Par Mamili (Mamili) le mercredi 11 mai 2005 - 09h07: |
-^-^-^^-^-^I S R A E L * 57 ANS *-^^-^-^-^-^-^-^
AVEC NOS PENSEES NOTRE SOUTIEN ET NOTRE AMOUR
Par Albert (Albert) le mercredi 11 mai 2005 - 08h05: |
D'où tu connais mes poils toi????
Par Lza (Lza) le mercredi 11 mai 2005 - 01h35: |
breitou !!
n'oublie pas demain matin :
chemise blanche
short bleu (essayes de planquer les poils..)
et les fli flouts bleu et blanc
hag hatsmaout sameah a tous !!!
Par Breitou (Breitou) le mardi 10 mai 2005 - 22h11: |
Albert Simèoni
Paris le 22/4/2004
Récit raconté par Breitou et Valérie en XI Chapitres.
Les faits rapportés ici sont imaginaires.
L’Oublie...I.
Shirley et Simon.
Au début je voyais flou.
Que des ombres. Plus tard, les ombres s’estompaient. Les contours des visages se précisaient. Plus nets, voilà pourquoi les bébés répondent par des sourires à ceux qui leur sourient.
Le visage de ma maman, de mon père, de ma grand-mère ou grand père maternels, devenait familier.
J’avais le sens olfactif assez développé et cela m’aidait à les reconnaître aisément à leur odeur et parfum ; leur haleine aussi. Ne croyez surtout pas que les mômes de mon âge, manquent de sensibilité nasale ou d’acuité visuelle.
Mon environnement était donc composé de silhouettes, de senteurs. Autant vous confier que nous sommes aussi dotés du sens culinaire et savons distingués, un lait sein d’un lait factice.
Mes grands parents paternels habitaient le sud de la Franc, Nice.
Vers l’âge de deux ans, je m’attachais à mon grand père Simon et à ma grand-mère Tilda.
Ils habitaient à deux pâtés de notre maison. Quand mes parents vaquaient à leur travail, j’étais déposée chez eux. Ils étaient aux petits soins envers moi.
Ce qui ne les empêchait pas de venir nous rendre visite chez nous en m’offrant toutes sortes de petits présents.
A 3 ans, mes parents me casèrent dans une garderie, toujours pas loin de chez nous. Arriva la maternelle.
Mon grand-père Simon venait la plupart du temps me cherchait à la sortie des petites classes en attendant l’arrivée de mon père.
J’étais heureuse de la promenade qu’il m’offrait juste avant le coucher du soleil. Par beau temps. Je sentais qu’il était fier de moi et souvent, il en parlait avec ses amis avec entrain.
A 6 ans, alors que je faisais connaissance avec mes premières matières scolaires, dans la classe maternelle, ma grand-mère Tilda décéda, laissant mon Papy éploré. Elle avait 58 ans.
A mesure que les jours passaient, son chagrin augmentait. Il perdait quelques repaires et ne voulait plus vaquer à ses besoins les plus élémentaires. Il s’était, du moins, au début enfermé dans un mutisme de circonstance.
Ma maman décida de l’héberger. Une chambre lui était destinée mais il refusa l’offre, craignant d’être une gêne, une charge. Il avait 69 ans et surtout très indépendant.
Il émit le vœu d’aller dans un hospice de vieillard du coté de Vaucresson, un centre juif situé à quelques kilomètres de Paris. Nous allions le voir tous les dimanche et il était heureux par nos visites. Il était bien entretenu par le personnel, et ne se plaignait jamais de sa nouvelle condition.Puis, nos visites s’espacèrent pour se raréfier.
Ma maman se contentait de téléphoner de temps à autre pour avoir de ses nouvelles.
Je profitais pour entendre sa voix.Nous avions aussi changé d’appartement entre temps. Nous habitions le 15 ième arrondissement. Puis, nous ne l’appelions plus. L’oubli commençait à faire son œuvre. J’avais pensé qu’il était mort et que mes parents me l’avaient caché, afin de ne pas me perturber, au vu de mon attachement à sa présence. Mais ce qui m’intriguait le plus, était qu’aucun souvenir, cadre ou autre n’était accroché à nos murs. Je n’osais rien dire à ma maman afin de ne pas lui rappeler son père ‘décède’. D’autant plus que je ne me souviens pas, là aussi, m’être rendu à un quelconque enterrement. Dans mon jeune âge. Bref, on ne pose pas tellement de questions dans mon cas et même quand je demandais après lui, ma mère me répétait invariablement...
‘..Il va bien là où il est... !’.
Ma maman souffrait d’une dépression. Elle ne s’en sortait pas. Mon grand père était sorti de notre vie. On l’avait oublié lamentablement.
A la maison, nous n’en parlions même pas. Comme si le sujet était devenu tabou.
Donc je cessais de l’importuner par ma curiosité.
Passent les années.
J’étais dans les grandes classes. J’avais 18 ans.
Un jour, alors que je me promenais sur les berges de la Seine, à la recherche d’anciens bouquins, je poussais la porte d’une boutique, celle d’un vieux bouquiniste. Des centaines de livres et brochures étaient alignés dans de grands rangements. Des piles en tout genre se dressaient dans des coins de sa boutique. Je me hasardais à fouinier dans ces tas mis pèle –mêle. Tout à coup, je tombais par hasard, sur un fascicule dont la page de garde représentait le visage d’un bébé avec un titre ainsi libellé...
’ ...Recueils de Poèmes dédies à ma petite fille Shirley... !’
C’était mon visage de bébé scanné à l’âge de deux mois. Je le sais puisque je figurais dans le cadre accroché juste au dessus de notre télé. Je restais sur le coup hypnotisée par cette découverte. Le vieux bouquiniste vint vers moi...
‘...Si cela vous intéresse, j’ai encore quatre classeurs de récits et de mémoires de ce monsieur...’ Me dit t’il de sa voix rauque...
‘....Je voudrais bien les voir si cela ne vous dérange pas... !’
Il s’absenta quelques minutes pour réapparaître avec les classeurs en question. Il me laissa une instant toute seule. Je jetais un rapide coup d’œil dans ses feuillets tapés sur ordinateur.
Je demandais à les acheter. Je payais le prix qu’il me fixa et j’enfournais le tout dans un sac en plastic. Je rentrais chez moi, dans ma chambre pour découvrir l’auteur de ces écrits.
Le recueil était tout poussiéreux, écorné. Mon visage de bébé était taché par l’humidité. De grosses cocardes grises les avaient maculées. Par le temps.
Je dépoussiérais le petit fascicule tout en m’asseyant au bord du lit. Les pages qui me semblaient jaunies ne l’étaient pas en fait, elles étaient faites en parchemin. Assez épais dont le titre était fort révélateur, je relisais le titre plus attentivement...
‘...Recueils de poèmes composés pour SHIRLEY, ma petite fille....Le............19......Il était daté et paraphé.....’..... De la part de ton Papy Simon.... !’
Et là je compris que je venais de tomber sur une mine de lecture. Les écrits de mon grand-père Simon.
