Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le lundi 07 février 2005 - 16h50: |
Nao, tout d'abord ce n'est pas 40 millions mais 350 millions desquels 35 millions en account.
Puis ce que dit Rice les palestiniens doivent avoir un pays avec une surface contigue, pour pouvoir survivre. Donc c'est Israel qui n'aurait plus une surface contigue. Ne t'inquiete pas le dernier mots n'est pas encore dit. Attend la fin pour voir avec qui Isreael negocie en realite.
Par Maurice (Maurice) le lundi 07 février 2005 - 14h43: |
Sharon et Abbas invités à la Maison blanche au printemps (Rice)
AFP | 07.02.05 | 13h11
Le Premier ministre israélien Ariel Sharon et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas ont accepté des invitations à se rendre à la Maison blanche au printemps, a déclaré lundi la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice.MM. Sharon et Abbas "ont accepté des invitations à se rendre à la Maison blanche au printemps", a déclaré Mme Rice à la presse à Tel Aviv, peu avant son départ pour Rome.Des responsables américains ont indiqué que "les invitations sont distinctes", sans fournir d'autres précisions.
Par Nao (Nao) le lundi 07 février 2005 - 13h28: |
J'aime "Condi" (Condoleeza Rice) pr sa main de fer mais ses recentes declarations zelees et a sens unique m'inquietent un peu. Non seulement elle parle de notion geographique de "contiguite" (?- ou va t'on mettre Israel sur la carte?), pourquoi les Palestiniens devraient-ils encore recevoir 40 millions de dollars des Americains?? Ou sont donc les milliards d'Arafat? Les aurait-il emportes ds sa tombe?
En tout cas, pour les detracteurs de Bush, nommement les Europeens, les elections en Irak qui se tenues malgre tt sont un pied de nez a tous ceux qui pensaient que le projet ambitieux de Bush de democratisation allait echouer. Moi je dis " Chapeau Mr President!" car en qques mois il a tenu son pari: deux elections une en Afghanistan et une en Irak, deux pays que l'on croyait a jamais sous la coupe de dictateurs!! J'entends deja les grognons defaitistes dire qu'il ne faut pas se fier aux apparences, que tout ca est tronque.. bla bla bla..
Bah!
Par Soleil (Soleil) le lundi 07 février 2005 - 12h26: |
Bonjour,
Rappel, Sitruk donne son cours le lundi 7 Fevrier a
20h30 au 44 rue de la Victoire. Il commence en general
son cours a 21h. Metro st george ou notredame de
lorette.
Venez nombreux
Michele
Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le lundi 07 février 2005 - 01h37: |
Mounia, merci pour le récit de L'Oiseau Bleu. Cette sensation de voir disparaître devant ses yeux un coin de son quartier, pour une raison ou une autre "Bardetli Yedaya" elle me refroidit mes mains comme disait maman. Imagine-toi lorsqu'on ne trouve plus les acteurs, alors c'est la colonne vertébrale qui gèle en laissant un fluide glacial la traverser. Cette même sensation que j'avais ressentie le jour où j'avais fait un effort de revoir le café de Bab El Khadra et hélas il a disparu et avec lui les amis avec qui on chantait le soir les chansons d'Abdelwahab et de Farid l'Atrache. Pour appaiser ma douleur, mon hôte me prit à boire un café dans un autre bistro, hélas le café avait perdu son goût habituel de Tunis. Et croyez-moi ce n'est pas une aventure que je raconte mais c'est une réalité à laquelle la vie nous expose.
Par Mena (Mena) le dimanche 06 février 2005 - 21h27: |
Parlons France ! (info # 010502/5) [analyse]
Par Serge Farnel © Metula News Agency
Après avoir saisi la médiation de France Télévisions afin d’obtenir que les commentaires de ses présentateurs soient accompagnés du mode conditionnel quant à l’origine israélienne des tirs ayant pu toucher Mohammed Al Dura, et devant le refus de la médiation de respecter sa propre charte, dont le fait de ne pas proférer d’accusation sans preuve, l’auteur de cet article, Serge Farnel, citoyen français, a saisi le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, puis le Conseil d’État. Il annonce aujourd’hui être sur le point de saisir la Cour Européenne des Droits de l’Homme. La pétition du site [www.laveritemaintenant.org] a récolté à ce jour plus de 2 500 signatures et son action est soutenue dans sa légitimité par la Fédération des Syndicats de l’Audiovisuel.
Certains voudraient à présent minimiser l’ampleur symbolique de la controverse de Nétzarim et, partant, la nécessité de sa déconstruction publique. Ceux-là se mettent à parler d’"erreurs" de la part de Charles Enderlin et circonscrivent leur critique à regretter qu’il n’ait pas "rectifié" plus tôt les "imprécisions" contenues dans son commentaire. Les mêmes épargnent le traitement scandaleux que France 2 a réservé, et réserve toujours, à cette affaire, ainsi que les insultes et les menaces de poursuites que sa directrice de l’information distribue à tous ceux qui s’intéressent à la controverse d’un peu trop près.
Quant au nom de Talal Abou Rahma, il apparaît de plus en plus rarement dans les articles français. Encore n’est-ce qu’au titre de "cameraman d’Enderlin" et pas en sa qualité - fondamentale cependant dans la recherche de la vérité - d’unique témoin de la scène. La direction de FR2 a "interdit" à Abou Rahma "de s’exprimer en public" et l’a mis à l’écart des questions de Jeambar, Leconte et Rosenzweig. Personne, en France, ne mentionne plus sa déposition notariée sous serment, qui constitue, à ce jour, le seul témoignage affirmant que l’incident eût tout simplement lieu. Personne ne remarque l’attestation commune de toutes les parties en présence – la Ména, Leconte-Jeambar, le personnel de FR2 – selon laquelle les 27 minutes de rushes ne contiennent aucun des éléments dont Rahma fait état dans sa déposition et personne, à part la Ména, la presse américaine, un député français et moi-même, ne demande à France Télévisions des comptes, pour avoir caché, quatre ans durant, que la version des faits, qu’elle soutient publiquement, repose sur un faux témoignage patent, dont la chaîne possède la preuve depuis le début de la controverse. Enfin, personne ne s’étonne, en France, de ce qu’au stade de révélations avérées des malversations journalistiques auxquelles se sont livrées Enderlin et Rahma – je parle, en plus des contrevérités, orales, écrites, dessinées et notariées, du fait que Rahma a complaisamment filmé d’autres mises en scène sous le blouson de notre télévision publique – les deux reporters persistent à informer la France sur un conflit aussi délicat pour elle, que l’est celui du Proche-Orient.
Quant à envoyer Abou Rahma – ès qualités avérées de menteur, de faussaire et de fauteur de guerre – fabriquer, a posteriori de quatre ans, le "bordereau" constitué des cicatrices de seize ans de Jamal A-Dura, dans le seul but de posséder au moins une pièce pour permettre de persister à prétendre à l’authenticité de l’assassinat de Mohamed, je pense qu’il y a lieu de parler d’un acte criminel de la part de ceux qui l’ont permis et financé. Lorsque l’on apprend, de surplus, par l’article de Luc Rosenzweig d’avant-hier "Charles Enderlin, menteur en toutes les langues", que "France 2 a refusé de faire examiner Jamal Al Dura par un médecin légiste indépendant", on ne peut que retenir des circonstances terriblement aggravantes pour ceux entre les mains desquels mon pays a confié la direction de son plus important medium d’information.
En entendant Jeambar et Leconte affirmer sur la radio RCJ qu’Arlette Chabot avait été loyale et transparente envers eux, je me suis pris à penser que Landru aussi, ne leur avait personnellement fait aucun mal. Est-ce cependant la manière de raisonner de journalistes consciencieux ?
Nous retenons, quant à nous, le dégoût dont s’était parée Arlette Chabot au micro du journaliste Michel Zerbib, en évoquant le tournage du "bordereau" par Abou Rahma – que personne, c’est bien le moins qu’il faille en dire, n’a demandé à Chabot de faire fabriquer, et qui n’établit rien, sinon l’extension du mensonge et l’embourbement de la chaîne - au cours duquel Jamal Al-Dura "dut" aller jusqu’à se dénuder complètement. Elle pensait, c’était peu nous connaître, qu’en inversant les rôles des trompés et des faussaires, et qu’en nous invitant à en finir avec cette histoire, dans laquelle elle venait de nous faire passer pour des monstres, que nous allions embrasser cette compromission.
