Par A_Soued (A_Soued) le lundi 25 octobre 2004 - 08h00: |
L'ACCORD DE COOPERATION : UN CHEQUE EN BLANC POUR LA DICTATURE SYRIENNE
Par Claude Moniquet- esisc@esisc.org - le 20.10.04
claude.moniquet@esisc.org
Ce mardi 19 octobre, l'Union Européenne et la Syrie ont signé, à Bruxelles, un vaste accord de coopération économique et politique. Du côté européen, les plus optimistes voient dans ce traité une possibilité de faire évoluer le régime syrien vers plus de transparence et d'ouverture. D'autres, dont nous sommes, estiment plutôt que cet accord est un véritable chèque en blanc signé au régime du président Assad qui représente actuellement (avec l'Iran) l'une des dictatures les plus brutales et les plus dangereuses de la région.
1) LES CINQ FAUTES MAJEURES DE LA SYRIE
La Syrie refuse toute évolution démocratique et bafoue les droits de l'homme. Pour s'en tenir à l'actualité récente :
- Le 10 octobre 2004, l'activiste Kurde Mas'oud Hamid était condamné à 5 ans de prison pour appartenance à « une organisation secrète »
- Le 30 septembre et le 1er octobre 2004, la police arrêtait Nabil FAYAD et Jihad NASRA, qui, le 13 septembre avaient fondé le site www.liberalsyria.com, un forum indépendant
- Le 16 septembre 2004, Hanan Bakr Deeko, qui assistait au mariage de son neveu, était enlevé par des hommes du renseignement militaire, dans la villed'ALEP et emmené vers une destination inconnue. Six jours plus tard, son cadavre, portant de nombreuses traces de coups et de torture était rendu à sa famille. M. Deeko était un activiste kurde ;
- Dans la première quinzaine d'août 2004, 25 personnes ont été arrêtées pour des raisons non spécifiées dans la ville de HAMA
- Le 25 juillet, un tribunal condamnait Haytham Qutaysh, son frère Muhammad et Yahya al-Aws à 4 ans de prison pour le premier, et à trois ans de prison pour les deux autres. Leur crime : avoir répandu «de fausses informations» obtenues sur des sites internet censurés en Syrie
- Le 27 juin 2004, 7 activistes kurdes étaient condamnés à des peines de prison pour « séparatisme »
- Lors des manifestations indépendantistes kurdes réprimées par l'armée, en mars 2004, entre 25 (sources officielles) et 100 (opposition) personnes ont été tuées, des centaines d'autres blessées et 6 000 arrêtées. Six mois plus tard, entre 500 et 600 personnes seraient toujours détenues sans jugement
- En janvier 2004, un détenu identifié comme étant Firas Mahmud Abdullah est mort sous la torture à la prison de LATAQUIE.
La Syrie continue à occuper le Liban :
- Le 1er octobre dernier, Kofi ANNAN, Secrétaire Général des Nations Unies affirmait que 14 000 soldats syriens demeuraient au Liban en dépit d'un simulacre de retrait ;
- Le deux septembre dernier, le Conseil de Sécurité de l'ONU adoptait la résolution 1559, co-parrainée par Washington et Paris, appelant au respect de la souveraineté du Liban par le retrait de toutes les troupes étrangères de son sol. L'armée syrienne est seule concernée par ce texte
La Syrie continue à abriter des organisations terroristes
- Le HAMAS et le DJIHAD ISLAMIQUE DE PALESTINE disposent de bureaux et de
nombreuses facilités à Damas et dans d'autres villes syriennes
- Plusieurs terroristes mêlés à de récents complots islamistes en Jordanie auraient transité par la Syrie
La Syrie constitue une menace régionale pour d'autres pays arabes
- Outre le fait qu'elle continue illégalement à occuper le LIBAN, la SYRIE déstabilise l'IRAK en permettant que s'y infiltrent, depuis son territoire, des « volontaires arabes » et autres terroristes, parfois entraînés par ses propres services de renseignement avec la complicité du Hezbollah libanais
La Syrie n'a jamais reconnu sa responsabilité dans les actions terroristes des années 70 et 80
- La LYBIE n'a pu réintégrer la communauté internationale qu'après avoir admis sa responsabilité dans certains attentats et accepté d'indemniser les victimes. La SYRIE, qui fut elle aussi l'un des sponsors majeurs du terrorisme international entre 1970 et 1990, n'a jamais fait aucun geste dans ce sens
2) AU PLAN POLITIQUE, UN PAYS TOTALEMENT FIGE
A la mort de Hafez al-Assad, certains ont pu penser que le régime allait évoluer. Bachar al-Assad avait suivit des études de médecine et d'ophtalmologie en Grande-Bretagne et passait pour un homme moderne et compétent. Les dernières années de pouvoir de Hafez al-Assad avaient, d'ailleurs, été marquées par quelques timides réformes économiques qui avaient permis l'émergence d'une microscopique classe moyenne de commerçants et de petits entrepreneurs.
