Par Emma (Emma) le lundi 18 décembre 2006 - 09h35: |
Grâce à la bourde de Baker, une Chance pour Bush
Par Charles Krauthammer
Vendredi 15 Décembre 2006
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2006/12/14/AR2006121401367.html
Adaptation française de Sentinelle 5767
Suite auu "Groupe d'Etude de l'Irak" (GEI), le Président Bush a reçu une dernière chance de modifier le cours des choses en Irak. Cela ne provient pas, cependant, de la manière dont James Baker le souhaitait. Cela est venu parce que le rapport longtemps attendu s'est avéré être, selon un accord général, une farce. Depuis son dévoilement avec un battage médiatique insensé dans de nombreux magazines (Annie Leibovitz dans 'Men's Vogue', rien de moins), jusqu'à un méli-mélo de 79 recommandations (pas moins), le rapport est tombé tellement à plat que le terrain est maintenant dégagé pour que le Président recommande à un pays las de la guerre quelque chose de vraiment nouveau et audacieux.
Le groupe d'étude n'a pas seulement été attaqué par la Gauche et la Droite, Démocrates et Républicains. Il a suscité le ridicule. Soixante-dix-neuf recommandations, interdépendantes, insiste Baker, comme un tout. " J'espère que cela ne sera pas traité comme une salade de fruits en disant : 'j'aime ceci mais je n'aime pas cela'. " Sur la base de quelle grande vision unificatrice ? Sur l'autorité de quelle sagesse supérieure ? Une commission de 10 personnes incluant des experts du Moyen-Orient comme Sandra Day O'Connor [1ère femme à la Cour suprême des USA en 1981, Ndt], Alan Simpson [ancien Sénateur Rep. du Wyoming, Ndt], et Vernon Jordan [homme d'affaires noir américain d'Atlanta] ? "
Ce type de commission bipartisane d'anciens responsables publics est parfaitement appropriée pour un exercice destiné à atteindre un consensus pour, disons, un problème à long terme comme la Sécurité Sociale. C'est un processus grotesque pour mettre au point des changements stratégiques au milieu d'une guerre.
Sa recommandation majeure de retraite graduelle est quelconque - exactement ce que vous attendriez d'un comité dont l'objectif est le consensus. Elle reflète une certaine sagesse conventionnelle à Washington qui dit que la guerre est déjà perdue. Et si cela était vrai, nous devrions en effet faire retraite. Et le plus tôt serait le mieux, même plus vite que le GEI ne le recommande.
Mais après nous avoir dit que de laisser l'Irak au chaos est à un prix d'un niveau inacceptable, la commission n'essaie jamais de proposer un plan pour le succès. Sa seule nouvelle initiative est de s'étendre à la région, et d'impliquer l'Iran et la Syrie voisins.
La Syrie doit arrêter les infiltrations, déclare le rapport. Et l'Iran " doit enrayer le flux de l'équipement, de la technologie, et de la formation à tous les groupes recourant à la violence en Irak ". Oui, et l'obésité doit être éradiquée, la grippe aviaire traitée, et la mortalité routière, en particulier la variété liée aux carambolages, abolie. De tels énoncés stupides du Roi Canut confèrent au rapport son air de détachement de la réalité.
Ce refoulement des flux doit être accompli par les semblables de l'Iran. Baker admet que les représentants de l'Iran ont déclaré à la commission qu'ils ne sont pas enclins à coopérer. Mais nous devons y pousser, insiste Baker, parce que nous démontrerons ainsi que l'Iran est " une nation du refus " qui " ne … veut pas aider à tenter de stabiliser l'Irak ".
Donc, voilà un exploit diplomatique : minant notre accord péniblement conquis avec les Européens, pour faire dépendre toute future approche de l'Iran de la suspension de l'enrichissement de l'Uranium de façon à … démontrer au monde qu'un pays fournissant des armes sophistiquées, des mines routières, et un soutien financier aux deux parties en guerre civile, ne soutient pas là-bas la stabilité. Y a-t-il un adulte doué de bon sens hors de la commission qui ne le savait pas ?
