Par Admin (Admin) le lundi 02 septembre 2002 - 05h38: |
Par Mena (Mena) le jeudi 29 août 2002 - 18h42: |
Yasser Arafat : Un Juste parmi les nations ! (info # 022808/2)
Par Gérard Huber © Metula News Agency
A plusieurs reprises, des rédacteurs de La Ména ont eu l’occasion de se référer à la grille trotskiste à travers laquelle nombre de journalistes de la presse écrite et audiovisuelle interprètent aujourd’hui, délibérément ou sans le savoir, le conflit israélo-palestinien. « Trotskiste » se dit, en effet, d’une conception de l’Histoire plus ou moins explicite. Nombre de nos lecteurs ne connaissent pas en détail cette doctrine, mais en observent ses méfaits. C’est pourquoi, je me propose, dans cet article, de donner quelques éclaircissements à partir de deux textes, l’un de Daniel Bensaïd, dirigeant de la Ligue Communiste Révolutionnaire / LCR et l’autre de Michel Warschawsky, journaliste israélien, qui a fait paraître un article Massacres au Proche-Orient : Dos-à-dos (in Rouge (du 1/8/02), mensuel de la LCR).
Le texte de Bensaïd s’intitule Solidarité internationaliste contre escalade communautaire. Il prétend expliquer l’Histoire (en particulier le conflit entre Palestiniens et Israéliens) par la théorie des « luttes de libération nationale » et des « revendications nationales démocratiques ». Malheureusement, dit-il, cela ne marche pas, parce qu’il existe :
- une « racialisation et une confessionnalisation de la politique » au service de « la mondialisation impériale » contre « les références de classe »,
- un «éloignement d’une définition laïque et citoyenne de la nation » et le triomphe d’une recherche de sa légitimité « dans une archéologie et une généalogie des origines ».
Confondant hérédité biologique et héritage culturel, il accuse on ne sait qui de « naturalisation » et de « biologisation » de la « nation » jusqu’à trouver très vite des coupables : il s’agit des « dirigeants religieux israéliens » qui « justifient l’expulsion des Palestiniens par la préséance chronologique du temple de Salomon ou du tombeau de Joseph, par rapport aux lieux sains de l’Islam». Le pourfendeur de la théorie de la biologisation la manie à merveille, lorsque, aussitôt, il accuse ces dirigeants de justifier par avance qu’un « troisième larron papiste » puisse accuser « les Israéliens d’aujourd’hui d’avoir encore sur les mains le sang de la crucifixion ».
A l’époque où des textes de propagande arabe (et non papale) reprennent ouvertement l’accusation selon laquelle les Juifs auraient été un peuple déicide, un philosophe juif trotskiste écrit que non seulement cela pourrait être vrai, et qu’il faut en trouver la raison dans la conception biologisante du judaïsme religieux, mais qu’il convient d’en prendre conscience, afin de tout faire pour que les Israéliens ne soient pas les héritiers d’une telle conception.
Ces développements ne sont pas tant destinés à prendre position positivement sur le pamphlet qui a valu aux Juifs du monde des destructions massives que Léon Poliakov a retracées dans son Histoire de l’antisémitisme, qu’à :
- vouer au pilori la « loi du retour » qui autorise tout juif de la diaspora à acquérir la nationalité israélienne (mais qui ne l’oblige pas). L’argutie du peuple qui porte biologiquement en lui le meurtre du Christ vient au secours d’une interprétation de la « loi du retour » comme « droit du sang » des juifs qui détruit tout « droit du sol et droit au sol » des Palestiniens. Du même coup, le Christ, c’est, aujourd’hui, les Palestiniens.
- dédouaner partiellement « les jeunes Palestiniens et les jeunes Arabes des banlieues » qui « finiront par croire » les « institutions communautaires » qui « appellent « tous les Juifs » de France ou d’ailleurs à faire bloc derrière Israël et ses dirigeants » et qui « identifient toute la diaspora à l’Etat juif, et tous les juifs au sionisme », même si Bensaïd appelle « anti-impérialisme des imbéciles » ce qui motive ceux-là mêmes qui finiront par « confondre les synagogues et les Ambassades d’Israël, l‘antisionisme et l’antisémitisme ».
Ce philosophe juif de France, qui, plus loin, se dit « spinoziste », ne s’en laisse donc pas moins emporter par ce que le philosophe juif d’Amsterdam dénonçait comme « connaissance vague ou par ouï-dire » (la superstition, la rumeur, etc.), lorsqu’il laisse croire qu’il n’y a pas de solidarité culturelle entre les synagogues et les Ambassades d’Israël qui irait de soi, sans quoi il ne s’agirait que d’une solidarité biologisante. Pour autant, c’est au nom même de la pseudo-biologisation juive qu’il se présente comme résistant à cette solidarité, c’est-à-dire comme juif qui a signé « l’appel au soutien des droits des Palestiniens ».
