Par Douda (Douda) le mardi 25 janvier 2005 - 18h56: |
La Douda : ( Hak El Ouet International Tracking Station )
Le Ftileur : Mr. Milière évincé de RMC ?
Point de pleurnicheries ! car c’est ce qui peut arriver à, celui qui se qualifie pompeusement d’écrivain, de géopolitologue ( absent du Dico ) et de professeur d’université en France et aux Etats-Unis, quand il s’acoquine avec une radio poubelle du genre RMC, dont l’unique but est de faire du flous sur le dos de ceux qui ont du temps à perdre, et des couleuvres à avaler.
Il s’est donc adressé à des marchands de soupe, pour vendre ses fadaises, et bien ils la lui ont servi, la soupe,,,
Il peut toujours se consoler en se disant, que tôt ou tard ses successeurs et concurrents subiront le même sort, lorsqu’ils n’auront plus rien à vendre,,, et on lui souhaite quand même : “Buona Fortuna avec ses prochains mentors !”
Wenessou El Douda
Par Henri (Henri) le mardi 25 janvier 2005 - 15h54: |
Un peu de lumiere.
Deux reponses qui se ressemblent.
La premiere parle de COUTUME, et la seconde "pas d'obligation.
Si l'on veut on circoncit, si l'on ne veut pas on n'est pas tenu.
Le choix reste donc entre nos mains surtout s'il y a un probleme legal de surplus.
Par Bazooka (Bazooka) le mardi 25 janvier 2005 - 15h44: |
S'il existe un gene de l'altruisme, peut-on en deduire qu'il existe un gene de l'egoisme ?
publie aujourd'hui sur JTA.org
Natural-born givers
Some people may be genetically programmed to do good, Israeli researchers believe.
According to a study conducted by a team of psychologists from Herzog Memorial Hospital and the Hebrew University of Jerusalem, a link exists between selfless behavior and a gene variant on chromosome No. 11. The chief researcher, professor Richard Ebstein, said surveys indicate that people with this gene variant get a good feeling from doing good.
“While risk-takers receive some kind of thrill or rush — a benefit to themselves — people who are altruistic receive no discernable benefit from their philanthropy, and in extreme cases, like running into a fire to save a stranger, put themselves at risk,” Ebstein told the Web site Israel21c.org. “People with the altruism gene may do good works because they get more of a thrill.” The study is described in the current edition of Molecular Psychiatry.
Par Rd (Rd) le mardi 25 janvier 2005 - 14h22: |
merci meyer pour l'adresse du site pouvant répondre à ma question.
mais en fait le mystère demeure.
a la question "ciconcision de cadavre", un rabbin répond non (une personne décédée n'est pas soumise aux mitzvot) , un autre oui(meme un enfant mort-né doit etre circoncis). balle au centre.
en droit francais cela pourrait s'apparenter a une mutilation de cadavre.
qui peut apporter un peu de lumière?
Par Meyer (Meyer) le mardi 25 janvier 2005 - 13h31: |
Réponse à Rd :
aller sur le site
http://www.cheela.org/
et taper "circoncision" dans le moteur de recherche.
Par Rd (Rd) le mardi 25 janvier 2005 - 13h01: |
on me rapporte le cas de circoncisions post mortem sur des enfants décédés peu après leur naissance dans le but de les faire enterrer dans un carré juif.
est ce une rumeur?
une vérité?
Par Maxiton (Maxiton) le mardi 25 janvier 2005 - 10h42: |
Le problème est que de nos jours pour les musulmans
Il faut être arabe ET musulman
Autrement pas de salut
Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le mardi 25 janvier 2005 - 04h18: |
En effet cette decouverte pourrait interesser certains harissiens.
http://www.mondeberbere.com/juifs/schroeter.htm
LA DÉCOUVERTE DES JUIFS BERBÈRES
Daniel J. Schroeter
in Relations Judéo-Musulmanes au Maroc : perceptions et réalités,
edited by Michel Abitbol, Paris: Editions Stavit, 1997, pp. 169-187
Parmi les travaux et domaines d’études concernant le passé des Juifs marocains, l’histoire des Juifs dans les régions à dominance berbère occupe une très faible place. Cela provient en partie de la nature fragmentaire des sources historiques provenant des zones rurales du pays [1]. Comparée à la documentation sur les Juifs parlant arabe, vivant dans les régions urbaines du Maroc et qui ont produit un nombre considérable d’écrits, les données historiques sur la vie des Juifs berbères ou vivant parmi les Berbères, avant la période coloniale, sont très éparses, presque toujours de seconde main, et sont souvent basées sur des mythes d’origines et des légendes. Les voyageurs étrangers en visite au Maroc dans la période pré-coloniale, qui ont établi, quoique de façon inexacte, les listes des tribus et des " races " du pays ont rarement fait la distinction entre Juifs berbérophones et Juifs arabophones [2]. Les Juifs ont été considérés comme une catégorie à part, aux côtés des Maures ou Andalous, des Arabes, des Berbères et shleuh. Peu d’Européens ont voyagé à l’intérieur du Maroc avant le XXe siècle, et ceux qui le firent, comme John Davidson (qui fut tué) en rapportèrent des informations peu fiables. James Richardson, un militant anti-esclavagiste britannique, qui a visité le Maroc en 1840, a poussé plus loin les observations de Davidson ; il a été le premier à désigner les Juifs de l’Atlas comme des " juifs shelouh ", parlant berbère et dont les coutumes et caractéristiques étaient les mêmes que celles de leurs voisins non-juifs [3].
Cette référence aux Juifs berbères est, cependant, encore très inhabituelle et de fait, elle n’a pas donné lieu à des hypothèses hasardeuses sur les origines berbères des Juifs. D’après la plupart des visiteurs européens du XIXe siècle, les communautés juives elles-mêmes se revendiquent fermement comme descendant des Juifs de l’Ancien Israël. Les seules distinctions qu’on y trouve sont celles relatives aux clivages entre Juifs espagnols et Juifs autochtones, un clivage que les Juifs du Maroc eux-mêmes mentionnent par les termes " d’expulsés " et de " résidents " (megorashim et toshavim).
