Archive jusqu'au 05/août/2004

Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA: Commentaires 2004: Commentaires d'Aout 2004: Archive jusqu'au 05/août/2004
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mailroom (Mailroom) le jeudi 05 août 2004 - 18h58:

TUNES CELEBRES

Mr Lellouche Fradji (Famille Agouba) de Halkeloued : LE ROI DE LA BOUCHERIE DE TUNIS

Yvan

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Emma (Emma) le jeudi 05 août 2004 - 18h26:

Humeur : le téléphone sonne ou le chien qui se mord la queue
France Inter, mardi 3 août à 19h20


Invités : Jean Philippe Moinet, chargé de mission par Jean-Louis Borloo sur le racisme et l’antisémitisme, Dominique Sopo (SOS racisme), Joseph Zrihen (vice-président du CRIF)

Tout avait pourtant bien commencé, après une brève présentation, un auditeur évoque l’influence de la position de la France dans le conflit israélo-palestinien à laquelle Dominique Sopo fait cette admirable réponse : L’antisémitisme traditionnel n’a pas disparu, mais il existe de nouvelles formes d’antisémitisme plus difficiles à penser par certains qui n’admettent pas que on puisse qualifier d’antisémites des personnes elles-mêmes victimes du racisme par des phénomènes de ghettos. Selon lui, « la meilleure réponse est simple, c’est d’exporter un modèle républicain ». Puis il ajoute : cette importation du conflit est d’ailleurs d’une stupidité extraordinaire. A qui viendrait-il à l’idée de frapper des Russes en France sous prétexte que Vladimir Poutine met à genou la Tchétchénie ? A qui viendrait-il à l’idée de frapper des arabes en France sous prétexte qu’au Darfour des milices arabes tuent des noirs ? (…) Il ne faut pas d’accepter, voire d’excuser pour certains qu’il y ait une montée de l’antisémitisme, qui ne serait plus de l’ordre de l’explication, mais finalement qui serait du registre de la normalité, l’explication devenant plutôt une excuse qu’autre chose. A une autre question, il répond que si le conflit est un moteur de l’antisémitisme, l’antisémitisme n’a jamais eu besoin d’Israël pour exister.

De son côté, Joseph Zrihen affirme qu’on ne peut pas accepter l’alibi de l’importation du conflit israélo-palestinien.

Comment après ces déclarations fortes expliquer l’approbation et même l’enthousiasme de tous quand, après d’autres questions, arrive un auditeur qui se présente comme « Mohamed » et veut « rappeler à ses frères humains (…) que le droit à l’altérité est valable pour tous » et qui invite ceux qui sont comme lui contre la politique de Sharon « à recourir aux moyens démocratiques » - déclaration liminaire admirable – mais qui poursuit en rappelant la présence de nombreux juifs dans les mouvements de libération algériens, le fait que le plus vieux détenu politique au Maroc était juif et que tous les Juifs ne sont pas des inconditionnels de Sharon. Dit autrement, il ne faut pas être antisémite car il y a de « bons » juifs qui pensent bien.

Pourquoi n’y a-t-il eu personne à ce moment pour dire simplement à cet auditeur : non ce n’est pas parce qu’il y a des Juifs qui pensent bien qu’il ne faut pas être antisémite, mais simplement parce que l’antisémitisme ne correspond pas à nos valeurs, parce que c’est mal ?

Défend-on le droit au logement d’un africain (ou de ses enfants français) parce que certains d’entre eux se sont opposés à la politique de nettoyage ethnique, d’arabisation et d’islamisation forcée soutenue par les gouvernements successifs du Soudan depuis son indépendance, ou le défend-on parce que ce droit est un droit imprescriptible de tout être humain ? Qui a jamais évoqué la question de la participation de noirs ou d’arabes à des luttes de libération pour justifier la nécessité morale de ne pas être raciste ? Et il en est de même pour tout autre ressortissant ou descendant de ressortissant d’un pays étranger. En dehors d’un Juif, quel autre représentant d’un peuple ou d’un pays quelconque est contraint d’affirmer en préliminaire à l’application de ses droit imprescriptible d’être humain qu’il pense correctement ou en tout cas qu’il y a de bons juifs qui pensent correctement ?

On est ici devant une toute autre problématique que celle évoquée par Dominique Sopo au début de l’émission : ce n’est pas seulement parce qu’un Juif ou un ressortissant d’un pays quelconque n’est pas responsable de ce qui se passe à des milliers de kilomètres qu’il ne faut pas le frapper ou l’injurier, mais tout simplement parce que selon nos valeurs, il est moralement inacceptable de s’attaquer à quelqu’un uniquement pour ce qu’il est. Il ne devrait pas y avoir besoin d’autre justification.
Et le meilleur restant pour la fin, que penser de ce choix éditorial de ceux qui sélectionnent les questions : passer en dernier un auditeur qui affirme que le CRIF aurait publié dans la presse il y a quelques mois un encart publicitaire d’un quart de page pour soutenir Sharon. Bien que Jo Zrihen ait suggéré à cet auditeur de mettre des lunettes, on peut craindre que cette « information » soit la seule qui subsiste dans l’esprit des auditeurs de la radio et qu’elle devienne une « vérité » faisant le tour des forums de discussion.

Anne Lifshitz-Krams

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Henri (Henri) le jeudi 05 août 2004 - 08h42:

Le Café Chadly de l’Ariana
A ce cafe, nous allions apres le repas de midi, en faisant le mur de l'ecole ORT.
C'etait les parties de belote bruyantes et bien annimees.
Un jour, tel des oiseaux, on c'etaient sauves en s'eparpillant precipitament car Mr Face le directeur de l'ecole venait d'aparaitre devant nous,et nous etions sur qu'il etait venu pour nous surprendre au cafe.
Cet homme etait tres doux et tres gentil, il etait tout simplement venu pour aller a la poste qui etait a cote.
Nous etions jeunes et insouciants, c'etait la belle vie.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mailroom (Mailroom) le jeudi 05 août 2004 - 00h41:

Le Café Chadly de l’Ariana

Cet article je le dédie à Pierrot Sitbon, qui nous à quittes prématurément

Beaucoup d’articles ont été écrits sur ce fameux café de l’Ariana. Ne voulant en aucun cas faire concurrence à mes amis de l’AJA, (Association des Juifs de l’Ariana) je vais essayer de relater quelques souvenirs, d’un grand assidu que j’étais de ce café, avec d’autres copains bien sur.
Ce café a été pour moi et certains Ariannais, notre point de rencontre. L’endroit où nous passions le plus de temps possible, avant d’aller à Tunis, pour voir un film, et à la goulette pour nous baigner, en été bien sur. Je parle bien du temps de nos 15-18 ans, pendant nos moments d’inactivités. Après c’était le mariage ou l’expatriation.