Un objectif majeur de la Nouvelle offensive Diplomatique (comme si des majuscules pompeuses donnaient de la substance) est d'apporter la paix arabo - israélienne. Baker pense que si seulement les Israéliens voulaient céder aux exigences arabes, tout irait bien au Moyen-Orient.
D'accord. Imaginons qu'il y ait la paix entre Israël et les Arabes. Non, imaginons une solution encore meilleure du point de vue arabe - un tremblement de terre qui absorbe demain Tout Israël et l'engloutisse (comme Santorin en 1680 avant J.C.) dans la Méditerranée. Quelqu'un imagine-t-il que les Shiites arrêteront de tuer les Sunnites ? Que al Qaïda cessera de tuer des Américains ? Que l'Iran et la Syrie travailleront moins assidûment à déstabiliser l'Irak de l'après Saddam Hussein ? Ce sont ces absurdités évidentes qui ont conduit ce rapport à être classé.
Maintenant que ces 10 sages de 'l'establishment' ont oeuvré puissamment à produire une souris, le Président a une dernière chance d'aller de l'avant avec une nouvelle stratégie.
Il doit faire deux choses. D'abord, comme j'ai fait campagne en ce sens, établir une nouvelle coalition de gouvernement à Bagdad, excluant Moqtada al Sadr, un cancer qui sape la capacité du Premier Ministre Nouri al Maliki et son gouvernement de travailler avec nous. Il est encourageant que Bush ait déjà entamé une telle manœuvre en rencontrant les chefs parlementaires rivaux shiite et sunnite. Si nous aidons à mettre en place un gouvernement dépassant les sectarismes qui serait un allié plutôt qu'un demi adversaire paralysé de forces coalisées, nous devrons alors entreprendre la deuxième partie : " Doubler - réduire " notre effort militaire. Cela signifie une montée brusque des troupes américaines avec une mission spécifique : assurer la sécurité de Bagdad et (avec le soutien du gouvernement de Bagdad - condition sine qua non) supprimer l'armée du Mahdi de Sadr.
C'est notre dernière chance de succès. Bush peut remercier le " Groupe d'Etude de l'Irak ", et son absolu manque de pertinence, pour l'avoir rendue possible.
letters@charleskrauthammer.com
Par Braham (Braham) le lundi 18 décembre 2006 - 09h02: |
Voici la 3eme Lumiere de notre Hanoukia Virtuelle
Par Mailroom (Mailroom) le lundi 18 décembre 2006 - 06h17: |
Chers amis d’Harissa.com, merci pour ce site, et merci à l’auteur de la question qui nous permet le dialogue.
Au sujet de la question: Kadour ben Nitram est-il juif? http://www.harissa.com/D_Souvenirs/kaddourarticle.htm
voici un petit commentaire:
Je ne crois pas, à moins que le nom Martin soit juif. J'ai cherché dans l'onomastique juive et je ne l'ai pas trouvé. Nitram est l'anagramme de Martin et Kaddour un prénom emprunté aux tunisiens.
Beaucoup de juifs, français, allemands ont donné le prénom Martin à leurs enfants ( tel Martin Bruber pour n'en citer qu'un)- j'ai trouvé un Michel Martin professeur d'université, tué en août 44 près de Bourg d'Oisons (Grenoble). Est-il juif ?s'interroge l'auteur de l'article, sans y répondre. Martin est un nom et un prénom
extrêmement répandu en France.
Notre Martin ( kaddour ben Nitram) était un français qui vivait à Tunis. Artiste touche à tout, il était très connu et très écouté. Il
animait dans des émissions à Radio Carthage puis Radio Tunis, une série de sketches appréciés par une certaine catégorie de la
population. (Kaddour est le fameux "Braïtou" de la radio tunisienne”).
