Par Bekhor (Bekhor) le mercredi 23 mars 2005 - 02h19:

LES MUSICIENS DE RUES EN AFRIQUES DU NORD.

Un des plus beaux folklores de rues que ces musiciens mendiants, qui chantaient avec des instruments de musiques fabriqués de bric et de broc.
Un excellent témoignage que nous rapportent ces deux cartes postales anciennes de plus de cent vingt ans.

Par Douda (Douda) le mercredi 23 mars 2005 - 00h16:

La Douda : ( Hak El Ouet International Tracking Station )

Le Ftileur : Maxiton Ami Trés Cher, voici le texte !

Lévitique : 20.13

Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable; ils seront punis de mort : leur sang retombera sur eux.

Amitiès sincères,

Wnessou El Douda

Par Francois (Francois) le mercredi 23 mars 2005 - 00h25:

Où en est la communauté juive de France ?

Par cette interrogation, je ne parle pas de la répartition géographique ou idéologique de la communauté juive de France.
Je fais allusion à l’endroit, le pays, la terre vers où leur cœur penche. Quelle équipe de football les juifs de France vont-ils supporter à l’occasion du prochain match Israël-France ?
Nous le savons tous, ils vont supporter Israël. Mais au-delà de la préférence footbalistique occasionnelle, quels sentiments font pencher le cœur de juifs français vers le pays où coulent le lait et le miel?

Le climat français hostile

Il est difficile pour un juif de France de s’identifier patriotiquement et même culturellement à un pays qui ne sait plus assurer sa sécurité. Le tout récent rapport ministériel sur le racisme et l’antisémitisme avoue qu’il est dangereux de scolariser un enfant juif dans certains établissements jugés sensibles !
De plus, les agressions dans le cadre scolaire, les synagogues incendiées, les cimetières profanés, et par-dessus tout l’immobilisme passionné de l’Etat devant ces actes, ont eu raison de la ferveur passée des juifs français pour la République. Les Raymond Aron, Robert Debré, René Cassin, fondateurs juifs de la 5è République sont bien loin !
En effet, à force de « laisser faire » de peur de provoquer un soulèvement des banlieues, l’Etat a instauré un malaise dans la communauté. Les juifs de France se sentent français en pointillés !

L’attrait d’Israël

Alors vers où se tourner ? Vers Israël bien sûr ! De plus, la stigmatisation incessante d’Israël dans la classe politique et dans les médias dope l’intérêt des juifs français pour Israël. C’est une réaction presque viscérale ; plus Israël est attaqué, diffamé, plus nous lui témoignons notre solidarité.
On assiste donc à un glissement : les citoyens juifs français deviennent peu à peu des citoyens israéliens. D’un coté ils connaissent parfaitement la vie politique israélienne, de l’autre ils ne votent plus en France, convaincus qu’aucun politique ne leur est favorable, malgré les gesticulations prétendument judéophiles de certains comme Nicolas Sarkozy.
Alors l’avenir de tous les juifs de France est-il en Israël ? Rien n’est moins sûr.

« Le syndrome Eilat »

La vision d’Israël entretenue par une majorité des juifs français est idyllique et utopique. C’est le « syndrome Eilat » (formule empruntée à un dirigeant communautaire). En effet Israël voit affluer sur ses plages des milliers de juifs français à Pessah et pendant les grandes vacances. Ceux-ci sont alors enchantés par l’ambiance inimitable du pays, par le soleil, la mer, les restaurants cashers à chaque coin de rue…
En rentrant chez eux, confrontés à l’antisémitisme et à la grisaille parisienne, ils commencent à envisager une possible Alyah. Premier coup de fil à l’Agence juive, dans la même conversation on va leur asséner au moins à une vingtaine de reprise : « impossible ». Ils se rendent compte aussi que les aides promises tiennent du symbolique et qu’à travail égal ils vivront moins confortablement qu’en France, sans parler de la situation sécuritaire (en amélioration si D. veut)…
Alors ceux qui partent en Israël réalisent une « Alyah positive », ils émigrent parce qu’ils aiment ce pays, et ce malgré toutes les difficultés connues. Ces « olim hadashim » ressentent pour la plupart un sionisme fort et incessant. Ils sont prêts à quitter des carrières souvent prometteuses en France pour réaliser leur rêve : vivre leur sionisme au quotidien.
Et les autres ? Les autres, atteints par le « syndrome Eilat », ne feront pas leur Alyah, mais ils continueront à partir en vacances en Israël, à défendre Israël, à participer à cette Galoute forte et vivante dont Israël a tant besoin.