Revenons au contraire à un discours logique, à France 2, Rahma et Enderlin : si l’on admet volontiers que des petits écarts de conduite sans conséquences sont certes excusables, on exclura tout aussi certainement que l’on puisse parler d’écarts de conduite sans gravité dans cette affaire ! Ce serait faire silence sur le fait que Ben Laden a appelé à tuer les juifs partout dans le monde par référence à l’assassinat de Mohamed Al Dura. Ce serait décider, en toute connaissance de cause, de fermer les yeux sur le fait que le journaliste Daniel Pearl a été décapité par les islamistes pakistanais sur fond de l’image d’Al Dura ; que des sermons d’imams appelaient, sur la Télévision officielle palestinienne et dans d’autres pays musulmans, à tuer les juifs pour venger la mort de Mohammed Al Dura.
Il y a également le refus des instances de recours républicaines d’investiguer dans cette affaire gravissime, qui fait qu’on ne peut plus ni se taire, ni arrêter notre initiative avant que toutes les responsabilités soient dégagées et les leçons apprises, sous peine d’accepter de vivre dans un Etat bananier, dans lequel l’application des lois serait soumise au pouvoir discrétionnaire de la raison d’Etat et de ses métastases obscures et perverses. Ces instances, que nous avons toutes saisies en bonne et due forme, depuis la médiation de France Télévisions, jusqu’au Conseil d’État, en passant, bien évidemment, par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.
L’affirmation de la vérité constituerait au moins le premier pas pour protéger la famille d’Enderlin, dont l’intéressé se plaint, dans son article dans le Figaro, qu’elle ait reçu des menaces, menaces que je condamne avec force, tout comme la Ména, s’il advenait qu’on puisse oser en douter.
Sachons reconnaître l’immensité de l’accusation mise en scène par Talal Abou Rahma, puis caractérisée par le commentaire de Charles Enderlin, avant que d’être diffusée par France 2. Observons que le mythe Al Dura est construit sur le meurtre délibéré d’un enfant arabe sans défense, assassinat à propos duquel le témoin-cameraman de France 2 rapporte, sous serment, qu’il était consécutif à l’acharnement infanticide, pendant pas moins de quarante-cinq minutes, des soldats israéliens. La version complète de l’assassinat de Mohamed renferme donc, aujourd’hui encore, pour ses partisans, que les soldats israéliens tuent délibérément, gratuitement, s’acharnant par simple plaisir sur des enfants palestiniens sans défense partout dans les territoires !
Voilà la face cachée du message diffusé par France Télévisions, gratuitement et dans le monde entier, celui du caractère diabolique et sadique des Israéliens. C’est ce système qu’il fallait analyser au fond, ce qui fut fait par la Ména. C’est celui qu’il reste aux citoyens responsables de ce pays de faire connaître de tous. Pas seulement par esprit de justice pour des Israéliens, injustement démonisés par nos medias et par notre président. Mais surtout pour nous, surtout, Français. Pour nous laver de cette accusation stupide, et du penchant qui a été inculqué à notre population, de croire aveuglément n’importe quelle stupidité, du moment qu’elle stigmatise l’expression nationale émancipée du peuple juif. Face à cette rechute aiguë d’antidreyfusisme et des sentiments mélangés ayant existé ici entre 39 et 45, il en va de l’éclatement de la vérité dans cette controverse, de ne pas perdre définitivement notre âme. Et notre justice. Et notre liberté. Et notre droit à être informés. Et notre réputation internationale.
Par Pauline (Pauline) le dimanche 06 février 2005 - 20h30: |
LA CHAINE NE S’INTERROMPT PAS...
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Une magnifique histoire de Techouva, parmi tant d’autres, Barouh’ Ha-chem…
Je me suis enfuie de la maison, et n’y suis jamais revenue... Je suis partie sans embrasser Maman, sans recevoir la bénédiction de Papa. Par contre, je n’ai pas pu m’empecher de m’approcher du berceau de ma petite soeur de 3 mois, Reichie. Je l’ai caresse, lui ai arrange sa petite couverture, et, avant que
le soleil ne se lève, je suis partie de la maison.
Tout le groupe des ‘’constructeurs de Jérusalem'' était au rendez-vous : nous devions prendre le bateau pour la terre sainte d'Israël. Il était d’ailleurs bien ridicule d’entendre de notre part de tels termes ‘’terre sainte’’, car le groupe des ‘’constructeurs de Jérusalem'' se voulait justement laïc. On partait pour construire la terre d'Israël, la construire de nos propres mains, nos propres moyens, avec en tête le futur et pas un brin de passe. Moi-même, Shindel Cheinfeld, jeune fille de 13 ans, je quittais une famille religieuse de 12 enfants pour cet ‘'idéal''... Nous étions alors la nouvelle génération, celle qui allait sauver les juifs du
monde entier. Sans Torah, bien entendu. Nous avions déjà un idéal : la terre !
Mes parents se doutaient certainement de quelque chose. Mais ils ne s’attendaient pas a ce que je décide réellement de réaliser monreve. Je leur avais déjà dit que j’aimerais partir en Israël, pour créer,avec d’autres, un Kibboutz. Papa s’etait énerve, maman avait pleure...
Dans la nuit de Samedi a Dimanche, je décidai donc de m’enfuir. Le dernier Shabbat que je passai a la maison, je sentis un pincement au coeur en voyant
ma mère allumer les bougies de Shabbat, et rester devant elles un long moment a pleurer...
-‘’Pourquoi as-tu pleure ? ‘’ demandais-je alors a Maman.
-‘’Je priais pour vous tous, mes enfants. Je priais pour que vous suiviez tous le droit chemin et que la chaîne ne soit pas interrompue’’.
Sa réponse me fit frissonner, mais pas renoncer a ma décision.
A la sortie de Shabbat, je préparai ma valise, ajoutai au dernier moment deux photos de famille, et sortis dans la rue sombre. Une rue juive typique, avec deux synagogues, un Talmud Torah et une petite épicerie...
Tout se passa ensuite très vite : le voyage, la construction du Kibboutz. Nous travaillions tous très dur, mais c’etait une grande satisfaction. Une fois le Kibboutz entièrement mis sur pied, je me mariai a Mor Barzilay (qui avait change son nom de Mordeh’ai Aizenbah’), dont les parents, qui habitaient Mea Chearim, avaient presque pris sur lui le deuil pendant 7 jours, comme pour un enfant mort...
Nous étions heureux ! je donnai naissance a un garçon, puis une fille, qui furent élevés dans la maison des enfants, au Kibboutz. Nous avions le droit de venir les voir a des horaires bien précis. Mor travaillait a la ferme, et moi, a la maison des enfants. Mais la directrice n’accepta jamais que je m’occupe des classes ou étaient mes enfants. J'étais parfois en colère : n’etais-ce pas ridicule de s’occuper d’enfants et de laisser l'éducation des
miens a des étrangères... ?
Parfois, j’imaginais Maman, qui se levait toujours la première, et qui avait trouve mon lit vide... Avait-elle compris ? Avait-elle pleure ? S'était-elle attendu a ce que je revienne ? Mes parents avaient du avoir beaucoup de peine...
J'étais heureuse au Kibboutz. La vie y était fatigante mais agréable. Mais je repensais sans cesse a mes parents dont j’avais certainement brise le coeur. Je m’en voulais... Comment avais-je pu leur faire cela ? Les trahir ainsi ? Inconsciemment, je repensais toujours a Maman, avec son foulard blanc, allumant les bougies de Shabbat, et pleurant...
Et puis, on apprit soudain de terribles nouvelles. En Allemagne, les extrémistes étaient montes au pouvoir, et Hitler s'apprêtait a mettre en pratique des idées folles. Au Kibboutz, on se sentait fort : ‘’Ici, personne ne nous atteindra, nous sommes l’avenir du peuple juif’’, mais au fond de chacun de nous, il y avait une terrible angoisse, car nous avions tous de la famille en Europe, de la famille que nous avions trahie, mais que
nous aimions... Je n’arrivais plus du tout a dormir. Je ne pouvais penser a rien d’autre... Mor, mon mari, ne comprenait pas : ‘’Quoi, tout a coup tu te souviens de ta famille ?!’’.
