Par Emma (Emma) le mercredi 16 février 2005 - 18h34: |
THE CANADIAN JEWISH NEWS
La grande énigme antisémite
By ELIAS LEVY
Reporter
Docteur d’État en mathématiques, philosophe, psychanalyste, exégète de la Bible, du Coran et des Évangiles chrétiens, Daniel Sibony est l’un des plus importants intellectuels juifs français.
Auteur d’une trentaine d’essais très remarqués sur les religions monothéistes, l’antisémitisme, le racisme, le conflit israélo-arabe… ce penseur iconoclaste, né à Marrakech (Maroc), a publié récemment un essai brillant et fort dérangeant, L’énigme antisémite (Éditions du Seuil). Livre totalement boudé par la presse française.
Il est le coauteur, avec Dalil Boubakeur, Recteur de la Grande Mosquée de Paris, et le théologien Pierre Lambert, d’un remarquable essai collectif -dirigé par François Cellier- consacré à l’avenir du dialogue interreligieux, Le choc des religions. Juifs, Chrétiens et Musulmans. La coexistence est-elle possible?, qui vient de paraître aux Éditions Presses de la Renaissance.
Daniel Sibony nous a accordé une entrevue.
Canadian Jewish News: D’après vous, le nouvel antisémitisme est un leurre.
Daniel Sibony: Dans mon livre, L’énigme antisémite, je montre qu’il n’y a pas de nouvel antisémitisme. La violence antijuive qui sévit dans le monde arabo-musulman, et que celui-ci a tenté vaillamment de tempérer par un désir de forte convivialité, apparaît nouvelle en Amérique et en Europe parce qu’elle arrive sur le marché occidental. Mais cette violence antijuive était déjà présente sur le marché oriental de façon très claire et très forte, à ceci près que le monde musulman n’avait pas besoin de la passer à l’acte, comme en a eu besoin le monde européen, parce qu’il était souverain dans son espace. Le monde arabo-musulman a vécu tranquillement sa vindicte antijuive dans son espace en donnant aux Juifs à la fois une tolérance et un statut mineur fondé sur un Texte qui est d’une extrême violence à leur égard et à l’égard des Chrétiens.
Aujourd’hui, avec la mondialisation, le mélange, l’immigration, le mouvement de changements qui brasse la planète, cette vindicte antijuive islamique, qui paraît désuète, dépassée dans l’Occident chrétien -n’oubliez pas que le Concile de Vatican II a stigmatisé positivement et dépassé cette vindicte islamique envers les Juifs-, met les Européens, essentiellement la Vieille Europe, c’est-à-dire la France, l’Allemagne… dans une position très gênante.
Ces pays européens ne veulent pas reconnaître cette judéophobie, de peur de reconnaître que le Texte fondateur de l’islam est très violemment antijuif et antichrétien -surtout antijuif. Et, en même temps, l’Europe ne peut pas ignorer cette vindicte judéophobe parce qu’elle se traduit dans des actes qu’elle préférerait oublier.
C.J.N.: Alors que les incidents antisémites n’ont cessé de se multiplier depuis l’éclatement de la seconde Intifada palestinienne, il y a plus de quatre ans, on a l’impression que l’antisémitisme est de plus en plus banalisé en France.
D. Sibony: Je vais essayer de mettre les choses au point parce que la réalité et une certaine lâcheté humaine les a beaucoup mises dans la confusion. Aujourd’hui, en France, vous avez des gens, même des Juifs, qui vous disent sans ambages: “Il ne faut pas parler d’antisémitisme en France parce que l’antisémitisme veut dire étoile jaune, déportation, chambres à gaz… Et, comme tout ça n’est pas du tout à l’ordre du jour, alors c’est faux de parler d’antisémitisme”. Cette position est formulée par des journalistes français, y compris des Juifs, qui veulent briller par leur prétendue indépendance. Mais, la réalité est bien plus complexe.
Mettez-vous à la place de Juifs qui ont vécu au Maroc, dans le Maghreb, et qui là-bas se faisaient attaquer en tant que Juifs, ou ne se faisaient pas attaquer selon l’humeur de l’espace islamique ambiant. Ces gens-là, qui habitent aujourd’hui dans la banlieue parisienne, et qui voient leur enfant attaqué sur le chemin de l’école en tant que Juif, ou attaqué en classe en tant que Juif et que la majorité des élèves de sa classe sont d’origine maghrébine, sont très angoissés. Ils ne sont pas confrontés à un danger terrifiant, sûrement pas -il n’y a pas de déportation, ni d’étoile jaune, ni de chambres à gaz… Mais, ils sont désespérés de voir que les lois républicaines, qui officiellement protègent les individus, sont réaffirmées, re-proclamées, mais qu’en même temps les responsables d’appliquer ces lois n’interviennent pas par peur de froisser une entité musulmane d’origine maghrébine qui, d’un autre côté, subit un certain racisme de la part des Français. Un racisme qui a d’autres causes.
Ce racisme latent envers les Maghrébins vivant en France, c’est d’abord une méfiance envers l’islam sur le plan planétaire et une attente que les Musulmans modérés s’expriment, condamnent sans équivoque le terrorisme et s’en démarquent. Ce qu’ils ne font toujours pas par peur de représailles, mais aussi par peur d’avoir l’air de trahir leurs origines.
C.J.N.: La justice française semble assez laxiste face à ce regain d’antisémitisme.
D. Sibony: Aujourd’hui, les valeurs françaises, la laïcité française et les juges français sont aux prises avec un vrai dilemme: lorsque un Arabe attaque un Juif, la justice est très réticente à condamner l’agresseur car elle ne veut pas avoir l’air de sanctionner des gens qui peuvent être eux-mêmes victimes de racisme. Il y a eu récemment le cas d’un Rabbin qui a été attaqué. Le Tribunal a acquitté son agresseur, un Musulman, en disant que celui-ci n’était pas un déchaîné et que si on le condamnait, ce serait dresser une communauté contre une autre.
C.J.N.: Drôle de raisonnement!
D. Sibony: Si quelqu’un transgresse la loi, ce n’est pas vos bons sentiments qui l’aideront. Il faut lui appliquer la loi. Il y a d’ailleurs une très belle loi biblique, que j’aime beaucoup, qui dit: “Si tu dois juger un pauvre, ne prends pas parti pour lui, rends-lui justice”. Cela veut dire que le pauvre n’a pas besoin de tes bons sentiments. S’il a transgressé la loi, c’est de la loi qu’il a besoin. Si tu lui donnes en échange tes bons sentiments, cela veut dire qu’il faudra qu’il les mérite à nouveau. Tu l’obliges à entrer dans un rapport de séduction avec toi. Tu en fais ton esclave alors qu’en lui donnant la loi tu le relibères et tu le relances dans sa vie, quitte à ce qu’il puisse mieux combattre sa pauvreté.
Il y a donc en France et dans la vieille Europe une espèce de culpabilité envers l’autre, l’autre abstrait, l’autre qui a été le Juif à un moment donné et qui maintenant est devenu le tiers-mondiste, le Musulman, le Maghrébin. Cette culpabilité cache une véritable attitude de mépris. C’est comme si on disait: “Le malheur du monde arabo-musulman, c’est nous qui l’avons créé”. Ce qui veut dire aussi que son bonheur, c’est nous qui pouvons le créer. Donc, ces gens-là n’ont aucune capacité, aucune responsabilité. Ils sont entre nos mains, tantôt comme des êtres opprimés, tantôt comme des êtres qu’il va falloir rendre heureux. C’est une position perverse. Le danger aujourd’hui en France n’est pas l’islam, c’est la lâcheté de l’establishment français, qui est porté par cette culpabilité perverse.
