Par Lalla (Lalla) le mardi 27 mai 2003 - 15h17: |
Albert ,quel bonheur cette description ,juste,subtile,tout,l'image,la couleur l'odeur,tout,m'a replongee dans mes souvenirs nabeuliens -j'etais chargee d'aller acheter les beignets du matin et je finissais le mien dans la rue,ne pouvant attendre plus longtemps et quelle enguelade je prenais...mais je recommencais tous les jours sauf chabbat...
aujourd'hui a N-Y j'ai les memes beignets faits a la maison par la Nanny de ma petite fille!elle a appris a les faire a Tripoli..
Par Albert (Albert) le mardi 27 mai 2003 - 11h08: |
ALBERT SIMEONI
CAUSERIE AVEC JANET….II
'……..Cher Albert, je vous confie tout cela, parce que vous êtes le seul ami qui me reste, je m'en tirerai avec un peu plus de volonté et de l'aide morale en tout et pour tout, cela arrive même aux plus intelligents de ce monde…!Ne m'oubliez pas…!'
'…..Vous oublier Janet…….? Non, la preuve c'est que je suis le seul ici qui parle de vous et croyez moi, je ferai tout pour écrire sur vous toujours et toujours sans ma lasser? Tant que je serai là..! Pourquoi dois-je vous oublier….? L'oubli c'est une seconde mort alors comment vous tuer une seconde fois, moi l'enfant de la Goulette à qui vous manquez….! Savez vous ce qu'est la Chekhfa et la Hnénè…..Janet…? La tendresse et l'affection, j'ai les deux et ne m'en départirai surtout envers vous pas ….! Souvent, il me semble entendre votre voix Janet, et je me fais du cinéma, je cause intérieurement avec vous et votre voix rocailleuse est toujours bien dans mes pensées, je vous assure, je ne vous mens pas , parfois je me dis comment va Janet, là bas…? A t'elle trouvée des amis, des compagnons qui la comprennent au moins parce qu'ici personne ne vous a compris, et pourquoi d'ailleurs faut-il qu'ils vous comprennent….? Puisque vous étiez satisfaite de ce que vous disiez….! Vous n'aviez de compte à rendre à personne puisque ainsi faite, nul n' avait le droit de vous faire des remarques quand vous les agaciez mais c'est vrai que par moment vous étiez ( je vous vouvoie toujours) limite et même plus que limite, ce qui faisait rire mon ami Fernand quand je lui disais..' Tu t'imagines Fernand ce qu'elle me dit….? Et lui qui me disiez '….Elle est comme ça, elle aime critiquer…! ' Oui et alors, critiquez qui D ieu ….? Ou des personnes comme nous pleines de défauts et de vices, bon vertueux aussi mais quand même.
Vous aviez la langue bien acérée mais j'en riais à cause du sérieux que vous mettez à taper sur l'un et l'autre et chez nous à la Goulette ce genre de personne ne prenait pas trop d'importance, on connaissait son caractère et on disait
'Braby khèlli i tfèhed….! Chnouè el déniè Ewè fi éwè…
( Et alors laisse le se soulager….! C'est quoi la vie de l'ai dans dans de l'air…! ' Oui de l'air dans de l'air Janet et puis qu'est ce qui dure donc ici bas…! Rien …..! Vous savez les gens ou plutôt leur langue ne s'assagit jamais, elle court toujours sur la corde raide prête à médire alors un peu plus ou un peu moins qu'est ce qui peut raccourcir en nous…?
Notre ami Henri se porte bien, on se téléphone presque quotidiennement, et il me fait souvent des farces, nous parlons quelques fois de vous sans nous étendre parce qu'il estime, qu'il ne faut pas vous déranger mais voyez-vous Janet, je ne crois pas vous déranger. Déranger mon amie alors qu'elle n'est plus là c'est pas déranger c'est seulement la remettre ici et rappeler qu'elle existe en moi, même si son existence sur cette terre n'est plus ! Janet, je vous aime. Et je vous le prouverai autant de fois que j'évoquerai votre présence car pour moi, je refuse ce départ. Vous m'avez noué par cette phrase….' Ne m'oubliez pas Albert…!' Raby lè yechwik…!
Albert l'Enfant de la Goulette.
Par Albert (Albert) le lundi 26 mai 2003 - 21h27: |
CULTURE PUB...Demain sur vos ecran..
'....L'Instant prècis..' Temoignage dramatique..
