Par Ajm (Ajm) le vendredi 03 décembre 2004 - 21h49: |
La question du voile illustre bien la crise insensée que travers l'Islam (où à travers il révèle sa vraie nature?) – c'est n'importe quoi et son contraire.
Le voile, aujourd'hui, c'est surtout un jouet de militants. Les fabricants font d'aussi bonnes affaires depuis que les islamistes ont décidé d'envoyer les femmes au travail à l'extérieur du foyer. Et les Musulmanes qui, aujourd'hui, revendiquent le droit de le porter, au nom de leur religion, jusque dans les établissements dont, en raison même de leur prétention à la piété, il insulterait les principes constitutifs, trahissent le sens même de cet attribut censé protéger leur modestie, assurer la discrétion de leur présence.
Ainsi, le voile, en tant que revendication, est un attribut d'intellectuelle politisée, et pas de femme pieuse soucieuse de respecter la lettre de sa religion. C'est une tromperie.
Par Maxiton (Maxiton) le vendredi 03 décembre 2004 - 21h25: |
j'ignorais que le fait d'intervenir sur ADRA revenait
à s'allongersur le divan d'un " head shrinker " , d'un psy
si vous préférez
Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le vendredi 03 décembre 2004 - 21h14: |
Douda dit:"L'utilité des commentaires réside surtout dans le fait qu'ils permettent, de se forger une .idée juste ou fausse, quand à la personnalité de chacun à travers ses propres réactions".
Douda, je sais que AJM a déja repondu aux autres points contentieux de votre commentaire du vendredi 3 décembre courant, mais il me semble qu'il avait omis de donner son interpretation sur l'utilité des commentaires. Je ne crois pas qu'à l'origine cette section avait votre interprétation en vue.
A mon humble avis les commentaires sont là pour donner à tous les lecteurs plusieurs points de vue sur le sujet en cours, sans regard à l'auteur ni à sa personnalité. Nous ne sommes pas là pour juger la personnalité des harissiens à travers leurs propres réactions, mais pour élargir l' horizon et faire bénéficier l'audience. Je pense que plusieurs harissiens partageront mon point de vue.
Par Michka (Michka) le vendredi 03 décembre 2004 - 21h11: |
http://www.upjf.org/documents/showthread.php?threadid=8661
Par Edmond (Edmond) le vendredi 03 décembre 2004 - 19h37: |
Le Congrès juif Canadien s'inquiète de la montée de l'antisémitisme au Québec
PAR MARTIN OUELLET
QUEBEC (PC) - L'antisémitisme et l'intolérance gagnent du terrain de manière inquiétante au Québec, estime le Congrès juif Canadien.
"On assiste à des phénomènes qui sont dangereux", a dit Sylvain Abitbol, de la fédération CJA, lors d'un point de presse jeudi à Québec.
M. Abitbol, qui accompagnait une délégation de la communauté juive à l'Assemblée nationale, a profité d'une rencontre avec le premier ministre Jean Charest et ses principaux ministres pour lui faire part de son inquiétude.
"Comme en Europe, il y a une montée de l'antisémitisme au Québec et nous voulons que le gouvernement prenne des mesures pour contrer le phénomène", a souligné le porte-parole.
Depuis le début de l'année, le Congrès juif Canadien a recensé pas moins de 120 manifestations d'antisémitisme, de gravités variables, allant de l'incendie criminel d'une école à la profanation de cimetières, en passant par des gestes d'intimidation à l'égard d'élèves, de simples citoyens ou de personnalités politiques juives.
Le nombre d'incidents a plus que doublé en un an, selon le lobby juif.
"Ce n'est pas que la société québécoise se radicalise. Je ne voudrais pas laisser croire ça, a nuancé M. Abitbol. Mais, il s'agit d'un problème de société auquel il faut faire face, sinon il prendra de l'ampleur."
L'une des solutions au problème réside dans l'éducation, a fait valoir le Congrès juif, qui a invité le gouvernement Charest a mettre de l'avant de nouvelles initiatives pour favoriser le rapprochement entre les cultures et l'intégration des immigrants.
Du reste, M. Abitbol s'explique mal les raisons qui ont mené à une montée de l'intolérance à l'égard de la communauté juive.
Est-ce le fait de l'immigration arabe? lui a demandé un reporter. "Je ne sais pas. Je sais pas. Vous savez, il y a de l'antisémitisme depuis 2000 ans. Faudrait s'adresser à un sociologue" a-t-il soupiré.