C.J.N.: Comment expliquer qu’un État de droit comme la France ait donné son aval, pour ensuite faire volte-face, à la chaîne de télévision, farouchement antisémite, al-Manar, du mouvement terroriste libanais Hezbollah?
D. Sibony: Dans cette affaire, le pouvoir français s’est dit coincé alors que théoriquement il n’était pas tellement coincé. Dès le début, les autorités politiques françaises auraient pu recourir aux lois de la République, qui sont des lois protectrices, pour interdire la diffusion de cette chaîne du Hezbollah, qui dévide un discours coranique antisémite d’une extrême violence. Or, voilà qu’après avoir négocié avec cette chaîne islamiste, maintenant les pouvoirs publics font un peu volte-face. Pour des raisons techniques, cette chaîne va continuer à émettre ses émissions parce qu’elle émet à partir d’un troisième satellite qui diffuse simultanément dix autres chaînes arabes. Donc, le même problème se reposera bientôt. Les Musulmans et les Arabes modérés de France vont-ils intervenir pour interdire la diffusion, sur un même canal satellite émettant d’autres chaînes, de ce discours totalement haineux? Oseront-ils le faire?
Entre-temps, la France tient un double discours. J’ai entendu de mes propres oreilles le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, et d’autres membres du gouvernement clamer leur horreur de tout discours antisémite. Mais, dans les faits, ces derniers sont extrêmement laxistes parce que pour éviter ce type de dérives il faudrait qu’ils s’opposent très fermement à l’islam radical en lui demandant réellement de s’écarter ou de se réformer. Et ça ils n’osent pas le faire. Ils ne veulent pas s’opposer à l’islam radical pour ne pas exacerber le racisme anti-islamique.
C.J.N.: La France et l’Europe seraient-elles devenues couardes face à la menace lancinante de l’intégrisme islamique?
D. Sibony: On se trouve devant des situations psychologiques très fines. L’islam d’Europe souhaite, mais sans pouvoir le dire, que les gouvernements démocratiques soient fermes sur leurs principes. Or, voilà que ces gouvernements démocratiques n’ont pas la force ou la confiance en eux-mêmes pour être fermes sur leurs principes. Ce complexe, que j’analyse longuement dans mon livre, est passionnant, y compris du point de vue psychologique, parce qu’il touche, selon moi, à un point fondamental: l’être humain démissionne souvent et devient lâche en considérant que s’il affirmait vraiment les beaux principes qui sont les siens, cela provoquerait le chaos, des massacres… C’est bien au nom de cette lâcheté qu’on a laissé perpétrer l’Holocauste dans la vieille Europe humaniste et démocratique.
C.J.N.: Dans un livre intitulé “La France et les Juifs. De 1789 à nos jours” (Éditions du Seuil), le grand historien français Michel Winock soutient que l’antisémitisme qui révulse l’Hexagone depuis quelques années n’est pas de souche française mais un fléau entièrement importé du Moyen-Orient arabe. Partagez-vous cette analyse?
D. Sibony: Non. J’ai parcouru ce livre. Je peux vous dire qu’il est tout à fait typique du discours de la lâcheté dont je viens de vous parler. Cet historien fait partie de ceux qui disent: “C’est triste qu’il y ait des signes antijuifs en France, mais comprenez ces jeunes qui prennent fait et cause pour le combat des Palestiniens. Ce n’est pas de l’antisémitisme, c’est juste une lutte de libération d’un peuple qui est soutenu par des jeunes. Nous n’avons rien contre les Juifs…”
Cet historien, qui fait preuve d’une hypocrisie très intense, reprend à son compte le discours consensuel affirmant qu’il n’y a pas d’antisémitisme en France, mais simplement une solidarité envers les Palestiniens.
C.J.N.: D’après vous, le Coran recèle des passages foncièrement antisémites.
D. Sibony: La haine antijuive s’étale à tour de pages dans le Coran. Pour retrouver cet antijudaïsme dans le Coran, il ne faut pas consulter l’index à “Juif”, mais plutôt à “gens du Livre”, à “mécréants”, à “pervers”… C’est là qu’on dénonce constamment les Juifs comme des traîtres. Donc, même des gens qui ne lisent pas le Coran sont traversés par cette transmission, qui les encourage à exprimer cette vindicte et cette haine antijuives. En Europe aussi, à l’occasion de ce qui se passe au Proche-Orient. Mais, le conflit israélo-arabe n’est pas une circonstance extérieure, une espèce d’épisode extrinsèque qui viendrait troubler une harmonie. Ce qui se passe au Proche-Orient, c’est justement le fait que le peuple juif, dont le sort a été réglé et effacé dans le Coran en tant que peuple, est revenu à une forme de souveraineté nationale. Le peuple juif a été recraché par le Coran, qui a mangé la Bible juive en recrachant les noyaux.
Depuis que l’État d’Israël a été créé, c’est-à-dire depuis que ces Juifs supposés méprisables, maudits et inférieurs relèvent la tête, les Communautés juives, qui ont vécu pendant des siècles dans le monde arabo-musulman, ont disparu. C’est devenu insupportable pour les masses arabes de regarder devant elles des Juifs dont les frères vivant en Israël affirment une souveraineté et remportent des victoires sur les armées arabes, supposées intrinsèquement supérieures.
Force est de rappeler que le conflit du Proche-Orient est le conflit entre la Bible et le Coran. C’est un conflit entre deux identités.
In an interview, French author, philosopher, psychoanalyst and expert on monotheistic religions, Daniel Sibony talks about Muslim-based anti-Semitism, especially in France.
Par Emma (Emma) le mercredi 16 février 2005 - 18h33: |
Iran disposera dans six mois des connaisances pour produire des armes de destruction massive, selon Silvan Shalom
LONDRES (AP) - L'Iran disposera d'ici six mois des connaissances pour construire des armes de destruction massive, a affirmé mercredi à Londres le ministre israélien des Affaires étrangères Silvan Shalom.
"Dans six mois, ils termineront les tests pour avoir la connaissance pour produire des armes de destruction massive", a-t-il déclaré devant les journalistes. "Ce n'est pas seulement un problème israélien mais un problème international, les missiles à longue portée pouvant atteindre l'Europe".
Le ministre israélien de la Défense Shaul Mofaz avait récemment estimé que Téhéran pourrait disposer d'armes nucléaires d'ici deux ans. L'Iran se défend de développer un programme nucléaire militaire, assurant que ses activités sont uniquement destinées à l'usage civil. AP
Par Bekhor (Bekhor) le mercredi 16 février 2005 - 12h24: |
« oasis de Tozeur »
Par Bekhor (Bekhor) le mercredi 16 février 2005 - 12h21: |
Cette jeune femme aux moeurs légères, photographiée en fin du dix huitième siècle, intitulée « jeune mauresque » sur la carte postale est certainement juive.
En effet à cette époque les juives, en signe distinctif de reconnaissance se couvraient d’un chapeau triangulaire de ce genre.
Dans ces deux cartes postale suivantes, intitulé « marché dans le sud » et « oasis de Tozeur » datant du début des années 1900, vous pouvez admirer la richesse des couleurs en polychrome, technique tout à fait nouvelle à l’époque, ajouté sur des photos en noir et blanc.