A la fin du XIXe et au XXe siècles, les voyageurs et ethnographes " découvrent " un grand nombre de communautés dispersées et donnent de ces Juifs vivant parmi les Berbères une image totalement différente de celle des communautés juives des régions urbaines. Sous le protectorat français, l’image des Juifs berbères va être définitivement établie conformément aux études qui leur seront consacrées par l’ethnographie coloniale, ainsi que par les hommes de l’Alliance israélite universelle. Enfin, la société israélienne va y ajouter sa touche, reflétant l’apport sioniste et le développement de stéréotypes à l’égard des Juifs marocains, dont la plupart ont immigré en Israël entre 1950 et 1960.
Mon propos concerne la façon dont a été formulée la perception des relations judéo-berbères aux XIXe et XXe siècles en me référant tout particulièrement à la documentation sur les Juifs d’Iligh, une communauté qui vivait avec les Berbères dans une région de langue tashelhit, du Sous [4].
La découverte des Juifs berbères
L’intérêt des Européens pour les Juifs des régions apparemment " éloignées " du monde n’est pas une invention du XIXe siècle ; ce qui est nouveau, c’est la signification conférée à cet intérêt. La recherche sur les tribus perdues n’est plus motivée uniquement par des considérations d’ordre messianique, car à l’ère du colonialisme triomphant, la recherche ethnographique sur les communautés lointaines d’Orient est devenue un moyen de gouvernement.
De plus, pour les Juifs européens, la découverte de coreligionnaires primitifs n’évoque pas seulement le souvenir des tribus perdues mais leur révèle aussi d’anciennes coutumes disparues, à un moment où eux-mêmes commencent à se considérer comme une nation et se tournent vers les terres bibliques du Levant pour restaurer la souveraineté juive [5].
Au début du XXe siècle, l’orientaliste et hébraïsant Nahum Slouschz parcourut l’Afrique du Nord pour y étudier les origines et l’histoire des communautés juives. Il a été le premier à étudier sérieusement l’histoire des communautés vivant dans les régions intérieures du Maghreb. Slouschz croyait que pendant les siècles qui ont précédé l’expansion arabe en Afrique du Nord, les Juifs, originaires de Palestine, se sont répandus parmi la population berbère et en sont devenus un élément dominant [6]. Durant l’époque coloniale, ses opinions sur les origines berbères des Juifs vont avoir force de loi [7]. En 1906, Slouschz fut envoyé en mission au Maroc par la Mission scientifique du Maroc, grâce à ses relations avec son directeur, Le Chatelier [8]. La mission, parrainée par le Comité de l’Afrique française, a publié les premiers travaux importants sur la société marocaine. Slouschz faisait partie de ce cercle et ses idées influencèrent largement la vision française du judaïsme marocain. Après l’établissement du protectorat français, il retourna au Maroc et fut chargé par les autorités coloniales d’étudier les communautés juives et de soumettre ses conclusions au Résident-Général Lyautey en vue de leur réorganisation. Slouschz était sioniste et, en tant que tel, voulut " régénérer " le judaïsme marocain et réveiller sa conscience nationale juive. C’est en partie à cause de ses idées sionistes que les autorités françaises décidèrent de le relever de ses fonctions officielles [9].
Les tendances sionistes de Slouschz et ses efforts pour découvrir le passé juif berbère pré-arabe du Maroc procédaient d’une vision très cohérente. La population juive urbaine des grandes villes arabes du Maroc était très attachée à ses savants autant qu’à ses traditions. Pour Slouschz, ce sont les Juifs descendant des Berbères (comme il le croyait), avec leurs manières primitives et pénétrées d’influences locales, qui représentent les " vrais " Juifs nord-africains
" maintenant que l’Afrique est entrée également sous l’égide de l’influence occidentale ", écrit-il, " la pénétration de la civilisation française et l’émancipation de nos frères de Tunisie et du Maroc, suivant en cela l’exemple des Juifs algériens, vont faire disparaître le caractère spécifique du juif africain. Comme c’est déjà le cas dans les grandes villes françaises d’Afrique, les changements sociaux ont eu un effet radical sur les masses de la population, qui perdent rapidement leur individualité et leurs traditions millénaires [10] ".
Une fois ces coutumes abandonnées, grâce aux bienfaits de l’éducation occidentale, le judaïsme marocain aura-t-il une autre alternative que celle de rejoindre la nation juive moderne ?
C’est H. Z. Hirschberg qui le premier a mis en doute la thèse admise – établie d’abord par Slouschz et adoptée ensuite par de nombreux chercheurs de l’époque coloniale – selon laquelle les Juifs d’Afrique du Nord descendraient des tribus berbères converties au judaïsme dans 1’Antiquité. Hirschberg étudia systématiquement les traditions anciennes et parvint à la conclusion qu’il y a peu de preuves confirmant la thèse des Berbères judaïsés. D’après lui, la plupart des communautés se formèrent beaucoup plus tard, grâce à l’arrivée de commerçants juifs à l’intérieur du pays. Bien qu’il n’exclut pas qu’il ait pu exister des Berbères judaïsés, Hirschberg est sceptique quant à l’importance de ce phénomène [11]. Dans une étude récente basée sur des données linguistiques et ethnographiques importantes, Paul Wexler a réexaminé cette question, pour aboutir à la conclusion que la grande majorité des Juifs sépharades descendraient d’habitants d’Afrique du Nord convertis au judaïsme et installés en Espagne12. Si l’hypothèse de Wexler était exacte, il en découlerait que la plupart des Juifs marocains (toshavim comme megorashim) descendraient de Berbères convertis.
Les rares preuves contemporaines de l’existence de communautés juives en Afrique du Nord à l’époque pré-islamique ne permettent pas d’affirmer avec assurance l’importance démographique et culturelle du judaïsme parmi les Berbères. La première source historique évoquant des tribus juives berbères date du XIVe siècle. C’est le Kitab al-cibar d’Ibn Khaldoun [13]. Certes il y a également de nombreuses légendes locales sur les Juifs berbères au Sud marocain préislamique. Jacques Meunié, par exemple, est convaincu de l’authenticité de ces traditions et légendes, même si nombre d’entre elles n’ont été consignées que récemment [14]. Quelle que soit notre opinion au sujet de la conversion des tribus berbères au judaïsme dans l’Antiquité, on peut affirmer que des mythes sur les Juifs berbères ont existé au Moyen Age et que ces mythes concernaient également l’origine des Berbères dans leur ensemble. Ces mythes ont été élaborés afin de légitimer le pouvoir mérinide au XIVe siècle [15], avant d’être reformulés durant la période coloniale. L’historicité des légendes sur l’expansion du christianisme et du judaïsme parmi les Berbères à l’époque pré-islamique a pu servir les besoins de l’administration coloniale dans sa volonté de séparer les Berbères des Arabes. Comme l’écrit Jacques Meunié : " malgré la précarité des indications que nous possédons sur l’extension ancienne du christianisme et du judaïsme dans le Sud marocain, [ces traditions] méritent cependant d’être retenues parce qu’elles peuvent aider à connaître les divers éléments de populations berbères et leurs usages anté-islamiques, au cours de siècles plus récents, et même jusqu’à l’époque actuelle [16] ".
