Par Cacouboulou (Cacouboulou) le lundi 26 mars 2007 - 11h33: |
Voici quelques références sur "l'ImMONDE" et les auteurs qui qualifèrent ainsi le journal Le Monde, qui curieusement semble retourner en grâce à point nommé, et regagner en cette circonstance, l'estime de son détracteur principal.
Par Lapid (Lapid) le jeudi 03 août 2006 - 17h38:
A Jean-Marie Colombani Directeur du journal l'ImMONDE,
Par Soleil (Soleil) le jeudi 29 juin 2006 - 23h01:
L'ImMonde : "Un colon présumé". "une photocopie des papiers d'idendité de colon" ! Vous avez bien lu.
"contre la bande de Gaza" : accusation implicite d'un retour à Gaza = des procédés d'intention
Les nazis mettaient "Jude" sur la carte d'identité avant d'assassiner. Les staliniens mettaient "nationalité juive" avant de persécuter. L'ImMonde met : "colon" ...
Par Deutéronome (Deutéronome) le mardi 22 août 2006 - 17h13:
décidément Sergei fait comme les romains il se sert des chrétiens sacrifiés et du christ pour justifier ses opinion antisémites. Il y en a décidément qui n'ont que les juifs à l'esprit ce
L'Affaire de la caricature de Serguei dans le journal "l'ImMonde" (SUITE)
Par Lapid (Lapid) le vendredi 30 juin 2006 - 11h28:
Mais franchement ces gens-la finissent par nous lasser et meritent notre plus grand mepris.
Desormais, si certains le desirent, ils pourront continuer a denoncer « l’ImMonde journal » avec l’espoir de ne plus en parler, car, comme je le prevois, il mourra de sa triste mort a la suite de l’hemorragie due a la fuite massive de ses lecteurs.
Par Lapid (Lapid) le vendredi 04 août 2006 - 01h25:
A Jean-Marie Colombani, directeur de l'ImMonde,
Pour votre information,
Avec mon plus profond mepris,
Par Lapid (Lapid) le samedi 08 juillet 2006 - 19h19:
Pour en savoir plus sur l'Editorial du 8 juillet de "l'ImMonde" cliquer sur l'url :
1-0@2-3218,36-793495@51-759824,0.html, Editorial du 8 juillet 2006
Donc acte !
Par Meyer (Meyer) le lundi 26 mars 2007 - 12h05: |
« Vous le savez bien, amies tunisiennes, la plupart d'entre vous n'ont elles pas été élevées à Notre-Dame de Sion? »
Tu te trompes totalement Girelle. La très grande majorité des jeunes filles tunisiennes fréquentaient les établissements scolaires, primaires et secondaires, soit publics, soit de l’Alliance Israélite.
Une très petite minorité, issue des milieux privilégiés, pouvait se permettre d’inscrire ses enfants à Notre-Dame de Sion. Leurs enfants étaient souvent conduits à l’école en voiture, accompagnés d’une gouvernante. Ils ne représentaient qu'une très faible proportion de la population. Dans mon entourage (famille, voisins, amis, camarades de classe), je n'ai connu qu’un cas.
Seule une personne issue de ces milieux (commerçants, propriétaires, rentiers, professions libérales etc.) peut t’avoir donné une telle information.
Notre-Dame de Sion est un ordre spécialement créé pour convertir les Juifs :
« La Congrégation a été fondée pour témoigner, dans l’Eglise et dans le monde, de la fidélité de Dieu à son amour pour le peuple Juif et pour travailler à l’accomplissement des promesses bibliques, révélées aux Patriarches et aux Prophètes d’Israël pour toute l’humanité." (Const. 2) "
« Théodore Ratisbonne, né à Strasbourg en 1802, d’une famille juive en voie d’assimilation, avait reçu une éducation pleine de droiture et d’affection, mais peu de formation religieuse. "La religion m’était en dégoût, écrit-il, la mienne comme toutes les autres." De son désarroi jaillit un jour cette prière: "O Dieu, si vraiment tu existes, fais-moi connaître la vérité, et je jure de lui consacrer ma vie."
http://www.sion.org/Origines.htm
Par Girelle (Girelle) le lundi 26 mars 2007 - 11h02: |
Chère Nao, chère Bazooka,
Je n'ai pas le temps ce matin de répondre ligne par ligne à ce papier du Monde.