Il n’est pourtant pas besoin d’un raisonnement aussi tortueux pour reconnaître aux Palestiniens leur droit à disposer de leur Etat.
On voit donc en quoi une soi-disant conception politique du développement mondial de l’humanité se réduit à un trouble narcissique d’appartenance identitaire à un peuple. Car, il s’agit de ce trouble, couramment partagé, qui conduit chaque juif à vivre son judaïsme à sa manière, parfois avec le concours d’un rabbin, parfois sans, sauf que là, il s’agit d’une perturbation identitaire qui ne doit se résoudre que par l’intermédiaire d’un faux enchaînement individuel sur un phénomène collectif qui opposerait les peuples juifs, arabes, israéliens et palestiniens dans le cadre de la mondialisation.
Le trotskisme, c’est ça : une manière commode, depuis les travaux d’Abraham Léon sur la conception matérialiste de l’histoire du peuple juif et de Nathan Weinstock sur celle du peuple israélien, d’ériger la résolution d’un problème individuel d’appartenance (ici au peuple juif, mais, dans un autre contexte, au peuple français, américain ou à tout autre peuple) en doctrine politique.
Je ne m’attarderai pas sur d’autres aspects de ce texte qui tente de faire passer l’idéologie de Franz Fanon pour une conception juive universaliste. J’aurai l’occasion de revenir sur le rôle joué par le couple Fanon / Sartre dans la dérive des intellectuels d’extrême gauche, dérive avec laquelle Sartre avait voulu rompre à la fin de sa vie, et j’en viens rapidement au texte de Warschawsky, paru dans Rouge, pour montrer que ce phénomène qui consiste à transformer un trouble narcissique d’appartenance en faux enchaînement individuel portant sur un phénomène historique peut concerner un journaliste et écrivain israélien.
Ce journaliste n’a pas de mots assez durs pour condamner Ariel Sharon, « le boucher de Kibya comme de Sabra et Chatila » dont le seul but est de « justifier aux yeux de George W.Bush et de sa propre opinion publique de nouvelles mesures militaro-répressives dans les territoires occupés », surtout à un moment où « les organisations palestiniennes décident de renoncer à l’usage légitime, s’il en est, de la résistance armée contre une occupation barbare ». Mais, il n’a pas de mots assez élogieux pour encenser Yasser Arafat « totalement marginalisé dans un combat où l’arme du désespoir que sont les opérations suicides contre les civils semble être la seule réponse disponible au terrorisme d’Etat d’une des plus grandes puissances militaires du monde » et qui ne mérite pas seulement « le prix Nobel de la paix », mais « celui de Juste des nations, cette consécration que donne l’Etat d’Israël aux hommes et aux femmes qui, au risque de leur vie, ont sauvé des Juifs pendant la terreur ».
C’est à peine croyable, mais vous avez bien lu : Arafat, à qui Pérès avait donné une chance (avec l’accord final de Rabin) de s’auto-transformer de terroriste en homme d’Etat, devient, par les Intifadas et les attentats-suicides le seul du trio historique à poursuivre l’effort de paix.
On peut penser ce que l’on veut de l’orientation politique d’Ariel Sharon, et ce n’est assurément pas en répandant des rumeurs calomniatrices que l’on démontrera que son approche historico-politico-militaire du conflit est erronée, mais l’essentiel me paraît ici de remarquer que ce faux enchaînement n’est pas seulement mystificateur, il est aussi intrinsèquement autodestructeur. Warshawsky en vient, en effet, à encenser ceux qui se tuent en massacrant des Juifs appartenant, comme lui, au peuple israélien.
Et pour finir, cette question : n’est-il pas temps que chacun fasse le maximum pour cesser d’interpréter le conflit israélo-palestinien à travers des réactions qui visent à projeter sur l’extérieur ce qui se révèle être un combat psychique purement intérieur ?
Par Mailroom (Mailroom) le jeudi 29 août 2002 - 18h41: |
PLAIDOYER POUR MON CAFE
Je ne suis pas une habituee de Adra et jusqu'à maintenant je prenais toutes ces disputes du cafe des Dattes pour des enfantillages sans interet. Mais la je viens pousser un cri : ARETTEZ ------ UN PEU DE TOLERANCE !!!
