Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le lundi 21 février 2005 - 02h22: |
La liberté
Laissez-moi vivre laissez moi courir comme je le crois
Laissez-moi jouir de mes sentiments, mon âme et ma foi
Laissez-moi écrire comme je le comprends et je le vois
Laissez-moi chanter les airs de mon coeur et de la joie
Respirez avec moi l'air pur de la nature et de la chanson
Volez avec moi comme un aigle ou un oiseau des champs
Courez avec moi comme une gazelle contre le vent
Sautez avec moi pour saisir la vie comme je le sens
Jouissez avec moi des jours de beau temps et de pluie
Laissez tomber ceux qui vous ennuient et leurs soucis
Elevez-vous avec moi vers les lueurs qui scintillent
Jusqu'à être éblouis par la force de l'amour qui brille
Jouissez de la beauté du froid et des pluies de l'hiver
Admirez les merveilles de la terre et de l'univers
Laissez-moi écouter la musique de mon jeune âge
Sentir la joie de mes ancêtres et de leur entourage
Apprenez les prières sacrées et avancez dans l'action
Suivez les guides pour éviter les fausses attractions
Tout ce qui brille n'est pas toujours la bonne lumière
Ça scintille, gardez-vous de ces obscures guêpières
Mangez à votre faim mais sachez mettre une fin
Gardez les bons souvenirs de joie pour le lendemain
Suivez avec moi l'élan qui nous emporte au grand vent
Et sans résistance attendez patiemment la fin des temps
Emile Tubiana
Par Bekhor (Bekhor) le lundi 21 février 2005 - 00h08: |
ENCORE TUNIS, MAIS CETTE FOIS-CI EN CARTES POSTALES DU DEBUT DU DIX NEUVIEME SIECLE EN POLYCHROME D'UNE QUALITE HORS NORMES.
Par Email (Email) le dimanche 20 février 2005 - 21h20: |
Bonjour,
je vous prie de medonner la recette de l'assida avec le hareng fumé, je suis enceinte et j'ai une envie folle de ce plat que ma mère faisait. merci de me répondre vous serez trés aimable.
bisous
Par A_Soued (A_Soued) le dimanche 20 février 2005 - 19h42: |
CHENEY DIT QUE LES ETATS-UNIS DOIVENT SE CONFRONTER À L'IRAN
Israël pourrait réagir en premier pour détruire cette menace nucléaire du Moyen Orient
Par Paul Richter
Article paru dans le Los Angeles Times du 21 janvier 2005.
Traduit et adapté par Albert Soued, www.chez.com/soued
Habitué des mises en garde musclées au niveau international, Cheney a précisé que l'Iran était en tête de liste des pays à risque sur la carte du monde et qu'il était préoccupé par l'éventualité d'un raid préventif de la part d'Israël visant à détruire la capacité de nuire de l'Iran. Dans une interview à MSNBC, il a déclaré que les Israéliens pourraient laisser le reste du monde essuyer les plâtres diplomatiques qui en découleraient.
En fait, l'administration américaine cherche à sensibiliser le monde libre afin qu'il puisse stopper le soit-disant programme civil de développement nucléaire iranien, qui n'est en fait qu'un plan secret d'acquisition d'armes nucléaires.
L'administration Bush n'a que des cartes diplomatiques et politiques limitées qu'elle cherche à renforcer par des mises en garde, dans l'espoir que des sanctions internationales et que l'isolement de l'Iran pourraient convaincre ce pays de renoncer à ses objectifs nucléaires.
Les discours menaçant se répètent ces derniers jours sans beaucoup de succès. Ce qui amène le vice président américain à agiter la menace d'une réaction préventive israélienne que les Etats-Unis ne pourraient pas arrêter, en espérant qu'elle sera dissuasive. Un diplomate de Washington qui préfère rester dans l'anonymat confirme qu'un langage musclé va certainement attirer l'attention de Téhéran.
"Il y a une escalade rhétorique ici, pour cacher l'incapacité américaine à définir un programme vis à vis de l'Iran, à l'orée du nouveau mandat du président" dit H J Barkley, un ancien du Département d'État du temps de Clinton. "D'où la suggestion de la menace israélienne par l'administration Bush dans ce but".
Malgré les démentis Iraniens, Cheney a affirmé que Téhéran a un puissant programme d'armes nucléaires. La grande Bretagne, l'Allemagne et la France essayent de négocier avec l'Iran sur ce sujet, démarche que les Américains acceptent, mais qu'ils refusent de rejoindre, ayant peu d'espoir qu'elle aboutisse.
