez.... ! S’il vous plait... ! Comment est il.... ?’
‘...Très en forme pour son âge.... !’
‘...Ok.... ! Passez le moi.... !’

Il était donc bien vivant.
Je patientais, le combiné serré entre les doigts....Le temps me paru assez long, puis j’entendis des bruits de pas sur le carrelage, qui se rapprochaient.
Je fus soudain prise de panique quand j’entendis la voix de mon grand-père Simon.
J’étais saisie par l’émotion. Mon cœur battait fort. Mes doigts devenaient moites par le trac. Ma langue était collée à mon palais et je sentais qu’aucun son ne parviendrait à sortir de mon gosier. Son visage m’apparut dans le cadran du téléphone du moins l’imaginais-je ....

‘....Allo..... ?’

Je restais clouée, sidérée ne sachant plus rien dire, je me forçais à émettre un son, à répondre a ce ‘Allo’ qui me parvenait de si loin, un ‘Allo’ vieux de 10 ans et qui n’avait pas changé de timbre....

‘....Allo.... ? Qui est à l’appareil... ?’
‘...Je.... ! Vous êtes monsieur Simon.... ? ‘ Dis-je, presque avec une extinction de voix.
‘...Oui.... ! Mademoiselle...... ! Qui êtes vous.... ! Ma fille.... ?’

Il avait dit ma fille, aurait il reconnu ma voix.... ? Me dis-je...

‘...Vous me reconnaissez Monsieur.... ?’
‘...Non, cela fait longtemps que personne ne m’appelle.... ! Ma fille... !’

Je raccrochais en toute hâte, et je fus prise d’une crise de pleurs sans précèdent....
Une personne qui attendait derrière la porte ...

‘...Vous vous sentez mal.... ? Mademoiselle... ?’ Me dit elle dans mon trouble...

Je levais la tête pour la regarder et sans me rendre compte de ce que je faisais, je posais ma tête sur son épaule comme si je voulais la retenir afin qu’elle ne tombe à terre. J’étais effondrée par cette réflexion ‘ ...Plus personne ne m’appelle... !’

La dame compatissante, comprit mon état. Elle sortit un mouchoir. Je m’essuyais le visage.

‘...Ecoutez... ! Je vois que vous n’êtes pas bien.. ! J’habite de l’autre coté de la rue, venez je vais vous donner un remontant... !’

J’étais comme groggy. Je suivais la bonne dame inconsciemment jusqu’à son appartement qui était sur rue. Elle avait une MEZZOUZA clouée au battant de la porte.
Elle s’appelait Madame Guislaine Castro. Je franchissais le seuil de son appartement. Un jeune homme sortit d’une chambre.... !

‘...Bonjour... !’
‘...Chéri.... ! Je te présente... !
‘...Shirley.... !’
‘...Oui.. ! Shirley... ! Mon fils...Patrick ! Rentrez ma fille, reposez vous là sur le sofa... ! Je vais préparer une bonne tisane pour vous remonter un peu et quelques sodas... !’

A suivre...


Albert Simèoni
Paris le 22/4/2004

Récit imaginaire raconté par Breitou.


L’Oublié...IV


Nous prîmes place sur le sofa revêtu de cuir....

‘...Patrick... ! Tiens lui compagnie, je reviens... !’
‘...C’est grand chez vous.. !’ Dis- je pour étoffer le silence...
‘...Nous avons 120 mètres carrés plein pied et là juste derrière la fenêtre, nous disposons d’un grand jardin.... !’
‘...Vous habitez seuls... ?’
‘...Mon papa est en Israël, il est chez ma sœur aînée, elle a fait son Alya à 18 ans, elle est mariée avec 4 enfants, elle est là bas depuis 15 ans. Je vais la voir chaque année en été. J’avais 10 ans quand elle est partie dans ce kibboutz... ! Tenez, je vais vous la montrer... !’

Il se leva pour décrocher le cadre. Sa soeur , était entourée pas son mari et ses enfants, debout sur un gazon. Je pouvais lire ‘....Ashkelon 19... !’