'...El mout fi bednou ou qualba Wel nar fi qu'alba..' A lire...Histoire vraie.
Par Albert (Albert) le lundi 26 mai 2003 - 20h43: |
Le Faiseur de beignets. Knendli.
Il y en avait 5 ou 6 à la Goulette de marchands de beignets éparpilles sur nos avenues. Si ma mémoire est bonne.
J'étais client chez celui qui était situé entre le Casino et l'épicerie à deux portes Hamza. Le propriétaire était natif, tout comme ceux qui l'aidaient dans sa tache, du Sud de la Tunisie, du Jrid.
Je le voyais toujours assis, 'mgamèz', rarement debout, en tailleur comme un bouda sur 'la doukhana', un bâtit carrelle à mi-hauteur d'homme, habillé d'un Serwel ample et d'une simple chemise. Il était coiffé d'une chechiè ou tout simplement d'une calotte tressée. De couleur blanche. Une généreuse moustache à l'ancienne 'naturelle' bien coupée lui donnait un air austère.
Il portait aussi un tablier bleu noué à hauteur des hanches, qui lui servait à s'essuyer les mains ' gluantes et enfarinées' toutes les deux minutes.
Il dominait de tout son sérieux son bac à huile, encastré dans ce bâtit. Un 'Babour' ( grand primus = primus étant une marque ) caché à la vue de la clientèle, alimenté au pétrole à ces débuts, chauffait à grand bruit, la généreuse huile dormante dans ce grand contenant de couleur noir à force d'être 'brûlé'. La bonbonne de gaz vint, plus tard, remplacée cette première énergie.
Ce qui m'impressionnait le plus, c'est sa façon à confectionner ses beignets à l'huile ou au miel, avec une grande habileté. Il prélevait son morceau de 'ramollie', toujours de la même grandeur, en le soupesant du coin de l'œil. Au feeling. Ni bascule ni zamara puis, il le lançait à la volé en lui imprégnant un tournis. Dewkhè
Cette petite boule de mie molle, détachée d'une masse de matière blanche, stagnante dans grande bassine en zinc, venait par la suite 'griller' avec des 'tkechkich' ( petits grésillements) dans l'huile chauffée à 'blanc'. Avant cela, il trempait légèrement ses doigts dans un bol d'eau afin que celle-ci ne colle pas entre ses phalanges.
Il agissait toujours de la même façon avec des gestes mesurés, répètes à l'envie tel un automate réglé comme du papier à musique.
Une fois dans la marre d'huile, un ouvrier prenait la chose en main en inculquant à l'amalgame, quelques rotations à l'aide de son 'cheffout' ( longue aiguille en fer ) et cela afin de lui imprégner la rotondité voulue et suivant le souhait du client qui la voulait soit en trapèze 'Sfenj'soit 'Mgahmta' ( braise), 'Medrouba bèl cheffout ( Piqué par la pince afin qu'elles soit bien cuite et croustillante) soit alors molle sur les rebords. Un art. Mais toujours bien dorée.
Cette petite main d'œuvre répétait souvent comme un leït-motiv..
'Thaba kiffèch…?' ('Tu le veux comment…?')
Le bac à huile n'était jamais vide, à mesure que les beignets étaient piqués et sortis de 'l'enfer bouillonnant', le patron en rajoutait toujours si bien que quatre ou cinq cerceaux de pâtes se retrouvaient à 'bronzer'.Tout était minuté.
Il confectionnait aussi des 'bambalonnis' ( Chi-Chi en France à ne pas confondre avec Chichi Chirac) petite couronne de pâte, vide au centre; le patron ôtait un bout de mie centrale. Juste un anneau. Une fois cuite, l'ouvrier s'empressait de les mettre en vitrine et de les sucrer. En générale, le 'Knendli' les fabriquait sur demande et cela afin de les servir bien dans 'leur chaleur interne'.
Les briks au miel, par contre, étaient confectionnées tôt le matin. Pour une clientèle matinale qui venait goûter en solitaire ou en famille, ces petits ronds mielleux superposés en pyramide dans la vitrine.
Les beignets à l'huile pour les fins gourmets, s'accompagnaient souvent soit de Karmouss ( Figues vertes dites Bitar= première récolte) soit de petites figues violacées ou vertes aussi, certains les saupoudraient de sucre. Le kif était de les poser sur le toit de sa voiture et de les grignoter par petites 'déchirures ' en short debout sur le trottoir ou attablé avec ses enfants au cafè vert sous un parasol le dimanche..Yè Baba..! Chikhè…!