Je ne crois pas que tous les tunisois appréciaient. Vous voyez ce que je veux dire! Quelques uns s’y reconnaissaient et ils riaient jaune.
Dans ses fables pour le moins osées (on ne l'autoriserait plus de nos jours) il faisait rire ses contemporains en imitant et en forçant le trait, le parler français des tunisiens. Il y avait du talent et une observaiton fine de la vie quotidienne. Mais qui riait?
Cette forme d’expression, c'est le Sabir, terme dérivé de l'espagnol saber. Ce mot est entré dans la langue française pour souligner un charabia plus ou moins compréhensible. Quelques humoristes en France, après 62, avaient repris cette façon toute particulière de parler français avec l'intonation et les déformations phonétiques et grammaticales de ceux des maghrébins qui ne possèdent pas la langue.
La cigale et la formi de Pierre Pecheu, vous vous en souvenez? “
la cigale cette ptite folle” etc...
Il ne faut pas confondre le Sabir avec le Pataouète, terme dérivé de Patois, véritable langue née à Alger qui a relié les hommes en AFN, après la lingua franca. Le pataouète, langue parlée par les européens d'Afrique du Nord, où se mêlaient des mots étrangers à la langue française, comme l’espagnol, l’italien, le maltais etc . Outre ce mélange, son originalité résidait dans les constructions
grammaticales des phrases. La syntaxe était ballottée. Nos instituteurs se tiraient les cheveux. Lanly, a étudié de manière approfondie, le parler d'Afrique du Nord . Camus au cours d'une conversation avec Roblès (l'algérois et l'oranais) a dit : " le pataouète c'est une langue qu'elle devrait servir à écrire une
tragédie". Quelle prémonition!
Les fables de Kaddour restent un témoignage du passé colonial, faut-il les revendiquer? Elles sont amusantes et révèlent quelquefois le bon sens de nos aînés, leur esprit d'observation, leur humour. Mais, elles sont écrites, dites et prononcées en Sabir. Nous viendrait-on à
l'idée de revendiquer les pamphlets où sont raillés les juifs, tant dans leurs expressions que dans leurs accents ? Ne me dites pas que
ce n'est pas la même chose. Et si tout celà était fait par d’autres?
Pour conclure, l'intérêt des fables de Kaddour ben Nitram est historique, rien de plus. C'est un signe d'un passé, peut-être douloureux, mais bien révolu. Il faut laisser ces fables à leur
place. Aux intellectuels et aux historiens à nous éclairer. Pourtant
Jean-Pierre Badia
Par Mena (Mena) le lundi 18 décembre 2006 - 02h34: |
Breaking : Didier François blessé à Gaza (info # 011712/6) [scoop]
© Metula News Agency
Metula, 21h 15 locales, dimanche,
Notre ami et confrère Didier François, de Libération, a été blessé cet après-midi à Gaza. Celui que nous considérons comme le meilleur spécialiste français du conflit israélo-palestinien, et l’un des plus grands reporters de guerre de notre époque, a été atteint d’une balle à la cuisse, vers 15 heures locales.
Comme à son habitude, Didier se trouvait au cœur même de l’évènement. C’est sa manière de travailler, ne parler que de ce qu’il connaît et qu’il a constaté de ses yeux. Sans peur et sans reproche, notre camarade se trouvait dans le triangle des ministères de l’Autorité Palestinienne, non loin du bâtiment des Transports et de l’Agriculture, peu de temps après que le périmètre eut été investi par les forces de la Garde Présidentielle.
Didier a été atteint lors de la contre-attaque des miliciens du Hamas, destinée à en chasser les hommes de Mahmoud Abbas. Visé ou victime d’une balle perdue ?, c’est la question que son ami, Stéphane Juffa, lui a posée. Le reporter, qui n’a à aucun moment perdu connaissance, est incapable d’y répondre ni d’identifier le camp qui lui a tiré dessus. Il s’étonne toutefois d’un fait dont il est certain : au milieu des rafales qui sifflaient dans tous les sens, lui a été touché par une balle orpheline.
