Par Ben Debba, Slim (Slim) le samedi 14 décembre 2002 - 16h33: |
Safra Meimouna Ya Si Victor.
En ce qui concerne Emile Toubiana, vous avez raison, c'est un dictionnaire incroyable de la langue Tunisienne. Il maitrise aussi bien le Judeo-Arabe que l'arabe des arabes Tunisiens:-)Je vais lui rappeler que cette rubrique existe, car je peux vous assurer qu'il aura enormement de plaisir a participer a ces discussions.
Chabbatkom Salem ou youmkom Mabrouk Inchallah
Par Yossi Matalon (Yossi) le samedi 14 décembre 2002 - 11h49: |
Victor, ce sera pour moi un reel plaisir.
Toutefois je ne vais pas vous abreuver, tout cela viendra petit a petit, car je crains l'overdose, et les gens se lasseront ou ne suivront pas.
Je ne sais pas si tu penses comme moi.
En attendant je te souhaite un bon voyage.
Tu peux etre assure que tout ce qui s'ecrira pendant ton absence, restera bien au chaud jusqu'a ton retour.
Par cohen victor (Bekhor) le samedi 14 décembre 2002 - 11h30: |
Yossi, demande a ton adorable grand pere qu'il nous rappelle des expressions, des proverbes et des dictons en judeo-arobe.
Moi de mon cote, des que je m'en rappellerais je les noterais pour pouvoir vous le faire partager.
PS/pendant dix jours je serais en Bulgarie, donc loin de mon ordinateur, donc loin d'harissa, je verais aussi notre Sfaxien-Bulgare Maitre Ilian Tsenov. justement je vais a belleville faire quelques courses, qui lui rappelerons Sfax.
Par cohen victor (Bekhor) le samedi 14 décembre 2002 - 11h24: |
Fernand, El FEIYEDE FE SAAD, est une expression tres utilisee par beaucoup de monde.
Car il y avait beaucoup de travailleurs acharnes, mais que leur labeur ne rapporté que la pitance; contrairerement a d'autres qui travailles peu mais qui s'enrichissaient vite.
Par Fernand (Fernand) le samedi 14 décembre 2002 - 09h09: |
Merci pour ton éclairage Victor.
Ma mère employait souvent l'expression:
- El feydeh fil chaâd. ( Ce qui compte c'est la chance).
Est ce une expression à elle ou bien est ce un dicton répandu?
Par Yossi Matalon (Yossi) le samedi 14 décembre 2002 - 08h57: |
Chers amis harissiens.
Si vous voyez le visage rayonnant de mon grand-pere, vous vous imagineriez la joie qu’il eprouve en ce moment d’avoir des interlocuteurs de cette qualite.
Vous avez, nous avons tous raison !
Ce que j’ecris est le parler des juifs de Tunis.
Comme le precise si bien Victor, il y a des differences de prononciation entre les villes du nord et du sud.
C’est un peu comme pour l’hebreu, entre les sefardes et les ashkenases.
Un exemple : Le TAV est prononce T par les Sef, et SE par les Ash.
Le Kamats se prononce A par les Sef et O par les Ash.
Nous prononcons Shabbat, ils prononcent Shabos.
Que cela ne nous divise pas, bien au contraire, c’est de la discussion que jaillit la lumiere.
Que Emile Tubiana, un autre Maitre, se joigne a nous, il nous manque.
Par Ben Debba, Slim (Slim) le samedi 14 décembre 2002 - 03h38: |
Victor:
Tout ce que je peux dire a propos des differences dialectales entre Tunis et Sfax et entre Sfax et le restant du pays, c'est que ces villes a l'epoque etaient assez isolees l'une de l'autre et donc ont developpes des caracteristiques differentes. Toutefois, pour le Tunisois pur (pas ce Tunisois qu'on parle aujourd'hui), celui des vieilles familles bourgeoises de Tunis, l'accent et les mots sont tres proches du Sfaxien.
