Par Yossi Matalon (Yossi) le jeudi 19 décembre 2002 - 13h53: |
Mon père m’a raconté cette histoire que je vous livre.
«A l’époque où j’habitais la Tunisie, je voyageais beaucoup pour mes affaires.
La première fois que je rendais à Béja, c’était un vendredi, j’avais pris la précaution de réserver une chambre à l’hôtel de France.
A peine installé, je reçois la visite d’un Monsieur, qui se présente et qui m’invite à passer Shabbat chez lui.
Je le remercie chaleureusement, en essayant de lui faire comprendre que cela serait pour son épouse un dérangement.
Il insiste tant, que j’acceptais.
Arrivé à l’heure fixée, il me demande de l’accompagner à la synagogue pour l’office de Lilet Shebat.(Êrev Shabbath.)
Il me présente à l’assistance et à ma grande surprise, ces personnes connaissaient mon nom, mon emploi du temps, ils avaient fixé à tour de rôle, le jour où ils devaient m’inviter à dîner.
J’ai appris, plus tard, que les juifs de Béja se retrouvaient tous au café Cavalaro, et qu'ils étaient au courant de toutes les nouvelles de la communauté.
Je n’ai jamais connu ville plus hospitalière que Béja»
Après ce préambule, je m’adresse à Emile Tubiana.
L’histoire que vous avez racontée sur Hammam-lif (Hammam-El-Enf, en arabe) que vous avez insérée dans « Adra » aurait eu sa place légitime dans la rubrique « Judéo-arabe »
Je vous renouvelle l’invitation à vous joindre à nous.
Sans vous, cette rubrique que nous essayons de faire revivre, serait purement et simplement orpheline.
Je ne voudrais pas un seul instant considérer votre silence comme une h’oqra (Je ne traduis pas ce mot, vous le comprenez très bien.)
J’aimerais également vous prier de ne pas tenir compte des propos des railleurs, des taquins, c’est leur façon à eux de vous exprimer leur amour.
Redevenez le garçon de Béja que vous avez toujours été.
Merci ! Todah rabbah! Barak Allahou fik!
Par Toufiq (Toufiq) le jeudi 19 décembre 2002 - 04h51: |
bebert le vaudou ca va encore,mais le vau dur,attention les degats...c'est quoi touts ces carres?
Par Ben Debba, Slim (Slim) le jeudi 19 décembre 2002 - 03h38: |
Yaatihelik Ya Breitou, mella h'keya mtaa ziaret Testour: mais ces histoires sont reelles ou inventees? Elle m'ont fait eclater de rire:-)
Par Albert Simeoni (Albert) le mercredi 18 décembre 2002 - 21h56: |
RABY MYAK ENTI JEDDEH YE BABA...ELLA LEI NEHIK...AMIN....SELEMLI AALA OUBOUK AJIJEK....
AH...?
Par Albert Simeoni (Albert) le mercredi 18 décembre 2002 - 20h53: |
LE MERJ…
Le merj….’Yo..Yo..passes moi 10 francs…’
Yo Yo……’Je t’assure ….! Je n’ai pas….’
Lui……….’Comment- tu n’as pas…un type comme toi… ?’
Yo………..’ J’ai 50 francs et je ne veux pas faire de monnaie…’
Lui……….’Donnes ..! Je vais te faire la monnaie…. !’
Yo………..’Je n’ai pas envie… !’
Lui……….’Dis que tu ne veux pas me prêter… !’
Il peut vous user l’âme comme ça jusqu’à l’étouffement…la ghassra ( l’angoisse). La merjitude est une maladie chez certains. Incurable. Et je crois que certain l’ont comme héritage. Sa tactique.. ? il vous aborde sans ‘bonjourner’ ni saluer. Ca lui prend comme ça même si vous ne le saluez pas. Son insistance est agaçante, à la limite du supportable. ‘Hatè wèhed i katta hw'eijou’ ( jusqu’à déchirer ses habits). Bien souvent son interlocuteur, harassé lui lance….’Fèk yallièh ya mèrj…bara chouff bim nèhilou sfaihou’ ( Fout moi la paix , useur d’âme , va voir s’il n’y a pas un âne pour le ‘déférer’. Caractère des hommes.