Et moi, comme une folle, je répétais toujours les mêmes phrases : ‘’Mendel est certainement déjà marie, Toivi est peut-être fiancée. Papa et Maman sont peut-être même déjà grands-parents ! Et Reichie a maintenant 6 ans... Et Laiky
qui était tellement calme, et Pinh’as avec ses problèmes de respiration...
Comment font-ils maintenant pour s’en sortir ?’’
C'était la première fois que Mor entendait ces noms, ces ages. Il découvrait soudain une famille, pleine de vie... Il comprit mes sentiments et essaya d’obtenir des renseignements sur le devenir de mes parents, de mes frères et sœurs, mais c’etait mission impossible.
Apres la guerre, il y avait des rescapes, il y avait des personnes qui pouvaient raconter, et j’appris alors, de manière sure, que moi, Shindel, j’étais la seule survivante de la famille... La seule.
Pendant deux semaines je n’etais plus moi-même. Je revoyais Maman qui pleurait et priait pour ses enfants... ‘’Oh ! Maman ! Tes prières n’ont
servi a rien... Aucun de tes enfants n’est reste en vie... Il n’ y a que moi...
Mais moi, maintenant, je m’appelle Yaffa Barzilay, et je travaille avec les enfants du Kibboutz... Tu me vois de la-haut, et tu n’es certainement pas fière de moi... Oh ! Maman, pardon, pardon...’’
Apres ces deux semaines, Mor organisa un petit voyage avec nos enfants, pour me changer les idées. C'était agréable, mais je pensais toujours a Maman. Un jour que je racontais à Mor l’image qui me restait de Maman qui allumait les bougies et priait, il se mit a rire : ‘’Eh ! Bien, tu vois, elle a tellement prie, la pauvre, et qu’est-il sorti de tout cela ?’’. Sa réaction me fit mal...
Les années passèrent, et mon fils Gai, décida de quitter le Kibboutz. On eut beau crier, pleurer, il nous quitta. Nous qui avions tout donne pour ce Kibboutz, voila que notre fils nous tournait le dos... Il partit s’installer a l'étranger, se maria, et ne garda contact avec nous qu’avec deux ou trois coups de fil par an... Comment lui demander plus, lui qui avait passe son enfance dans la maison des enfants, loin de ses parents ?...
Malheureusement, notre fille Ayelet décida aussi de nous quitter... C'était certainement un age charnière, et elle reviendrait d’elle-même, nous
avait-on rassure. Mais elle partit faire un séminaire pour Baalei-Techouva, se maria avec un jeune homme qui répondait aux mêmes exigences, et s’installa a Bne-Brak. N’avait-elle pas honte, cette Ayelet, de donner un coup de pied a tout notre idéal, pour retourner vivre comme nos parents ?
Etait-ce pour cela que j’avais quitte la maison ? Quand nous partîmes la visiter a Bne-Brak pour la supplier de revenir au Kibboutz, le jeune couple nous reçu chaleureusement. Ils parlèrent calmement, mais fermement. Bref, ils ne bougeraient pas de la-bas...
-‘’Mais comment peux-tu ainsi t’enfuir de la maison de tes parents ?’’
explosai-je.
Et là, la gifle que je n’avais jamais pu recevoir de ma mère, je la reçus de ma fille :
-‘’Et toi, maman, ne t’es-tu pas enfuie de la maison ? Moi je ne m’enfuis pas, je ne fais que revenir, Maman...’’
...Je n’avais plus envie de m’investir pour le Kibboutz. A quoi bon ? La nouvelle génération n’avait pas conscience de nos efforts, et partait
ensuite... Mor mourut subitement d’une attaque cardiaque, et je me retrouvai seule...
Ayelet vint un jour me voir, avec sa petite fille dans les bras. Une adorable petite fille que je ne pouvais pas regarder tant elle ressemblait a
ma petite soeur Reichie... Elle me supplia d’aller habiter chez eux, mais je ne voulais pas. Je devais me renforcer et lutter. Je n’avais pas quitter la
maison pour rien !
Ah ! fierté, quand tu nous tiens...
Un jour, Ayelet me fit savoir que sa fille Myriam avait une fête dans son Gan (maternelle), et que la présence des grands-mères était indispensable.
Je refusai d’abord, puis décidai d’y aller, mais certainement pas en tenue correcte pour Bne-Brak ! Ils me veulent, ils m’auront !
Au gan, a ma grande surprise, on me reçut les bras ouverts. Myriam se jeta dans mes bras, et soudain j’eus honte. Toutes les petites filles étaient
bien habillées, et elles commencèrent a chanter : ‘’Nous suivons fièrement le chemin de nos grands-mères, nous suivons leurs enseignements pas a pas.
Chère grand-mère, nous savons que c’est la ta volonté, et nous ne l’oublierons jamais...’’. Ridicule ! Myriam ne suivait pas du tout le chemin
de sa grand-mère…moi !
La Ganenet (jardinière d’enfants) tendit a chacune un foulard blanc. Myriam était aux anges. Elle mit le foulard sur la tête, et se tint entre deux
autres petites filles. Chacune posait les mains sur celles de devant, comme pour la bénir, et il y avait donc la l’image de trois générations : la
grand-mère, la mère (Myriam), et la fille.
Mais moi, je ne regardais que Myriam. Myriam et son foulard blanc. Je frissonnai. C'était Maman, près des bougies, avec le foulard blanc. Jamais
je n’avais remarque que Myriam ressemblait tant a Maman... Elles se mirent encore a chanter : ‘’De génération en génération, la prière continue, et les
larmes coulent dans le Siddour (livre de prières)...’’. Je ne voyais plus Myriam, je revoyais Maman : ‘’Je prie pour vous, mes enfants, pour que la
chaîne ne soit pas interrompue...’’.
‘’Maman, de la ou tu es, tu vois Myriam, avec son foulard blanc ? Tu vois, tes prières n’ont pas servi a rien. Elles sont la, tes prières, a Bne-Brak,
dans un petit jardin d’enfants... Non, la chaîne ne s’est pas interrompue.
Ily a juste un petit maillon de la chaîne, moi, qui a essaye de s’enfuir’’.
Ayelet me tendis discrètement un mouchoir, et je pleurai comme jamais ça ne m’etait arrive de ma vie... Je pleurais pour ce maillon rebelle... La fête
continua, et Myriam était a présent la grand-mère. Je la regardais, ensorcelée. Myriam, un nouveau chaînon tout pur, qui était ne des prières d’
une maison chaleureuse en Hongrie...
-‘’Maman, tu retournes aujourd’hui au Kibboutz, ou tu restes dormir a Bne-Brak ?‘’
-‘’Je…Je pense que je rentre a la maison’’. Ayelet, intelligente, compris de suite.
J’ai écrit au début de mon histoire que je me suis enfuie de la maison, et n’y suis jamais revenue. C’est faux. J’y suis revenue. De la fête de Myriam, je suis revenue directement a la maison, vers Maman, vers Papa, vers mes frères et soeurs, vers la Torah. Je suis rentrée ‘’a la maison’’... Je suis restée a Bne-Brak... ( par vouloir c'est pouvoir)
Rav Dov Lumbroso-Roth
Par Edmond (Edmond) le dimanche 06 février 2005 - 19h46: |
Vous avez manqué la conférence?
Dites merci à www.judeoscope.ca qui vous offre la possibilité de l’entendre via Internet dans le confort de votre maison.
CONFÉRENCE
Sionisme et Israël: entre politique et religion
Avec Julien Bauer, Ph.D. science politique (Sorbonne), professeur de science politique à l'Université du Québec à Montréal
Conférence tenue le 26 janvier dernier dans le cadre des Belles Soirées
à l'Université de Montréal.
http://www.judeoscope.ca/audio/conf_bauer.ram
Par Primo (Primo) le dimanche 06 février 2005 - 19h51: |
Historique d’un mensonge
Mais qu’est ce qu’un peuple ?
Il existe sans doute de multiples façons de définir un tel concept. Cependant, il y a incontestablement un moyen de prouver la non-existence d’un peuple : l’absence de traces culturelles. Si on ne retrouve pas de preuve tangible d’unité culturelle d’un peuple qui se revendique comme tel, il apparaît alors légitime de mettre sa réalité en doute.
Nous devons dire que le « peuple » palestinien, au risque de choquer les bien-pensants et d’aller à l’encontre du processus de paix qui se dessine, ne répond pas vraiment à ces critères. Il est impossible de retrouver l’empreinte d’une littérature, d’une cuisine, d’un artisanat proprement palestiniens.
