Par Mailroom (Mailroom) le jeudi 17 mars 2005 - 08h34: |
Sabaaaba Pourim Live !
Un Pourim au profit des enfants de l’hôpital Robert Debré
Dimanche 27 mars 2005
Au Divan du Monde
« Une jeunesse juive qui se mobilise
pour Tous les enfants !
Avec :
Tomer Sisley / Cyril Hanouna
Richard Ruben / Mouss Diouf
DJ Starcks (Handzup) ...
Pourim, c’est la fête des enfants dans la tradition juive. « Sabaaaba Pourim Live ! », sera l’occasion pour la jeunesse juive de fêter Pourim avec éclat. Et, dans le même temps, de se mobiliser pour une cause universelle : les enfants hospitalisés.
Sabaaaba Pourim Live !
Qui sommes nous ?
- « Sabaaaba ! » signifie « c’est super ! », en hébreu. C’est une association loi 1901 qui produit des émissions de radio destinées à la jeunesse sur Judaïques FM (94.8FM).
- L’Association Robert Debré : « Accueillir mieux, innover plus ». Elle a pour objectif de redonner le sourire aux enfants et adolescents hospitalisés à l’Hôpital Robert Debré (Paris XIXe). Elle travaille à améliorer les conditions d’accueil et d’hospitalisation des jeunes patients. Il s’agit de rendre plus festive la vie de chaque jour.
Pourquoi « Sabaaaba Pourim Live » ?
L’objectif est de rassembler la jeunesse juive (18/25 ans), dans le cadre d’un événement artistique, pour une cause à laquelle chacun doit être mobilisé : les enfants hospitalisés.
Les artistes de la soirée (chanteurs, humoristes, DJ) ont accepté, gracieusement, de participer, à nos côtés, à cette aventure.
Grâce à des mécènes, nous avons autofinancé l’événement. Ainsi, l’entrée de 15 € versée par le public est intégralement reversée à l’Association Robert Debré, pour améliorer le quotidien des enfants de l’hôpital.
La soirée :
Le lieu : Le Divan du Monde, situé au Cœur du XVIIIe arrondissement de Paris, est un lieu incontournable de la scène parisienne, qui vient tout juste d’être rénové.
Le public : 500 jeunes de 18 à 25 ans.
Les artistes qui seront sur scène :
- Les humoristes: Tomer Sisley, Cyril Hanouna, Richard Ruben, Mouss Diouf.
- Les chanteurs: David Artmann, Mickaël Miro… et en guest : Bernard Minet!
- DJ STARCKS (Handzup)
Les partenaires :
Nous ne pourrions réaliser l’aventure de « Sabaaaba Pourim Live ! » sans les associations qui nous ont fait confiance :
- La radio Judaïques FM 94.8
- Le Fonds Social Juif Unifié
- Le comité de soutien du DEJJ
- Les amis du centre universitaire de Netanya
SABAAABA ! L’émission des jeunes
sur la Fréquence juive 94.8 FM
WWW.SABAAABA.FR
Contact Presse : David Gordon
contact@sabaaaba.fr
tél. 06 17 27 72 39
Contact Association Robert Debré :
Laetitia Campana
laetitia.campana@rdb.ap-hop-paris.fr
tél. 01 40 03 53 02
Par Pauline (Pauline) le jeudi 17 mars 2005 - 08h29: |
"Avanim" : à Tel-Aviv, une mère de famille en rupture de ban
LE MONDE |
Un portrait au couteau de la femme et de la société israéliennes, par le réalisateur français d'"Apartment 5C", Raphaël Nadjari.
Film franco-israélien de Raphaël Nadjari avec Asi Levi, Uri Gabriel, Danny Steg, Shaul Mizrahi, Florence Bloch. (1 h 40.)
Une jeune mère de famille israélienne, en proie à la suffocation sociale et religieuse insensiblement suscitée par son milieu, brise net avec sa vie, rompt les liens tacites qui la liaient à sa communauté d'origine, et part un beau matin avec son enfant sous le bras, au terme d'une scène d'anthologie qui l'oppose à la rage de son père et de son mari.
Cette figure de la révolte féminine caractérise, de fait, un nombre grandissant de films israéliens. Il n'en serait pas moins regrettable qu'en raison de son ralliement apparent à ce motif, Avanim de Raphaël Nadjari pâtisse de l'effet de déjà-vu, voire du soupçon d'alimenter ce qui pourrait d'ores et déjà passer pour une vulgate.
Deux raisons devraient dissuader les spectateurs de cette réserve légitime. La première est que ce film se révèle, à mille lieues du manichéisme qui caractérise trop souvent les oeuvres engagées, un film complexe, ambigu, passionnant. La deuxième est qu'il est signé d'un jeune cinéaste français au talent puissamment original, dont le parcours dessine une étonnante embardée hors des sentiers battus du cinéma d'auteur hexagonal.