Cheney a dit qu'il appuyait les efforts diplomatiques européens, ajoutant que si "les Iraniens ne respectaient pas leurs engagements, il faudrait passer à l'étape suivante, c'est à dire imposer des sanctions internationales à travers le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Les officiels américains citent l'exemple de l'Irak qui a failli à ses engagements et qui s'est retrouvé dans une guerre.
De nombreuses informations circulent ces dernières semaines sur l'éventualité d'une action militaire américaine (1) et Cheney a élevé l'enjeu en suggérant l'intervention préventive d'Israël (2). Il a même précisé que ce pays pourrait le faire sans aucune autorisation préalable des Etats-Unis, du fait que l'Iran a directement menacé Israël de destruction (3).
Les experts Israéliens pensent que l'Iran pourrait développer une bombe à bref délai, deux ou trois ans. Les renseignements américains donnent un délai un peu plus long. Les officiels israéliens ont précisé qu'ils n'auraient recours à une action préventive qu'en dernier recours, et pour ramener le programme militaire iranien 10 ou 15 ans en arrière.
Un rapport du "New Yorker" précise cette semaine que des commandos américains opéraient en Iran pour repérer les objectifs sensibles. Le Pentagone a précisé que ce rapport fourmillait d'erreurs, sans nier la réalité des commandos. En réponse, l'ex-président iranien Hashemi Rafsanjani a dit que son pays ne serait pas intimidé par les menaces et les sanctions de ses ennemis extérieurs. La position Iranienne inquiète Israël "L'Iran est une menace claire pour la paix et la sécurité mondiale" dit un diplomate israélien, voulant rester dans l'anonymat, "ce pays est un parrain majeur du terrorisme au Moyen Orient qui développe des armes de destruction massive et l'arme nucléaire. Le monde devrait s'unir pour arrêter ces activités dont le but est de détruire"
Notes de la traduction
(1) il faudrait 350 frappes chirurgicales pour venir à bout du programme nucléaire iranien, disséminé à travers tout le pays
(2) certains experts israéliens excluent totalement une action préventive, préférant une action américaine plus aisée et plus sûre
(3) en effet, sans qu'on sache ce qui chagrine vraiment les Iraniens vis à vis d'Israël (aucun contentieux objectif et plutôt d'anciennes relations privilégiées), les ayatollahs ont agité la menace de détruire Israël par une seule bombe nucléaire, toute riposte israélienne ne faisant qu'égratigner l'Iran, vu l'immensité de son territoire.
Cheney says U.S. to confront Iran
Israel might act first to destroy Mideast nation’s nuclear program, vice president says
By PAUL RICHTER
Los Angeles Times Posted on Fri, Jan. 21, 2005
WASHINGTON — In bluntly threatening terms on inauguration day, Vice President Dick Cheney removed any doubt Thursday that in its second term the Bush administration intends to confront the theocracy in Iran directly.
Cheney, who often has delivered the Bush team’s toughest warnings internationally, said Iran is “right at the top” of the administration’s list of world trouble spots, and expressed concern that Israel “might well decide to act first” to destroy Iran’s nuclear program.
The Israelis would let the rest of the world “worry about cleaning up the diplomatic mess afterward,” he added in an MSNBC interview.
The tough talk on this day was part of the administration’s attempt to halt what Iran contends is a peaceful, civilian nuclear energy program but what Washington believes is a clandestine program to develop nuclear weapons.
Facing weak diplomatic and military options, the Bush administration has issued increasingly stern warnings in hopes threats of sanctions and international isolation would convince Iran to shun nuclear weapons.
Both President Bush and other top administration officials have spoken in menacing terms about Iran in recent days.
But Cheney’s words marked the first time a senior official has amplified the threat by suggesting the United States could be unable to prevent a military attack by its close allies in Jerusalem, said analysts and diplomats.
The startling reference to an Israeli attack was “the kind of strong language that will get their attention in Tehran,” said one allied diplomat in Washington, who asked to remain unidentified.
“There’s a rhetorical escalation here: They’ve ratcheted up the threat level by bringing Israel in,” said Henri J. Barkey, a former State Department official during the Clinton administration. “They’re using the fact of the inauguration, and the uncertainty people have about where they’re going in the next term, to say, ‘Look, we’re not going to let up on Iran.’”
Despite Iranian denials, Cheney said the United States believes Tehran has a “fairly robust, new nuclear program.” Germany, France and Britain are trying to negotiate with Iran on the issue, an approach U.S. officials say they support but refuse to join as they express doubts over its prospects.