Je commençais à lire les premières pages et à mesure que je progressais, je me mis à buer des yeux même à sangloter comme une gamine.
Mes sanglots avaient pris leur vitesse de croisière et redoublaient à un tel point que je ne voyais plus rien. Je m’essuyais les yeux avec mon revers de manche.
Ca coulait comme une fontaine de jouvence.
A suivre..
Albert Simèoni
Paris le 22/4/2004
Récit imaginaire raconté par Breitou.
L’Oublie...II
Shirley et Simon.
Je m’arrêtais par moment pour revenir en arrière comme si je voulais assimiler et m’imprégner par tant de poèmes. Je dégustais en silence dans la pénombre chaude de ma chambre, ces morceaux de vers libres dédiés à ma personne, moi, l’enfant née, il y a 18 ans.
J’ignorais que mon grand père était poète à ses moments perdus, et mes parents ne m’en avaient jamais soufflé mot. Je découvrais aussi cinq grands classeurs. Des textes en récits, en sketch, monologue, aventures etc....bref en tout genre. Des poèmes dédiés à des amis et amies étaient enserrés entre les mâchoires de ces derniers. J’avais là entre les mains un trésor d’écriture.
J’étais toute remuée dans ma chambre. Ma maman vaquait à ses occupations. Je ne dis rien et m’enfermais à double tour craignant que l’on découvre mes albums.
Je commençais à découvrir mon papy sous un nouveau jour. Ses textes étaient agrémentés de photos de son pays, la Tunisie. Un nom revenait souvent dans ses écrits, la Goulette.
Je découvrais là encore un beau jeune homme entouré d’amis, de ses parents, de ses frères ; mes oncles que j’avais à peine connus. J’étais éblouie par tant de richesse que j’ignorais.
Ma maman inquiète de ne pas me voir à table pour dîner, frappa à ma porte. Je cachais le tout sous mon lit et faisait mine de rien. J’allais les rejoindre.Je restais très silencieuse à table. Mes parents, peu habitués à ce genre de situation, essayaient de deviner mon mutisme. Mon esprit était ailleurs, vers les écrits de mon papi jusqu’à la fin du repas. J’avais hâte de me lever et d’aller dans mon ‘home’ pour prendre d’assaut la suite de ses mémoires et narrations ; continuer à lire mon papy Simon. L’oublié, le défunt peut être.
Mais avant, je lançais envers ma maman...
‘...J’ignorais que nous avions eu un poète et un écrivain dans la famille...’
Ma réflexion attira leur attention et les fit sortir de leurs plats. Ils n’avaient pas compris l’allusion.
‘...De qui veux tu parler, chérie... ? ‘ Me lança maman...
‘...Non rien du tout... ! Je divaguais....’
Mon repas terminé, je montais dans ma chambre. Je me déshabillais et allumais ma lampe de chevet.
J’étais encore une fois seule avec les pages de mon grand père. Son visage remonta à la surface. J’étais plongée dans son monde. Les heures défilaient et je ne me rendais pas compte que le matin s’était levé. Les bruits des voitures devenaient de plus en plus fréquents. J’avais passe toute la nuite à lire et à m’instruire sur l’aïeul.
Par moment je fermais les yeux par la fatigue mais je me forçais à tenir bon.
Je lisais et relisais. J’étais immergé dans son monde réel et irréel dans lequel l’imaginaire prenait une place prépondérante dans ses écrits. Puis, là, tout d’un coup, une photo intercalée tomba d’entre les feuillets ; une photo d’une dame distinguée au visage ridé du nom de Janet ( Z’al).
Je concluais assez rapidement qu’elle était peut être sa maîtresse mais les faits me démentirent bien vite.
Il y avait d’inscrit.... ‘JANET...HARISSA.COM....MARS 2003... pour Simon, mon poète N.Y 19....!’
La photo était scannée.
Je retenais le nom du site Harissa. Et aussi un vague nom de PTB....Je poussais mes investigations plus loin et soudain, je déchiffrais le sigle du Petit Théâtre de Breitou....Mais là où je me perdais en conjecture, c’est que mon papy s’appelait Simon et non pas Breitou mais approfondissant ma curiosité, je tombais sur le nom de son père qui lui s’appelait Breitou Abraham. La boucle était bouclée.
Le puzzle se reconstituait. Je compris que mon grand père fût hébergé, autrefois, dans un site, tenu par un certain Jacques Halfon, et que ses pseudos étaient Breitou Belebou, Abraham, Shirley. J’ai ressenti à cet instant précis, des dards qui me pourfendaient le corps ; j’étais saisi par l’émotion.
Une nouvelle fois, je me laissais aller à pleurer.
Au petit matin. Je m’habillais en toute vitesse. Maman, comme elle fait à la même heure, tous les matins, posa ma tasse de lait taché de café sur la table avec deux tranches de biscotte.
‘....Nous n’avons pas compris ta remarque d’hier soir, Shirley... !’
‘...Ce n’était pas une remarque mais une constatation, une découverte... ! Que vous m’avez cachée... !’
‘...Expliques toi ma chérie.... !’
‘...Plus tard, je dois chercher... ! D’abord... !’
‘...Mais qui.... !’
‘...Mon poète... ! Celui qui parle aux muses... !’
A suivre....
Albert Simèoni
Paris le 22/4/2004
Récit imaginaire raconté par Breitou.
L’Oubliè...III
Shirley et Simon.
Croyant que je délirais, je sortais avec mes bouquins sous les bras. Sans rien ajouter.
J’étais obnubilé par toute cette faconde que je lisais, assise dans le bus.
Je descendais à un arrêt quelconque, bien décidée à appeler mon papy.
Par chance, j’avais autrefois noté le numéro de téléphone de mon grand père mais je ne voulais pas le déranger pour l’instant avant d’avoir tout lu. Je voulais m’assurer d’abord de sa présence dans cet hospice.
Je visais une cabine téléphonique. J’introduisis une pièce et composais le numéro de téléphone de l’établissement en question.
Mes doigts fébriles, tous tremblants, firent tourner le cadran. J’attendais la communication.
Mais en vain, un message m’informait que ce numéro n’existait plus. Sans me décourager, je me résignais à appeler le 12. La voix de mon interlocutrice, après quelques secondes de recherches, me donna les bons chiffres. Je tombais sur une voix de femme ...
‘...Bonjour madame.... ! Suis-je bien à l’Hospice ‘Les Papillons ‘ de Vaucresson...Rue des Amandiers... ?’
‘...Oui, mademoiselle, vous y êtes... ! Que puis -je faire pour vous... ?’
‘...Je....Je....Voudrais m’entretenir avec Monsieur Simon... ? S’il vous plait... ?’
‘...Ah le chef de la bande des Anciens Harissiens.... ? Ils se font appeler les Hérissons... !’
‘...Les Hérissons..... ? ‘
‘...Une belle et joyeuse bande qui parlent souvenirs d’autrefois... ! Attendez je vais vous l’appelez.... !’
‘....Attendez.... ! S’il vous plait... ! Comment est il.... ?’
‘...Très en forme pour son âge.... !’