Dans un régime marqué par le socialisme et l'économie étatique, il pouvait s'agir d'une petite révolution. Celle-ci ne s'est, toutefois, jamais transposée dans le domaine politique, celui-ci demeurant totalement verrouillé. Et l'arrivée au pouvoir de Bachar al-Assad, malgré les discours dans lesquels il insistait sur l'importance de l'économie, n'y a rien changé. Certes, en novembre 2000, plusieurs centaines de prisonniers
politiques avaient été libérés suite à une mesure d'amnistie. On a vu aussi apparaître des Forums de discussion au sein desquels des intellectuels de diverses tendances pouvaient échanger leurs vues. Mais leurs réunions ont rapidement été soumises à autorisation, on leur a ensuite imposé de n'aborder aucun débat politique et ils sont aujourd'hui purement et simplement interdits.
Enfin, à l'été 2001, plusieurs vagues d'arrestations ont frappé les milieux« dissidents ». De nombreux hommes d'affaires influents qui avaient osés ouligner que le marché a besoin de la liberté pour s'épanouir pleinement, et des intellectuels ont été arrêtés. Parmi eux, les «parlementaires indépendants» Maamoun al-Homsi et Riad Seif. Jugés avec d'autres par la Makhamat Amn al-Dawla al-Aliya (Cour Suprême de la Sûreté de l'Etat) ou par des tribunaux pénaux, ils ont été condamnés respectivement à 5 ans et à 4ans de prison pour avoir réclamé une plus grande ouverture politique. Les
seuls «changements» réels auxquels on semble avoir assisté, à Damas, depuis juin 2000, sont des rééquilibrages entre les familles, tribus ou clans alaouites au pouvoir.
Et pourtant, c'est ce pays qui a été accepté par l'Union Européenne comme partie prenante de ce que Monsieur Chris PATTEN, Commissaire Européen aux Relations extérieures a appelé « un partenariat géostratégique » prévoyant un dialogue politique régulier.
Nous craignons que loin d'y voir un encouragement à choisir la voie de la réforme et de l'ouverture, le régime syrien ne comprenne cette décision un chèque en blanc l'autorisant à continuer ses activités de déstabilisation, ses violations des droits de l'homme et à utiliser le terrorisme comme un instrument politique. Il nous semble que des sanctions - comme celles prises aux Etats-Unis cette année avec le Syrian Accountability Act, auraient été plus efficaces. Si l'Europe avait rejoint Washington et totalement isolé Damas, le régime n'aurait eu d'autre choix, à terme, que de céder. De même les sanctions ouvraient d'intéressantes possibilité de diplomatie secrète ou
à tout le moins discrète, comparables à celles qui ont été utilisées par Londres et Washington pour faire céder Tripoli.
Mais l'U.E. a choisi de se priver de cette possibilité et de donner une véritable prime à la dictature et au terrorisme.
Par Mena (Mena) le lundi 25 octobre 2004 - 07h58: |
L'affaire A-Dura : Conclusion dramatique (info # 012510/4) [scoop]
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency
Rappel des faits
Suite à une recherche de trois ans, en plus de 150 enquêtes, interviews et analyses consacrées au reportage de FR2 du 30 septembre 2000 au carrefour de Netzarim, dans la bande de Gaza, la Ména a publié une longue série d'articles mettant en évidence les éléments suivants :
- Le reportage d'information réalisé par Talal Abou-Rahma et Charles Enderlin, affirmant l'assassinat d'un enfant palestinien par des militaires israéliens et diffusé gratuitement par la chaîne du service public français dans le monde entier est une grossière mise en scène participant à un effort de démonisation d'Israël et de son armée. Les soldats accusés par le commentaire du correspondant permanent de FR2 à Jérusalem n'ont non seulement pas tiré le moindre projectile en direction de l'adulte Jamal A-Dura et de l'enfant qui l'accompagnait, encore ignoraient-ils jusqu'à leur présence sur les lieux.