Cependant, il est certain que si l'on interroge les adversaire politiques d'un homme, ils auront toujours quelque chose à dire.
1 - Son ambition: Je rêve, connaissez vous un seul homme politique qui se présente aux présidentielles et qui n'ait pas d'ambition?
Le tout est de savoir ce que l'ambition fait faire à un homme: celui là a refusé le ministère de toute première importance que lui proposait Chirac en 2002, parce que celui ci ne tenait pas compte du résultat du 2ème tour des présidentielles,en faisant un élargissement qui eut été logique pour représenter les français dont les suffrages s'étaient portés sur lui, au lieu de cela Chirac voulait concentrer tous les pouvoirs dans un parti unique et a créé l'UMP faisant à coup de porte-feuilles ministériels, une OPA sur l'UDF.
C'est ainsi que la France a hérité aux affaires étrangères de l'inénarrable Douste Blazy.
Quand à Gilles de Robien, il pense qu'il devrait se trouver à la place de Bayrou...aller "à la soupe" méritant sans doute une timbale.
Il a résisté, quasi seul, entouré de quelques parlementaires courageux qui risquaient ainsi d'être battus aux législatives qui suivaient.
Dans la liste de ses fidèles cités par le Monde, il est curieux que l'on ait oublié Rudy Salles, président de France Israel qui a réussit à créer le Parlement de la Méditerranée, imposant Israel aux pays musulmans riverains et là, tout le monde siège cote à cote.
La religion: oui Bayrou est un catholique convaincu, ne le disait il pas dans l'article que Lapid a publié concernant Israel?
Sa foi est un des mobiles profonds qui l'engagent auprès d'Israel. Sa conviction dans ce domaine est totale et n'a rien à voir avec une recherche de voix.
La loi sur l'avortement: Ce n'est pas une loi qui oblige à avorter, mais une loi qui permet de ne pas faire appel à une faiseuse d'ange quand on n'avait (à l'époque) pas les moyens de payer le prix fort ou d'aller à Londres - C'est d'ailleurs avec cet argument là que j'avais convaincu un autre parlementaire très chrétien de voter cette loi.
C'est bien, là la démonstration du respect de la loi de séparation de l'église et de l'état qui, alors que l'on est à titre privé adversaire de l'avortement, on laisse aux autres la liberté du choix.
La loi Falloux: Bayrou regrette amèrement ce qu'il considère comme une erreur, il le dit, parce qu'il sait reconnaitre ses erreurs, ce qui n'est pas si mal.
Il faut dire que l'enseignement privé en France met à la disposition des enfants des batiments qui parfois se dégradent faute de moyens. Si ces établissements fermaient leurs portes, cela couterait combien à l'état de scolariser tous ces enfants?
Vous le savez bien, amies tunisiennes, la plupart d'entre vous n'ont elles pas été élevées à Notre-Dame de Sion?
Il n'était en aucune façon question de revenir sur la Loi de 1905, mais de faire jouer la possibilité offerte par les associations culturelles et non pas cultuelles.
Quant au choix d'élever des pur-sang plutôt que des poulets, c'est une question de goût, j'aurais choisi la même chose. Il faut admettre que l'argument est stupide. Gabin avait fait le même choix!
Je n'ai pas le temps de continuer, mais je constate l'intérêt que vous portez au Monde qui fut bien malmené en ces lieux.
Il fut un temps ou nous n'étions pas convaincus que nous défendions les mêmes valeurs.
Libre à vous de changer d'avis, si vous le faites en toute conscience.
Quant à moi, depuis deux ans, j'examine, je réfléchi, je pèse, je crois qu'il faut un changement dans notre pays et qu'il faut absolument sortir d'un manichéisme stérile.
Par Cacouboulou (Cacouboulou) le lundi 26 mars 2007 - 10h33: |
Le Monde, dont si mes souvenirs sont exacts, il était de bon ton de qualifier sur ADRA, du sobriquet " de l'Immonde ", ne fait pas le printemps.
Chaque journal, en fonction de sa tendance, est capable de découvrir des poux dans la tête, de l'adversaire, ou de tous les adversaires.
Mais pour un futur élu de la république, ce qui compte le plus, c'est le bilan, et le projet, mis à nu sur le tapis.