‘...Ok.... ! Passez le moi.... !’
Il était donc bien vivant.
Je patientais, le combiné serré entre les doigts....Le temps me paru assez long, puis j’entendis des bruits de pas sur le carrelage, qui se rapprochaient.
Je fus soudain prise de panique quand j’entendis la voix de mon grand-père Simon.
J’étais saisie par l’émotion. Mon cœur battait fort. Mes doigts devenaient moites par le trac. Ma langue était collée à mon palais et je sentais qu’aucun son ne parviendrait à sortir de mon gosier. Son visage m’apparut dans le cadran du téléphone du moins l’imaginais-je ....
‘....Allo..... ?’
Je restais clouée, sidérée ne sachant plus rien dire, je me forçais à émettre un son, à répondre a ce ‘Allo’ qui me parvenait de si loin, un ‘Allo’ vieux de 10 ans et qui n’avait pas changé de timbre....
‘....Allo.... ? Qui est à l’appareil... ?’
‘...Je.... ! Vous êtes monsieur Simon.... ? ‘ Dis-je, presque avec une extinction de voix.
‘...Oui.... ! Mademoiselle...... ! Qui êtes vous.... ! Ma fille.... ?’
Il avait dit ma fille, aurait il reconnu ma voix.... ? Me dis-je...
‘...Vous me reconnaissez Monsieur.... ?’
‘...Non, cela fait longtemps que personne ne m’appelle.... ! Ma fille... !’
Je raccrochais en toute hâte, et je fus prise d’une crise de pleurs sans précèdent....
Une personne qui attendait derrière la porte ...
‘...Vous vous sentez mal.... ? Mademoiselle... ?’ Me dit elle dans mon trouble...
Je levais la tête pour la regarder et sans me rendre compte de ce que je faisais, je posais ma tête sur son épaule comme si je voulais la retenir afin qu’elle ne tombe à terre. J’étais effondrée par cette réflexion ‘ ...Plus personne ne m’appelle... !’
La dame compatissante, comprit mon état. Elle sortit un mouchoir. Je m’essuyais le visage.
‘...Ecoutez... ! Je vois que vous n’êtes pas bien.. ! J’habite de l’autre coté de la rue, venez je vais vous donner un remontant... !’
J’étais comme groggy. Je suivais la bonne dame inconsciemment jusqu’à son appartement qui était sur rue. Elle avait une MEZZOUZA clouée au battant de la porte.
Elle s’appelait Madame Guislaine Castro. Je franchissais le seuil de son appartement. Un jeune homme sortit d’une chambre.... !
‘...Bonjour... !’
‘...Chéri.... ! Je te présente... !
‘...Shirley.... !’
‘...Oui.. ! Shirley... ! Mon fils...Patrick ! Rentrez ma fille, reposez vous là sur le sofa... ! Je vais préparer une bonne tisane pour vous remonter un peu et quelques sodas... !’
En voici un des tous premiers poème du recueil…De Simon…
A suivre...
Albert Simèoni
L’Oublie...IV
Shirley et Simon.
Nous prîmes place sur le sofa revêtu de cuir....
‘...Patrick... ! Tiens lui compagnie, je reviens... !’
‘...C’est grand chez vous.. !’ Dis- je pour étoffer le silence...
‘...Nous avons 120 mètres carrés plein pied et là juste derrière la fenêtre, nous disposons d’un grand jardin.... !’
‘...Vous habitez seuls... ?’
‘...Mon papa est en Israël, il est chez ma sœur aînée, elle a fait son Alya à 18 ans, elle est mariée avec 4 enfants, elle est là bas depuis 15 ans. Je vais la voir chaque année en été. J’avais 10 ans quand elle est partie dans ce kibboutz... ! Tenez, je vais vous la montrer... !’
Il se leva pour décrocher le cadre. Sa sœur , était entourée pas son mari et ses enfants, debout sur un gazon. Je pouvais lire ‘....Ashkelon 19... !’
‘...Ils sont merveilleux... !’
‘...Vous avez de la famille là bas... ? Mademoiselle... ?’
‘...Non, je suis fille unique et je vis avec mes parents à Paris... !’ Dis-je.
‘...Comment avez-vous rencontré ma maman... ?’
Juste à cet instant, Madame Ghislaine fit son entrée avec le plateau sur lequel étaient les boissons promises.
‘...Par hasard.... ! Là juste en face, dans la cabine téléphonique, elle a eut un malaise et je lui proposée de venir se reposer un instant.... !’
‘...En effet, vous sembliez profondément bouleversée... !’
‘...J’ai fais une drôle de découverte... !’
‘...Au point de vous être mise dans cet état... ?’ Dit Patrick.
‘...Vous savez... ! On croit parfois, à tort ou à raison, que la vie est toute tracée. Au début, études dodo puis plus tard boulot dodo...bien calme sereine, à l’abri de tout et puis voilà que soudain, vous réalisez qu’un événement majeur, caché dans un abri humide, obscur, met en lumière, par hasard, un bout de votre enfance oublié au fond d’une boutique.... !’
‘...Cela me rappelle ma fille Josette... ! Elle poursuivait des études de droit et voilà que d’un coup, lors d’un voyage en Israël elle s’est prise d’amour. A 19 ans. Sur un coup de tête. Elle ne voulait plus revenir. Cela fait bientôt plus de 15 ans, qu’elle est là bas. Elle nous manque terriblement ....Surtout pour lui... ! Il ne l’a pas assez connue.. ! Bon nous nous téléphonons souvent mais ce n’est pas pareil... ! Nous nous sommes habitués...A son absence.. ! Bel ahyè.. !....Tenez buvez ... ! Ma fille... !’
‘...Je ne dois pas restez longtemps, je dois me rendre à la fac... !’
‘...Vous poursuivez quelles études... ! Mademoiselle... !’
‘...Appelez moi Shirley tout court... ! Patrick... ! Je poursuis des études de gestion... ! J’en suis à ma première année... !’
‘...J’ai terminé mes études de Médecine depuis deux ans et je suis médecin... ! Je partage mes visites privées entre mon cabinet et les visites publiques à l’hôpital St Louis... !’
Madame Ghislaine retourna à ses occupations, nous laissons en intimité. Je me levais et m’apprêtais à partir....
‘...Tenez Shirley... ! Ma carte de visite, et mon téléphone personnel d’ici... ! Vous pouvez m’appelez quand vous le désirez... ! ‘
‘...Votre maman est admirable... ! Ok, je vous appellerai c’est promis au courant de cette semaine .... !’
Sur ce, je prenais congé de ma bienfaitrice et tout en la bisant, elle me dit...
‘...Venez passer un Shabbat chez nous... ! Nous sommes si seuls... !’
Elle avait remarqué mon insigne, le Maguen David accroché à mon cou.
Je promettais d’y réfléchir.
Je décidais en sortant, de faire la fac buissonnière. J’avais un grand mal de tête.
Je rentrais à la maison. Mes parents n’étaient pas encore là.
Je composais le numéro de téléphone de Mme Castro.
‘...Allo... ?’