Des que quelqu’un dit un mot qui ne va pas dans le sens du troupeau il doit forcement se faire bannir, mettre au pilori, recevoir pierres et injures. Les cas ne sont pas isoles : Mexico, Bill…. Et maintenant Darmon, mais ou va-t-on ? Avez vous oublie le temps ou le cafe etait un endroit ou on pouvait discuter sans se disputer ? A-t-on meme le droit de discuter ? Des que quelqu’un sort du babillage feutre et anodin, il se retrouve montre du doigt. On ne peut plus chanter, on ne peut plus parler Thora, l’evocation de la Tunisie ennuie tout le monde, la politique en France ou en Israel provoque de suite un pugilat, alors le chat pour quoi faire ????? Par pitie, une place pour chacun !!!!
Ou etes vous Mazar, Feuj 69 et les autres ? Lucia, grace a qui j’ai decouvert Chostakovitch, pourquoi restes-tu dans ton coin a siroter ton cafe ? Et toi Meyer pourquoi te terres-tu et ne racontes-tu plus Tunis? Et c moi la Marocaine qui viens demander cela ????
Nous sommes en train de perdre la specificite de ce chat, je vous en supplie en cette veille de Rosch Hachanna, pardonnons nous, respectons nous, acceptons nous, pour que ce chat reste unique comme il l’a ete pendant longtemps : lieu de discussions, de rire et d’enorme affection les uns pour les autres.
Lea
Par Coctet (Coctet) le jeudi 29 août 2002 - 17h25: |
Je voudrais me féliciter du bon esprit qui règne sur le site lorsque l’on discute d’un mot comme KCHOUCH.
Si les commentaires ont un but, c’est bien celui la !
Continuons le combat !
Pour ma part, encore enfant ou adolescent à l’Indépendance, je vivais dans la capitale, dans une famille ou le français était la langue de tous les jours et ou les mots arabes ou judeo arabes étaient le verlan ou l’argot pour les jeunes d’aujourd’hui en France.
Dès lors il n’est pas étonnant, ne les ayant jamais vus écrits de quelque façon que ce soit, que j’en déforme le sens ou l’orthographe qui ne peut etre qu’approximative. Parfois je me demande si ce n’est pas mon père qui a inventé tel mot ou telle expression ou telle onomatopée.
Comme je suis sur que beaucoup de monde est dans mon cas et que dans la communauté (harissiene) il existe toutes sortes d’expériences,de savoirs et de sagesse, je compte sur vous pour animer de longs débats (les seuls qui vaillent) à longueur de commentaires.
Brabi, ne m’oubliez pas, surtout pour LABEL OUL KHESHKISH qui me semble avoir de l’avenir !
Merci.
Par BeauSity (Drunkrat) le jeudi 29 août 2002 - 11h19: |
KCHOUCH YA SI SLIM.
Le terme KCHOUCH est le pluriel de KACH "paille", et il est utilisé pour designer des affaires eparpillées comme de la paille. On dit souvent "HAYA LEMM ALYA KCHOUCHEK" (allez, ramasse moi tes pailles".
On utilise aussi les termes KCHOUCH, KACHKOUCHA et KCHéKECH, pour des objets sans valeur. Un peu comme comme "peanuts" chez Bush et "bricoles" chez Chirac.
Par Admin (Admin) le mercredi 28 août 2002 - 23h23: |
AVIS AUX HARISSIENS
Du a la migration de Harissa vers des serveurs plus puissants et plus rapides, il se peut que vous rencontriez des problemes ce jour.
Nous vous presentons toutes nos excuses et vous affirmons que nous travaillons a la resolution de ces problemes.
Merci de nous signaler tous incidents que vous rencontrez.
Admin
Par Fernand (Fernand) le mercredi 28 août 2002 - 22h35: |
Chez nous on disait plutôt grebege, pour désigner des objets inutiles. Et ce n'est que bien plus tard que j'y ai vu un lien de parenté avec le mot anglais garbage.
Kchouch se disait aussi avec à peu prés la même signification.
Par Ben Debba, Slim (Slim) le mercredi 28 août 2002 - 22h17: |
Cher Coctet:
Notre Chere Annie a bien raison, la parole Gerbege s'utilise en Tunisie du moins dans le centre et le sud du pays. Effectivement, la parole vient de garbage, mais tu nous connais les Tunisiens, nous avons des parles empeunter de partout, peut-etre meme de Chine. Par contre, je n'ai jamais entendu la parole Kchouch avant!
Mais je ne suis qu'un plouc Sfaxien ! :-)
Par Coctet (Coctet) le mercredi 28 août 2002 - 20h08: |
Merci à Annie Boukris pour ces expressions bien
de chez nous. Je lui propose les savoureux
TREHL FI AKLOU ou LABEL OU KESKHIS qui sont
inédits sur le site, si je ne me trompe.
