Par Mounia (Mounia) le vendredi 13 octobre 2006 - 08h30: |
TUNISIE • Ben Ali barricade son pays contre l'influence islamiste
Selon des témoignages concordants, "plusieurs personnes portant une barbe et d'autres signes ostentatoires signalant une tendance islamique radicale n'ont pu franchir le poste frontalier avec la Tunisie", rapporte le quotidien algérien Liberté. De même, la police de l'air et des frontières refoule ceux qui transitent par l'aéroport de Tunis.
Afin de lutter contre la poussée islamiste sur le territoire tunisien, les autorités du pays ont pris des mesures sévères pour en interdire l'accès aux voyageurs en provenance d'Algérie et qui appartiendraient à des courants intégristes. Zinedine Ben Ali, le président tunisien, s'est en effet rendu compte que les islamistes tunisiens avaient changé de stratégie ; "incapables de prendre le pouvoir par la force, ils préparent leur ascension politique en noyautant la société". En commençant par les femmes, qu'ils considèrent comme la cible la plus vulnérable.
Le gouvernement a dans la foulée lancé une campagne pour lutter contre "la déferlante du hidjab" en Tunisie, estimant que "l'indulgence exprimée à l'égard du port du voile entraîne le renoncement à tous les acquis en matière d'émancipation de la femme", ajoute le quotidien algérien, qui rappelle qu'une réglementation interdisant le hidjab dans les établissements scolaires, les universités et les hôpitaux est en vigueur depuis le début des années 1990, au moment où la chasse aux islamistes battait déjà son plein.
Par Mena (Mena) le vendredi 13 octobre 2006 - 08h27: |
Nouveau : Jeu "Le Modilan"
Il s’agit de trouver le mot de 6 lettres qu’Ilan a caché derrière cette définition :
"C’est un plateau sans terre,
des soldats sans âmes
… et toujours la guerre !"
Certains prétendent que les lecteurs de la Ména sont futés. C’est l’occasion de le démontrer ! Le 1er qui donnera la réponse correcte recevra un éclat provenant d’une des trois Katiouchas qui ont touché notre rédaction durant la dernière guerre - accompagné d’un certificat d’authenticité - ainsi qu’une photographie rare de Métula (28cm x 18) en 1908.
Les réponses sont à envoyer à : ilan.tsadik@menapress.com . Si quelqu’un trouve d’ici là, la réponse sera diffusée dans une semaine. Dans le cas contraire, nous vous fournirons un nouvel indice. Entre les journalistes de la rédaction, nous avons ouvert les paris…
Par Mena (Mena) le vendredi 13 octobre 2006 - 08h27: |
Al-Ternance (info # 011210/6) [Analyse]
Par Masri Feki © Metula News Agency
La cinquième réélection du président Ali Abdallah Saleh, qui a obtenu 77.2% des suffrages à l’issue du scrutin présidentiel du 20 septembre au Yémen, ne surprend visiblement pas grand monde au Moyen-Orient. Tous les sondages donnaient Saleh gagnant.
Au Caire, le président Hosni Moubarak s’est félicité du « bon déroulement » des élections présidentielles yéménites, tandis que son homologue mauritanien, fraîchement arrivé au pouvoir suite à un coup d’Etat militaire, a envoyé une lettre de « félicitations particulièrement chaleureuses » au chef de l’Etat yéménite.
Rappelons que, quelques semaines seulement avant les élections, on croyait que le président du Yémen allait créer un précédent historique dans le monde arabe, lorsqu’il avait annoncé qu’il ne voulait pas briguer un nouveau mandat de sept ans. Les paroles des chefs d’Etat arabes étant comme le vent, Saleh avait affirmé qu’après des années de réformes, les conditions politiques étaient réunies pour un fonctionnement démocratique plein et entier, et d’expliquer que son refus n’était pas feint et qu’il ne s’agissait pas pour lui de fausse modestie afin de se faire prier, mais d’une réelle volonté de mettre le peuple yéménite devant ses responsabilités historiques !
Quelques temps plus tard, cependant, dans un entretien accordé au quotidien yéménite Al-Thawra (La Révolution), Saleh déclara qu’il ne pouvait rester insensible aux larmes de son peuple et qu’il avait entendu l’appel des millions de citoyens descendus dans les rues à travers tout le pays. Il avait senti que l’heure était grave et que les ennemis de la révolution, de la République, de l’unité et de la démocratie fourbissaient leurs armes en attendant la fin de son règne. Oui, avait-il expliqué, il avait entendu les demandes pressantes du peuple et acceptait de se représenter pour un nouveau mandat. Toujours selon le président, ces manifestations populaires avaient été spontanées et nullement organisées par qui que ce soit.