‘...Oui... ! ‘
‘...Ah.... ! C’est vous... Patrick...! Je voulais vous remercier encore une fois pour tout... ! Dites le à votre maman... !’
‘...Je le ferai dès que je raccroche... ! Portez vous bien et surtout n’oubliez pas l’invitation.. !’
‘..Ok... ! Promis... ! Je n’y manquerai pas... !’
A suivre...
Albert Simèoni
Paris le 22/4/2004
Récit imaginaire raconté par Breitou.
{2L’Oublié...V}
Shirley et Simon.
Je trouvais cette invitation chaleureuse mais pénible à la fois, parce qu’elle me reportait à mon enfance, du temps où mon papy présidait aux soirées du Shabbat ; mes parents à la suite de son internement avaient laisse choir cette tradition que je trouvais très agréable. J’avais une très grande envie d’accepter l’offre.
Je m’allongeais un instant sur le sofa. J’avais surtout besoin de réfléchir.
Finalement, je décidais de sortir de mes pensées. Je rentrais dans la cuisine pour préparer un bon gigot rôti avec frites et salades pour le dîner.
En attendant la cuisson, je me remettais à lire ses notules ; histoire de faire encore plus amples connaissances avec mon grand-père en consultant le reste de ces drôleries. Par moment, je riais aux larmes, l’instant d’après, je passais à la tristesse, aux larmoiements. Un drôle d’écrivain à l’écriture fort simple, qui me faisait passer de la tristesse, sans que je prenne le temps de réaliser le réel de l’irréel, le vrai du faux, à l’imaginaire, au ‘ballout comme il le décrivait si bien. Je passais du chaud au froid.
20 heures 30 sonnèrent à la pendule. Mon père fut le premier à rentrer.Suivie par ma maman une demi-heure plus tard. Ils trouvèrent le dîner prêt, et les couverts posés sur la table.
Ils sentaient aussi que je n’étais plus de mauvais poil. Surtout bien disposée à ne pas paraître de mauvaise humeur...Et pourquoi le serais-je après une si belle après midi...Me dis-je en moi-même.
‘...Tu as l’air en forme..... !’
Me lança ma maman entre une incision de gigot et une bouchée de salade verte...
‘...Oui..... ! L’humeur a ses hauts et ses bas... !’
‘...Comment s’est passée ta journée... ! Ma chérie.... !’ Renchérit mon père.
‘...Un affreux mal de tête m’a fait faire le fac buissonnière... ! Mais j’ai pu récupérer les cours chez Maurice... !’
Puis, je rajoutais.....
‘...J’ai fais une excellente rencontre aujourd’hui... ! Une famille qui me fait l’honneur de m’inviter pour passer un vendredi soir... ! Mais avant de leur donner ma réponse, je voulais vous consulter... !’
‘...Mais bien sur que tu peux y aller.... ! Nous avons perdu cette habitude de cette tradition depuis que ton papy n’est plus là.... !’
Elle venait de lâcher le mot de papy, l’oublié entre deux tranches de gigot saignant. Mon père se rendit compte de la bévue. Ma mère venait de commettre un ‘crime de lèse grand-père’. Ce à quoi, je répondais...
‘...Et où est t’il à présent... ?’
‘...Il est bien... !’
‘...Où.... ? Dans la tombe... ?’
‘...Ne dis pas cela... !’ Répliqua mon père.
Elle affrontait mon regard. Je ne baissais pas le mien. J’attendais sa réponse de pied ferme.
‘...C’était son vœu le plus cher d’aller là bas... !’
‘...Où là bas... ?’
‘...A L’hospice... !’
‘...Mais cela ne vous empêchez pas d’aller au moins une fois par semaine, par mois, ou par an lui rendre visite... ! Vous n’en parliez même plus du poète... ! N’est-ce pas... ? De celui qui m’a écrit un recueil de poèmes sans que je le consulte ne serait ce qu’une fois.... !’
Dis-je en me mettant debout.
Ma mère déposa sa serviette blanche sur la table et sortie de table. Elle était bouleversée par ce qu’elle venait d’entendre. Mes mots étaient cinglants. Durs, comme tirés d’une arbalète.
Elle revint quelques minutes plus tard.
‘...Je pense à lui depuis ce jour où nous l’avons déposé là bas... !’
‘...Dans le mouroir.... !’
Je lui portais l’estocade. Elle monta dans sa chambre.
‘...Tu n’aurais pas dû lui parler comme ça... !’
‘...Je regrette mais, je ne supporte pas votre secret de famille... ! Qu’il vive ailleurs, alors que je le croyais mort... !’
‘...Tu aurais pu t’y prendre autrement... ! Ma fille... !’
‘...Avec des fourchettes de gigot, sans doute... !’
‘...Mais si elle a évoqué son nom, c’est qu’elle pense à lui en silence, Simon est un homme fier et ne voulait pas être à notre charge... ! Il voulait se sentir indépendant... ! Il ne voulait pas nous déranger... !
‘...Est -ce un raison suffisante pour ne pas en parler à table ou m’informer de son existence, j’aurai pu lui rendre visite, moi à l’oublié... ! Rien ne vous empêchez de m’en parler pendant ces longues années... !’
‘...Qu’a tu décidé... !’
‘...D’aller à sa rencontre le moment venu, et vous avec moi... !’
‘...Tu as trouvé ses écrits dans la cave.... ? Je les ai tous lu et nous connaissons par cœur ses poèmes sur toi... !’
‘...Non... ! Même pas dans la cave... ! Ailleurs... !’
A suivre...
Passe le 28/08/2005. PTB
Albert Simèoni
L’Oubliè...VI
Shirley et Simon.
Papa se leva et se mit à réciter les premiers vers....
‘...Lorsque l’Enfant Parait.. !
‘.....Il y a quelque chose qui change/Lorsque l'enfant paraît ! Tout semble moins dense /Par la naissance du bébé..... !’
Je continuais. Je sentais monter en moi une intense émotion...
‘.....Après avoir fait la fête/Je vais me prendre la tête/Boire et danser sans retenue/Assouvir ma joie avec chahut....
Il reprit le troisième couplet, tout en se dirigeant vers moi puis se positionna derrière ma chaise pour me caresser les cheveux....
‘....Plus tard j’attendrais l’instant /Où dans les bras de ses parents/Dans notre foyer, à tout moment/Ils rentreront avec leur enfant notre Shirley... /
Mon papy renaissait ce soir.
En 18 ans, je n avais jamais été en conflit avec ma mère. J’ai toujours su l’écouter et être complice .Mes parents ont toujours fait preuve de liberté d’esprit envers moi.
C’est bien la première fois que je me sentais comme trahie si je puis le dire ainsi.
Je continuais ma conversation avec mon père.
‘...J’ai appelle le centre d’accueil et je n’ai pas pu lui parler tant mon émotion était grande au téléphone. Je raccrochais sans lui dire qui j’étais. Ma gorge était nouée, j’ai ressenti un malaise quand une dame qui attendait son tour derrière la cabine au vu mon état, s’est prise de compassion. Elle m’invita chez elle pour m’offrir une tasse de tisane. Une dame du nom de Ghislaine Castro. J’ai fais la connaissance de son fils Patrick, un médecin. Nous avons échangé quelques impressions et avant de m’en aller, la dame m’invita pour passer un Shabbat... ! Voilà... !’