Cheney said the American emphasis is on diplomacy and supporting the European efforts. But he added, “At some point, if the Iranians don’t live up to their commitments, the next step will be to take it to the United Nations Security Council and seek the imposition of international sanctions.”
U.S. officials cited Iraq’s failure to live up to U.N. resolutions on its weapons programs as a reason for launching the war against that nation that has been going on for nearly two years. Despite the administration’s insistence that Iraq had weapons of mass destruction, no such weapons have been found.
Reports have swirled over recent weeks that U.S. officials have contemplated ways of taking military action against Iran, but Cheney raised the stakes by suggesting Israel might step in and act first. Cheney addressed the issue when asked whether the United States could ask Israel to take the lead in military action against Iran.
“One of the concerns that people have is that Israel might do it without being asked,” Cheney said. “If, in fact, the Israelis became convinced the Iranians had significant nuclear capability — given the fact that Iran has a stated policy that their objective is the destruction of Israel — the Israelis might well decide to act first.”
Israeli analysts have said they believe Iran could develop a bomb in two to three years; U.S. intelligence has predicted it could take slightly longer. Israeli officials have said they might turn to military strikes as a last resort and as a way to set the Iranian program back by 10 to 15 years.
This week, a report in New Yorker magazine said U.S. commandos had been operating inside Iran to find potential targets for attack. The Pentagon said the report was “riddled with errors,” but it did not directly deny that commandos had entered Iran.
In response, Akbar Hashemi Rafsanjani, Iran’s influential former president, said the country “will not be intimidated by foreign enemies’ threats and sanctions.”
Israel has expressed anxiety over Iran’s stance.
“Iran poses a clear threat to international peace and security,” said an Israeli diplomat, who asked to remain unidentified.
“Iran is a leading sponsor of terrorism in the Middle East, while actively developing weapons of mass destruction and nuclear programs. The world should unite and pressure Iran from these destructive activities.”
Par Claudia (Claudia) le dimanche 20 février 2005 - 19h15: |
LES RAVAGES D’UNE GUERRE ARBITRAIRE
Comment l’Empire ottoman fut dépecé
Entre 1916 et 1922, l’empire ottoman et ses marches firent l’objet d’intenses tractations entre Français et Britanniques. Après 1918, les Etats-Unis se posèrent en arbitres, au nom du « droit des peuples ». Pourtant, à aucun moment, les populations locales ne furent réellement consultées. Le partage territorial en fut durablement fragilisé.
Par Henry Laurens
Professeur au Collège de France.
En 1914, les provinces arabes de l’Empire ottoman se trouvaient sous l’influence collective et multiforme des puissances européennes, auxquelles s’ajoutaient les Etats-Unis. Les Jeunes-Turcs, au pouvoir depuis 1908, cherchaient à se débarrasser de ces ingérences permanentes, mais au prix d’un centralisme autoritaire qui suscitait l’émergence d’un mouvement autonomiste arabe prêt à chercher des appuis chez les Européens.
La France était la puissance dominante en « Syrie naturelle », grâce à ses investissements économiques et à son rayonnement scolaire et culturel. On en arrivait à parler d’une « France du Levant ». Les Britanniques, qui occupaient l’Egypte depuis 1882, avaient fini par reconnaître -de mauvaise grâce - cette primauté.
En entrant en guerre en novembre 1914, les Ottomans entendaient s’affranchir des dominations étrangères et liquider les autonomismes locaux. Dès le début de 1915, la répression frappe les élites politiques arabes (pendaisons, exils en Anatolie). Des populations entières seront martyrisées (chrétiens du mont Liban décimés par la famine, sort tragique des Arméniens et autres chrétiens anatoliens déportés et massacrés). Cherchant à déstabiliser les deux grandes « puissances musulmanes » que constituent les empires coloniaux français et britanniques, les Ottomans appellent à la guerre sainte, au djihad. Les Britanniques s’en tiennent d’abord à un combat défensif à proximité du canal de Suez, tandis que l’armée anglo-indienne commence la conquête difficile de l’Irak à partir de Basra (1).
Mais le djihad menace l’Afrique du Nord française (et une partie de l’Afrique noire) et l’Inde britannique. Français et Britanniques se trouvent ainsi en position défensive, et cherchent une nouvelle formule juridique susceptible de rétablir leur ancienne domination. Ils envisagent d’abord de maintenir un Empire ottoman décentralisé, qui serait un protectorat de fait. En attaquant les Dardanelles (1915) pour menacer la capitale de l’Empire ottoman, ils sont contraints d’accepter la revendication russe sur Constantinople et donc de considérer un partage de la région.