Exhumer les séquelles du passé berbère judéo-chrétien est un moyen parmi d’autres visant à justifier le régime colonial au Maroc.
Relations judéo-berbères : un cas particulier ?
Les études sur le Maroc des premières années du Protectorat français soulignent les différences existant entre les régions contrôlées par le Makhzen et les régions non soumises au contrôle du gouvernement central : bilad al makhzen / bilad al-siba. Considérée comme une division entre Arabes et Berbères, cette perception prédominante de la société marocaine développée par les ethnographes coloniaux et perpétuée – largement – par l’ethnographie post-coloniale, a été sérieusement remise en question [17]. Peu d’attention a été accordée à la façon dont ce dualisme simpliste entre makhzen et al-siba a influencé les débats sur le judaïsme marocain.
L’affirmation selon laquelle les relations judéo-berbères étaient complètement différentes des relations arabo-juives est liée de très près à cette vision d’une dichotomie entre makhzen et siba. On cite en exemple la protection efficace des commerçants juifs par les chefs tribaux, ou les patrons berbères, au point de les rendre intouchables. " Tout juif de bilad al-siba appartient corps et biens à son seigneur, son sid ", écrit Charles de Foucauld, dont les relations avec les communautés juives du Maroc font partie du corpus historique sur le judaïsme marocain [18]. Bien que le Juif soit protégé, Foucauld le décrit comme un être servile, exploité sans merci par son maître. Comme les régions berbères appartiennent au bilad al-siba, les Juifs se doivent d’obtenir la protection de chefs locaux et indépendants du Sultan. Slouschz considère la situation des Juifs du bilad al-siba à la manière de Foucauld : " à Tililit commence, pour les Juifs, le pays du servage, on pourrait même dire de l’esclavage. Tout ce que les Juifs possèdent appartient au Qaid, qui a droit de vie et de mort sur ses sujets. Il peut les tuer en toute impunité, il peut les vendre si tel est son désir... En échange de la perte de tous ses droits, le juif jouit de la sécurité, que le maître lui assure au risque de sa propre vie... Un Juif qui veut se marier doit acheter sa future femme au sid auquel appartient le père de la fille et qui est l’unique maître de son destin [19] ".
Alors que certains écrivains de la période coloniale considèrent la vie des Juifs dans les territoires berbères comme plus difficile que dans les régions citadines arabophones, d’autres au contraire, influencés par la thèse développée par l’ethnographie coloniale selon laquelle les Berbères étaient plus libres, plus démocrates et plus indépendants que les Arabes, qualifient la condition des Juifs dans les régions berbères de " meilleure " que parmi les Arabes. Cette idée avait des précurseurs depuis la première moitié du XIXe siècle. D’après Davidson, par exemple, les Juifs du Sous et du Rif étaient la " propriété des Maures ", mais " ils bénéficiaient néanmoins d’une plus grande liberté qu’à Tanger [20] ". De plus, d’après Davidson " les Juifs de l’Atlas sont de loin supérieurs, physiquement et moralement à leurs frères résidant au sein des Maures. Leurs familles sont nombreuses, et chacune d’elles est sous la protection immédiate d’un Berbère (les habitants originels d’Afrique du Nord), d’un patron, ou d’un seigneur. Ils ont par ailleurs leur propre sheikh, un juif, à la décision duquel tous les cas sont soumis. À la différence des Juifs résidant parmi les Maures, qui sont soumis à la loi musulmane, ils ne vivent pas dans le même état d’avilissement ou de servitude ; ils développent des relations de type patron/client [avec leurs voisins], tous ont les mêmes privilèges, et le Berbère est tenu de défendre la cause du juif en cas d’urgence. Ils disposent d’armes, et servent leurs patrons à tour de rôle [21] ".
Famille juive devant la porte de sa maison du mellah d'Illigh, Anti-Atlas, 1953
En un lieu indéfini au sud de l’Atlas que Davidson n’a pas pu atteindre durant son voyage, on rapporte que 3 000 à 4 000 Juifs " vivent en toute liberté, et pratiquent tous les métiers ; ils possèdent des mines et des carrières qu’ils exploitent, ont de grands jardins et d’immenses vignobles, et cultivent plus de maïs qu’ils ne peuvent en consommer ; ils disposent de leur propre forme de gouvernement, et possèdent leurs terres depuis l’époque de Salomon [22] ". Faisant sien le point de vue de Davidson, Richardson y ajoute que les pratiques religieuses de ces Juifs, datent de l’époque pré-exilique, et de ce fait " ils redisposent les parties du Pentateuque et de la Torah dans le même ordre que celui de l’ensemble des Juifs ". Vivant isolés, ils considèrent leurs frères des autres parties du Maroc comme des hérétiques [23]. Les Juifs de l’Atlas jouissent d’une " quasi indépendance vis-à-vis de l’autorité impériale ", comme leurs voisins berbères. De plus, ces Juifs " possèdent toutes les caractéristiques des montagnards... ils portent le même costume qu’eux, et on ne peut pas les distinguer [de leurs voisins musulmans [24]]".
L’une des raisons pour lesquelles certains écrivains de la période coloniale considéraient la situation des Juifs parmi les Berbères comme meilleure que parmi les Arabes venait de l’idée que les Juifs étaient totalement intégrés à la société berbère, partageant nombre de coutumes de leurs voisins musulmans. On considérait que les Juifs du Haut-Atlas, par exemple, vivaient en paix et en symbiose avec les Musulmans [25]. Les chercheurs contemporains se sont appuyés souvent sur la littérature ethnographique coloniale pour décrire les relations entre Musulmans et Juifs dans l’intérieur du pays. Malheureusement peu de Juifs originaires des zones berbères ont été interrogés sur leur expérience. Aussi loin que l’on remonterait, on découvrirait sans doute une variété d’expériences que l’on ne saurait ramener à une simple dichotomie arabo-berbère ou à un clivage entre zones citadines et rurales. Les sources dont nous disposons sur les relations entre Musulmans et Juifs à Iligh pendant la période pré-coloniale offrent à cet égard une image très contrastée de ces relations.
