Par Mounia (Mounia) le mercredi 09 mars 2005 - 19h19: |
Remous autour d'une visite annoncée
TUNISIE - 6 mars 2005- par RIDHA KÉFI, CORRESPONDANT À TUNIS
Convié, comme tous les dirigeants de la planète, à participer au Sommet mondial de la société de l'information, Ariel Sharon a indiqué qu'il fera le déplacement. Mais cette invitation est loin de faire l'unanimité à Tunis.
L'information a été divulguée le 25 février par le Yediot Aharonot, citant Mark Regev, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères : le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali a convié le chef du gouvernement israélien Ariel Sharon à prendre part à la deuxième phase du Sommet mondial de la société de l'information (SMSI), qui se tiendra à Tunis du 16 au 18 novembre 2005. Le quotidien hébreu a reproduit, par la même occasion, l'essentiel de la lettre d'invitation. Le ton est, il est vrai, protocolaire et neutre : une sorte de lettre type envoyée à tous les chefs d'État. Les responsables tunisiens, qui sont habitués à plus de discrétion en matière diplomatique, ont été embarrassés - c'est le moins que l'on puisse dire - par l'empressement de leurs homologues israéliens à ébruiter l'invitation, ainsi que son acceptation par l'intéressé. Pourquoi ces derniers l'ont-ils fait ? D'abord, ils ont l'habitude de médiatiser tout contact, fût-il secret, avec leurs homologues arabes, une manière de les mettre devant leurs responsabilités. Ensuite, cela sert leur communication intérieure : chaque contact équivaut à une bataille gagnée... sans livrer combat.
Dans une tentative de relativiser la portée de la visite annoncée - qui serait, tout de même, la première d'un chef de gouvernement israélien en Tunisie, où l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) avait trouvé asile entre 1982 et 1994 -, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Abdelbaki Hermassi, a précisé, le 27 février, que « l'organisation de cette manifestation internationale [est] placée sous la présidence du secrétaire général de l'ONU ». C'est, donc, comme l'a expliqué le ministre, au cas où cela n'aurait pas été bien compris, « en application des procédures en vigueur dans le cadre de l'ONU, qui organise ce sommet, [que] la Tunisie a adressé, récemment, des messages aux dirigeants de tous pays, y compris Israël, qui est membre des Nations unies, les invitant à participer au Sommet de Tunis ». Impossible, donc, de ne pas inviter le chef du gouvernement israélien. Faut-il en déduire que la visite de Sharon à Tunis serait purement protocolaire ? C'est, en tout cas, ce qu'a plaidé le chef de la diplomatie tunisienne, le soir même, au Téléjournal de Tunis 7, la chaîne de télévision nationale.
Autre signe de l'embarras provoqué par l'annonce de la visite : celle-ci n'a pas fait les manchettes des journaux de la place, comme on aurait pu s'y attendre. Ces mêmes journaux, d'habitude peu tendres à l'égard du Premier ministre likoudnik - souvent qualifié, entre autres amabilités, de « criminel de guerre », « bourreau des Palestiniens » et « boucher de Sabra et Chatila » -, ont observé une discrétion remarquable, se contentant de publier les explications communiquées par l'agence officielle Tunis Afrique Presse (TAP). De même, aucun confrère ne s'est hasardé à rédiger un commentaire justifiant le geste du gouvernement - ce qui, en d'autres circonstances, aurait été rigoureusement conseillé - et encore moins le critiquant -, ce qui aurait constitué une dérogation aux traditions du pays.
Bref, tout a été fait à Tunis pour que l'annonce de la prochaine visite de Sharon soit un non-événement. Mais est-ce vraiment le cas ?