L'authenticité supposée du reportage et défendue jusqu'à maintenant par la direction de la chaîne reposait sur le témoignage unique de son reporter Talal Abou-Rahma et principalement, sur la déclaration écrite déposée et ratifiée par ce dernier, le 3 octobre 2000, devant l'avocat du Centre Palestinien pour les Droits de l'Homme (PCHR), Maître Raji Sourani à Gaza. Dans cette déclaration, publiée en entier, croquis des événements à l'appui, sur le site du Centre, Abou-Rahma [accéder à la déclaration] déclare notamment :
- (Traduit de l'anglais) "Je, soussigné, Talal Hassan Abou Rahma, résident de la bande de Gaza et détenteur de la Carte d'Identité no. 959852849, livre ma déclaration sous serment et après avoir reçu les avertissements légaux d'usage et l'assurance du choix de mes propos par Maître Raji Sourani, au sujet du meurtre de Mohammed Jamal al-Durrah et des blessures infligées à son père Jamal al-Durrah, les deux pris sous le feu des Forces Israéliennes d'Occupation (…)
Ensuite j'ai braqué ma caméra sur l'enfant Mohammed Jamal al-Durrah qui avait été atteint à sa jambe droite. Son père tentait de calmer, de protéger et de couvrir son fils à l'aide de ses mains et de son corps. Parfois, le père Jamal levait ses mains pour demander de l'aide. Des autres détails de l'incident sont tels qu'ils apparaissent sur le film. J'ai passé environ 27 minutes à filmer l'incident qui a duré 45 minutes. (…)"
La Metula News Agency, confirmant en ceci les conclusions de la commission d'enquête nommée par le commandant du front sud de l'armée israélienne, sous la conduite du physicien Nahum Shahaf, a de tout temps affirmé que la déclaration d'Abou-Rahma était constitutive d'un faux témoignage et que ces 27 minutes de film de l'incident, à savoir le documents filmé montrant des militaires israéliens tirant en direction de Jamal A-Dura et aboutissant au décès de l'"enfant" n'existaient pas.
Jusqu'au vendredi 22 octobre dernier, les nombreux appels officiels effectués par notre agence en direction de FR2 afin de visionner les 27' minutes des rushes d'Abou-Rahma, ainsi que nos propositions répétées de confronter nos matériels respectifs s'étaient heurtés à une fin de non-recevoir.
De plus, notre agence, forte des conclusions de son enquête, n'a cessé d'affirmer que les nombreuses déclarations de Charles Enderlin, faisant état de l'existence sur ces rushes d'images montrant l'agonie de l'enfant, que le correspondant permanent de France 2 aurait coupées afin d'épargner les téléspectateurs, procédaient d'une construction mensongère, servant le propos de donner une allure d'authenticité à un événement fictif qu'il a contribué à transformer en événement réputé réel.
On retrouve l'un des échantillons de cette déclaration d'Enderlin sur le no. 2650 page 10 de la publication Télérama, en sa livraison du 25 octobre 2000 :
- "J'ai coupé l'agonie de l'enfant. C'était trop insupportable. L'histoire a été racontée, l'information donnée, ça n'aurait rien rajouté."
Cette contrevérité venait surseoir à l'absence d'images montrant le moment où l'enfant était atteint par de prétendus projectiles israéliens, qui manquent – et pour cause – sur la fiction tournée par Talal Abou-Rahma. Enderlin y fait allusion sur le même numéro de Télérama :
- "Quant au moment où l'enfant reçoit les balles, il n'a même pas été filmé".
Structurellement, la thèse de l'assassinat de l'enfant par les soldats israéliens n'étant pas supportée par les images, toute la mise en scène étant basée sur une suggestion des faits proposée par le commentaire, la possession des images de l'agonie par Enderlin et partant, le département juridique de France 2, devenait l'autre élément clé, quoique invisible, garant de la véridicité de l'acte monstrueux attribué aux Israéliens. Encore eût-il fallu que ces images existassent…
Vendredi 22 octobre, l'abcès éclate
Dans des circonstances qu'il est encore trop tôt pour relater mais qui résultent de présentations des évidences recueillies par la Ména et résumées sur le film que nous avons consacré à l'affaire, le PDG de France Télévision, Marc Tessier, a invité Madame Arlette Chabot, directrice de l'information de France 2, à présenter les 27 minutes de rushes en possession de France 2 à Luc Rosenzweig, ancien journaliste au "Monde", collaborateur de la Ména et chroniqueur à RCJ, une des radios juives de Paris.
Rendez-vous avait été fixé à 15 heures. Rosenzweig s'était fait accompagner pour l'occasion de deux éminents responsables de médias français, qui, tout en étant très intéressés par cette affaire ne tiennent pas, pour l'instant, à apparaître dans le débat public qu'elle suscite. L'un est un ancien grand reporter de France 2, lauréat du Prix Albert Londres, le second est un éditorialiste unanimement respecté sur la place de Paris.