Trois titres, formant en langue américaine une captivante trilogie new-yorkaise, ont marqué jusqu'à présent ce parcours. The Shade (1999), adaptation nocturne d'un récit de Dostoïevski selon les canons de la série B, I am Josh Polanski's brother (2001), époustouflante rencontre en super-8 du home-movie et du film noir, et Apartment 5C, chronique sous influence cassavetienne de la cavale urbaine d'un jeune couple israélien. Ces films imposent un univers marqué par le mouvement, la vitesse, le cosmopolitisme, l'exil. Leur mode de production comme leur style - petit budget, tournage à l'arraché, improvisation des acteurs, filmage en perpétuel déséquilibre, montage syncopé - témoignent d'une vision du monde qui ne s'accommode pas de l'enracinement, élisant l'entre-deux (géographique, linguistique, culturel) comme la condition même de la création. De l'Europe orientale à l'Amérique, de l'ancien au nouveau monde, de la tradition à la modernité, du vertige m! étaphysique au prosaïsme hargneux du cinéma de genre, des puissances scripturaires à celles de l'image, du Dieu soustrait de la tradition juive à l'épiphanie cinématographique : autant de dualités et de tensions qui emportent à la fois l'oeuvre et l'itinéraire personnel de son auteur dans une course féconde.
Cette course, en une trajectoire familière à la pérégrination juive contemporaine, aboutit aujourd'hui en Israël pour y porter, avec Avanim, le fer de l'intranquillité, de la dénonciation des fausses valeurs et d'une réflexion sur le régime de vérité qui permet de distinguer, par-delà les apparences, le bien du mal. Prophète, Nadjari ? Non, juste cinéaste, et qui ne s'embarrasse pas à ce titre de longs discours pour exprimer son propos, mais l'inscrit dans un temps et un espace circonstanciés, incarné dans des personnages en proie à la déchirure.
Celle-ci meurtrit par excellence le corps d'une femme qui aimante tout du long le regard de Nadjari (vieille histoire de cinéma), et partant le nôtre. Visage anguleux, yeux de gazelle, corps délié, elle se nomme Michale et attend, dans la scène d'ouverture, son amant en grillant une cigarette. Sourires furtifs, chambre d'hôtel, corps entremêlés par la passion annoncent, en l'absence de tout dialogue, la chronique quotidienne d'une jeune mère de famille vivant de plus en plus difficilement ses obligations sociales et familiales dans un quartier populaire de Tel-Aviv.
VIOLENCE LATENTE
Rien d'accablant, pourtant, dans le tableau dressé par Nadjari de l'environnement de Michal. Un père, un mari et un enfant aimants, une existence familiale réglée sur l'observance des rituels traditionalistes séfarades (longuement et magnifiquement filmés) et sur le dévouement à la cause sociale et communautaire, un appétit de vivre qui laisse même place aux atermoiements avec la foi. Que chacun ait ici, comme chez Renoir, ses raisons que le cinéaste se garde de juger rend d'autant plus insidieuse et pénétrante la crise que met en scène le film. Etayée par la tentation du raidissement communautariste et de l'infraction à la loi commune (aux fins d'agrandir la maison d'étude, la communauté détourne des subventions du gouvernement), cette crise oppose la conscience d'un individu à l'aliénation tacite qui régit, pour le meilleur et pour le pire, son appartenance au groupe d'origine. Faux raccords, pertes réitérées du point et décadrages incessants font ici du corps même de M! ichale le signe incandescent de la rupture progressive de son accommodement à ce groupe, de la révolte qui va la saisir contre cette violence latente qui, au nom du maintien de la cohésion, oeuvre à la perte commune.
Deux moments, dans le film, font brutalement culminer cette violence, en conférant au film de Nadjari une puissance artistique d'autant plus aiguë qu'elle emporte, en même temps que le destin des personnages, une réflexion en creux sur les paradoxes fondateurs d'Israël. Il s'agit de la soudaine disparition de l'amant dans un attentat terroriste survenant sur les lieux mêmes d'un rendez-vous clandestin, puis, en un tardif écho, de la lapidation d'une amie de Michale par un jeune ultra-orthodoxe ivre de vengeance.
Entre ces deux funestes moments d'obscurantisme, l'héroïne de ce film sera entrée, au grand jour, dans la plus radicale insurrection jamais lancée par un personnage de cinéma en Israël. Enfuie du foyer familial, réduite à l'état magnifique de paria, Michale administre alors la preuve que la trahison est parfois la seule façon de rester fidèle aux siens, que l'étrangeté à soi-même est seule garante d'un rapport proprement humain à ses semblables, et que la justesse d'une fin ne justifie en aucun cas l'inhumanité des moyens employés à l'atteindre. En l'état actuel de la situation israélo-palestinienne, la justesse, la beauté et le courage de ce film - dont le titre ne signifie pas pour rien "Pierres" - n'échapperont donc à personne.
Jacques Mandelbaum
Par Mena (Mena) le jeudi 17 mars 2005 - 08h18: |
Mise en situation du rédacteur en chef :
Pendant que le président de la Confédération helvétique Samuel Schmid participait aux événements marquant l’ouverture du nouveau musée de Yad Vashem, à Jérusalem, et tandis qu’avec une quarantaine d’autres présidents et ministres, il discutait des mesures à prendre afin de ne pas permettre une recrudescence du fléau de l’antisémitisme, la ville sans histoires de Lugano est le théâtre de graves incidents antijuifs. On a d’abord pensé que les incendies, dans la nuit de dimanche à lundi, de la synagogue de la Via Maderno ainsi que d’un magasin appartenant à un commerçant israélite relevaient d’un acte isolé, sans ancrage spécifique au Tessin.
Mais depuis, simultanément aux multiples démonstrations de sympathie de la part de la population, des autorités ainsi que des représentants des cultes chrétien et musulman, la minuscule communauté juive luganaise est également la cible de menaces et d’intimidations. Ses membres reçoivent nuitamment des appels téléphoniques, dont les locuteurs anonymes insultent les Israélites, les menaçant de mort. Ces répliques inattendues des deux autodafés – largement minoritaires mais cependant significatives – mettent les juifs de Lugano mal à l’aise, au point que la plupart ont demandé à notre correspondante permanente au Tessin, la journaliste, essayiste, et conteuse Anne Lauwaert de ne pas mentionner leurs noms ni montrer leurs visages.