Didier François s’est rendu en voiture, par ses propres moyens, à l’hôpital Shifa de Gaza, où il a reçu les premiers soins durant environ une heure. Il a été ensuite dirigé en ambulance sur l’hôpital Barzilaï à Ashkelon, en Israël, où une radiographie a confirmé le diagnostic d’une fracture ouverte et multiple à la cuisse.
A l’heure qu’il est, on prépare Didier à subir une intervention chirurgicale destinée à réduire la fracture et à réparer les dégâts causés par le projectile. Notre ami garde tout son sens de l’humour, en dépit du fait qu’il admet "avoir eu très mal".
Il a confié à son copain : "maintenant ça va et tout le monde à l’hôpital est adorable avec moi". Juffa lui a dit qu’il devait faire le deuil des vacances en Afrique qu’il avait prévues pour début janvier. En effet, les médecins parlent d’une période de convalescence et de rééducation prolongée et ils craignent – comme toujours dans le cadre d’une fracture ouverte – une infection post-opératoire.
Le consul de France à Jérusalem-Est, M. Alexis Lecour-Grandmaison, s’est porté aux côtés de notre camarade. Il a déclaré depuis l’hôpital à ceux qui prenaient des nouvelles, que Didier avait l’intention de se faire rapatrier sur la France dès que son état de santé le permettra ; une affirmation que le premier intéressé a catégoriquement démentie, ajoutant "je suis bien ici, moi".
Nous voulons surtout rassurer la famille, les proches et les lecteurs de Didier, leur dire qu’il ne court aucun danger et qu’il se trouve entre de bonnes mains. Ceci posé, la blessure qu’il a subie est délicate et le temps nécessaire à son retour à une condition normale dépendra d’un peu de chance et de beaucoup de volonté. Question volonté, aucun souci : le bonhomme a gardé le mental et l’optimisme d’un tigre solitaire. Tel qu’en lui-même, quoi ! Il nous appellera "s’il a besoin de quelque chose". Tout va donc le moins mal possible pour cet ami cher et ce grand professionnel qui vient d’avoir eu très chaud…
Par Susy (Susy) le lundi 18 décembre 2006 - 00h05: |
ahmadinejab se prend une gifle.
http://www.primo-europe.org/actualites.php
Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le lundi 18 décembre 2006 - 00h02: |
Des archives de 50 million de pages ont étaient mis a la disposition du public par les autorités allemandes. Ils reflètent les noms de 17 millions de personnes qui avaient péris dans le holocauste. Ces documents viennent juste a temps et qui démentent les dires de Iraniens..
Subject: 60 Minutes-Secret Holocaust Archives revealed sunday, 12/17 7pm
From: CBS News
To: "Association of Holocaust Organizations"
Subject: 60 MINUTES' "Hitler's Secret Archive" (Sunday,
Dec.17)
Date: Thu, 14 Dec 2006 22:15:51 +0000
Good afternoon. I wanted to give you a heads-up on a story that will be running this Sunday, Dec. 17 (7PM ET/PT on CBS) on "60 MINUTES" about a long-secret German archive that houses a treasure trove of information on 17.5 million victims of the Holocaust. The archive, located in the German town of Bad Arolsen, is massive (there are 16 miles of helving containing 50 million pages of documents) and until recently, was off-limits to the public. But after the German government agreed earlier this year to open the archives, CBS News' Scott Pelley traveled there with three Jewish survivors who were able to see their own Holocaust records. It's an incredibly moving piece, all the more poigant in the wake of this week's meeting of Holocaust deniers in Iran. We're trying to get word out about the story to pople who have a special interest in this subject. So we were hoping you'd consider sending out something to your listserve and/or posting something on your website.
