Par Albert (Albert) le jeudi 09 octobre 2003 - 20h08:

LES MEMOIRES D UN GOULETTOIS
PAR ALBERT SIMEONI (BEBERT)
L'ENFANT DE LA GOULETTE.


Suite de nos fêtes religieuses……


A l'approche des fêtes juives, le Mohamed BEN AISSA, le 'déplumeur' 'Reïïèch) de poules et coqs de Kippour, est ce qu'on appelle chez nous 'Un travailleur selon saison et circonstance' en clair
-'Arracheur de plume à Kippour'
-' Vendeur de roseaux et branches de palmier ' en automne
-'Badigeonneur à Pâques' au Printemps.
-'Equarrisseur de poisson au marché de la Goulette' en été.
-

Rappelle toi mon cher fillleul……..


LETTRE A DAVID……. II
( SOUCCOTH)

'LA CHEUKKE'.

Mon cher filleul, Souccoth , à l'approche de l'automne était très pittoresque. Les balcons, cours terrasses seront les supports et témoins de ces abris au toit recouverts de branchage, puis enveloppés, tout autour
de drap blanc, cachant à la vue des autochtones l'intérieur de la cabane.
Mon père dés le lendemain matin, s'affairait autour d'un squelette de roseaux, de branches de palmiers et de petits madriers de bois à monter notre CHEUKKE.
Il y mettait une telle ardeur et un tel goût à l'embellir que nous étions obligés de l'aider tant nous voulions participer à sa construction. Son œuvre provisoire de la semaine. ( La fête ne dure que 8 jours)
Nous nous attelions ensuite à piquer les fruits et les légumes, en leur tête, par un fil de fer ou une 'fourchinè' ( épingle à cheveux) que nous retournions à leur extrémité et cela afin de les suspendre aux branchages sous l'œil vigilant de mon papa.La pose de la veilleuse venait en dernier bien au centre de la cabane.
L'odeur des fèves et de la 'Pkäila' venait titiller nos narines. Le soir venu, nous goutions , après la prère d'usage à ce merveilleux ragoût à la sauce noire dans lequel étaient éparpillès les haricots et la 'Jelda' ( peau ), dés fois un morceau de ' babouss ' ( queue de vache )(Cher à notre ami HAI) relevait ce met.
Quel kif……..


INVOCATION A MON PERE DAVID…...

'Yè BABAB lajjij enti èlli kââïïad fèl dèniè lèkhra…..! Habbit en kollok kaddaish chi yèrkhtnè fèl kèl èïïèmèt lazzez….Blastèk baki kââdda fi rassi…Ou mè nèjjèmch nèt farrak mèl ââdda….'

(Mon cher PAPA, toi qui est dans le monde des justes……Je voulais te dire combien tu nous as gâté dans ces jours bénis….Ton souvenir est toujours vivant dans ma tête…Et je ne peux me séparer de la tradition….')
MERCI……


VOL SUR UNE SAISON D'AUTOMNE…

Un long 'Cheeeeeeeeeeeeeee' , ce bruit de' trainage' dans la rue nous avertissais de l'approche de la fête des cabanes. LA CHEUKKA.

Ma maman se chargeait souvent de l'achat des roseaux et des branches de palmiers qui vont former l'ossature, la colonne vertébrale, provisoire pour la construction de la cabane, soit sur le balcon, soit dans la cour ou dans la terrasse pour ceux qui n'ont ni l'un ni l'autre. Nous, c'était au balcon.

Ben Aissa, celui du haut, a plantè son fond de commerc, sans enseigne, dans un coin sur la rue. Sa marchandise, roseaux branches sont addossès sur un mur,cotè trottoir, bien étalée afin qu'elle tape à l'œil.
Ni prix ni facture, la vente se fait à la tête du client et selon sa situation.
Un petit aide, souvent son fils, lui prete main forte.Service après vente.
Passe ma mère……
'Yè madame YAHIE, aandi sèlïïa bèïïè…..!'
'……………………, j'ai une bonne marchandise…!'
(Pour la came que c'est….)

Ma mère….'Daar fièm chwïïe jiddin….?'
(Ils me paraissent un peu malingres…)

Lui….'Ourrass oulleddeti….! Mèjjèllou frèchk…!'
(Sur la tête de mes enfants…!Ils sont encore frais….!')
( Et chaud…comme s'ils sortaient du four..)

Ma mère…..' Kaddaish èl jridè oul kasba….?'
(Combien la branche de palmier et le roseau…..?')

Lui……….' Chô…! Ïdêïïe kôllom majrouhin…!Jebtèm mèl Salambo…!'
(Regarde ….! Mes mains sont encore bléssèes…!Je les ai ramenè de Salâmbo….)

Ma mère……' Ah…..! Mellè rhèllin….?' ( Ah….! Ils sont chers alors…!)