Si, malgré toutes ces précautions, beaucoup de Tunisiens se sont dits choqués par cette invitation, il n'y a pas eu un véritable mouvement de protestation, à l'exception de quelques incidents - vite réprimés - sur les campus de Tunis, Sfax et Kairouan. Parmi les voix qui se sont élevées pour protester contre cette décision, on citera celles de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT, syndicat unique) et de l'Union démocratique unioniste (UDU, 7 sièges au parlement), pourtant proches du régime. Sans parler des (vrais) partis de l'opposition, comme le Parti démocratique progressiste (PDP) de Me Néjib Chabbi, le Front démocratique pour le travail et les libertés (FDTL) du Dr Mustapha Ben Jaâfar, tous deux reconnus, mais non représentés au Parlement, ainsi que le Parti ouvrier communiste tunisien (POCT) de Hamma Hammami, le Congrès pour la république (CPR) du Dr Moncef Marzouki et le parti islamiste Ennahdha de Rached Ghannouchi, formations non reconnues mais très actives dans les milieux estudiantins et ouvriers, qui se sont toutes fendues de communiqués virulents. À les en croire, le régime tenterait, en faisant ce geste inconsidéré, de « compenser un déficit de légitimité par une fuite en avant dans un alignement sur la politique de l'administration américaine ».
Auteur d'une condamnation encore plus radicale, le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT, non reconnu) considère pour sa part que « le général Sharon n'a pas sa place en Tunisie en tant qu'invité d'honneur, mais devant un Tribunal pénal international où il devrait répondre de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité ». Les plus modérés eux-mêmes manifestent leur scepticisme : « Étant donné qu'Israël n'a honoré aucun engagement vis-à-vis des Palestiniens et n'a jamais obtempéré aux résolutions des Nations unies, toute tentative de normalisation des relations avec ce pays est une erreur politique », a ainsi déclaré Mohamed Ali Halouani, candidat de l'Initiative démocratique à l'élection présidentielle du 24 octobre dernier, à la chaîne Al-Jazira. « Sharon serait le bienvenu en Tunisie. Il devrait d'abord présenter des excuses aux Tunisiens pour le bombardement de Hammam-Chott [village situé à 20 km au sud de la capitale, qui a abrité le quartier général de l'OLP, NDLR] par l'aviation israélienne en 1985 et indemniser les victimes », nous a confié un homme d'affaires sous le couvert de l'anonymat.
Ceux qui feignent l'indignation ne devraient cependant pas ignorer que les contacts entre Tunis et Tel-Aviv ne datent pas d'aujourd'hui. Même s'ils n'ont pas été toujours très suivis, ces contacts n'ont jamais été vraiment interrompus. À preuve : la Tunisie, qui a abrité les réunions israélo-palestiniennes ayant abouti, en 1993, aux accords d'Oslo, a établi des relations diplomatiques « minimales » avec l'État hébreu dès 1996. Cette année-là, des « bureaux d'intérêts » ont été ouverts respectivement à Tunis et Tel-Aviv, dirigés par des « représentants permanents ». Ces bureaux, qui ont fonctionné tant bien que mal, ont facilité dans les deux sens les visites d'hommes d'affaires, de journalistes et de représentants de la société civile. Shalom Cohen, qui a inauguré la représentation permanente d'Israël en Tunisie, avait d'ailleurs dû séjourner pendant une année dans un hôtel situé sur les hauteurs de la capitale - sécurité oblige - avant de trouver un Tunisien qui accepte de lui louer une villa dans le quartier huppé de Mutuelleville.
Si la Tunisie a suspendu ses relations officielles avec l'État hébreu en octobre 2000, c'est pour se conformer aux recommandations du sommet arabe du Caire, organisé cette année-là, et afin de protester contre la répression sanglante de l'Intifada palestinienne par l'armée israélienne. Mais tout en conditionnant la reprise de ses relations avec Israël par l'avancement du dialogue entre l'Autorité palestinienne et l'État hébreu, elle n'a jamais coupé ses contacts avec la communauté juive d'origine tunisienne résidant en Israël. Le pèlerinage de La Ghriba, l'une des plus vieilles synagogues au monde, dans l'île de Djerba, qui a lieu chaque année vers la mi-mai, a souvent été l'occasion pour les « Tunes », les Juifs originaires de Tunisie, de renouer avec leur terre natale, et pour les responsables des deux pays de maintenir des relations minimales, en attendant des jours meilleurs.