Dans un éditorial éloquent, intitulé "Intolérance : réagir pour éviter de subir", notre confrère Saverio Snider pose, dans le Corriere del Ticino, entre des questions courageusement libellées, la constatation suivante : "Il n’est pas nécessaire de crier tout de suite "au loup" mais il apparaît assurément des plus opportuns de se demander si quelque chose, peut-être, ne s’est pas rompu ces dernières années, et si cela est effectivement survenu (les deux incendies criminels, Ndlr) quelles en sont les raisons."
Ce sont précisément les questions que s’est posée Anne Lauwaert, qui a laissé traîner son regard lucide parmi les maisons et les gens qu’elle connaît si bien. Elle nous livre ci-après son sentiment.
Une petite ville si tranquille (info # 011603/5) [analyse]
Par Anne Lauwaert © Metula News Agency
Mais oui, c’est simple. 23h.15 : bris de vitres, explosion et la petite synagogue de la via Maderno à Lugano est en flammes. Les voisins appellent les pompiers. Un peu plus tard, même scénario dans un magasin de vêtements et tissus, qui, depuis 80 ans, appartient à une famille juive. Un peu plus tard encore, troisième incendie, devant un domicile privé. Le propriétaire l’éteint lui-même et s’empresse de préciser qu’il n’a pas de liens avec la communauté juive.
Radios, télévisions, journaux, tout le monde est consterné. Puis fusent les commentaires. On avait déjà cassé des vitres de ce magasin. Un voisin avait déjà signalé à la police des allées et venues suspectes nocturnes autour de la synagogue. Le Mossad aurait averti le rabbin que même la Suisse n’est pas à l’abri d’actes violents. Il y a quelque temps, on avait sprayé des slogans antisémites sur un mur, mais l’enceinte du cimetière musulman avait eu sa part également. Il y a aussi eu un sondage idiot, avec des questions genre « ces deux incendies sont-ils des actes antisémites ? du vandalisme ? ou bien est-il trop tôt pour se prononcer ? » Quand on incendie une synagogue et un magasin juif, à votre avis, c’est quoi ? et du vandalisme contre des juifs, ça s’appelle comment ? et combien de temps faut-il pour trouver une réponse ?
Au journal télévisé du soir de la Télévision Suisse Italienne, tout le monde s’exprime, sauf la police, qui enquête à 360° « car elle n’exclut aucune piste ». Les juifs sont attristés, mais aussi en colère. Pour Elio Bollag, leur « public relations », conseiller communal, qui a été, pendant deux générations, le monsieur haute couture de la ville, le Tessin n’est pas antisémite ; et il énumère les témoignages de sympathie, les messages et les bouquets de fleurs qui pleuvent. Le propriétaire du magasin penche pour une bande de délinquants qui veut semer la terreur : « aujourd’hui c’est arrivé à nous, demain ça va être le tour d’autres... » Monseigneur l’évêque ressent l’affaire comme une atteinte portée à des frères. Le représentant de la communauté musulmane exprime son amertume, sa solidarité et le fait qu’encore une fois, c’est la manifestation de l’ignorance. En fait, tout le monde est d’accord : c’est l’œuvre de lâches imbéciles. Mais, si jamais il s’agissait de « jeunes qui ont fait ça parce que ce soir-là il n’avaient rien de mieux à faire... » (sic), il faudrait peut-être rappeler que jeter des cocktails Molotov est un acte criminel grave et contre un synagogue, c’est un acte criminel antisémite grave, qui exige une sanction exemplaire. Question de remettre à l’heure les pendules qui perdent la boussole.
Les images de l’intérieur des édifices sinistrés, montrées par la télévision, suscitent une immense émotion. S’il ne restait qu’un tas de cendres, ce ne serait pas si désolant, mais là... sous le voile noir de la fumée, gisent des meubles à moitié calcinés ou brisés et le long des murs il y a encore sur les étagères, bien serrés, tous les livres religieux dans leur couverture cartonnée, partiellement brûlés, les dos presque fondus, recouverts de suie, de poussière, de produits d’extinction ... Si on les ouvre, l’intérieur en est peut-être intact, mais ils ont été abîmés, violentés, exactement comme la synagogue elle-même, ce petit bâtiment, si modeste que si on ne le connaît pas on ne le remarque pas, comme cette petite communauté de 25 familles, qui bien souvent peine à réunir un minyane (quorum de dix hommes pour débuter la prière, Ndlr), et qui ne se distingue que par sa discrétion et son zèle dans l’étude et la prière.
Les images du magasin sont tout aussi tristes : les piles de vêtements léchés par les flammes, les rouleaux de tissus sur les tables, le tout à moitié calciné, endommagé, offensé, sali.
Qu’en dit l’homme de la rue ? C’est surtout la consternation qui prévaut : qu’une telle chose puisse arriver ici, chez nous ! Un monsieur se met à pleurer au micro d’un reporter, un journaliste écrit que c’est notre liberté à tous qui en a pris un coup. On fait observer qu’à part quelques inscriptions, un rabbin abattu en pleine rue à Zurich et un pétard dans les années 30... ceci est l’acte antisémite le plus grave qu’ait connu la Suisse...