Alors où en sont ils ?

Si la communauté juive avait un grand cœur unique, il se situerait à Jérusalem et battrait au rythme d’Israël, que nos pieds soient d’un coté ou de l’autre de la Méditerranée.


Michael S.

Par Braham (Braham) le mardi 22 mars 2005 - 19h17:

Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le mardi 22 mars 2005 - 19h04:

Avec tous mes respects pour les peuples qu'ils représentent, les dirigeants arabes, actuellement réunis à Alger continuent le rêve collectif qui les avait accaparé depuis cinquante ans. Ils ont l'air de ne pas voir la réalité dans laquelle ils vivent. Comment veulent-ils que le monde les respecte ? Ils continuent à nourrir leurs pauvres peuples avec des illusions et chaque année ils veillent à ce que ce rêve se perpétue.

Par Mounia (Mounia) le mardi 22 mars 2005 - 18h09:

Une journaliste tunisienne : "Le vent soufflera-t-il enfin sur le Moyen-Orient, taxé d’immobilisme politique et de monde fermé à toute réelle perspective de changement?"

Dans un article paru dans l'hebdomadaire tunisien indépendant Réalités (www.realites.com.tn) et intitulé "Le vent souffle sur le pays du Nil", Noura Borsali se félicite de l'élan réformateur qui secoue l'Egypte, aussi bien au niveau du gouvernement, avec une réforme en cours de la constitution, qu'au niveau de l'opposition, qui organise des manifestations pour accélérer le processus, à quelques mois des élections. Elle termine son article par un discret hommage au gouvernement américain, qui a encouragé l'Egypte à prendre ces mesures." Voici l'article intégral: [1]

"Le Président Hosni Moubarak a annoncé (…) une réforme de la Constitution (…) qui permettrait l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel direct et avec des candidatures multiples."

"En attendant les élections présidentielles prévues à l'automne prochain, le Président Hosni Moubarak a annoncé le 26 février dernier, dans son fief natal Ménoufiya, une réforme de la Constitution—promulguée en 1971 et amendée en 1980— qui permettrait l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel direct et avec des candidatures multiples, et a appelé le Parlement à adopter ces amendements avant le mois de mai prochain, date à laquelle débutera le processus de l'élection présidentielle. Il a par ailleurs demandé la constitution d'une " commission (comptant des magistrats) qui bénéficierait d'une totale indépendance pour superviser l'opération électorale (présidentielle) depuis le dépôt des candidatures jusqu'à la proclamation des résultats ". " J'ai présenté ce matin, a-t-il dit dans son discours, une demande officielle à l'Assemblée du peuple et au Conseil consultatif pour l'amendement de l'article 76 de la Constitution égyptienne (…). L'élection du président sera organisée au suffrage universel direct et à bulletin secret, ce qui donnera aux partis politiques l'occasion de participer au scrutin et offrira la garantie d'un choix parmi plusieurs candidats ".

"(…) le pays du Nil n'a connu aucun scrutin présidentiel multipartite depuis la Révolution de 1952 "

" J'ai pris cette initiative pour ouvrir une nouvelle ère de réformes ", a-t-il ajouté. Fait jugé " spectaculaire " et " historique " par de nombreux commentateurs et qui aurait pris de court les Egyptiens quand on sait que d'une part, le pays du Nil n'a connu aucun scrutin présidentiel multipartite depuis la Révolution de 1952, et que, d'autre part, les plus hautes autorités actuelles avaient exclu toute réforme de la Constitution avant la prochaine présidentielle prévue en octobre prochain, qualifiant, voilà un mois, de " futiles " les appels de l'opposition dans ce sens. L'article 76 de la Constitution concerne le mode d'élection du Président de la République, tant décrié par les forces d'opposition en Egypte. En vertu du système électoral actuel, l'élection présidentielle se fait par référendum et porte sur un candidat unique choisi par le Parlement. Aussi les Egyptiens ont-ils été appelés jusqu'à ce jour et depuis plus de cinquante ans, à se prononcer, lors de chaque présidentielle, par un " oui " ou un " non " à une seule candidature désignée par des députés en majorité membres du parti au pouvoir le PND (Parti National Démocratique du président Moubarak disposant de 388 députés à l'Assemblée du Peuple, soit 85% des sièges). La Constitution de 1971 limitait le mandat présidentiel à six ans, mais la réforme introduite par Anouar el-Sadate en 1980 a permis aux présidents de se présenter autant de fois qu'ils le désiraient. Depuis le renversement de la monarchie par un coup d'Etat militaire en 1952 et la proclamation de la République en 1953, les présidents, tous des militaires, qui se sont succédé à la tête de l'Etat, tels que Gamal Abdel Nasser (1956-1970), Anouar el-Sadate (1970-1981) et Hosni Moubarak (1981-2005), ont été plébiscités par voie référendaire par le peuple, après avoir été cooptés par l'armée."