Ce café que tant de Tunisois connaissent pour sa situation (à l’entrée de l’Ariana), son air pur des soirées de printemps et surtout pour certains, son eau du puits Bellacene (« Bir Bel hassen », eau ferrugineuse, rien à voir avec Bourvil). Ces Tunisois venaient surtout le vendredi soir après le couscous. Nous autres Ariannais, étions un peu agacés par cette invasion. Nous perdons nos repères et surtout nos tables. (Dans certains cas, « nos filles »)

Comme je le disais, ce café, nous servait de Quartier Général, de point de rencontre et surtout, pour mes copains et moi, le lieu de toutes nos discussions : copines, sorties et échafauder notre avenir. Nous passions du matin au soir, avec bien entendus un « break » pour le dejeuner. Notre consommation du jour n’était que d’un café noir filtre. Nous avions une ardoise hebdomadaire de 140 millimes (140Frs. de cette époque) plus un pourboire de 2 cigarettes (Supérieur), que nous réglons à Hassen le serveur tous les dimanches. (Il gonflait parfois l’addition de quelques cafés, mais nous fermions l’œil).
Pour certains, c’était les parties de belotte ou de jacquet interminables, qui se soldaient pour le perdant par payer les consommations.

Les plus assidus de ce café étaient « La bande Rouge » et les Juniors de cette bande. Nous faisions partie des juniors (les petits frères). Je ne vais pas les nommer, ils se reconnaîtront. (Certains sont malheureusement décédés.)

Le dimanche matin, au Printemps, c’étais la matinée pour nous la plus intellectuelle. Nous étions pressés de rencontrer Jacquot Taiëb (Jaques Taiëb) le sociologue, que beaucoup de Tunes connaissent pour ses conférences et écrits.
Jacquot n’était Ariannais, que par adoption. Il habitait l’Ariana que le Printemps et l’été. Il était aussi Prof. à l’ORT.
Nous étions réunis autour de lui, et il commençait à nous parler des familles de l’Ariana. Il les connaissait toutes, les vraies et les fausses (c'est-à-dire les plus récentes.), les anecdotes sur certains, les origines, les surnoms, bref, tout.

Ce fameux café était aussi, le lieu de rencontre des plus vieux, ceux qui restaient à l’intérieur et qui jouaient au jacquet avec le plus souvent des partenaires Arabes.
Une petite pensée à Robert Pérez, (l’oncle à ma femmes) que l’on surnommait « Pérez la brute », du à sa grosse voix, et qui était un grand joueur de jacquet.
Malgré quelques frictions avec les moins âgés, la cohabitation avec les Arabes Ariannais, était bonne.
Comme par exemple : à Pessah, le café étais « cacherisé » (bien que le propriétaire, Chadly était musulman), et les non juifs, ne pouvaient pas franchir le seuil avec du pain à la main. Moumou (moumou, bedeau du kouttab kishraoui et homme à tout faire) était la, et veillait au grain (pas de pain).

A cette époque (début des années ’60), nous avions, Pierrot et moi, nos copines, Mimi et Simone (qui deviendront nos femmes plus tard), qui n’étaient pas toujours libres les samedis et dimanches après midi. Leurs parents respectifs, ne voulaient pas qu’elles sortent avec des garçons avec un avenir encore incertain. A ce moment la, le mot « sortir » voulait dire, sortir et pas plus, pas comme le sens qu’il a aujourd’hui. Bref, pour nous réfugier et se lamenter mutuellement de notre déception et de nos après midi gâchées, nous allions au café le faire, en grillant quelques cigarettes « Supérieur ».

Voila, quelques souvenirs épars de ce café, qui a beaucoup compté, pour moi et mes copains. C’était ça pour nous le café chedly.

Un petit clin d’œil aussi à Jacquot Ganem, qui lui aussi nous a quitté trop tôt.

Charly Sarfati

sarfatics@free.fr

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mena (Mena) le mercredi 04 août 2004 - 19h12:

Extension du déploiement israélien dans le nord de la bande de Gaza

par Sami el-Soudi



Depuis hier, mardi, l’armée israélienne a étendu sa présence aux parties orientales du quartier de Jebalyia, dans le nord de Gaza. Ce déploiement fait suite à la poursuite des tirs de roquettes Qassam et Nasser contre la ville de Sdéroth, en territoire israélien, située de l’autre côté de la ligne verte.



Les soldats de l’Etat hébreu occupaient déjà entièrement le quartier adjacent de Bet Hanoun. Jebalyia est construite autour de ruelles très étroites abritant une très grande concentration de population et ces données rendent très délicate la progression des militaires. Sdéroth se situe à environ 6.5 kilomètres des limites de Bet Hanoun et 8.5 de celles de Jebalyia ; les roquettes en possession des terroristes (personnes armées s’attaquant systématiquement à des civils) des organisations affiliée au Fatah de Yasser Arafat ont, quant à elles, une portée maximale de 11 kilomètres.



Il est à relever que le maire de Bet Hanoun, Sufian Ahmad, a rencontré à plusieurs reprises son homologue de Sdéroth Elie Moyal afin de lui faire savoir que ses administrés s’opposaient aux activités des terroristes des Brigades des martyrs d’Al-Aksa (Tanzim-Fatah). Ahmad a affirmé qu’il souhaitait l’arrêt des tirs contre Sdéroth pour permettre le retrait de son quartier du contingent de l’armée.



Ces dernières semaines on a effectivement relevé l’opposition accrue des civils palestiniens de la région contre les hordes terroristes du reclus de Ramallah, certains ayant payé de leur vie leur désir de vivre en bon voisinage avec les Israéliens. Il y a deux semaines, les commandants des forces de la Sécurité générale à Gaza (Moussa Arafat), ont proposé à l’état major du front sud de l’armée israélienne de "faire cesser les tirs de missiles en échange d’un retrait du contingent d’intervention israélien". La réponse de l’armée fut "faites d’abord cesser les tirs puis nous nous retirerons". De plus, les Israéliens exigent que les représentants de l’Autorité Palestinienne désarment les terroristes actifs à Bet Hanoun et Jebalyia et prennent le contrôle permanent de ces quartiers, en conformité avec l’article préliminaire des dispositions de la Carte Routière. Sur ordre de Yasser Arafat, Abdel Razzek al-Majaideh (le commandant officiel de la Sécurité Générale à Gaza) a rejeté les conditions de l’armée. Le Vieux désirant présenter le retrait israélien "comme une victoire militaire à son initiative" et "maintenir à tout prix la présence des "combattants héroïques de la cause palestinienne""[1].



Appel à l’aide d’Arafat aux Israéliens

par Sami el-Soudi et Jean Tsadik



Indépendamment du contenu de la rubrique précédente, dans une absence de logique typiquement arafatienne, l’Autorité Palestinienne s’est adressée au gouvernement israélien par les voies officielles afin de proposer aux Israéliens le renouvellement de la coordination sécuritaire en Cisjordanie. Dans un message pressant, comprenant des détails opérationnels, la Moukata de Ramallah suggère "d’organiser incessamment des rencontres entre tous les commandants de l’AP stationnés en Cisjordanie avec leurs homologues hébreux".



La requête principale émanant de l’Autorité consiste à obtenir l’autorisation de mouvement de ses troupes entre les villes palestiniennes isolées par Tsahal et de permettre à ses hommes de se déplacer avec leurs armes.



Dans un article récent, la Ména annonçait en exclusivité à ses lecteurs que Yasser Arafat ne pourrait pas tenir la Cisjordanie s’il était maintenu dans l’impossibilité d’assurer "la continuité entre ses lignes", de même que l’approvisionnement de ses contingents isolés en armes, en munitions et en fonds. C’est dans ce cadre et alors que les actes de rébellion des partisans de Dahlan gagnent peu à peu l’ensemble de la Cisjordanie, qu’il faut comprendre l’initiative apparemment étonnante du reclus de Ramallah. En cas de refus d’Ariel Sharon, nous confirmons que les territoires palestiniens situés sur la rive occidentale du Jourdain vont tomber à leur tour dans l’escarcelle des coalisés.