Quoi qu’il en soit, juifs ou non-juifs (je ne le suis pas), nous sommes (du moins je suis) encore sous le coup de l’émotion : l’impression d’être atteints dans notre liberté et dans notre dignité, d’être souillés et surtout, comme le disait Elio Bollag, le besoin de dire notre indignation, haut et fort, car se taire c’est être complice.
Par Albert (Albert) le mercredi 16 mars 2005 - 21h18: |
Si Depardieu
et si Dieuleveut,
Dieudonne sera rejugè...
Par Mailroom (Mailroom) le mercredi 16 mars 2005 - 21h17: |
"Mein Kampf" devient un best-seller en Turquie
Par Burak AKINCI
ANKARA, 16 mars (AFP) -
Publié pour la première fois en turc en 1939, "Mein Kampf" d'Adolf Hitler figure depuis plusieurs semaines au palmarès des meilleurs ventes des libraires turcs, un engouement qui s'explique, selon les spécialistes, par son prix bas aussi bien que par une poussée nationaliste.
Depuis janvier, "Mein Kampf" s'est vendu à près de 50.000 exemplaires et cette semaine il se classe au quatrième rang des meilleures ventes, selon le libraire D&R.
Ecrit en prison en 1925, "Mon combat" a pour la première fois été traduit en turc et publié en 1939, dans un pays déchiré par une lutte d'influence entre l'Allemagne nazie et les alliés.
"Mein Kampf était un best-seller caché, nous l'avons sorti du placard pour des raisons commerciales", explique à l'AFP Oguz Tektas des éditions Manifesto, qui tient à préciser que son entreprise n'avait d'autre motif que de "gagner de l'argent".
Publié et vendu librement au cours des années par une douzaine d'éditeurs, il se vendait à moins de 20.000 exemplaires par an pour environ 20 nouvelles livres turques (YTL - 11,6 euros) alors que la nouvelle édition est mise en vente à 5,90 YTL (3,4 euros).
"Ceux qui veulent connaître une personne qui a mis le monde à feu et à sang le lisent", a déclaré M. Tektas, dont les éditions sont les premières à offrir à bas prix l'ouvrage, écoulant en deux mois 23.000 exemplaires.
Sami Kilic, propriétaire des éditions Emre à Istanbul, qui a également publié "Mein Kampf" --31.000 depuis fin janvier, dont 26.000 déjà vendus--admet que c'est surtout les jeunes qui l'achètent.
"Les événements ont un impact sur les ventes", dit-il, faisant allusion aux aspirations turques à rejoindre l'Union européenne, perçue dans les milieux nationalistes comme un abandon des valeurs nationales, la guerre en Irak qui a déclenché un sentiment anti-américain en Turquie, et la politique israélienne envers les Palestiniens.
"C'est surprenant et étonnant", reconnaît M. Kilic.
"Ce livre, qui n'a pas le moindre lot d'humanité, semble malheureusement être pris au sérieux ici", déplore pour sa part le politologue Dogu Ergil, interrogé par un journal turc.
Selon lui, l'engouement pour "Mein Kampf" dans ce pays à forte majorité musulmane s'explique notamment par une recrudescence de l'antisémitisme et de l'anti-américanisme nourris par l'occupation de l'Irak et les violences contre les Palestiniens.
"Le nazisme enterré dans les oubliettes de l'histoire en Europe a commencé à apparaître chez nous", regrette le professeur Ergil.
Contrairement à ce que laissent penser les ventes, la Turquie n'a jamais été un pays antisémite. Bien au contraire, c'est le sultan Beyazit II qui a accueilli les juifs d'Espagne fuyant l'Inquisition au XVe siècle, donnant ainsi l'exemple de ce qui allait devenir une tradition. De tout temps, l'Empire ottoman, puis la République Turque furent les protecteurs des juifs chassés d'Europe par les différents pogroms et le génocide nazi.
Silvyo Ovadya, le chef de la communauté juive de Turquie, qui compte 22.000 membres sur une population de 71 millions, se déclare "irrité" par cet intérêt soudain pour un livre qui jette les bases d'une politique raciste et antisémite et s'étonne du "fait qu'un livre de 500 pages puisse être publié à aussi bas prix". M. Ovadya dit avoir fait part de ses préoccupations aux maisons d'éditions qui ne l'ont pas écouté.
La majorité des juifs turcs sont établis à Istanbul, qui compte 18 synagogues. En novembre 2003, deux synagogues stambouliotes avaient été la cibles d'attentats islamistes qui avaient fait 25 morts et des centaines de blessés.
MORAD EL-HATTAB
Par Braham (Braham) le mercredi 16 mars 2005 - 19h30: |
Par A_Soued (A_Soued) le mercredi 16 mars 2005 - 18h54: |
Comment aller étudier dans les universités islamiques d'Arabie Saoudite ?
Mode d'emploi. Ni isolés, ni égarés, les étudiants qui s'y rendent doivent justifier de deux recommandations de mosquées ou d'associations islamiques françaises.
Deux documents provenant des universités islamiques saoudiennes de La Mecque et de Médine, dans le texte original en français, ont été mis en ligne par le site salafiste francophone www.darwa.com .
Ils permettent de mieux comprendre les conditions dans lesquelles des hommes de nationalité française se rendent en Arabie Saoudite pour y être formés dans l'esprit du wahabisme. Le quel, on le sait, peut soit conduire à une lecture strictement apolitique - bien que complètement intégriste - de l'islam, soit mener vers le salafisme djihadiste.