Quand à Bayrou, de lui au moins, toute la police de la République ne chante pas, à tue tête, comme pour l'autre minus : " Il est COCU le chef de gare,,, ",
Votez si ça vous chante pour le chef de gare, mais alors ne pleurez pas, si vous devenez comme lui,,, A bon entendeur !
Par Bazooka (Bazooka) le lundi 26 mars 2007 - 08h08: |
Merci pour l'article Nao.
Il nous permet (enfin !) de decrypter la vraie personnalite de Francois Bayrou, dont les traits ambitieux, a la lisiere de l'arrivisme, sont dignes d'un heros Stendhalien a la Julien Sorel ou a la Fabrice del Dongo.
N'y a t-il pas un paradoxe a etre (je cite) "contre l'avortement a titre prive" et "toujours se montrer un defenseur sans ambiguite de la loi Veil" ?
On entr'apercoit bien, en filigrane a ce portrait, une volonte de s'attaquer au principe de Laicite de la Republique, a ses institutions, et tres vraisemblablement a la loi de 1905.
La deconfessionnalisation du personnage est nettement superficielle et electoraliste.
Ce n'est pas pour rien qu'Andre Santini ose la galejade : "Le triangle est tombe dans le benitier."
Par Email (Email) le lundi 26 mars 2007 - 05h16: |
chalom
tout d'abord excusez moi des fautes d'orthographe c'a fait 40 ans que je n'ecrit pas le francais.
merci de votre reponse et puis j'espere d'avoir de bonnes nouvelles pour ma cousinne son pere s'appelle roger saada
merci encore et bonne fetes
lisette seroussi
Par Nao (Nao) le lundi 26 mars 2007 - 03h59: |
Chere Girelle,
Voila l'article du Monde dt le lien etait defecteux.. Guere flatteur...
François Bayrou et son double
LE MONDE | 20.03.07 |
Compte trop sur ses dispositions naturelles" (Bulletins scolaires)
La remarque est revenue souvent dans la bouche de ses professeurs. C'est ensuite ce que ses amis lui ont répété. Enfant, le jeune François Bayrou était bègue, mais il discourait tout de même au point d'être appelé ironiquement "l'orateur". Doué, convaincant, il est pourtant longtemps passé pour un parfait dilettante. Parfois même, il semble tenir le travail pour une mauvaise manie. "Pendant des années, il n'a pas bossé, témoigne Pierre-Christophe Baguet, député UDF qui soutient aujourd'hui Nicolas Sarkozy, mais son culot, sa culture lui permettaient de s'en sortir." On l'a vu dîner tard, avec sa bande, dans des bistrots au coeur de Paris ; jouer au tarot jusque tard dans la nuit ; écrire ses discours aux petites heures du matin dopé à l'adrénaline de l'improvisation. Deux ou trois fois, il a effacé par inadvertance le texte qu'il venait de rédiger sur son ordinateur, a dû monter à la tribune les mains dans les poches... et s'en est sorti.
"C'est un bordélique", reconnaissent ses amis. Il débarque systématiquement en retard à ses rendez-vous, ne s'excuse pas et peut même vous engueuler. Marielle de Sarnez, sa principale conseillère, a pourtant considérablement réorganisé son équipe, parfois en tranchant dans le vif et en se faisant beaucoup d'ennemis. Mais François Bayrou a fait sienne la devise d'Henri IV, dont il écrivit la biographie : "Ce qui doit arriver ne peut pas manquer."
"Un jour, il pétera de vanité" (Jacques Chirac)
Il se juge beau, séduisant, intelligent, formidable stratège. Les élus, les journalistes, ses amis, ses adversaires en savent quelque chose : François Bayrou a parfois la tête comme une montgolfière. Il a longtemps assuré : "Je suis le nouveau Mitterrand." Lorsqu'il obtint le secrétariat général de l'UDF, alors présidée par Valéry Giscard d'Estaing, il expliqua tranquillement devant tout le bureau politique du CDS : "Giscard a trouvé en moi quelqu'un à sa mesure." Au moment où le premier ministre anglais était la coqueluche de la droite, il répétait partout : "J'ai un avantage sur tous les autres : je ressemble physiquement à Tony Blair." On l'a vu admirer longuement sa photo dans des magazines, en soulignant : "J'ai un regard profond." A la journaliste sportive Estelle Denis qui lui demandait il y a quelques semaines ce que sa femme préférait en lui, il a répondu sans sourciller "ma virilité". Jacques Chirac, qui en a beaucoup ri, s'en est aussi très souvent agacé : "Un jour, il pétera de vanité."