Le ministre très proche d’Arafat Saëb Erekat a annoncé ce matin (mercredi) "qu’il n’avait pas encore été reçu de réponse du gouvernement israélien mais que sa réaction liminaire était positive". Erekat a également rencontré un colonel israélien pour lui transmettre le détail de la demande de l’AP.



A la Ména nous ne doutons pas qu’Ariel Sharon synchronizera sa réponse avec les autres coalisés et plus particulièrement avec Omar Suleiman et les Américains. D’un côté, tous sont commis à la mise en retraite de "l’écueil permanent au processus de paix résidant à la Moukata" mais d’autre part, les comploteurs devraient se montrer intéressés à collaborer avec l’Autorité, si, bien sûr, cette coopération s’établissait en renforcement des prérogatives du premier ministre et ministre de l’intérieur Ahmed Qoreï. De plus, les mêmes complotteurs et dans leurs rangs Ahmed Qoreï en personne, n’ont pas pour objectif la Faouda, l’anarchie totale dans les territoires et la déroute des forces de sécurité de l’AP; ils veulent, au contraire, que celles-ci obtiennent l’autorisation au niveau politique de mettre en application les termes de la Carte Routière.



Nul doute, dans ces conditions, que la négociation en cours s’avérera aussi passionnante que déterminante.



Foot: Reprise des coupes d’Europe… en Israël

Par Ilan Tsadik



Après deux ans et demi d’embargo de la FIFA sur les stades israéliens, le Maccabi Tel Aviv recevra ce soir le champion de Finlande, HJK Helsinki, à domicile dans le cadre du second tour qualificatif de la Champions’ League.



Après un zéro à zéro en Finlande, le second du championnat israélien 2003-2004 aura besoin de l’emporter, sur n’importe quel score, afin d’obtenir le droit de rencontrer le POAK de Salonique le 10 août prochain en Grèce (match retour le 24), en vue d’accéder au niveau des poules principales de la compétition européenne reine.



En principe Maccabi devrait passer la main ce soir, bien qu’handicappé par le fait que le championnat national n’ait pas encore repris alors que celui de Finlande est déjà bien engagé. Pour les nombreux abonnés israéliens de la Ména, je signale que la partie sera diffusée en direct sur la chaîne sportive 5+ dès 18h 45.



Le 10 août, les tenants du titre national du Maccabi Haïfa feront directement leur entrée au troisième tour de la même ligue des Champions, en recontrant le vainqueur de la confrontation entre les Norvégiens de Rosenborg et les Moldaves de Tiraspol. Une victoire des Haïfanim au terme des rencontres aller et retour les qualifierait également pour le stade des poules.



Une qualification pour ledit stade des poules revêt une importance toute particulière pour les deux formations israéliennes, puisque elle leur garantirait à la fois des entrées d’un montant d’environ 10 millions d’Euros et la possibilité de se mesurer aux meilleures équipes européennes tout au long de l’automne.



Sur le papier, Haïfa semble le mieux préparé des deux clubs européens pour faire carrière dans la compétition européenne, s’étant renforcé de joueurs argentins et brésiliens de première valeur; Tel Aviv ayant procédé à une campagne de transferts beaucoup plus modeste.





Notes :

[1] Témoignage d’un subordonné de Majaideh présent durant les conversations téléphoniques Majaideh-Arafat

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mounia (Mounia) le mercredi 04 août 2004 - 19h02:

Un expert des médias arabes: ‘Il n’y a pas de journalistes dans le monde arabe’

Le Dr. Mamoun Fandy, chroniqueur et expert des médias arabes, dresse une critique de la presse arabe dans le quotidien londonien arabophone Al-Sharq Al-Awsat, estimant qu'elle n'offre pas de tribune à la diversité des opinions présentes dans le monde arabe. Voici des extraits de son article: [1]


«L'absence manifeste de journalistes arabes confine à l'embarras»

«'Il n'y a pas de journalistes dans le monde arabe', m'a répondu un jour le rédacteur en chef d'un journal arabe lorsque je lui avais demandé pourquoi [ son journal ] ne couvrait pas un événement journalistique particulier. J'ai entendu exactement le même regret de la part d'un éditeur qui m'affirma, 'Nous avons des auteurs, mais pas de journalistes'.

[ A en juger par ] la couverture par les médias arabes d'évènements comme le procès de Saddam et la situation générale en Irak, cette absence manifeste de journalistes [ arabes ] confine à l'embarras. Nous savons très peu de choses sur Saddam, qui a gouverné l'Irak pendant plus de 30 ans, mis à part une seule histoire sans cesse rebattue à propos d'un concierge ou d'un marchand de légumes en Egypte, où Saddam vécut durant sa jeunesse. Si seulement cette histoire était vraie! Ce marchand de légumes a déjà modifié son histoire plus d'une fois.

Il est intéressant de savoir pourquoi les journalistes arabes ne sont pas parvenus à faire des centaines d'interviews de gens ayant connu Saddam de près, ou de familles entières qui furent les victimes de l'ère Saddam. N'y eurent-ils pas 300 000 irakiens enterrés dans les fosses communes? Ou bien est-ce, encore, un mensonge américain? [ Les victimes ] n'ont-elles pas des familles et des proches qui peuvent être interrogés, à moins que leur souffrance et leur existence n'aient pas d'importance?

Il serait intéressant de connaître, par exemple, la vie d'une femme dont le mari et les enfants ont été assassinés par Saddam. [ Il serait intéressant de savoir ] comment les Irakiens ont voyagé d'un endroit à un autre et d'un pays à un autre, et si leurs enfants parlent l'arabe. [ Il serait intéressant de savoir ] comment les enfants [ qui ont grandi en exil ], francophones ou germanophones, s'adapteront à la langue arabe dans le nouvel Irak. Quelle est leur position à l'égard des combattants de la résistance et des comparses d'Al-Zarqaoui? Préfèrent-ils garder des relations avec les [ pays ] arabes voisins ou plutôt avec l'Europe? Tous ces gens ont des noms, ainsi que des opinions sur ces questions.


Des milliers de reportages devraient être écrits sur des vies d'Irakiens, mais où sont les journalistes?! Est-ce l'absence de journalistes professionnels qui fait que ces thèmes restent inconnus?»

«Nos journaux se concentrent uniquement sur les actes héroïques»

«Il existe de nombreuses façons d'explorer ce sujet. Un directeur de journal ou de chaîne de télévision peut, par exemple, nous montrer le témoignage de citoyens ordinaires racontant ou écrivant leurs expériences personnelles concernant l'oppression, l'exil et la disparition de leur famille. [ Mais ] le responsable de journal ou le rédacteur en chef de radio ou de chaîne de télévision rencontre des problèmes lorsqu'il souhaite le faire.

Le premier problème est que notre culture est différente de la culture catholique qui met l'accent sur la confession, notamment lorsque l'individu a commis un péché. De la même manière, un individu qui avoue son propre crime ou celui des autres [ est considéré ] comme inacceptable parmi nous. Nous élevons nos enfants [ dans la croyance ] qu'il n'est pas masculin de se confesser, de pleurer ou d'admettre que la répression et l'oppression aient pu mettre à mal la détermination d'un homme et éventuellement sa virilité.