Par ailleurs, le président du Congrès juif Canadien, région du Québec, Jeffrey K. Boro, a aussi mis en garde le premier ministre Charest contre les coupes dans les programmes sociaux.
"La pauvreté affecte notre communauté. 18 pour cent des membres de notre communauté vivent sous le seuil de la pauvreté. Nous sommes ici non seulement pour défendre les intérêts de notre groupe, mais aussi pour défendre les intérêts du Québec tout entier", a-t-il dit.
© La Presse Canadienne, 2004
Par Maxiton (Maxiton) le vendredi 03 décembre 2004 - 18h36: |
Pour ajouter à ce que vient d'écrire Maurice à propos de
Tarik Ramadan sur sa dinstinction entre la
nationalité ( accessoire ) et la religion musulmane,
je vous propose cet article paru dans : oumma.com en
réponse à Christine Clerc du Figaro Madame
J'ai détaché le paragraphe qui est l'aveu de
la distanciation de certains musulmans par rapport au
pays dans lequel ils ont choisi de vivre.
Nos dirigeants ont bien du souci à se faire.
Et nous autres juifs - tunisiens ou pas, goulettois
ou pas - ,sommes des sismographes. Nous sentons
le danger longtemps avant les autres.
Et nous avions senti- dès l'irruption de Tarik Ramadan
dans le paysage politique français le danger que
représentent pour la République des discours comme
celui que vous allez lire ci-dessous.
N'est-ce pas Maurice ?
Réponse à la chroniqueuse du Figaro
Par Djilali Elabed
mardi 26 octobre 2004
Madame Christine Clerc,
Votre lettre intitulé « lettre à Fatiha » dans votre
hebdomadaire le Figaro Madame ne m’a pas laissé
indifférent. J’ai tout particulièrement apprécié votre
enthousiasme à reconnaître le courage et le panache
dont a fait preuve cette jeune femme de confession
musulmane.
Néanmoins que de contre vérités et que de simplisme
dans votre analyse. Ne pouvant rester passif devant
tant de caricatures, de préjugés voir de violences
symboliques, j’ai décidé de vous répondre sur
quelques points.
« Je refuse que mon voile soit taché de sang », ces
paroles de Fatiha attestent, selon vous, de son
appartenance à la Nation. Et qu’ainsi avant d’être
musulmane elle était française. J’avoue ici
ne pas comprendre cette obstination, récurrente
chez nos intellectuels, à vouloir que la nationalité
devance la conscience.
En réalité il s’agit d’idées et de concepts qui ne sont
nullement du même ordre.
Etre musulmane ou musulman est un choix et une
conviction fruit d’une recherche spirituelle,
la nationalité quant à elle, nous permet de nous situer
dans l’espace et d’intégrer une population géographi-
quement situé
La religion nous propose une explication du monde
et celle-ci demeure quelque soit la nationalité et
le lieu où l’on se trouve.
D’ailleurs je ne pense nullement que José Bové privilégierait
sa nationalité française à son combat économique et
écologique.
Vous affirmez ensuite que des milliers de filles
ôtèrent leur foulard, en pénétrant dans les écoles
républicaines, suite à la déclaration de Mme Ajbli.
En réalité c’est surtout parce qu’elles n’ont pas eu le
choix. D’ailleurs la réalité est plus triste encore
puisque des centaines de jeunes filles ne vont
plus au lycée, certaines ont même abandonné leur
scolarité. Quelle belle loi humaniste au service
des femmes.
Lorsque vous évoquez les crimes dans les pays
musulmans, selon vous, seules les personnes
« aux cheveux courts » en seraient victimes
Non Madame, les femmes voilées ont été les premières
à subir la folie des criminels, qui du reste n’étaient
pas toujours des « barbus » mais des agents,
bien civilisés, du renseignement algérien par
exemple.
Enfin, cerise sur le gâteau, vous tombez dans un relent
post-colonialiste lorsque vous vous attaquez
violemment au foulard de nos chères concitoyennes
musulmans. Je vous cite :
« Hélas votre voile, fût-il rose, continue d’être le
signe d’une oppression sanglante ».
En réalité cette fixation sur le foulard est le signe de
la non acceptation de l’autre dans son altérité.
Effectivement, Madame, le problème ne se situe pas
dans ce bout de chiffon mais bel et bien dans vot
esprit.
Il faut que vous admettiez que la France a
changé, qu’elle est devenue multiculturelle.