Les sources provenant d’Iligh montrent que la communauté juive de cette localité, aussi bien que la communauté voisine d’Ifran, étaient étroitement liées au chef de la puissante famille du Sharif de la famille Abu Dami’a. Les signatures et parfois les déclarations en judéo-arabe des Juifs d’Iligh et d’Ifran quand ils recevaient des acomptes du Shanf ou quand ce dernier leur payait ses dettes, sont consignées dans deux livres de comptes appartenant à Husayn b. Hashim [26]. Les Juifs d’Iligh, qui voyageaient souvent à Essaouira pour leur commerce, étaient considérés comme des protégés du Sharif. S’ils étaient dévalisés ou tués, le Sharif punissait en représailles la localité à laquelle appartenaient les criminels. Parallèlement, le Sultan étendait sa protection à ses tujjar qui voyageaient à Iligh pour le commerce ou pour recouvrer leurs dettes. Les Juifs entretenaient avec les puissants chefs d’Iligh des relations comparables à celles des Juifs du Sultan. Dans un rapport envoyé d’Essaouira (Mogador) à l’A.l.U, en 1874, par Abraham Corcos il y est relaté que les Juifs d’Iligh considéraient le Sharif comme tout puissant. " Étant donné que ce gouverneur... n’est pas soumis à l’autorité de notre roi du Maroc, tout est objet de prières et de suppliques [27] ". Ce qui y était en cause cependant n’était pas l’oppression du Sharif, mais celle dont la responsabilité en incombait à leur propre Shaykh (Nagid en hébreu) qui était fondé de pouvoir du Sharif. Le Nagid Mas’ud b. Bokha, est décrit comme étant " une personne non civilisée et inculte, qui soutire d’eux (les Juifs d’Iligh) des amendes pour rien ou pour les moindres choses [28] ". Nous y apprenons également que ce personnage même, Mas’ud b. Bokha avait des relations d’affaires étroites avec le Sharif Husayn b. Hashim [29]. Ce qui compte ici, c’est le fait qu’un appel ait été fait à Essaouira, en parfaite connaissance de l’influence exercée par l’Alliance israélite universelle. Sachant l’indépendance virtuelle du Sharif Husayn, les Juifs d’Iligh avaient compris que ce n’était pas au Sultan qu’ils pouvaient demander assistance. Mais vue l’interdépendance économique entre Iligh et Essaouira, c’est par le truchement des Corcos et de l’Alliance qu’ils avaient cru obtenir l’intervention du Sharif contre le Nagid.
Dans les années 1880, les relations entre les Juifs d’Iligh et les autorités d’Iligh changèrent de nature. Désormais, opprimés par le Sharif plutôt que par leur Shaykh, ils firent appel à l’Alliance et à l’opinion juive d’Europe de l’Ouest : sous le joug du puissant Sharif Muhammad b. Husayn b. Hashim, ils pouvaient être dépouillés à tout moment de leurs biens et de leur argent, et quand ils voyageaient pour leur commerce, leurs femmes et leurs enfants étaient tenus en otages sur place. En 1889, un commerçant prospère d’lligh, Isaac Souissa, se plaignit d’avoir été battu à mort par ordre du Sharif, le 9 Av. Il s’enfuit à Essaouira, où il demanda l’aide de l’A.I.U., de l’Anglo-Jewish Association et des consulats étrangers, pour obliger le Sharif d’Iligh à libérer sa femme et ses enfants et les autoriser à le rejoindre à Essaouira. Suivant les témoignages émanant de Juifs de cette localité, la plupart des Juifs du Sous vivaient en paix avec leurs voisins berbères à l’exception d’lligh et de son chef tyrannique [30]. Foucauld, qui visita cette région à la même période, explique que chez les Berbères disposant d’institutions démocratiques, chaque Juif y avait son patron, au contraire de la situation prévalant sous le régime des Shaykhs puissants, comme au Tazerwalt (c’est-à-dire à lligh), où les Juifs appartenaient corps et biens au Shaykh[31].
Plusieurs remarques s’imposent au sujet de ces témoignages. Le fait qu’ils aient été transmis à Essaouira, avec laquelle les Juifs d’Iligh avaient des liens étroits, montre que les Juifs étaient conscients de l’influence des organisations juives étrangères et recherchaient leur intervention. Il faut également souligner le fait que l’indépendance du Sharif d’Iligh fut compromise vers 1880 par les harka du Sultan Moulay al-Hasan [32]. Muhammad b. Husayn fut même nommé Qayid du Makhzen,recevant une maison à Essaouira [33]. Investi de l’autorité du Sultan, son pouvoir dépendait du Makhzen. Ce fut à cette période également que la ville de Tiznit devint le principal centre politique du Sous. Certains Juifs d’Iligh voulurent tirer profit de cette évolution et déménagèrent à Tiznit ou à Essaouira où ils pouvaient bénéficier de nouvelles possibilités commerciales. C’est ainsi que Isaac Souissa vint à la mahalla du Sultan pendant la harka de 1886 pour implorer la protection royale et demander au Sultan la permission de s’installer avec les siens à Tiznit. Il semble toutefois que le Sultan ne souhaitait pas porter atteinte à ses nouvelles relations politiques avec Iligh en provoquant la chute de son économie qui dépendait des commerçants juifs. Ainsi, invoquant le prestige du Murabit d’Iligh, le Sultan évita de faire pression sur le Sharif afin qu’il laisse partir les Juifs. Isaac Souissa et sa famille continuèrent à vivre à Iligh jusqu’au moment où Isaac parvint à s’enfuir à Essaouira en 1889. Le Sharif nia avoir maltraité Isaac ou sa famille et refusa de les laisser partir. Plusieurs mois plus tard, il annonça au Sultan qu’il avait relâché les enfants d’Isaac pour mettre fin aux accusations fallacieuses de la communauté juive à son égard [34]. Le Sharif d’Iligh reconnut à cette occasion que, soumis à des pressions étrangères, le Sultan était désormais le garant de la dhimma (protection) des Juifs du Sous.