A leur lecture, on apprend ainsi que, loin d'être des individus isolés ou en situation d'échec qui partent sur un coup de tête, ceux qui se rendent au Moyen-Orient pour étudier ont un parcours parfaitement balisé car l'Etat saoudien le contrôle.
Ainsi, un niveau d'études minimum, celui du bac, est généralement exigé à l'entrée. Un extrait de casier judiciaire est réclamé, ce qui signifie d'ailleurs que les autorités françaises ont une trace de toutes ces demandes, puisque l'impétrant doit le réclamer à l'administration. Les diplômes du candidat doivent être traduits en arabe par un traducteur assermenté, ce qui constitue pour les pouvoirs publics un moyen supplémentaire de contrôle des mouvements de personnes. Enfin, chaque candidat doit obtenir un visa délivré par le consulat d'Arabie Saoudite dans l'Hexagone.
Information importante personne ne part sans être en quelque sorte parrainé.
Nul ne peut être admis sans produire deux recommandations écrites délivrées par une mosquée ou une association islamique française. D'où une question qui mériterait d'être élucidée : quels sont les lieux de culte français qui patronnent cette filière de formation ?
Jean-Yves Camus
Voir aussi www.nuitdorient.com
Par Bazooka (Bazooka) le mercredi 16 mars 2005 - 19h55: |
Le bon et juste mot d'hier d'Elie Wiesel, au cours de la cérémonie d'inauguration du nouveau musée Yad Vashem à Jérusalem, déclamé devant un parterre d'une cinquantaine de chefs d'Etat et de Premiers ministres, pour la plupart Européens:
" - La preuve indéniable que L'Europe n'a pas tiré les leçons de la Shoah réside dans le fait que l'antisémitisme est encore là aujourd'hui ".
Par Emma (Emma) le mercredi 16 mars 2005 - 18h15: |
Les Noirs, les juifs et la victimisation, par Esther Benbassa
LE MONDE
Pourquoi tant d'attention consacrée aux élucubrations d'un Dieudonné, dont le message devient plus confus à mesure qu'il s'enfonce dans sa propre paranoïa tout en essayant de donner sens à ce qui n'en a pas ? Serait-ce parce que le vrai débat fait défaut dans notre pays, au plus grand péril de la démocratie, que Dieudonné s'arroge le rôle du bouffon et dit bruyamment, sans discernement ni connaissance, ce que certains pourraient penser dans le silence et qu'il clame sur la place publique son fantasme du pouvoir juif ?
Ce fantasme est indirectement entretenu par certaines franges du leadership juif et les forcenés de la lutte contre la judéophobie. Il ne l'est pas moins par les politiques eux-mêmes, de droite et de gauche, malgré eux et en dépit de leur détermination à combattre l'antisémitisme. Ont-ils seulement peur d'être traités d'antisémites pour un oui ou pour un non ? Sinon, comment comprendre, par exemple, qu'ils se précipitent aux dîners du CRIF pour entendre régulièrement, dans une sorte de masochisme, le réquisitoire dressé contre eux par son président ?
Les aspirations expiatoires d'une Europe lieu de naissance de l'antisémitisme et théâtre de prédilection des horreurs qu'il a engendrées ne sont pas étrangères à la sensibilité actuelle des politiques et des médias sur ces questions. Paradoxalement, les excès de zèle que ce climat induit renforcent la perception victimaire que beaucoup de juifs ont désormais d'eux-mêmes, en même temps qu'ils nourrissent indûment et injustement dans l'opinion le fantasme du "pouvoir juif". Si l'on veut combattre efficacement l'antisémitisme, c'est ce fantasme qu'il est urgent de déconstruire.
Une formule focalise surtout, aujourd'hui, toutes les attaques : "pornographie mémorielle". Deux mots grappillés par Dieudonné dans un texte signé du traducteur du dernier ouvrage de l'historienne israélienne Idith Zertal, La Nation et la mort (La Découverte, 2004). Ce livre, Dieudonné ne l'a manifestement jamais ouvert. Et il ignore sans aucun doute que la formule apparaît depuis longtemps sous des déclinaisons différentes dans la littérature universitaire d'outre-Atlantique.
L'insoupçonnable grand spécialiste américain d'Anne Frank, Alvin Rosenfeld, professeur à l'université d'Indiana à Bloomington, évoquait dès 1986 ce qu'il appelait "la pornographie de l'Holocauste (...) qui réduirait la valeur de l'enseignement de l'Holocauste parce que la popularisation des représentations de l'événement provoquerait davantage son rejet que sa conservation dans la mémoire historique".
Ceux qui, jusqu'ici, utilisaient de telles formules cherchaient d'abord à dénoncer une pléthore d'images, de détails, de commémorations, de musées aboutissant à une trahison de la mémoire historique du génocide des juifs, dont la conséquence inévitable serait l'oubli de la réalité de l'horreur au profit de la fascination pour son image, et une fragilisation de l'empathie. Un livre de Carolyn Dean, universitaire émérite, paru fin 2004 aux Presses de l'université Cornell, porte significativement ce titre : The Fragility of Empathy after the Holocaust. Il traite de l'effet d'insensibilisation qu'engendre immanquablement la surévocation de l'horreur. On est loin du sens que Dieudonné a pu attribuer à cette formule.