Mais un porte-parole de l’opposition, Ali al Sarari, affirma à ce propos : « Nous pensons que les résultats sont truqués et nous ne les reconnaîtrons pas ». L’opposition est persuadée que l’ancien ministre du Pétrole et principal adversaire de Saleh, Fayçal Ben Chamlane (21.8% des voix, officiellement), aurait en réalité obtenu environ 40% des voix. Elle accuse le gouvernement d’avoir bouclé des bureaux de vote, d’avoir expulsé des représentants des candidats et d’avoir commis des irrégularités dans le décompte des voix pour les élections municipales, organisées en même temps que la présidentielle.
Au pouvoir depuis vingt-huit ans, le président Saleh, à l’instar de ses homologues arabes, dispose du parti le mieux organisé et le plus structuré du pays. Selon un quotidien arabophone londonien, Al-Quds Al-Arabi (Jérusalem arabe), l’opposition yéménite, qui conteste la victoire du président sortant, « a activement participé à ces élections, malgré ses divisions et ses faiblesses. Ainsi, Ben Chamlane, a pu mener sa campagne électorale et tenir des conférences de presse sans être inquiété par les autorités ».
D’après plusieurs médias arabes, Ali Abdallah Saleh aurait en fait provoqué des manifestations « spontanées » afin qu’on le supplie de rester à la tête du pays. Selon l’éditorialiste d’Al-Quds Al-Arabi, seuls les imbéciles auraient pu croire que Saleh renoncerait volontairement au pouvoir qu’il détient depuis un coup d’Etat militaire en 1978. Non seulement il avait organisé une mise en scène comparable lors des élections précédentes, en 1999, mais en plus il avait procédé à une réforme constitutionnelle, en 2003, visant à lui permettre de se faire élire une cinquième fois. Par ailleurs, les manifestations de soutien, toutes « spontanées » qu’elles fussent, avaient tout de même bénéficié de circonstances favorables : jours de congé dans les administrations, les universités et les écoles, appels répétés dans les mosquées et distribution de boissons au cours des rassemblements !
« Après sa victoire électorale », estime l’éditorialiste de Jérusalem arabe, « le président Saleh devra respecter les promesses et les engagements qu’il a pris lors de sa campagne électorale. Car désormais, les Yéménites attendent beaucoup de leur président, à tous égards. La redistribution des richesses, l’égalité devant la justice, le renforcement des libertés et surtout, la lutte contre la corruption, une maladie qui mine le pouvoir, sont les défis qui attendent le président durant son prochain mandat ».
L’urgence de procéder à ces réformes est notamment soulignée par les prises d’otages, fréquentes dans ce pays. La dernière en date concerne quatre Français, kidnappés le 10 septembre dernier par des hommes armés d'une tribu, qui réclamaient la libération de cinq de leurs proches détenus par les autorités. Après des négociations, longues et difficiles, les otages furent finalement libérés.
Il est vrai que le Yémen connaît une forte influence des mouvements islamistes radicaux ainsi que de clans tribaux sur des régions entières qui échappent ainsi au pouvoir central. L’exemple le plus spectaculaire du déchirement interne que connaît la société yéménite a consisté en la guerre de sécession entre le Nord et le Sud, en 1994, mais aussi la révolte de la région de Saada, sous la conduite du chef religieux Badreddine Al-Houthi, en 2004. Jouissant d’un pouvoir quasiment absolu, qui repose sur la corruption et diverses allégeances tribales, le président Ali Abdallah Saleh a fait de la sécurité le thème principal de sa campagne, tandis que l’opposition de Ben Chamlane insistait sur les réformes politiques et économiques dont a grandement besoin le Yémen, classé par la Banque mondiale parmi les pays les plus démunis de la planète.
Par Albert (Albert) le vendredi 13 octobre 2006 - 07h24: |
Seule la véritè de la Palisse sert.
Celle de la police est souvent trafiquèe
celle de Tawfiq est juste et vraie.
La mienne aussi.
Albert de Veritas.
Par Cacouboulou (Cacouboulou) le vendredi 13 octobre 2006 - 00h08: |
Mr. Deutéronome,
Sans preuve, point de vérité, c'est aussi simple que cela.