Une chose est sûre : le candidat UDF s'est toujours vu en haut de l'affiche. Son ami le député des Pyrénées-Atlantiques Jean Lassalle l'entendit expliquer en 1983, alors qu'ils n'étaient tous deux que conseillers généraux : "Dans trois ans, je serai député. Ensuite, je serai un ministre important." Dans les années 1990, tous ceux qui l'ont côtoyé l'ont vu dresser ses plans : "Je me présente en 2002, je fais un score à deux chiffres en 2007, je suis élu en 2012." A sa biographe, Violaine Gelly, il expliquait en 1996 : "Entre ce que j'étais et ce que je suis, il y a moins qu'entre ce que je suis et le sommet." Bernard Bosson, qui fut son rival malheureux chez les centristes et le soutient aujourd'hui, assure pourtant gentiment : "Son immodestie a considérablement diminué."
"Dans les moments de choix, il se confie à Dieu" (Un ami)
Longtemps, chaque 15 août, la famille Bayrou a fait à pied le pèlerinage qui mène de Bordères, son berceau béarnais, jusqu'à Lourdes. Etudiant, le jeune François a consacré son mémoire de maîtrise au Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, de Charles Péguy. Nommé pour la première fois ministre en 1993, il donna une fête à Bordères, précédée d'une messe. L'église est attenante à la maison, ses vitraux ont été rénovés en partie sur ses deniers. "Dans les moments de choix, il se confie à Dieu", assure l'un de ses amis. Bayrou a indéniablement la foi. Pratiquant régulier, il assure ne "fréquenter que le côté sombre de la paroisse", mais les Ecritures lui sont un secours. Le 11 septembre 2001, il répéta vingt fois à son équipe : "C'est l'Apocalypse !", avant de mettre sa campagne présidentielle entre parenthèses, persuadé que plus rien n'avait d'importance. S'il a appris à distinguer la foi du militantisme politique, ce ne fut pourtant pas sans mal. En 1990, il explique lors d'une convention centriste : "Mon engagement chrétien est plus important que mon engagement politique. Et je ne tiens pas à ce qu'ils se mélangent."
Pour l'avoir oublié, il connaît trois ans plus tard son plus gros échec gouvernemental. Nommé ministre de l'éducation nationale par Edouard Balladur, il entreprend de réviser la loi Falloux pour permettre le financement public des dépenses d'investissement des écoles privées. Valéry Giscard d'Estaing l'a pourtant prévenu : "Méfiez-vous, c'est une bombe." François Bayrou réplique avec superbe : "Il y aura 200 000 personnes dans la rue." Près de 1 million de manifestants défilent le 16 janvier 1994 pour la défense de l'école de la République. Les catholiques le soutiennent du bout des lèvres, le cardinal Decourtray regrette tout haut qu'il ait rallumé "la guerre scolaire". A sa biographe, Bayrou lâchera : "Il faut beaucoup aimer le bon Dieu pour supporter les curés."
"Etre étiqueté démocrate-chrétien vous empêche d'être entendu" (François Bayrou aux cadres du CDS)
La leçon sera retenue. C'est lui qui va entreprendre la déconfessionnalisation du Centre des démocrates sociaux (CDS). En 1995, il explique devant les patrons de fédération du petit parti centriste : "Etre uniquement étiqueté démocrate-chrétien vous empêche d'être entendu. Parce que, dans la société française, il y a une séparation entre les ordres, tradition que pour ma part je trouve heureuse et approuve. Nous allons être le mouvement des humanistes, chacun avec sa tradition." Lorsqu'il marie le PSD, Parti social-démocrate, mouvement laïque largement fourni en francs-maçons, et le CDS, André Santini s'amuse : "Le triangle est tombé dans le bénitier." Dix ans plus tard, François Bayrou se bat contre une partie de l'Eglise pour que la Constitution européenne ne fasse pas référence aux racines chrétiennes de l'Europe.