Ce sont de véritables « chefs d’œuvres »
Par Bazooka (Bazooka) le mercredi 16 février 2005 - 11h57: |
Avis important a tous/toutes !
Vous qui etes citoyen/ne francais/europeen, je vous demande d'envoyer aujourd'hui un maximum de mails sur le site de l'Elysee avec copie a la Representation de l'UE a Paris, par e-mail (voir breve ci-dessous*).
Vous pouvez rediger votre propre mail, ou faire un copier-coller du mail suivant:
Monsieur le President,
C'est aujourd'hui que l'Union Europeenne doit debattre de l'ajout du Hezbollah a la liste des organisations terroristes.
De longue date, vous vous opposez personnellement a cette decision, conscient du poids de la position francaise dans ce debat europeen.
Au vu du nombre considerable d'attentats perpetres et commandites par le Hezbollah, en tant que citoyen/ne francais/e et europeen/ne, et au nom des victimes du Hezbollah, je me desolidarise totalement de la position de l'Elysee.
J'estime que par ce refus la France ne represente nullement mon opinion et qu'il est de mon devoir de citoyen/ne francais/e et europeen/ne de vous le faire savoir, ainsi qu'a la Representation de l'UE a Paris.
Mr. le President, vous qui etes enclin a promouvoir le concept de referendum sur des questions d'actualites controversees telles que la Constitution Europeenne ou l'entree de la Turquie au sein de l'UE, vous n'etes pas sans ignorer le pouvoir de l'opinion publique sur la question debattue aujourd'hui, et ne pouvez donc ignorer plus longtemps l'opinion partagee par des centaines de milliers de francais/europeens, qui considerent le Hezbollah comme une organisation terroriste.
Mr. le President, si la France se fait aujourd'hui complice du Terrorisme je me refuse, en tant que citoyen/ne a etre complice de ce crime.
Fait le 16/02/05
Signature (nom + prenom)
Marche a suivre:
Copier le texte du mail ci-dessus.
Inserer l'URL de l'Elysee ci-dessous dans votre browser Internet (logiciel de navigation Explorer ou autre):
http://www.elysee.fr/ecrire/mail.htm
puis coller le texte dans la fenetre prevue a cet effet et l'envoyer.
Aller ensuite dans votre logiciel d'e-mails (Outlook ou autre), y creer un mail a l'adresse suivante :
burpar@cec.eu.int
et y coller a nouveau le texte du mail puis l'envoyer.
Plus cette operation sera decuplee, plus elle sera entendue, alors soyez gentil/le de faire circuler.
Merci.
Breve publiee aujourd'hui sur le site www.jta.org
Chirac says no on Hezbollah
French President Jacques Chirac refused to add Hezbollah to the E.U.’s list of terrorist organizations.
Chirac reportedly rejected the request about the Shi’ite fundamentalist group during a meeting Monday with Israeli Foreign Minister Silvan Shalom. The European Union is expected to hold an initial discussion Wednesday on the Israeli request, but France’s position is considered crucial in the matter.
Par Maurice (Maurice) le mercredi 16 février 2005 - 11h06: |
EMILE JE m'excuse d'intervenir Je crois que tu as oublié toi le lettré ce vers,je ne sais pas en faire une tirade en arabe et je ne connais pas l'equivalent " Quand j'ai bien bu et bien mangé je veux que tout le monde soit SOULE à la maison"
Par Henri (Henri) le mercredi 16 février 2005 - 10h02: |
Emile,
Pourais tu nous expliquer clairement ce que veut dire la phrase suivante que tu as ecrite.
"mais en aucun cas je n'accepterais d'y vivre dans ce merveilleux pays."
A force d'ecrire le contraire de ce que tu penses,puis de nous dire que l'on ne t'a pas compris,on pourait comprendre que ce "merveilleux pays" veut dire le contraire, et pour cela tu ne veux pas y vivre.
Ferais tu comme les "meraglims" que Moche Rabenou avait envoye pour visiter Erets Israel, et qui avaient d'un cote raconte la richesse du pays, mais ont ajoute leur critique negative pour le denigrer.(leur calomnie dans le texte en hebreu)
Ma laasot, si sela te parait pejoratif, en hebreu on dit MONTER en Israel et descendre d'Israel.
Pour conclure, je te remercie de vouloir toujours aider Israel, et tu pourrais aider plus en evitant de dire,"mais en aucun cas je n'accepterais d'y vivre "
Par Maurice (Maurice) le mercredi 16 février 2005 - 09h49: |
MOYEN-ORIENT L'assassinat, lundi, de l'ancien premier ministre libanais a été revendiqué par un groupe islamiste inconnu
Pourquoi a-t-on tué Rafic Hariri ?
Alexandre Adler
[16 février 2005]
Dans l'Union soviétique stalinienne, selon la savoureuse formule d'Annie Kriegel, les grands procès remplaçaient avantageusement les congrès. C'était là, au banc des accusés, que l'on pouvait comprendre à demi-mots les politiques que Staline avait combattues et la ligne stratégique qu'il faisait adopter. Il suffisait ainsi d'interpréter correctement le procès des maréchaux autour de Toukhatchevski pour appréhender le début de l'infléchissement de Moscou vers l'Allemagne hitlérienne, deux années et demie avant le faux coup de tonnerre du pacte germano-soviétique.
Chez les Syriens, adeptes nostalgiques mais plus frustes encore des méthodes staliniennes, le procès aura été remplacé par le meurtre pur et simple, ce meurtre dont Montesquieu nous disait qu'il était le principe régulateur des despotismes. L'assassinat de Kamal Joumblatt, quelques mois après le premier armistice survenu dans la guerre civile libanaise, manifestait l'abandon définitif par Damas de son alliance avec les Palestiniens et le début du dialogue stratégique avec les Etats-Unis. L'assassinat de Bachir Gemayel, en 1982, exprimait, cette fois-ci, le tournant de gauche d'un Etat syrien désormais allié étroitement au chiisme iranien du Hezbollah et capable de mettre en échec Israël, les Etats-Unis et la France. Les assassinats groupés de Dany Chamoun et de quelques autres astres moins brillants de la constellation chrétienne en 1991, rappelaient que la Syrie était désormais en mesure d'administrer directement le Liban, notamment chrétien, avec l'assentiment des Etats-Unis. Que signifie donc l'assassinat spectaculaire de Rafic Hariri dans cette logique de meurtre sémiologique si distinctif du pouvoir syrien dans son exercice normal ?
La Syrie traverse une fois de plus une phase extrêmement tendue et difficile de sa brève existence d'Etat : le pays est en effet une caricature de ces montages minoritaires dont le Baas s'est montré friand. La Syrie est l'expression parfaite d'une construction artificielle où 12% de la population, la secte syncrétiste des alaouites – mélange de chiisme hétérodoxe, de cryptochristianisme johannique et de rémanences zoroastriennes – contrôle à elle seule cent pour cent du pouvoir militaire et exerce un ascendant indiscuté sur le pouvoir politique. Cette construction est devenue proprement intenable avec l'effondrement du système Saddam en Irak. Comme Hafez el-Assad était un politique habile et modéré dans ses intentions stratégiques, sinon dans ses méthodes, les alaouites n'ont tout de même pas créé en Syrie un système despotique comparable à celui de l'Irak.