Il faut que vous acceptiez ces musulmans avec ce qu’ils ont de
spécifiques.
Ce n’est certes pas une thérapie indolore mais c’est
la seule qui puisse mettre fin à vos préjugés.
C’est en tout cas ainsi que vous parlerait un
psychanalyste.
La morale de cette histoire, me semble t-il, est
que cette jeune femme a donné la leçon à de
nombreuses pseudo féministes émancipées
En effet, comme vous le dîtes si bien, quel panache !
si ce n’est pas ça l’émancipation, je demande à voir !!!
Car oui, Madame Ajbli voulait se livrer en otage en
échange de nos concitoyens.
Cela démontre que ce foulard n’a rien d’oppressant
pour celle qui le porte de leur plein grès.
Pour celles et ceux qui ne partagent pas cet avis,
on leur demande de faire preuve de tolérance.
On leur demande surtout de ne pas exclure ces
jeunes filles des écoles sous prétexte d’une laïcité
qui cache en réalité la non acceptation des
différence
« Cachez ce foulard que je ne saurais voir. ». Quelle
hypocrisie.
Djilali Elabed
QUE PENSEZ-VOUS DE CET ARTICLE ?
POUVONS-NOUS EN DISCUTER ?
Shabbat Chalom
Par Emma (Emma) le vendredi 03 décembre 2004 - 18h46: |
Irak, An I. Un autre regard sur un monde en guerre (*)
Sous la direction de Pierre Rigoulot et Michel Taubman
La France et le monde sont-ils devenus fous à la suite de l’intervention américaine en Irak ? On est en droit de se poser la question quand on constate l’hystérie anti-américaine souvent doublée d’une haine anti-israélienne qui s’est emparée de la quasi-totalité de la planète.
« C’est contre la convergence de l’islamo-gauchisme et du souverainisme conservateur-soucieux avant tout de maintenir un statu quo privilégiant le droit des États plutôt que celui des peuples-dans un anti-américanisme délirant, que nous avons décidé de réagir », expliquent Pierre Rigoulot, historien et Michel Tauman, journaliste. Car si des questions se posent depuis l’intervention de la coalition en Irak : « Fallait-il la mener de cette façon ? À ce moment-là ? Sans l’aval de l’ONU ?… », la bonne méthode d’analyse n’est pas l’imprécation incantatoire mais la réflexion. Une vingtaine de spécialistes, historiens, sociologues, philosophes, politologues, théologiens, militants humanitaires, intellectuels, se penchent sur le problème en nous fournissent une étude aussi fouillée qu’intéressante.
Le livre est divisé en trois parties : « Un monde en guerre », « La guerre en Irak » et « L’étrange mal français ».
Si la deuxième partie s’attache à démonter les rouages d’une guerre annoncée car moralement nécessaire et si la troisième est plus centrée sur l’Hexagone et les mirages de la politique extérieure de la France qui a choisi Poutine plutôt que Bush, où les médias sont en folie et les banlieues en surchauffe, c’est la première partie qui est la plus percutante car elle pose un problème essentiel : « Comment réparer les dégâts ? Comment réinventer l’Occident ? »
Oui, il fallait y aller estiment Françoise Brié et Jacky Mamou. Parce que « Saddam Hussein s’est attaché à construire un système de contrôle de la population particulièrement répressif et terrifiant, en s’inspirant d’ouvrages hitlériens mais surtout staliniens ». Des décennies de barbarie organisée dont l’assassinat, peu connu, entre 1991 et 1993, de 100 000 Arabes des marais du Sud. Et près de 5 millions d’Irakiens qui ont fui leur pays.
Pour ce qui est de l’attitude de la France, on retrouvera avec profit le texte de Pierre-André Taguieff paru dans le premier numéro des Études du CRIF : « Néo-pacifisme, nouvelle judéophobie et mythe du complot ».
Pour Brice Couturier, « La France, on le sait, peine à trouver une posture adaptée à sa situation actuelle dans le monde et en Europe ». Et si, Jacques Chirac en tête, elle adopte une position pro-arabe, cela ne lui vaut pas que de la reconnaissance car, remarque Couturier, « La presse arabe se moque de ce « Saladin-al Chirac », auquel on « devrait offrir la présidence de la Ligue arabe » ». D’ailleurs, il faut bien reconnaître que « Seule ou presque en Europe, la France prétend continuer à exercer une influence sur le cours du monde. Mais la modicité de ses moyens et l’obsolescence de sa doctrine la condamnent au rôle de mouche du coche ».