Rencontre à l'accueil avec Arlette Chabot, accolades cordiales. La petite troupe se rend ensuite dans le bureau de l'hôte près du sommet de l'immeuble de FR2, d'où on a une vue imprenable sur la Seine, selon l'image consacrée mais toujours aussi belle. Les attendent Didier Epelbaum, conseiller à la présidence de la chaîne, ex du département francophone de Kol Israël et ancien médiateur pour FR2; il tient un épais dossier intitulé "Qui a tué Mohammed Al-Dura ?", ainsi qu'un représentant du département juridique de la section "analyse des images".
L'ambiance est nettement plus tendue. Epelbaum demande : "On discute d'abord ?"
Ce à quoi, Luc Rosenzweig répond : "Nous sommes venus voir les 27 minutes de rushes montrant les soldats israéliens tirant sur l'enfant que cite Talal Abou-Rahma dans sa déposition assermentée …"
Le représentant du département juridique interrompt notre confrère : "Ca ne vous apprendra pas grand chose !"
C'est évidemment ce que nous craignions… d'autant plus que Didier Epelbaum poursuit immédiatement d'un argument éminemment surprenant : "Tu sais bien que Talal est revenu sur son témoignage, qu'il s'est rétracté. Il avait agi sous la pression, il a été pris au dépourvu…"
Pris au dépourvu ? Trois jours après les faits, dans l'étude confortable d'un avocat ? Abou Rahma est bien l'auteur d'un faux témoignage, le suspens n'aura pas duré longtemps. C'est en même temps la fin de l'enquête. Avec la rétractation de l'unique témoin de France 2 sur l'assassinat de Mohammed A-Dura, il ne reste rien de cette affaire, à peine un bout de mauvaise fiction qui ne vaut dès lors plus un kopek.
Mais non, les trois grands journalistes "ne savent pas" que le reporter palestinien de la chaîne publique s'est rétracté, personne au monde n'est d'ailleurs au courant, FR2 ayant dissimulé cette information cruciale. France 2, qui dispose des fameux rushes depuis quatre ans et qui sait, elle, que les 27 minutes sur l'incident, preuves uniques du crime presque rituel d'Israël, n'ont jamais existé.
Et la tévé publique s'est tue, laissant l'imposture qu'elle a diffusée, devenue le symbole incontestable de la révolte des Palestiniens contre les barbares juifs, déferler sur le monde, à vêler des rues Mohammed A-Dura comme s'il en pleuvait, des timbres postes, des livres d'enseignement de la haine, des guides au shahydat. A engendrer de la violence, beaucoup de violence, des lynchages par vengeance, comme un peu plus tard à Ramallah, des émeutes meurtrières, dès le premier octobre. 12 morts. Et surtout, ce faux a creusé un fossé de haine insurmontable entre Israéliens et Palestiniens mais aussi entre Juifs et Arabes, qui condamne pour de longues années tout espoir de réconciliation.
L'air est devenu chaud, dans le bureau de Chabot, qui ne prend pas parti, mais dont la poker face légendaire a tendance à se lézarder. Et Epelbaum, l'architecte de la charte éthique de l'antenne [accéder à la charte], vient juste de fouler aux pieds des provisions par dizaines dans la section 2.4 traitant de l'Honnêteté et du Pluralisme. Je viens de la relire, avant d'écrire ce papier et je ne décolle pas du sous-chapitre "2.4.1.8. Approfondissement et suivi de l’information" :
- Lorsque des événements dont il a été rendu compte à l’antenne connaissent des développements qui changent ou contredisent certains éléments fournis précédemment à l’antenne, il importe d’y revenir. (…)
Pareille schizophrénie est-elle même concevable ?
Les gens de la chaîne apprennent aux journalistes qu'Abou-Rahma est à Paris pour y suivre un traitement. Aussitôt, les trois grands témoins proposent de le rencontrer. Par trois fois. Par trois fois, les autres feignent de ne rien avoir entendu. Epelbaum prend Rosenzweig en aparté et lui souffle : "Tu sais, il ne parle pas français et il parle très mal l'anglais, vous ne parviendrez pas à vous comprendre !" L'éditorialiste qui a entendu cet étrange chuchotement propose de payer les services d'un traducteur arabe.
Silence et blêmissements. Moi je me souviens avoir entendu Talal Hassan Abou Rahma s'exprimer dans un très bon anglais, en direct sur CNN durant dix minutes, à l'occasion de l'élimination du docteur Rantissi. On ne peut donc guère tomber beaucoup plus bas dans les manières d'arracheurs de dents d'Epelbaum.