La Syrie pourra donc être préservée d'une explosion, pour peu que les alaouites commencent à faire place de plus en plus à la communauté majoritaire du pays, les sunnites. Tous les détenteurs du pouvoir syrien sont d'accord sur cet objectif, mais ils se divisent radicalement sur la suite. Pour simplifier, les uns sont tentés par une fuite en avant militaire et terroriste, où la population sunnite, attirée par l'islamisme radical, se retrouvera dans un front uni nationaliste et anti-américain avec le pouvoir. Déjà fort engagés dans une réconciliation totale avec le Baas de Saddam Hussein au début de 2003, les nationalistes avaient aussi de longue main négocié une amnistie générale pour la direction des Frères musulmans réfugiés en Allemagne depuis des années. Ce sont ces mêmes hommes – parmi lesquels figurent en bonne place les vieux associés sunnites d'Assad père : Farouk Chareh, le ministre des Affaires étrangères, et Abdel-Halim Khaddam, le vice-président de la République –, qui ont jeté toute leur énergie dans le soutien à l'insurrection irakienne, fournissant notamment à al-Zarqaoui et à une branche très prosaoudienne d'al-Qaida, le gîte et le couvert.
L'autre tendance, représentée par une génération plus jeune, souhaitait, au contraire, prendre acte du changement intervenu, retrouver une forme de dialogue avec les Etats-Unis et même coopérer ponctuellement avec ceux-ci dans la traque d'Oussama ben Laden. Bachar al-Assad, moderniste hésitant mais sincère, nostalgique de ses études londoniennes et ami par intermittence du roi de Jordanie Abdallah, soutenait la seconde option.
Or, ce conflit des Anciens et des Modernes est formidablement compliqué par les questions libanaises. Car les Anciens et les Modernes, à Damas, se retrouvent tout de même sur un rejet absolu de tout retrait du Liban, tant la société syrienne ne survit aujourd'hui que par la véritable perfusion opérée par l'économie libanaise, dans tous ses segments, depuis les mandats des ouvriers syriens immigrés sur les chantiers de Beyrouth, jusqu'au butin raflé par les généraux de l'armée d'occupation. A l'inverse, les partisans de l'indépendance libanaise n'ont cessé de s'enhardir à mesure que le rapprochement franco-américain en cours faisait peser sur la Syrie une pression de plus en plus insupportable. Les élections législatives libanaises prévues pour le printemps prochain signifieront, après les élections palestiniennes et irakiennes, l'expression d'un pouvoir populaire très largement acquis au retour à l'indépendance et reposant, au plus haut niveau, sur la réconciliation des deux grands adversaires de la guerre civile des années 70-80 : les chrétiens groupés autour du patriarche maronite, le cardinal Sfeir, et les Druzes de Walid Joumblatt.
Le ralliement du premier ministre sunnite Rafic Hariri, après que ce dernier a claqué la porte du gouvernement pour protester contre l'obstination syrienne, achevait le processus d'encerclement de Damas. Il fallait en sortir. Mais pourquoi ce meurtre si spectaculaire ?
Dans l'état actuel des choses, il est peu probable que les diverses communautés libanaises vont se trouver impressionnées au point de renoncer à leur démonstration de force électorale, ni que les Etats-Unis et la France reculeront devant cette manifestation de résolution de Damas. Il ne nous reste donc qu'une explication légèrement plus complexe, qui nous renvoie au bras de fer actuel au sein du pouvoir baasiste-alaouite de Damas : en précipitant la crise, l'aile dure du régime a choisi la voie de l'affrontement et de l'alignement sur le radicalisme sunnite. L'Iran est de plus en plus méfiant à l'égard de son allié syrien, et le chef du Hezbollah libanais lui-même, Hassan Nasrallah, avait commencé, sous les ordres de Téhéran, un début de dialogue avec Rafic Hariri et Walid Joumblatt pour se rallier à l'indépendance du Liban.
Nous en arrivons ainsi à la conclusion provisoire que le terrible meurtre de Rafic Hariri vise prioritairement Bachar al-Assad et le réduit modéré occidentaliste à Damas ; il annonce la grande rupture stratégique de vieux alliés de vingt ans, la Syrie et l'Iran, dont l'un ne peut se résigner au basculement chiite de l'Etat irakien, et l'autre ne peut faire autrement que de le soutenir, parfois pour des raisons plus émotionnelles que stratégiques.
Par Mailroom (Mailroom) le mercredi 16 février 2005 - 08h42: |
Caroline Glick, comme à l'ordinaire, nous administre une douche froide salutaire.
Rédacteur en chef adjoint du Jerusalem Post, elle est aussi conseiller supérieur pour le Moyen-Orient de la Politique de Sécurité à Washington D.C. Pour ceux qui la prendrait pour une "extrêmiste de droite", il n'est mauvais de rappeler qu'elle faisait partie du staff d'Itsh'ak Rabin lors des négociations d'Oslo.
Américaine de naissance, elle a fait son Alyah aussitôt après ses études à l'Université Columbia de New York.
Plus de détails biographiques sont donnés dans un récent article à l'URL : http://www.upjf.org/documents/showthread.php?threadid=9022
traduit par M. Macina, webmestre du site de de l'UPJF.
L'article ci-dessous est paru sur JewishWorldReview.com, d'aujourd'hui.
La version originale en anglais est en document joint
Si j'étais le parent d'une victime du terrorisme palestinien, je ne voudrais pas aujourd'hui être un politicien israélien...
Bonne lecture
Simon Pilczer
Jewish World Review 15 février 2005 / 6 Adar I, 5765
Question à Sharon et aux singeurs de paix : Si Abbas est le chef légitime de l’AP, pourquoi Israël doit-il affaiblir ses besoins de sécurité de façon à lui donner sa légitimité ?
Par Caroline B. Glick
Original en anglais à l’URL : http://www.JewishWorldReview.com |
Traduction et adaptation française de Simon Pilczer, volontaire de l’IHC
La décision du gouvernement de libérer 500 terroristes de prison soulève nombre de profondes préoccupations sur la direction que prend l’amitié nouvellement fondée entre le Premier Ministre Ariel Sharon et Mahmoud Abbas – le chef légitime démocratiquement élu de l’Autorité Palestinienne réformée, démocratique, et anti-terroriste.
Abbas est bien considéré parce qu’il a fait nombre de déclarations indiquant que le temps de la soi-disant intifada armée était passé. Son appel à un cessez-le-feu temporaire aux groupes de terreur palestiniens en échange d’une amnistie générale des commandants terroristes par Israël a été accueilli dans l’exultation de diplomates à bout de souffle aspirant au retour du temps où des sommets « historiques » et des pourparlers secrets dans des hôtels européens à cinq étoiles étaient monnaie courante.
Le gouvernement a défendu sa décision de libérer 500 terroristes et d’arrêter de pourchasser les terroristes en fuite en clamant que cette politique est nécessaire pour soutenir la légitimité d’Abbas dans le rang et le dossier palestiniens.
Mais cela soulève une question évidente. Pourquoi Abbas, qui (selon la soi-disant communauté internationale) a été légitimement élu à une majorité écrasante au cours d’une élection libre et démocratique, a-t-il besoin de légitimité ? Est-ce que les 66 % de votes qu’il emmagasina dans une course plus ou moins incontestée ne donnent pas assez de légitimité ?
Sharon a déclaré la semaine dernière qu’Israël, pour la première fois, traversera l’une des seules « lignes rouges » qui a été maintenue depuis les jours auxquels on peut se référer à des lignes rouges sans cynisme. Sharon a donné son accord pour libérer des terroristes coupables du meurtre d’Israéliens.