A côté des briks au miel, on trouvait, sur un côté de la vitrine quelques –{rouge'Zlebia' ( pâtisseries orientales en forme de colimaçons imbibés de miel mises les unes sur les autres et toujours posées en forme de pyramide; Quelques makrouds, souvent rassis, reposés aussi dans un plateau en alu.
Pendant la période du ramadan, la proportion s'inversait. Fête oblige.
Son service termine, il procédait au recueillement de l'huile frite. Il vidait son bac à l'aide d'un appareil à siphon. Un gros bidon en zinc muni d'un aspirateur. Pour la remettre le lendemain, sur le 'tapis'.
Petite anecdote du crû ancien..
Lorsqu' une maman se présentait avec son bébé dans les bras, le 'faiseur de beignets' s'empressait de lui confectionnait un mini beignet assez mou pour le lui offrir. La maman, en prélevait un petit bout qu'elle mâchait pour le réintroduire, dans le palais de son avorton. Sans son avis.
Préparation de la pâte à beignet.
Eau, farine, sucre, sel, amidon. A l'inverse de la pâte à pain, cette dernière n'est pas pétrie mais battue à la main assez longtemps et cela afin de donner à l'amalgame, une certaine élasticité, propre à la facilité de la confection.
(La pâte à brik à la main, de forme légèrement alvéolèe, est plus soutenue.… )
Par Albert (Albert) le lundi 26 mai 2003 - 19h42: |
Wnessou,
Non,n'étant pas un assidu de la boukha, ni du chalet, je te rappelle que j'étais un grand sportif, je n'ai pas connu ce Mouldi.
Bon, à part ça tu n'as pas confondu le beignet à l'oeuf avec la brik à l'huile n'est ce pas, parce qu'à te lire, mon ami me dit que tu t'es empètrès les feuilles , éclaire moi sinon , je vais t'affubler du pseudo de Ftairi breikaji???
Par Wnes (Wnes) le lundi 26 mai 2003 - 13h58: |
Yéh Bébert,
Le ftaïri que tu nous décrits, semblait faire des slips à l'oeuf ( forme trapèze ) sans poche kangoroo, cette poche ne s'imposant qu'au cas où le client voulait deux oeufs, plutôt que des vrais brik, car j'ai même rencontré des puristes, qui les faisait en lunes, ou à la rigueur en demi lune, ceci étant exigé par le client imbibé de plusieurs huitièmes ( Boukha off course ).
Au fait, toi un assidu du Chalet Goulettois ( pas suisse, ni savoyard ), as tu connu un serveur dont le nom était Mouldi, que tous les autres serveurs rendaient fous ?
Ciao Bello,
Berdah
Par Lalla (Lalla) le lundi 26 mai 2003 - 13h11: |
la brick,le begnet,le sandvich tunisien,les fricasses,vous savez si bien en parler!et moi ,honteusement gourmande,j'en bave ,j'en veux,j'en re-veux,j'en reve...
Par Albert (Albert) le lundi 26 mai 2003 - 07h41: |
C'es une drole de MaRiole ce Zodiac...
Par Wnes (Wnes) le dimanche 25 mai 2003 - 23h54: |
La Douda ( Agence sous-marine Goulettoise )
S'il s'agit d'une flouka gonflable style Zodiac, alors c'est la loi de Mariote qui s'applique :
Pression x Volume = ( Température + 273 )/273
Loi immuable, aussi bien pour le Zodiac que pour l'éléphant, !ZZZZZ!
Berdah
Par Albert (Albert) le dimanche 25 mai 2003 - 22h39: |
Par Albert (Albert) le dimanche 25 mai 2003 - 20h36: |
Pour monsieur VILLEPIN POUR LA FETE DES MERES DE LA PART DU PERE BREITOU POETE.....A CES MOMENTS PERDUS....
'...Un écrit déplacè est un crime....'
LA CONTROVERSE SUR LE PET
Il y avait dans une chambre un macon, un medecin, un cure, un poete et un revolutionaire. Tout a coup un bruit etrange se fit retentir et tous se sont demandes:
Mais qu'est ce que c'est?
Le macon a repondu: ben, c'est tout simplement un pet!