Lui…………' Lè….! Lè…..! Li kenti El kasba ( yèraïïa fi karrak)
1OO millimes ( 1 francs) wèl jriddè 100 millimes jeddèh….'
(Non….! Non….! Pour toi le roseau 100 millimes et la branche de palmier 100 millimes…!')

Ma mère…..' Lââm i fèt ….Aând Mohamed Jriddè…! Chrittèm 80 millimes…!'
(L'an passé ….Chez Mohamed LA BRANCHE( son surnom) je l'ai achetè 80 millimes…!)

Lui……' Wéllè frèz lédièn…!.Okssom bèl lèh….! Ourass ouliddèti.!.
Winibbi Mohamed….! Elli oukken mouch enti mè taïïach hèttè mellimes…..Kaddech thab…..?'
( Sur celui qui a partagè les religions( D ieu)….! Sur D ieu….! Sur la tête de mes enfants….! Sur le prophète MOHAMED….! Que si ce n'est pas à cause de toi ( genre je te prends en considération) je n'abaisserai pas d'un centimes').

Ma mère…..' En hab 10 jridèt ou 10 ksab….!'
(Je veux 10 branches….et 10 roseaux….!')

Ben Aissa donne des instructions à son rejeton….
'…Rèkhè jèmlèh…..! Chouffè kââb bèïïn…!'
( Sors les lui….! Sers lui de bonnes pièces…)
Ma mère……' Mè kotlich ….Kââdaish….?'
( 'Tu ne pas encore dis ….Combien…..?')

Lui……..' Ji ti li fais pour 95 millimes l'une…..! Ca fi tous 1D 900…!'
( soit environ 18 francs 1956)

Ma mère……' Bon….! Je vais faire un tour et je reviens….!'
L'autre sentant la vente lui échappée….
'Bon……! Hèyè ji ti li fais pour 1D800 …! Alli mabrouk …!'

Ma mère se sentant gênée accepte….

Le jeune va ficeler les branches et roseaux et les traîner derrière lui soulevant une poussière comme je ne vous dis pas…Et ma mère derrière qui le suit comme derrière un enterrement de luxe.
Le jeune fera trois' allers et retours' et ma mère va suivre …La confiance régnait à cette époque entre juifs et arabes….
Une fois sa came à la maison, elle reprend le chemin du marché pour acheter les assortiments, fruits et légumes qui serviront à la décoration de la cabane.

Quelques mètres plus loin, ma mère est abordée par HAMADI KASBA ( Roseau son surnom)…Un autre vendeur en 'Branches palmiers et roseaux….'
'Yè Hayè…..! Une branche et un roseau pour 150 millimes ……!' ( Soit les 20 pièces pour 1D 500)
Ma mère vient de perdre OD 300 en 15 mètres…..

50 métres plus loin……Elle tombe sur RAZGALLAH ' Chèniè' ( La branche, c'est son surnom)

'Yè Hayè……….Zouz jriddèt ou kasba ( yèraïïa fi sormok) pour li somme de 200 millimes ( soit le tout
pour 1D400 ' ( 20 divisè par 7 égale trois multiplié par 200 égale 1D 400 millimes..)

Ma mère en 75 mètres a perdu la coquette sommes de 0D 400 millimes.

Elle s'arrête un instant et …..lève les yeux au ciel….
'Cho yè Ben AISSA…..! Mou enti sraktni…..! En sallah rabby i bââtlèk hajè èlli thir fiè….!'
( Regarde …………….! Toi qui m'a vole…..! Je te souhaite quelque chose qui te donneras des difficultés))
Genre une grave maladie. Ma mère vient de le maudire d'un cancer.

Moi aujourd'hui…..' Yè BEN AISSA mou enti srakt ômmi , il y a 45 ans, èl youm kbert ou en kôllok Yèrram fi zaktèk èl yachrin ksab ou jriddèt mtâ ommi….Amin…..'

(Hè Ben…….Toi qui a volé ma mère il ya 45 ans, aujourd'hui j'ai grandi et je te dis qu'ils soient dans ton c…….Les 20 pièces de roseaux et de branches….Amen)

(Jex….! J'espère que ce n'est pas un ancêtre à toi le BEN……?')

Par Albert (Albert) le jeudi 09 octobre 2003 - 19h53:

Eh'ni jei..Printania...Net tyacha

Par Printania (Printania) le jeudi 09 octobre 2003 - 19h42:

Ce soir à 22 heures, grande prière et messe conjointes, dites pour la survie du microbe qui tue à petits feux arafat.
Cette cérémonie sera célébrée dans la cour du palais de l'Elysée, en l'absence de Chirac, en voyage au Maroc.
Dominique de Villepin sera le maître de cérémonie.
Les prières en hébreu seront dites par Alain Krivine, Thierry Ardisson tenant le livre et tournant les pages.
Celles en latin seront dites par l'Archevêque de Paris, Jean-marie (Eliahou) Lustiger, le livre sera tenu par Monseigneur Gaillot, évêque des Morts (pardon des maures.)
Venez nombreux, un cocktail avec Kidoush, suivra.
Traiteur glat Kosher, de la maison Bellebou et Printania réunis. (En fait c'est le même personnage.)
Au menu :
Un sandwich pain et minina.
Une brick aux pommes de terre.
Une assiette de torchi khal.
Un verre de boukha. (Petit, le grand supplément 3 euros.)
Un manicotti ou un makroud.(Les deux, supplément 2 euros.)
Un verre de thé à la menthe. (Avec pignons, supplément 1 euro.)
Un verre d’eau à boire avant de partir, pour ne pas attraper froid.
Birkat ha mazone assurée par AXA.
Paf (participation aux frais) 200 euros.
La maison n’accepte pas les chèques.
Ou rabbi y faraj âli ! ( Je parle du microbe)

Par Printania (Printania) le jeudi 09 octobre 2003 - 17h12:

Merci Messieurs, de nous faire vibrer.
Cette évocation des fêtes religieuses en Tunisie, commémorées au milieu de la population de toute confession, de toute origine, démontre si besoin était, la tolérance qui était de mise dans ce beau pays.
Albert nous avait raconté la procession du 15 août à la Goulette et la statue de la sainte Vierge que l’on promenait à travers la ville.
Ma mère me raconte souvent la cérémonie d’une circoncision musulmane, l’enfant que l’on portait et les chants religieux entonnés par les personnes qui l’accompagnaient.
Les enterrements, avec le corbillard qui traversait les principales artères de la ville, depuis la maison du défunt jusqu’au cimetière ; par respect pour le mort, quelles que soient la religion ou les origines, les rideaux des devantures des magasins étaient baissés ; les gens se découvraient ; les policiers ou militaires se mettaient au « garde-à-vous » et saluaient ; des personnes venaient grossir le rang des suiveurs, quand elles reconnaissaient la famille.
Tout était fait naturellement, tout le monde savait tout de son voisin, ses fêtes, ses jours fériés, ses habitudes culinaires, sa façon d’acheter, etc.
Oui, Messieurs, c’est cela Harissa.com et c’est pour cela que ce site a été créé ?
Continuez, je vous en prie !
Que d’autres intervenants se souviennent, et nous racontent leur vécu !
Que de temps à autre l’on se chamaille, ce n’est pas bien méchant, c’est la passion Tune qui prend le dessus et tout retombe comme un soufflé trop tôt sorti du four.
Savez-vous la raison ? Parce que l’on veut bien faire.
A la synagogue, le jour de yom Kippour, j’ai rencontré un Monsieur âgé, originaire de la Goulette qui m’a dit ceci, que je livre à votre réflexion :
« Nous étions au Paradis terrestre et nous ne nous rendions pas compte. »
Etait-est-ce vraiment cela ?

Par Printania (Printania) le jeudi 09 octobre 2003 - 17h00:

Ahmed Qoreï a démissionné.
A qui le tour?

Par Maxiton (Maxiton) le jeudi 09 octobre 2003 - 15h51:

printania

2 en 1 ?

Fais gaffe a 3, c'est déjà pris.

Moi je préfère la Trinité qui mène aux grands magasin

Par Printania (Printania) le jeudi 09 octobre 2003 - 07h21:

Cela t'apprendra à aller partout, comme la chatte de Raimu le boulanger.
Pour simh'a Torah, je n'ai pas grand'chose à raconter sauf qu'une fois, à la syna, le rabbin m'avait donné un rouleau pour danser avec.
Moi, comme un h'amor, je l'ai levé si haut, que j'ai fait un trou au plafond avec les ramounime.
Alors le rav m'a gentiment intimé l'ordre de ne plus revenir à cette célébration.

Par Albert (Albert) le jeudi 09 octobre 2003 - 07h16:

Tu n'a rien a racontè sur Simhat tora, toi qui est plus jeune que moi, yè ouldi...Printania.

Par Albert (Albert) le jeudi 09 octobre 2003 - 07h14:

Komt ou thachit bââda ou ghlot...Bara chouff en bas...
Printania.

Par Printania (Printania) le jeudi 09 octobre 2003 - 07h12:

Merci Toufiq.
Albert.

Par Toufiq (Toufiq) le mercredi 08 octobre 2003 - 22h46:

je me souviens tres bien de la fille au talisman,
d'ailleurs son petit ami est soudainement et miraculeusement apparu sur le pas de la porte de la boutique avant meme qu'elle ait fini de taper
le code de sa carte de credit.

Par Printania (Printania) le mercredi 08 octobre 2003 - 21h54:

Albert.
Veux-tu que j'écrive un mot sous le pseudo de Albert? De Breitou? De Belebou?
Après cela tes amis qui doutent encore seront édifiés.
Tu me provoques?
Tu crois que je vais me dégonfler?
Où es-tu passé?