De même qu’on a tendance à considérer les relations judéo-musulmanes comme étant le reflet des relations entre le Sultan et ses sujets Juifs, on a aussi tendance à considérer les relations judéo-berbères comme étant l’extension des relations entre les chefs de tribus et leurs protégés juifs. Autant qu’on puisse en projeter le sens dans le passé, les études récentes sur Iligh et sur les Juifs d’Iligh montrent que les liens sociaux entre Juifs et Arabes d’Iligh étaient très étroits, peut-être plus étroits que l’impression qu’en laisse le tableau des relations entre le Sharif et la communauté juive. Il ressort des conversations effectuées en 1980 qu’il les avait souvent fréquentés. Il nous a montré un manuscrit qu’il avait écrit lui-même sur la communauté juive. Il y mentionne en tout début de texte que les Juifs vivant à Iligh ont quitté " notre pays (ou village) pour se diriger vers leur pays " kharaju min baladina ila baladihim, et recense ensuite chaque individu de la communauté, par son nom, sur huit pages, non seulement les chefs de famille, mais aussi leurs femmes et leur enfants. Il poursuit en décrivant les coutumes des Juifs, puis signale " leur knesset, qui s’appelle sla ", et indique par leurs noms les fêtes juives : Pessah, Souccot, Yom Kippour et Hanouka [35], les prières quotidiennes qu’il appelle cArbit (Macariv), Sahrit (shahrit) et Milha (minha), et au moment de la [nouvelle] année, écrit-il, ils font des prières appelées slihot, pour lesquelles ils doivent se lever au milieu de la nuit. Le Faqih nous a également raconté qu’il écrivait des amulettes pour les Juifs. Les Juifs d’Iligh interviewés à Casablanca et en Israël nous ont confirmé l’étroitesse de leurs liens sociaux avec les Musulmans, tout en refusant d’admettre que le Faqih leur fournissait des amulettes. Ainsi donc, à la suite de l’exemple de cette seule communauté juive, nous pouvons affirmer que les relations judéo-musulmanes étaient loin d’être statiques et inchangées.
Le colonialisme et la question judéo-berbère
La politique coloniale française à l’égard des Berbères, telle qu’elle a été développée sous Lyautey avant d’atteindre son point culminant en 1930, avec la publication du Dahir berbère visant à séparer les Berbères des Arabes, reposait sur plusieurs stéréotypes. En premier lieu, celui de la résistance des Berbères indigènes du Maroc aux Arabes puis à toute forme d’autorité centrale, préservant jalousement leur liberté, leur individualisme et leurs institutions démocratiques. Deuxièmement, les Berbères n’auraient adopté que superficiellement l’Islam, conservant intactes ou presque leurs coutumes, leurs croyances et leurs superstitions pré-islamiques. Par conséquent, ils auraient résisté à l’application de la Sharia, maintenant farouchement leurs lois coutumières. Faute de respecter l’autorité suprême du Amir al-Mu’minin, les Berbères auraient " produit " leurs propres chefs marabouts. Le culte des saints, répandu chez les Berbères, serait le vestige d’une pratique pré-islamique. Fortement influencées par ces idées, les autorités françaises ont cru que les anciennes zones siba pourraient être assimilées à la culture française afin d’empêcher les progrès de l’arabisation [36].
Ces stéréotypes sur les Berbères furent d’une certaine façon reproduits à l’égard des Juifs vivant parmi les Berbères dont l’histoire, selon Slouschz, ne serait " que la quintessence de l’histoire des Berbères ". D’après lui, c’est " dans le blad es-siba, dans les qsour algériens et tripolitains, demeurés jusqu’ici inaccessible à l’infiltration européenne, qu’on peut retrouver le Judéo-Berbère dans un état à peu près semblable à celui des maghrabia tels que nous les représentent les littératures juives et arabe du Moyen Age ". A l’exemple de la population berbère musulmane qui est superficiellement islamisée, ces Juifs berbères primitifs " du judaïsme ne connaissent presque rien ". Là où il y a des saints judéo-berbères pré-islamiques, on trouve ces populations anciennes [37]. Slouschz se fait l’écho du discours colonial sur les Berbères, quand il écrit que les Juifs de l’Atlas font montre " d’une bonne dose de liberté [38] ". La dichotomie excessive entre makhzen et siba, élaborée pendant la période coloniale, est reproduite par Slouschz les Juifs du bilad al-makhzen reçoivent la protection royale de la dhimma, alors que ceux du bilad al-siba reçoivent celle de Sayyid individuels. Ces stéréotypes attachés aux Juifs vivant parmi les Berbères ont perduré pendant toute la période coloniale, pour devenir partie intégrante des idées reçues sur le Maroc traditionnel que l’on rencontre reproduites dans de nombreux ouvrages.
Toutefois il ne s’agissait pas seulement de représentations de l’Autre telles qu’elles avaient cours chez les Européens. Les Juifs marocains eux-mêmes ont fini par intérioriser ces stéréotypes, en particulier ceux d’entre eux ayant reçu une éducation française. Les Juifs du Haut-Atlas, du Sous et du Sahara – régions que les Français ont mis du temps à contrôler – étaient considérés par les Juifs marocains des villes comme des m
Par Mena (Mena) le mardi 25 janvier 2005 - 02h15: |
Tempête sur la Sardaigne (info # 012401/5) [analyse]
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency
"Il est juste de se déclarer antisémite à l’égard des Juifs pratiquants, de même qu’on ne peut pas regretter le fait que ceux-ci aient fini dans les chambres à gaz nazies." Voici la citation principale du professeur Pietro Melis, qui vient – comme on peut l’imaginer - de mettre le feu à l’université de Cagliari, en Sardaigne. Si encore cette phrase avait été prononcée par inadvertance lors d’un cours, si elle avait été griffonnée à la va vite sur le carnet de notes personnel de Melis, voir publiée, sous un pseudonyme, dans un brûlot de l’extrême droite italienne, l’incendie aurait pu être rapidement circonscrit. Mais dans une publication officielle de l’Université, sous le titre "Rencontre entre la culture et la metaculture : l’Occident et le droit naturel" ? Mais lorsque proclamée dans les annales officielles de la faculté des "Sciences de la Formation" d’une université de l’Etat italien, cette indignité prend immédiatement une envergure de scandale national.
L’affaire paraît énorme, d’autant plus qu’en page 13 de l’ouvrage académique en question, le professeur Melis enlumine sa pensée profonde, en expliquant que "le soi-disant temple juif était en réalité un grand abattoir, dans lequel les soi-disant prêtres aspergeaient continuellement l’autel du sang des animaux encore vivants". C’est en considération de telles pratiques, selon le professeur Melis, que l’antisémitisme serait licite et qu’il ne serait pas possible de se plaindre des chambres à gaz.
