Par Ben Debba, Slim (Slim) le lundi 23 décembre 2002 - 17h51: |
Ya Yossi:
Imchi bislema ou irjaa bislema: les musulmans disent : YA Rabbi L'aamel aalik ou ichadda fik" "Mon Dieu, je compte sur toi et je t'ai comme guide" quand ils voyagent.
Si j'avais un sau je le remplirai d'eau et de feuilles et je le jetterai sur ta voiture quand celle-ci demarre pour commencer le voyage :-)
Par Yossi Matalon (Yossi) le dimanche 22 décembre 2002 - 11h59: |
Chers amis harissiens, chers lecteurs.
Je vais vous abandonner pour quelque temps, je dois m’absenter jusqu’aux premiers jours de l’année prochaine.
J’espère vous avoir fait plaisir par mes écrits, mes anecdotes, nos souvenirs.
Je voudrais remercier particulièrement mon grand-père, de m’avoir aidé et de m’avoir fourni la trame de ces différents récits.
Je voudrais également dire un mot à notre si cher Albert, pour qu’il ne soit pas contrarié par mes interventions sur sa personne.
Je le lis depuis bien longtemps, j’ai toujours apprécié ses textes, sensibles, humains, chaleureux.
Mais avant tout, il faut qu’il sache, que quelquefois, ses réflexions « tombent » au mauvais moment.
Mon meilleur souvenir va également à Slim, qui m’a apporté la « contradiction » par ses connaissances de la langue arabe, si proche de notre Judéo, qu’il en soit remercié.
Merci à Lalla, Ariane, Fernand, Toufiq, Victor et à tous les anonymes qui nous ont fait l’honneur de nous lire.
Merci aussi au Webmaster, qui m’a ouvert la porte de harissa.com
Bonne fin d’année 2002, et bonne et heureuse année 2003.
Que D… vous donne à tous, la santé, la joie et la sérénité.
Par Albert Simeoni (Albert) le dimanche 22 décembre 2002 - 11h49: |
Les bénèdictions pour le premier nè,l'ainè, s'accompagnaient dans tous les cas, par la présentation des mains ouvertes de toute l'assistance masculine sur la tête du nouveau nè.
Par Yossi Matalon (Yossi) le dimanche 22 décembre 2002 - 11h38: |
En ce qui concerne la feuille de l’accouchée, que l’on accrochait au-dessus du lit, je voulais insérer le texte sous une rubrique « superstitions. »
Pour faire plaisir à la demande de Albert, et peut-être d’autres personnes qui nous lisent mais qui ne se manifestent pas, je vais vous en parler tout de suite.
Le lit et la chambre de l’accouchée (En Tunisie, à l’époque, on accouchait à la maison), faisaient l’objet d’attentions particulières.
Nous parlerons, plus tard, du cas d’une femme qui a accouché d’un garçon, après avoir mis au monde plusieurs filles à la suite.
Donc, dans cette chambre, on attachait au lit un certain nombre d’objets dont un œuf ou une coquille d’œuf et un morceau de charbon.
On y mettait parfois, de l’ail et un grappin à tirer les seaux du puits.
Au-dessus du lit, on collait la feuille de l’accouchée, qui comportait des bénédictions et des figures magiques destinées à combattre le mauvais œil.
J’en possède un exemplaire, je vous le scannerai à l’occasion.
Voici la description de cette feuille ( warqat ennafsha)
C’est une feuille imprimée à l’encre rouge.
Son titre : êêmira layeled ou layoledet ( Protection de l’enfant et de l’accouchée.)
Il y a la bénédiction des Cohanim, une invocation contre le mauvais œil, les démons, les maladies, la rétention du lait chez la mère.
Un psaume, un poisson, une main.
Des dessins représentatifs des démons, de satan.
Une incantation, pour la protection du nouveau-né, une formule, pour qu’une magicienne ne vive pas.
Il y avait également, dans certaines familles, des personnes proches de l’accouchée (sa mère, sa tante maternelle ou sa grand-mère maternelle), qui faisaient le tour de la chambre et qui posaient dans certains endroits, des amulettes, des petits sachets, ou simplement des encens, après avoir prononcé des phrases dont elles seules avaient le secret.
Par Yossi Matalon (Yossi) le dimanche 22 décembre 2002 - 11h31: |
Suite et fin des cérémonies relatives à la naissance d’un garçon, dans une famille juive de Tunisie.
Ma majal kan bedyion habine, h’abiqoul fekken mel Couhine, oukan ouwa zrayere bkar elli houwa bikhour
Ouwa ntââ Aqqadoush Baroukh ou ntââ el Couhine.
Yebda tlatine youm bââd ma touled, lajem bash oubou ou ommou yesseryiouou men âând el Couhine.