‘...Ils sont merveilleux... !’
‘...Vous avez de la famille là bas... ? Mademoiselle... ?’
‘...Non, je suis fille unique et je vis avec mes parents à Paris... !’ Dis-je.
‘...Comment avez-vous rencontré ma maman... ?’

Juste à cet instant, Madame Guislaine fit son entrée avec le plateau sur lequel étaient les boissons promises.

‘...Par hasard.... ! Là juste en face, dans la cabine téléphonique, elle a eut un malaise et je lui proposée de venir se reposer un instant.... !’
‘...En effet, vous sembliez profondément bouleversée... !’
‘...J’ai fais une drôle de découverte... !’
‘...Au point de vous être mise dans cet état... ?’ Dit Patrick.
‘...Vous savez... ! On croit parfois, à tort ou à raison, que la vie est toute tracée. Au début, études dodo puis plus tard boulot dodo...bien calme sereine, à l’abri de tout et puis voilà que soudain, vous réalisez qu’un événement majeur, caché dans un abri humide, obscur, met en lumière, par hasard, un bout de votre enfance oublié au fond d’une boutique.... !’
‘...Cela me rappelle ma fille Josette... ! Elle poursuivait des études de droit et voilà que d’un coup, lors d’un voyage en Israël elle s’est prise d’amour. A 19 ans. Sur un coup de tête. Elle ne voulait plus revenir. Cela fait bientôt plus de 15 ans, qu’elle est là bas. Elle nous manque terriblement ....Surtout pour lui... ! Il ne l’a pas assez connue.. ! Bon nous nous téléphonons souvent mais ce n’est pas pareil... ! Nous nous sommes habitués...A son absence.. ! Bel ahyè.. !....Tenez buvez ... ! Ma fille... !’
‘...Je ne dois pas restez longtemps, je dois me rendre à la fac... !’
‘...Vous poursuivez quelles études... ! Mademoiselle... !’
‘...Appelez moi Shirley tout court... ! Patrick... ! Je poursuis des études de gestion... ! J’en suis à ma première année... !’
‘...J’ai terminé mes études de Médecine depuis deux ans et je suis médecin... ! Je partage mes visites privées entre mon cabinet et les visites publiques à l’hôpital St Louis... !’

Madame Ghislaine retourna à ses occupations, nous laissons en intimité. Je me levais et m’apprêtais à partir....

‘...Tenez Shirley... ! Ma carte de visite, et mon téléphone personnel d’ici... ! Vous pouvez m’appelez quand vous le désirez... ! ‘
‘...Votre maman est admirable... ! Ok, je vous appellerai c’est promis au courant de cette semaine .... !’

Sur ce, je prenais congé de ma bienfaitrice et tout en la bisant, elle me dit...

‘...Venez passer un Shabbat chez nous... ! Nous sommes si seuls... !’

Elle avait remarqué mon insigne, le Maguen David accroché à mon cou.

Je promettais d’y réfléchir.

Je décidais en sortant, de faire la fac buissonnière. J’avais un grand mal de tête.
Je rentrais à la maison. Mes parents n’étaient pas encore là.
Je composais le numéro de téléphone de Mme Castro.

‘...Allo... ?’
‘...Oui... ! ‘
‘...Ah.... ! C’est vous... Patrick...! Je voulais vous remercier encore une fois pour tout... ! Dites le à votre maman... !’
‘...Je le ferai dès que je raccroche... ! Portez vous bien et surtout n’oubliez pas l’invitation.. !’
‘..Ok... ! Promis... ! Je n’y manquerai pas... !’

A suivre...

Albert Simèoni

Paris le 22/4/2004

Récit imaginaire raconté par Breitou.

Connaissance.

'…Avant que le temps qui m'est compté
Me couvre de son joli manteau de feuilles
Mortes, dorées, je l'emmènerai sur les seuils
Des jardins et parcs fleuris de ma contrée
Là….. ! Où je ne suis pas né !

Elle me dira
'..Je suis fatiguée… Papi…!' Chemin faisant.
Et je ferai l'effort de la soulever pour la poser sur mes épaules courbées.
Par un revers de manches nonchalant, mes yeux larmoyants
Par le frimas qui m'attend, je m’essuierai, mon D ieu, par un dimanche.