L'attentat kamikaze contre cette synagogue, le 6 avril 2002 (21 morts), qui a été attribué à un Tunisien membre du réseau al-Qaïda, a suscité beaucoup d'émotion des deux côtés, mais il n'a pas provoqué de rupture entre Tunis et Tel-Aviv. Au contraire, les Tunes ont toujours maintenu des liens privilégiés avec ce qu'ils considèrent comme leur seconde patrie, tout en oeuvrant discrètement pour une reprise de la normalisation diplomatique entre les deux pays. C'est dans ce cadre que s'est inscrite la visite, en décembre dernier, à Tunis, du grand rabbin de France Joseph Sitruk, qui était accompagné d'une importante délégation. Au président Ben Ali, qui l'a reçu au palais de Carthage, ce dernier a insisté sur l'intérêt d'« une initiative publique susceptible de favoriser un dégel des relations israélo-arabes ». Par la même occasion, Tunis - qui cherche à compenser la baisse des flux de touristes européens par la hausse de visiteurs en provenance d'autres régions - a autorisé les Israéliens à entrer librement et directement dans le pays sans devoir transiter par l'Europe ni laisser leurs passeports à la police des frontières, comme cela était d'usage.
C'est à Silvan Shalom, le chef de la diplomatie israélienne, lui aussi originaire du Sud tunisien, qu'il est revenu d'établir les contacts en vue de préparer la visite en Tunisie d'Ariel Sharon. Le ministre israélien a eu, au cours des deux dernières années, plusieurs rencontres avec l'ex-chef de la diplomatie tunisienne Habib Ben Yahia, aujourd'hui conseiller diplomatique de Ben Ali, ainsi qu'avec son successeur Abdelbaki Hermassi, notamment en marge de la réunion euro-méditerranéenne de La Haye, en novembre dernier. Une dernière conversation téléphonique entre les deux hommes, probablement le 21 février, a permis d'accélérer les choses.
Si les Tunisiens, opposés dans leur majorité à une normalisation avec Israël, refusent que leur pays offre l'hospitalité à Sharon, la plupart des Tunes ont accueilli très favorablement l'invitation qui lui a été lancée par Ben Ali. L'un d'eux, un certain Frank, de Bruxelles, a écrit, sur le forum juif « a7fr.com » : « Tous ceux qui sont d'origine tunisienne, comme moi, se réjouissent de cette invitation et sont confortés dans l'idée que la Tunisie (notre pays natal) et Israël (notre pays de coeur) pourraient enfin concrétiser des relations diplomatiques normales ; et ce sera un premier pas avant que d'autres pays arabes suivent cet exemple. » Un autre, surnommé Hajkloufette, a évoqué sur le site « harissa.com » « un autre événement historique [qui] aura lieu, le 24 mai (si Dieu le veut) : un avion tunisien de la compagnie Carthagène [il voulait parler peut-être de la compagnie privée tunisienne Karthago] effectuera un premier vol commercial entre [l'aéroport] Ben-Gourion et l'île de Djerba pour la hilloula de La Ghriba... » Et de préciser : « Les voyageurs israéliens n'auront pas besoin de se munir de visas... Les billets de ce vol historique ont déjà tous été vendus et la compagnie envisage un vol supplémentaire... »
Par Emma (Emma) le mercredi 09 mars 2005 - 18h22: |
Les propos du rabbin du Shas sur le retrait de Gaza déclenchent un tollé
JERUSALEM (AP) - Dieu "frappera" le "maudit" qui fait partir les juifs de la Bande de Gaza, a déclaré l'influent rabbin Ovadia Yosef, chef spirituel du Shas. Des propos tenus sans référence directe au Premier ministre Ariel Sharon, auteur du plan de retrait unilatéral dénoncé par les colons et leurs partisans, et qui déclenchent un tollé en Israël.
Ces commentaires d'Ovadia Yosef, chef spirituel du parti ultra-orthodoxe Shas ont provoqué un scandale en Israël mercredi, plusieurs députés réclamant l'ouverture d'une enquête pour incitation à la haine. Les élus Shas tentaient pour leur part de minimiser les propos du rabbin, disant qu'il avait parlé du plan de retrait, et non de Sharon lui-même.