Yââmlou lemma zrira wiji bââd el Couhine wibarek, ouwa woubou louliyed, brakhout elli oumane sbicial, Oumenbââd yebdaw bîî ou sra binat el Couhine wel ab ntââ el bkar.
Ouwa eddin elli shawm louled khamsha shqalim walââda elli lajem ibiîou ou yesseryiou .
Labb yââti shââ shiqel wahed, wel Couhine y qoum kif li trââd wih’ab yemshi âla nefshou wi yeddi louled mââ maghir ma ibiôu.
Iji labb ijidou bel wahed bel wahed h’atta li youslou lkhamsha.
Ak el wakt iqum el Couhine wel elkol wibarkou louled.
Ou yeqraw tlat marate brakhet el Couhanime.
Wel Couhine ibarek ila kash srab wella âraqi ou rih’an ou yeh’alfou ghalla ou ah’lawi.
Traduction :
Il ne reste plus que le pidyon haben, c’est à dire le rachat au Cohen, s’il s’agit d’un garçon premier-né.
Parce qu’il appartient au Saint-Béni-Soit-Il, au Cohen.
Alors, trente jours après l’accouchement, il faut que son père et sa mère l’achètent au Cohen.
On fait une petite réunion et on fait venir quelque Cohen qui prononce avec le père de l’enfant des bénédictions qui sont spéciales.
Après, a lieu un marchandage entre le Cohen et le père du garçon premier né.
La loi est que le prix de l’enfant est de 5 sicles, mais la coutume est que l’on doit marchander.
Le père commence par offrir un sicle, le Cohen se lève alors comme fâché et fait mine de partir en emportant l’enfant sans le vendre.
Le père ajoute un sicle après l’autre, jusqu’à atteindre les 5 sicles.
Alors le Cohen se lève avec l’assemblée et on bénit l’enfant.
Et on lit trois fois la bénédiction des Cohen.
Le Cohen prononce la bénédiction en tenant un verre de vin ou d’arak (Boukha) et du myrte à trois feuilles, puis on offre des fruits secs et des gâteaux.
NB. Commentons cette coutume du Pidyon haben.
Il y a beaucoup d’explications, l’une est attribuée à la dixième plaie d’Egypte. Lorsque D… avait demandé aux Hébreux d’asperger le linteau de leurs portes de sang, il avait ainsi sauvé de la mort les premiers-nés.
Une autre se rapporte à la tradition qui voulait que les premiers-nés étaient consacrés au service du temple. Mais depuis l’adoration du veau d’or, ce service a été confié aux Cohen qui sont devenus les prêtres consacrés.
J’aimerais tant qu’un exégète nous donne la bonne explication. Je le remercie par avance.
Par Albert Simeoni (Albert) le dimanche 22 décembre 2002 - 11h11: |
Chemah'ni yè Yossi...Ouken kassitlèk él adra..
Pardon Yossi...Si je t ai coupè la parole...
Yè Mémè Yinyin MEIHA……
'……..Tét'fèkar yè mimi Meiha….Kif kent sghir ou nét'la ou'rrak ou ném'sétlèk sa'rèk obiod bèl fé'lèyè…! Ou kent tkô'li bââd..' Aâ'ttini èl hal'fè en khè'biyè fèl kzar….' Nât'iala ou bââd tèt dââli bèl khir ….
' En salla raby i ââtik èl nassri…'
El yôm mè'yendich él na'sri, yâân'di èl éhnè ….Hach'ti bèl solh fi gou'ffi! Hach'ti bèl riad…! Hachti bi ouldèti jé'wè'nin, far'hanine…Ma hach'tich bèch dèmi i trâ'wèb bél ghèch….! Ma hach'tich…….Lè mè hachtich…!'
(' Je me souviens de ma grand-mère quand j'étais jeune et que je montais derrière elle et que je lui peignais ses cheveux blancs. Elle me disait donne-moi la touffe que je cache dans la tiroir..' Je la lui donnais et elle me bénissait par la suite..' Que D ieu te donne la fortune…' ….
Aujourd'hui, je n'ai que faire de la fortune, J'ai besoin de paix intérieure…..J'ai besoin de calme….J'ai besoin que mes enfants soient heureux….Joyeux….Je n'ai nullement besoin que mon sang se coagule ( par des rââdèt= fâcheries= contradictions..) ….Je n'ai pas besoin…..Non, vraiment je n'ai pas besoin…!'
ALBERT EL MEZIAN...
Par Yossi Matalon (Yossi) le dimanche 22 décembre 2002 - 10h50: |
Bash nousslou, ya Albert, kol h'aja fi wakth'a.
Nous allons y arriver, cher Albert, chaque chose à temps.
Par Yossi Matalon (Yossi) le dimanche 22 décembre 2002 - 10h47: |
Suite des cérémonies relatives à la naissance d’un garçon, dans une famille juive de Tunisie.
