Archive jusqu'au 23/août/2006
Discus: Le Petit Théâtre de Breitou: Archives 2006:
Archive Aout 2006:
Archive jusqu'au 23/août/2006
Albert j'ai perdu les trois chiffres qui se trouvent au dos de ta carte de crédit SUPERGOLD. J'en ai besoin de toute urgence pour des commandes sur le web.
Fais les moi parvenir rapidement par le canal sécurisé habituel.
Merci d'avance.
Bienvenue Mam.
Un mandat accompagnè par quatre CHERIF di l'Arc con sas....
bonjour ya ma, ji savi pas qu'il y avi di dinars a dinard fi la britagne,ici fi li zamirik on a li dolar,mim que ta bentek nao elle va bientot ti l'envoyi un manda.
Quelle joie de lire ces lignes sur l'état de santé de Sam.
Tu vois Breitou !!le mal est derrière !et ne me sors pas une rhraafai annale. ok!
Fouchik Fils,
Douda il est plus la, mchè, areb mal Frakaouia, chti jure ji comprends pas, celle la elle lui a fait soukou soukou ou quoi ?
Mon fille Noa des zamerique, elle m'a ecrit que la boulice, zama l'inspecteur Boulealik, ti sais le copain goulettois a Biber, il l'a repiré a Khlas Vigas, il ont ouvert oun tripot, tous les deux il faire beaucoup di l'argeon.
Même pas il envoyer un dinard a son pauvre mere, qu'elle doit nourrir ses trois freres, ZgouGou, Caïgou et Ftata.
Et le Biber k'il mi manque di respect, il dire zama ki Pnina, elle est micriante, k'elle est impie! Kas kcé k'cit kchakchouka ? Jamais elle crie Fils, chti prends a timoins.
Ya oueldi Biberrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr! Khamsa ki ti parles de Pnina, ti veux mi faire mourir de chagrin, meskina Pnina, ti vas plis la revoir, ya karmous, ouela ya baabous.
Pour toi Michka.
Paris le 18 Août 2006.
Passe sur Adra , le PTB , BB.
Lettre à ma petite fille Sharon.
Sharon, Ma chérie, Mon amour, Trésor,
Trop petite pour comprendre mais assez grande pour avoir compris une situation critique.
Celle de ton papa qui luttait contre la mort, durant 15 jours.
Tu liras certainement un jour cette missive que j’écris avec mes doigts tremblants.
L’effet, sans doute des médicaments, tranksen et lexomile ingurgités à bonne dose ; mes deux mamelles durant ces jours pénibles y sont pour quelque chose car la situation et les évènements qui ont suivi sa maladie imprévue, l’exigeaient.
Ma chérie, mon amour,
Cette lettre, tu pourras la lire un jour, lorsque tu seras en age de lire et de comprendre.
Tu la trouveras dans mes archives ordonnées et classées ou alors dans les archives du site Harissa, si l’envie te prend d’aller faire un tour là où ton papy excelle dans le PTB.
Mon trésor, ma fleur adorée,
Durant ces 45 jours, ta maman enceinte de six mois et toi aviez occupé l’ancienne chambre de ta mère Doris, avant qu’elle n’épouse ton papa chéri. Nous avons ouvert pour la circonstance le ‘clic clac’ afin de partager ensemble cette ‘gzira’ ( tragédie).
Nous étions, nous tes grands-parents, surtout attentifs à tes gestes et à tes mots, essayant de te distraire alors que le cœur n’y était pas. Nous avons veillé des nuits entières, en cachette, ton sommeil souvent brisé par tes cauchemars. Tu te levais au milieu de la nuit pour hurler le nom de ton papa qui t’a cruellement manqué durant les premiers jours et les semaines qui ont suivi.
Nous pleurions ta mamy et moi en silence priant D ieu pour la guérison de ton beau papa.
Nous te consolions en te disant qu’il allait revenir une fois son bobo soigné.
Tu hurlais des ‘Aïe…Aïe..’ Comme si tu étais connectée par un lien invisible à ton Sam qui était alité dans le service de REA trois semaines durant.
Des ‘ ...Aïe.. !’ De douleur qui nous crevaient le tympan.
Nous étions par moment désespères ne sachant que faire devant pareille situation.
Mon amour,
Tu rechignais à manger malgré tous nos efforts et les caresses de ta maman qui te racontait tous les soirs des histoires et des contes qu’elle t’inventait à des heures indues de la nuit.