"(…) le besoin d'une réforme démocratique devenait pressant, surtout à la suite de la dernière présidentielle palestinienne qui a vu la participation de plusieurs candidats. "

"Le Président Moubarak (77 ans) au pouvoir depuis vingt-quatre ans, a obtenu, à chaque scrutin (1981, 1987, 1993 et 1999), un score minimum de pas moins de 93%. Il aurait l'intention de briguer un cinquième mandat de six ans et battrait, de ce fait, le record de longévité à la tête de l'Etat en Egypte. Depuis quelques temps, au pays du Nil, le besoin d'une réforme démocratique devenait pressant surtout à la suite de la dernière présidentielle palestinienne qui a vu la participation de plusieurs candidats. La décision du Président Moubarak de réformer la Constitution est le résultat de pressions internes mais également de celles émanant de Washington dans le cadre du projet Grand Moyen-Orient (GMO), en dépit des réticences de Moubarak à adhérer à ce projet américain de réformes politiques. Elle est intervenue également dans un contexte où le président égyptien est soupçonné de préparer " une république dynastique " en propulsant son fils cadet Gamal (41 ans) au-devant de la scène politique nationale. Ces " rumeurs " relatives à une éventuelle " hérédité du pouvoir " ont été officiellement démenties à maintes reprises."

"Un mouvement nouvellement né et nommé " Kifaya " (" ça suffit ") a organisé en décembre 2004 des manifestations publiques inédites (…)"

"L'opposition égyptienne, qui s'est félicitée de cette annonce présidentielle d'une réforme constitutionnelle ouvrant la voie à l'alternance à la tête de l'Etat, réclame depuis quelque temps l'accélération des réformes politiques et principalement celle du mode d'élection du président. Un mouvement nouvellement né et nommé " Kifaya " (" ça suffit ") a organisé en décembre 2004 des manifestations publiques inédites (comme des sit-in) réclamant entre autres principes ceux de l'alternance à la tête de l'Etat et de la limitation des mandats présidentiels à deux d'une durée de quatre ans chacun. Des intellectuels et des représentants de l'opposition, réunis dans le cadre de ce" Mouvement populaire pour le changement en Egypte " ont réclamé des réformes politiques globales et immédiates. Quant à l'opposition institutionnelle, elle demande aussi l'abrogation de l'état d'urgence instauré par Moubarak depuis l'assassinat de Sadate en 1981, excluant rassemblements et manifestations. Si cette levée devait avoir lieu, elle devrait, selon l'opposition, permettre au prochain scrutin de se dérouler dans des conditions moins contraignantes et plus libres."

"Le président américain, dans son discours sur l'état de l'Union, a, en effet, exhorté l'Egypte (…) à " montrer maintenant la voie de la démocratie " "

"Les pressions américaines n'en sont pas moins importantes. Le président américain, dans son discours sur l'état de l'Union, a, en effet, exhorté l'Egypte, en dépit du rôle de médiateur actif qu'elle s'efforce de jouer dans le conflit israélo-palestinien, à " montrer maintenant la voie de la démocratie " après avoir, a-t-il dit, " montré la voie de la paix au Proche-Orient ". Steven Pike, le porte-parole du Département américain, a déclaré, à la suite de l'annonce du président égyptien, que " les Etats-Unis ont pressé l'Egypte d'élargir la base de la participation politique " et que " la réforme constitutionnelle annoncée est un pas en direction d'un système politique plus ouvert et nous la saluons ". L'Egypte, pays d'une civilisation millénaire, a-t-elle entamé son printemps démocratique? Le vent soufflera-t-il enfin sur le Moyen-Orient, taxé d'immobilisme politique et de monde fermé à toute réelle perspective de changement?"

Memri.org

[1] L'article peut être consulté sur http://www.realites.com.tn/index1.php?mag=1&cat=/1110CHRONIQUES/3Nota%20bene&art=11655&a=detail1

Par Breitou (Breitou) le mardi 22 mars 2005 - 17h07:

'...Hadi Daoula Machmachia..." De sidi Laroui, la commère de Radio Tunis à l'époque.