Le premier à réagir à ce dégazage universitaire fétide fut, en fin de semaine dernière, le grand rabbin de Rome, Riccardo di Segni. Celui-ci a adressé une protestation très vive au recteur de Cagliari, le priant de lui fournir des explications écrites. Le chef du groupe de l’Alliance Nationale au parlement, le Cagliaritain Gianfranco Anedda, a joint, vendredi après-midi, ses protestations à celles du rabbin. Monsieur Anedda a ainsi saisi les ministères de l’Instruction Publique (Education Nationale) et celui de l’Intérieur à propos de l’écrit antisémite, les priant d’intervenir afin, je cite, "que de telles opinions, absurdes et méprisables, contraires au sentiment général, à la constitution ainsi qu’à tous les principes civilisés, ne puissent pas circuler au sein d’une institution universitaire".
Le collège académique de l’université de Cagliari, par les voix du recteur Pasquale Mistretta et celle du doyen de la faculté dans laquelle enseigne le sinistre Pietro Melis, Alberto Granese, s’est fondu en excuses auprès du rabbin romain. Les deux hommes qualifient, entre autres, les affirmations de leur pair d’"expressions ignominieuses". Mais l’embarras de la direction de l’uni sarde se trouve aggravé par ce qui ressemble à une négligence difficilement excusable de sa part : personne n’avait pris la peine de lire les épreuves du fascicule incriminé, bien qu’il constituât un ouvrage de lecture obligatoire pour les étudiants, en vue de leur préparation aux examens. En d’autres termes, personne, à la direction de l’institution, n’avait idée des thèses soutenues par l’ignoble enseignant. Quand bien même aurait-il lu les brouillons, croit bon de préciser le doyen Granese, qui qualifie par ailleurs les assertions de son collègue de "honteuses, irresponsables, inqualifiables et gravement offensantes", les prérogatives d’un doyen ne lui permettent pas de censurer les écrits d’un professeur. Granese, se défend d’avoir été négligeant, en affirmant "qu’il lui est naturellement impossible de prendre connaissance de tous les textes publiés dans les annales". Le doyen apparaît cependant quelque peu confus, en émettant l’avis suivant, qui semble le contredire : "dans un cas aussi grave, (si j’avais lu le brouillon, Ndlr.), j’aurais forcé les limites de mes compétences et j’aurais agi de manière à bloquer la publication".
A la Ména, où nous avons passé notre dimanche à vérifier les faits de cette pénible affaire, nous avons cependant acquis la conviction de ce que la direction de l’université de Cagliari est sincère – même si elle peu paraître nonchalante et désorganisée – dans sa condamnation des écrits de Melis et qu’à aucun moment elle n’a tenté de promouvoir les thèses du pédagogue nazillon, ni de le défendre.
Ledit Melis, quant à lui, dans une interview concédée à notre collègue Celestino Tabasso (in l’Unione Sarda du 21 courant), prétend avoir agi par provocation préméditée. "Aujourd’hui, si tu ne lances pas une provocation, personne ne t’écoute", assène l’énergumène. Une provocation alléguée en vue de faire réagir ses étudiants au problème de l’antisémitisme ? – Même pas ! Mais un acte visant à dénoncer l’Europe "pour la manière dont les animaux sont traités et abattus", clame l’enseignant raciste, qui en appelle au lobby des défenseurs des animaux pour soutenir sa cause.
"Il n’est cependant pas nécessaire d’être antisémite pour défendre les animaux", glisse l’excellent Tabasso, qui rappelle à Melis qu’il a également déclaré que : "les nazis étaient effectivement des criminels mais, en ce qui concerne la protection des animaux, ils étaient à l’avant-garde".
"Professeur, vous êtes antisémite !", assène à Melis notre camarade italien. Ce dont se défend celui qui ne regrette pas les chambres à gaz, et qui pousse l’ignominie jusqu’à se prétendre israélophile et à prendre comme modèles les Juifs laïcs comme Einstein, Freud et Marx. "Le Juif Einstein demeure le meilleur exemple d’un homme sans identité, c'est-à-dire sans culture", ose, inculte aussi, le soi-disant professeur sarde, qui termine sa profession de foi frelatée affirmant : "je veux dire qu’Einstein était orienté vers une humanité idéale et universelle, alors que la culture se restreint toujours dans l’espace local. C’est un éloge."
Un éloge hum… l’éloge d’un détestable charlatan qui feint d’ignorer que l’immense majorité des israélites massacrés par les Allemands n’étaient pas pratiquants et que son exemple même, Albert Einstein, avait dû fuir l’Allemagne afin d’échapper aux chambres à gaz. Je crois que ces jonglages dénués de réflexion scientifique permettent de classer Pietro Melis au titre des fâcheux illuminés ; de ceux, nombreux, qui ne contrôlent pas la portée de leur discours et ne saisissent toujours pas la dangerosité létale que peut enfermer verbe. Après avoir donné un compte-rendu circonstancié de cette affaire et en avoir longuement débattu au sein de notre comité de rédaction, il nous semble qu’il ne faille cependant pas en faire un plat qui dépassât sa portée véritable. L’Université italienne n’est pas antisémite et la publication scandaleuse de l’opuscule de l’académie sarde n’est pas significative d’une école de professeurs néonazis qui verrait le jour. Notre discernement reste cependant conditionné au fait que le cas de l’individu Melis soit envisagé sans état d’âme par le gouvernement et l’Académie cisalpins. En d’autres termes, que le raciste ignare soit exclu de la société scientifique.
Par Email (Email) le mardi 25 janvier 2005 - 00h51: |
HABIBA MESSIKA
Vous avez eu de mauvaises informations,
Ce n'est pas l'immeuble ou habiba Messika a vécu ni celui ou elle a été assassinée.
C'est bien rue durand-claye, mais ce n'est pas l'immeuble.
Le petit-fils de la soeur de HABIBA MESSIKA.