Nous écoutions dans nos lits, les chuchotements de ta maman qui t’entretenait aussi de la situation de ton papa en employant des mots simples souvent des métaphores que tu devinais.
Tes questions trouvaient toujours réponse à tes craintes allant jusqu’à dire un soir à ta maman
en lui caressant le visage ‘…Ne t’inquiètes pas maman… ! Tout va s’arranger…’ ! Et tu l’embrassais avant de t’endormir pour une heure ou deux, blottie contre elle.
Si petite mais si ‘hnina’ (affectueuse)
Moi, je te racontais l’histoire de ‘ Félix le chat et la souris Jerry’, encore un conte sorti de mon crû. Que de fois, tu me demandais de la répéter et moi je te la répétais, sans me lasser, avant que tu ailles rejoindre ta maman épuisée, ton doudou entre les mains et la sucette aux lèvres.
Mon trésor,
Il y a eu ensuite ce jour, cet après-midi, si beau, si inespéré où l’on nous annonçait que tu pouvais rendre visite à ton papa au bas du pavillon. Sa première sortie à l'air libre.
Ta maman t’habillait d’une petite jupe rose et d’un débardeur. Belle et bien coiffée, comme une jolie mariée allant à la rencontre de son fiancé, tu avais hâte de le rejoindre.
Une heure plus tard, nous abordions les parages de l’hôpital juste au moment où ton papa arrivait assis sur une chaise roulante ( il était très fatigué pour pouvoir marcher seul) poussé par son papa Paul. Nous t’avons soustrait à sa vue afin de ne pas te choquer.
Tu es descendue de voiture et main dans la main avec ta mamie Line, comme tu l’appelles, tu as vu ton papa assis sur le banc. Tu t’es blottie d’abord entre les bras de ta maman toisant ton père en blouse bleu et les mains gantées. Tu hésitais avant de l’embrasser, cela a prit une bonne demi-heure avant que tu ailles vers lui.
Ton papa a pensé que tu l’avais oubliée et il s’est mis à pleurer à chaudes larmes en cachant son visage.
Puis, comme mue par ton instant, tu as enfin consenti à t’asseoir près de lui et à lui caresser ses épaules avant de t’asseoir carrément sur ses genoux. Puis tu l’as embrassée en disant ‘... Papa.. ! Papa… !’
Nous étions à distance raisonnable et nous suivions la scène avec joie, le déroulement de cette première rencontre entre une petite fille et son papa retrouvée.
Les craintes de ton papa se sont vite dissipées et là il a compris que tu ne l’avais pas oubliée.
Ma chérie, ye omri,
Ce fut pour nous, la plus belle chose au monde que nous avons vécue.
La séparation, une heure plus tard, fut pénible. Tu disais ‘... Pourquoi papa ne rentre pas avec nous…. ?’ A cela, ta maman t’avait réconfortée en te disant qu’il devait d’abord dîner et ensuite rentrer à la maison. Tu ne paraissais pas très rassurée par notre mensonge.
Maman Doris, t’avais promis que tu reviendrais le voir les jours suivants ; Ce qui fut fait.
Ce soir là, tu avais dit à ta maman alors qu’elle te racontait une énième histoire
‘ J’ai perdu mon papa… !’ Nous étions abasourdis par ta phrase que nous n’avons pas comprise et encore aujourd’hui on se demande pourquoi tu l’as proférée.
Ma chérie, mon tendre amour,
Les jours suivants ne furent que du bonheur et pour une fois tu t’es trompée.
Ton papa...! Tu ne l’as pas perdu, haj vechallom, puisque tu l’as vue tous les jours, depuis 10 jours et ce vendredi soir passe, nous étions tous réunis avec tes autres grands- parents chez Babette, la tante de tes oncles.
Vous logez aujourd’hui, en attendant la remise complète de l’état de santé de ton pére SAM, bezra Achem, chez tes grands-parents paternels. Ensuite tu retrouveras ta chambre et tes jouets très prochainement avec ton papa.
Ma chérie, comme tu nous manques déjà.
Nous sommes cependant rassurés puisque nous te verrons comme d’habitude tous les jours après ta sortie de crèche.
Nous, qui t’aimons et te chérissons.
Papy Breitou, Mamie Line et Vicky.
Paris le 18 août 2006.
Un Shabbat extraordinaire chez Babette.
Ou le Shabbat de Sam.
Les vendredis passent mais ne se ressemblent pas.