Et pour cause ! C’est au cours du démembrement de l'empire ottoman, pendant la première guerre mondiale, que la Grande Bretagne et la France se partagèrent une grande partie du monde arabe, la Grande Bretagne obtenant d’administrer la Palestine et l'Irak, la France bénéficiant du Liban et de la Syrie par le Traité de Versailles de 1919. C'est à ce moment-là qu’on se mit à parler de Palestiniens. Auparavant, ils n'étaient que des Arabes vivant là depuis près de 13 siècles.
En 1880, on comptait en Palestine, environ 420 000 Arabes, noyau du futur peuple palestinien, venus en majorité des pays voisins, et 30 000 Juifs. Un afflux de population arabe, attirée par l’essor économique apporté par l’immigration des Juifs sionistes, se produisit entre 1880 et 1948, date de la création de l’État d'Israël. Entre 1936 et 1945, 100 000 Arabes au moins s’installèrent en Palestine pour trouver du travail.
Le processus d'immigration arabe a largement résulté de l’immigration des Juifs à partir de 1880 et jusqu'à 1948.
Impossible, dès lors, pour ces Arabes, de se constituer une véritable identité nationale au cours des 28 années qui suivirent, jusqu’au plan de partage de 1947.
Cependant, un sentiment commun allait servir de liant à cette population hétérogène : le rejet du Juif, immigrant ou autochtone, un refus qui ne fut jamais opposé avec autant de véhémence à l’occupant ottoman ou britannique. Maigre motivation à partir de laquelle il est bien difficile de voir se dessiner un réel projet national.
Sans projet politique cohérent, il était alors « naturel » de voir les Arabes de Palestine rejeter le plan de partage de 1947 et préférer le report de la création d’un État par le biais de l’option guerrière. Cette première guerre israélo-arabe de 1948 constituait, en quelque sorte, la porte de sortie la plus « honorable » pour une population arabe en plein désarroi.
Par la suite, quelques dates clés devinrent les balises constitutives du mythe palestinien :
1949. Création de l’UNWRA par l’ONU. Cet organisme, chargé de gérer les problèmes des réfugiés palestiniens, existe toujours 56 ans après ! Ces « réfugiés », au nombre de 726 000 au premier recensement de l’UNWRA, avaient, pour la plupart d’entre eux, volontairement quitté leurs terres pour laisser les armées arabes « jeter les Juifs à la mer ». Aujourd’hui, l’UNWRA estime leur nombre à 3,6 millions ! Incroyable effet multiplicateur qui tient compte de la descendance résultant des unions des intéressés avec les ressortissants rencontrés en Jordanie, au Liban, en Syrie, en Égypte, etc. ! A qui bénéficie cette imposture arithmétique ? Sur qui fait-elle peser une pression démographique insupportable par le truchement de la notion de « droit au retour » ?
D’autres manœuvres dilatoires ont permis de pérenniser la condition de réfugiés à des gens qui auraient peut-être souhaité qu’on les instrumentalise un peu moins. Le type de l’une d’elles est parfaitement illustré par le témoignage qui suit, de Tibor Mende, paru dans une édition du Monde de… 1951 :
…L'un des jeunes bureaucrates grassement payés que l'UNRWA entretient à Beyrouth - un de ces fonctionnaires internationaux dont l'idéalisme s'accroche obstinément à des illusions - me racontait qu'il y a quelques mois il avait organisé dans un des camps de réfugiés la culture des légumes autour des tentes. Occuper ces gens tout en ajoutant à leurs maigres rations quelques légumes frais lui avait semblé une excellente idée. Quelques semaines plus tard arrivait du quartier général une sévère réprimande: "Arrêtez immédiatement l’opération carré de légumes..." "La raison?", demandai-je, désireux d'obtenir quelques éclaircissements. "Cela sentait l'intégration..."
1952-1970. Le rêve nassérien de panarabisme autour d’un projet socialiste, laïc et basé sur le développement, se solda par un échec. La nature ayant horreur du vide, ce fut autour d’un projet de substitution, que se fédéra le monde arabe : celui de « la lutte légitime du peuple palestinien contre l’occupant sioniste ».
1967. La « guerre des Six Jours » réduisit définitivement à néant l’espoir, pour le monde arabe, d’éliminer l’Etat d’Israël par l’option militaire. La promotion de l’OLP, en tant que mouvement de libération nationale, servit alors de torpille diplomatique – bien que de nature terroriste ! – pour modifier la sensibilité de l’opinion internationale. Il faut bien reconnaître que cette guerre-là a été gagnée par les Arabes. Il s’agit de la première campagne publicitaire politique internationale. L’OLP et son chef, Yasser Arafat, bénéficièrent d’une aura internationale surfant sur la mode « chéguevariste » qui façonnait la pensée dominante de l’époque.
La machine était lancée, et la fuite en avant constituait la seule stratégie possible pour ces nouveaux « héros » palestiniens.
Mais de projet politique réel, toujours point.
La compréhension du « phénomène palestinien », à la lumière des évènements décrits, permet désormais de disposer de clés pour répondre à certaines questions que l’on se pose sur ce peuple fait de bric et de broc, notamment concernant sa psychologie :
Les attentats-suicide ne sont-ils pas l’illustration d’un nihilisme qui trouve sa source dans l’absence de croyance en un projet d’avenir, elle-même issue de l’absence de croyance en son propre passé ?
Le « peuple » palestinien n’a-t-il pas tant de mal à se doter d’une stratégie viable parce que ne se reconnaissant pas une réelle identité ?
Pourquoi avoir choisi, pendant tant d’années, la stratégie du chaos incarnée par Yasser Arafat, si ce n’est uniquement par absence d’alternative politique ?
Pourquoi le ciment de leur combat est-il la haine d’un Autre avant d’être l’amour des siens ?
Reste qu’ils sont des hommes et des femmes, faits de chair et de sang, qui méritent une vie normale dans un environnement tranquille. Aujourd’hui, deux hommes, Ariel Sharon – contraint et forcé par la « realpolitik » - et Mahmoud Abbas tentent de construire une réalité à partir de mensonges.
Abbas, qu’on le veuille ou non, représente encore le leader d’un peuple qui repose sur un sol mouvant miné par des galeries souterraines – au sens propre comme au sens figuré ! – remplies de haine, stérile et ne portant pas de fruits d’avenir.
Malgré ses qualités d’homme politique pragmatique, il lui reste une tâche quasi insurmontable à assumer, celle de procurer à un peuple protéiforme une réelle identité. Le combat pour « la libération de la Palestine » constitue malheureusement une bien piètre référence, un bien mauvais point de départ qui ne résistera pas longtemps à l’analyse historique implacable que le siècle à venir fera sur lui.
Encore une fois, l’espoir devra venir d’Israël qui, pour sortir de cette impasse historique, devra se prêter, dans un premier temps, à la mascarade qu’est l’octroi d’un État palestinien. Il lui faudra avaler des couleuvres tout en gardant les yeux ouverts. Il lui faudra proposer, dans un second temps, à ces hommes et ces femmes – un jour, mais quand ? – une perspective d’amitié et de prospérité dans un Moyen-Orient pacifié qui pourrait devenir, avec la participation indispensable des autres nations arabes, un merveilleux pôle économique et culturel.
Un pôle qui serait concurrent de l’UE ?
Avec une France qui verrait d’un mauvais œil se réaliser un tel projet ?
Ce qui expliquerait certaines prises de position incompréhensibles de notre diplomatie ?
A chaque jour suffit sa peine et cela fera peut-être l’objet d’une prochaine analyse.
Jean-Pierre Chemla © Primo-Europe, le 5 février 2005
Par Email (Email) le dimanche 06 février 2005 - 19h48: |
CONSEIL DES COMMUNAUTES JUIVES BUREAU NATIONAL DEVIGILANCE CONTRE L' ANTISEMITISME
COMMUNIQUE
Le BNVCA et le CCJ93 tiennent a feliciter l'acteur Mikael YOUNG,qui sur le plateau de France 2,invité dans l'émission de Thierry ARDISSON "Tout le Monde en Parle" est parvenu à sa manière ,à faire reculer la déléguee de Palestine LEILA SHADID petite fille du mufti de Jérusalem ,antijuif avéré,et allié objectif d'HITLER .Venue presenter un livre peut être ecrit par sa mère, la diplomate propagandiste, plus propagandiste que diplomate a du ceder aux arguments de l'artiste appuyés au final par Jérome CLEMENT président de la Chaine ARTE, considerant que les terroristes palestiniens qui se font exploser dans des bus israeliens mettaient en danger tout espoir de paix dans la région.