J'ai un doute sur GERBEGE, y voyant un anglicisme
(garbage) ! Ne s'agit-il pas plutot de KCHOUCH !
Mais je ne suis qu'un plouc tunisois !
Par Mailroom (Mailroom) le mercredi 28 août 2002 - 17h46: |
Bonjour,
J'espère que vos vacances se sont bien passées.
Un ami militant vient de me signaler sur un catalogue Go Sport (http://www.go-sport.fr/)une publicité pour des chaussures de sport de marque Umbro dénommes "Zyklon B… Beige" !
(Umbro, la marque anglaise spécialiste du football, a signé un contrat de partenariat avec l'Olympique Lyonnais, devenant ainsi l'équipementier exclusif du club Champion de France pour les cinq prochaines années. L'équipementier remplace l'Allemand Adidas.)
Je pense que nos amis avocats devraient intervenir auprès de Umbro France pour faire retirer cette dénomination. Il s’agit de Zypro en Angleterre !
Yves Kamami.
kamami@club-internet.fr
Par Mailroom (Mailroom) le mercredi 28 août 2002 - 17h43: |
TUNES CELEBRES
ET mon pere qui est directeur adjoint du college lycée Lucien de hirsch? POurquoi n'est il pas dans votre liste alors que c'est un pur tune!!!!!
Merci d'effectuer cette rectification
Jeremie Hazan
Par Mena (Mena) le mercredi 28 août 2002 - 17h37: |
No passeran ! (info # 012708/2)
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency
Reste à considérer le problème posé par la stigmatisation des israélites et des gentils, signataires des appels de la CAPJPO. Reste aussi à remettre ces signataires dans la vraie perspective de leurs actes de politique collective.
Autant le préciser tout de suite, j’entends vampiriser ce questionnement afin de mieux l’appréhender, utiliser le prétexte de la polémique causée autour d’amisraelhai et ne pas participer à la polémique elle-même.
D’abord, parce que, comme je l’ai écrit dans mon précédent article, je ne crois pas à la naturalité de l’émergence de cette polémique. Je crois qu’elle a été artificiellement enflée, hors de toutes proportions, par les dialecticiens du Monde, afin d’attirer les taureaux anti-racistes loin de leur journal-couleur-pourpre-restes-de-trotskisme et loin d’Olivia Zémor.
Ensuite, parce que mon éducation et ma culture m’amènent à rejeter sans la moindre concession tout appel à la violence physique contre une personne, quelles que soient les erreurs que je peux lui trouver. En tant qu’apprenti humaniste et qu’Israélien, j’abhorre la délation et les appels à persécuter n’importe quel être humain, et ce, aussi longtemps qu’il ne s’est pas corrompu par l’usage de la violence physique.
C’est à ces titres, que je veux vomir l’appel d’amisraelhai à la persécution des signataires des manifestes de La Zémor et bien faire entendre que mon dégoût n’est pas cosmétique ou conjoncturel. Mon dégoût et celui de tous les rédacteurs de la Ména est culturel et ancien et il n’a pas attendu la diversion du Monde afin de se faire connaître.
Reste, encore, qu’une fois qu’on a dit tout cela on n’a pas dit grand-chose ! Laissons Edwy Plenel et Xavier Ternisien à leurs cache-pots et à leurs contre-feux et occupons-nous justement à discuter des aspects significatifs de l’engagement personnel des signataires des manifestes de la CAPJPO.
Dans mon article "Non !" du 18 juillet dernier, j’établissais que l’adhésion à l’appel au boycott était monstrueuse sur le plan de l’éthique et notamment de la conscience historique :
"(…) à prendre conscience de la monstruosité de leur acte et d’évacuer leur signature de cette initiative sans gloire. Puis j’établirai une barrière absolue entre moi et les gens qui restent sur cette liste, parce qu’il m’est insupportable de respirer le même air qu’eux, parce qu’il faut être dément, sachant ce que l’on sait de la dynamique de ce genre d’initiatives, pour accepter de prendre le risque de composer avec elles. Je boycotterai les boycotteurs, je ne verrai pas leurs films, je n’écouterai pas leurs chansons et je ne les saluerai plus."
Et je définissais le comportement que j’allais adopter vis-à-vis de ses signataires, tout en précisant qu’il s’agissait de mes conclusions individuelles - Je ne demande rien à personne, je ne pétitionne pas, je ne lobbyse pas – d’homme qui respire et qui pense (je n’entrevois pas que l’on puisse faire l’un sans l’autre).