Nos journaux se concentrent uniquement sur les actes héroïques et les difficultés à surmonter. Ceci est très louable. Mais il existe de nombreux échecs personnels, des crises et des tourments, et nous devons donner la parole à ceux qui les ont connus. Cela nécessite un changement de la culture de presse ou de ce qui est appelé la culture de salle de rédaction.


Cela nécessite également que les journaux réalisent qu'un groupe spécifique ne représente pas exclusivement l'opinion de tous les Irakiens, de tous les Syriens ou de tous les Marocains. Il faut également que les journaux comprennent que chacun a sa propre opinion et que, si on lui en donne l'occasion, quelqu'un pourra peut-être mieux exprimer son opinion que les chroniqueurs réguliers, du fait de son expérience personnelle (…)

Pourquoi, par exemple, un soldat qui a affronté [ des terroristes ] n'écrirait-il pas à propos du terrorisme? Pourquoi ne pouvons-nous pas entendre l'opinion d'un commandant d'unité de patrouille urbaine d'une capitale arabe où il y a des affrontements avec des terroristes ou encore ses commentaires sur notre rôle [ i.e. en tant que journalistes ] (…) [ clairement ] est-ce que nous les aidons ou est-ce que nous leur rendons la tache plus difficile? Quelle est leur position sur cette question? Jusqu'à présent, nous n'avons entendu aucun exposé de leurs opinions par aucun d'entre eux, hormis une déclaration ici et là, rapportée par un journaliste inexpérimenté, dans un encadrée ».


«Le respect d'un responsable politique pour un journaliste ne pourra provenir que du respect que ce journaliste a pour lui-même»

«Il n'est pas dévalorisant pour un responsable politique d'écrire un long texte dans la rubrique des opinions d'un journal pour présenter ses orientations générales et celles de son ministère. Pourquoi le Secrétaire d'Etat américain Colin Powell écrit-il un article environ tous les trois mois dans le Washington Postet dans le New York Times? Pourquoi écrit-il un article aussi long qu'un mémoire entier pour Foreign Affairs? Powell et Rumsfeld écrivent [ dans la presse ] pour convaincre l'opinion de leur politique, et s'il s'avère que l'opinion est mécontente suite à un article, nous nous apercevons qu'ils en écrivent un autre (…)

Dans notre cas, le responsable politique [ arabe ] n'éprouve pas le besoin de justifier sa politique car il pense que le peuple le soutient indéfectiblement et qu'il n'y a pas besoin d'explications, ni d'obtenir son soutien.


Les personnalités arabes officielles de premier plan ne respectent pas la presse en tant que vecteur d'information. La tâche de [ diffuser l'information ] incombe en partie au journaliste et en partie au responsable politique. Le rôle imparti au journaliste conduit à ce qu'aucun journaliste ne soit respecté par un membre important du gouvernement. Le respect d'un responsable politique pour un journaliste ne pourra provenir que du respect que ce journaliste a pour sa propre profession (…) Le journaliste peut amener l'homme politique à le respecter s'il est bien informé à propos du sujet dont il parle et s'il ne se contente pas de placer le micro devant lui en le laissant dire ce que bon lui semble (…)


Mais même nos personnages officiels se comportent différemment [ de ceux en Occident ]. Au lieu de contredire l'auteur d'un article par [ l'écriture d'un autre ] article, il décroche son téléphone pour demander au directeur du journal de le faire taire.


Le [ problème ] central est que nous n'avons toujours pas de journalistes professionnels. La [ première ] preuve de ceci est que la couverture [ médiatique ] des [ évènements en ] Irak ne nous a apporté à ce jour que de nombreux slogans [ et la seconde preuve ] est que les hommes politiques arabes ne respectent pas la presse».


Memri.org

[1] Al-Sharq Al-Awsat (Londres), 5 juillet 2004.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Claudia (Claudia) le mercredi 04 août 2004 - 19h05:

Antisémitisme en France : « Ce n’est pas l’incendie mais les braises sont là »


Elle est française et ses parents, Juifs venus de Salonique dans les années 20, l’avaient fièrement appelée Françoise. Athée, elle a refusé que ses fils soient circoncis. De gauche, elle vomit Ariel Sharon mais la semaine dernière, à la fin d’un repas de famille, elle a soudain dit à ses enfants : « Nous devrions peut-être arrêter de critiquer Israël… Ce pourrait être notre seul refuge ». Ses fils l’ont regardée, stupéfaits : « Tu parles d’un refuge ! Et d’un refuge contre quoi ? ». Alors hésitante, mal à l’aise, elle leur a rétorqué : « Je n’aime pas ce climat. Je ne voudrais pas mourir en vous sachant en danger ».

Paranoïa ? Peut-être, sans doute, mais elle est alors partagée par beaucoup des 600 000 Juifs de France, jeunes et vieux, de gauche et de droite, religieux ou voltairiens, adversaires ou partisans de l’actuel gouvernement israélien. Ce n’est pas une panique, pas même une peur, mais le malaise est évident car les faits sont là.

Jusque dans les cours d’écoles, jusqu’à la communale, il y a une montée, en France, des actes antisémites, vraies violences ou simples insultes, et leurs auteurs, dans soixante-dix pour cent des cas, sont des jeunes issus de l’immigration maghrébine, d’une population très diverse mais qui représente, aujourd’hui, près de cinq millions de personnes.

Etablis, ces faits sont indiscutés. Ils sont même si bien perçus par le pays et connus des pouvoirs publics que lorsqu’une affabulatrice en mal d’attention a déclaré, début juillet, que des voyous d’origine nord-africaine s’en étaient pris à elle et à son bébé parce qui ils l’avaient crue juive, la France est devenue folle - d’angoisse et de honte.

Le ministre de l’Intérieur et le Président de la République se sont émus dans l’heure et, deux jours durant, l’affaire a fait les manchettes, occupé radios et télévisions, suscité une furie de débats et d’introspection collective car tout, dans ce mensonge, collait à la réalité.

Les gosses d’immigrés qui terrorisent un train de banlieue et s’y choisissent une victime pendant que tout le wagon regarde ailleurs, c’est courant. Le sac à main vidé sous la menace, c’est la logique de ce genre d’incidents. Les gamins rendus hystériques parce qu’ils découvrent une adresse des beaux quartiers et en déduisent qu’ils ont affaire à une juive, c’était plausible.

Quant à la suite, les croix gammées tracées sur le ventre de la mère, ses cheveux coupés, la poussette renversée, le bébé qui roule sur un quai, cela rappelait les rafles et les lois anti-juives du régime de Vichy, l’antisémitisme de la droite française d’avant-guerre qui haïssait les Juifs parce qu’elle les assimilait à la République qui les avait émancipés, à cette « gueuse » qui avait mis à bas la monarchie et séparé l’Eglise de l’Etat.

Marie-Léonie, c’est son nom, avait du génie. Dans le miroir qu’elle avait tendu aux Français, ils reconnaissaient à la fois leur présent et leur passé. Pire encore, ils les voyaient se mêler dans une fusion du vieil antisémitisme européen et de la nouvelle judéophobie arabo-musulmane, dans ce scénario catastrophe qui pourrait devenir français, le devient peut-être, qui menace en tout cas le seul pays d’Europe où coexistent tant de personne d’ascendance juive et musulmane.