Cette déconfessionnalisation ne va pas sans heurts. A la mort de Jean Paul II, en avril 2005, Bayrou juge haut et fort que "la République en fait trop" en mettant ses drapeaux en berne. L'UDF reçoit aussitôt une avalanche de courriels désapprobateurs de la part de ses cadres, au point que son équipe imagine d'envoyer son président dare-dare à Rome pour les obsèques. Bayrou optera finalement pour une messe discrète, organisée à Paris pour les députés. Non sans avoir copieusement insulté Le Monde, coupable d'avoir rapporté sa tentative d'expiation... Il n'empêche. En privé, il ne croit pas que l'on puisse ne pas croire. Un jour, à un ami socialiste qui affirmait son athéisme, il expliqua tranquillement : "Tu verras, toi aussi tu écriras finalement comme Mitterrand dans ton testament : une messe est possible."
"C'était un ministre qui avait reçu une bonne gifle" (Monique Vuaillat, ex-numéro un du SNES)
Il a raté Normale Sup, mais réussi l'agrégation de lettres, en 1974, l'année de la mort de son père. "C'est un pédagogue-né", assure son ami Philippe Lapousterle. De ce métier de professeur, il a d'ailleurs gardé des habitudes. Celle de se lever parfois au cours d'une table ronde, comme si la place de l'élève n'était décidément pas la sienne. Celle de féliciter un journaliste pour "un papier bien écrit". Il s'est passionné pour la défense de l'orthographe, l'apprentissage du français, la préservation des cours d'histoire, la lutte contre l'illettrisme. En 1990, son livre La Décennie des mal-appris (Flammarion) s'ouvre sur une longue déclaration d'amour aux enseignants : "J'aime leurs lectures et leurs photocopies, les cours qu'ils préparent et leurs corrections lentes."
Tout de même, après l'échec de la loi Falloux, il aurait bien abandonné l'éducation nationale. Jacques Chirac, élu en 1995, l'oblige à rempiler. Pire, il lui donne pour mission d'organiser un référendum sur l'éducation dont François Bayrou ne veut à aucun prix. Le ministre réussira une double gageure : enterrer la promesse chiraquienne et, profitant de l'éclatement de la Fédération de l'éducation nationale (FEN), se réconcilier avec les syndicats. Tout cela a un prix : il n'a pas laissé le souvenir d'un ministre réformateur. Pis, on l'accuse de s'être laissé ficeler par les syndicats. "C'était un ministre qui avait reçu une bonne gifle avec la loi Falloux, explique aujourd'hui Monique Vuaillat, l'ancienne secrétaire générale du SNES, le Syndicat national des enseignements de second degré. Cela a facilité le dialogue." Il y a gagné une image parmi les professeurs. "Autrefois, ils ne nous étaient pas hostiles, assurent ses conseillers. Et maintenant, c'est François qu'ils préfèrent."
"Bayrou ? C'est le Sarkozy de l'UDF" (Alain Juppé)
En politique, les ambitieux se reconnaissent entre eux. Secrétaire général du RPR quand Bayrou était celui de l'UDF, Juppé est aux premières loges pour voir Bayrou négocier en 1995 son entrée dans son gouvernement. A l'époque, il a compris : "Bayrou, c'est le Sarkozy de l'UDF."
Sarkozy-Bayrou ? Ils n'ont en commun que leur évidente rivalité. François, fils de Calixte Bayrou, paysan lettré, mort en tombant d'une charrette ; Nicolas, fils de Pal Sarkozy de Nagy Bosca, père élégant, volage et absent. François tour à tour admirateur de Jean Lecanuet, de Raymond Barre, de Valéry Giscard d'Estaing ; Nicolas qui, comme tous les gaullistes, imagine que les centristes sont généralement des "couilles molles". François, qui croit aux petites formations politiques, souples et réactives ; Nicolas, qui ne jure que par la puissance des grands partis.
Mais François Bayrou a très vite analysé : "Nous sommes de la même génération, nous serons donc bientôt face à face." Leur premier heurt a lieu dès 1999, lorsque le RPR investit Philippe Séguin en tête de liste aux élections européennes. Chirac veut convaincre Bayrou de faire liste commune. Le passé anti-maastrichien de Séguin révulse le centriste. Quand ce dernier jette l'éponge en pleine campagne, laissant sa place à Sarkozy, Chirac revient à la charge. " Tu n'as plus de raison de faire ta liste, menace le président. Sinon, je te casse les reins et ta carrière est derrière toi." Nouveau refus. Sarkozy menace à son tour : "Il y aura du sang sur les murs." Rien n'y fait. Bayrou se mue en résistant, balayant la maxime de Giscard : "On ne se fait pas d'ennemi au-dessus de ses moyens."