Quant à M. JEROME CLEMENT,fils d'une mère juive et d'un père catholique,venu sur le même plateau pour présenter son livre "UN JOUR TU COMPRENDRAS"nous sommes choqués d'apprendre ,que pendant la guerre,alors qu'au risque de leur vie, des français cachaient et tentaient de sauver des juifs anonymes, le père de Jerôme CLEMENT a dévoilé la judéité de son épouse à la police de Vichy.
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le Bureau National de Vigilance Contre l'Antisémitisme presidé par M. Sammy GHOZLAN condamne l'agression violente a caractere antisemite commise le jeudi 3 fevrier 2005 a Saint Denis (Seine Saint Denis) Madame et Mr NIDDAM domiciliés à PARIS 19° se rendaient au Centre Commercial de Saint Denis ce jeudi 3 fevrier 2005 a 20h15 lorsque, à hauteur de la passerelle qui surplombe la place du Caquet quatre jeunes gens français d'origine arabo musulmane les ont provoqués en leur jetant des canettes de boissons,et autres projectiles,puis les ont rejoints , insultés, traites de SALES JUIFS, RABBIN DE MERDE, RETOURNE DANS TON PAYS, etc.
Les individus ont lance un pavé en direction de Madame NIDDAM enceinte se 5 mois sans l'atteindre et ils l'ont bousculée M. NIDDAM a été légerement blesse au visage , entrainant une ITT d'I jour.
Les victimes ont aussitôt prevenu la Police qui est assez rapidement arrivée sur les lieux evitant que les choses ne s'aggravent pour le couple repéré en tant que juif en raison du fait que M. NIDDAM âge de 28 ans est vêtu d'un costume et d'un chapeau noirs,et porte une barbe à la maniere des juifs orthodoxes. Nous saluons l'action de la Police qui a interpelle l'un des agresseurs en flagrant délit ,l'a gardé à vue et déféré au Parquet .Nous esperons que l'enqête va permettre d'arreter les co auteurs, pour les quels nous attendons de la justice des sanctions exemplaires. Nous devons exprimer notre inquietude,face au constat d'une recrudescence d'actes violents antjuifs à Paris 19° et en Seine Saint Denis
Alors que les evenements du proche orient prennent une tournure plutot favorable nous craignons que les commemorations du 60° anniversaire de la Liberation des Camps d'AUSCHWITZ n'aient excite ces nouveaux français qui non seulement refusent d'integrer l'histoire de France, mais sont animés d'une haine antijuive si forte qu'ils passent facilement à l'acte violent. A ceux qui voudraient accuser les juifs de paranaoia,à ceux qui voudraient taire ou ignorer la réalité du fléau,Nous rappelons et deplorons
1- que le vendredi 28 janvier un autre juif orthodoxe M. BASINGER,a été insulté et battu à Paris 19°,
2-que le 1er fevrier a 17H15 quatre jeunes arabes sont passés devant l'Ecole CHNE OR d'AUBERVILLIERS, à bord d'une voiture,ont proferé des insultes anijuives aux eleves qui en sortaient,et ont tenté de renverser avec leur voiture Peugeot un eleve ('Mikael 16 ans) qui portait la kippa sur la tête
3-que le 3 février des eleves d'une école juive de PARIS 19° se sont fait agresser de nouveau.
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le Bureau National de Vigilance Contre l'Antisemitisme préside par M. Sammy GHOZLAN denonce et condamne l'agression antiuçve commise le 1 er fevrier à 17h15 à la sortie des classes des éléves de l'Ecole CHNE OR d'AUBERVILLIERS (Seine Saint Denis)
Ce mardi 1 fevrier à 17h15,un vehicule Peugeot 206 de couleur verte arrive à hauteur de l'école au moment ou s'effectue la sortie des nombreux éléves. les occupants de ce véhicule 4 français d'origine arabo musulmanne proferent des injures antiémites:A MORT LES JUIFS. SA LES JUIFS.ON VA TOUS VOUS TUER.SALES YOUPINS...etc Le vigile charge de la sécurite de l'école tente de proteger les enfants et va a la poursuite du véhicule qui s'enfuie en direction de l'ecole de filles voisine, au mépris de signalisations et du code la route. La course de cette voiture, ralentie par un camion benne, permet au vigile de relever le numéro d'immatriculation.Mais au moment de repartir, le chauffeur emballe sa voiture et la lance en direction d'un eleve sur le point de traverser, dans le but de le renverser.Le vigile previent la police qui finit par identifier les auteurs et d'en interpeller deux reconnus par le vigile.
Nous saluons là encore l'action efficace des service de police de la Seine saint Denis , nous esperons que l'enquete conduira à l'arrestation de tous les agresseurs,et attendons de la justice des sanctions exemplaires et dissuasives.
La recrudescence inexpliquée de ces agressions ne lasse de nous inquieter.
Par Mounia (Mounia) le dimanche 06 février 2005 - 19h42: |
Sauvons L’Oiseau Bleu des griffes de la famille Trabelsi
L’Oiseau Bleu fut le plus beau de tous les bistros populaires de Tunis. Il se situe au quartier "l’Aéroport ", directement sur la plage, entre Khair-eddine et le Kram. Comme tous les bistros de Tunis, il n’est fréquenté que par des hommes. Depuis qu’il a vu le jour en 1913 il fut le point de rendez-vous entre toutes les communautés de Tunis. Géré par un juif qui s’appelait Bchiri il fut fréquenté par juifs, musulmans, Maltais, Siciliens et Italiens qui vivaient dans la banlieue Nord. Chadly Hamma, qui est l’un de ses plus vieux adeptes, se souvenait du temps où Claudia Cardinal se baignait sur cette plage. Il disait "cette plage était belle avant qu’ils ne la polluent ", et en se souvenant de Claudia Cardinale, il disait "J’étais témoin de ses premières amourettes".
Ce bistro a gardé son côté tolérant. Aujourd’hui, même s’il n’est fréquenté que par des musulmans, il est le seul parmi tous les bistros que je connais qui tolère la présence de gays autour de ses tables. Ainsi Faouzia, Farhat, Totou et Farid le king s’y retrouvent tous les jeudis et samedis soir et leur table passe inaperçue. Chedly Hamma trouvait ça normal, un jour pour répondre à "Lab3as" qui ne voulait pas de gays sur sa table :"Ce coin du monde était la terre de refuge des couples siciliens qui fuguaient vers ici pour se marier loin des querelles familiales" et il ajoutait "dans la théologie Grecque, l’Oiseau Bleu est l’oiseau qui mena les négociations entre le Dieu de la mer et le Dieu du ciel à l’époque où ils se faisaient la guerre au dépriment des marins et pécheurs". Certes que parfois, ammi Chedly, semblait dire n’importe quoi, mais moi, je le comprenais. L’Ab3as qui est parti en France pour faire des études en microbiologie cellulaire, a fini par devenir Haj Haithem, Il n’hésite pas à donner des leçons de morale à ses anciens amis qui n’ont pas eu la chance de quitter la Tunisie et qui passent leurs journées entre le café de Soussou el Kahouaji et l’Oiseau Bleu. Un jour Samir Loussif m’a raconté que tellement les paroles de Haithem étaient touchantes, qu’il a passé la nuit à boire tout seul sur la barque de Yassine. Mais, Dieu merci, il a senti la présence de dieu sur la barque "J’avais l’impression qu’il partageait la bouteille avec moi"..., "Dieu est bon et il m’aime comme je suis"
Mon grand père, Allah Yarhmou, nous racontait qu’avant, avec ses amis, il commençait à jouer aux boules le matin devant le café Petit Casino et qu’ils avançaient petit à petit pour arriver à l’Oiseau Bleu vers 14 heures "C’est le seul moyen que nous avons trouvé pour ne pas commencer à boire le matin" disait-il en rigolant. "Ce fut une belle époque, une fois Zizou en rentrant chez lui à La Goulette sur son vélo, il est tombé dans le canal. Il a été sauvé par des passants moins soul que lui. Le lendemain il s’est justifié en disant "J’ai vu la voie de Dieu qui s’ouvrait devant moi, j’ai voulu la suivre, et j’ai failli me noyer" et puis mon grand père n’arrêtait pas de rire. Il adorait parler de cette époque. Ma mère, m’a raconté qu’avant, mon grand père ajoutait toujours un "mon ami" quand il disait Zizou jusqu’au jour ou il a appris que Zizou ne vivait plus en France et qu’il a rejoint Israël.