Mardi, le rabbin avait dénoncé le plan d'évacuation de toute les implantations juives de la Bande de Gaza plus quatre en Cisjordanie. "Qu'il est cruel, ce maudit qui fait de telles choses", avait-il dit, faisant semble-t-il référence au Premier ministre. Dieu "veut que nous retournions tous à la Torah, et alors il le frappera d'un seul coup et il mourra. Il s'endormira et ne se réveillera jamais".
"Le rabbin parlait contre le retrait, il a critiqué le Premier ministre, mais vous ne pouvez pas dire qu'il a appelé à ce que du mal soit fait au Premier ministre", a déclaré le député Shas Shlomo Benizri.
Ariel Sharon courtise le Shas ces derniers temps, espérant qu'il rejoigne sa coalition, d'ici le vote du budget, qui doit passer d'ici la fin mars, et pour lequel il n'a toujours pas de majorité, et risque donc de tomber.
Le rabbin Yosef n'en est pas à son premier scandale. Il avait déjà appelé Tsahal à "joyeusement" exterminer les Arabes, ou encore déclaré que les six millions de juifs morts dans les camps nazis étaient morts parce qu'ils avaient péché sous de précédentes réincarnations. AP
Par Bazooka (Bazooka) le mercredi 09 mars 2005 - 16h34: |
Base de donnees en ligne avec plus de 6 milliards de passeports.
Verifiez vos donnees perso :
http://www.scrolllock.nl/passport/
Par Braham (Braham) le mercredi 09 mars 2005 - 16h27: |
Lalla
Oui je le savais.
Quand j'habitais Névé-Shaanan (sur le Carmel), j'avais vu des capriers pousser "sur le mur". Ils jaillissaient des intervalles, de béton qui liait les pierres, du mur d'enceinte des maisons.
La plante est très épineuse, on la trouvait aussi dans la nature. On pouvait le contempler de très près.
A chaque fois que je mange ce condiment, je pense toujours à la belle fleur que ce bourgeon aurait pu donner. De ce bouton nait une fleur qui donnera ensuite un fruit de la forme d'un petit cornichon, qui n'est pas moins bon que ce nous mettons dans notre thon.
En Israél, on trouve du capre importé de Chypre ou d'Espagne.
Par Douda (Douda) le mercredi 09 mars 2005 - 15h50: |
La Douda : ( Hak El Ouet International Tracking Station )
Le Ftileur : Maxiton Bonjour,
Un grand merci pour la pièce d’architecture concernant Élie Fitoussi, Tune Célèbre,
On doit cependant avouer que l’on attendait la réponse d’un autre Adrassien, non moins célèbre que vous, ou que Toi si tu préfère, mais il n’a sans doute pas voulu sortire du bois,
Peut-être réussirons nous à le débusquer, la fois prochaine ?...
Merci encore et à bientôt,
Wnessou El Douda
Par Henri (Henri) le mercredi 09 mars 2005 - 15h22: |
CONSTANTINE
A qu'elle sont jolies les filles de mon pays, Constantine.
Par Axelle (Axelle) le mercredi 09 mars 2005 - 15h16: |
Cher monsieur Bekhor.
Merci, merci et encore merci pour ces magnifiques cartes postales de Constantine. Si vous saviez comme mon mari est heureux ! Il est si nostalgique de sa Constantine natale. En voyant vos cartes postales, il m'a dit :
Tout me revient en mémoire, mon passé, les bons et mauvais moments etc ...
Vous avez eu une idée géniale ! Et puis, les autres cartes postales de Tunisie sont formidables aussi. Nous voyageons grâce à vous.
Encore merci pour mon mari et nous tous.
Axelle.
Par Bekhor (Bekhor) le mercredi 09 mars 2005 - 15h21: |
Est-ce qu'il y a des demandes speciale de villes d'afrique du nord pour les futures editions de CPA (cartes postales anciennes)?
Par Lalla (Lalla) le mercredi 09 mars 2005 - 15h07: |
a MR Braham
savez vous que les touffes d'herbes que l'on voit pousser dans les interstices du Mur Des Lamentations sont des capriers avec la fleur et la capre!