L’échec sanglant des Dardanelles n’en remet pas en cause le principe. En suscitant un soulèvement du chérif Hussein, émir de La Mecque, ils espèrent mettre fin à la menace du djihad et créer un nouveau front contre les Ottomans. Le haut-commissaire en Egypte, Mac-Mahon, entretient donc une correspondance difficile avec le chérif Hussein pour le pousser à se révolter. Défaillances de traduction et malentendus sur le sens des mots utilisés compliquent encore le texte, déjà ambigu, de la correspondance, créant ainsi un imbroglio dont la solution est remise à plus tard.
Un certain nombre d’esprits romantiques du Caire, dont le plus célèbre sera T. E. Lawrence, le futur Lawrence d’Arabie, misent sur une renaissance arabe qui, fondée sur l’authenticité bédouine, se substituerait à la corruption ottomane et au levantinisme francophone. Ces bédouins, commandés par les fils de Hussein, les princes de la dynastie hachémite, accepteront naturellement une tutelle britannique « bienveillante ». Londres leur promet bien une « Arabie » indépendante, mais par rapport aux Ottomans. De leurs côtés, les Français veulent étendre leur « France du Levant » à l’intérieur des terres et construire ainsi une « grande Syrie » francophone, francophile et sous leur tutelle.
Comment fixer les limites entre l’Arabie britannique et la Syrie française ? La négociation est confiée au Français François Georges-Picot et à l’Anglais Mark Sykes. Elle dure plusieurs mois, reflétant l’évolution des rapports de forces, et se conclut en mai 1916 par un échange de lettres entre l’ambassadeur de France à Londres, Paul Cambon, et le secrétaire au Foreign Office, Edward Grey (2). Les Français administreront directement une zone allant du littoral syrien jusqu’à l’Anatolie ; la Palestine sera internationalisée (condominium franco-britannique de fait) ; la province irakienne de Basra et une enclave palestinienne autour de Haïfa seront placées sous administration directe des Britanniques ; les Etats arabes indépendants confiés aux Hachémites seront partagés en deux zones d’influence et de tutelle, l’une au nord confiée aux Français, l’autre au sud aux Britanniques. La ligne dite Sykes-Picot, qui divise le Proche-Orient, doit aussi permettre la construction d’un chemin de fer britannique de Bagdad à Haïfa. Russes et Italiens donnent leur approbation à cet accord, dont les Hachémites ne sont informés qu’en termes voilés et confus.
Au début de 1917, les Britanniques commencent la conquête difficile de la Palestine. En avril, les Etats-Unis entrent en guerre comme « associés » - et non « alliés » - de la France et de la Grande-Bretagne contre l’Allemagne. La mécanisation croissante de la guerre achève la prise de conscience franco-britannique de leur dépendance envers le pétrole (en 1918, la guerre sera gagnée par les Alliés grâce à un « flot de pétrole »).
Le président Woodrow Wilson ne se sent aucunement lié par les accords « secrets » contractés par ses partenaires. Il se pose en défenseur du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, bien qu’il ne soit pas très clair dans son esprit si cela vaut aussi pour les peuples non blancs, comme les « bruns » (les Arabes) et les « jaunes » - pour les « noirs », il n’en est pas question (3).
Les Anglais du Caire veulent remettre en cause l’accord passé avec les Français, au moins pour la Palestine, si ce n’est pour le reste de la Syrie. Et ils disposent maintenant de solides appuis à Londres. Ils savent utiliser avec sincérité la rhétorique wilsonienne : sur les ruines de l’Empire ottoman, Arabes, Kurdes, Arméniens, Juifs coopéreront sous la tutelle bienveillante des Britanniques.
Sykes utilise dans ce sens le mouvement sioniste, ce qui conduira à la déclaration Balfour du 2 novembre 1917 (4) annonçant l’établissement « en Palestine » d’un Foyer national juif. La stratégie britannique va reposer sur l’occupation du terrain avec l’encouragement donné à la révolte arabe de s’étendre à la Syrie (mais non à la Palestine) et sur une succession de déclarations officielles allant dans le sens de l’autodétermination. Pour Londres, le droit des peuples signifie le droit de choisir la tutelle britannique. Quand des nationalistes arabes radicaux refusent cette domination, ils sont ravalés au statut infamant de « Levantins », qu’ils partagent avec les éléments pro-français (en général des chrétiens).