Dans une magistrale analyse introductive, Dominique Moïsi estime qu’ « à court terme, la position pro-israélienne des Américains et la position, globalement pro-palestinienne de l’Europe, agissent comme un acide puissant sur les relations transatlantiques ». C’est pourquoi il y a urgence à réinventer l’Occident. Réinventer aussi les Nations unies en faillite morale et organisationnelle.
Si un chapitre entier est consacré à l’attitude d’Ariel Sharon , beaucoup plus réticent qu’on le croit dans l’affaire irakienne, on regrettera qu’alors que plusieurs intervenants arabes aient été sollicités, il ne se soit pas trouvé un penseur israélien pour donner son point de vue. Dommage ! Un livre remarquable qui propose des pistes intéressantes pour l’avenir du Proche-Orient et du monde.
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions du Rocher. Mars 2004. 432 pages. 20 €.
Par Hajkloufette (Hajkloufette) le vendredi 03 décembre 2004 - 17h50: |
11:54 Le grand rabbin de la communauté tunisienne de Djerba Tzvi Haïm (z'l) est décédé à l'hôpital Shaaré Tsedek de Jérusalem. Malade, le grand rabbin est venu en Israël pour se faire soigner. Il sera inhumé vers midi Guivaat Shaoul. (Guysen.Israël.News)
Iye Zkhro Baroukh
Par Maurice (Maurice) le vendredi 03 décembre 2004 - 16h12: |
TARIK RAMADAN Né en 1962 à Genève, docteur ès lettres, professeur à l'université de Fribourg, en Suisse, Tariq Ramadan est devenu au fil des ans l'intellectuel musulman le plus célèbre en France. Il a acquis une notoriété supplémentaire en affrontant Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, au cours de l'émission "100 minutes pour convaincre" le 20 novembre 2003 sur France 2. Il avait affirmé ce jour-là qu'il prônait un "moratoire" sur la lapidation des femmes adultères. Ce moratoire n'a pas peu fait pour sa gloire, d'autant qu'il présentait cette idée comme une preuve manifeste de son ouverture d'esprit...
Tariq Ramadan est le petit-fils de Hassan Al-Banna, le fondateur égyptien de la confrérie des Frères musulmans, présente dans tout le monde arabe.
Contrainte à l'exil par Nasser, sa famille s'est établie en Suisse en 1954. Son père lui a donné le nom de Tariq, le guerrier musulman qui a conquis l'Espagne au début du VIIIe siècle et a laissé son nom à Gibraltar, Djebel Tariq, "la montagne de Tariq".
Caroline Fourest, auteure de Frère Tariq (Grasset), relève quelques exemples du double langage tenu par l'intéressé. Dans son livre Les Musulmans dans la laïcité (Tawhid), il écrit : "Un musulman, résident ou citoyen, doit se considérer sous l'effet d'un contrat à la fois moral et social avec le pays où il séjourne. En d'autres termes, il se doit d'en respecter les lois." Mais dans une cassette intitulée Vivre en Occident, il déclare qu'un musulman doit observer les lois du pays où il habite seulement dans la mesure où celles-ci ne s'opposent pas à un principe de l'islam, ce qui est évidemment très différent.
______________,,,,????????????????????????????
"Il y a aussi des moments où il ment", dit encore Caroline Fourest.
Dans l'émission "Campus", de Guillaume Durand, sur France 2, il avait affirmé avoir gagné le procès en diffamation qu'il avait intenté à Antoine Sfeir, directeur des Cahiers de l'Orient. Or il l'a bel et bien perdu. Antoine Sfeir l'accusait... de tenir un double discours.
dominique dhombres
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 04.12.04 du monde
Par Douda (Douda) le vendredi 03 décembre 2004 - 15h40: |
La Douda : ( Hak El Ouet International Tracking Station )
Le Ftileur : Humanisme,,,
Nous nous devons de remercier AJM, sa réponse personnelle et impartiale, ne laisse aucun doute quand à ses qualités d’humanisme, et de pédagogie que l’on souhaiterais rencontrer bien plus souvent sur ADRA.