‘...C’est merveilleux ce qu’il t’arrive.... ! Ne te prive pas d’y aller... !’
‘...Merci Papa... ! Dis à maman que je ne suis pas fâchée... !’
‘...Elle te connaît aussi bien que moi... !’
Sur ces dernières paroles, je regagnais ma chambre, soulagée.
La tension entre ma maman s’étant apaisée, les choses avaient repris leur train-train habituel.
J’attendais en ce vendredi après midi le coup de fil de Patrick, comme convenu.
Il ne tarda pas à appeler.
‘....Shirley.... ! C’est moi... !’
Il me fixait rendez-vous pour 19 heures.
J’étais prête depuis un bon moment, mon bouquet de fleurs entre les mains. Une certaine fébrilité s’empara de moi. Je ne voulais rien faire paraître. Je pris l’ascenseur et me retrouvais dans la rue. Un petit vent froid caressa mes joues maquillées. Patrick m’attendait au bas de l’immeuble dans sa Woslwagen gris métallisé. J’étais habillée comme par hasard en tailleur gris avec une veste légèrement plus foncée.Je portais un manteau couleur anthracite. Une écharpe blanche m’enveloppait le cou. Ses extrémités débordaient largement à hauteur de mes reins. Patrick sortit de la voiture et m’ouvrit la porte. Un geste de galanterie que j’appréciais. Je le remerciais par un sourire.
A l’intérieur de l’habitacle, nous échangeâmes les quatre bises traditionnelles.
Il sentait le bon parfum.....’ Eau sauvage...’
‘...Bonsoir Shirley .... !’...Tu es assortie à la couleur de ma voiture... !’
‘...Je n’aurai pas pu faire mieux... !’ Dis-je.
Il démarra et route faisant....
Je continuais.
‘...J’espère que tu ne l’es pas.... !’
‘..Ah je vois.... ! Non pas du tout, je ne le suis pas... ! Je suis domestiqué...’
Il comprit l’allusion. Je concluais qu’il avait l’esprit vif.
A suivre...
Albert Simèoni
L’Oubliè...VII
Shirley et Simon.
‘...Tu sais, je me sens gênée par l’invitation, elle est arrivée si brusquement.. !’
‘...Maman est un femme simple, et puis elle est très flaire.... !’
‘...Que veux tu dire par là... ?’
‘...Qu’elle a devinée une fille sensible.... ! Sans doute que son ancien travail relationnel lui a apprit à mieux connaître les gens.... !’
‘...Elle est à la retraite... ?’
‘...Oui depuis deux ans, elle s’occupait de vieilles personnes dans un hospice de vieillards du coté de Vaucresson....’ Les papillons bleus’... Une centre juif.. !’
‘...Tu dis à Vaucresson.... ?’
‘...Oui.... ! Tu connais... ?’
‘...J’en ai entendu parler, autrefois... !’
Je ne voulais pas lui avouer mon secret.
Trois quarts d’heure plus tard, la voiture s’engouffrait dans le parking, au sous sol.
Il gara son véhicule dans l’espace qui lui était réservé.
Il fit la même démarche, celle d’ouvrir la portière. Il me regarda un instant...
‘..Tu es magnifique Shirley.... ! Ton ami doit t’aimer .... !’
Il me sondait, je le rassurais...
‘...Je n’ai personne dans ma vie, du moins je n’ai pas encore trouvé la perle rare.... !’
‘...Quelle chance.... !’
‘...Chance... ?’
‘...D’être si belle... !’
‘...Ce n’est point un critère le canon de la beauté.... ! Sans doute une erreur de la nature ... !’
‘...La beauté... ?’
‘...C’est comme la laideur ; il y a des beautés apparentes mais laides intérieurement, et des laideurs belles extérieurement. Si l’on devait juger sur les façades, je pourrais t’en parler longuement.... ! Un peu comme un immeuble vétuste qui abrite des occupants chaleureux affectueux, sincères etc.... !’
‘...En plus je tombe sur ‘une philosophe...’
‘...Une gestionnaire qui préfère la douceur, le calme, l’intelligence, la finesse, le respect, la sincérité à la beauté....J’ai été élevée à l’ancienne... !’
‘...Dans tous les cas, tu ne sens pas le renfermé de l’ancienneté... !’
‘...Il faut surtout savoir aimer ceux qui pensent ne pas l’être... !’
Il me regardait comme si j’avais émis une réflexion sortie d’un écrivain célèbre.
A ma surprise, il vint vers moi et m’embrassa le front. Je restais médusée à son geste affectueux.
‘...Ce que tu viens d’affirmer, je le vis au quotidien là où je travaille... ! C’est fou comme les gens ont besoin d’une main tendue.... ! D’une main qui les réconforte quand ils se sentent abandonnés dans leur solitude ; le vide du moment... ! Oubliés de tous... ! ‘
‘...Tu vois Patrick, je vis en ce moment quelque chose d’extraordinaire à un carrefour de ma vie et je me réveille d’un long silence, d’un secret de famille qui me donne une envie d’avancer encore plus en avant, je suis toute remuée par une découverte... !’
Il prit mon bras et me conduisit vers l’ascenseur. Nous mettons pied au rez-de-chaussée.
Madame Castro, ne tarda pas à ouvrir la porte.
Une odeur de couscous et de boulettes caressa mes babines. Je retrouvais cette odeur du vendredi soir.
Elle nous fit entrer dans le grand salon qui faisait office de salle à manger. La table était dressée et je reconnaissais le Choulhan. Je devinais que le pain et le sel étaient recouverts par une belle serviette imprimée par un candélabre à 7 branches. Le mot d’Israël apparaissait en grandes lettres en hébreu. Un calice en argent décoré de deux colombes, était posé à proximité.
‘...Ton papa ne rentrera pas avant dix jours, il veut passer encore quelques temps auprès de ces petits enfants... ! Patrick... ! Vous pouvez vous installer autour de la table, mets toi où tu veux ma fille.... !’
Patrick me désigna ma place, à ses côtés. La maman se retrouva à une extrémité de la grande table. Patrick se leva et posa une kippa sur son chef. Il déboucha une bouteille de vin et versa une mesure de liquide dans le calice. Il laissa déborder légèrement le gin. Quelques gouttes glissèrent sur le corps du récipient pour aller se répandre sur la coupelle.
Rien n’avait changé, je retrouvais la tradition, et revoyais mon papy qui procédait de la même façon, autrefois. Il me portait sur son bras gauche tandis que l’autre bras supportait le calice et, tout en récitant sa litanie, il me fixait des yeux. Ensuite, la prière finie, il me mouillait les lèvres par le breuvage.
Tout me revenait en mémoire.
A suivre...
{L’Oublié...VIII
Shirley et Simon.