Wakt el mouil shlek khademtou iji bââd elh’ad mel familia, bââd louled, ou yeqra brakhet el mila âla kash srab wella âraqi ou y dowrou ak ekkash lelkeul, ou keul wahed yosrob zorma waiferqou ghalla tââ el brakha elli hiya mozva elli wahed idouq menna ou ih’alfou swiyia louzada ou beskoutou.
Umbââd tji tallet lila li iya lilet Eliaou Annabi, etallet lila bââd ettour.
ijyiu elawaddiyia elkeul ôômiyen wadik iya sanâtem, ma yemshiou kan lettlalet lila.
Ou raw moush dar ennafsha li khabretem, el mouil ikhabbarem ou h’ata nash el familia ijiou maghir shtadine, elli yejem yji mozwa ama bla shtadine.
Ella khattar oukane shtadnouem ou ma najmoush ijyiu la iwarrina moush mnih’ iya lilet Eliaou Annabi.
Ou men bââd y nah’you el martba.
Traduction :
Quand le mohel a terminé son travail, une personne de la famille, quelque garçon, vient et lit la bénédiction de la mila sur un verre de vin ou d’arak (Boukha) puis on fait tourner (circuler) ce verre à tout le monde et chacun boit une gorgée et on distribue des fruits secs bénis qu’il est recommandé de goûter et l’on sert un peu d’orgeat et de biscuit.
Ensuite arrive la troisième nuit, c’est la nuit du Prophète Elie, la troisième nuit après la circoncision.
Vient un orchestre composé de musiciens aveugles et dont le seul métier est d’aller à (la fête) de la troisième nuit.
Et attention ! Ce n’est pas la famille de l’accouchée qui les a prévenus, c’est le mohel qui les a renseignés et même les gens de la famille viennent sans invitation, celui qui peut venir accomplit une bonne action mais sans invitation.
Parce que si on les avait invité et qu’ils n’ont pas pu venir, Que D… ne nous le montre pas (nous en préserve), ce n’est pas bon, c’est la nuit du Prophète Elie.
Ensuite ils enlèvent la martba.
Par Albert Simeoni (Albert) le dimanche 22 décembre 2002 - 10h44: |
Ou métèn'séch Yè Yossi, ékèl war'ka élli kènou i yâl'kou'â ââl hit fouk rass èl néf'chè..Fouk él farch...Ah...?
Et n'oublie Yossi, la feuille qu'ils collait au dessus de la tête de l'accouchè...Au dessus- de son lit...N'est ce pas...?
BREITOU EL MEZIAN..
Par Yossi Matalon (Yossi) le dimanche 22 décembre 2002 - 08h23: |
Mel wakt elli ennafsha h’olset âla kheir lajem bash y h’adrou feddar el martba.
Ou mene bââd oukane yia jabet bnayia ma yââmloula kane shabââ.
Ama oukane tbarkolla ezzrir ouwa oulyied eddine tâou essââb.
Ah’na ândna fi Tounes eshââ lilet el bilada, elli hiyia farh’ beshtadine welâwaddiyia wel ah’lif.
Wijiou jada rebbyien yeqraw shwiya zouar wighanyou « bar youh’ay ».
Wadi tshir lillet ettour h’abiqoul eshabââ lilla bââd elli ettour ettamen nar.
El mila bidda iya h’aja ma yâreffa kan el mouil wel baqi hyia jada farh’ ou dine.
Eshaâ nar el bilada yetolbou lel koumita bash yebââtou korshi ntâ el mila ouwa korshi âli yasser.
Ouwa el mouil elli yelta bed elh’aja.
Ak elkorshi ouwa elli yetlâ elli khda ettshabina h’abiqoul bââd elh’ad melfamilia ikounshi meshkine bââbounout ma ândoush zghar. Yiakhou ettshabina yetlâ ou yekââd âl ak elkorshi ou yakhed ezzghayer âla rkayebou waqt li yah’dar wakt ettour.
Ama qbel ak elwakt jaw oulad elbayiout ou ghanaw ou lajem jada yââtyiou lel kol ma ouwa h’dar frââ rih’an mbarek.
Traduction :
Dés l’instant où l’accouchée a été heureusement délivrée, il est nécessaire de préparer dans la maison, la « Martba. »
Ensuite, si elle a accouché d’une fille, on ne lui fait qu’une shabââ.
(Arrêtons-nous un instant pour commenter les mots Martba et shabââ.)
Martba : Sur un siège recouvert d’étoffes précieuses, on dispose des livres sacrés ou des livres de prières.
On y ajoute des fleurs.
Cette Martba est dressée le jour de la bilada et est enlevée le lendemain de la troisième nuit.
Shabââ : Cérémonie de l’imposition du nom pour une fille, le 7ème jour de la naissance.
Par contre, si D… bénisse c’est un garçon, la règle est plus compliquée.