Par Michka (Michka) le mardi 25 janvier 2005 - 00h39: |
Un article qu'il est difficile de lire partout étant donné qu'il faut être abonné à ce quotidien. Je suis heureuse de vous le transmettre. Il mérite toute votre attention
QUOTIDIEN DU MEDECIN
Article du 18-Jan-2005 par André MASSE-STAMBERGER
> Idées
Les livres d'André Glucksmann et de Pierre-André Taguieff
La foi qui tue
Pour certains moralistes, la haine est une passion beaucoup plus présente et tenace que l'amour. Elle doit en permanence s'alimenter à l'objet haï, s'autoentretenir. Si André Glucksmann voit naître avec le terrorisme islamiste une rage froide de tout détruire, Pierre-André Taguieff ne révèle, en parlant de judéophobie planétaire, que la confluence de vieux fantasmes délétères. Dans son aspect croyance collective, la haine est presque plus intéressante, elle est la permanence dans notre univers technicisé d'une effroyable construction délirante.
DANS « DOSTO[236]EVSKI à Manhattan » (1), André Glucksmann avait capté le début d'une ère nihiliste où plus personne ne serait à l'abri nulle part. Il reprend partiellement dans ce « Discours de la haine » son thème central, sur le ton rageur qui convient à un monde plein de rage.
Après 1945, l'image de l'homme fut « inséparable d'une chambre à gaz ». S'il est capable de faire l'Acropole et les Pyramides, l'être humain contient en lui de l'inhumain, un inhumain d'autant plus effrayant que les totalitarismes du siècle dernier ont montré que ce « Viva la muerte », loin d'être un appel à quelque boucherie sauvage, s'accommodait parfaitement du rationalisme technique et administratif.
Mais très vite les temps changent. La mémoire courte guette, dit l'un, on ne peut en rester indéfiniment à cette époque « où les Français ne s'aimaient pas », le gros de la tempête est passé, il faut comme on dit tourner la page.
Le terrorisme que l'on trouve à l'œuvre dans le cas du 11 septembre et de ses succédanés a une autre allure. Il peut sembler d'abord logique aux esprits qui chaussent toujours les mêmes lunettes : on se souvient des nombreux penseurs qui virent dans l'effondrement des Twins Towers la revanche des damnés de la terre contre l'arrogante Amérique et transformèrent le milliardaire Ben Laden en vagabond en haillons venu demander de justes comptes. Une thèse applaudie aux deux extrêmes.
Mais s'il se nourrit de quelques fantasmes, le terrorisme se présente lui-même comme un nihilisme, plus rien n'a de valeur car n'importe quelle population civile désarmée peut être pulvérisée par une meute, se réclamant souvent d'une cause sublime. Glucksmann fournit beaucoup d'exemples dont on peut extraire l'attentat ferroviaire en gare d'Atocha, à Madrid. Sans un petit grain de sable retardataire, 10 000 victimes devaient résulter de la pulvérisation des deux trains, trois fois plus qu'à Manhattan, frappant des travailleurs des banlieues madrilènes.
L'opération terroriste contre le siège des Nations unies à Bagdad témoigne, selon l'auteur, de la volonté de casser tout médiateur, toute vie sociale ; elle tue comme bien souvent des passant irakiens. Beau résultat, dit Joseph Samara : une catastrophe pour l'Irak et une demande accrue pour que les Etats-Unis restent.
Beaucoup de développements semblent tout de même répéter le livre précédent de Glucksmann. On le sent seulement bien plus énervé par la généralisation du « Viva la muerte ». Une des idées les plus intéressantes de l'ouvrage, peut-être son fer de lance tiendrait-il dans le célèbre : « Pourquoi tant de haine ? »
Les causes de la haine dans l'objet haï.
N'y a-t-il pas chez ceux qu'on hait des raisons qui justifieraient l'exclusion et le meurtre ? On ne peut nier qu'au prix de généralisations souvent imbéciles, on trouvera des raisons de haïr les Américains, les juifs, les femmes. Mais ce qui est frappant dans ces cas, c'est que la haine précède tout, elle est une sorte de pensée arrogante et omnisciente qui, à la limite, faite de débris de fantasmes, n'a pas besoin de « raisons » : les causes de la haine sont dans l'être haï, qui est intrinsèquement pervers. Aussi l'objet de la détestation doit-il sans cesse se justifier : même très loin de toute judéité, le juif est sommé de se déclarer pour ou contre Sharon, comme si sa vie pivotait sur ce choix. Une problématique fort bien mise en place par le livre de P.-A. Taguieff : « les Prêcheurs de haine », un sentiment que Sartre nommait fort bien « la foi qui tue ».
C'est avec beaucoup de finesse que cet auteur met en évidence la manière dont l'antisionisme se rattache à une soi-disante philosophie des droits bafoués. Cela consiste, au moment où Israël est critiqué abondamment, à poser la question : « Est-il permis de critiquer Israël ? » Peut-on le faire sans aussitôt être taxé d'antisémitisme ? Le cas échéant on fera semblant, comme Pascal Boniface, d'être bâillonné dans sa liberté d'expression, ce qui permet de justifier l'idée d'un « lobby pro-israélien ». Gros sophisme, petites ficelles.
C'est également avec subtilité que P.-A. Taguieff montre comment les forces venues de galaxies éloignées se composent et se renforcent contre Israël. Cela va du vieil antisémitisme lié à l'extrême droite à un tiers-mondisme dont le cœur saigne devant la situation faite aux Palestiniens en passant par les figures usées de l'extrême gauche, les théoriciens de service de la planète antimondialisation. Bien entendu, le pitre médiatique José Bové en est une haute figure (2).
Tous ces groupes sont les vecteurs de la propagande des réseaux islamistes et ont réussi à construire le monstre théorique parfait : les Israéliens (conçus ici comme étant uniquement des juifs) sont devenus des nazis. Un retournement en son contraire dirait Freud, dont Taguieff suit les mille expressions, non sans au passage consacrer de savoureuses pages aux pirouettes de Dieudonné, l'un des meilleurs chapitres du livre.
On reprochera sans doute à l'auteur de parler d'une judéophobie planétaire, terme qui sera jugé excessif certes, mais on sait que la détestation de G. W. Bush lors de l'affaire irakienne a donné lieu à des manifestations qui toujours se terminaient par « Mort aux juifs ! » et ce dans des régions très diverses du monde.
Les bonnes âmes de l'antiracisme ont parfois du mal à s'y retrouver, pour elles l'antisionisme ne peut-être antisémite. Accrochés paresseusement à l'image figée du nazi, certains nient le lien entre les deux (3), et font de l'antisémitisme une variante parmi d'autres du racisme en général.
De plus rusés en rajoutent sur le thème de l'humiliation, du malheur palestinien (4) : « La morale, disait Nietzsche, est une sémiologie des passions. »
> ANDRÉ MASSE-STAMBERGER
André Glucksmann, « le Discours de la haine », éd. Plon, 234 pages, 18 euros.