Par Meyer (Meyer) le mercredi 09 mars 2005 - 13h48: |
Un site de recettes en hébreu
http://www.couscous.co.il/
On y trouve une recette de harissa.
Par Maxiton (Maxiton) le mercredi 09 mars 2005 - 11h05: |
j'espère que La Douda a apprécié les informations concernant Élie Fitoussi
Par Claudia (Claudia) le mercredi 09 mars 2005 - 09h10: |
INTERNATIONAL Et si la «Vieille Europe» avait sous-estimé l'efficacité de la politique étrangère de George W. Bush ?
Moyen-Orient : les arbres et la forêt
http://www.figaro.fr/debats/20050308.FIG0179.html
PAR LAURENT MURAWIEC *
Le figaro [08 mars 2005]
2001-2005... Faisons un bilan provisoire de ces quatre années : événement sans précédent, les électeurs et électrices afghans ont fait acte de citoyenneté, en dépit des menaces talibanes et des lugubres prédictions de nos experts habituels.
Avec un courage qui force l'admiration, une proportion élevée d'Irakiens a fait de même, alors que les tueurs djihadistes se déchaînaient, en vain. Cahin-caha, une situation de partage du pouvoir s'y installe, idée révolutionnaire au Proche-Orient ; les sunnites n'ont pas encore accepté, mais doivent subir, la perte d'un pouvoir qu'ils exerçaient discrétionnairement depuis quatre-vingts ans. Il faut partager.
Dans les territoires palestiniens, c'est la victoire remportée par Ariel Sharon sur la deuxième Intifada qui a dégagé le terrain, avec la mort du vieux chef de Ramallah ; voilà qui a permis à Abou Mazen, syndic de faillite, quelques décisions pragmatiques, élections à la clé. Notons que le nouveau chef a fait plus en quelques semaines qu'Arafat en plus de dix ans pour endiguer la terreur palestinienne. Quand on veut...
En Egypte, le dictateur à vie Moubarak a dû annoncer des propositions certes équivoques et destinées à sauver sa mise, mais qui représentent une ouverture politique (encore faudrait-il qu'il libère de la prison où il l'a fait jeter son principal challenger).
Le régime saoudien a même procédé à l'aimable mascarade d'une pseudo-élection municipale, qui donne des frissons à ses thuriféraires stipendiés, ne change rien à la réalité du pouvoir, mais constitue une manière d'hommage du vice (despotique) à la vertu (démocratique). Kadhafi, quant à lui, a abandonné son programme d'armes nucléaires. Il ne s'est pas pour autant rangé des affaires terroristes. A chaque jour suffit sa peine.
Le régime syrien aux abois a pris le risque de s'aliéner son coparrain, le prince héritier Abdallah d'Arabie saoudite, en faisant assassiner l'ex-légat colonial syrien, l'ex-premier ministre de nationalité saoudienne Rafiq Hariri, ne conservant que son autre parrain (comme on dit dans la Mafia), l'Iran. Catastrophique erreur de calcul, comme on le voit ces jours-ci : la cendre qui couvait sous l'éteignoir syrien a enflammé le Liban entier, dont l'«intifada» pacifique est prometteuse... Après tout, même imparfait, le Liban d'avant la guerre civile n'était-il pas l'unique «politie» pluraliste du monde arabe ?
Est-ce l'opération du Saint-Esprit qui a engendré ce remue-ménage aux accents de démocratisation dans une région où le despotisme et la tyrannie régnaient en maîtres ? Est-ce, dans ce cas, la diplomatie de l'Union européenne, attentive aux tyrans, oublieuse des dissidents (comme le rappelait récemment avec éclat et amertume Vaclav Havel) ? Est-ce la stratégie bien française qui fut longtemps de «ne pas isoler» les assassins terroristes, Assad, Hezbollah («l'équipe fanion de la terreur»), l'OLP ; de «dialoguer» ; enfin, de «ne pas exporter par la force nos valeurs» et autres «la guerre n'est jamais la solution» ? Le syndrome de Stockholm n'a jamais constitué une politique, si ce n'est celle de la capitulation.