Parlant à son “reporter” favori de la gauche radicale, Yoël Marcus du ‘Haaretz’, Sharon a expliqué que la question de la libération des meurtriers est « d’importance décisive » pour Abbas et ses adjoints et qu’Israël n’a qu’à faire cela pour eux pour assurer la stabilité de leur nouveau régime réformé, légitime, démocratiquement élu, et antiterroriste.
Mais quelque chose cloche ici. Si Abbas est supposé convaincre les Palestiniens qu’ils doivent rejeter le terrorisme, il paraît hasardeux pour lui d’insister pour qu’Israël conduise une libération de masse de terroristes condamnés, de laisser tranquilles des meurtriers. Abbas justifie cette exigence en clamant que ces hommes et ces femmes sont des héros palestiniens et que son peuple n’acceptera pas qu’ils restent en prison.
Pourtant son acceptation de la notion que ces criminels de guerre sont des héros pour le Peuple palestinien rend difficile d’imaginer qu’il ait autre chose que de l’admiration pour les crimes qu’ils ont commis – à savoir des actes de terrorisme contre des Israéliens. Loin de s’opposer au terrorisme et d’être tenus de purger le fléau de la société palestinienne, dans son premier acte de chef légitime, démocratiquement élu, réformiste, antiterroriste, Abbas continue de coller au soutien du terrorisme.
Sharon, comme le chef d’état major général des Forces de Défense d’Israël [Tsahal, ndt], Moshe Yaalon, défend plus avant la libération de meurtriers en épousant l’assertion abbatienne (née arafatienne) qu’il est incohérent, et de là injustifiable pour Israël de donner son accord pour se réunir avec des « commandants » détenus – tout en punissant ces « pauvres choses» qui furent seulement les fantassins de la révolution.
Un militaire officiel de haut rang a prévenu la semaine dernière qu’un refus israélien d’accepter cette assertion pourrait conduire à une exigence palestinienne « symétrique » pour traduire en justice des soldats israéliens pour meurtre pour avoir tué des Palestiniens.
Ces vues sont troublantes pour deux raisons. D’abord elles sont moralement répréhensibles et marquent un stupéfiant abandon du respect de soi-même et de l’honneur national par Sharon et ses disciples. Comparer le droit d’Israël de traduire en justice des terroristes aux diffamations palestiniennes malignes contre la conduite des soldats de Tsahal combattant des terroristes palestiniens, est une faillite morale et représente un abandon du droit d’Israël à défendre ses citoyens contre des auteurs de crimes contre l’humanité.
La seconde raison pour laquelle le soutien de Sharon et Yaalon à la libération des otages est discordante est parce qu’elle constitue pour Israël l’acceptation de la revendication palestinienne qui rend l’usage de la terreur contre Israël légitime. Ce point est mis encore plus largement en lumière par l’acceptation muette par Israël du plan d’Abbas d’intégrer le Hamas, le Fatah, et le Jihad islamique dans les milices et les bureaucraties officielles de l’AP.
Abbas justifie son refus de détruire les groupes et les infrastructures terroristes en clamant qu’il n’a pas le pouvoir de le faire. Etant donné que lors des élections municipales à Gaza il y a trois semaines, le Hamas a battu le parti Fatah d’Abbas par un vote à 70 %, il pourrait bien avoir raison. Mais alors, s’il est incapable de combattre le terrorisme, à quoi est-il bon ?
Si les résultats du vote – qui marquent la première fois où le Hamas est jamais entré ouvertement en compétition avec le Fatah – reflètent les sentiments du peuple palestinien, il est clair qu’ils n’ont aucun intérêt soit pour éliminer eux-mêmes la terreur, soit pour vivre pacifiquement avec Israël – et donc Israël ne devrait rien leur offrir.
En dehors de la décision du gouvernement de libérer 500 terroristes il existait une décision séparée de permettre aux terroristes déportés de Bethlehem en 2002 – après qu’ils aient pris possession, profané, et abandonné le siège de l’église de la Nativité pendant 39 jours – de retourner dans la ville sans avoir à rendre compte de leurs crimes. Cette décision place les Chrétiens de Bethlehem dans une panique blanche.
En 2002, les membres de ce gang ont exécuté sommairement plus d’une douzaine de Chrétiens, y compris des enfants. Ils ont violé des fillettes chrétiennes, se sont emparés de maisons à Beit Jala pour tirer sur des Israéliens à Jérusalem, extorqué de l’argent à des hommes d’affaires chrétiens et exproprié des terres de fermes appartenant à des Chrétiens.
Comme un Chrétien le remarqua au moment de leur déportation, « Ils nous haïssent comme chrétiens plus qu’ils n’aiment la Palestine ».
Pourtant, sur l’insistance d’Abbas, et dans l’intérêt de soutenir le moral de son régime légitime, démocratiquement élu, antiterroriste, d’esprit réformiste, Israël a décidé de laisser ces criminels de guerre revenir à la maison pour recevoir un accueil de héros.
Après deux ans de repos et de relaxation en Europe, ils reprendront sans aucun doute leur campagne de destruction de tous les vestiges de la Chrétienté à Bethlehem en un rien de temps.
Ce n’est pas que le gouvernement ait complètement abandonné le combat contre les ennemis d’Israël. Après tout, aujourd’hui chacun, de Sharon au ministre de la sécurité intérieure Gidéon Ezra, appelle l’état à placer ceux qui s’opposent trop bruyamment ou odieusement à l’amitié nouvellement fondée avec Abbas en détention administrative… S’ils sont Juifs, voilà !
Caroline B Glick contribue à JWR. Elle est conseiller supérieur pour le Moyen-Orient de la Politique de Sécurité à Washington D.C., et Rédacteur en chef adjoint du Jérusalem Post © 2005, Caroline B. Glick
Par Mailroom (Mailroom) le mercredi 16 février 2005 - 08h41: |
Discours : "Discours de Roger Cukierman, président du CRIF, au dîner annuel du CRIF samedi 12 février 2005"
Monsieur le Premier Ministre,
Madame Raffarin qui nous fait l’amitié de sa présence,
Madame et Monsieur les Anciens Premiers Ministres,
Monsieur le Président du Sénat,
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Maire de Paris,
Madame la Présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah,
Messieurs les Représentants des cultes,
Et tous les nombreux Présidents et Amis que je salue cordialement,
Il m’est particulièrement agréable de vous recevoir, Monsieur le Premier Ministre, pour la troisième fois à ce dîner annuel du CRIF, notamment parce que, malgré toutes les difficultés de nos fonctions respectives, nous avons tous deux franchi le cap des mille jours.
C’est un moment privilégié qui nous permet de vous faire part directement dans un dialogue ouvert, respectueux et franc, de nos inquiétudes, de nos attentes et de nos espoirs pour la France.
Vous vous êtes exprimé récemment avec émotion sur la Shoah à Izieu, et avez mis en œuvre et fait réaliser la rénovation du pavillon français d’Auschwitz.
Le Président de la République, lui-même, a rappelé avec des mots particulièrement émouvants son rejet absolu de l’antisémitisme au Chambon sur Lignon, lieu, ô combien symbolique, puis tout récemment lors de l’inauguration du Mémorial de la Shoah à Paris, où sont gravés dans la pierre les 76.000 noms des déportés juifs de France, et encore à Auschwitz lors du 60e anniversaire de la libération du camp.
Nous sommes reconnaissants au Président de la République et à vous-même, pour l’importance donnée à ces commémorations. Nous remercions aussi les médias pour avoir donné largement la parole aux rescapés des camps de la mort, et pour avoir popularisé les travaux historiques de Serge Klarsfeld, ou l’œuvre essentielle de Claude Lanzman, Shoah.