Salut
Par Victor (Victor) le jeudi 12 octobre 2006 - 23h31: |
Le Dr Wafa Sultan, qui avait donné une interview à la chaîne Al-Djazira, a accordé un entretien à Ynetnews.com, le site en anglais du journal Yediyot Haharonot.
Elle envisage une visite en Israël.
Le Dr Wafa Sultan : je veux vaincre la prison islamique
La psychologue syro-américaine, dont les interviews ont critiqué la poussée de l'Islam fanatique sur la scène mondiale, demande que le monde arabe sorte sa tête du sable. Elle déclare à Ynet qu'elle n'a pas peur des menaces : " c'est la mission de ma vie "
Wafa Sultan: I want to beat Islamic prison
(VIDEO) Syrian-American psychologist, whose interviews censuring fanatic Islam thrust upon the world stage, demands Arab world takes its head out of the sand; Tells Ynet she's not afraid of threats: 'This is my life's mission'
Yitzhak Benhorin Published: 10.12.06
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3314107,00.html
On peut y revoir en vidéo le document MEMRI de l'interview à Al-Djazira.
Par Deutéronome (Deutéronome) le jeudi 12 octobre 2006 - 18h20: |
"Elémentaire Cher Sarel :
Qui ? Tout être doté d’un minimum d’intelligence.
Quand ? A tous moments.
Comment ? Par la recherche de la preuve.
A bientôt"
Un peu simpliste,à la limite de la naïveté cette recherche de la vérité, pour un être doté d'un minimum d'intelligence !
Quelle preuve ?
Une preuve fabriquée !?
Une preuve par l'ADN !?
Une femme qui a eu une relation sexuelle forcée avec un homme la veille au soir et qui a reçu la visite d'un autre homme le lendemain matin à l'aube où on l'a retrouvée morte étranglée avec des traces de rapports sexuels sur elle va obligatoirement prouvé que c'est le premier individu qui est le coupable !?
La vérité n'est que subjective !
Chacun à sa vérité sur un évènement .
Lorsque Ponce Pilate a demandé à Jésus de lui dire : "qu'est-ce que la vérité?"
Jésus est resté bouche bée, ne sachant pas quoi répondre !
Est-ce que cela signifie qu'il ne possède même pas ce minimum d'intelligence dont tu fais allusion !? Ou bien était-ce de sa part faire preuve d'un minimum d'intelligence que de ne pas répondre à cette question !?
Par Emma (Emma) le jeudi 12 octobre 2006 - 17h32: |
Le parti Kadima d'Ehud Olmert plonge dans les sondages
JERUSALEM (Reuters) - Le parti centriste Kadima d'Ehud Olmert continue à plonger dans les sondages depuis la guerre de cet été entre Israël et le Hezbollah, une grande partie de l'opinion reprochant au Premier ministre israélien d'avoir mal géré le conflit.
Selon une étude d'opinion parue jeudi dans le quotidien Yedioth Ahronoth, Kadima arriverait en troisième place si des élections avaient lieu aujourd'hui, derrière le Likoud de Benjamin Netanyahu et une autre formation de droite, Yisraël Beïtenu.
Le Likoud, dont est issu Olmert tout comme nombre d'autres personnalités de Kadima, obtiendrait 22 sièges sur les 120 que compte la Knesset, contre 12 actuellement, tandis que le nombre de députés du parti centriste fondé il y a près d'un an par Ariel Sharon tomberait de 29 à 15.
Se glissant entre le Likoud et Kadima, Yisraël Beïtenu, un parti de nouveaux immigrés, augmenterait son nombre de sièges de 11 à 20. Partenaire gouvernemental de Kadima, le Parti travailliste du ministre de la Défense Amir Peretz reculerait lui aussi de 19 à 15 sièges.
LA POPULARITE DE "BIBI" A 59%
Sharon et Olmert avaient claqué la porte du Likoud en décembre dernier pour pouvoir imposer à la droite, qui avait déjà renâclé devant l'évacuation de Gaza, de nouveaux retraits partiels en Cisjordanie, un projet que la guerre du Liban a reporté aux calendes grecques.
Cette initiative avait dynamité l'échiquier politique traditionnel en marginalisant le Likoud, mais les sondages réalisés depuis la guerre du Liban indiquent un retour du pendule vers la droite, et plus particulièrement vers Netanyahu.