Ils regardent quand même les 27 minutes et, bien entendu, elles ne contiennent pas la moindre image de l'incident qui n'ait été déjà diffusée par FR2 et sur le film de la Ména. Pas une. Pas la moindre image du plus lilliputien des soldats de Tsahal. Pas d'autre image de Jamal, de l'enfant mais deux interviews, sans relation directe avec l'incident et des images de bagarres entre soldats et manifestants. A quelques reprises, sur les rushes d'Abou-Rahma, des enfants qui feignent d'être atteints par des Israéliens, ce qui fait s'exclamer Epelbaum : "Tu vois, ils font toujours ça ces gamins".
Je rêve !
Les journalistes remarquent juste un autre mensonge d'Endelin, qui avait affirmé avoir remis des rushes intacts aux autorités israéliennes. Vendredi, ils ont vu l'enfant qui bougeait après avoir été tué sur le coup par les Israéliens. Sur le reportage diffusé par France 2, ces images avaient été remplacées par des stills, pour donner l'impression que l'acteur incarnant Mohammed A-Dura était bien mort. Dans le contexte, cette autre mystification, pourtant cruciale en d'autres circonstances, prend soudain des allures de broutille.
Luc parle des scènes "insupportables" pour les téléspectateurs. Les scènes d'agonie ?
Re-silence et re-blêmissements. Il n'y a, dans ces rushes aucune image que l'on pourrait, même avec l'esprit le plus grand ouvert, considérer comme une scène d'agonie, rien qui ne soit en aucune manière plus insupportable que ce que France 2 a déjà montré.
Pas encore conscient du fait que son bunker est déjà tombé, Didier Epelbaum demande si les journalistes disposent de preuves tangibles de ce qu'il s'agit d'une imposture. Il ne saisit pas qu'avec un témoin unique pris en flag de faux témoignage et un reporter vedette, en flag de mensonges, l'hypothèse de la mort de Mohammed A-Dura, le 30 septembre 2000 à Netzarim, n'a même plus besoin d'être critiquée. Elle n'existe plus. Mais Rosenzweig, dans un coup d'éclat à la Colombo, sort de sa veste une clé de mémoire USB et la branche dans l'ordinateur du bureau. Apparaît l'image du petit garçon décédé le même jour à l'hôpital Shifa de Gaza et que les auteurs de l'imposture ont voulu faire passer pour Mohammed. "Il semble" annonce très posément l'homme de Haute Savoie, "qu'il y ait un petit problème; que le visage de ce cadavre ne soit pas exactement le même que celui que l'on distingue sur votre film".
C'est presque le K.O. Arlette Chabot envisage soudain l'hypothèse étrange que les hommes de France 2 "auraient pu être bernés". Elle suggère de faire effectuer la comparaison des visages par la police scientifique.
Pourquoi pas ? A Métula, nous avons déjà procédé à l'opération : Les deux enfants n'ont pas du tout le même âge et les traces de blessures sur le cadavre ne correspondent en rien à celles qui ont été annoncées pour Mohammed A-Dura…
Conclusion, certes, mais il manque l'épilogue
A partir de ce soir, l'affaire A-Dura, en temps que péripétie factuelle de l'Intifada n'existe plus. Enderlin pourrait certes persister sur sa ligne défense, à claironner que des officiers de l'armée israélienne sont eux-mêmes tombés dans son panneau – ce qui est rigoureusement exact – ou que "s'il s'agissait d'une imposture, l'Etat d'Israël lui aurait certainement intenté un procès", il agiterait des avatars sans aucune signification causale dans l'analyse objective de l'affaire. Qui plus est, et avant même de connaître des révélations de France 2, le gouvernement d'Israël, par les voix du directeur de l'office gouvernemental de presse (GPO) Daniel Seaman et celle du conseiller et porte-parole du Premier ministre, Ra'anan Gissin, avait déjà fait savoir publiquement que le reportage de la chaîne publique française procédait de l'imposture médiatique et qu'ils avaient adopté toutes les conclusions de la Commission Shahaf et celles de la Ména. Seaman nous a communiqué, qu'à l'issue d'une longue réunion au Ministère de la Justice, il a été décidé qu'il ne seyait pas au gouvernement d'un Etat démocratique de traîner en justice les correspondants agréés d'un média étranger. Il a aussi été décidé que cette décision n'altérait ni n'édulcorait en aucune façon la teneur des déclarations de Seaman et de Gissin. Et qui sait, suite aux révélations cinglantes contenues dans cet article, il se pourrait même que l'Etat d'Israël revisite ses principes ?