Le débat qu'auraient pu susciter cette réflexion sur la trivialisation du traitement du génocide des juifs et la récupération dont il est parfois l'objet n'aura pas lieu. Pourtant, s'il avait eu lieu, il aurait la vertu de mettre en relief la gravité d'autres déclarations de Dieudonné, bien plus préoccupantes.
Entre Bruno Gollnisch à l'extrême droite et Dieudonné, à l'extrême... ?, il existe toute une palette de discours susceptibles de s'exprimer sur le conflit israélo-palestinien, les usages parfois problématiques du génocide et les modalités de sa transmission dans la longue durée, qui ne sont pas ceux exigés par la doxa officielle. Mais l'autocensure obligée les muselle et ne trouve hélas son exutoire que dans des "effets Dieudonné".
Serait-ce à lui de lever des tabous - en fait de faux tabous ? Dans un pays où le livre de Norman Finkelstein, L'Industrie de l'Holocauste (La Fabrique, 2001), a valu un procès à son éditeur et au journaliste de Libération qui en a rendu compte, c'était prévisible, quand on sait que le même livre, aux Etats-Unis, a eu droit à des comptes rendus critiques, à des prises de parole, mais pas aux tribunaux.
Les préjudices subis par les juifs n'empêchent pas la reconnaissance de ceux subis par les Noirs. Il n'y a pas lieu d'importer en France l'animosité qui oppose plus frontalement Noirs et juifs aux Etats-Unis depuis quelques décennies et de tomber dans la compétition victimaire. Dans nos sociétés, avoir été victime nourrit la recherche identitaire et autorise à exiger une reconnaissance culturelle. Désormais, l'affaiblissement de l'empathie désintéressée nourrit paradoxalement ce besoin de labélisation victimaire, seule susceptible d'attirer l'attention. C'est sur le socle de la souffrance du passé qu'on entend construire son présent, et souvent son avenir.
Pourquoi le combat contre les discriminations devrait-il emprunter ce chemin-là ? Est-ce parce que le politique, par facilité, a élevé la compassion au rang de valeur sociale ? Nous voilà donc passés de l'universalisme hérité des Lumières à l'universalisme de la souffrance manipulable à loisir. Peut-être nos sociétés n'ont-elles rien à offrir pour demain que cet universalisme réducteur et sans espérance.
Esther Benbassa est directrice d'études à l'Ecole pratique des hautes études.
Par Bazooka (Bazooka) le mercredi 16 mars 2005 - 14h43: |
Mein Kampf est à nouveau en vente aux enchères sur eBay.fr :
http://cgi.ebay.fr/ws/eBayISAPI.dll?ViewItem&item=6951156997
Comment reagir? En bas de la page http://pages.ebay.fr/help/policies/offensive.html appuyez sur "Signalez les infractions..."
(Numero de l'article: 6951156997)
Par Citron (Citron) le mercredi 16 mars 2005 - 07h40: |
Arrestation de l'auteur de menaces terroristes en cas de visite d'Ariel Sharon en Tunisie
TUNIS (AP) - Les autorités tunisiennes ont annoncé mardi soir l'arrestation de l'auteur d'un communiqué, publié la veille sur Internet, qui menaçait la Tunisie d'attentats à la voiture piégée au cas où le Premier ministre israélien Ariel Sharon viendrait en visite.
Ce communiqué portait la signature d'un groupe islamiste tunisien inconnu, le "Groupe des combattants de l'Islam, branche Okba Ibnou Nafaâ", du nom d'une figure historique ayant joué un rôle éminent dans la propagation de l'Islam.
"Nous ne tolérerons pas que ses pieds (ceux de Sharon, NDLR) foulent notre sol et nous ne resterons pas les bras croisés", ajoutait ce texte, menaçant de s'en prendre aux ambassades étrangères et aux membres du gouvernement tunisien.
Selon l'agence tunisienne de presse, l'enquête diligentée par les autorités a abouti à l'arrestation de l'auteur du "communiqué". Il s'agit d'un jeune Tunisien dont l'identité n'a pas été révélée et qui, selon la TAP, est "un mauvais plaisantin", se revendiquant d'une organisation fictive.
"Compte tenu de la gravité des actes criminels (dont il faisait mention) qui tombent sous le coup de la loi aussi bien en Tunisie que dans d'autres pays, le prévenu a été arrêté et déféré devant la justice", précise l'agence.
Le 25 février, Israël avait annoncé qu'Ariel Sharon avait accepté une invitation à se rendre en Tunisie pour participer au sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) dont la deuxième phase, après celle de Genève l'an dernier, est prévue en novembre prochain à Tunis.
Tunis avait confirmé la nouvelle, précisant que le chef du gouvernement israélien était invité au même titre que les dirigeants de tous les pays membres des Nations Unies, le sommet étant parrainé par l'ONU. AP
Par Mena (Mena) le mercredi 16 mars 2005 - 08h06: |
Nouvelles de Palestine (info # 011503/5) [analyse]
Par Sami El Soudi © Metula News Agency
La trêve du Caire et le Hamas
Ce soir va se tenir au Caire une importante réunion, dont le but attendu est d’obtenir de tous les composants de l’échiquier palestinien une "accalmie" d’un an. Cette accalmie permettra la conduite des négociations par Mahmoud Abbas avec les Israéliens, en vue de la création d’un Etat palestinien et de la transformation du Hamas d’organisation terroriste en parti politique. Le ministre Mohamed Dahlan avait déjà annoncé, voici quelques jours, qu’un accord avait été atteint, mais de sérieuses dissensions à l’intérieur du Hamas menacent la proclamation de la trêve.