L'ex-Premier ministre et éternel rival malheureux d'Ariel Sharon est crédité par les Israéliens d'un credo sécuritaire et d'une expérience gouvernementale plus rassurants que ceux d'Olmert.
Un sondage a mesuré en septembre la chute de popularité du Premier ministre: elle a plongé de 48% à 22% en l'espace de six mois. Dans le même temps la cote de "Bibi" a grimpé à 59%.
Pour tenter d'éviter des élections législatives anticipées, Olmert envisage d'élargir sa coalition et a entamé notamment des travaux d'approche en direction d'Avigdor Lieberman, le leader d'Yisraël Beïtenu.
Les travaillistes d'Amir Peretz, qui se revendiquent comme des "colombes", s'opposent à une telle alliance avec des "faucons" dans le conflit avec les Palestiniens. Mais l'érosion du Parti travailliste dans l'opinion réduit l'influence de Peretz.
Par Victor (Victor) le jeudi 12 octobre 2006 - 16h42: |
Revue de presse
Diplomatiquement incorrect
12/10/06
- - Thème: Polémique
Alors qu’une réception était prévue par les services culturels de l’ambassade de France, à New York, à l’occasion de la sortie d’une biographie de Louis Darquier de Pellepoix, commissaire aux questions juives sous Vichy, celle-ci a été annulée. L’ambassade a affirmé qu’elle ne « pouvait cautionner une opinion personnelle exprimée par l’auteur » du livre, Carmen Callil. Dans sa postface, l’auteur a écrit : « Ce qui était douloureux, alors que j’étais sur les traces de Darquier de Pellepoix, c’était de vivre au plus près de la terreur sans espoir des juifs de France et de voir que les juifs d’Israël la font subir au peuple palestinien. »
http://www.crif.org/?page=articles_display/detail&aid=7702&artyd=5&stinfo=370.$$id_send.$$id_user
Par Victor (Victor) le jeudi 12 octobre 2006 - 16h35: |
Ali Ahani, ambassadeur d’Iran en France, bafoue la liberté de la presse
Par Benjamin Sarfati pour Guysen Israël News
Mercredi 11 octobre 2006
Le 11 octobre 2006, le Dr Ali Ahani, ambassadeur de la république islamique d’Iran en France, a tenu une conférence de presse à l’invitation du Club de la presse arabe (CPA) au Centre d’accueil de la presse étrangère (CAPE) à Paris. Il a refusé de répondre aux questions d’un journaliste israélien, Or Heller. Indigné, ce dernier a quitté la salle et invité ses confrères à le suivre. Trois journalistes, sur la quarantaine présents, l’ont suivi. Récit d’une deuxième tragédie journalistique dans un lieu du service public en moins de deux ans.
Le décor est le même : la salle de presse du CAPE au sein de la Maison de Radio-France.
L’organisateur identique : le CPA.
La salle est aussi bondée par des journalistes aussi divers – médias occidentaux et du monde arabe/musulman – et des représentants du CAPE y assistent.
A seize mois d’écart, la même scène – refus d’un dirigeant d’une entité islamiste de répondre aux questions d’un journaliste israélien - va se jouer avec le même dénouement - l’isolement de ce journaliste qui va quitter la scène, accompagné de trois journalistes – et la même défaite de la liberté de la presse.
La langue de bois iranienne
Dès l’abord, Michel Bounajem, un responsable du CPA, rappelle le thème de cette conférence de presse : « L’Iran, la crise nucléaire ».
Le communiqué de presse du CAPE précise : « Le dossier nucléaire iranien se trouve à la croisée des chemins. Ses répercussions sur la région du Golfe et du Moyen-Orient et au-delà seront énormes.
Beaucoup de questions se posent, d'autres seront posées. Mais la principale pourrait se résumer ainsi : va-t-on à une nouvelle confrontation dans cette région hautement sensible qui n'assure pas moins de 65% du pétrole dans le monde ou peut-on toujours espérer qu'une solution diplomatique, politique verra le jour ?
Il est clair qu'une page, celle des négociations entre les autorités iraniennes et la Troïka européenne et au-delà les six (avec les Etats-Unis, la Russie et la Chine) est presque tournée. Un nouveau chapitre commence. L'issue de la question dépend des puissances occidentales et des positions de l'Iran qui seront décisives. Pour répondre à ces interrogations, le Club de la Presse Arabe invite le Dr. Ali Ahani, Ambassadeur de la République Islamique d'Iran en France qui exposera les positions de son pays vis-à-vis de cette question ».