En 2002, il se présente à la présidentielle. Depuis, il n'a jamais cessé de défier Jacques Chirac, même s'il feint de le regretter aujourd'hui. Ensuite, alors qu'il a toujours navigué dans les eaux de la droite, il paraît vouloir s'en émanciper. Le 16 mai 2006, il vote la motion de censure contre le gouvernement Villepin, sur fond d'affaire Clearstream. Depuis, il attend chaque faux pas du candidat de l'UMP. Et explique à qui veut l'entendre : "Ce type-là, s'il a tous les pouvoirs, se conduira comme Chirac : les copains que l'on case, les médias que l'on tient, l'argent public dont on use." Sarkozy, qui ne l'a pas vu venir pour l'avoir trop méprisé, continue de répéter contre l'évidence : "Il n'y a pas d'effet Bayrou."
"L'UDF est devenue une secte" (Gilles de Robien)
En refondant l'UDF, Bayrou avait assuré : "Le centre n'est pas une chapelle. Ce sera une cathédrale ouverte à tous les vents." Mais les centristes, élus avec des voix UMP, regimbent, de peur d'être sacrifiés à l'aventure personnelle de leur leader. "Je ne céderai pas à l'obsession maroquinière et aux couilles-molles qui ont des vapeurs !", cingle François Bayrou fin 2001. Au lendemain du 21 avril 2002, il est le premier des chefs de parti à aller voir Jacques Chirac. "Tu vas être élu avec 80 % des voix, lui dit-il. Tu dois ouvrir et faire un gouvernement d'union nationale." "Je vais faire le parti unique", tranche le chef de l'Etat. Bayrou refuse d'en être, et les deux hommes ne se reverront pas. Aux législatives de 2002, il ne sauve que 30 députés sur 369 élus à droite. Commence une lente hémorragie. Il la subit avec colère, sanguin et menaçant. Au départ de Pierre Méhaignerie et Philippe Douste-Blazy, il jette avec mépris : "Bon débarras !" Mais au fur et à mesure que le doute s'installe, il tempête, menace ceux qui faiblissent d'un "je te casserai la gueule", encaisse les départs de Christian Blanc, Pierre-Christophe Baguet, André Santini. "Je ne suis pas un coupeur de têtes", disait-il. Il apprendra. "L'UDF est devenue une secte", se désole Gilles de Robien, qui tente de rester à l'UDF et au gouvernement.
Même si le succès agrandit aujourd'hui le cercle de ses proches, c'est une petite équipe qui mène campagne : une vingtaine de personnes à tout prendre, dont trois députés européens (Marielle de Sarnez, Jean-Louis Bourlanges et Jean-Marie Cavada), une poignée de parlementaires (Hervé Morin, Maurice Leroy, Jacqueline Gourault, Charles-Amédée de Courson), d'élus locaux (Michel Mercier, Anne-Marie Comparini), son fils, des neveux et nièces... François Bayrou a toujours eu pour modèle la campagne giscardienne de 1974 : "Il a gagné en quelques semaines, avec une vingtaine de types déterminés. Et cette esthétique-là n'a jamais été égalée." Small is beautiful.
"Voir tous ces ministres à genoux devant l'argent, c'est dégueulasse" (François Bayrou après la lecture de Paris Match)
Sur les problèmes de société, c'est un classique. Son modèle familial ? Le sien : six enfants et Elisabeth, son épouse, qui les a élevés souvent seule à Bordères, pendant que François faisait de la politique à Paris avec Marielle de Sarnez. Ce n'est certes pas un féministe acharné, mais s'il est contre l'avortement à titre privé, il s'est toujours montré un défenseur sans ambiguïté de la loi Veil. En 1999, alors qu'il se préparait à débattre face à Daniel Cohn-Bendit, ses conseillers l'alertèrent : l'ex-soixante-huitard risquait de l'entraîner sur des terrains difficiles : dépénalisation des drogues douces, nouveau modèle familial... Sa réponse fut immédiate : "Faites pas chier ! Je dirai ce que je suis ! Je suis contre la dépénalisation et pour l'autorité de la famille." Depuis, son ambition politique l'a poussé à évoluer et Marielle de Sarnez a joué le rôle de modernisatrice. Friande de sondages, c'est elle qui lui a montré combien la société, même à droite avait changé sur des sujets autrefois tabous. En 2006, Bayrou s'est désolidarisé du manifeste signé par 174 députés UMP et UDF contre le mariage gay et l'homoparentalité et accepté de se prononcer pour l'union civile et l'adoption simple pour les homosexuels.