Bush, je le disais il y a deux ans dans ces colonnes, a révoqué la doctrine stratégique américaine dans la région, la doctrine Eisenhower. Pour celle-ci, quiconque avait du pétrole gagnait ipso facto une immunité complète, et la protectrice bénédiction des Etats-Unis. «C'est un salaud, mais c'est notre salaud», disait jadis un secrétaire d'Etat américain. Après la bataille d'Afghanistan vint la bataille d'Irak, et viendront d'autres batailles dans la guerre menée contre la terreur arabo-islamique. L'événement auquel nous assistons, c'est, grâce à l'intervention américaine, l'affaiblissement des despotismes et les prodromes d'un réveil de la modération arabe. Les GI ont par contrecoup créé les espaces où a pu s'engouffrer cette forte minorité forcée au silence, qui n'est pas entichée des fatwas meurtrières, de la haine obsidionale, du ressentiment violent : les diplomates européens (et leurs cousins «kerryesques» aux Etats-Unis) misaient toujours sur la pérennité de la «rue arabe», ce peuple manipulé par les pouvoirs en place. Ce n'est pas la rue qui va voter, même sous les bombes en Irak, au Liban en bravant la menace des nervis du régime syrien.
Un journaliste américain connu, qui avait empilé critique sur sarcasme à l'égard de Bush et de sa stratégie, écrit maintenant : «Nous contemplons aujourd'hui une glorieuse catastrophe au Moyen-Orient. L'ancien système qui avait les apparences de la stabilité s'effondre, chaque pilier en entraîne un autre dans sa chute. La pression qui a produit la réaction en chaîne, c'est l'invasion américaine de l'Irak. Mais cette structure du pouvoir arabe était pourrie jusqu'à la moelle depuis une génération. La force qui la met à bas, c'est la colère populaire» (1). Le même journaliste rapportait les dires de cet ex-allié libanais de la Syrie, Walid Joumblatt, qui s'était réjoui du 11 septembre comme la punition des Etats-Unis : «(...) Quand j'ai vu huit millions d'Irakiens voter le 30 janvier, j'ai compris que c'était le commencement d'un nouveau monde arabe. Le peuple syrien, le peuple égyptien, tous disent que quelque chose est en train de changer. Le mur de Berlin est tombé. Sous nos yeux.»
En Europe, naguère mobilisée autour du «camp de la paix», pour s'attaquer au couple satanisé «Busharon» et diaboliser les néoconservateurs, on lit avec intérêt Claus-Christian Malzahn du Spiegel (2) : «Peut-être que les peuples de Syrie, d'Irak ou de Jordanie vont se mettre en tête de se défaire de leurs régimes oppresseurs, tout comme les Allemands de l'Est l'avaient fait. Juste une idée à méditer pour la vieille Europe : Bush pourrait bien avoir raison comme Reagan avant lui.» En France, un journaliste de radio me demandait tout récemment : «Bush a-t-il eu raison et la France tort ?»
Reste l'Iran aux visées impérialo-islamistes et nucléaires. Reste Ben Laden, son gang et la vaste nébuleuse des assassins islamistes. Restent les équipes fanion de la terreur, et l'immense gâchis causé par des décennies de décisions délétères prises par les élites arabes. Reste aussi, pour la nouvelle modération arabe, à mener à bien son dessein, à passer d'une révolte pacifique à une reconstruction pluraliste. Reste pour nous à les soutenir efficacement. Rien n'est fini, mais tout commence.
Pour reprendre la belle phrase de Churchill, «ce n'est pas le commencement de la fin. C'est la fin du commencement».
* Directeur de recherche à l'Institut Hudson, Washington. (1) David Ignatius dans le Washington Post du 2 mars. (2) DerSpiegel, 23 février.
Par Michka (Michka) le mardi 08 mars 2005 - 23h50: |
Que d'excuses !!!
Quel est ce vent de folie qui gagne la planète ? Après la lecture de ce texte , je pense que les Gaulois devraient demander des excuses aux Romains. et les Anglais devraient s'excuser d'avoir tuer Jeanne d'Arc...........
Vous avez peut-être d'autres excuses à proposer ? Allons-y gaiement !
Remarquez qu'ils suivent toujours les juifs à la trace. Quelle célébrité tout de même !!!