Le Conseil représentatif des institutions juives de France, le CRIF, tient désormais la liste de tous les incidents antisémites qui lui sont signalés. 2002 : 516 violences, injures ou menaces. 2003 : 504. Premier semestre 2004, 370 en six mois seulement.

Comme le dit Nonna Mayer, spécialiste des enquêtes sur le racisme, les dates parlent d’elles-mêmes. Dans la précédente décennie, le pic (390 faits) avait été atteint en 1990, année marquée par un recul de la cause palestinienne et la constitution de la première coalition contre Saddam Hussein.

Dans cette décennie, celle des accords d’Oslo, le nombre de violences antijuives en France avoisine ensuite zéro et celui des menaces tombe en dessous de cent, sauf en 1994, quand le processus de paix connaît ses premiers ratés. Puis vient l’an 2000, la seconde Intifada et la rupture du dialogue israélo-palestinien. Le ministère de l’Intérieur comptabilise alors 743 menaces et violences antisémites avant d’en recenser 932, presque deux fois plus que le CRIF, en 2002, le plus dur moment du bras de fer Sharon-Arafat que beaucoup de familles d’origine maghrébine suivent sur les télévisions arabes.

La chronologie proche-orientale dessine la courbe des actes antisémites en France.

Certains des enfants de l’immigration arabe s’identifient aux Palestiniens et croient s’en solidariser en s’attaquant aux Juifs de Paris, Marseille et Lyon mais, ce constat fait, commencent les querelles d’interprétation.

Faut-il parler d’« antisémitisme », au risque de confondre la situation actuelle avec celle des années trente ? « Non », répond catégoriquement Leïla Shahid, représentante de l’Autorité palestinienne à Paris et fin connaisseur des mondes arabe et juif en France. « Il est vrai, dit-elle, qu’une haine antijuive se développe dans les ghettos de l’immigration mais non seulement elle n’a rien à voir avec le vieil antisémitisme européen, ajoute-t-elle aussitôt, mais ce qui la fonde est beaucoup moins la sympathie pour les Palestiniens qu’une désespérance sociale et le sentiment que les Juifs, eux, ne sont pas victimes des préjugés frappant les Arabes ».

Ce n’est pas un secret. En France, un Arabe a du mal à se faire embaucher, louer un studio ou entrer dans une boite de nuit, pas un Juif. « En France, dit Nonna Mayer, tous les racismes reculent, c’est la bonne nouvelle, mais la mauvaise est que les Arabes et, dans une moindre mesure, les Noirs, restent beaucoup plus rejetés que les Juifs ». Les « rebeux » (les Arabes en verlan, la langue inversée que les banlieues ont mis à la mode) le ressentent d’autant plus vivement que ceux des Juifs français avec lesquels ils sont en contact, ceux qui vivent dans les mêmes cités qu’eux, viennent, comme eux d’Afrique Nord, que leurs familles sont arrivées en même temps que les leurs, au moment de la décolonisation, qu’ils aiment les mêmes musiques, mangent la même cuisine et sont tous plus méditerranéens, culturellement et physiquement, que le reste des « céfrans », les Français en verlan.

D’abord, il n’y eut pas de problèmes, une fraternité au contraire, puis l’écart s’est creusé car les Arabes avaient été l’ennemi de la France pendant la guerre d’Algérie, pas les Juifs, et que dans les familles arabes, pas dans les juives, les mères étaient incapables de suivre les devoirs car elles ne maîtrisaient pas le français. Les uns ont fait de bonnes études, les autres moins ou pas du tout. Les destins ont divergé. Le chômage ne cesse de progresser dans les ghettos. Il y frise désormais les 40% et quand les attentats du 11 septembre ont mis le monde arabo-musulman en accusation, le besoin de rejeter cette suspicion a été tel que les délires sur le complot « judéo-croisé » et les employés juifs des Twin towers qu’on aurait prévenus de ne pas aller travailler ce matin là, ont fait des ravages dans l’immigration maghrébine.

Au départ, il y eut cette fraternité brisée, cette « jalousie drapée de Palestine », dont parle Leïla Shahid mais, à l’arrivée, quel autre mot employer que celui d’antisémitisme ? Le problème est que c’est un mot-valise, trop chargé d’Histoire. Il dispense, par là, d’analyser le présent mais même des sociologues aussi précis et soucieux d’insister sur les racines socio-économiques du phénomène que Michel Wieworka et Didier Lapeyronnie n’hésitent pas à parler, l’un, d’une «effrayante libération de la parole antisémite », l’autre d’un « antisémitisme inscrit dans le vocabulaire quotidien ».

« Juif » se dit « feuj » en verlan et, pour les gosses des ghettos, tout ce qui est mauvais, antipathique ou ne marche pas, un film comme un camarade de classe ou un stylo, est « feuj ».

Petite-fille d’un réfugié allemand, Florence est très engagée dans les organisations communautaires juives. La France est son pays, pas Israël. Elle n’a pas aimé qu’Ariel Sharon la décrive, il y a trois semaines, comme une terre d’« antisémitisme déchaîné ». Elle ne lui pardonne surtout pas d’en avoir collectivement accusé les « près de 10% de la population qui sont musulmans ». Non seulement elle en a été aussi choquée que la quasi-totalité des Juifs de France mais elle parle des immigrés arabes comme d’une « population saccagée », « victime de discriminations » et dont elle comprend « le ressentiment ».

« Je connais, dit-elle, toutes leurs difficultés mais pourquoi est-ce à nous, les Juifs, d’en payer le prix, de payer pour le colonialisme, le rejet de l’immigration et les échecs de l’intégration ? ». Cela non plus, elle ne l’accepte pas car « quelque chose s’enracine au quotidien, poursuit-elle, beaucoup de Juifs en ont peur, les plus défavorisés surtout, et l’on mettra du temps à réparer les dégâts, quoi que dise et fasse la République ».

C’est vrai. Le cercle est vicieux. En ces temps d’austérité budgétaire, la vraie réponse à cette crise, ce « Plan Marshall pour les ghettos » que les sociologues réclament à cor et à cris serait difficilement vendable aux électeurs. Restent les mots mais plus les pouvoirs publics dénoncent l’antisémitisme, plus l’immigration arabe se demande pourquoi la République n’a pas autant de sollicitude pour elle et, plus monte cette interrogation dans les ghettos, plus leur antisémitisme se renforce, moins les Juifs de France se sentent sûrs de leur avenir, plus raisonnent à leurs oreilles les mises en garde d’Ariel Sharon et plus tous payent, à la fois, pour Israël et la France.

Ce n’est pas l’incendie mais les braises sont là. Le ministère de l’Intérieur ne cache pas son inquiétude. « Nous cherchons, y dit-on, un langage ».