Si l'on regardait de plus près sa réflèxion, il n'avait pas tellement tort sauf que LE MECHMECH fruit adorable dont je suis grand amateur et fervent, a donnè naissance à de plus beaux MECHMECH et à d'autres fruits que l'on ne trouve pas ailleurs, ajoutez à celà de nouvelles créations d'agrumes, de fleurs et autres greffages et vous aurez le PLUS BEAU MACHMAAAAAACH QUI EXISTE DANS CE MONDE...ISRAEL....Je ne vous parle pas d'AVOCATS....Pour le défendre mais plutôt de cette réflèxion que ce compère a malgrè lui donnè sans qu'il se soit rendu compre que ce fruit là et le seul qui ne pourrit pas...

Ne pas confondre surtout COCOS ET ABRICOTS...MON COCO....

Par Maxiton (Maxiton) le mardi 22 mars 2005 - 14h27:

le mot de toyiba = homosexuel utilisé en judéo-arabe par les tunes est en fait un mot hébreu signifiant : " Abomination "

Référence : paracha Vayiqra chapitre XVIII Verset 22, lue à Kippour au moment de l'office de Minha.

Vé eth zakhar lo tichcav michqueveï ichah, toyiba hih.

Tu ne cohabiteras pas avec un homme comme s'il était une femme. C'est une abomination.

Par Albert (Albert) le mardi 22 mars 2005 - 13h59:

Pas de panique ma chére Bazooka,
J'irai leur faire la nique à France 2.

Par Bazooka (Bazooka) le mardi 22 mars 2005 - 13h18:

Bien d'accord avec vous, Emile.

Guy Milliere avait vraiment besoin d'un bol d'air pur, apres sa mesaventure nauseabonde de RMC. Ce bref sejour lui a fait le plus grand bien. Je ne peux que lui conseiller de venir quelques jours en Israel, pour une autre cure.

En plus, la "Pravda illustree" de la TV Francaise avec ses "reportages détaillés concernant la cueillette du mimosa sur les hauteurs de Nice ou la fabrication des galoches à Aurillac" (et ca, c'est dans le meilleur des cas), sont finances par la redevance TV des contribuables !

A quand une vraie agence de presse et une vraie chaine d'infos (TV ou Radio) independante des pouvoirs et des sponsors, en France ?

On a deja la Mena au M-O, qui fait bien la nique a l'AFP, reste a trouver qui fera la nique a France TV.

Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le mardi 22 mars 2005 - 06h54:

En lisant notre collègue Breitou, je m'étais presque endormi dans mes rêves, quoiqu'il n'y avait pas une voix autour de moi, à part ce que mes yeux regardaient, je me croyais dans la Hafsia en train d'écouter Si El Aroui à la radio Tunis. Il disait " Hadi Daoula Machmachia" en parlant d'Israël qui devait naître. (C'est un pays saisonier) Je me disais pour un pays saisonier, la saison est bien longue. Bravo Breitou au moins toi tu n'est pas Machmachi tu es là pour rester, "Allah Itaouel Omrek" (Que Dieu te prolonge ta vie)

Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le mardi 22 mars 2005 - 06h35:

Je n'ai encore pas vu une aussi belle description des Etats Unis comme celle que Guy Millière vient de nous faire savourer aujourd'hui dans les commentaires d'harissa et de la Mena. Je suis convaincu que certains gauchistes ne s'y plairont pas dans leurs peaux en lisant cette analyse et je les plains. Après tout on ne peut pas voir les choses de la même façon. Bravo Guy Millière! Continuez contre vents et marées car c'est le combat de la liberté.

Par Mena (Mena) le mardi 22 mars 2005 - 05h43:

Mon Eldorado est votre enfer (info # 012103/5) [analyse]

Par Guy Millière © Metula News Agency

Je viens de passer un peu plus de deux semaines aux Etats-Unis. J'avais choisi de me déconnecter de la France et de mon travail, d'être inaccessible à ceux qui me solliciteraient. C’était pour moi une occasion de me plonger une fois de plus au plus profond d'un pays que j'aime, un moyen aussi de me remettre à l'écoute de ses réactions, de ses modalités de fonctionnement.