Je fus sortie de mes pensées par la première lecture du Yom Achichi. Madame Castro, la tête baissée et couverte par un foulard, suivait attentivement la prière. Patrick était très concentré. Il buta sur un mot en hébreu, se reprit et termina par goûter au gin. Il passa d’abord, la coupe de vin à sa maman qui me la tendit. Je goûtais au ‘kidouch’ après plus de 10 ans d’oubli. Patrick embrassa sa maman sur les joues, puis il fit de même avec moi. Sa maman me souhaita en judèo-arabe...
‘...Raby Mayk... ! Chabéth Challoum... !’
Là aussi, ces expressions me revenaient à l’esprit. Elles étaient les favorites de mon papy.
Je retrouvais ma tradition juive. Alors que je l’étais.
Patrick découvrit le Choulhan et procéda au partage du pain. Il me tendit un morceau de pain, le fameux Motsi, préalablement salé. Sur la table, je reconnaissais toutes les salades d’avant que je n’avais plus vues, ni goûtées.
Patrick me versa un verre de vin. Il me présenta quelques lames de boutargue (œuf de mulet). Là aussi, j’appréciais ce goût moelleux et fondant dans ma bouche que je retrouvais aussi.
‘...Je disais à Shirley, que tu avais travaillé dans un hospice... !Maman... !’
‘...Oui, pendant 35 ans à Vaucresson, ils me manquent mes vieux ...Quelle aventure, d’ailleurs j’ai téléphoné à Madame Serror, pour venir dimanche prochain les voir.... ! Et puis et surtout voir Simon, le poète.... !’
Elle venait de parler de mon papy. Un courant électrique traversa ma chair à l’évocation de son nom.... ! Je sentais que j’allais éclater en larmes. Patrick se rendit compte de mon trouble.
Il ne dit rien certainement par politesse et là emportée.....Je lançais…
‘...Simon Abraham Ben Chimon.... ! Le fils unique et orphelin d’Abraham Breitou Ben Shimon et de Meicha.. ! Celui du Petit Théâtre de Breitou qui porte le nom de son père.... ?’
Madame Castro, interloquée et surprise, lâcha sa cuillère sous ma réflexion ; elle me regarda avec insistance. Puis...
‘...Mais vous le connaissez... ? Shirley.... ?’
‘…C’est mon papy.... ! Je suis sa petite fille .. !’ Dis-je ne me pinçant mes lévres pour ne pas pleurer.
Patrick s’arrêta net dans son apéritif. Madame Castro n’en revenait pas...
‘...Simon.... ? Ton grand-père.... ? Qui l’aurait cru... ! J’ai sa petite fille, ICIIIII...... ?’
Je commençais à larmoyer...
‘...On ne pleure pas ma fille un vendredi soir... ! ...Simon... ? Ton grand-père... ? Qui l’aurait cru ... ! J’ai sa petite fille ICIIIII.... ! Chez moi... ! Raby lei yechwi... ! Mon D ieu ... ! Quelle coïncidence... !’
Mes larmes coulaient sur mes joues sans que je les retiennes.
‘...Je ne pleure pas.... ! Non.. ! Je ne pleure pas... ! Pourquoi dois-je pleurer un vendredi soir.. ?’
J’essayais de me retenir. La vieille dame décrocha le cadre. Et là elle pointa de son index, le visage de mon aïeule entouré par ses ‘artistes’.
Ses doigts tremblaient par l’émotion qu’elle maîtrisait mal.....
‘...Il ne faut pas pleurer un vendredi soir... ! Promets moi de t’arrêter... ! Ma fille... ! ’
Elle répéta sa recommandation pour se convaincre elle-même de ne pas pleurer mais je voyais poindre dans ses yeux un début de larmes. Elle tira un mouchoir pour essuyer ce début d’eau salée. Patrick alla vers elle, et l’embrassa sur la tête. Je disais...
‘...Je veux voir mon papy..... !’
‘...Bien sur ma fille.... !’
Elle me tendit la photo encadrée. Une bande d’une vingtaine de personnes, toutes âgées, tout sexe confondu, figurait dans le cadre.
‘...Il est là, le voilà avec son béret. Là, c’est Belebou et celui-ci, c’est Albert ses deux meilleurs acteurs, Bekhor, le violoniste, un virtuose, il est né à Varsovie. Je suis là de coté... ! Juste derrière nous c’est le PTB, le rideau est tiré de coté...
Je pouvais y lire la lettre P.
‘...Eugénie, Maurice, François, Gilda sa chanteuse préférée, Suzanne, Claude... !
Elle me les citait tous mais j’avais les yeux braqués sur mon papy.
‘...Le meilleur, le poète c’est lui Simon... ! Il était la coqueluche des vieilles dames, elles le voulaient toutes pour lui, et lui s’en amusait par cet engouement qu’elles lui portaient...
‘....Il disait....’ Braby ech mèjèl fiyè.....( Je vous en prie mais que reste t’il de moi... ?)’ Je lui répondais...’ El kheir wél barka.. (La bonne santé !)’
Il ne faut pas que je pleure, les enfants, répétait elle...Et elle pleura quand même en disant...
‘Rabi i samehni... ! Rabi samehni.. ! ‘ Ce à quoi lui répondit son fils….
‘...Il te pardonnera comme il pardonnera ceux ou celles qui on a caché des choses... !’
Patrick avait tout comprit.
Mme Guislaine continuait...
‘...Quel entrain, quel esprit vif, quel amour pour les autres, il nous chantait en arabe, en italien cassé, en anglais déformé, il nous tuait de rire à tel point qu’une fois Mathilde lui a lancé
‘....Bech narmi ... !’ (Je vais accoucher.. !)’
Elle avait 79 ans....Nous sommes tous morts de rire et, lui il pissait dans sa culotte..En lui disant...
‘..Hatè louken djit yandek 20 ans.. !’ ( Si encore tu avais 20 ans).... !’
J’étais fascinée par ce que racontait madame Castro.
Durant tout le repas, elle ne tarissait pas d’éloges sur mon papy.
‘...Et quand il nous chantait à sa façon ‘ NAISSANCE.... !
Et quand l’heure sonnera/Qu’elle t'annoncera !/Je me lèverai les yeux mi-clos, mal entrain/Mes quatre cheveux en bataille, ce matin/Craintif et fébrile, pour me dire.. ' Il faut que j'y aille'...
Je continuais..
Bras dessus, bras dessous, tout sens dessus /Nous irons, maman tes sœurs et moi, sous le beau clair de lune/Ou les rayons du soleil, accompagner de nos émois/Notre fille.Nous la regarderons bien plus de cent fois/Dans la voiture qui nous portera vers sa destination.
Son havre de délivrance.
‘...Mon D ieu comme c’était beau, nous étions tous là, à pleurer comme des madeleines...’
J’ajoutais...
‘...Je souhaite venir avec vous, dimanche prochain, avec mes parents pour lui rendre visite après plus de 12 ans, si vous le voulez bien... !’
‘...Avec plaisir... !’
‘...Tu nous accompagneras Patrick... ?’
‘...Oui, oui... ! Je crois rêver... !’