Bernard Guetta
La Repubblica (ROME)
1er août 2004

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Victoria (Victoria) le mercredi 04 août 2004 - 17h02:

MONOPRIX BOYCOTE ISRAEL

Ayant remarqué que depuis environ 2 mois, mon monoprix n'offrait plus ni de jus d'orange ni de pamplemousse de Jaffa (que j'achetais régulièrement), j'ai eu l'occasion aujourd'hui d'interroger le chef de rayon, ce qui a donné lieu à l'échange suivant :
- Excusez-moi, pouvez-vous me dire pourquoi je ne trouve plus le jus d'orange que j'achète habituellement ?
-Oui lequel ?
-Le jus d'orange de Jaffa
-Ah ! parce qu'il ne se vendait pas (air très très faux cul du monsieur, qui prononce sa phrase en avalant presque ses mots)
-Ouais c'est çà ! c'est çà !il ne se vendait pas ! Eh ben moi je ne foutrai plus les pieds chez vous, et ma famille non plus! j'irai chez xx(nom d'un supermarché un peu plus loin), chez qui ce jus d'orange a l'air de se vendre très bien
-Moi je vous dis ce qu'on m'a dit de dire (ce sont à peu près ses mots, ce qui prouve qu'il a très bien compris ce que je voulais dire !)
-Eh bien vous à votre tour vous transmettrez ma réponse à ceux qui vous ont dit de dire çà !


J'aimerais bien savoir ce qu'il en est dans d'autres monoprix, si c'est une consigne locale ou une consigne de la maison mère. Je pense qu'il est très important de continuer notre lutte au quotidien...

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Lalla (Lalla) le mercredi 04 août 2004 - 16h54:

shame on me,j'ai pas compris!
ne m'en voulez pas...

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Meyer (Meyer) le mercredi 04 août 2004 - 16h05:

Claude Lanzmann
Claude Lanzmann.jpg

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Meyer (Meyer) le mercredi 04 août 2004 - 15h55:

Haaretz du 4 août 2004

Bringing `Shoah' to an anti-Semitic hinterland

The maker of the most famous Holocaust film talks to Haaretz about fighting anti-Semitism.

By Tidhar Wald

"One shouldn't say things like that," says film director Claude Lanzmann, nodding toward the July issue of Liberation lying on his desk. The newspaper featured Prime Minister Ariel Sharon's appeal to French Jews to immigrate to Israel because of "wild anti-Semitism" in France. "I think that Sharon's remarks are inappropriate. They can only further increase tension. Besides, the Jews won't leave France - I mean, they will if anti-Semites start killing them - but in any case, I really don't think that this was the right time to say it."

Like most Jewish intellectuals in France since the outbreak of the intifada four years ago, Claude Lanzmann, 79, is willing to add his name to any petition, article or demonstration against anti-Semitic acts in France. After all, he devoted his life and his most famous cinematic work, the film "Shoah," to trying to ensure what happened will never again happen. However, recent years have taught him that the struggle is far from over.

His preoccupation with the fight against anti-Semitism is evident from the thousands of books in his office that deal with the Holocaust, anti-Semitism, Judaism, racism and xenophobia. He has an official stamp of approval in the dozens of honorary degrees, medals and prizes he has been awarded all over the world.

Alongside the personal photographs with his grandchildren, wife and close friends Simone Signoret and Jean Paul Sartre are photographs of handshakes and ceremonies with heads of state and leaders from all over the world.

The rise of anti-Semitism in France in recent years spurred Lanzmann to distribute his film to anyone willing to see it. Three years ago, the French Ministry of Education sponsored a DVD release of the film with select excepts from "Shoah," in addition to lesson plans and an analysis of the film.

However, Lanzmann discovered that most of the copies were not used and many of those sent to schools were never shown to students. Lanzmann personally appealed to the ministers of education served since the release of the disk, but did not make do with that and decided to initiate guided screenings of the film himself.

In the past three years, he has shown excerpts of the film to different groups, from high school students in Paris' wealthier neighborhoods to inmates of prisons. "The encounter with the prisoners was supposed to last two hours," he recalls, "but ultimately it took the whole day. They were riveted and did not want to leave the room even to have lunch."

He has encountered moving responses in schools too. "The students responded with total shock," he relates. "Some of them burst into tears, and in one high school, a girl fainted. It cannot be compared to learning from books. To see `Shoah,' is a formative experience."

Since most of the anti-Semitic incidents in France are associated with people of North African extraction who live in the poorest neighborhoods of Paris and its suburbs, Lanzmann decided to visit the St. Dennis area too - the one with the highest percentage of immigrants in Paris suburbs and one which suffers a high incidence of violent crime and anti-Semitic attacks.

Paralyzing silence

The film was shown in a high school where most of whose students are the children of poor immigrants that live in tiny apartments in huge, imposing concrete towers. "After each anti-Semitic incident," says Lanzmann, "the government responds with a conditioned reflex - an emergency meeting of all the ministers for a discussion on the question of how to fight anti-Semitism. And what happens afterward?"

He sighs and continues. "In that high school, all the students are children of immigrants of North African or Arab extraction. But the real problem is not the students, but the teachers. They have to be trained to educate against anti-Semitism, and instructed on how to teach a film like "Shoah," what to focus on and how to trigger a debate."

At the beginning of the encounter, he relates, he gave the students the context of the scene that they were about to see, which takes place about 4.5 hours into the film. "I explained to them that `Shoah' is not a movie about survival or the survivors," he says, "but about death and the dead. About exterminating people with gas. I explained the basic concepts such as the difference between a `concentration camp' and an `extermination camp.'"

The screening of the film in the high school was widely covered by the large newspapers. "There was a paralyzing silence there," recalls Lanzmann, "they were shocked and asked intelligent questions."

"I waited to hear the questions that one often hears today in the public discourse, such as, `but now the victims have become the bullies,' `you are doing the same thing,' `You are the new Nazis' - but it didn't happen. After viewing `Shoah,' they don't dare ask questions like that. The film represses questions of that type."

Lanzmann plans to continue his round of screenings in France as soon as schools start again in the fall, and especially to reach the most difficult areas, such as the one he visited. "I think that it is vital to educate against anti-Semitism," he says. "Personally, I do not feel that my life is in danger in France. I was born here and have lived here all my life. But the problem runs deeper. Today, unlike the past, people have received a renewed legitimacy for anti-Semitism: One can and may be an anti-Semite."

Lanzmann noted that Jean Paul Sartre once said, "anti-Semitism is not an opinion; it is a crime" - and was right. "Today, however, anti-Semitism is an opinion. Just as there are people who don't like meat or a certain fabric, there are people that don't like Jews."

Having devoted your life to the war on anti-Semitism, how do you feel in the face of this new wave of anti-Semitism?

"I am very sad about it. Fifteen years ago, when Jewish graves were desecrated, millions of people went out into the streets with President Francois Mitterrand at their head. Today people are immunized against anti-Semitic acts, which have become a matter of routine. The latest story, of the young woman that fabricated the story of the anti-Semitic attack on her, did not help matters, nor did Sharon's declarations."

After so many years, aren't you tired of the struggle?

"I think that it is something that needs to be done, and therefore, no I am not tired. As far as I am concerned, there is something very vital in `Shoah.'"

http://www.haaretz.com/hasen/spages/459853.html

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mailroom (Mailroom) le mercredi 04 août 2004 - 02h05:

Dear Friend,

A thoughtful friend of yours suggested I send you this note today. I hope you don't mind and I also hope you can help.

On April 26, the World Jewish Congress launched an historic campaign to collect 1,000,000 signatures for an important petition (http://www.worldjewishcongress.org/petition/) urging the UN to pass a standalone resolution condemning anti-Semitsm.