Le Judeo-Sfaxien doit surement tirer ses inspirations du Judeo_Tunisien en general avec des specificites bien Sfaxiennes. Je suis sur que meme la prononciation differe. D'ailleurs, je l'ai remarque avec un des mots que tu as utulise dans ton expression Bet Maa edjej, sbah ikoki. Et bien Ikoki ou bien Iqoqi avec le "O" est tres Sfaxien comme prononciation. Les autres Tunisiens disent Iqaqi avec un A.
L'origine des Sfaxiens m'intrigue beaucoup, car ils sont un peu differents des autres et le soulignent des qu'ils ont une possibilite de le faire. Je ne sais pas si c'est le cas avec les Juifs Sfaxiens, mais a Sfax, les "Vraies" familles Sfaxiennes se connaissent, connaissent leurs origines, se marient entre-elles, et sont de tain clair et souvent avec les yeux bleus ou verts. Les coutumes changent un peu, et les jeunes ne suivent pas aussi strictement l'exemple des generations precedentes, mais, je peux t'assurer que 80% des marriages a Sfax se font entre Sfaxiens, les autres sont des Barrani! Aussi, les Sfaxien sont tres reconnus pour leur savoir faire et leur sense du Business. D'ailleurs, ils correspondent souvent au stereotype que les gens se font des Juifs au point que l'on dit des arabes des Sfaxiens qu'ils ont "Urq Lihoud"=les veines ou sang Juifs (ives).
Par Ben Debba, Slim (Slim) le samedi 14 décembre 2002 - 03h23: |
Yossi:
cette histoire me plait, continues ou demandes a ton grand pere de la continuer pour le plaisir de nous tous.
Au fait, je constate plusieurs choses dans le Judeo-Arabe Tunisien. 60-70% est identique au tunisien beldi des arabes, toutefois, je remarque plusieurs mots que vous utulisez qui ressemblent beaucoup a la maniere de prononce Au Maroc et en Algerie comme par exemple Ouken (les Arabes en Tunisie disent Louken), ou bien Yaaref Mahachtou (les arabes tunisiens diront: Yaarfif ech hachtou). Bien sur, les mots comme teffilim sont de l'hebreu et n'ont pas vraiment d'equivalent exacte en Arabe.
J'ai une remarque toutefois concernant Sar ou Saryne. J'ai remarque la Substitution du Ch par un S qui est souvent le cas avec le Judeo-Tunisien, mais ce que je ne comprends pas c'est le manque de la lettre H. En arabe tunisien on dit Ch'har et non pas ch'ar. Le H (le 2eme pas le premier) est bien prononce. D'ailleurs, j'ai remarque la meme chose avec la parole que le site Harissa ecrit comme Adra, alors que nous disons Hadra. Est-ce a cause du Francais ou le H est le plus souvent muet, ou bien est-ce la facon de prononcer la chose en Judeo-Tunisien? Je suis persuade que c'est le Francais qui intervient ici, car j'ai entendu des Juifs Tunisiens qui connaissent le Tunisien et eux disent toujours Hadra. Ceux qui sont uniquement Francophone ont tendance a dire Adra sans le H.
Finalement, j'ai remarque que les Juifs Tunisiens disent M'nih alors que les arabes la bas disent M'lih. M'nih c'est la facon de prononce ce mot au proche orient, tous les dialectes du levant disent M'nih. M'lih ou Mnih vient de l'arabe Malih qui veut dire bon ou bien.
J'aime ces discussions puisque je suis un amoureux des langues (ceci ne veut pas dire que je les parle a merveille, loin de la):-)
Par cohen victor (Bekhor) le samedi 14 décembre 2002 - 01h29: |
Quelques expressions tunisiennes extraites du fond de ma memoire:
El KAKHBE TEKHAB, OUETAKHANE I AD = la postituée se prostitue et le souteneur conpte.( je ne sais pas si il compte les clients ou la recette; ou peut etre les deux.)