Chaque été, quand je rentre en Tunisie, je m’y rends. Je connais de moins en moins de monde dans mon bistro préféré, en contrepartie il y’a beaucoup plus de monde que d’habitude. Des gens que je ne connais pas. L’année dernière, en partageant une dorade et un demi Boukha avec Jamel Tamtouma, il m’a dit "ils viennent de partout, Ben Arous, Lakania, Megrine, Zouhour city... et nous les gens du coin on ne trouve plus de place pour s’asseoir. Même Moudir, le serveur, se plaint : Ils payent toujours moins de ce qu’ils boivent... Je sais que ce n’est pas de leur faute, ils n’ont pas de bistros chez eux, et ce gouvernement ne veut plus donner de nouveaux permis d’alcool pour faire des concessions aux "Khouanjia". Je ne sais pas comment on va faire quand il va fermer." Quand il a prononcé cette dernière phrase, j’ai senti un froid glacial qui me traverse :
- Qui est-ce qui va fermer ?
- L’Oiseau Bleu, me chuchota Tamtouma, t’es pas au courant ? Les Trabelsi, veulent ce terrain et ont tout arrangé. Ils ont commencé par les maisons des juifs et italiens, ils ont pris par la suite le terrain de l’hôtel Khair-eddine et une partie du terrain de l’hôpital et maintenant est venu le tour de notre Oiseau Bleu. C’était un choc terrible pour moi car l’Oiseau Bleu représentait le patrimoine de mon beau quartier, mais Jamel me rappela : "Ce n’est plus notre quartier, le Kram et Khair-eddine appartiennent aux Trabelsi maintenant. Ils possèdent tout ici, ils ont même la municipalité, la direction de l’hôpital, la présidence de l’équipe de foot... bientôt ton père t’informera qu’il leur a vendu la maison ".
En rentrant chez moi, je me suis souvenu du temps où je me couvrais du froid de la mer en sortant l’hiver de mon bistro et de l’odeur des algues qui remplissait mes poumons... Je continuais mon chemin en espérant ne pas croiser mon père en rentrant à la maison.
CopyLeft TUNeZINE 2001-2005
Par Emma (Emma) le dimanche 06 février 2005 - 19h44: |
Une guerre si lointaine et si proche
Juifs et Arabes, de Tel-Aviv à Jaffa
Loin de la guerre, à une heure de route de Gaza, à Tel-Aviv, la ville moderne, et à Jaffa, sa jumelle, la ville des oranges, Juifs et Arabes se côtoient, s’ignorent et, parfois, se parlent.
Par Sélim Nassib
Journaliste. Auteur d’Un amant en Palestine, Robert Laffont, Paris, 2004.
Tel-Aviv n’a pas changé. Elle sort, travaille, s’amuse avec frénésie, extravertie, sans repos, tendue vers un perpétuel présent. L’été est sa saison, les quatre ans d’Intifada ne semblent pas l’avoir affectée – on pourrait même croire que leur ombre a stimulé son appétit, son énergie, la vibration un peu excessive qui l’anime jour et nuit. Elle bouge sans arrêt, déborde sur sa longue plage, dans les restaurants, les cafés, les hôtels du front de mer. Les religieux se mêlent aux filles au ventre nu, aux Yéménites, aux Falachas, aux prostituées, aux familles nombreuses.
On entend l’hébreu, le russe, le français, l’anglais, toutes les langues sauf l’arabe. Quand je le parle, les gens se tendent autour de moi, c’est presque délicieux. Je retrouve la lumière de Beyrouth, l’air marin particulier, sel sur la peau, immersion bienheureuse du corps, sensualité implicite et permanente, Orient. La nuit, les cafés alignent des pyramides de lumière colorée entre les tables sur la plage, on peut se baigner. Les sushi bars restent ouverts tard, les boîtes sont nombreuses, la drogue facile.
La guerre est ailleurs, dans les territoires, là-bas. Rien ne la rappelle sous ce ciel dégagé, on se croirait en Grèce. Gaza est à une heure de route, Jérusalem plus proche encore, Tel-Aviv n’en veut rien savoir. Ses habitants font leurs trois ans de service militaire comme tout le monde, leur mois de réserve par an, ils voient l’Intifada de leurs yeux. Mais ils la laissent derrière, comme à l’étranger, au loin, dans les colonies. Autour d’eux, la métropole est en paix, elle est en vacances, joyeuse, la petite fille l’appelle : « Telle la vie. » Seuls les gardes armés d’un détecteur de métal à la porte des restaurants et des lieux publics rappellent les risques d’attentat, mais ils font partie du paysage et sont devenus invisibles. Le mur en construction censé protéger Tel-Aviv du terrorisme semble lui épargner jusqu’aux rumeurs du conflit. Ce n’est pas que la ville tourne le dos au pays, elle se place un peu en marge, une île, une pomme, un petit New York, elle non plus ne dort jamais.
« Ils ont réussi à faire disparaître les Arabes du paysage », dit le cinéaste Avi Mograbi, auteur de l’hilarant Comment j’ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon (1997). La disparition ne touche pas seulement les Palestiniens des territoires occupés, mais aussi les Arabes israéliens, qui représentent un million d’habitants sur les six millions que compte le pays. Depuis qu’en octobre 2000 l’armée a tué treize d’entre eux lors d’une manifestation de soutien à l’Intifada naissante, les regards ont changé. Les uns, qui croyaient être des citoyens israéliens à part (presque) entière, ont compris qu’on pouvait les tirer comme des Palestiniens ; les autres ont découvert que leurs ouvriers ou leurs domestiques familiers pouvaient soudain devenir un danger. Commencée dans les yeux, la séparation s’est lentement accentuée sur le terrain, créant des vides aussitôt comblés par des travailleurs immigrés philippins, russes, roumains. Jour après jour, Tel-Aviv réalise le rêve initial : être exclusivement juive dans une vie qui paraît normale, plus que normale même.
Avi Mograbi n’a plus le cœur à faire des films drôles. Son fils de 18 ans a décidé de ne pas se présenter à la convocation du service militaire, il risque deux ans de prison, sinon plus. Depuis des mois, la famille se réunit avec d’autres refuzniks et leurs parents pour se préparer collectivement à l’épreuve. L’association Briser le silence expose des photos prises par de jeunes appelés pendant leur service, en particulier aux chekpoints d’Hébron, pour montrer ce que signifie l’occupation au quotidien. Une autre, Taayoush (« Coexistence »), animée par des Israéliens et des Palestiniens, multiplie les initiatives pour dénoncer l’occupation et affirmer qu’une vie commune pacifique est possible. Mais si des sondages révèlent qu’une majorité d’Israéliens seraient favorables à un retrait quasi complet des territoires occupés, les militants prêchent dans le désert. Car le « camp de la paix » a cessé de croire en la paix, il a volé en éclats avec l’échec des conférences de Camp David (juillet 2000) et de Taba (janvier 2001), les attentats-suicides, l’arrivée de M. Ariel Sharon au pouvoir, l’Intifada et son implacable répression.
Qu’ils soient de droite ou de gauche, peu d’Israéliens critiquent le principe du mur de séparation. En dépit des nuances qui les distinguent, ils vivent sous l’empire d’un même credo : le monde extérieur nous est hostile, les partenaires palestiniens sont corrompus et défaillants, Yasser Arafat a refusé l’offre de paix généreuse qui lui a été faite, Israël n’a pas le choix. Dans ce climat, ceux que les horreurs de l’occupation et des attentats-suicides empêchent de dormir vivent un tourment permanent. Isolés, épuisés, ils continuent de manifester non parce qu’ils gardent un espoir quelconque, mais parce qu’il leur est impossible de faire autrement.