This resolution will be presented to the UN General Assembly in September, and on that day World Jewry must speak with one voice on this issue. With news coming every day of violent anti-Semitic attacks in Europe and around the globe, it is critical that we act now to stop the rising tide of anti-Semitism.

So please, read the resolution (http://www.worldjewishcongress.org/petition/resolution1.cfm), sign the petition and urge your family and friends to do the same. "All Jews are responsible for one another" and it is only with the steadfast support and dedication of people like you that we can ensure this resolution passes.

Anti-Semitism is a problem for all of us, and today you have a chance to help put an end to it. So please, take a moment, sign the petition and spread the word, so that we can show the world that Jews stand united against anti-Semitism.

Sincerely

Edgar M. Bronfman

PS: You can read more about the rising anti-Semitism and many other issues important to Jews around the world by visiting our website at http://www.worldjewishcongress.org/

PPS: When you visit the Web-site (http://www.worldjewishcongress.org/) and sign the UN Petition (http://www.worldjewishcongress.org/petition/), we'll also ask that you tell-a-friend about this critically important campaign at http://www.worldjewishcongress.org/taf/. It's simple, all you need do is provide us with their e-mail addresses and we'll send them this appeal. After you've signed the online petition, please consider making a donation (https://www.worldjewishcongress.org/donate/) of any amount to the World Jewish Congress. Your financial support of the WJC is what makes extraordinary campaigns like this one possible!

Thanks Again.
Edgar

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Meyer (Meyer) le mercredi 04 août 2004 - 01h09:

Couscous à la conquête du monde
LE MONDE | 03.08.04 | 14h19


Originellement cuisinée par les Berbères du Maghreb, la précieuse graine est arrivée à Paris avec les pieds-noirs. Aujourd'hui, elle séduit Pékin.
Quand la Chine s'éveillera, elle mangera du couscous : tel est le rêve d'Adel Ben Rachid Rakrouki. Dans son restaurant, Le Petit Gourmand, installé dans le quartier des ambassades de Pékin, ce Tunisien affable et débrouillard, non content de faire les beaux jours des expatriés français et arabes, commence à initier les "golden boys" chinois aux délices du couscous royal. Poulet, agneau, merguez. "D'abord, ils admirent, ils dégustent des yeux, ils prennent leur temps, et puis ils commencent à manger et tous sont conquis", s'enflamme Adel, bien décidé à convertir de plus en plus de Pékinois au "riz arabe"

Retour à la case départ ? Selon certains, le couscous serait en effet originaire d'Asie. Pour d'autres il serait né au Soudan après le septième siècle. La majorité des historiens de l'alimentation situent toutefois cette naissance en Afrique du Nord. Des fouilles archéologiques n'y ont-elles pas révélé la présence d'ustensiles de cuisine, datant du IXe siècle et ressemblant fortement aux couscoussiers ?

Foin des querelles d'experts, c'est de passion qu'il s'agit ! Comme l'écrivent si bien Hadjira Mouhoub et Claudine Rabaa (Les Aventures du couscous, Ed. Sindbad, Actes Sud) : "Au commencement était la steppe et sur ces hautes terres qui furent fécondes s'est façonnée l'âme du Maghreb. (...) Elle nous parle du blé dur, brisé sous la meule en semoule coriace, et célèbre le couscous, nourriture entre les nourritures, portée par les gestes immuables, incantation ou ballet devant les plats où les mains, patientes et agiles à la fois, transforment le brut et le sec, en flocons légers comme le rêve". Le Maghreb, initialement peuplée par les Berbères, est conquis au XIe siècle par les Arabes qui l'islamisent et y découvrent la semoule, qu'ils nomment keskes, (de l'arabe koskossou : la poudre). Une légende voudrait que le nom vienne du bruit, Kousss-Kousss que ferait le pilon en broyant le blé.

"Semoule beurrée arrosée d'un bouillon de viandes de mouton, fraîche ou séchée avec quelques légumes, carottes, navets, carde, peut-être de la verdure, pas d'épices, sinon du sel, et servie avec du lait caillé ou du lait" : voilà le couscous originel décrit par Hadjira et Claudine. Il va se conjuguer de mille et une manières, prendre mille et une couleurs, s'imprégner de mille et un parfums, au fur et à mesure de son expansion territoriale.

Couvert de légumes dans les plaines côtières, il reste plus austère dans le sud. Rouge en Tunisie, où on le mange avec le poisson, comme le couscous d'automne à la raie, il a au Maroc le goût de toutes les épices du monde : poivre, cubèbe, galanga, noix muscade, cannelle, curcuma, cardamome, gingembre, feuilles de laurier, clou de girofle, nielle, cumin, carvi, coriandre, anis, fenouil thym origan, piment de Cayenne. Les Kabyles le mangent avec des petits haricots, les Andalous avec de la cannelle. On l'a vu aussi sur les riches tables du Portugal, sous les tentes des Libyens. En Mauritanie, le couscous de mil se déguste avec des lanières de viande séchée. Pauvre chez les pauvres, il sera riche chez les riches.

Au début du XXe siècle, le couscous est pratiquement inconnu en France, sinon dans quelques gargottes fréquentées par des ouvriers nord-africains. Les amateurs de grand large fréquentent, eux, des restaurants classés dans la rubrique "cuisine exotique" des guides touristiques. Durant l'Occupation, les autorités françaises font imprimer des tickets de rationnement spéciaux, marqués d'un croissant, pour les "indigènes" voulant se procurer de la graine de couscous.

La guerre se termine, l'économie française a besoin de bras. Venus d'Algérie, alors département français, des milliers de travailleurs arrivent en France. Mohand Kaci fait partie de cette armée de pauvres. En 1950, un seul billet en poche - pas d'argent pour le retour - il quitte sa Kabylie natale, les cultures en terrasse, la misère, pour tenter de gagner son pain en France. Il connaît les stations de métro, "le seul endroit où on pouvait dormir sans dire merci", ainsi que le raconte son fils, Serge, et débute comme laveur de train à Châtillon-Montrouge. En 1953, Mohand et un de ses amis achètent un café dans le 13e arrondissement. Le bistrot, où l'on fait à manger, midi et soir, pour les habitués, est alors le seul endroit où se rencontrent les immigrés après l'usine. "Le village sans les femmes", dit-on à l'époque. Le patron joue le rôle de chef de village. Parce qu'il a le téléphone, il reçoit les nouvelles du bled et les transmet aux uns et aux autres. "Va dire à Ali qu'il a un enfant et que c'est un garçon".

C'est lui, aussi, qui fait le couscous, devenu le plat principal, voire unique. Un couscous roboratif, qui rassasie ces hommes durs à la peine. Le samedi, on met la musique, on parle du pays, on danse. Parfois, mais bien peu souvent, on invite le "Français", camarade d'usine.

En 1956, débarquent aussi des juifs venant de Tunisie. Parmi eux, Andrée Zana-Murat. Elle raconte : " Comme d'habitude nous avons fait profil bas pour nous intégrer. Mes parents avaient pris une petite épicerie. Ma mère a bien entendu continué à faire le couscous. Les clients étaient attirés par les bonnes odeurs qui sortaient de la cuisine. Ils demandaient ce que c'était et maman, pour leur faire plaisir, leur en offrait". Et Andrée, qui écrit maintenant des livres de cuisine, d'évoquer le couscous au poisson "si léger, avec le poisson cuit à la dernière minute" ou encore le couscous du shabbat, "avec la menthe et toutes ces herbes qui lui donnent une légère couleur verte".