Ces commémorations sont dans la ligne de la déclaration historique de 1995 reconnaissant la responsabilité de la France dans les crimes de Vichy. Elles sont l’expression du respect de la France pour nos martyrs. Elles sont d’autant plus émouvantes qu’elles vous, qu’elles nous permettent, avec un sentiment d’urgence, de rendre un hommage respectueux au dernier carré des survivants de la déportation. Elles traduisent également votre détermination, celle du Président, et celle de votre Gouvernement à combattre la nouvelle vague d’antisémitisme.
Les Ministres de l’Intérieur, de la Justice, et de l’Education, et bien d’autres ministres participent avec diligence au combat contre l’antisémitisme.
Il n’empêche que la mobilisation du Gouvernement, et de tous les grands partis démocratiques n’a pas permis d’éradiquer ce fléau. Le Ministère de l’Intérieur a même recensé en 2004 près de mille violences ou menaces antisémites, contre 69 il y a six ans soit près de quinze fois plus. Derrière les statistiques, il y a de tristes réalités. La réalité de ces professeurs qui voulant parler de la Shoah, ou de l’histoire du Judaïsme sont interrompus par des démonstrations hostiles et cèdent devant la force et l’ignorance. Ou celle de ces insultes « Sale Juif ! » qui marquent le destin de jeunes enfants.
De surcroît, on a vu le retour des profanations de tombes chrétiennes, musulmanes et juives. On a entendu des dirigeants du Front National tenir des propos nauséabonds. L’année passée fut aussi une année très sombre pour toutes les victimes d’actes racistes, sexistes, ou homophobes. Ces victimes doivent être assurées de notre volonté d’agir pour plus de solidarité dans la société française.
Certes, la police fait un effort réel. Mais le taux d’élucidation, bien que meilleur que pour la moyenne des autres délits, reste nécessairement limité. Quant à la justice, malgré des réquisitions souvent sévères des procureurs, elle donne parfois le sentiment de mal apprécier la gravité du phénomène antisémite. Or, « L’antisémitisme n’est pas une opinion, c’est une perversion » comme l’a dit le Président de la République. J’ajoute que la justice n’est pas LA JUSTICE quand elle punit les victimes au lieu des coupables : Ainsi, la jeune Ghebali a porté une minerve à la suite d’une agression antisémite. Or, ses parents ont été condamnés à 8.000 € d’amende pour procédure abusive. De même, dans l’affaire du lycée Montaigne, c’est l’enfant Serrero, persécuté pendant des mois, parce que juif, qui a été contraint de quitter l’établissement, et non ses agresseurs. Je salue la présence dans cette salle des parents Ghebali et Serrero.
Et que dire des décisions des juges chargés des affaires Dieudonné, Latrèche, Mermet, Tawil et Flammarion, relaxé pour une affaire, qui du coup récidive en publiant un autre livre antisémite.
Face aux statistiques qui ne veulent pas reculer, face à certains des juges qui ne veulent pas condamner, nous ne devons pas nous laisser gagner par la lassitude ou l’accoutumance. Nous ne devons pas être effrayés par l’ampleur de la tâche à accomplir. Nous devons tout simplement agir.
Les sanctions seules, de toute façon, ne suffisent pas. Les enseignants ont la lourde tâche d’enseigner à nos enfants en plus des programmes normaux, l’art de vivre ensemble, l’histoire des religions, de l’esclavage, de l’antisémitisme. Un travail de vérité s’impose aussi pour inscrire le sionisme, ce mouvement d’émancipation, dans les grandes épopées de l’histoire humaine, et non comme un fantasme repoussoir.
Les élus locaux devraient aussi s’engager dans l’effort d’éducation. Aussi, ai-je suggéré au Ministre de l’Intérieur, au Garde des Sceaux, et au Président de l’Association des Maires de France d’intervenir auprès des Maires des Communes pour qu’ils convoquent les parents des mineurs auteurs de délits afin de leur donner avec solennité une leçon d’instruction civique. Les Maires pourraient aussi organiser des colloques interreligieux. Nous croyons aux vertus du dialogue. Je veux saluer ici la création, avec la participation du CRIF, d’une Association de l’Amitié judéo musulmane.
Un effort d’intégration est également nécessaire. Les chefs d’entreprise, les propriétaires de logements doivent contribuer à transmettre à nos enfants une société de tolérance. Où l’on ne vous écarte pas d’un travail ou d’un logement parce que vous vous appelez Christian, Mohamed ou Abraham.
Au-delà de ces efforts qui relèvent du long terme, d’autres mesures pourraient être prises à court terme, si vous le décidiez, M. le Premier ministre :
------Les dispositions pénales frappant le racisme sont insérées dans la Loi sur la presse de 1881. Il faut sortir l’ensemble des dispositions concernant l’antisémitisme et le racisme de cette loi et les soumettre aux règles du droit commun. En cela, je réitère ma demande d’il y a un an.
------Il faut aussi que l’Etat veille à ne pas financer des œuvres de propagande filmées, telles « La Porte du Soleil », diffusées sur des chaînes publiques et qui livrent une vision falsifiée de faits historiques, quand ils n’attaquent pas directement le « Yahoud » , « le Juif ».
------Enfin, il faut promouvoir une harmonisation européenne des dispositifs de régulation de l’audiovisuel. La haine saute, grâce aux satellites, par dessus tous les gardes fous, et s’est répandue dans toute l’Europe. Dès Septembre 2004 nous avons demandé que soit mise en place au niveau européen, une autorité qui disposerait de pouvoirs comparables à ceux du CSA. Dans cette époque de télévision sans frontières, il faut un régulateur européen pour l’audiovisuel. Cette même coopération européenne est aussi nécessaire pour Internet.
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A ce stade, je dois vous faire part du malaise que je ressens. Malaise devant ce qui me paraît être une incompatibilité entre la politique étrangère de la France et la politique intérieure de lutte contre l’antisémitisme. On peut lire dans le Rapport Rufin commandé par le Ministre de l’Intérieur : « Il n’est pas concevable aujourd’hui de lutter efficacement en France contre l’antisémitisme dans ses formes nouvelles sans tout tenter pour rééquilibrer l’appréciation par l’opinion publique de la situation au Moyen-Orient. »
La politique étrangère de la France est souvent ressentie comme identifiant l’Amérique et Israël, le sionisme et l’impérialisme, le mondialisme et l’oppression. Qu’elle soit ou non voulue par nos diplomates, cette confusion est bien réelle dans l’opinion publique, et alimente des amalgames dont les Juifs subissent les effets néfastes.
Ce sentiment de malaise, je l’ai notamment ressenti lors de l’affaire Al Manar.
L’an dernier, après avoir visionné une cassette d’Al Manar que nous vous avions transmise, vous déclarez, M. Le Premier ministre, à ce même dîner, que ces images sont « insupportables à la vue, brûlantes au cœur, révoltantes à la raison ». En Août 2004, le CSA demande au Conseil d’Etat l’interdiction de cette chaîne du Hezbollah.
Aussi, c’est avec stupeur que j’apprends, le début 2004, que le CSA pourrait au contraire autoriser Al Manar. J’alerte aussitôt votre cabinet ainsi que l’Elysée.
En vain. Deux semaines plus tard, le CSA annonce qu’il autorise Al Manar. La France, ce faisant, admet officiellement, en toute légalité, la propagande antisémite dans notre pays ! Du jamais vu, depuis 60 ans !