J'ai parcouru l'Amérique des villes et j'y ai rencontré des Démocrates encore mal remis de leur récente défaite et visiblement incapables de comprendre ce qui leur est arrivé. Les livres à l'étal dans Manhattan ou à Berkeley parlent d'une « Amérique profonde », égarée et fanatique, ou proposent des techniques pour survivre aux « quatre années horribles » qui commencent. Comme me le dira mon ami Martin Anderson, « ils n'ont rien appris et rien retenu ». Je partage son avis, et je pense plus que jamais que la seconde révolution conservatrice enclenchée par George W. Bush ne fait que commencer.

Je me suis rendu dans l'Amérique profonde, aussi, et je ne l'ai trouvée ni égarée ni fanatique. J'y ai rencontré bien au contraire des gens ouverts, tolérants, sûrs des valeurs fondatrices de leur pays, imprégnés de judéo-christianisme et d'un indéfectible idéal de liberté. Les grands éditorialistes, Charles Krauthammer, Victor Davis Hanson, George Will ne cessent de revenir sur la guerre en cours, sur la nécessité de la gagner, sur les victoires que représentent les élections en Afghanistan et en Irak, sur les perspectives de paix pour Israël, que le recul du terrorisme djihadiste et la déstabilisation des dictatures arabes au Proche-Orient ouvrent. Dans un article publié par la revue Commentary et qui circule largement sur Internet, « Americanism and its Enemies », David Gelernter souligne les raisons pour lesquelles Israël et les Etats Unis sont détestés si largement sur la planète par un même type de gens. L'un et l'autre pays, dit-il, ont été fondés sur les valeurs de la Loi et sur des idéaux transcendants, ce que ne peuvent supporter ceux qu'imprègnent l'envie, la haine et le ressentiment.

Tous les soirs, je regarde Fox News, qu'en Europe on aime tant vouer aux gémonies, sans jamais s'y intéresser de manière approfondie, et j'y trouve ce que je ne trouve plus en France depuis longtemps : du pluralisme. Des conservateurs et des néo-conservateurs s'y expriment, mais aussi des gens de gauche. Les débats y sont incontestablement contradictoires et sans langue de bois. Il ne faudrait surtout pas que des Français, habitués à des débats entre gaullistes et socialistes socialistes, puissent voir ce genre de choses, cela pourrait leur donner des idées, les mener à se demander si la France est encore une démocratie par exemple.

Je regarde aussi d'autres chaînes, et ce qui me frappe chaque fois, c'est la clarté et la complétude des informations internationales. A la télévision américaine, les informations sont vraiment des informations, on aborde les attentats en Irak, mais on nomme les choses par leur vrai nom, on parle d'Israël comme d'une démocratie, on s'interroge sur les motifs pour lesquels la France et l'Allemagne font preuve de tant de mansuétude envers la dictature iranienne ou les dirigeants totalitaires chinois. Je ne peux m'empêcher de passer un temps considérable devant le petit écran de ma chambre d'hôtel. Je sais que, de retour en France, mon téléviseur redeviendra une sorte de Pravda illustrée, façon Brejnev des années 1970, et que les seuls reportages détaillés concerneront la cueillette du mimosa sur les hauteurs de Nice ou la fabrication des galoches à Aurillac.

Je roule beaucoup. En voiture. J’en profite ici, parce que c'est devenu politiquement incorrect de le faire en France, où il faut obligatoirement préférer les transports collectifs, ou, pour reprendre l'expression de l'économiste Pascal Salin, collectivistes. Sur les freeways à douze voies de Los Angeles, je me demande, avec un sourire narquois, comment les écolo-gauchistes qui règnent sur la mairie de Paris s'y prendraient ici pour provoquer les embouteillages qu'ils créent, en transformant en ruelles insalubres les larges avenues de ce qui est encore, pour le meilleur et pour le pire, la capitale de mon pays.

Je me dis aussi que les freeways, l'étendue et l'ouverture de l'espace, l'individualisme, si présent en Amérique, expliquent pourquoi c’est fondamentalement un pays d'insoumis, pourquoi on y comprend et on y aime les peuples qui se battent pour être libres et dignes, comme le peuple israélien, pourquoi on y est impitoyable face aux criminels, pourquoi Arafat, si sympathique aux yeux des Français, suscitait en Amérique au mieux le dégoût, au pire une franche répulsion.

Je traverse des paysages immenses et l'âpreté du désert. Et je me dis que c'est une autre chose qu'Américains et Israéliens ont en commun : avoir transformé le désert en champ fertile, l'avoir transcendé, avec un esprit de pionnier.