‘...Il l’était à lui tout seul ce rêve... Il montait sur son estrade et son commis Belebou, nous annonçait l’ouverture de ses pièces dramatiques, ses sketchs, ses récits.....Ah....Ahhhh.... !’
Concluait la maman qui s’apprêtait à débarrasser la table. Je me levais pour l’aider...
‘...Ah non.... ! Tu es notre invitée ce soir, la prochaine fois si tu veux... !’
Sur le divan, envers Patrick..
‘...Je suis heureuse et malheureuse à la fois, je sens que ma vie a change depuis cette révélation dû au hasard.... ! Heureuse d’avoir retrouvé mon cher papy et malheureuse de l’avoir découvert si tard et d’en savoir plus sur lui par des personnes autres que mes parents ; une partie de sa vie à un âge où il est vieux... ! J’ai perdu une affection et je vais retrouver un amour grand paternel... ! Je vais surtout avoir besoin d’aide et de réconfort pour affronter les prochaines événements... !’
‘...Ben, je serai là, à tes cotes, toutes les fois que tu auras besoin de cette aide... !’
A suivre...
Albert Simèoni
Paris le 22/4/2004
Récit imaginaire raconté par Breitou.
L’Oubliè...IX
Shirley et Simon.
Il se faisait tard. Patrick, toujours avec délicatesse m’aida à enfiler mon manteau.
J’embrassais sa maman qui me remercia pour les très belles fleurs en bouquet.
J’étais sereine dans la voiture mais durant tout le trajet, nous avions délaissé le sujet précédant au profit de banalités.
Nous étions arrivés au bas de mon immeuble. Il refit les mêmes gestes délicats en m’ouvrant la porte de sa voiture.
‘...Tu m’appelleras demain, si tu veux Patrick... !’
‘...Oui, j’ai hâte de le faire... !’
Je le saluais une dernière fois avant de pousser le grand portail de l’immeuble dans lequel je m’engouffrais.
Maman m’attendais assise sur le fauteuil.
‘...Bonsoir Shirley... !’
‘...Bonsoir maman... !’
‘...Alors... ?’
‘...Ils sont magnifiques, des gens merveilleux, et la maman connaît ton papa.. !’
‘...J’ai réfléchi et je te demande de me pardonner, nous irons avec toi quand tu aura décidée... !’
Je me penchais pour l’enlacer. L’incident était clos.
J’étais enfin heureuse et comblée. Je m’endormais sur ce pardon.
Le lendemain soir vers les 20 heures ...
‘...Allo... ? Shirley.. ! Bonsoir... !’
‘...Oui.... ! Patrick... !
‘...Que dirais-tu pour demain dimanche... ! Un déjeuner au lac de Créteil... ?’
‘...Ah ... ! Ok... ! Je suis d’accord... !’
‘...Je viendrais te prendre vers 14 heures.... ! Ca te va... ?’
‘...Pas de problème... !’
Comme promis, il vint me chercher à l’heure dite Il faisait très beau.
Une table au bord du lac, nous attendait, sans réservation.
Au petit soin pour moi, il déplaça la chaise pour que je puisse m’asseoir. Il attendit aussi que je me débarrasse de mon manteau qu’il porta au vestiaire.
Une fois attablé, j’ouvrais la conversation par...
‘...Tu sais, j’ai parlé de toi à mes parents afin qu’il n’y est aucun malentendu... !’
‘...Et alors... ?’
‘...Ben, je les connais assez libres d’esprit et il n’en rien trouvé à redire et puis maman fut surprise de la coïncidence au sujet de ta maman... ! Elle m’a promit de nous accompagner... !’
‘...Tout s’arrange pour toi alors... !’
‘...Ben oui..... ! Enfin, je me sens plus sereine, moins lourde d’un poids que je traînais.. !’
Puis sans commander ma pensée, je lui sortais....
‘...Patrick.... ! Je veux te confier quelque chose et je ne n’ose pas le dire de peur de me tromper... !’
Là aussi il comprit ma pensée...
‘...Alors ne dis rien... ! Je vais laisser parler la mienne sans que je puisse la freiner... !
Et il commença à déclarer son sentiment avec dans la voix une telle sincérité que je l’écoutais sans l’interrompre.
‘...Laisse tes sentiments mûrirent... ! Laisse le temps faire son œuvre.... ! Laisse mon rêve se réaliser... ! Mon phantasme prendre corps... ! Mon délire devenir réalité.... ! Laisse le Mektoub tracer nos chemins.... ! Depuis l’instant où je t’ai vue, je n’ai cessé un seul instant de rêver de toi les yeux ouverts... ! De prendre ta main, de la caresser, de voir briller tes yeux quand tu parles de ton papy, il se dégage de toi, une telle douceur, une telle noblesse de cœur, une si belle âme que je remercie D ieu ou la providence qui t’a mise sur le chemin de ma maman et depuis ce jour où tu apparaissais émotive devant le seuil de la porte, je ne fais qu’embrasser ma mère qui ne se doute pas qu’elle est l’instigatrice involontaire de notre rencontre. L’amour, ce jour là a frappé à ma porte, au seuil de mon cœur et il a pénètre sa profondeur....
Albert Simèoni
Paris le 22/4/2004
Récit imaginaire raconté par Breitou.
L’Oublié...X
Shirley et Simon.
Je l’écoutais et là il me prit la main dans sa paume chaude...Je laissais faire. Ma chaire se tendit sous la pression de ses phalanges. Elle était chaude. Il communiquait aussi avec moi à travers sa main. Un lien se formait entre lui et moi.
‘....Rien ne me fait vibrer autant que ta présence... ! Rien ne me donne autant d’émotion que de voir ton visage... ! Rien ne me donne autant de plaisir que d’entendre ta voix... !’
Je ne pouvais plus placer un mot. Tellement sa verve me pénétrait. Je réussis quand même alors qu’il reprenait son souffle à intercaler....pan pan dans ses yeux...
‘...Alors si je suis ce rêve, ce phantasme, ce délire je voudrais qu’il prenne forme dans le respect mutuel, je voudrais partager ton rêve dans la réalité sans enfreindre à la morale et surtout sans porter atteinte à ma vertu....Alors si tu es celui là, je serai celle là... !’
Il me dit tout en m’écoutant...’ Raby Myak...’
Je lui répondais ‘ ...Ou myana... !’
Nous venions d’ouvrir nos cœurs l’un à l’autre sans arrière-pensée.
Prit d’une logorrhée verbale, il continua ses aveux...
‘....Je partage ce que tu ressens... Mon cœur est ouvert et par sa bouche il te dit combien tu es douce, affectueuse, comme j’aime ton visage, ton regard, ton humour débordant ; je n’ai rien trouvé de tout cela chez mes autres anciennes concubines, je suis débordant d’am....
‘...Ca dégouline de partout.... !’
‘...Quoi.... ?’
‘...La sauce... !’
Et là, sa réaction ne se fit pas attendre. Il se leva de table, avec la serviette collée au cou et avec dans les yeux une clarté que je découvrais. Il se pencha sur moi et sans réaliser ce qui allait se passer, il m’embrassa devant la clientèle juive plus occupée à croquer des chips, que d’entendre une déclaration d’amour, qui venait d’être faite sous leurs yeux plus aptes à dévorer des pizzas ‘margueritas’ qu’à s’occuper de nous.