En 1918, la question pétrolière devient dominante. Selon l’accord, la France devrait contrôler la région de Mossoul, où se trouvent d’importantes réserves potentielles, mais les Britanniques, eux, ont les droits de concession. Georges Clemenceau veut bien satisfaire le groupe de pression colonial, mais en se limitant à une « Syrie utile » ne comprenant pas la Terre sainte, mais permettant un accès aux ressources pétrolières. Une trop grande extension territoriale impliquerait de lourdes charges d’administration sans commune mesure avec les revenus que l’on pourrait en tirer. C’est l’abandon de la revendication de la « Syrie intégrale » (on dirait actuellement « Grande Syrie »). Au lendemain de l’armistice, il traite directement et sans témoin avec Lloyd George du partage du Proche-Orient.
Dans son journal, le 11 décembre 1920, Maurice Hankey, secrétaire du gouvernement britannique, notera : « Clemenceau et Foch ont traversé [la mer] après l’armistice, et on leur a donné une grande réception militaire et publique. Lloyd George et Clemenceau ont été conduits à l’ambassade de France... Quand ils furent seuls... Clemenceau dit : "Bien. De quoi devons-nous discuter ?" "De la Mésopotamie et de la Palestine", répondit Lloyd George. "Dites-moi ce que vous voulez", demanda Clemenceau. "Je veux Mossoul", dit Lloyd George. "Vous l’aurez", a dit Clemenceau. "Rien d’autre ?" "Si, je veux aussi Jérusalem", a continué Lloyd George. "Vous l’aurez", a dit Clemenceau, "mais Pichon (5) fera des difficultés pour Mossoul". Il n’y a absolument aucune trace écrite ou mémorandum fait sur le moment (...). Cependant, en dépit de grandes pressions de la part de ses collègues et de toutes sortes de parties concernées, Clemenceau, qui a toujours été inflexible, ne revint jamais sur sa parole et je suis bien placé pour dire que Lloyd George ne lui en a jamais laissé l’occasion. C’est ainsi que l’histoire est faite (6). »
Les Français ayant conditionné tout accord territorial à un partage de l’accès au pétrole, les deux négociations vont se dérouler parallèlement. Dès le début de la conférence de la paix, le président Wilson refuse l’annexion des anciennes colonies allemandes d’Afrique et du Pacifique aux Empires français et britanniques : il veut les confier à la future Société des nations (SDN). Lloyd George manoeuvre habilement en proposant la création de « mandats » de la SDN, qui seraient confiés de façon temporaire à une puissance « civilisée » chargée de les amener à l’indépendance. Il y introduit discrètement les provinces arabes de l’Empire ottoman (Mandats dits A). Wilson accepte (janvier 1919).
Un face-à-face franco-britannique
Les principaux intéressés ne sont pas informés et seront appelés à comparaître devant le Conseil suprême allié (dit Conseil des dix). Nationalistes arabes, pro-français (syrianistes) et sionistes (les Anglais ont intercepté une délégation libanaise pour lui interdire de venir en France) parleront ainsi, en février 1919, sans connaître réellement la règle du jeu. Lloyd George laisse ses représentants engager une épreuve de force avec les Français. La question est de savoir s’il y aurait un mandat unique sur l’ensemble du Proche-Orient (et dans ce cas certainement confié aux Britanniques) ou s’il y aurait deux mandats, l’un français, l’autre britannique. Les Français tiennent bon.
Wilson, exaspéré, fait alors décider la création d’une commission chargée de consulter les populations sur le choix de la puissance mandataire. Brusquement, les Britanniques se rendent compte que les Arabes de Palestine et d’Irak pourraient ne pas demander leur tutelle. De leur côté, les Français craignent que les Syriens leur soient hostiles et qu’ils se trouvent contraints d’accepter la revendication d’un Etat libanais à majorité chrétienne. Les deux puissances européennes se retirent de la commission, qui sera dirigée exclusivement par des Américains.
Cette dernière, après avoir entendu les Arabes palestiniens rejeter le sionisme, les Libanais chrétiens accepter la France et les Arabes syriens exiger l’indépendance, conclut au choix d’un mandataire... américain (28 août 1919) ! Il est trop tard : le Sénat américain rejette le traité de Versailles, et les Américains se retirent de toutes les conférences interalliées.