L'hypothèse de l'assassinat de Mohammed A-Dura par des soldats israéliens vient donc d'être déconstruite, jusqu'à obliger son diffuseur, FR2, à admettre ses carences. Mais la fin dramatique de cette tromperie fait immédiatement place à une foule de questions ayant trait au danger d'ingérence des médias dans un conflit étranger. France 2 a floué ses téléspectateurs durant quatre longues années, en cachant que les rushes qu'elle détenait ne montraient pas des soldats juifs en train d'assassiner un petit arabe. Elle a ainsi largement participé à ressusciter l'intolérable rumeur moyenâgeuse associant aux Israélites des caractères ataviques d'origine satanique. Car il faut être sacrément dérangé, exempt d'humanité, pour choisir un enfant parmi une foule nombreuse et de le prendre pour cible durant quarante-cinq minutes jusqu'à parvenir à lui enlever la vie.
La tromperie médiatique confectionnée par Abou-Rahma et Enderlin a pourtant fonctionné au-delà des espérances de ses auteurs. Si bien qu'aujourd'hui, et depuis l'assassinat de Mohammed, l'image construite de la prétendue férocité des Israéliens nous colle à la peau et qu'elle a pratiquement terminé de persuader la plus grande partie de l'opinion francophone. La tâche de réparation échoyant à France Télévision est colossale. Elle commence dès demain par l'exercice d'un travail d'explication envers les téléspectateurs et les victimes, de reconnaissance sans compromis des faits et par une remise en cause fondamentale des méthodes et des hommes ayant donné lieu à la plus grande et surtout la plus grave imposture de l'histoire de l'audiovisuel. Et puis, la raison ne souffre pas que les complices de cette incitation colossale à la haine ethnique, après avoir corrompu l'ensemble de notre déontologie, puissent continuer à prétendre renseigner la France sur les événements du conflit israélo-arabe, ni d'ailleurs qu'ils continuent à exercer une activité médiatique quelle qu'elle fut. Tout comme la raison ne permet pas d'imaginer qu'on pourrait leur laisser les prix professionnels qu'ils ont gagnés par la confection de leur crime.
Inutile d'écrire qu'à la Ména, nous suivrons l'évolution des choses d'un œil particulièrement ouvert.
Par Bazooka (Bazooka) le lundi 25 octobre 2004 - 07h16: |
Merci Meyer d'avoir repondu a La Douda,
C'est exactement la ou je voulais en venir.
Cela m'a evite d'aller puiser dans le Robert Encyclopedique, que je n'ai pas en rayon a la maison (la maison est trop petite)...
Quelques precisions au passage pour notre ami La Douda :
1.
[argument] spécieux: qui, sous une apparence de vérité est faux ou est destiné à tromper.
2.
syllogisme: type de raisonnement tel que, deux propositions étant posées (majeure, mineure) on en tire une troisième (conclusion) qui est logiquement impliquée par les deux précédentes.*
3.
Alain Rey: Lexicographe français bien connu.
* N.B. Cela n'en implique pas pour autant une exactitude du raisonnement [note de moi].
Par Djerbien (Djerbien) le lundi 25 octobre 2004 - 01h03: |
nao si vous croyez que cette compagne est indirectement contre l`antisemitisme arabo-musulman je vous dis que vous avez tort:
Premierement:
est ce que vous pensez juste pendant une seconde que lorsqu`un arabe insultera un juif de "sale juif" les chretiens vont se sentir vise parceque JESUS etait ne juif???
pas du tout les chretiens savent tres bien que vous n`avez jamais considerer jesus comme etant une personne juif ,JESUS aux yeux de ces disciples est une personne universelle qui n`a pas d`appartenance , JESUS est sorti du peuple juif depuis le jour ou il a ete repunie et crussifie , non NAO JESUS n`etait jamais juif le destin en a voulu autrement il y etait ecrit qu`il sera chretien des sa naissance.
DEUXIEMEMENT:
Comment voulez vous que les chretiens croient qu`apres que les juifs aient chasse JESUS et qu`ils l`ont refuse pendant tant de siecle ils cherchent son aide maintenant..
Cette histoire ne tient pas debout
je pense que ce message sera un desastre pour le peuple juif et que les juifs viennent de se faire un nouveau ennemi
Par Meyer (Meyer) le lundi 25 octobre 2004 - 00h49: |
Citation :
« La Douda : ( Hak El Ouet International Tracking Station ) le dimanche 24 octobre 2004 - 15h44
Le Ftileur : Halte au racisme.
Bien sur Bazooka ! Mais les Arabes tout comme les Juifs, étant des Peuples Sémites, l’antisémitisme est l’expression du racisme envers ces deux entités, et par égard pour les autres Peuples également victimes des racismes, il semble préférable de combattre les racismes sous toutes leurs formes. »
Non, cet argument spécieux souvent entendu ou lu, est erroné. Tariq Ramadan l’a utilisé à plusieurs reprises en direct à la radio ou sur un plateau de télévision sous la forme : " Je ne peux pas être antisémite puisque je suis sémite".