Further information will also be available on our website
(http://www.cbsnews.com/stories/1998/07/08/60minutes/main13502.shtml),
which you're welcome to link to from yours.
Par Cacouboulou (Cacouboulou) le dimanche 17 décembre 2006 - 15h25: |
Chère Mafame Pariente,
Merci de l'information que vous avez fournie sur les compensations, que pourraient réclamer les victimes ou survivants, des travaux forcés en condition d'esclavage, auxquelles ils ont été soumis par la wehrmacht.
Le site dont vous donnez référence, n'est pas du tout explicite et laisse entendre qu'il y aurait encore des négociations aprés 64 ans de black-out, tout de même!,,, les compensations vont trés bientôt ne concerner que des cadavres, c'est presque généreux de la part des juristes de l'oubli.
Extrait de l'article 2 :
From the earliest negotiations, in 1952, West Germany recognized its obligations in principle to provide compensation to Holocaust survivors. In contrast, despite the Claims Conference's many efforts, the Communist East German government flatly denied any such responsibility. In 1990, when West and East Germany were negotiating their unification agreement, the Claims Conference was determined that the unified Germany should meet its obligation to compensate survivors of the Holocaust who had previously received little or no indemnification
With the active support of the U.S. government, the Claims Conference engaged in intensive negotiations with the German government. As a result, further compensation was promised in Article 2 of the Implementation Agreement to the German Unification Treaty of October 3, 1990, which reads
The Federal Government is prepared, in continuation of the policy of the German Federal Republic, to enter into agreements with the Claims Conference for additional Fund arrangements in order to provide hardship payments to persecutees who thus far received no or only minimal compensation according to the legislative provisions of the German Federal Republic
The resulting agreement, known as the Article 2 Fund, was the outcome of 16 more months of difficult negotiations. Compensation is in the form of monthly payments of €270 (approximately $320), increased after negotiations in 2003. The Claims Conference administers the fund according to German government regulations.
The Claims Conference continued negotiating with Germany to expand the eligibility criteria for Article 2 as well as the Central and Eastern European Fund (CEEF). Achievements as a result include
On peut y découvrir : une pension mensuelle de €270, et encore on chipote là dessus dans des négociations interminables, pensez donc, on y lit que cela dure depuis 1952,,, à vous de juger!
Cela ne concernerait que trois camps, ceux de : Gabes, Marcia-Plage, and Tniet-Agarev, oubliés les camps de Cheylus, de Bizerte et les autres,,,
En fait de RFA, on ne s'y est pas trompé, c'est écrit en toute lettre dans l'article de cette loi citée ci-dessus.
De plus le site que vous mentionnez, ne donne aucune indication, où doivent s'adresser les ayants droit, ou leur survivants.
Si vous avez des informations à ce sujet, alors de grâce pour eux citez les SVP.
Bien à vous et de bonnes fêtes pour vous et votre famille.
Par Moshébé (Moshébé) le dimanche 17 décembre 2006 - 12h02: |
b
Par Maurice (Maurice) le dimanche 17 décembre 2006 - 11h59: |
Le paradoxe du Moyen-Orient
LA CHRONIQUE d'Alexandre Adler.