Fort heureusement, l’opinion publique et les dirigeants des partis de gauche comme de droite que nous avons alertés, nous rejoignent dans une protestation massive, avec plusieurs dizaines de milliers de signatures, contre cette autorisation.
J’ai attendu, pendant tout le mois de novembre, l’expression publique, ou même privée, d’un désaccord du pouvoir politique avec le CSA. C’est le 2 décembre que votre intervention au Sénat, Monsieur le Premier Ministre, rompt ce silence. Et le feuilleton s’achève le 17 décembre, lorsque le CSA revient en arrière et annule l’autorisation.
Cette affaire, s’est certes bien terminée, mais elle a été pour moi une révélation douloureuse. J’ai réalisé combien la politique étrangère de la France était importante. Au point de fragiliser la lutte contre l’antisémitisme.
L’accumulation des signes fait système. En voici d’autres qui suscitent d’autres interrogations :
-------Pourquoi avoir fait, en France, des funérailles aussi grandioses à Yasser Arafat, plus grandioses même qu’en Egypte ? Je comprends certes l’aspect humanitaire de son transfert en France et les nécessités du protocole. Mais, discours élogieux, hommage dithyrambique, Marseillaise, Garde Républicaine ont honoré la dépouille d’Arafat. Et aucun propos n’est venu rappeler sur son catafalque l’ambiguïté du personnage. Les espoirs de paix que suscite l’arrivée au pouvoir de son successeur démontrent à l’envi combien le soutien fort, le soutien constant, le soutien isolé de la France à Arafat était lourdement erroné. Qui peut nier aujourd’hui qu’Arafat était un obstacle à la paix ?
-------Pourquoi n’avoir pas démenti plus solennellement les rumeurs moyenâgeuses d’empoisonnement d’Arafat alors que de telles rumeurs sont infondées et constituent un obstacle bien inutile à l’évolution vers la paix ? Cette rumeur, celle des juifs empoisonneurs est aussi vieille que la haine des juifs. Faut-il rappeler les accusations d’empoisonnement des puits pendant la Grande Peste noire du 14° siècle, les rumeurs de souillure des hosties pendant l’Inquisition, la dénonciation inventée par Staline d’un complot des médecins juifs, ou plus récemment l’accusation de propagation du Sida ? Ces rumeurs sont la matrice de la haine.
-------Pourquoi encore avoir toléré la fausse déclaration d’Arafat à l’Etat-civil ? Chacun sait qu’Arafat est né au Caire et non à Jérusalem, contrairement à la version falsifiée de son livret de famille français.
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--------J’aurais aimé que la France montrât autant d’amitié envers Israël qu’elle en montre envers les dirigeants des pays arabes.
Même si je ne peux nier la sincérité et les efforts de notre nouveau ministre des Affaires étrangères en vue d’un meilleur équilibre, je constate que le déséquilibre qui dure depuis des décennies a une gigantesque force d’inertie, et que la France se montre encore plus distante et plus donneuse de leçons envers le gouvernement israélien qu’envers les autres gouvernements de cette région du monde.
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Les interférences entre politique étrangère et politique intérieure sont source d’incohérences et d’incompréhensions.
---------Il en fut ainsi lors de la libération de nos deux otages en Irak. Cette libération, nous l’avons espérée, tout comme nous espérons aujourd’hui celle de Florence Aubenas et de son guide. Toutefois cette libération fut saluée par des commentaires ambigus. La prise d’otages aurait été une erreur, et leur libération justifiée car la France, elle, défend le peuple irakien. Comme si les 41 autres otages décapités ou simplement, si j’ose dire, assassinés en 2004 en Irak, étaient eux coupables. Coupables de quoi ? Où est la solidarité avec les victimes de la barbarie ? L’idée que la France puisse par une politique étrangère originale être, seule au monde, assurée d’une protection contre la haine des hommes, est dangereuse. Elle est malheureusement répandue dans notre pays.
--------Les mêmes interférences peuvent expliquer qu’une éminente association de journalistes ait déploré le retrait de la chaîne Al Manar, de notre paysage audiovisuel. Je comprends et je soutiens ceux qui veulent protéger la liberté d’expression. Faut-il, pour autant, tolérer ceux qui appellent au meurtre, ceux qui kidnappent, ceux qui tuent des otages ?
--------Toujours dans le registre des interférences, je vais prendre maintenant un autre exemple, celui de la francophonie. Etait-il juste, il y a deux ans, de laisser le sommet de la francophonie à Beyrouth, se transformer en un forum de haine anti-israélienne, en présence du chef du Hezbollah ? Année après année, au risque de vous lasser, nous disons qu’il serait juste d’accueillir Israël dans la Francophonie, alors que 20 % de sa population pratique encore notre langue.
Au risque de nous lasser, depuis des années, on nous répond que rien ne s’y oppose, si ce n’est la règle de l’unanimité.
N’est-il pas temps de dire enfin non à la Syrie, parrain avec l’Iran du Hezbollah ?
N’est-il pas temps que la France ne s’oppose plus à la reconnaissance par l’Europe du fait que le Hezbollah est une organisation terroriste ?
Je souhaite me tromper sur le déséquilibre de la politique étrangère de la France. Je reconnaîtrai bien volontiers mon erreur. Par exemple, le jour où, de la même manière qu’il y eut un sommet de la francophonie à Beyrouth, capitale du Liban, sera annoncé un sommet de la francophonie à Jérusalem, capitale de l’Etat d’Israël.
Israël est, parmi les 192 Etats de cette planète, le seul pays au monde dont on ne reconnaisse pas la capitale. Ce refus dure depuis 56 ans. Quelle raison justifie que Jérusalem, ne puisse pas être considérée comme la capitale du seul Etat juif du monde ? Qu’y a-t-il de plus juif que Jérusalem ? Comme le dit Elie Wiesel : « Je n’habite pas Jérusalem, mais Jérusalem habite en moi ! ».
Nous voulons tous la paix au Proche Orient. Cette paix est peut-être aujourd’hui très proche. La France peut, la France doit y contribuer ! Quelques gestes politiques judicieux en direction d’Israël permettraient à la France de retrouver l’image d’un pays qui sait préserver la qualité de ses relations avec les deux parties au conflit. Il me semble que le moment actuel est particulièrement propice à de telles initiatives, et nous voulons que la France soit associée de manière active à l’effort de paix.
Cette relation harmonieuse, équilibrée, conforme à la tradition de notre pays, est indispensable à la présence effective de la France dans une région où ses intérêts politiques et moraux sont essentiels.
Je crois que nous pouvons quand même être optimistes car les dernières déclarations du gouvernement sur le dialogue israélo-palestinien, la reconnaissance du caractère courageux du retrait de Gaza et la critique formulée récemment par notre diplomatie contre l’occupation syrienne au Liban est certainement un signe nouveau et encourageant. Elle montre que des évolutions sont an cours.
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Monsieur le Premier Ministre, voici quelques semaines, une catastrophe naturelle sans précédent a frappé l’Asie. Ce terrible tremblement de terre a causé la mort de près de 300.000 êtres humains de toutes nationalités, races ou religions ! Cela donne à réfléchir sur la fragilité de la condition humaine face au déchaînement de la nature, et à la nécessaire solidarité entre les habitants de la Terre.