La Ména et tous ses collaborateurs se sont d’ailleurs toujours opposés aux initiatives de la pensée de groupe, lui préférant l’exemple de la détermination et de l’analyse personnelles. L’homme qui prend le risque d’écrire ce qu’il comprend prend le risque d’être ignoré, contredit, voire déconstruit par la critique, alors que celui qui souscrit à la pensée d’autres, aussi vrai que les pensées des hommes ne se forment jamais à l’identique, efface son identité dans les desseins d’autrui. Il lui donne pouvoir pour penser à sa place, il noie ses spécificités dans le vent qui souffle, il abandonne à la fois le droit et le devoir de s’informer au fond, d’aller au bout de ses convictions et d’en revendiquer entièrement la synthèse.
En ce qui concerne le second appel d’Olivia Zémor, on peut vraiment parler de déconstruction, si ce n’est pas de baffe, plus simplement, puisque la plupart des signataires pour une paix juste au Proche-Orient l’ont renié. Au prix d’un acte positif, d’une déclaration spontanée, ils se sont sentis obligés de sortir du consensus cocooneur de l’action collective, pour prendre la peine de parler en leur nom propre et pour déclarer qu’ils s’opposaient à l’appel à boycotter Israël.
S’est alors instauré un entre-deux eaux intéressant, puisqu’il émarge à la fois dans le cadre de la CAPJPO et qu’il s’en dissocie, et parce qu’il comprend des noms non inconnus, comme ceux de Jean-Daniel, de Bertrand Tavernier, de Jean Lacouture ou du professeur Le Goff. Ils nagent dans l’entre-deux eaux de ceux qui acceptent le premier appel et qui rejettent le deuxième. C’est le marais de ceux qui entendent fustiger Israël juste un peu mais pas au point de l’étrangler économiquement et qui voient dans leur indécision un phénomène de justesse et de modération. Mieux, ils n’hésitent pas à revendiquer leur position, comme la chanteuse Sapho, qui affirme à Ternisien :
"J'ai répondu une fois à un appel pour la paix, mais je ne fais pas partie de l'association et ce n'est pas mon genre d'appeler au boycottage. Il y a une folie à l'œuvre dans cette affaire."
Selon Sapho, donc, il se serait simplement et très clairement agi de signer un appel pour la paix, ce qui est bien et bon, quant à appeler au boycott, ça serait de l’hystérie. C’est exactement comme pour le producteur de cinéma Marin Karmitz, qui déclare "Je suis opposé au boycottage, qui me rappelle de très mauvais souvenirs. Pourtant, j'ai reçu toute une série de lettres d'insultes (…).
Dans un premier réflexe, certains ont pu être tentés de considérer que les eaux de ce marais étaient effectivement les plus sereines et les plus équilibrées du monde et qu’elles coulaient, fortes, dans la vallée du juste milieu. Ces certains n’ont pas lu le texte de l’appel ou alors ils ne l’ont pas compris ! En fait nous, les analystes de la Ména, affirmons avoir bien pris connaissance de ce manifeste et ne pas y avoir trouvé le moindre appel à la paix. En fait de paix, et à l’issue d’une décortication désintéressée de l’appel de Zémor, il nous semble que ce texte procède plutôt d’un encouragement à la violence nationaliste, suprématiste et religieuse des thèmes palestiniens les plus radicaux. Voyez :
- Le premier appel omet de mentionner que l’Intifada et son cortège de souffrances est objectivement (c’est Abu-Mazen qui le dit) le résultat d’une décision stratégique de Yasser Arafat
- L’appel ne fait aucune mention des violences et des assassinats collectifs palestiniens qui constituent la cause unique des actes de légitime défense – bien ultérieurs - du peuple israélien
- L’appel qualifie le droit d’Israël à se défendre de crime
- L’appel construit la cabale d’une initiative politique israélienne inexistante – et, pour cause, jamais démontrée – qui entendrait imposer (par déviance atavique malfaisante, nous ne voyons aucune autre explication plausible à de telles initiatives) des conditions inhumaines d’existence aux Palestiniens. Dans cette diffamation anthologique, la CAPJPO prend le risque d’écrire que "cet emprisonnement de tout un peuple dans son propre pays est prélude à sa déportation pure et simple !"
- L’appel impute, faisant ainsi la preuve d’un déséquilibre abyssal, incompatible avec la recherche de la paix et pour le surplus, au total mépris des faits, non seulement la responsabilité de l’Intifada à Israël mais en plus, l’entièreté de cette responsabilité !