Je me laissais aller sous son baiser dévoreur. Me laissant des traces de sauce aux alentours des lèvres. Il s’empressa de nettoyer le contour avec une serviette en papier. Je restais bouche bée et reprenant assez vite mes esprits et mon souffle..
‘...Ben c’est la première fois que les pâtes me paraissent aussi bonnes et fournies avec en prime un dessert bien avant l’heure... !’
Il s’esclaffa de rire comme un enfant, par ma réplique. J’étais heureuse encore une fois. Car je l’aimais en me l’avouant. A présent.
L’heure de se lever arriva, nous marchions quelques minutes sur les berges du lac et je fis le premier pas, je lui prenais la main que je serrais à mon tour dans la mienne. Il m’enlaça par les épaules. Heureux et heureuse de nous être compris et entendus.
Il me raccompagna mais avant de nous quitter, nous nous embrassâmes longuement sous les yeux de ma maman, qui me guettait par la fenêtre. Elle tira vite fait le rideau croyant se dérober à ma vue.
‘...Je l’aime et nous nous aimons.. !’ Nous allons bientôt parler projet de mariage.. ! Maman... !’ Dis-je enfin rentrée.
Elle était comme apaisée par cette confidence. Je l’embrassais.
‘...Shirley..... ? ‘
‘...Oui maman... ?’
‘...Tu es notre bonheur... !’
‘...Vous l’êtes pour moi aussi... !’
Plus tard, ce fameux dimanche.
Il est 15 heures 30, quand nos deux voitures s’arrêtèrent devant le portail d’un ancien Château du XVI siècle. Un vigile vint vers nous...
‘...Oui.... ? Ah madame Castro..... ! Quelle joie de vous revoir.... ?’
‘...Richard.... ! Yè Ouldi alors tu vas bien.... ?’
‘...Je me suis marié et j’ai deux enfants.... !’
‘...Mazel tov.... ! Mazel tov... !Bon ouvres nous la porte... !’
‘...Oui tout de suite.... !’
Nos véhicules franchirent la porte en fer.
Une pancarte avisait les visiteurs de ne pas faire de bruit à l’intérieur du bâtiment.
Des vieux et vieilles, assis sur des chaises roulantes, poussées par des aides infirmières, se baladaient dans l’immense parc. La vieille battisse fut achetée et offerte par les Rothschild aux œuvres de l’O.S.E. me précisa madame Castro. Des arbres de partout, le gazon était maître des lieux, il mangeait toute la surface du parc, ignorant les sentiers de passage, gravillonnés.
A suivre...
'…Lorsque l'enfant parait….!
Quelle joie et quel bonheur !
A la pendule de l’heure..
Qui dit oui, je suis venue.
Et prendre dans ses bras l'heureuse élue.
Par Breitou (Breitou) le mardi 10 mai 2005 - 21h50: |
Par Albert (Albert) le mardi 10 mai 2005 - 21h44: |
Par Albert (Albert) le mardi 10 mai 2005 - 20h29: |
Effarant et effrayant l'article de la MENA...
Nous avons donc des PD chez nos rabbins...? Des TOUYEIBOUT....! Tawfiq...?
Là , je tombe sur mon col du fémur..!
Par Breitou (Breitou) le mardi 10 mai 2005 - 20h20: |
Par Breitou (Breitou) le mardi 10 mai 2005 - 17h29: |
AU THEATRE CE SOIR….
Par Breitou (Breitou) le mardi 10 mai 2005 - 16h57: |
SKETCH…
Paris le 10/05/2005
Passe le ce jour.
Monsieur Gaston en congé..
Breitou, Roro, Apollo, Lucette et Vachette flânent sur les grands boulevards, chacun avec un esquimau dans les pattes. Et là surprise, Breitou aperçoit Gaston assis sur un banc public.
-‘…Gaston lââjij…. ! Ech’biq mé’ta’ouél… ? Tu ne travailles pas ce soir… ?’ ( Qu’est- ce -que tu as à être allongé… ?’
-‘…Brabi quel travail, on m’a mit en congé…forcé.. ! Il y a des travaux, longue durée… !’
-‘…Saha…. !’
-‘…Oué’nè qi’féch nââ’mèl blé’chi khèd’mè… ? Bou zghar… !’ ( Comment vais-je faire, sans travail, je suis un père de famille…!’)
-‘…E't qél ââl lelah… !’ ( Compte sur D ieu)
-‘…Mé né jemch chaya n’ji âân’dèq fèl tiatrou… ?’ ( Je ne peux pas venir provisoirement travailler au théâtre.. ?)
-‘…Ahhhhhh…. ! EchmaAAAAAAAAAAAAAAAh Gaston, c’est une chose inconcevable ok… !’
-‘…Juste quelques nuits…. !’
-‘…Ecoute, tu attends dans ton coin ok ??? Que les travaux se terminent. Et puis moi, je ne vole pas les affaires des autres ok, sauf des émoticons, je suis honnête, tu veux que je te fasse travailler au PTB ahHHHHH.... ÇaAAAAAAAAA …………… ! Jamais....! Si tu crois que je suis comme les autres patrons, tu te trompes, tu es au BB comme moi je suis au PTB…. ! Tu veux que je vienne chez toi…. ? Te voler ton bien le plus précieux…. ? Que je me mêle de tes affaires, qu’est -ce que je vais gagner…. ! Hein.....! Dis- le moi…. ? Que des malédictions de la part de ta femme…. ! Ce qui est à toi et à toi, et je ne toucherai jamais au bien des autres.. ! Quel toupet…. !…..Tu veux une autre glace toi Vachette, in yadin radèq, tu as sucé et mangé 8 cornets, deux gobelets et trois sandwichs aux glaces avec bescoutou, on voit que tu n’es ni stressée ni au régime sans sucre… !….Toi aussi Roro, tu veux encore un cornet, tiens voilà deux dans tes yeux, regarde Lucette et Apollo comme ils sont modestes, il ne mange que ce que je leur ai servi et pas plus et vous, vous voulez encore bouffer du luxe, merde alors, c’est la dernière fois que je vous fais sortir dans les boulevards…. !
-‘…Breitou, tu n’as pas une glace pour moi…. ?’
-‘…Oui, tiens regarde-toi dans le miroir comme tu es beau… !’
Par Albert (Albert) le mardi 10 mai 2005 - 15h13: |
Elsa, attends la traduction ok...Dime joufeq tez'ri enti...Soit mech'douda soit zer'yè...
Mamili à ta question, je ne peux te répondre, seul le webmaster autorise ou pas, selon que l'on soit de droite ou de gauche..
Perso vous connaissant de haute noblesse, je suis d'accord, mais celà ne dépend pas de moi.
Négociez.
Par Lza (Lza) le mardi 10 mai 2005 - 10h34: |
breitou !! brass bouk !! cherche ds ton couffin et regarde si ya pas un décodeur !!
parle un peu "la france" on ne comprends rien !!!