Pierre-André Taguieff, « Prêcheurs de haine - Traversée de la judéophobie planétaire», éd. Mille et Une Nuits, 932 pages, 32 euros.
(1) Robert Laffont, 2002.
(2) Au cours d'un voyage en Israël, celui-ci avait très clairement vu des camps entourés de barbelés et de miradors. Il est depuis revenu sur cette « observation ».
(3) Les médias se sont souvent fait l'écho de caricatures, où les Israéliens d'aujourd'hui son figurés avec nez et doigts crochus dans la presse arabe.
(4) A remarquer la rapidité avec laquelle, l'hypothèse affirmant que Yasser Arafat aurait été empoisonné par le Mossad a cessé d'être scientifiquement creusée.
Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le lundi 24 janvier 2005 - 22h04: |
Cher Maurice, ausujet de l'article:
Appel aux musulmans
Quand le Coran est sioniste...
Par Abdelkader Amlou
Moi je vois le probleme tres simple a resoudre.Si les Islamistes ou autres ont un doute que Dieu avait donne sa promesse a Israel Eh bien ceux qui doutent et comme ils croient aussi a Allah, qu'ils demandent a nouveau a Allah si la terre d'Israel est bien la terre promise ou pas.?
Par Maurice (Maurice) le lundi 24 janvier 2005 - 19h54: |
samedi, le 22 janvier 2005 par: Abdelkader Amlou
Appel aux musulmans
Quand le Coran est sioniste...
Par Abdelkader Amlou
Les islamistes, qui prétendent être attachés au texte saint, le Coran, maintiennent encore, avec beaucoup de mépris, des attitudes hostiles envers Israel. Ce paradoxe doit être sérieusement examiné ! Nulle personne n’ignore que depuis ses premières lueurs, le mouvement sioniste,puis l’Etat d’Israel ne cessent d’être ciblés par des fatwas qui font appel à la destruction. On sait encore que dans le contexte colonialiste le monde arabe,inclu la palestine, dont la question devrait être traitée à part, car cette terre est regie par des textes sacrés indépassables, se trouva dans la nécessité de se révolter. Le retour en masse des juifs, suite à la demande de la foi,paraissait aux yeux des arabes et musulmans, avoir l’aspect d’une force colonialiste et n’a rien de différent de celle des français, celle des anglais qui auraient à déployer leurs forces pour la domination dans la region. Coincidence ! Et inconvenient qui ne cessent de menacer toute la region. Le Coran est bien clair en ce qui concerne la promesse de donner la terre sainte aux fils d’Israel. Il suffit de lire du versets 20 au versts 26 de la Sourat n°5 (La Table)pour se rendre compte de cette verité. La promesse est donné par Allah et personne n’a contesté ce qui est relatif à la foi. Le seule, à ce que je sais qui a osé contredire la promesse fut Ibn-Hazem (11eme siècle).
Dans sa célèbre lettre polémique à Ibn-Naghrilla (peut-être le traducteur de quelques passage talmudiques Samuel Ha-naguid),il a souligné que la promesse est un mensonge juifs "Il est de leurs mensonges que dieu leur a promis de leur donner en possession la terre sainte" a-t-il écris. Sa justification fut alors le fait de l’histoire : le royaume des fils d’Israel n’existait pas à l’époque, comment admettre alors que Allah puisse promettre quelque chose qui n’aurait plus d’existance ? C’est dire par la suite que Allah est impuissant de se tenir à sa promesse. Allah selon lui n’a rien promis puisque les fils d’israel nauraient pas regné sur la terre sainte à l’epoque d’Ibn-hazem. Drôle de déduction pour un fondamentaliste censé ne plus quitter le texte Coranique. Que dirait ce grand savant qu’aujourd’hui Israel est vérité historique ? Quitterai-t-il pour les propos politistes des politicards que sont les Oulamas(savants théologistes) contemporains qui laissent de côté la parole divine, pour s’alligner dérière un publique ignorant, dans la majorité, et politiciens laics qui menaient dpuis longtemps une lute acharnée contre la religion. L’erreur pérsiste encore et personne n’a jamais attiré l’attention du publique arabe et musulman sur le fait dangereux que presente une telle procedure à la foi pour la foi et la paix mondial. Sur 6258 versts coranique (6236 selon la méthde Koufie moins de 22 versets selon celle de medine), 670 versts-contes, soit plus de 10,6°/°, nous racontent l’histoire des fils d’Israel (sans compter bien sûr des centaines d’autres versts polémiques ou d’autres qui parlent du premier ancêtre Abraham ou ceux qui racontrent sur Jesus). Ces versets sont dispérsés dans près de 26 sourats sur 114 sourats, soit 22,8°/°.
On peut attribuer sans crainte à ces textes le qualificatif SIONISTES . Pas parcequ’ils reconstituent l’histoire du peuple en suivant un plan bien défini : L’entrée de Jacob et ses fils en Egypt, la naissance de la nation avec Moise, la fondation du royaume et le règne de david et Salomon, mais aussi ils appellent à l’entrée du peuple dans le territoire promis " 20. (Souvenez-vous) lorsque Moïse dit à son peuple : "O, mon peuple ! Rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous, lorsqu’Il a désigné parmi vous des prophètes. Et Il a fait de vous des rois. Et Il vous a donné ce qu’Il n’avait donné à nul autre aux mondes. 21. O,mon peuple ! Entrez dans la terre sainte qu’Allah vous prescrite. Et ne revenez point sur vos pas [en refusant de combattre] car vous retourneriez perdants. (sourat n°5.V,20et21). Selon les règles,le Ijtihad, c’est à dire l’effort à déployer par tout musulman, apte à ce genre de travail,pour en déduire les lois à appliquer à partir des textes fondamentaux, le coran et la sounnat du prophete, est prohibé. Par conséquent,ils sont appelés à de nouvelles attitudes conformes à la littéralité des textes saints , à rejetter leurs traditions haineuses envers Israel, en tant que verité coranique et geographique à jamais (voir sourat n°17. V,2à8).
Nous savons bien que les islamistes et les laïcs se divergent idéologiquement mais ils se convergent facilement lorsque’ils s’agit d’Israël. Qu’ils répondent ou non à cet appel, Israël est le fait accompli, le mot prononcé par Allah.
Abdelkader AMLOU est un poète marocain membre du Conseil de l’AFEMO.