- Le premier appel d’Olivia Zémor ne procède pas seulement d’une vision partisane des choses, bien plus grièvement et de façon moins candide, il est préjudiciable à la recherche de la paix en cela qu’il exige la réalisation de la finalité stratégique principale de l’un des partis en guerre (le but principal recherché par Yasser Arafat en déclenchant sa guerre), à savoir l’envoi d’une force militaire d’interposition dans la région.
La réalisation de la théorie du porte-avions du leader palestinien nécessite le déploiement d’une telle force ; la finalité de cette théorie n’est en aucun cas la paix mais la poursuite de la guerre à outrance, s’appuyant largement sur l’arme de l’assassinat collectif de civils israéliens, jusqu’à l’éradication de l’Etat d’Israël. En conséquence de quoi, et jusqu’à ce qu’on nous démontre l’ineptie de la théorie du porte-avions (ça va être difficile !), l’appel de la CAPJPO soutient la guerre la plus inique possible au Proche-Orient et justifie l’assassinat de civils innocents en lui donnant des raisons d’être. Ce en quoi Sapho, Jean Daniel et Edwy Plenel n’ont pas signé sur un appel pour la paix mais sur un blanc seing, sur une indulgence précédant les faits, afin de perpétrer un massacre !
La paix par la victoire de l’un des guerriers et par l’anéantissement de l’autre, vous pigez ?
Et bien, si chacun a le droit de faire ce qu’il veut, y compris celui de signer des pétitions pour l’éradication du pays des juifs, j’ai quant à moi la faiblesse de trouver que cette attitude est irresponsable ! On ne peut pas, sous couvert de vouloir faire avancer la cause de la paix, œuvrer pour la destruction d’un Etat et de ses habitants.
L’engagement en faveur du premier appel d’Olivia Zémor – j’ai déjà dit ce que je pensais des signataires de l’appel au boycott – ne procède pourtant pas d’un pseudo exercice du droit de libre opinion. Ca n’en est pas un, car le manifeste qu’ils ont signé ne s’articule pas autour de l’expression d’une quelconque opinion mais de la distorsion volontaire de faits vérifiables.
C’est en cela que l’adhésion à l’appel du CAPJPO, tel qu’il est formulé, est intellectuellement inadmissible et que ses signataires sont moralement condamnables, ce qui n’est certes pas une raison pour "leurs remettre les idées en place à coups de battes de baseball" !
A cela s’ajoute la question de savoir si un signataire juif est plus condamnable qu’un signataire goy ? Répondre à cette interrogation par la négative signifierait que la judéité n’existe plus. Comme si ça n’était rien, d’être juif ! Comme si, au-delà des problèmes objectifs d’identifier un juif – pas d’apposer une étoile à côté de son nom, cela n’a rien à voir - les juifs ne partageaient pas, au moins, un vécu et un destin commun. Comme si on pouvait impunément tourner le dos au destin de son peuple, qu’il suffirait de se faire appeler Daniel, Morin, Roche ou Dupond, pour pouvoir participer à la destruction d’Israël en pleine guerre existentielle et s’y sentir confortable ?
En posant cette question, je pense, à l’écart de toute sensiblerie, à ce professeur en médecine de Jérusalem, qui a perdu son fils lors d’un assassinat collectif palestinien (et qui continue à soigner des petits malades palestiniens soit dit en passant).
Quel regard peut avoir ce professeur sur le généticien Axel Kahn, par exemple, fier signataire du premier appel, qui s’étonne de déclencher haine et mépris, se déclarant atterré de voir à quel point ce sont les vents mauvais qui l'emportent aujourd'hui.
Quel vent est-il donc plus mauvais que celui qui appelle à l’anéantissement de son propre peuple ?
Ou sur Agnès Jaoui, l’actrice : "Je n'ai jamais appelé au boycottage des produits israéliens. Par principe, je suis opposée à tout boycottage. Pourtant, les amalgames se sont faits avec une rapidité monstrueuse : mes parents ont reçu des appels anonymes de gens furieux... (…) Cette histoire est la preuve que les fanatiques et les imbéciles se rencontrent dans tous les milieux. Mais tout se passe aujourd'hui comme s'il n'y avait plus place pour un discours de raison." ?
Elle a raison, Agnès, les fanatiques et les imbéciles se rencontrent dans tous les milieux, même chez les juifs ! Quant à la place pour un discours de raison, ça n’est rien de le dire…
J’ai infiniment de respect pour ce professeur et pour la dignité qu’il garde. Je ne sais pas si, à sa place, je n’aurais pas appelé la maman d’Agnès pour lui dire ce que je pense de la sottise de sa fille mais je sais, par contre, qu’il y a des coups de pieds aux fesses qui se perdent, avec ou sans amisraelhai, s’agissant – bien entendu – de coups, de souliers et de culs aussi virtuels et inoffensifs les uns que les autres.