Français et Britanniques se retrouvent ainsi face à face. Le rapport de forces sur le terrain s’est infléchi en faveur des premiers, qui disposent de moyens militaires accrus alors que Londres démobilise. La division en mandats est entérinée. De la conférence de Deauville (septembre 1919) à celle de San Remo (avril 1920), on se contente d’ajuster la ligne Sykes-Picot. La frontière palestinienne est déplacée de quelques kilomètres vers le nord. La Transjordanie reliera la Palestine à l’Irak, ce qui permettra de créer un corridor assurant dans l’immédiat le passage des lignes aériennes vers l’Inde et, à moyen terme, d’installer un oléoduc transportant le pétrole d’Irak vers la Méditerranée (l’idée de chemin de fer appartient au passé). Les Français disposeront d’un quart des parts (ultérieurement 23,75 %) au sein du consortium chargé d’exploiter ce pétrole.
Reste à imposer le régime des mandats par une dernière épreuve de force. En Palestine, en Syrie et en Irak, Français et Britanniques engageront des opérations débouchant sur une guerre pour mater les populations indigènes.
La division du Proche-Orient en plusieurs Etats n’était pas en soi condamnable : les Hachémites l’avaient envisagée dès le début en faveur des fils aînés de Hussein. Mais elle s’est opérée contre la volonté des populations et en utilisant une rhétorique libérale que l’utilisation de la force rendait vide de sens. Par rapport à l’évolution politique de la dernière décennie ottomane, où la cooptation des notables et l’établissement d’un système électoral, certes très imparfait, avaient tracé la voie à une vraie représentation politique, l’autoritarisme franco-anglais constitue une régression durable.
En tant que découpage territorial, le partage a duré, essentiellement parce que les nouvelles capitales et leurs classes dirigeantes ont su imposer leur autorité sur le nouveau pays. Mais les événements de 1919-1920 furent ressentis comme une trahison des engagements pris (en premier lieu, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes). Ils dépossédèrent surtout les élites locales de leur destin. Quand le nationalisme arabe reviendra en force, il ne reconnaîtra pas la légitimité de ce découpage et appellera à la constitution d’un Etat unitaire, panacée à tous les maux de la région. Les Etats réels seront ainsi frappés d’illégitimité et durablement fragilisés. La constitution du Foyer national juif entraînera la région dans un cycle de conflits qui semble loin de se terminer.
Périodiquement, le spectre d’un nouveau « Sykes-Picot » ou partage du Proche-Orient imposé de l’extérieur resurgit. La prétention occidentale d’une supériorité morale fondée sur l’application de la démocratie et du libéralisme apparaît alors comme une sinistre mystification. C’est peut-être la conséquence la plus néfaste des choix de la période 1916-1920, régulièrement renouvelés depuis.
Henry Laurens.
Par Claudia (Claudia) le dimanche 20 février 2005 - 19h12: |
L'humoriste Dieudonné, à nouveau accusé d'antisémitisme, tente de se justifier
L'humoriste Dieudonné, à nouveau soupçonné d'antisémitisme après des propos tenus mercredi à Alger, a tenté de se justifier, samedi 19 février à Paris, au cours d'une conférence de presse tendue. "Je n'ai pas associé la Shoah à une pornographie mémorielle", a répété Dieudonné qui s'est posé en victime d'une "manipulation" et "d'une affaire bis du RER D", référence à une fausse agression antisémite en 2004 inventée par une affabulatrice.
Relancé à de nombreuses reprises par des journalistes, interrompu et pris à partie par des supporteurs souvent virulents, il a refusé d'expliquer clairement ce qu'il entendait par "pornographie mémorielle", expression utilisée mercredi à Alger lors d'une conférence de presse. S'abritant derrière l'historienne israélienne, Idith Zerthal, qui serait l'auteur de cette expression, Dieudonné a regretté une "différence de traitement dans la mémoire" des crimes contre l'humanité.
"Pourquoi n'y a-t-il pas de commémoration aussi importante des 400 ans de l'esclavage ?", a demandé l'humoriste qui s'exprimait au théâtre de la Main d'Or (11e arrondissement), qui programme sa pièce Mes excuses. Il a regretté une "hypertrophie qui existe dans la communication sur la commémoration de la Shoah", qualifiée de "crime contre l'humanité inqualifiable". La Shoah est un "drame que je n'ai jamais remis en cause, qui appartient à l'histoire de l'humanité, qui est terrible", a-t-il ajouté.
"LE SIONISME, SIDA DU JUDAÏSME"
Questionné sur ses critiques à l'égard du conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) décrit mercredi comme un "organe d'inquisition", Dieudonné a répondu trouver "inacceptable qu'au sein d'une République (...), 17 ministres se retrouvent au milieu d'une réunion communautaire" le 12 janvier.