Le petit littrè ALBERT…A la prochaine
Par Albert Simeoni (Albert) le mercredi 18 décembre 2002 - 20h50: |
Le pélerinage de Testour était fort connu à cette époque. Les pèlerins et 'ballerines ' s'y rendaient en car.
Ma tante Louise et ma grand-mère étaient souvent du voyage. Et moi aussi.
Ma tante avait une prédilection, elle achetait toute sorte d'épice et de condiments sans parler des quelques poteries qu'elle décelait par ci par là. Bref, une 'ââd yèdèk' ( 5) de couffins mal en point étaient remplis à ras le bord. Elle était surchargée comme une mule et se faisait aider par ma grand-mère. Ce qui donnait quelques fois lieu à querelles, une fois arrivé à la maison.
-'Kôlli enti yè Meiha…? Ech'biyèm èl kfèf khfé'fou…?'
(' Dis moi toi…….? Comment se fait il que mes couffins se sont allégés….?
-'Yé khir chèft èl kfèf lâjèj élli ââ'ndèk! kelôm men'koubin…!' Chtar chèla'tèk rahat…!
(' As tu vu au moins l'état des tiens, ils sont tous troués..! La moitié de ta marchandise a du s'égarer..!')
-'Rahat win…? Ehnè jinnè bél car…..?
('Perdue…..? Mais on est parti car…..?')
-'Fèl car tahou…!' Lèjèm…!'
('Elle est tombée dans le car …! Sans doute…!')
-'Fèl car tahou…? Maw…! Kôlli élli khdit mènèm…!'
(' Dans le car….? Hein…! Dis moi que tu en a pris….!')
-'Ourass èl marabi, bèlli éch'koun i mèch'lèk mtâ'yâk…! Wé'hdè ghoullè ki'fèk…! Chouf zédè kfè'fèk …!
Nak'ssin…!'
('Sur la tête du saint mais qui touche à tes affaires…! Une ogresse comme toi….!
-' Eh'nè ghoulè…..? En sa'lah ték'lèk…!'
(' Moi une ogresse….? Je souhaite qu'elle te mange…!'
Elle était comme ça ma tante Louise , célibataire endurcie toute sa vie. Et aigrie.
Ghoul……..Ogre…….Ghoulè…Ogresse….
Chèlya……Marchandise…..Peut aussi se dire pour qq ' Mènè chèlya éhdè..! (' Drôle de type celui là..')
Chtar……Moitié…Une demie…
Kôfa…….Couffin….Kfè'fèk…. Tes Couffins….Kfèf….Couffins..
Aad yèdèk…..Une expression qui veut dire 5 et cela afin de ne pas paraître superstitieuse envers l' autre qui pourrait de fâcher si on lui cinq , du genre 'Je te prends de l'œil' toi…!
Dire de qq un 'Aâdou kôfa bèyè' se traduit aussi 'Il ou elle a un gros derrière'.
-'Chèft èl kôfa èlli âândè…' 'Tu as remarquè le gros 'couffin qu'elle a…!'
Par Yossi Matalon (Yossi) le mercredi 18 décembre 2002 - 19h38: |
Pour suciter la passion dans un coeur indifférent.
On fait fumer sur en brasero (canoun) en terre, du cumin, du carvi, de la coriandre en poudre (tabel), du vert-de-gris et du benjoin.
On jette dans le feu, sans les toucher, ces divers ingrédients, en les prenant avec la lame d'un couteau et en prononçant les formules suivantes:
-Benjoin,, ô benjoin, que son sommeil et sa nuit soient affreux!
-Cumin, ô cumin, ramène-le, fou!
-Carvi, ô carvi, ramène-le par tout chemin!
-Vert-de-gris, ô vert-de-gris, suscite le feu dans son coeur!
-Coriandre, ô coriandre, ramène-le affolé!
Quand on aime, il faut tout faire pour garder l'être aimé.
Par Yossi Matalon (Yossi) le mercredi 18 décembre 2002 - 18h16: |
Fin de l'histoire du tfellim.
Kif yousslou lessla bââda temma rjal okhrin ou temma rebbi jada « shibah’ layiel »aktar men menyian.
Loulled y h’ol mh’armat ettallit taou ou yejbed tallit h’rir jdid ou men skara zraïra tfellim ou sedour essla.