Il existe donc, aussi, un problème spécifique attenant aux juifs français. Tout le monde ne peut pas avoir le talent, l’élégance et le courage d’un Bernard-Henri Lévy, d’un Finkielkraut ou d’un Gurfinkel – tiens, vous avez remarqué, ceux-là ont gardé leurs noms de juifs - !
Où sont les médias français, dont les rédacteurs en chef participent du militantisme antijuif sans renoncer à leur rôle d’informateurs-généralistes ? Suffit pas, Plenel, d’envoyer des taupes à toutes mes conférences, qui avalent leur stylo avant d’écrire leur article, faudrait pas avoir à ce point peur de la confrontation des idées !
Voilà la discussion que Le Monde voulait noyer dans les vagues d’amisraelhai.
J’ai essayé, au contraire, de produire ce débat et j’espère y être parvenu.
Par Nao (Nao) le mardi 27 août 2002 - 22h14: |
Le mur en danger:
Je ne voudrais pas jetter de l'eau sur le feu aupres de nos harissiens (naivement) epris de paix mais comment peut-on faire confiance a nos adversaires quand on voit comment le Wakf a systematiquement foutu en l'air toutes les decombres sous le Mont du Temple afin d'effacer toutes traces et preuves historiques de la presence juive millenaire ds ces lieux si contestes??
Le Maire de Jeru, Ehud Olmert, a annonce qu'une partie du mur risque de s'effondrer et d'ailleurs des echaffaudages ont ete dresse pr eviter une catastrophe.
On n'est pas encore sur qui du mur ou de la mosquee Al Aqsa peut s'effondrer!!! Les experts craignent que la presence massive de fideles lors du Ramadan de Novembre puisse fragiliser les deja pas solides fondations!!!
Le Wakf,(toujours tres competent et qui joue les petits malins), nie bien sur et pretend qu'Israel baratine/dramatise afin de re-obtenir la supervision des lieux.
Quand on connait la valeur et la competence mondialement reconnues qui caracterisent les archeologues israeliens, on ne peut avoir confiance en leurs experts bidons!
Et quand on se souvient que les talibans ne s'etaient pas genes pr dynamiter les statues geantes de Bouddah en Afghanistan, on realise que ces methodes systematiques de destruction de la culture des autres est inscrite profondement dans leurs genes!
Mille milliards de mille sabords comme dirait le Capitaine Haddock dans Tintin: "Dire qu'il faut faire la paix avec ces sagoins, ces bachibouzouks et de pareils trublions!"
Par Mexico (Mexico) le mardi 27 août 2002 - 22h12: |
PARACHA NITZAVIM-VAYELEKH
Ce chabat, nous apprenons une importante lecon.
Deux sections sont lues: "Nitzavim" et "Vayelekh".
Nitzavim veut dire: se tenir debout avec fermete. Vayelekh, au contaire, veut dire: et marcher, antithese du nom de la premiere.
La premiere nous enseigne la necessite d'etre stable, d'etablir des fondations autour de deux points essentiels, desquels nous ne devons pas nous ecarter.
La seconde, Vayelekh, nous exige que malgre la fermete inflexible, nous devons avancer sans nous arreter.
Certaines annees, ces deux sections sont lues durand le meme chabat et son enseignement est clair et eternel. Nous devons savoir unir ces deux approches vitales, en trouvant les vertus de chacune d'elles: une posture ferme et a la fois une marche permanente.
Tous mes meilleurs voeux de bonheur, sante, prosperite et paix a tous les Harissiens et a tout le Klal Israel.
Yael Deitz
Par Nao (Nao) le mardi 27 août 2002 - 19h54: |
Pour les fetes, n'achetez pas grenade ou dattes en provenance d'Egypte ou Jordanie. Au mieux achetez israelien, si ca n'est pas disponible achetez des fruits en provenance d'Espagne.
Merci
Hag Sameah, Shana Tova et Gmar Hatima Tova a tous les harissiens et a tout le peuple d'Israel
Danielle Tahar
Par Emma (Emma) le mardi 27 août 2002 - 18h48: |
Réponse à un écrivain envieux - article paru dans Migdal Mag N° 22 - A LIRE
Vous trouverez ci-dessous la réponse de Yossef Lapid à un article d'Anton Shamas, auteur palestino-israëlien, parue dans le numéro de Yom Haatzmaout de l'hebdomadaire tel avivien. Une réponse particulièrement brillante et réaliste, qui remet les choses à leur place !!