KESSKESS LOU YERJA EL ASSLOU= roule lui du couscous et il revendra a ses origines. (se dit d'une personne qui renie ses origines, mais que malgre lui ses origines le ratrappent)
BAAD MEI BOSS, HAZEK TERMI= apres qu'il a peté, il serre ses fesses. (sans commentaire)
BET MA EDJEJ, SOBAKH IKOKI= Il a dormi avec les poules (dans le poulailler), et il s'est reveillé en cotcotant. (Se dit d'une personne qui se veut plus royaliste que le roi)
KELMET LE, METJIB EL BLE= savoir dire non, c'est savoir se preserver de futurs ennuis.
SHED MSHOUMEK, EKBEL MEI'JI EMSHEM MENOU= Tiens ta chose mauvaise, car tu ne sais pas si ce qui viendra la remplacer sera encore plus mauvaise.
SAKHAB SENEATEK, ADOUK= celui qui fait le meme metier que toi, (concurent) est ton ennemi.
ELI YETKEL ALE DAR EL ARSS, IBET BLE ASHE= celui qui compte mangé au festin de noces, risque de dormir sans diner.(ne compte jamais sur les autres)
BOUKARA OU KLIBTOU= Boccara est son petit chien.(se dit d'une personne qui devient snob, et qui se balade avec un petit chien.)
ELI FET, MET= le passé est mort(il ne faut plus ressaser le passé).
CHED EL BEB, KHATE IJI SHKHA= attrape la porte jusqu'a que SKHA viens.(se dit de quelqun qui perd son temps, en attendant que les autres prennent des decisions pour lui).
EL KOMAR OU ETTOFFAR, METOUARILOMSH BEB EDDAR= Le joueur et l'obsedé sexuel ne leurs montrent pas le seuil de ta porte.( ne frequente pas les gens qui on un vice, car tu risque de te contaminé)
Victor Cohen.
Par cohen victor (Bekhor) le samedi 14 décembre 2002 - 00h46: |
Fernand et Yossi,
Tous les deux vous avez raison:
EL AGUEZ, LA FAINEANTISE est un mot judeo-arabe sfaxien, n'oublions pas que les Sfaxiens sont du sud, et que le judeo-sfaxien differe du judeo-tunisois, donc a Sfax c'est AGUEJENE et a Tunis ou a la guoulette c'est ADJENE.
Il y a certainement d'autre mots qui peuvent servir d'exemples sur cette difference de pronontiation, mais en ce moment je ne suis pas inspiré.
Peut etre Slim peut nous eclairer sur ce sujet.
Par Yossi Matalon (Yossi) le vendredi 13 décembre 2002 - 23h53: |
Voici un debut de texte en pur Judeo-Arabe.
Je m'adresse plus particulierement a ceux qui parlent arabe, a Slim par exemple, vous verrez que ce n'est pas du tout ce que l'on croit.
Si cela vous interesse, je peux poursuivre l'histoire, ensuite vous en raconter d'autres, dans la langue parlee de nos ancetres.
Mash nedoyou aalla wah’ed ouled elli ja lwakt taou bash ielbesh tfelimou.
Kbel ma yezzem yelbesh etflelim lazem errebbi iqari wishouf kan yaaref mah’ashtou.
Oukan louled mnih’ yaati karod elli y kouloulou Bar mezva.
Ou feddar oubou ou omou ih’adrou etfelim, sar oula sarayn qbel.
Traduction :
Nous allons parler d’un garcon qui a atteint l’age auquel on procede a la ceremonie de la majorite religieuse.
Avant de pouvoir proceder a cette ceremonie, il faut qu’un rabbin le fasse lire pour voir s’il sait ce qu’il a besoin (de savoir.)
Si l’enfant est bien, il lui donne un papier qu’on appelle Bar mitzvah.
Et a la maison, son pere et sa mere preparent la ceremonie un mois ou deux a l’avance.
Vous voudrez bien excuser l’orthographe française, mon clavier n’est pas du type "AZERTY" et je n’ai pas les accents.
Par Ben Debba, Slim (Slim) le vendredi 13 décembre 2002 - 21h20: |
Maqwekom! ena khir nismaa ou nuskot, je ne peux meme pas faire semblant de vous ressembler:-)