Le medecin: Mais non, ce n'est pas un pet, c'est le gaz que produisent les intestins
Le cure: Permettez-moi je vous prie mes enfants, mais ce n'est pas le gaz que produisent les intestins, c'est l'ame en peine d'un petit haricot
Le poete: Excusez-moi, mais ce n'est pas l'ame en peine d'un petit haricot, c'est le soupir d'un cul amoureux
Le revolutionaire en frappant sur une table s'ecrit: et bien je vais vous expliquer cela, parceque ce n'est ni un pet, ni le gaz que produisent les intestins, ni l'ame en peine d'un petit haricot, ni le soupir d'un cul amoureux, ca mes camarades, C'EST LE CRI D'UNE MERDE QUI EXIGE SA LIBERTE!
Par Albert (Albert) le dimanche 25 mai 2003 - 20h42: |
LE BREIKEÏJI….ou marchand de brik à l'œuf.
'Chez Khèlifa…' Le roi de la brik à la main..'
Telle était son enseigne à succès. A la Goulette bien sur.
Juste en face du restaurant Bichi, le non moins fameux haut lieu de la gastronomie 'poissonnière'.
Khèlifa, était connu pour la confection de sa brik à l'œuf. Je le vois comme je ne vous vois pas. Sauf, bien sur derrière un écran qui cache vos visages qui ressemblent à des beignets ou à des briks à l'œuf à 20 millimes…
Assis derrière son 'établis', une table basse, sur laquelle était posé un marbre blanc ébréché à son nez devenu gris à force d'être huilé et enfarine. Une grande cuvette, pleine d'huile brûlante et sûrement rassie à force d'être cuite et recuite, à sa droite et à gauche un tas d'œuf mis sur un plateau avant que n'apparaissent les cartons coulés à cet effet, à gauche, tandis que sa pâte à brik, préparé en petits morceaux ronds, qui ont pris une forme 'alvéolée', reposaient dans une cuvette émaillée, trônant sur la table, et recouverte généralement d'une serviette humide et surtout placé selon sa convenance.
D'abord, il 'enfarinait' son marbre puis détachait un morceau de pâte préalablement découpée, qu'il malaxait un peu puis la déposait sur ce dernier. Ensuite, muni d'un rouleau de pâtissier, il allongeait sa mie luisante en la retournant de droite à gauche, l'aplatissant et l'étirant les deux extrémités à volonté et cela afin de lui inculquer la forme voulue. Un trapèze. Puis une fois cette première opération terminée, il 'fakoss adma' ( cassait un œuf) au centre de sa figure géométrique bien ouverte, puis rabattait une extrémité en pointe( la base) de la 'feuille molle' pour emprisonner l'œuf. Il demandait souvent au client s'il la voulait nature ou accompagnée d'un hachis de persil et d'oignons plus câpres baignant dans de l'huile. Parfois, le client souhaitait qu'on y ajoute aussi quelques miettes de thon ce qui augmentait le prix de son envie. Ou alors deux œufs, suivant la gourmandise du préposé affamè.
Avec gestes précis et professionnels, Khèlifa le roi soulevait le tout, avec soin en repliant légèrement son œuvre bien molle, avec une attention toute particulière pour la poser à la surface de 'l'huile', sans faire trop de clapotis. La question venait par la suite…
'Thèb èl yadma mrawba….? Oullè taïba..?' ('Tu veux l'œuf à la coque ou bien cuite.?')
Tandis que son ouvrier, une petite main, bien concentré sur la friture, s'ingéniait à formater à piquer à l'aide du 'cheffout' la surface du chef d'œuvre cuisant dans une marre 'd'oil' qui en ressortira bien trempé et croustillante, toujours en forme trapézoïdale, et surtout en laissant transparaître un ventre enceinte'; Son fœtus d'œuf et d'ingrédients cuits.
Pour terminer, la brik venait se reposer bien 'debout' sur une de ces pointes dans un 'keskes' ( (passoire) pour qu'elle s'égoutte.
A l'époque, la brik était servie dans des plats en fer en aluminium. Aujourd'hui dans des plats en papier. Préfabriqués.
'MIROOOOO……! Pour la brik…! Ce n'est pas ça qui compte dans la vie, on peut s'en passer…! Ourass khouyè..! Aâtina l'ehnè…!' Ou yandin èl brika…!' Mta ze…i!'
De mon zizi..!
'….Il n'y a pas de kif quand ailleurs on fait sauter nos frères…!