Yebda yeqra wi h’ott etfellim felyied lissar ou fouk rassou ou yelbesh jada ettallit ou yeqra essla kella tââ shah’rit.
Yejebdou shifer welouled yetla leshifer bââd el kouine ou yeqra menbââd basouq tââ lbarasha ou wakt li yabet mettiba yiemshi y boush nash el familia .
Wiwelliou lkeul mââ oulad el bayiout ou kif oqorbou leddar yiebdaw irhanyiou mallokhra.
Kif yessemôu lh’oss ada nash eddar ikemlou fisha tah’dir keul shaï wizaghertou waktli erjell elkeul woslou lelbab.
Ftour essbah’ louzada ou beskoutou.
Bââd oulad el bayiout yebdaw yrannyou. Ândlouwel nash el familia yoftrou jmîî fi dar et-tfellim.
Wak ennar el h’atane oush’abou yejmou yesserbou swagor, ou khalou biedou yââtiem bakou.
Ou men bââd yekherju loulad el keul yekraw krareuss ou yemshyiou idourou.
Lorsqu’ils arrivent à la synagogue, il y a déjà d’autres hommes et aussi un rabbin : D… merci, plus qu’il n’en faut pour le quorum nécessaire à la validité de l’office.
Le garçon ouvre le mouchoir dans lequel est pliée l’écharpe de prière et tire une écharpe de soie toute neuve, et d’une petite sacoche, retire ses phylactères et un livre de prière.
Et il commence à lire en mettant les phylactères au bras gauche et sur la tête, il revêt aussi l’écharpe et lit tout le service du matin.
On sort les rouleaux de la loi et c’est le garçon qui est appelé le premier au cours de la lecture, après le Cohen, puis il lit un verset de la Parasha. Et lorsqu’il descend de la Theva, il va embrasser les gens de la famille.
Et tous reviennent avec les enfants qui chantent les piyyoutim et lorsqu’ils approchent de la maison, ils commencent à chanter une nouvelle fois.
Lorsque les femmes entendent ce bruit, elles achèvent en hâte les préparatifs et poussent des « riri » lorsque tous les hommes sont arrivés à la porte de la maison.
Le petit-déjeuner est constitué par de l’orgeat et du biscuit.
Après, les enfants commencent à chanter. A midi, les membres de la famille déjeunent ensemble dans la maison où se passe la cérémonie.
Et ce jour, le jeune homme et ses amis peuvent fumer des cigarettes, et c’est l’oncle maternel lui-même qui leur en donne.
Puis les garçons sortent, louent des fiacres et s’en vont se promener.
NB. Qu'il est loin déjà le temps où les parents, ici l'oncle, offraient des cigarettes aux jeunes, et les encourageaient à fumer.
Egalement il est bon de noter, que les chants des enfants du Bayout étaient tirés des succès de la chanson arabe, avec des textes en judéo.
Il y avait des airs de Ferid el-attrache, Mohamed Abdel Wahab, de Laure Daccache, etc.
Je demanderai à mon grand-père de m'en procurer, je vous les écrirai.
Par Yossi Matalon (Yossi) le mercredi 18 décembre 2002 - 18h03: |
Merci Lalla, pour nous tous et pour perpétuer la mémoire.
Nous ferons tout, pour vous faire plaisir, pour ne pas vous décevoir, pour vous garder près de nous.
Rien ne vous empêche d’y participer, je suis persuadé que vous serez à la hauteur.
Jetez-vous à l’eau, c’est comme cela que l’on append à nager.
Par Lalla (Lalla) le mercredi 18 décembre 2002 - 17h50: |
succulent et je suis si fiere de retrouver tout ce vocabulaire enfoui dans ma tete;aved Ben Debba Slim je cale...on dit que je suis feniana-adjana...mais je ne quitterai pour rien au monde ce site!!
Par Ben Debba, Slim (Slim) le mercredi 18 décembre 2002 - 16h00: |
Yossi, en Tunisie 'makhir ou bien 'ma ahsen sont des synonymes. d'aillers a Sfax on utilise 'makhir plus souvent, donc tu n'as pas fait d'errur de choix
Par Yossi Matalon (Yossi) le mercredi 18 décembre 2002 - 15h30: |
Slim, tu as remarqué que j'ai utilisé le mot "Makhir", j'aurais dû écrire "ah'sen", non?