Le ministre de la justice, Dominique Perben, a demandé vendredi une enquête préliminaire au sujet des propos de Dieudonné M'Bala M'Bala qui s'est dit prêt à remettre à la justice les enregistrements de la conférence de presse d'Alger. Poursuivi à plusieurs reprises pour des propos jugés antisémites par ses détracteurs, l'humoriste a jusqu'à présent été relaxé.
Dans un entretien publié samedi par le quotidien algérien francophone L'Expression, l'humoriste a par ailleurs relancé la polémique. "Nous n'avons pas les mêmes droits que les sionistes. Eux, dans une école, il suffit qu'un petit soit traité de sale juif pour que tout le monde se lève. Pour moi, le sionisme, c'est le sida du judaïsme", a déclaré Dieudonné au quotidien.
Le député européen Harlem Désir (PS) a réagi samedi à ces propos, en affirmant qu'il "faut boycotter Dieudonné et ses spectacles comme on a boycotté, hier, l'apartheid et demander à la justice de le condamner sans ménagement", a-t-il dit dans un communiqué samedi. Selon l'ancien président de SOS-Racisme, "Dieudonné ajoute l'ignoble à l'indécence" et "il est aujourd'hui l'un des plus grands antisémites de France".
Par Maurice (Maurice) le dimanche 20 février 2005 - 18h35: |
Elias Sanbar et les réfugiés palestiniens
Elias Sanbar, Directeur de la ‘’Revue d’études palestiniennes’’, était l’invité de France Culture mardi matin 15 février.
Dans les sujets d’actualité concernant le Moyen-Orient, la question du conflit israélo-arabe fut évidemment abordée, notamment celle des réfugiés palestiniens et du droit au retour. Ce dernier est un point sensible dans les négociations passées et futures.
Pour Elias Sanbar, il faut qu’Israël reconnaisse publiquement et officiellement sa culpabilité dans le drame des réfugiés. Il admet néanmoins que les réfugiés ne pourront pas tous revenir chez eux, en distinguant le principe du retour (qu’Israël devrait accepter) et son application qui ne se ferait pas à 100 %.
Le problème, c’est qu’Israël n’est pas seul responsable du drame des réfugiés. L’unique possibilité pour qu’Israël, éventuellement, reconnaisse officiellement sa responsabilité sur cette question, serait que les Arabes, palestiniens entre autres, reconnaissent, officiellement eux aussi, leur responsabilité dans le déclenchement de la guerre de 1948, qui fut le théâtre de l’exil de plusieurs centaines de milliers d’Arabes palestiniens, et cela, pas seulement du fait des combattants juifs.
Pour Elias Sanbar, Israël doit se prononcer là-dessus. Certes, mais les ennemis d’Israël s’exonèrent facilement de toute culpabilité dans la guerre de 1948 et dans le problème des réfugiés qui en découle.
Plutôt que d’attendre de grandes déclarations de l’Etat hébreu sur sa culpabilité concernant le problème des réfugiés, Elias Sanbar pourrait reconnaître les gestes d’Israël, par exemple lorsque ce dernier a permis à plusieurs dizaines de milliers de réfugiés palestiniens de revenir chez eux après la guerre de 1948-49, entre autres au titre du regroupement familial, ou encore avec une proposition de 100.000 réfugiés dans le cadre de la Commission de conciliation à Lausanne en 1949.
Elias Sanbar pourrait reconnaître que lors des négociations de 2000-2001, à Camp David et Taba, les Israéliens envisagèrent le retour de plusieurs dizaines de milliers d’autres réfugiés dans l’Etat d’Israël, sans parler des compensations financières : autant de gestes reconnaissant implicitement de la part d’Israël une responsabilité dans le drame des réfugiés.
Quant aux leaders arabes, et palestiniens en particulier, ils ont refusé le plan de partage de l’ONU, ils ont déclenché cette guerre en 1948 en vue d’éradiquer l’Etat d’Israël, et ont largement contribué, notamment par leur propagande, à l’exil des Arabes palestiniens.
A côté des expulsions faites par les combattants juifs, la propagande arabe a poussé sur les routes un grand nombre de familles en leur promettant un prompt retour après l’éradication de l’entité sioniste.
Ils pourraient reconnaître leur part de responsabilité dans ce drame, non pas en faisant de grandes déclarations, mais en agissant pour améliorer les conditions de vie des réfugiés et de leurs descendants, plutôt que de les laisser stagner, depuis plus de 50 ans, dans la pauvreté et la précarité, en leur faisant miroiter un improbable retour.