Un tel raisonnement reprend à son compte la conception raciste et génétique du racisme, comme si tous les juifs d’une part et tous les arabes d’autres part descendaient respectivement de deux groupes ethniques d’Asie occidentale.
D’autre part être juif n’empêche pas d’être raciste, ni même antisémite.
Un tel syllogisme, vicié au départ, permet de dédouaner à peu de frais des antisémites avérés.
A l’appui de mon argumentation je joins le document suivant, qu’Alain Rey a exposé le 17/11/2004 dans sa rubrique sur France-Inter à 8h55.
Extrait de l’article « sémite » du Robert Dictionnaire Historique de la Langue Française en trois volumes (sous la direction d’Alain Rey) Paris, 1998, le dernier paragraphe est le plus important :
« De l’emploi péjoratif et raciste de sémite pour « juif » vient le composé ANTISEMITE n. (attesté 1889) et adj. (1896), d’où ANTISEMITISME n.m. (1886, Drumont),d’après l’allemand ANTISEMITISMUS (v. 1880), et ANTISEMITIQUE adj.(1883, L’Antisémitique, nom d’un journal ; puis 1887, Goncourt), qui a disparu. Tous ces mots ont été formés à la fin du XIXème S., quand se développa en France un mouvement raciste et xénophobe d’hostilité contre les juifs. Chez les propagandistes de l’époque, l’antisémitisme prétend combattre le « sémitisme » attribué aux juifs et supposé être nuisible à la civilisation « aryenne » ; cette intervention pseudo-historique n’est plus retenue et les mots antisémite et antisémitisme ne concernent plus aujourd’hui que le racisme anti-juif. »
Bernard Lewis avait développé auparavant en détails le même sujet, à l'aide de considérations historiques et linguistiques, dans plusieurs de ses écrits, en particulier dans
Semites and Anti-Semites
By Bernard Lewis
from Islam In History (1973).
qui peut être consulté dans sa version intégrale dans
http://middleeastinfo.org/library/lewis_antisemitism.html
et dans un résumé dans
http://middleeastinfo.org/article2024.html.
Par Nao (Nao) le dimanche 24 octobre 2004 - 23h38: |
En ma qualite de provocatrice chef du site (merci Mr Henri F), je dois dire que la campagne de UEJF frappe tres fort. je ne vois pas en quoi elle est choquante. Appelons un chat un chat! Jesus etait Juif.
C'est subtilement reveiller la conscience chretienne au passage de son silence face a antisemitisme arabo musulman dont les Juifs font les frais en France.
Si la campagne avait choisit Mahomet on aurait crie au scandale et appele ca de la provoc...
La c'est percutant sans etre agressif...
Par Djerbien (Djerbien) le dimanche 24 octobre 2004 - 22h35: |
tu vois EMILE c`est ce que je voulais dire sur l`analyse de BEKHOR c`est du tkhalwidh
Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le dimanche 24 octobre 2004 - 22h23: |
Behkor ce que tu viens d'ecrire me rend silencieux. Ton analyse ne tient pas debout et je n'ai pas l'envie de rentrer dans un debat inutile.
C'est du "Tkhalouid"
Par Djerbien (Djerbien) le dimanche 24 octobre 2004 - 22h02: |
monsieur BEKHOR
je dirais que vous avez tort sur le sujet que les pays arabes producteurs de petrole sont entrain de s`enrichir je dirais que c`est meme le contraire en ce momment a cause de la guerre il y a un manque de production dans le petrole ce qui explique l`elevation des prix quant a la question si ses pays sont entrain de fournir les terroristes je dirais que c`est peut etre vrai cela dit si ces terroristes representent une menace pour les juifs? je dirai non: car les aides fournits par ces pays sont eparpilles sur plusieurs reseaux qui ne sont pas unifies d`ou qui sont sans menace sur votre puissant monopole
Par Bekhor (Bekhor) le dimanche 24 octobre 2004 - 20h25: |
On est à la veille des élections américaines, je ne suis jamais rentré dans la polémique : être pour ou contre BUSH ou KERRY.
Je ne suis pas américains, je n'ai jamais été contre l’actuel président BUSH, malgré qu’à mes yeux il ait fait deux grosses erreurs:
primo, d'avoir attaqué l'Iraq en faisant croire qu'il y avait un lien entre SADAM et BENLADEN et qu'ils étaient les vecteurs du terrorisme international et secondo d'avoir certifié qu'ils trouveraient des armes de destructions massives, qu'il n'a toujours pas trouvé a ce jour.