Sur un banc vert,
Nous nous assoirons, sa main serrée dans la mienne.
Pour lui raconter de vieux contes de mon pays que j'aime
D'autrefois, que j'ai quitté !

Je lui ferai écouter, à son oreille aux aguets,
Le bruit des vagues et des mouettes en ' volées'
Au- dessus de ma mer Méditerranée
Au-dessus de notre mer calmée.

Je lui peindrai, sur une toile invisible, le blanc et le bleu de mon ancien ciel
Et lui ferai sentir les odeurs, lui décrirai les couleurs de mes arcs-en –ciel.
Je lui dessinerai, sans pinceau, à main levée, mes couchants et mes levers de soleil.
Du jasmin de mon pays, je lui parlerai, aussi de ma Goulette, elle qui était si belle.

Elle aura tout appris de moi, et j'aurai tout appris d'elle,
Qu'une grande joie s'est figée dans ma tête, éternelle
Celle d’un grand-père, le jour où elle est née…..

Simon
Tout en vers.


L’Oublié...V


Shirley et Simon.

Je trouvais cette invitation chaleureuse mais pénible à la fois, parce qu’elle me reportait à mon enfance, du temps où mon papy présidait aux soirées du Shabbat ; mes parents à la suite de son internement avaient laisse choir cette tradition que je trouvais très agréable. J’avais une très grande envie d’accepter l’offre.

Je m’allongeais un instant sur le sofa. J’avais surtout besoin de réfléchir.
Finalement, je décidais de sortir de mes pensées. Je rentrais dans la cuisine pour préparer un bon gigot rôti avec frites et salades pour le dîner.

En attendant la cuisson, je me remettais à lire ses notules ; histoire de faire encore plus amples connaissances avec mon grand-père en consultant le reste de ces drôleries. Par moment, je riais aux larmes, l’instant d’après, je passais à la tristesse, aux larmoiements. Un drôle d’écrivain à l’écriture fort simple, qui me faisait passer de la tristesse, sans que je prenne le temps de réaliser le réel de l’irréel, le vrai du faux, à l’imaginaire, au ‘ballout comme il le décrivait si bien. Je passais du chaud au froid.

20 heures 30 sonnèrent à la pendule. Mon père fut le premier à rentrer.Suivie par ma maman une demi-heure plus tard. Ils trouvèrent le dîner prêt, et les couverts posés sur la table.
Ils sentaient aussi que je n’étais plus de mauvais poil. Surtout bien disposée à ne pas paraître de mauvaise humeur...Et pourquoi le serais-je après une si belle après midi...Me dis-je en moi-même.

‘...Tu as l’air en forme..... !’

Me lança ma maman entre une incision de gigot et une bouchée de salade verte...

‘...Oui..... ! L’humeur a ses hauts et ses bas... !’
‘...Comment s’est passée ta journée... ! Ma chérie.... !’ Renchérit mon père.
‘...Un affreux mal de tête m’a fait faire le fac buissonnière... ! Mais j’ai pu récupérer les cours chez Maurice... !’

Puis, je rajoutais.....

‘...J’ai fais une excellente rencontre aujourd’hui... ! Une famille qui me fait l’honneur de m’inviter pour passer un vendredi soir... ! Mais avant de leur donner ma réponse, je voulais vous consulter... !’
‘...Mais bien sur que tu peux y aller.... ! Nous avons perdu cette habitude de cette tradition depuis que ton papy n’est plus là.... !’

Elle venait de lâcher le mot de papy, l’oublié entre deux tranches de gigot saignant. Mon père se rendit compte de la bévue. Ma mère venait de commettre un ‘crime de lèse grand-père’. Ce à quoi, je répondais...

‘...Et où est t’il à présent... ?’
‘...Il est bien... !’
‘...Où.... ? Dans la tombe... ?’
‘...Ne dis pas cela... !’ Répliqua mon père.

Elle affrontait mon regard. Je ne baissais pas le mien. J’attendais sa réponse de pied ferme.