Quant à une reconnaissance de l’expulsion de centaines de milliers de Juifs des pays arabes au lendemain de la guerre de 1948-49…
Est-il possible d’être à la fois le déclencheur d’une guerre, la perdre, et imposer pourtant les revendications d’un vainqueur ?
Visiblement pas.
Il faut espérer que les dirigeants palestiniens actuels sauront faire preuve de réalisme et de pragmatisme sur cette question des réfugiés, à l’instar d’un Sari Nusseibeh.
En fait, il semble bien que cette insistance à réclamer la culpabilité publique d’Israël dans la question des réfugiés ne soit pas autre chose qu’un moyen parmi d’autres d’enfoncer encore et toujours un coin dans la légitimité de l’Etat hébreu.
Vieille tactique visant son éradication politique…
Nous espérons que les Arabes palestiniens sauront enfin tourner cette page douloureuse de leur histoire pour en écrire une autre éminemment plus constructive.
Tout comme il faut espérer que les partisans du Grand Israël sauront tourner la page de leur rêve politico-religieux, sans appeler à un activisme préjudiciable à leur propre Etat.
C’est la seule façon d’en finir avec cette désespérante fatalité qui pèse sur une terre qui devrait être source d’espérance.
Jean-Daniel Chevalier © Primo Europe, le 18/02/2005
i l faut egalement prendre en compte que la guerre de 1948 par la ligue arabe si elle a ENTRAINe LE DEPART DE PALESTINIENS DES TERRES PARTAGEES elle a entrainé autant de depart des juifs Orientaux des Nations rendus Musulmanes par leur depart vers Israel Qui etait le raciste???Il faut tenir compte de tous nos biens et terres abandonnees par les Juifs Dans ma famille on a abandonné nos terres soussiennes et nos cousins pareilement Nous aussi on a été des refugies sans aucune aide bien obligé de travailler
Par Bekhor (Bekhor) le dimanche 20 février 2005 - 14h41: |
Madame MARIE CHELLY,
Le Cohen Victor Haim, dont vous parlez et qui figure dans la liste des tunes célébres, est il le fils du cousin de mon pére REBBI CHOUA COHEN de Sfax?
Par Bekhor (Bekhor) le dimanche 20 février 2005 - 14h24: |
Merci Axelle,
J'essayerais d'éditer trois cartes postales par jour sur ADRA, pour vous faire voyager dans le temps et de partager ma passion et ma nostalgie avec les Harissiens qui s'y interessent.
Par Axelle (Axelle) le dimanche 20 février 2005 - 12h39: |
Cher Monsieur Bekhor.
Elles sont magnifiques ces cartes postales. C'est un véritable voyage à travers l'histoire de la Tunisie que nous faisons en les regardant.
Je comprends que vous puissiez éprouver de la nostalgie en les regardant. Merci de nous faire partager tous ces souvenirs si beaux.
Axelle.
Par Bekhor (Bekhor) le dimanche 20 février 2005 - 10h24: |
CHER DOUDA BRAVO,
Pour un début c'est pas trop mal, mais c'est une collection de CPA scannés que tu as choisi. Pourquoi pas? mais sache que la qualité des CPA scannés sera plus que médiocre.
Par contre le théme érotique que tu as choisi est trés riche en CPA et trés interessant.
De plus, les CPA scannés ne te couteront pas trés cher, a part la conso habituelle de ton ordinateur pour ton chinage sur internet.
Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le dimanche 20 février 2005 - 08h08: |
J'ai lu avec beaucoup d'attention l'analyse de Guy Millière dans la Mena du dimanche 20 février 2005 - 06h36, intitulé:
Par Mailroom (Mailroom) le dimanche 20 février 2005 - 07h11: |
TUNES CELEBRES FRANCE
Bonjour Monsieur,
Je vous écrit suite à mon mail que je vous ai envoyé recemment.
En effet, j'ai vu que vous avez mis, le cousin de mon père Victor Haim Cohen, le fils de ma grande tante Suzanne, soeur de ma grand mère paternelle Tita dite "marie".
Je vous récapitule les faits: Mon père Marc Chelly, né à Sfax; en 1952, ancien éléve et diplomé bac+5 de l'IAE DE PARIS 1 ( institut administration des entreprises) fondateur avec son frère, de matphot, directeur général de Matphot et André CHELLY; directeur commercial de cette société très connue dans le monde de la photo.
Je vous remercie, donc de les mettre dans la liste des tunes célébres de france.
Amicalement.
Marie CHELLY ( Première tune aveyronaise de france mais pas célébre encore)