Puis, Michel Bounajem laisse la parole au Dr Ali Ahani, un diplomate persan chevronné, en poste en France depuis juillet 2006.
Titulaire d’un doctorat en gestion en France, le Dr Ali Ahani a été ambassadeur en France (1988-1993), en Italie, en Belgique et au Luxembourg, et auprès de l’Union européenne. Il a occupé la fonction de directeur général du continent américain, de l’Asie et de l’Océanie, de l’Europe de l’Ouest au ministère iranien des Affaires étrangères.
Autant dire qu’il a une solide connaissance des dirigeants, des médias et des opinions publiques occidentaux.
Sur un ton calme, un brin ennuyeux, il déroule le fil du discours classique iranien en s’accordant de nombreux bons points : « L’Iran a respecté le Traité de non-prolifération (TNP) qu’il a signé. Il agit avec responsabilité. Il ne cherche pas l’arme nucléaire. On insiste sur cette technologie pacifique qui peut être utile et nécessaire à notre développement économique. Tous les Etats signataires du TNP doivent profiter de cette technologie sous le contrôle de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) ». Bref, l’Iran se bat pour que d’autres Etats suivent son chemin…
Et d’ajouter : « L’Iran préfère la voix de la négociation dans laquelle il s’est engagé avec les trois pays européens et Javier Solana [Nda : Haut représentant pour la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l'Union européenne]. L’Iran est en négociation pour une solution convenable. Il n’a pas besoin de confrontation ni de guerre ». Un vrai pacifiste !
Le Dr Ali Ahani souligne deux points importants de ce dossier « délicat et compliqué : la reconnaissance des droits de l’Iran définis dans le TNP et les garanties accordées pour que les activités iraniennes ne dérivent pas vers des activités militaires ». Et d’interroger : « Pourquoi l’Iran n’aurait-il pas le droit de produire du combustible nucléaire ? On est obligé d’investir pour construire une vingtaine de centrales nucléaire ». Pour un peu, ce diplomate ferait oublier qu’avec le renchérissement du prix du baril de pétrole l’Iran a les moyens de sa politique.
Cet ambassadeur déplore : « Dommage que sous la pression des Américains, ce dossier va aller devant le Conseil de sécurité. Un transfert sans base juridique ni technique, mais avec une base politique. Il n’y a aucun lien entre le dossier iranien et celui nord-coréen ». Une manière de démentir les rumeurs persistantes depuis des années sur la fourniture de technologie nucléaire par la Corée du nord au régime des ayatollahs.
Le Dr Ali Ahani assure des bonnes relations de l’Iran avec ses voisins. Il évoque même une « coalition régionale pour fournir le combustible nucléaire pour d’autres pays ».
Au bout d’une dizaine de minutes, l’essentiel est dit. L’ambassadeur invite alors le modérateur, un peu étonné de la brièveté de l’exposé, à lancer le débat avec les journalistes.
Les questions sont directes. Le Dr Ali Ahani y répond sans être désarçonné, sans dévier de la ligne persane. De nouveau, il réitère son discours convenu, renchérissant sur la bonne volonté iranienne : « Lors des négociations, l’Iran a signé un protocole additionnel qu’il a appliqué avant sa ratification par le Parlement. On a accordé toutes sortes de surveillance. Après deux ans de négociations, on s’est aperçu que les pays européens ne sont pas sincères ».
Le Dr Ali Ahani prévient que si le dossier nucléaire est transmis au Conseil de sécurité, « le gouvernement iranien sera obligé de suspendre l’application de ce protocole ».
Interrogé sur « l’occupation par l’Iran des îles appartenant aux Emirats arabes unis (EAU) », ce diplomate reformule le problème : il s’agit d’« îles iraniennes dans le golfe persique » (Nda : l'Iran occupe depuis 1971 les trois îles de la Grande Tom, de la petite Tomb et d’Abu Musa appartenant à un Etat des EAU).
Concernant « l’île d’Abu Musa, il y a un malentendu entre les deux côtés ». Mais « les documents – plans - historiques, montrent l’appartenance de ces îles à l’Iran ». Et de conclure : « Je ne vois pas que vous trouverez un pays qui accepte l’arbitrage international concernant la propriété de son territoire ».