Du soucis de l’analyse du détail ( à ne pas confondre avec l’intellectualisme ), peut jaillir la lumière, et les réflexions qu’il a exposées en toute honnêteté, nous procure une bouffée de fraîcheur, qui nous change des habituels propos de propagande à l’emporte pièce, du genre : “Circulez ! ya rien à voire” ou “Ya des spécialistes pour s’en occuper, alors taisez vous!” Comme si c’était facile de clore le bec à des Goulettois.
Ce qui venant de nous est interprété comme de la critique (ce qui serait bien normal au fond, car on est avant tout Goulettois), devrait plutôt être ( même si on est bien au chaud et virtuellement protégés,,, là ou on a choisi de résider ), considéré comme des “banderilles”, dont le but est d’initier autant de discussions constructives, plutôt que des affrontements qui nous mènent au milieu de nulle part !
Merci AJM pour votre message! et à bientôt,
Wnessou El Douda
Par Maxiton (Maxiton) le vendredi 03 décembre 2004 - 15h12: |
Bazooka
tu peux essayer:
lyceecarnot@hotmail.com
merci
shabbat chalom
Par Ajm (Ajm) le vendredi 03 décembre 2004 - 11h27: |
Assassinat de Théô Van Gogh: Le totalitarisme d’une certaine “vérité” religieuse.
Par Abdallah Amami
Sur le milliard de Musulmans éparpillés de par le monde, combien on pris la peine de s’interroger et de méditer sur l’assassinat de Théô Van Gogh, ce cinéaste néerlandais égorgé en plein mois de Ramadan dans une rue d’Amsterdam par un islamiste marocain qui lui reprochait ses prises de position publiques contre l’Islam. Personne ou presque. S’il y a eu débat en terre musulmane sur la question, ce débat est resté bien feutré. C’est que l’assassinat d’intellectuels est chez nous monnaie courante. Malheur à ceux qui osent défier les vérités établies et aller à l’encontre de ce que les islamistes considèrent comme des thawabit ou constantes intangibles. Tous ceux qui s’y sont frottés l’ont payé cher. En Egypte, au Maroc, en Iran, beaucoup d’intellectuels ont payé de leur vie cette audace ; en Algérie, où la tourmente a emporté plus de cent mille morts ces dernières années, une soixantaine d’intellectuels ont fait l’objet d’assassinats ciblés, simplement pour avoir professé une vision du monde qui diverge de celle de l’Islam radical, les artistes étaient nombreux parmi de ces victimes. En Turquie, l’horreur a atteint son comble en 1993, quand 36 intellectuels et artistes, réunis en séminaire dans un hôtel de la ville de Sivas, ont été brûlés vifs dans un incendie allumé par des islamistes qui ont ensuite fait barrage aux pompiers et aux citoyens qui tentaient de porter secours aux victimes.
L’assassinat de Théô Van Gogh nous interpelle parce qu’au delà de l’acte terroriste, devenu malheureusement banal et qu’il ne faut jamais cesser de condamner, il marque le transfert en Europe d’une pratique qui perdure chez nous depuis des siècles sans jamais avoir suscité de grandes émotions. Tuer des artistes, des poètes et des écrivains, a de tout temps été chez nous chose admise dès que l’artiste ou l’intellectuel s’avise de franchir la ligne rouge d’une vérité jugée absolue. Les sultans qui nous gouvernent et la foule sont solidaires sur la question. C’est que le problème avec les intellectuels, et plus encore avec les artistes, est qu’ils rejettent le principe de la soumission à une vérité définitive, ce qui les met ipso facto en opposition avec les théologies monothéistes qui ne donnent pour horizon à la vie des hommes que la soumission servile à des vérités révélées. Ils sont donc incontrôlables.
La Renaissance, qui a été d’abord une explosion de l’art, c’est-à-dire des formes d’expression de l’imagination et de la fantaisie, a propulsé l’Europe vers la modernité alors que le Monde musulman continuait dans le même temps à bétonner les murs qui l’enfermaient dans un Moyen Age contemporain en s’entêtant à faire la confusion entre la simple croyance religieuse et le concept de vérité. La conséquence? C’est ce désastre fait d’échecs et d’avortements partagés collectivement, c’est aussi, au niveau individuel et collectif, l’incapacité à se libérer du joug politique qui nous opprime et dont on ne pourra se libérer que lorsqu’on donnera à la religion une autre interprétation que celle d’un joug métaphysique.