Nous, nous avons à Tunis, d’abord la soirée de la bilada, qui est une fête, avec invitations, musique et nourriture offerte.
Et viennent aussi des rabbins qui lisent un peu de Zohar (Livre des splendeurs, attribué à Rebbi Shimon Bar youh’aï) et chantent Bar youh’aï.
Ceci se passe la veille de la circoncision, c’est à dire le 7ème soir, puisque la circoncision a lieu le 8ème jour.
La circoncision, elle-même, est une chose que seul le mohel connaît, mais le reste est aussi une fête et une religion.
Tout d’abord le jour de la bilada, on réclame à la Communauté, pour qu’on envoie la chaise de la circoncision, qui est une chaise très haute.
C’est le mohel qui est chargé de cette chose.
Sur la chaise où monte (s’assied) celui qui a pris la tshabina (Celui qui tient le nouveau-né pendant la cérémonie, on pourrait l’assimiler au parrain.) c’est à dire quelqu’un de la famille, qui serait, le pauvre, hélas, sans enfants.
Il prend la tshabina, il va s’asseoir sur cette chaise, il prend l’enfant sur ses genoux lorsque arrive l’heure de la circoncision.
Mais avant cet instant, les enfants du bayout ont chanté, et aussi il faut donner à chaque assistant un brin de myrte béni.
NB. Souvent, après ces merveilleuses cérémonies, les parents offraient ce que l’on nommait (Temet Tourah), c’était souvent de petits pains (Blankite) avec des barres de chocolat que l’on distribuait au Ketab( Talmud Thorah.)
Par Yossi Matalon (Yossi) le dimanche 22 décembre 2002 - 08h14: |
Je vais à présent vous narrer l’histoire de la naissance d’un enfant mâle, de la bilada, de la circoncision, de la troisième nuit et du pidyon haben (le rachat de l’enfant.)
Il semblerait que le mot bilada, vient de l’espagnol velada qui veut dire veillée.
Cette veillée a lieu le 7ème jour qui suit la naissance, la circoncision le 8ème, et d’après la tradition, le Prophète Elie protège l’enfant depuis la circoncision jusqu’à la troisième nuit qui suit cette cérémonie, cette troisième nuit est appelée « Talet lilla. » (Cela coule de source !)
Ce qu’il faut savoir également, c’est que pour la troisième nuit la famille n’invite pas.
C’est le Mohel (personne qui pratique la circoncision) qui informe les gens, que dans telle maison a eu lieu une circoncision.
C’est alors un ballet de « musiciens » qui viennent chanter des piyoutim.
Ils viennent souvent par trois, un guide, un aveugle avec son violon et un simplet qui tient un sac à la main.
Il faut les voir arriver à la queue leu-leu, le guide devant, l’aveugle, qui lui tient la main, et le simplet à la suite.
La longue marche, les intempéries ou les étages à grimper ne les rebutent pas.
Ils connaissent la ville comme leur poche, c’est un véritable bottin.
Ils arrivent donc, entrent et s’installent à une place qui leur est réservée.
Cette place est encore chaude du passage de leurs « collègues. »
Pendant que l’aveugle joue du violon et chante, le simplet fait le tour des tables et vide dans son sac, les assiettes dites « anglaises. » qui traînent.
La principale chanson est toujours la même, et paradoxalement, elle se termine par ces paroles, que tous les trois entonnent à tue-tête et en chœur :
« Khoudou ââyni ou shoufou biya ! »
Prenez mon œil et voyez avec.
On s’est toujours demandé à quel œil ils se référaient.
Chaque fois, je ne peux m’empêcher de me rappeler un passage de la Hagadah, où il est fait mention de quatre enfants :
Eh’ad h’akham, ehad rashââ, eh’ad tam vé eh’ad shé eyno yodeâ lishal.
Un sage, un pervers, un simple et un qui ne sait pas interroger.
Allez donc savoir pourquoi ?
IMPORTANT : Ce qui est relaté dans certains passages de ce texte, n’est pas une généralité, je tenais à vous le préciser. Il ne faudrait pas que des personnes s’en offusquent à juste raison.
Par Albert Simeoni (Albert) le samedi 21 décembre 2002 - 21h27: |
LE NEDL…
Le mou. Comme son nom l’indique, c’est un ‘sans réflexe. Une fois marié, il devient soumis à sa femme. Influençable et perméable. Sans grande autorité. Le mou est content sans le savoir de sa situation. C’est un ‘Dar èl khlâa ‘ ( une maison déserte). Je m’en foutiste même si on lui rapporte que sa femme le trompe avec son meilleur ami. Crédule et peu enclin à la recherche de la vérité. Je n’en vois plus beaucoup de nos jours. A ne pas confondre avec un ‘bou groun ‘. Caractère des hommes tunes.