Des satisfecits iraniens
Une journaliste grecque apostrophe cet ambassadeur : « Il y a une contradiction entre l’Iran qui se présente comme un pays démocratique et l’application de la charia, l’exécution des femmes, les droits de l’homme bafoués en Iran ». Et de défendre l’Etat d’Israël. Et d’expliquer que l’Iran envoie des armes au Hezbollah via la Syrie.
« L’Iran n’est pas contre les Juifs. Il les respecte. Nous en avons beaucoup en Iran. Ils ont leurs députés. Ils sont à l’aise en Iran. Si nous avons une position concernant le régime d’Israël, cela ne signifie pas qu’on est contre les Juifs. [Sur le Hezbollah], il y a une expression en Iran : « Approuvez votre fraternité. Demandez ensuite l’héritage ». Nous soutenons le Hezbollah qui a son rôle dans le gouvernement, le parlement libanais, dans la région. Le Hezbollah a montré son efficacité pour défendre la liberté du Liban et contre l’occupation israélienne », répond avec calme le Dr Ali Ahani qui dément toute fourniture d’armes par l’Iran à ce mouvement terroriste.
Quant aux droits de l’homme, il est « injuste de comparer la situation sociale, culturelle iranienne avec celle en France ou en Allemagne. Il faut comparer avec la situation dans les autres pays de la région ».
D’ailleurs, « l’Iran a progressé. Un juge a le droit d’ordonner la lapidation d’une femme. Mais on ne applique plus [cette sentence]. C’est un grand progrès ». Et distillant son fiel, il susurre : « On ne peut pas prétendre qu’en Europe la situation des droits de l’homme est idéale ».
Michel Bounajem rappelle vivement que la conférence est centrée sur le nucléaire iranien.
Revenant sur le programme nucléaire, l’ambassadeur iranien reconnaît un rôle éventuel joué par la France, mais sans que cela signifie la fin du « canal principal ». De toute façon, l’Iran est « pour le désarmement nucléaire dans le monde. Il a même proposé en 2005 une résolution à l’Assemblée générale des Nations unies, approuvée malgré l’opposition des Européens ».
Une agence koweitienne note que l’enrichissement nucléaire et le développement balistique iraniens sont supérieurs aux besoins du régime des ayatollahs et que les pays riverains sont inquiets pour l’environnement en raison du rôle des Russes, auteurs de la catastrophe de Tchernobyl, dans le Golfe ? Le Dr Ali Ahani répond : « Pourquoi être inquiets ? » Il avance une explication confuse et des propos creux sur l’importance accordée par son Etat aux questions environnementales.
A Georges Malbrunot, du « Figaro », il rappelle la guerre subie pendant huit ans par l’Iraq de Saddam Hussein. Il fait part des « relations fraternelles avec les principaux groupes en Iraq : sunnites, chiites, kurdes, turkmènes. Nous ne voulons pas déstabiliser l’Iraq. Regardez ce qu’on a fait en Afghanistan… »
Le lapsus iranien
Un journaliste prend la parole : « Or Heller, du journal israélien Maariv ». Il interroge : « Les Israéliens ont peur de votre bombe atomique, après que le président Ahmadinejad a dit qu’il veut rayer Israël de la carte. C’est pour cela que vous développez votre bombe ? Si les Etats-Unis attaquent l’Iran, vous envoyez les missiles contre Israël ou d’autres pays dans la région ? »
L’ambassadeur iranien tourne son visage du côté opposé au journaliste. Comme s’il attend une nouvelle question d’un autre journaliste. Un fin sourire sur le visage.
Eberlué, Or Heller reste silencieux quelques secondes. Puis il demande au diplomate persan de répondre à ses questions. Quelques voix dans l’assistance s’élèvent pour exprimer leur indignation : « C’est inadmissible ! On n’est pas à Téhéran ! Répondez-lui » Or Heller insiste : « On est à Paris, au CAPE. J’ai été invité par le Club de la presse arabe ».
On sent une houle d’exaspération qui pourrait se traduire ainsi : un journaliste israélien qui veut être respecté ? C’est le monde à l’envers ! Il nous fait perdre notre temps.
Or Heller n’en démord pas : il veut les réponses à ses questions.
Michel Bounajem soupire : « Je ne peux rien faire. Il [Nda : l’ambassadeur iranien] ne veut pas répondre… » Or Heller annonce qu’il quitte la salle et invite ses confrères à faire de même. Trois journalistes le suivent, dont la consœur grecque.