En fait, le Hamas est proche de l’implosion, tant le désaccord entre les représentants de l’organisation situés dans les territoires et ses dirigeants, situés à l’étranger, s’est creusé durant les dernières semaines. Le schisme est favorisé par l’exclusion de Damas du numéro un de l’organisation, Khaled Mashal, sous les pressions américaines, dans le cadre des exigences de la résolution 1559 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Mashal et ses collaborateurs, exilés séparément au Liban et dans des pays du Golfe persique, se trouvent désormais dans une situation d’"éloignement" et d’isolement, qui les affaiblit politiquement. A Gaza, suite à l’élimination par Israël des leaders historiques du mouvement, notamment le cheikh Yassine et le Dr. Rantissi, ainsi qu’à cause de la crainte d’autres liquidations, la conduite du Hamas est morcelée entre les mains de plusieurs chefs de moindre importance. Ceux-ci sont tentés par les propositions du Président élu de l’Autorité Palestinienne d’intégrer le parlement national et le Fatah, tout en abandonnant la lutte armée. Nous observons également que des émissaires français et espagnols sont venus rencontrer le leadership du Hamas à Gaza, afin d’encourager ses membres à participer à la métamorphose qui leur est proposée par Mahmoud Abbas ; en contrepartie, ces émissaires ont assuré que leurs pays oeuvreraient afin d’exclure l’organisation islamique de la liste européenne des mouvements terroristes.
Le Hamas participera aux législatives de juillet
Par une décision digne du plus grand intérêt, le Hamas, urbi et orbi, vient d’annoncer qu’il participera aux élections législatives du 17 juillet en vue de désigner les 124 députés du parlement palestinien. Il s’agit là, à ne pas s’y tromper, de l’initiative la plus révélatrice de la métamorphose de l’organisation terroriste. Celle-ci coïncide avec la ligne adoptée par Abou Mazen dans ses discussions difficiles avec les Américains et les Israéliens, qui n’ont de cesse d’exiger de sa part le désarmement, manu militari, de toutes les organisations terroristes palestiniennes. Abbas plaide, avec un certain succès, que les partisans de ces mouvances représentent environ 30% des composantes de la population et qu’il vaudrait mieux, pour tout le monde, les intégrer pacifiquement à la vie politique, plutôt que les affronter et en faire, ainsi, des opposants ad aeternam à tout processus de coexistence avec Israël. Notre président assure, en même temps, qu’il ne tolérera aucune activité terroriste de la part de ces organisations, et que nos forces de sécurité annihileront ponctuellement toute cellule qui enfreindrait, par des actions violentes, la démarche de pacification qu’il a entreprise. Qui plus est, Monsieur Abbas s’est engagé auprès de ses interlocuteurs à déposséder de leurs armes les organismes terroristes, de "façon graduelle et volontaire".
Le grand défi politique
Madame Rice ainsi que le général Sharon, sans se ranger aux arguments du premier des Palestiniens, ont cependant décidé de ne pas lui mettre des bâtons dans les roues et de juger sa ligne d’action en fonction de ses résultats. Dans cette dialectique et dans une démarche qui a de quoi surprendre un grand nombre de personnes, le gouvernement israélien a accordé un sauf-conduit à tous les représentants d’organisations terroristes désireuses de se rendre au sommet du Caire. En d’autres termes, les responsables du Hamas et du Jihad islamique – hautement recherchés par les services de l’Etat hébreu - ont passé ou passeront devant ses "douaniers" à Rafah, en route vers le Nil, avec l’assurance de pouvoir réintégrer Gaza en toute impunité. Malgré ces mesures exceptionnelles, on apprenait hier que les dirigeants du Hamas ne se rendraient vraisemblablement pas en Egypte. Ils ont justifié cette décision par un prétendu refus israélien de laisser voyager certains de leurs membres ; mais, pour avoir vérifié cette information à la source, en en parlant directement avec les intéressés, je suis en mesure de vous affirmer que ce prétexte est dénué de tout fondement factuel. La décision du Hamas de Gaza est en fait conditionnée par le refus, annoncé par les dirigeants en exil de l’organisation terroriste, de participer à la trêve. Les représentants du Hamas à Gaza m’ont fait savoir "qu’ils n’étaient pas encore prêts à rompre avec Mashal", ajoutant cependant "que la crise était très grave et qu’elle pouvait aboutir à la scission de l’organisation en un parti politique intra-muros, qui acceptera la trêve, et un organisme campé à l’étranger, qui se rapprochera encore de l’Iran et du Hezbollah libanais". Quoi qu’il en soit, le Hamas de Palestine pourrait entériner l’accord du Caire de manière tacite – sans le commenter mais en l’appliquant à la lettre – même s’il ne participait pas à la rencontre de ce soir.