Les boutiques de moto sont alignées dans ce quartier délabré du nord de la ville où, parmi les travailleurs immigrés, les Falachas et les familles modestes, quelques cafés branchés ont fait leur apparition. Nous cherchons un scooter à louer, ce n’est pas facile, un jeune vendeur de motos nous aide à en trouver un dans le quartier. Il raconte que sa famille a dû quitter Bagdad dans les années 1950 en laissant tous ses biens derrière elle. Mais son oncle s’est vengé en aidant à préparer le raid aérien contre la centrale nucléaire irakienne Osirak, en 1981. La politique actuelle ne l’intéresse que modérément. « Ce sera la guerre pour toujours, affirme-t-il. La seule différence est que mon père croyait que cette guerre était bonne, alors que je pense, moi, que c’est de la merde. » L’essentiel est la vie elle-même, les motos, et surtout la sekhina – cette sensualité d’être ensemble.
« Tu ne pourrais plus te perdre »
Rondeurs des balcons, alignement vertical des fenêtres d’aération, hublots géants creusés dans les murs, les immeubles Bauhaus sont reconnaissables de loin. Ils occupent des rues entières autour du centre-ville et au-delà, tous différents, tellement nombreux que Tel-Aviv est désormais classée par l’Unesco, mirage Bauhaus au Proche-Orient. Les architectes juifs allemands qui fuyaient le nazisme construisaient à tour de bras, rivalisaient, vivaient dans un autre monde mental. Ils se sont brutalement arrêtés en 1948, quand la création d’Israël a imposé d’autres priorités et d’autres styles. Entre-temps, leurs bâtiments s’étaient intégrés au paysage de la ville. Certains sont restaurés avec des matériaux d’origine, mais la plupart sont délabrés, bricolés par leurs occupants successifs, qui ont notamment transformé les balcons en pièces supplémentaires en les entourant de stores en plastique dénommés trisim.
Sur la corniche qui longe la mer, des formes blanches bondissent soudain dans le phare du scooter, des juifs religieux qui dansent aux sons d’une musique mi-religieuse mi-orientale diffusée à plein volume depuis un autobus. Ils sont disciples du célèbre rabbi Nachman de Braslav, mort en 1811, qui disait : « Ne demande ton chemin à personne et surtout pas à qui le connaît, tu ne pourrais plus te perdre. ». Ils suivent sa voie, si c’en est une, et croient qu’il faut aimer Dieu le plus simplement du monde, en mangeant, buvant, chantant et dansant. Ils ont l’air vraiment contents.
Un peu plus loin sur la corniche, nous traversons une invisible zone frontière, un fantôme de no man’s land. L’autre rive s’annonce par une horloge brillamment éclairée plantée au milieu d’une place. Ici commence Jaffa, la ville des oranges tristes, comme elle s’appelle elle-même, architecture en arcades, pierre de taille, ruelles tortueuses. Tout le monde le sait : Jaffa est arabe, même si les deux villes n’en forment officiellement qu’une, Tel-Aviv-Yaffo. Le point de contact se fait de l’autre côté de l’horloge, sur le trottoir d’une longue boulangerie ouverte sur la rue, la meilleure de la ville. Les voitures stationnent en double file, elles viennent de partout, pleines de désirs. Sur une vingtaine de mètres, une succession de cylindres verticaux en plastique présentent sous une forte lumière toutes sortes de pains. Clients et employés se parlent en hébreu de part et d’autre, comme à travers un mur transparent, déformant.
L’arabe a disparu des rues. Toutes les enseignes sont en hébreu, même les noms sur les sonnettes. La vieille maison aux fenêtres en ogive est collée à celle du cheikh de Jaffa, dans une ruelle en pente. Sa grille bleue ouvre sur une étroite allée qui conduit à une cour intérieure. Elle est puissante, accueillante, envahie par les plantes, inextricablement mêlée à ses voisines. Il y a deux chiens et un perroquet. Jack, l’ami qui nous la prête, est né à Tripoli, où sa famille vivait depuis la nuit des temps, tous parlant l’arabe et l’italien. Avec Kadhafi, l’air est vite devenu irrespirable pour une famille juive, ils sont partis, abandonnant sur place biens et regrets. Jack avait 20 ans. Il est venu à Jaffa, il a trouvé cette maison, il s’est senti chez lui.
On s’y installe vers minuit, on couche la petite fille, on monte sur la terrasse, on décide de dormir là, sous les étoiles. Loin des tours de Tel-Aviv, les maisons basses entrelacées s’étendent à perte de vue, on devine la mer au loin. Les rues sont désertes, le silence règne, on dirait un autre pays.
Soudain, des coups de feu retentissent, sept à la file. Au bruit, c’est un pistolet. Des hommes sortent de chez eux en pyjama, en maillot de corps, tirés du lit, une vingtaine. Ils s’interpellent en arabe, essayent de repérer d’où les coups sont partis. Le temps s’écoule, il ne se passe rien. Pas la moindre voiture de la police ou de l’armée, aucune apparition des autorités. Les hommes retournent se coucher sur cette violence tirée en l’air.
Le chant du muezzin retentit un peu plus tard, réveillant une familiarité immédiate, presque sensuelle, Dieu est plus grand et la prière préférable au sommeil. C’est surtout sa musique. On l’entend, on est dans le monde musulman, inclus dans son état et son rythme. Les silhouettes des maisons sous un ciel bleuissant confirment l’illusion, et jusqu’à l’air chargé de sonorités qu’on respire. Le minaret de la mosquée surmonté de deux néons verts commence à être visible. Sa pierre a la couleur du sable, il est parfaitement restauré, comme neuf. Mais son appel ne tombe que sur un îlot perdu dans une mer juive, un sous-univers qui a même renoncé à afficher sa langue.
Au matin, personne ne sait rien. Nous sommes dans un quartier de petite criminalité, voleurs d’autoradios, revendeurs de drogue, où la police s’aventure rarement. Les Arabes s’approvisionnent au marché arabe, les Juifs au supermarché. Autres niveaux de revenus, autres modes de vie, les deux sociétés suivent à Jaffa des parcours parallèles, glissent l’une sur l’autre, se croisent sans se voir. Yankélé, un voisin qui vient arroser les plantes de la maison, croit que les Français « auront bientôt avec leurs musulmans les mêmes problèmes que nous avec les Arabes ». Tout est pourtant lisse en surface, tout est calme.
Un jour, Jack et sa femme Imbal ont trouvé la cage de leur perroquet vide. Seul le fils du voisin avait pu faire le coup, le mur est mitoyen. « Si c’est mon fils, dit le voisin, vous retrouverez votre perroquet, mais n’avertissez pas la police. » Trois jours plus tard, il est obligé de reconnaître son impuissance : le perroquet a été revendu deux fois depuis sa disparition, et son dernier détenteur est intouchable, il est informateur de police. Intouchable ? Le sang d’Imbal ne fait qu’un tour. A Jaffa, un homme sur trois est informateur de police, le deuxième est en prison, et les autres font ce qu’ils peuvent. Plus l’informateur est important, et plus il vole gros : son pouvoir se mesure à l’étendue de son impunité. Jaffa est contrôlée, intimidée, tenue en respect comme ça, de l’intérieur, par la confusion entre loi et délinquance, indicateurs et criminels.
Repartir à l’étranger, n’importe où
Mais Imbal est une femme têtue, juive, sûre de son droit, extérieure au système ambiant de fatalité et de soumission. Elle se met en campagne, remue ciel et terre, la police de Tel-Aviv, des relations, un ministre. La pression qu’elle exerce devient trop forte. Le commissariat finit par lui téléphoner : le perroquet a été retrouvé, il faut qu’elle vienne le reconnaître. Elle gare sa voiture, elle voit des policiers courir après un enfant de 10 ans, elle les engueule : « Où est mon perroquet ? » Elle le veut tout de suite ! Les policiers abandonnent leur chasse et la conduisent à l’intérieur, dans une pièce mal éclairée. Dès qu’il l’aperçoit, le perroquet se met à crier : « Ima ! Ima ! » (« maman » en hébreu). Elle l’entoure de ses mains en pleurant, elle se retourne : les policiers poursuiveurs d’enfant sont en larmes eux aussi.
La plage de Jaffa est découpée, rocheuse, noire de monde en ce jour de sabbat. La mer est forte, les haut-parleurs hurlent en arabe et en hébreu pour demander aux parents de ramener leurs enfants vers le rivage. Personne n’a l’air d’entendre, les baigneurs jouent et rient dans les vagues, accrochés à des bouées et à des matelas. Les pelouses en surplomb sont envahies par les pique-niques. Dans la fumée des barbecues, on déballe d’abondantes provisions et on découpe des pastèques, certains ont apporté leur narguilé.