La conférence de presse se poursuit.
Quand Christian Habonneau, secrétaire général du CAPE, sort de cette salle une dizaine de minutes plus tard, GIN sollicite sa réaction. M. Habonneau élude et s’éloigne.
Pour sa première venue au CAPE, ce diplomate a agi comme Ali Daamouch, responsable des relations extérieures du Hezbollah refusant le 6 juin 2005, au CAPE, de répondre à un journaliste israélien Sefy Hendler. Guysen avait alors relaté ce scandale et sollicité diverses autorités. Il avait reçu ces seules réactions :
Dès le 7 juin, le porte-parole du Quai d’Orsay indiquait : « Le CAPE est un GIP, un Groupement d'intérêts publics, indépendant du ministère des Affaires étrangères. Le ministère des Affaires étrangères siège au Conseil d'administration ainsi que d'autres administrations. S'agissant de la liberté d'expression en France, je rappelle qu'il ne doit pas y avoir de discrimination à l'égard des journalistes. Sur le fond, le CAPE va écouter les cassettes, va évaluer cet incident ».
Le 8 juin, l’Ambassade d’Israël à Paris ’’ a protesté formellement auprès des autorités françaises après les propos tenus par Ali Daamouch au CAPE et le refus discriminatoire de répondre aux questions d’un journaliste en raison de sa nationalité israélienne ’’.
’’ Tout comportement d’ostracisme à l’égard d’un journaliste qui, quelles que soient sa nationalité, ses croyances, ses opinions, doit partout dans le monde être en mesure d’accomplir son devoir d’informer, doit être dénoncé ’’, écrivait Muriel de Pierrebourg, porte-parole de Koïchiro Matsuura, Directeur général de l’UNESCO (Paris), à GIN.
Elle ajoutait : ’’ L’UNESCO a toujours encouragé les journalistes et les organisations qui les représentent à traiter les questions éthiques et professionnelles en leur sein, afin de parvenir à une vision commune des droits et devoirs de chacun ’’.
Rappelons que Le 16 juin, invité de la PIAP (Presse israélienne à Paris) au CAPE, Meir Shitrit, Ministre israélien des Transports, répondait aux questions des journalistes, notamment à celle d'un journaliste syrien d'un media syrien.
Il semble que la quarantaine de journalistes présents n’aient pas compris la gravité de ces faits, et ce, dans un espace du service public caractérisé par le principe de neutralité.
Pourquoi nos chers collègues sont-ils restés ? Pour ne pas manquer une déclaration du Dr Ali Ahani ? Celui-ci avait déjà tout dit. Il a ensuite alerté les pays européens sur les risques pour leur commerce que représenteraient d’éventuelles sanctions frappant l’Iran.
GIN avoue ne pas comprendre l’attitude de George Malbrunot. GIN s’était inquiété de son sort lorsqu’il avait été détenu par des terroristes islamistes. GIN s’était réjoui de sa libération. Il ne semble pas avoir saisi toute la situation.
La quasi-totalité des représentants de médias occidentaux et musulmans ou/et arabes n’ont pas quitté la salle pour manifester leur opposition à cette violation de la liberté d’expression par un représentant d’une entité islamiste. C’est là une victoire pour ce dernier.
Mais l’ambassadeur d’Iran a été contesté par les questions pointues des journalistes grec, arabes et japonais non acquis à ses idées, vraisemblablement non convaincus.
L’AFP a titré une dépêche : « L’ambassadeur d’Iran en France refuse de répondre à un journaliste israélien ». Car telle était l’information essentielle à retenir de cette conférence de presse.
Le Dr Ali Ahani a surtout montré le vrai visage du régime iranien : discriminatoire, anti-israélien, irrespectueux de droits et libertés chèrement acquises.
Le président Mahmoud Ahmadinejad veut rayer Israël de la carte. Son ambassadeur à Paris a réussi à écarter un journaliste israélien de son lieu de travail, sans susciter d’autres réactions que quelques cris d’indignation isolés.
Cette attitude de ce diplomate constitue un démenti à toutes ses affirmations policées.
De quoi faire déciller les yeux de ceux qui risquaient de croire ses allégations.
GIN a interrogé diverses autorités sur ce fait récent grave et de mauvais augure.
GIN tiendra ses lecteurs au courant des réactions reçues.
http://www.guysen.com/articles.php?sid=5135