L'arrivée, à l'été 1962, de plusieurs centaines de milliers de rapatriés d'Algérie marque le vrai début de l'implantation du couscous en "métropole". Les pieds- noirs commencent à ouvrir des restaurants. Mimi de Guyotville, Chez Ficelle, Chichois : les enseignes, à elles seules, apportent un parfum nouveau. Le plus célèbre reste Charly de Bab El Oued. Une figure, Charly. Cent kilos, une faconde inimitable. Les photographes l'ont immortalisé, en janvier 1960, en train de préparer les repas pour les insurgés des barricades d'Alger. Charly recrée l'ambiance de la ville blanche. Au comptoir, les habitués peuvent, avec l'anisette, manger des brochettes et des merguez, dont la recette "ancestrale" a été transmise à Charly par Bonniche, le boucher de Bab El Oued. Le menu précise que le bol de Loubia (des haricots) est "offert aux Algérois et parfois aux Oranais et aux Tunisiens". La réputation de Charly va vite dépasser la communauté pied-noir. Les Français-de-France, séduits par l'ambiance et la qualité de la nourriture, commencent à affluer.

La "couscousmania" s'empare de la France. Le mouvement va être amplifié par l'arrivée de plus en plus massive de travailleurs originaires d'Algérie mais aussi du Maroc et de Tunisie. D'autant, qu'à partir de 1975, les dispositions sur le regroupement familial vont leur permettre de faire venir leurs familles. Les gargotes deviennent de "vrais" (petits) restaurants, avec pignon sur rue, et accueillent désormais une clientèle cosmopolite, où se mélangent allégrement l'étudiant fauché, le travailleur immigré ou le cadre en goguette.

Mohand Kaci suit le mouvement. En 1970, Avec Solange, son épouse normande, il crée un nouveau restaurant Le Progrès oriental. dans le 13earrondissement. Une grande partie de sa clientèle est européenne. Le couscous est plus sophistiqué. Finis les gros morceaux de légumes mis dans le bouillon. La graine aussi est mieux travaillée. Serge, le fils né en 1963, commence à aider ses parents.

Progressivement, le couscous va concurrencer les plats traditionnels. Les restaurants le proposent comme plat du jour. On le voit aussi arriver dans les cantines, plébiscité par les enfants des écoles. Il est parfois un peu sommaire. "La première fois que la cantine de l'école nous a servi un couscous, j'étais morte de rire", se souvient Andrée Zana-Murat. La chanson s'y met. "Fais-moi du couscous, chérie", rythme Bob Azzam.

Aujourd'hui, selon un sondage, publié dans le numéro de juin d'Elle à table, le couscous arrive en quatrième position sur la liste des plats préférés des Français, tout près des moules marinières, de la blanquette de veau, et du pot au feu mais loin devant la choucroute, le steak frites ou la ratatouille. Les Français consommeraient environ 75 000 tonnes de couscous par an.

Pourquoi le couscous s'est-il aussi bien implanté en France ? Claude Driguès, qui a pris la succession de son oncle Charly et préside maintenant aux destinées de deux restaurants Chez Charly et le Sud, boulevard Gouvion-Saint-Cyr, dans le 17e arrondissement de Paris, ne cherche pas longtemps la réponse. "Pourquoi ? Mais parce que c'est bon !". Il ajoute : " c'est aussi un plat festif, qui a fière allure. Et c'est enfin un plat complet, avec ses trois composantes immuables : semoule, légumes et viande"

Mais pour tous, le meilleur, voire "le seul" couscous, est d'abord celui de sa grand-mère, voire de sa mère. Un plat de femme, en tout cas. " Les hommes, on les a chassés !",plaisante aujourd'hui Khadiga, qui, avec sa sœur Faridah, dirige la cuisine du Tobsil, un des meilleurs restaurants de Marrakech. Il faut entendre cette petite femme, aussi large que haute, parler, un sourire dans les yeux, de sa manière de préparer la graine du couscous et des secrets qu'elle ne transmettra qu'à ses enfants !

L'industrie a vite compris l'intérêt qu'elle pourrait tirer de cet engouement. Là encore, les pieds noirs ont donné le la. Fondée en 1853 à Blida (Algérie), la maison Ricci imagine la première de sécher par une ventilation artificielle une graine toujours roulée et tamisée à la main. Créée en 1907 par Jean-Baptiste et Anaïs Ferrero, la maison du même nom met au point, en 1953, la première rouleuse mécanique de la graine. En 1973, les deux entreprises, rejointes par une autre maison d'Algérie, Cauchy, fusionnent et donnent naissance à Ferico. Le groupe produit aujourd'hui dix tonnes de couscous à l'heure, et exporte dans plus de 45 pays. Récemment, les dirigeants de Ferico, pour la première fois depuis 1962, se sont rendus en Algérie où ils espèrent bien exporter un jour. Voilà même que, pour être au goût du jour, l'entreprise a mis sur le marché un couscous au "blé complet biologique".

Revers de la médaille : près de trente mille boites de couscous en conserve, avec bouillon et viande séparés, sont aussi vendues chaque année dans l'Hexagone. Les amateurs, sans parler des puristes, peuvent être horrifiés par ces succédanés, comme ils le sont par les taboulés tout préparés, acides et chiffonneux.

Oublions le sacrilège. Mieux vaut s'attarder dans certains endroits où le couscous a pris ses lettres de noblesse. Chez Alain Passard, par exemple, qui, dans son trois étoiles de la rue de Varenne (Paris), l'Arpège, ose une "Jardinière de légumes, fine semoule à l'huile d'Argan" après avoir inventé une "harissa et jeunes carottes en léger couscous". Du grand art qui faisait écrire à Jean-Pierre Quélin, critique gastronomique au Monde : "Pourquoi tutoyer le diable quand on peut si commodément fréquenter les anges ?". Raymond Haddad, le patron de La Boule rouge, située dans le 9e arrondissement de Paris, pratique, lui, un œcuménisme réconfortant. "Ici, il y a des métropolitains, des nord-Africains et des Israéliens". Enrico Macias en a fait sa cantine. On raconte que le chanteur se fâcha tout rouge le jour où Raymond embaucha un chef français servant des plats du terroir. "Raymond, donne moi de la cuisine normale, s'il te plaît !".

L'éternité, maintenant. Quand Mohand Kaci s'est éteint en 2002, son fils Serge avait déjà pris le relais. Ouvert en 1990, L'Oriental, son restaurant de la rue des Martyrs, dans le 18e, offre un couscous classique. Loin des trop grandes sophistications, il est, selon les habitués, un des meilleurs de la capitale. "Après celui de ma grand mère", aimerait ajouter l'auteur de ces lignes.

José-Alain Fralon Dessin de Lionel Koechlin

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 04.08.04

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Meyer (Meyer) le mercredi 04 août 2004 - 00h28:

Un article sur les relations entre la France et Israel dans Haaretz en anglais

French lessons
By Avirama Golan

http://www.haaretz.com/hasen/spages/459336.html