Publié le 16 décembre 2006
Rubrique Opinions
Au premier abord, la situation que nous vivons en ce moment au Moyen-Orient ressemble à une répétition plus ou moins fidèle des grandes crises du passé : en 1956, derrière Nasser et les officiers libres égyptiens, une sorte de vague nationaliste dirigée essentiellement contre les anciennes puissances coloniales et Israël, se propageait telle une onde de choc dans toute la région. Il y eut ensuite une retombée et des divisions croissantes au sein des divers régimes nationalistes issus de cette onde de choc. Une seconde poussée, un peu plus hétérogène, se déclencha à partir de la défaite égyptienne de 1967 et aboutit au premier choc pétrolier ainsi qu'à une guerre civile de longue durée au Liban. Une troisième onde de choc à caractère islamiste, mais beaucoup plus limitée dans son impact en raison des spécificités non arabes et non sunnites de l'Iran, n'en influença pas moins la montée de l'islamisme à l'échelle de toute la région. Aujourd'hui, nous assisterions à Beyrouth, à Bagdad, à Téhéran, au Caire, en Palestine et jusque dans le lointain Afghanistan, à la revanche de l'islam djihadiste enfin en mesure de rendre coup pour coup à la puissance américaine et à son allié local israélien. Ainsi, les réponses inadéquates des stratèges américains à l'agression du 11 septembre 2001 auraient-elles abouti à la réalisation, au moins partielle, du grand projet insurrectionnel d'Oussama Ben Laden. De la même manière, à la fin des années 1970, la conjonction d'une expansion soviéto-cubaine en Afrique noire et l'émergence d'insurrection populaire au Nicaragua, à la Grenade et au Suriname avaient donné le sentiment d'une revanche posthume de Che Guevara.
Il y a pourtant une falsification grossière à adopter cette grille de lecture, outre le fait qu'Oussama Ben Laden n'a, en toute hypothèse, en rien subi le martyre du Che. Si, en effet, la dynamique monstrueuse qui caractérise la situation irakienne reflète en partie un échec et des erreurs de conception américains, elle est d'abord le témoin d'une faillite retentissante : celle de l'identité même d'une nation arabe. Il ne s'agit pas seulement ici des égoïsmes nationaux ou locaux à la petite semaine qui ont eu raison, voici quarante ans, du projet nassérien d'union de régimes pourtant très semblables en Égypte, Syrie et Irak, mais de quelque chose de bien plus grave. Il y a seulement vingt ans, personne ne soulignait que Nasser lui-même avait épousé une chiite irakienne, ou encore que le fondateur du Pakistan, Jinnah, ou encore son successeur, Zulfikar Ali Bhutto, étaient, l'un et l'autre, des chiites d'obédience différente. Aujourd'hui, l'identité chiite ou sunnite traverse, comme au XIXe siècle, le monde musulman - et non plus arabe - comme un véritable fil rouge, redéfinissant inexorablement solidarités et appartenance. Les Américains ne sont pour rien dans une telle faillite de l'identité arabe. Au reste, le Kurdistan autonome d'Irak, qui demeure l'allié le plus solide de Washington dans la région, est caractérisé par l'exceptionnelle union qui y règne entre chiites et sunnites, tous patriotes kurdes. Au contraire, les chiites arabes d'Irak, du Liban, mais aussi de Bahreïn et, sans doute s'ils le pouvaient, d'Arabie saoudite, sont à présent prêts à se ranger sans trop d'histoires sous la bannière du chiisme turco-persan de Téhéran. Plus discrètement, le ralliement des sunnites modérés et arabes de la frange nord du Croissant fertile, d'école hanafite, la plus tolérante, s'opère tous les jours à travers l'imbrication de la société et de l'économie avec la Turquie, également hanafite, voisine. Quant aux intégristes sunnites, ils se rassemblent en Égypte, en Arabie saoudite et chez les djihadistes d'Irak, sous le commandement discret de leur plus grand soutien stratégique, l'armée et les services secrets pakistanais qui assurent déjà la sécurité de La Mecque et des lieux saints. Comme d'habitude, c'est le petit Liban, exposé sans protection au grand vent de l'histoire, qui supporte aujourd'hui les plus fortes tensions nées de cette nouvelle donne. Cette faillite arabe, bien plus encore qu'américaine, poursuit une logique destructrice qui ne pourra s'interrompre que sous l'intervention, dans les deux camps en formation, de forces modérées et laïques. Mais il y a dans ce tableau de plus en plus cohérent, une véritable aberration. Tout se passe en effet comme si l'actuel président iranien cherchait, lui aussi, à interrompre cette dynamique qui, de fait, ne lui convient pas.