J'emmène mes enfants jusqu'à Tombstone, tout au Sud de l'Arizona, parce que c'est là qu'a eu lieu le règlement de comptes à OK Corral et que Wyatt Earp, accompagné de ses frères, a mis fin aux activités du gang des frères Clanton. Quand le danger devient imminent et insupportable, il faut faire un choix.

Le bien ou le mal. Wyatt Earp a choisi et a triomphé. De nombreux Américains se souviennent de ce choix et en sont les héritiers. C'est pour cela qu'ils se sont dressés, après le 11 septembre, plus déterminés que jamais. De leur côté, de nombreux Israéliens n'ont cessé de devoir choisir entre le bien et le mal, et c'est parce qu'ils ont choisi et ont défendu leurs choix qu'Israël existe aujourd'hui et est, avec les Etats-Unis, le pays le plus cher à mon coeur.

Je suis passé par Las Vegas. Parce que c'est la ville que les snobs et les faux intellectuels européens aiment détester et mépriser et parce qu’à mes yeux c'est, au contraire, une ville admirable, sortie de rien et qui a montré qu'avec de l'imagination, il n'y a rien que l'esprit humain ne puisse finir par accomplir. Les lieux les plus fascinants et les plus invraisemblables ont vu le jour le long du strip, l'avenue centrale. On y passe de Venise à New York et de Monte Carlo à Marrakech en trois minutes.

Des volcans, le soir, y explosent dans un ruissellement de lave et des galions espagnols y coulent corps et biens, au milieu des flammes. Je n'hésite pas à le dire, les plus beaux spectacles du monde se donnent là, dans des théâtres construits exprès pour ça. A ceux qui me disent qu'il faut de la richesse pour parvenir à ses fins, je réponds que la richesse peut se fixer n’importe où. Il suffit que la liberté, dont la richesse a besoin pour naître, existe. Il suffit que les hommes pensent à innover davantage qu'à détruire. La richesse et l'imagination, qui se soulignent à Las Vegas, pourraient exister en Europe si la richesse n'y apparaissait pas honteuse et si l'imagination n'y était pas par conséquent stérilisée, inhibée, gélifiée par les tabous et un esprit de sérieux à peine moins léger que le plomb. La richesse et l'imagination pourraient exister bien davantage que ce n'est le cas en Israël et dans la région, si les Arabes voisins d'Israël pensaient en termes d'individualisme et d'épanouissement, davantage qu'en termes de destruction. Cela pourrait-il venir ?

Las Vegas est aussi une ville de l'Ouest qui connaît une très forte croissance. Elle reste une ville d'immigration, où s'installent chaque année des milliers de gens venus du monde entier. Et c'est à Las Vegas, qu'en rencontrant un de mes lecteurs de longue date, j'ai discerné une fois encore le rôle précieux, irremplaçable, des Etats-Unis d'Amérique et, symétriquement, ce qui fait que, décidément, je ne puis plus aimer la France telle qu'elle est et telle qu'elle devient. Ce lecteur a soixante-quatorze ans. Il a immigré aux Etats-Unis voici douze ans seulement, à l'âge de la retraite. Il est juif, comme son épouse. L'un et l'autre sont des rescapés de la Shoah. Ils ont, après la guerre, décidé de rester en France. Malgré tout. Et puis est venu un moment où ils ont senti au plus profond d'eux-mêmes qu'il fallait partir. L'antisémitisme banal, au quotidien, les plaisanteries douteuses, mêlant fours crématoires et petits fours, leur sont devenues insupportables. L'islamisation de l'Europe et une sensation ambiante de consentement au pire, une fois encore, les ont blessés et inquiétés.

Ils auraient pu choisir Israël, mais une de leurs filles était partie dans le Nevada et y avait trouvé la liberté et l'infini des possibles. Ils ont suivi ses traces. Ni mon lecteur ni son épouse ne regrettent leur décision. Ce qui reste douloureux pour eux, c’est de revenir en France, ce qu'ils font de moins en moins souvent. « Chaque année, c'est pire », m'a dit mon lecteur. Je n'ai pu lui donner tort. « Etre en France me met mal à l'aise », a-t-il ajouté. « Le sentiment de malaise ne se dissipe en moi qu'au moment où je suis dans un avion américain et où j'entends qu'on parle anglais autour de moi. Ou bien quand je suis dans un avion israélien, en partance pour Israël ». Je n'ai pu que lui dire à quel point je le comprenais.