‘...C’était son vœu le plus cher d’aller là bas... !’
‘...Où là bas... ?’
‘...A L’hospice... !’
‘...Mais cela ne vous empêchez pas d’aller au moins une fois par semaine, par mois, ou par an lui rendre visite... ! Vous n’en parliez même plus du poète... ! N’est-ce pas... ? De celui qui m’a écrit un recueil de poèmes sans que je le consulte ne serait ce qu’une fois.... !’

Dis-je en me mettant debout.

Ma mère déposa sa serviette blanche sur la table et sortie de table. Elle était bouleversée par ce qu’elle venait d’entendre. Mes mots étaient cinglants. Durs, comme tirés d’une arbalète.

Elle revint quelques minutes plus tard.

‘...Je pense à lui depuis ce jour où nous l’avons déposé là bas... !’
‘...Dans le mouroir.... !’

Je lui portais l’estocade. Elle monta dans sa chambre.

‘...Tu n’aurais pas dû lui parler comme ça... !’
‘...Je regrette mais, je ne supporte pas votre secret de famille... ! Qu’il vive ailleurs, alors que je le croyais mort... !’
‘...Tu aurais pu t’y prendre autrement... ! Ma fille... !’
‘...Avec des fourchettes de gigot, sans doute... !’
‘...Mais si elle a évoqué son nom, c’est qu’elle pense à lui en silence, Simon est un homme fier et ne voulait pas être à notre charge... ! Il voulait se sentir indépendant... ! Il ne voulait pas nous déranger... !
‘...Est -ce un raison suffisante pour ne pas en parler à table ou m’informer de son existence, j’aurai pu lui rendre visite, moi à l’oublié... ! Rien ne vous empêchez de m’en parler pendant ces longues années... !’
‘...Qu’a tu décidé... !’
‘...D’aller à sa rencontre le moment venu, et vous avec moi... !’
‘...Tu as trouvé ses écrits dans la cave.... ? Je les ai tous lu et nous connaissons par cœur ses poèmes sur toi... !’

‘...Non... ! Même pas dans la cave... ! Ailleurs... !’


De Titouille à Shirley.

'….Et quand l’heure sonnera
Qu’elle t'annoncera !
Je me lèverai les yeux mi-clos, mal entrain
Mes quatre cheveux en bataille, ce matin
Craintif et fébrile, pour lui dire.. ' Il faut que j'y aille'
.
Titouille, on l'a surnommée
Avant que sa frimousse soit née.
Et déjà nous l'avons adoptée
Avant que son cri se soit élevé
.
Titouille ça sonne comme bouille
C'est bien charmant ce surnom.
Et dire que je vais mettre à chauffer
Sans doute, ses plastics biberons
Dans le chaud micro-ondes.

Lui changer ses langes certains beaux matins
Quand elle aura fait ses grands et petits besoins.
C'est de bonne guerre, moi qui suis un enfant
Elevé dans des 'lebdas'* comme un roi
Ayant eut comme palais, un cube en bois
Pas plus haut que deux coudées de soie.

Du haut de mon donjon, je voyais ma vieille Mémè )
Enfiler l'aiguille dans son chat par ses yeux, yè ma. ( Maman)

Tout comme elle, je me lèverai, sans faire de bruit, voir notre petite Titouille réveillée en pleine nuit
La prendre dans mes bras, l’enlacer, les yeux assoupis, la tête engourdie par mon sommeil de minuit.
Je la poserai sur ma poitrine velue et lui caresserai son bonnet posé sur sa tête.
J'accompagnerai, assoupi, son sommeil, en lui fredonnant des petits airs que je lui inventerai
Que j’improviserai dans le noir, tout en regardant, ses petits yeux clos.

Je lui talquerai ses petites fesses roses en prenant soin de la retourner.
Sans faillir, si D ieu le veut. .De grand-père je ferai mon nouveau métier.
Et je parlerai avec elle…Et je parlerai avec elle…..Shirley.

Simon tout en vers.

*Anciens carrés de tissu blanc en coton)


A suivre...