C’est ce joug d’une certaine «Vérité» religieuse qui bloque chez nous toute tentative de redressement véritable. Comment pourrions-nous accéder à la liberté politique, condition nécessaire à la dignité, sans commencer par nous affranchir des tabous qui entravent nos libertés privées ? Comment imaginer possible l’existence, dans le monde, de sociétés qui se seraient libérées au plan politique tout en continuant à pratiquer le principe de la soumission collective au plan religieux ? Comment imaginer le libre choix politique sans le libre arbitre de la foi ?
C’est ce que Théô Van Gogh reproche à l’Islam en mettant l’accent sur le statut de la femme, réduite à une condition d’être inférieur par une lecture littéraliste qui s’impose comme un carcan à nos sociétés contemporaines simplement parce que nous nous obstinons à donner au texte religieux la valeur d’un texte de loi alors que le reste de l’humanité prenait le large en s’affranchissant des lois religieuses et en faisant acte d’autonomie dans tout ce qui a trait au travail de législation.
A la manière des artistes, les formules de Théô Van Gogh sont parfois lapidaires; ainsi, pour dénoncer la condition d’objet passif faite à la femme, le cinéaste néerlandais disait des Musulmans mâles qu’ils étaient des «baiseurs de chèvres» ; ce en quoi il n’avait que partiellement raison ; car, quand on parle de baise, les hommes et les femmes partagent en terre d’Islam la même condition. Dans leurs rapports avec leurs gouvernants comme dans leurs relations avec les pays tiers, ils vivent en commun une même situation faite d’humiliation et de prosternation. Les évènements d’Irak et d’Afghanistan, les guerres civiles larvées de l’Algérie, du Pakistan, de l’Arabie Saoudite, d’Egypte ou d’ailleurs, ainsi que notre incapacité à apprivoiser la liberté, notre inaptitude à nous défaire de notre particularisme et à partager avec le reste de l’humanité son élan vers l’universel.
Nous avons poussé jusqu’à son extrême limite la domination du référent religieux au point d’avoir interdit pendant des siècles l’art, créant ainsi une société mutilée: sans peintres, sans sculpteurs, sans romanciers, sans rêveurs, sans gens de fantaisie; nous privant de la sorte de ce fantastique levier dont l’homme a de tout temps usé pour se projeter en avant, en s’appuyant sur sa faculté d’imagination et d’innovation. Aujourd’hui encore, quand la fièvre religieuse monte, le premier réflexe de nos extrémistes (ne le sommes-nous pas devenus tous) est d’allonger sur l’autel du sacrifice ces iconoclastes d’artistes et d’intellectuels qui ont l’outrecuidance de penser autrement sans que cela gène les ruminants que nous sommes.
Le bénéfice du privilège de l’émigration n’a pas conduit l’assassin de l’arrière-petit-fils du grand peintre hollandais à une remise en question du schéma d’une foi totalitaire, mais à un rejet exacerbé de concepts et de valeurs dont la source d’inspiration est la liberté, cette liberté qui devient en Hollande presque libertaire en matière politique et sociale. Quoi de plus naturel que de voir la confrontation entre ces deux visions du monde déboucher sur une scène aussi barbare que le fut le meurtre de Théô Van Gogh.
Il y a un demi-siècle, les Nazis, partisans du mythe totalitaire de la supériorité aryenne, donnaient la chasse dans les villes européennes aux peintres du courant abstrait jugé décadent. Plus tard, les Staliniens, autres tenants d’une doctrine totalitaire basée sur une «lecture scientifique de l’histoire» réprimaient dans leurs geôles les adeptes de la musique rock, considérée comme un stigmate de la dégénérescence occidentale. Au-delà de leurs crimes collectifs, tous les totalitarismes ont tendance à ramener l’ensemble des comportements individuels à des normes conformes à leur propre schéma mental..
Abdallah Amami
redaction@realites.com.tn
Par Ajm (Ajm) le vendredi 03 décembre 2004 - 08h58: |
Merci Bazooka!
L'image publiée dans TIME Magazine est plus généreusement cadrée et donne une autre impression de la situation.
Le scan complet peut être visionné ici.
Par Bazooka (Bazooka) le vendredi 03 décembre 2004 - 08h50: |
Maxiton,
Sorry, mais le message incluant le pdf m'est revenu avec un avis de defaillance de Hotmail:
This is an automatically generated Delivery Status Notification.
Delivery to the following recipients failed.
maisonmedicale@hotmail.fr
Peut-etre auriez-vous une autre adresse a me communiquer ?
AJM,
Le message vous attend sur ajm@ajm.ch
Shabbath Shalom a tous.