L'auteur palestino-israëlien connu pour l'égalité de sa plume écrivait :
"Mesdames et Messieurs, le moment est venu, en ce jour de fête, de reconnaître avec une totale franchise sans sentiment de honte ou les yeux baissés, que toute cette affaire s'est mal terminée. L'aventure sioniste s'est soldée par un échec total".
La Réponse
"Shamas, mon ami: Le sionisme est la plus grande "success story" du 20ème siècle. Cinquante ans après la défaite de Hitler et du Mufti de Jérusalem, le sionisme vit et prospère au coeur du Moyen-Orient, dans un Etat de 4 millions et demi de juifs dont la survie pouvait faire doute, à un moment donné.
La langue hébraïque (une des merveilles du sionisme) a fait l'union des sabras et réfugiés des camps, des sépharades et juifs d'Orient et d'Occident. En un demi siècle et en partant pratiquement de zéro les sionistes ont forgé un Etat qui lance ses propres satellites dans l'espace et approvisionne la marine américaine en avion-espions sans pilotes. Un Etat qui exporte des progiciels compliqués et enseigne aux Latino-américains comment faire pousser des melons. Un Etat qui envoie tous les mois des produits valant plus d'un milliard de $ vers l'Europe occidentale, les Etats-Unis et même le Japon. Une démocratie exemplaire où les ministres craignent les contrôles de comptes et où les juges ne craignent que D-eu. Un Etat qui a produit une armée considérée comme l'une des meilleures du monde.
Un Etat où il y a peu de crimes de sang, mais beaucoup de bons concerts. Les fidèles de toutes les religions jouissent de la liberté du culte et les non-croyants sont également les bienvenus. 10% des citoyens du pays sont de nouveaux immigrants. 89% estiment que malgré toutes les difficultés - et l'Agence Juive - c'est un bon pays pour y vivre. Voilà un Etat où un Anton Shamas est libre, un jour de fête nationale, de publier une virulente attaque contre tout ce qui est cher aux juifs vivant dans ce pays. Shamas sera peut-être capable de nous pardonner tout cela, mais ce qu'il ne peut pas supporter , c'est le fait que présentés à la lumière des réalisations du sionisme, les échecs arabes apparaissent si humiliants et déprimants.
Combien y-a-t-il de Palestiniens, mon ami ? un million ? deux ? trois ? Et combien d'Etats arabes t'entourent ? Vingt ? Vingt pays de rois et de dictateurs, de terreur et d'effusion de sang. Il n'existe pas une seule démocratie arabes, avec liberté d'expression et droits civiques. Tu nous parle de l'échec de l'Etat d'Israël. Comparé à qui, à quoi ? l'Algérie ? l'Egypte ? l'Irak ? Combien d'Arabes entre l'océan Atlantique et le golfe Persique ? Cent millions ? Deux cent millions ? et combien y-a-t-il de musulmans ? Un milliard ? et ils prient tous le même Allah, au nom du même prophète Mahomet. Et tous, tant qu'ils sont, ils ne peuvent pas résoudre le problème des égoûts à Gaza.
Depuis 47 ans vous vous êtes préparés pour l'Indépendance palestinienne, et pourtant vous ne vous êtes toujours pas mis à ramasser les ordures ménagères à Jéricho.
Malgré tout le pétrole du monde vous n'arriviez pas à mobiliser la fraternité arabe nécessaire pour construire l'hôpital à Deir El Balah. Et tous les robinets en or massif d'Arabie Saoudite et tous les jacuzzis du Koweït ne suffisent pour fournir de l'eau potable pour Jabalyia. Quand tout cela a été dit, mon ami, tu le sais bien, n'est-ce-pas, que si un million de juifs vivraient à Gaza, elle deviendrait un paradis sur terre. A ce moment là les ouvriers palestiniens feraient la queue à Erez pour y travailler.
S'il y avait dans le monde un milliard de croyants juifs, les juifs de Gaza n'auraient pas besoin d'aumônes onusiennes. Les juifs du monde prendraient soin des juifs de Gaza et Gaza serait depuis longtemps la perle de la Méditerranée.
Allons, tu sais tout cela, Anton Shamas et c'est bien ce qui t'exaspère. C'est l'envie qui te dévore et qui t'égare. Ainsi, vois-tu, le moment est venu de conclure avec une totale franchise sans sentiment de honte ou les yeux baissés : cela n'a pas marché toute cette affaire. L'aventure palestinienne s'est soldée par un échec total."
Emma
Par Admin (Admin) le jeudi 29 août 2002 - 07h49: |