Samy gagne sa vie en construisant des sites Internet, il passe son temps chez lui devant son ordinateur. Son balcon donne sur une large rue qui se vide vers 9 heures du soir. Sa voisine de droite est sri-lankaise, ravissante, en minijupe, tenue d’une main de fer par sa mère. Il meurt d’envie de lui parler mais la mère est toujours là. Sa voisine de gauche vit seule, elle sort voilée jusqu’aux yeux, mais quels yeux ! Il a passé plusieurs années en Occident avant de revenir à Jaffa. Devant ses cheveux longs et sa dégaine new-yorkaise, les hommes du quartier lui ont dit : « Mais qu’as-tu fait de toi ? » Il leur a répondu : « Et vous, qu’avez-vous fait de vous ? » Coincé entre ses deux voisines, Samy soupire sur les succès féminins qu’il a connus à Tel-Aviv. Ça se passait dans les boîtes, dès qu’il disait qu’il était arabe, les filles allaient aux toilettes et ne revenaient plus. Sauf celles qui restaient. S’il en avait les moyens, il repartirait tout de suite à l’étranger, n’importe où. Ici, il n’y a rien. La frustration, l’ennui, tous ces gens qui tournent en rond sans travail, il ne supporte plus. A son avis, plus de la moitié des jeunes de Jaffa se droguent. Héroïne, cocaïne, haschich, herbe, on trouve de tout, plus facilement que du lait. La mafia est florissante, Juifs et Arabes s’y entendent à merveille. « Et si un jeune veut sortir de la drogue, dit-il, il y a la mosquée. Elle promet une vie vertueuse en échange, elle ramène à la religion, au droit chemin, et ça marche, et ça fait reculer la criminalité. Il vaut mieux que je m’en aille. » Samy apparaît dans Chic Point, une œuvre vidéo de sept minutes réalisée par son ami Sharif Waked, un artiste arabe israélien de Haïfa. C’est un défilé de mode masculine, les mannequins sont beaux, ils s’avancent et se montrent. L’un tire une ficelle à la hauteur de son épaule et le tissu qui lui couvrait le nombril se soulève comme un store, l’autre détache des fermetures Velcro, le troisième dénoue un système de lanières. Le principe est de se dévoiler élégamment le ventre quand les soldats vous demandent de soulever votre chemise afin de vérifier que vous ne portez pas une ceinture d’explosifs. Chic Point est projeté au Musée d’art contemporain de Herzlia, au nord de Tel-Aviv.
Comme tous les soirs, Zahiya met des chaises dehors pour la veillée. Elle vit avec ses trois filles dans une petite maison collée à la nôtre, son mari est parti, son fils probablement en prison, elle a abandonné ses blue-jeans au profit du voile. Des femmes du voisinage sont assises avec elle, à fumer, à boire du thé. Zahiya est allée acheter des fournitures scolaires pour ses filles à Tel-Aviv. Elle est montée avec ses emplettes dans un bus, et ce bus s’est instantanément vidé, même le chauffeur s’est enfui. Elle s’est retrouvée seule avec ses deux grands sacs de plastique sur les genoux, bouleversée, ne comprenant pas ce qui lui était arrivé. « C’est une femme, dit-elle, je l’ai vue, elle a couru parler au chauffeur, et tous les visages se sont tournés vers moi. Et quels visages ! Moi aussi, j’ai tout le temps peur des attentats ! Si c’étaient des bombes, j’aurais explosé avec elles, non ? » Sa question reste en suspens. « Tu ne devrais pas sortir habillée comme ça, murmure Sharif Waked en souriant, tu effraies les gens. »
Une des femmes raconte qu’elle a eu la mauvaise idée de se marier en 1947, un an avant que sa famille ne s’enfuie au Liban, l’abandonnant à un mari qui s’est révélé très décevant. Une autre travaille aux puces, la cinquantaine, juive, cheveux blancs ras, elle s’appelle Ruthie. Une vieille Arménienne me tire de côté et me souffle à l’oreille : « Ne croyez pas leurs beaux visages. Ici, tout le monde hait tout le monde. »Des voitures de sport puissantes passent régulièrement en faisant vrombir leurs moteurs, souvent des BMW blanches conduites par des hommes seuls, dealers sans doute, qui tournent inlassablement dans les ruelles, musique poussée à fond. Les femmes les connaissent tous, elles les ont vus grandir.
La petite fille court et joue pieds nus dans la rue avec les enfants du voisinage, garçons et filles confondus. Sans connaître un mot d’arabe, elle s’intègre à la bande, apprend à éviter les voitures, rit et s’amuse avec une joie et une liberté qu’on lui avait rarement vues. La veille, elle avait mis une robe blanche pour assister à un mariage juif plutôt religieux dans un grand hôtel de Tel-Aviv.
D’autres tables sont visibles au bout de la rue, d’autres veillées, tout Jaffa prend le frais de cette manière, et jusque tard dans la nuit. C’est un mode de vie. Quand on n’a plus rien, il reste ça. Les passants s’arrêtent pour saluer, les nouvelles circulent et tissent une toile qui maintient l’illusion d’une société villageoise heureuse. Une illusion ? Ils disent oui, nous sommes heureux, après une seconde d’hésitation. Nombre de leurs fils ou de leurs maris sont en prison. Mais, au grand air, il fait bon. Après tout, ils sont chez eux. Et les filles se sentent un peu plus libres qu’ailleurs. Les sujets du président Assad ou du roi de Jordanie ne sont pas forcément plus heureux.
Jack et Imbal reviennent de vacances. Ils retrouvent leur maison et, avec un serrement de cœur, leur pays. A un moment, Jack nous montre deux cartes postales qu’il conserve dans sa chambre. L’une est un tableau de Goya représentant deux hommes qui se battent et s’enfoncent dans des sables mouvants à mesure qu’ils se battent, l’autre une photo de Laurel et Hardy l’air amusé avec des instruments de musique dans les mains. « Voilà ce que c’est que d’avoir un sol ferme sous les pieds », dit-il. Nous leur racontons notre séjour chez eux, la maison, les soirées, les voisins. Imbal reste songeuse : « Tel-Aviv est maintenant couverte de digicodes et de gardes, elle vit dans l’enfermement. Moi, j’ai passé mon enfance à courir pieds nus dans la rue, tout comme ces gamins arabes de Jaffa. Aujourd’hui, j’ai l’impression que ce sont eux, les Israéliens. »
Sélim Nassib
Par Michka (Michka) le dimanche 06 février 2005 - 15h21: |
Nous avons eu le rapport Obin sur l'islam à l'école,bientôt nous aurons çà.....
L'Indonésie envisage d'interdire les baisers en public pour les couples non-mariés
AP | 06.02.05 | 03:06
DJAKARTA (AP) -- Amoureux des bancs publics en Indonésie, attention. Le gouvernement de Djakarta envisage de promulguer une loi qui interdira aux couples non-mariés de s'embrasser en public et pénalisera fortement ceux qui la transgresseront, rapporte dimanche le «Djakarta Post».
Cette campagne «anti-bisous» fait partie d'une série de propositions visant à réformer les lois adoptées par l'Indonésie à la fin du 19e siècle, lorsque le pays était encore une colonie des Pays-Bas.
Préparées par un collège d'experts, ces nouvelles lois fixeraient de nouveaux objectifs en termes de protection de l'environnement et sanctionneraient les atteintes aux droits de l'Homme et les actes terroristes, selon le quotidien.
Mais elles prévoiraient également des amendes pour les couples non-mariés qui s'embrassent en public et permettraient à la police de perquisitionner les domiciles des personnes suspectées de vivre en concubinage.
La pornographie et l'exposition en public de «certaines parties du corps sensuelles» seraient dorénavant hors-la-loi, et les passages de films ou de chansons jugés trop osés censurés.
Les peines en cas de non-respect de la loi pourront aller jusqu'à 300 millions de roupies (25.300 euros) d'amendes et jusqu'à dix ans de prison, selon le «Djakarta Post».
Le président Susilo Bambang Yudhoyono et le parlement devraient débattre pendant deux ans de ces nouvelles lois, dont les détracteurs affirment déjà qu'elles restreindront les libertés personnelles et muselleront les media.
Ces dernières années, les films américains et les programmes de télévision ont été régulièrement condamnés par les chefs religieux et les autorités en Indonésie, pays musulman le plus peuplé du monde. AP