Je ne connais pas KERRY, mais je constate une chose très importante au sujet de BUSH à laquelle personne à ce jour ne fait allusion.
Tout le monde sait que l'argent est le nerf de la guerre.
Tout le monde sait que l'Iran et l'Arabie Saoudite financent actuellement les divers mouvements dur de l'Islam, ces mouvements qui espèrent un jour islamiser la planète, et qui arment les terroristes islamistes du monde, ceux la même qui terrorisent toute la planète.
Cet argent que l'Iran et l'Arabie Saoudite donnent aux islamistes provient des petro dollars, ces petro dollars viennent des consommateurs de pétrole, donc vous et moi.
De l'histoire des cours mondiaux du pétrole, jamais un baril de pétrole n'avait atteint les presque soixante dollars, et divers experts disent qu'il pourrait atteindre les cents voir les cent vingt dollars.
Des milliards de dollars rentrent tous les jours dans les caisses de l'Iran de l'Arabie Saoudite et à bien d'autres pays arabes, et ce sous le mandat de l'actuel président des USA monsieur BUSH.
Je ne dis pas que Bush est responsable de la montée du prix du baril de pétrole, mais il y contribue largement, et ce, sans sourciller, je constate que les pays arabes anti-sionistes et anti-juifs qui finances le terrorisme international, s'enrichissent de plus en plus de plusieurs milliard de dollars tous les jours, sous la houlette du président BUSH.
N’oublions pas que le père de l’actuel président BUSH était presque anti-Israélien, et que ce cher papa est le conseiller actuel de son fils.
C’est vrai qu’il y a eu entre temps, le onze septembre, mais cela ne justifie en rien l’enrichissement des pays arabes qui financent avec leurs petro dollars l’islamisme radical, voir le terrorisme.
Je suis en train de me poser des questions a ce sujet, et je me demande si nous les juifs, on ne nous embrassent pas fort actuellement pour mieux nous étouffer.
J’attends vos commentaires à ce sujet.
Par Toufiq (Toufiq) le dimanche 24 octobre 2004 - 20h05: |
bravo victor,c'est une decision courageuse.recement j'ai volontairement omis de regler la facture pour la parabole.resultat,mes quatre enfants font autre chose que de regarder la tele.du coup plus de polution auditive.
c'est incroyable comme nous sommes devenus accros.money talks,du moment qu'il y a de l'argent a faire.on se fiche completement de la sante du public.
Par Email (Email) le dimanche 24 octobre 2004 - 20h01: |
J'avais décidé depuis quelques temps de ne plus participer aux débats qui ont lieu sur ADRA.
Je me vois contraint de "sortir du bois", à la suite de cette campagne d'affichage, qui touche un prophète et sa maman.
Je trouve scandaleux que les bonne âmes, qui réagissent au quart de tour, dans les colonnes de ce site, à la moindre allusion faite à Israël, qui s'immiscent également dans la politique des États-unis ou de la France, n'aient émis aucune protestation.
Croyons-nous vraiment que juifs France, nous n'avons pas assez de soucis, pour en ajouter d'autres et voir se dresser contre nous toute la communauté silencieuse des catholiques français, voire du monde ?
Je voudrais poser une question aux responsables de cette campagne :
Pour être équitable, n'aurait-il pas été judicieux d'inclure une photo du prophète Mahomet ou Mohamed.
Là, c'est une autre question.
Un ancien de mes amis avait parlé d'attributs, devrais-je déduire que nos valeureux provocateurs, n'en ont pas ?
Henri Fitoussi.
Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le dimanche 24 octobre 2004 - 18h41: |
Braham cette alternative est moins insultante. Mais je préfère que l'on s'abstienne d'user les symboles sacrés. L'antisémitisme est dans la culture européene depuis des siècles. C'est l'église catholoique qui est la source de la judéophobie. Il faudrait ancrer la tolérance depuis le jardin d'enfants comme l'on fait les américains et aussi renforcer par des lois. Ce processus mettra encore des siècles. D'ici lors j'espère que les juifs de différentes origines et convictions apprendront aussi a se respecter.
Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le dimanche 24 octobre 2004 - 18h26: |
Il faut se joindre à Douda et combattre le racisme sous toutes ses formes. Français, françaises laissez les femmes musulmanes mettre ce qu'elle veulent sur leurs têtes. Nous voulons les habituer à la démocratie, n'est-ce pas? Montrez-leur comment la liberté de la mode française s'exerce. Ces musulmanes seraient les meilleures ambassadrices françaises en Irak et pour tout le Moyen Orient.
Pour une fois la France a de quoi offrir à Bush.