---------D’autres fléaux frappent également, initiés cette fois par des hommes, des hommes animés par une haine fanatique. Le 11 septembre 2001, le terrorisme a frappé en Amérique. Puis il frappé à Aden, à Bali, à Casablanca, à Istanbul, à Jérusalem, à Nairobi ! Et il a atteint l’Europe, à Madrid, le 11 mars dernier. Ce nouveau monstre promet le paradis à ceux qu’il envoie se faire exploser. Cet ogre dévore ses propres enfants. Tous les musulmans modérés, heureusement les plus nombreux, et aussi les femmes en terre d’Islam, le connaissent bien, qui en sont les premières victimes. Il a fait de la lapidation des femmes une règle éducative. Il dévoie les valeurs morales de ce grand monothéisme qu’est l’Islam. Il tente de replonger le monde dans les ténèbres.
A commencer naturellement par le Moyen-Orient. Et rien, rien ne peut venir freiner l’exode massif des Chrétiens d’orient. Ils sont encore aujourd’hui 13 millions ces Coptes, ces Maronites, ces Chaldéens. Ils ne seront plus que 6 millions en 2020.
--------D’autres fléaux menacent. Si les dévots d’Iran obtiennent l’arme nucléaire, le risque concerne aussi l’Europe. Que peut faire la seule diplomatie européenne, si talentueuse soit-elle, pour obliger les Iraniens à respecter leurs engagements ? Les autorités religieuses iraniennes ont la ferme volonté de disposer de cette arme nucléaire. On ne les convaincra d’y renoncer que si l’Europe et l’Amérique présentent un front déterminé et uni. Cela requiert fermeté et solidarité des démocrates face aux amis du terrorisme.
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Monsieur le Premier Ministre, notre société française a besoin de repères pour s’apaiser et pour préparer un avenir commun.
Face aux fléaux, face aux dangers qui nous menacent, et quelles que soient les péripéties politiques, nous croyons, aux valeurs morales et éternelles de la France. Nous savons ce que nous devons à notre République, à ses principes de tolérance, d’égalité, à son art de vivre ensemble qui se nomme la laïcité.
Nous croyons en une France capable de fermeté et de rigueur.
Nous croyons en une France capable de clarté et de cohérence.
Nous croyons en une France capable de courage et de solidarité.
Nous croyons en une France capable de réconcilier sa politique intérieure avec sa politique internationale, de favoriser la paix, et de lutter avec la même vigueur contre l’antisémitisme, contre l’antisionisme, et contre toutes les formes d’intolérance ou de discrimination.
Monsieur le Premier Ministre, tous nos espoirs vous accompagnent dans ce combat, dans notre combat, pour les valeurs de la République!
Vive les espoirs de paix !Vive la République !
Site internet du CRIF : http://www.crif.org
Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le mercredi 16 février 2005 - 07h12: |
Ya khouya Ya Oueld Ebladi.
Tout d'abord, Barakallah Fik, Ya Si Chelbi,
J'ai lu votre récit avec beaucoup d'attention et d'affection paternelle. Puisque vous mentionnez l'amour de votre cher papa, permettez-moi de vous citer en judéo-tunisien une histoire qu'à mon tour je l'avais apprise de mon père de son vivant. L'histoire est en ""Chenchine" en vers, et elle dure des heures. Si je l'ai retenue durant les bombardements allemands, c'est presqu'un prodige. Les bombes descendaient avec véhémence sur notre douce ville natale. Nous étions alors dans une ferme française où nous sommes trouvés, après des journées de marche pénible et de faim, dans une étable de vaches laitières qui était devenue notre refuge et coin paisible. Papa racontait cette histoire pour détourner justement notre attention des bruits infernaux de avions et des bombes qui nous donnaient une peur ahurissante, qui s'accaparait des enfants et même des grands. Ceci pour vous décrire l'ambiance dans laquelle nous nous trouvions alors, lorsque nous avions abandonné nos maisons et notre rue. La ville était déserte de ses habitants qui avaient fuit la peur et la mort.
Dans cette histoire, que je viens justement de traduire et d'écrire en anglais, il y a un dicton qui dit:" "Lakram Ya'atiou Etebr Ouela Ghla, Larmaz Charba Ma Men Guerba Tkidha" (Les généreux font cadeau de leur pierres précieuses quand leur prix à la bourse est le plus haut. Et les Mesquins ne donneraient pas une goutte d'eau de leurs outres)
Je vous prie, d'avoir un peu de patience à ce que je vais vous dire. ""Yerhem Oueledik"
Puisque votre réponse est conciliante et encore vous vous référez à votre cher père et à Sidi Mahrez que je respecte, votre émouvante histoire m'avait profondément touché. Permettez-moi de vous dire que nous les Tunes, même à l'étranger, nous restons très fidèles à notre cher pays et encore plus à notre ville de plage. A la Goulette nous avons passé les meilleurs moments de notre jeune âge. Permettez-moi de vous dire encore, combien nous sommes sensibles à l'amitié et au bon voisinage. Et laissez- moi ajouter encore un dicton: ""Galek Ya Memti Ana Jit Fi Arga Outa Zitni Fi Galbi Harga, Taoua Nerkeb A'azarga Oun Rod Kol Macan." (Maman, j'arrive en sueur et tu a ajouté une douleur dans mon coeur. Je vais monter ma jument et je retournerai les choses comme elles étaient.)
Si Mostafa, si nous aurions pu retourner les choses comme elles étaient, le monde serait aimable et humain. Mais" "Ya Azizi, Ouen Edounia" Puis on dit" "Edounia Dour" Ce qui veut dire, les circonstances changent. Il ne restent que des souvenirs que nous pouvons encore les décrire et inscrire dans notre histoire qui sera muette lorsque nos yeux verront pour la dernière fois la lumière du jour. Mais on dit aussi:" "Esbeb Ikasser Eslassel Lefqar" ( Les circonstances cassent les chaînes de la misère), "Ou El Leqlem Ia'ali Leqdem" (Le crayon élève les talons). Ce qui veut dire que savoir écrire ouvre des possibilités.
Je sais qui vous êtes et je sens comme le dit Farid El Atrach:" "Ana Fahmek ou Na'aref Ahouak" (Je vous comprends et je connais votre air)
Je regrette que vous ayez dû sentir la détresse que nous avons aussi sentie en quittant notre pays et errer pendant un certain temps parmi des êtres et des cultures que nous n'avons jamais ni vues ni connues pour la seule cause, que nous étions des Juifs. Le vide que laissent derrière les êtres humains est difficile et lent à combler.
Je pense que maintenant, que vous avez su entamer une communication avec nous, vous n'êtes plus seul. Soyez rassuré que votre intervention sur harissa est perçue avec sérénité et je crois que vos propos sont sincères. Ya Si Mostafa Chelbi, continuez à poursuivre le rêve d'une humanité réconciliée à toutes les humanités comme vous le dites si bien, même s'il vous paraît impossible. Et pour terminer je vous dis :" "Ya Rdayet Allah Ourdayet El Oualiden" Emile
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Par Bekhor (Bekhor) le mercredi 16 février 2005 - 01h56: |
J'avais aussi écrit au mois de mai 2002 ce récit, avez vous des objections.
Dans ce récit je peux apporter la preuve de ce que j'affirme.
http://harissa.com/D_forum/Culture_Tune/sidimahrez.htm
Par Nectar (Nectar) le mercredi 16 février 2005 - 01h44: |
MONSIEUR CHELBI,
Existe t'il un livre en français sur la vie de SIDI MAHREZ?
Si oui comment peut on se le procurer?
Albert Sarfati