Si le sentiment identitaire iranien est très majoritairement et émotionnellement tourné vers l'unité en voie de reconstitution de la famille chiite, l'ambition toujours proclamée de la tendance ultra-intégriste du Hodjatieh aura, elle, été de réconcilier, dans un même intégrisme, sunnites et chiites. Les deux inspirateurs de l'actuel histrion négationniste de Téhéran, les ayatollahs Behechti et Bahonar, morts dans un attentat en 1980, ont toujours ambitionné de former un grand mouvement unitaire avec les Frères musulmans égyptiens. Voilà donc pourquoi la stratégie d'alliance du Hezbollah libanais avec les Frères palestiniens du Hamas a une fonction essentielle : détourner le regard des masses arabes de l'ampleur croissante du charnier irakien, pour les focaliser sur l'ennemi unificateur de toujours, Israël et, de plus en plus ouvertement, les Juifs eux-mêmes. Cette parade peut-elle être durable ? Ni les étudiants de Téhéran, ni les innombrables victimes irakiennes du terrorisme sunnite ne semblent le penser.
«La dynamique monstrueuse de la situation irakienne témoigne d'une faillite retentissante : celle de l'identité même d'une nation arabe»
Par Mailroom (Mailroom) le dimanche 17 décembre 2006 - 08h28: |
Par Mailroom (Mailroom) le dimanche 17 décembre 2006 - 07h48: |
En reponse au commentaire de cacouboulou ci-dessous
Voici ma réponse:
L'Allemagne a institué divers programmes de réparations à destination des victimes de la Shoah selon leurs pays d'origine ou le lieu de leurs persécutions et selon le type de "préjudice" subi.
Le programme de la Fondation allemande dont il est question dans ce mail s'adresse aux victimes d'entreprises allemandes qui ont profité de la Shoah pour faire des bénéfices (vu dans Schindler's list) et non aux victimes du travail forcé exécuté en Tunisie pour le compte du gouvernement allemand. Cela n'a rien à voir et il ne faut pas critiquer en cela l'Allemagne (qui ne s'appelle plus la RFA depuis quelques années...)
En effet, les victimes des nazis en Tunisie peuvent prétendre à des indemnisations en vertu d'un programme d'indemnisation récemment négocié par la Claims Conference avec l'Allemagne.
Voir le lien suivant:
http://www.claimscon.org/index.asp?url=article2/negotiations
Voir aussi la présentation de ce programme faite sur harissa.
Macha Pariente
Avocate
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Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA:
Commentaires du jour
Par Cacouboulou (Cacouboulou), le mardi 12 décembre 2006 - 18h30 :
En ces jours de la commémoration à Yad Vachem, de la mémoire des Juifs Tunisiens qui furent raflés à Tunis pour être soumis en esclavage, par l'armée allemande, sous la menace des armes dans les camps de travaux forcés, de Cheylus et de Bizerte, voici un site qui pourrait intéresser les nôtres :
http://www.compensation-for-forced-labour.org/French/Qui.html
A la lecture de cette loi allemande dite de réparation, on en déduit que nos pères qui furent soumis, au crime des allemands, ne sont pas considérés par cette loi scélérate comme travailleurs en esclavage, du fait qu'ils n'ont pas été internés, dans ce qu'ils (les allemands) appellent "camp de concentration ou ghetto" !
De ce fait la RFA rejette toutes leurs demandes de réparation, tant morale que financières !
Paru dans Guysen :
"La loi allemande sur le travail en condition d'esclavage, ne reconnait pas aux Juifs Tunisiens, le droit de prétendre à la moindre considération, ou indèmnité, pour le travail forcé auquel ils ont été soumis par l'armée allemande, sous prétexte que le camp de Bizerte, n'est pas considéré comme un camp "de concentration",,, La RFA à la mémoire courte et sélective ! "
Qui peut apporter une réponse à ce sujet ?