Nous, les anciens tunes, avons cette belle expression ‘…En challah fél zièda ou mouch fél naqss…’ (Toujours plus nombreux et jamais en moins.)
L’absence même momentanée d’un être cher autour d’une table marque les esprits.
Et il n’est pas rare de rappeler pendant ces réunions familiales, conviviales, la mémoire d’un être cher. Ou d’un proche malade qui manque à l’appel.
Durant six chabbaths, Sam nous a manqué et toutes nos pensées convergaient vers lui.
Lui qui était alité, entubé, ‘trachéotomisé’, la bouche ouverte et les yeux clos. Seuls les bruits des appareils l’entouraient. Des bips sans fin qu’il entendait dans son subconscient et qu’il nous a rapporté une fois sorti de son coma.
Il entendait aussi de la musique et croyait se voir à la télé.
Des hallucinations, des délires le submergeaient. Il m’a même confondu avec un professeur alors que j’étais habillé d’une blouse bleue, en short et chaussé par des escarpins.
Un professeur dans cette tenue vaut son peson d’or.
Son papa et nous même n’avons pas failli une seule fois à la règle ; celle de respecter l’entrée du chabbath avec plus de ferveur.
Nous étions quand même très tristes et cela se voyait sur nos visages malgré les sourires de circonstances.
Sam a eut droit à son premier chabbath, ce vendredi là.
Il était passe d’abord chez nous pour prendre sa femme et sa fille.
J’étais au boulot lorsqu’il m’a appelle de sa belle voix, une voix, qui m’a terriblement manqué, lui qui m’appelait deux à trois fois par semaine pour me faire des blagues.
Chez Babette, une tante à lui, il y a avait nos deux familles réunies plus ses frères David et Jonathan.
Jonathan a eut son premier bébé, une fille du nom de Noa. C’était son premier chabbath.
Valérie, Rodolphe et Emmanuel étaient aussi présents pour cette grande réunion autour de deux tables dressées avec goût par la maîtresse des lieux.
Sam était là assis près de sa femme qui l’entourait par ses épaules et qui n’était pas avare de baisers. Une épouse digne et aimante qui a fait preuves de beaucoup de courage malgré sa petite taille.
Sa fille Sharon jouait entre eux.
Sam, très ému, n’en revenait pas et prit par l’émotion, il s’est mis à pleurer dans les bras de sa femme. Nous avons détourné nos regards par la gêne. Mais au fond, nous étions heureux de le voir parmi nous.
Il est revenu de loin.
Quelques jours avant, nous lui avons raconté les évènements, car il voulait tout savoir de sa malheureuse aventure. Se reprochant par moments, avec des sanglots dans la gorge, la situation tragique dans laquelle il nous a mit, d’avoir enduré une telle épreuve alors qu’il n’est responsable de rien. Il se sent coupable bien que nous le rassurions avec énergie.
Il oubliera tout cela avec le temps bezra Achem.
A table, après le kidouch, nous l’avons embrassé mille fois sans se lasser, lui caressant le visage, comme on caresse les joues d’un nouveau-né, car pour nous, D ieu nous l’a accouché une seconde fois, nous en sommes certains et même plus que surs.
Il était entouré par sa femme et sa fille lorsqu’il s’est levé avant le dîner pour nous remercier.
Il a dit qqs mots avant de s’effondrer en larmes.
Là aussi nous l’avons écouté sans rien dire. Nos gorges étaient serrées.
‘…Sam, je te ferais lire tout ce que j’ai écrit sur toi et même je te ferai écouter la cassette où tu parlais ce fameux vendredi soir, deux jours avant que tu ne tombes malade.
Je te rappellerai aussi cette fameuse proposition prémonitoire que tu m’as dit ce chez nous et hélas le ciel était ouvert cette heure là et il t’a entendu… !’
Comme quoi, il ne faut jamais prédire des mauvaises choses sur soi.
Sam, je t’aime et que D ieu te donne la longue vie. Amen ve amen.
Un Shabbat extraordinaire chez Babette.
Ou le Shabbat de Sam.
Salut la Reine des dessins.Tu as bcp manquè au PTB.
RM
Albert,
Je t'ai fait un retour tout en couleurs et j'espère que cette rentrée sera pour toi et ceux que tu aimes tout en couleurs.
Que ton théâtre retrouve le ton que tu as su si bien nous faire aimer.
Ta fidèle décoratrice.