Au sujet de cette rencontre, il faut également noter que le Front Populaire, qui a rejeté le principe de l’"accalmie" n’y participera pas. Par contre, et cela est significatif, un ministre syrien, probablement le ministre des Affaires Etrangères, Farouk al-Charrah, prendra part aux débats et à la décision qui s’ensuivra. Il faut discerner, dans cette nouvelle approche de la Syrie, qui était jusqu’à présent opposée, elle aussi, à toute forme de cessez-le-feu avec "l’ennemi sioniste", constituant le soutien principal, voire le commanditaire, de toutes les organisations terroristes palestiniennes, et qui se déclarait opposée à la création d’un Etat palestinien, un changement de stratégie. De fait, Damas fait mine en tout cas de se plier à l’exigence US sine qua non de la voir "jouer un rôle positif dans la construction d’une solution pacifique au conflit". Suivant les signes de ces derniers jours en provenance de la junte alaouite, il semblerait que le régime de Béchar al-Assad ait décidé d’entreprendre des manœuvres d’urgence en vue de sauver sa peau. Mais, quelles que soient les motivations de Damas, sa participation à la décision de cessez-le-feu, ce soir au Caire, est plus que symbolique, car, d’un point de vue tactique, on voit mal les organisations terroristes maintenir leur niveau de dangerosité sans le support logistique et actif de la Syrie.
Libération de nos villes et retour des vieux démons
Conformément aux prévisions de mon ami Ilan Tsadik dans son article d’avant-hier et en réfutation de celles de samedi dernier du quotidien français Le Monde, qui ne voyait "pas de perspectives d’une relance du processus de paix", l’armée israélienne va évacuer dès demain la ville de Jéricho. La décision a été prise hier soir, dans un hôtel d’Herzelyia, par le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz et par notre ministre en charge des Services de Sécurité, Nasser Youssouf. L’évacuation de Tulkarem suivra dimanche, à moins d’un attentat terroriste entre-temps, et à la fin mars, ce seront quatre grandes cités palestiniennes qui auront obtenu d’être entièrement gérées par l’AP. A noter que la demande principale de Youssouf, sur laquelle achoppait l’accord de désengagement de Jéricho, à savoir l’enlèvement du check post israélien sur la route de Ramallah, a été finalement acceptée par les Israéliens. Les autres points de contrôle resteront par contre en place jusqu’au 15 avril, date de la prochaine réunion de ce panel, à laquelle les participants jugeront du succès des premiers retraits et décideront des évacuations suivantes en conséquence.
L’évacuation de Jéricho permettra, à brève échéance, la réouverture du casino palestinien aux joueurs israéliens. Un casino qui laissait aux plus corrompus de nos dirigeants, par ailleurs toujours en place, en partage avec certains amis de Monsieur Sharon, une bonne partie des quelques 200'000 Euros de bénéfice que l’établissement générait annuellement. Ce palais luxueux fait face à un immense camp de réfugiés, dissimulé derrière un haut "mur de séparation" en tôle, dans lequel Juffa et moi avions pris l’habitude, avant le déclenchement de l’Intifada, de nous rencontrer tous les quinze jours. Malheureusement, je doute que les choses aient changé au point qu’une partie de la manne parvienne désormais de "l’autre côté de la rue", là où la Palestine en a pourtant le plus besoin…
Abbas et les Arabes vont abandonner le droit du retour. La balle sera dans le camp de Bush et de Sharon.
Le mieux n’étant pas, dans cette région du moins, l’ennemi du bien, scrutons encore, dans cette actualité chargée, la déclaration essentielle que fera Mahmoud Abbas, ce soir au Caire. Dans un acte d’un courage politique assez exceptionnel, notre président informera le peuple palestinien et toutes ses composantes que le moment est venu d’abandonner l’exigence historique du retour de tous nos réfugiés en Israël-Palestine. Cette initiative, soutenue ardemment par le roi Abdallah de Jordanie, qui a demandé aux autres pays arabes d’amender leur proposition de paix globale à Israël en ce sens, fait tomber l’un des écueils les plus conséquents sur le chemin de la coexistence et de la paix. Abbas rejoindra ainsi les termes de l’initiative Ayalon-Nusseibah, qui relevait l’incompatibilité de l’exigence du retour avec n’importe quelle perspective de paix négociée avec les Israéliens. Abou Mazen appellera au réalisme, en suggérant d’accueillir un certain nombre de Palestiniens résidants dans les pays limitrophes dans la partie cisjordanienne du futur Etat de Palestine ; quelques dizaines de milliers d’exilés devraient pouvoir s’installer en Israël par mesure humanitaire de la part de Jérusalem ; quant au statut des autres, notre président demandera aux pays hôtes de leur accorder les pleins droits de citoyenneté – ce qui est loin d’être le cas actuellement – et à la communauté des nations, de réunir des fonds qui serviront à leur dédommagement, à titre personnel, et à la construction d’infrastructures décentes, en vue de leur intégration permanente sur leur lieu de résidence.
C’est grâce à la clarté de son discours, à son réalisme calme et confiant, que Mahmoud Abbas convainc ses interlocuteurs, et, principalement, son partenaire israélien Ariel Sharon, de la sincérité de sa volonté d’accéder à une paix "réaliste". Sharon a désormais compris que le nouveau guide de la cause palestinienne avait réellement l’intention de construire la Palestine à côté d’Israël et qu’il n’usait pas d’un double discours rappelant le "porte-avions" de feu Yasser Arafat. Ceci dit, il doit être tout aussi clair que nous attendons de notre "partenaire" qu’il prenne en compte les nécessités existentielles de notre peuple et qu’il passe prochainement à la réalisation des "concessions douloureuses" dont Sharon n’a cessé de parler durant ses années de pouvoir. Car sans concessions douloureuses réciproques, il sera tout à fait impossible de vivre, à la fois côte à côte et de façon séparée et indépendante, sur ce minuscule confetti qui nous sert de patrimoine commun.
Par Bekhor (Bekhor) le mercredi 16 mars 2005 - 03h53: |
bravo asfoura tu fait du beau travail