Malgré ce corpus de valeurs conservatrices, il a su se forger une image d'homme révolté. Découvrant, le 22 septembre 2005, les 22 pages que Paris Match consacre au mariage de la fille de l'industriel Bernard Arnault, auquel la moitié du gouvernement assiste en smoking et robe du soir, il cingle : "Voir tous ces ministres à genoux devant l'argent, c'est dégueulasse." Bien qu'il soit loin de vivre modestement, grâce notamment à ses droits d'auteur, il n'aime pas ce qu'il appelle "le fric". Il possède des pur-sang et l'UDF n'est pas précisément une assemblée de petits choses. "C'est bien simple, autour de lui, on ne trouve que des éleveurs de canassons", rit un de ses amis. Jean Arthuis est driver, Jacqueline Gourault et Hervé Morin élèvent des trotteurs, Philippe Augier préside l'Agence française du pur sang et a fait entrer François Bayrou - qui ne s'en vante pas - à France galop. Marielle de Sarnez, elle, lui a fait pénétrer les réseaux du Paris chic. Mais il sait que cette collusion entre la politique et l'argent révulse les Français.
Consultant abondamment les sondages, quoi qu'il en dise, il a vu monter la défiance des Français à l'égard des élites. Toute sa stratégie en découle. Les journalistes qui l'entourent - Jean-François Kahn, directeur de Marianne, Philippe Lapousterle, ancien de RMC, et Christophe Lagarde, qui fut journaliste au Figaro avant de se faire élire député - connaissent bien la culpabilité des médias. Si l'on attaque "au coeur du système", c'est-à-dire TF1, en mettant en cause les liens entre Sarkozy, l'industrie et la télévision, on enfoncera un coin dans le concert politique. Le reste relève de l'observation. "A 75 ans, a compris Bayrou, Le Pen ne peut plus être le candidat anti-système."
A l'automne 2006, il a surveillé la campagne interne du PS. Le charisme et le succès de Ségolène Royal l'ont impressionné, mais il continue d'affirmer : "Elle aurait un vrai talent et jamais personne ne l'aurait remarqué ?" Depuis, celui qui a participé en 1989 à l'aventure des rénovateurs aux côtés de Philippe de Villiers, dirigé l'éducation nationale avec un directeur de cabinet nommé Nicolas Dupont-Aignan - le gaulliste-souverainiste vient de rallier le fédéraliste François Bayrou - et participé à un gouvernement avec Nicolas Sarkozy se veut un homme neuf et sans passé. Il n'a jamais cessé de répéter à ses fidèles : "Je sais que c'est le moment, vous verrez."
Raphaëlle Bacqué et Philippe Ridet
Article paru dans l'édition du 21.03.07
Par Lapid (Lapid) le dimanche 25 mars 2007 - 23h37: |
Décryptage d’un discours anti-sioniste. (2/3)
Par Jean-Daniel Chevalier et Liliane Messika © Primo-Europe
Pierre Stambul, Président de l’UJFP (Union des Juifs français pour la paix) a écrit un texte intitulé « Sionisme et antisémitisme » qui figure sur le site de son association, dans lequel il développe un grand nombre de poncifs anti-sionistes fondés sur un mépris absolu de l’histoire en général et des faits et chiffres en particulier.
Exemples, suite:
« Mais surtout la peur panique, la névrose entretenue qui fait croire aux Juifs que personne ne les aime, que tout le monde veut les détruire, que leur seule protection, c’est la puissance militaire et l’usage de la violence, que le génocide peut survenir à nouveau. »
M. Stambul vit sur la planète Mars : la Shoah n’y a pas été médiatisée, les persécutions contemporaines des Juifs dans les pays musulmans où il en reste quelques-uns (en Iran, en 2000, 13 juifs dont un mineur et un octogénaire ont été condamnés à mort pour « espionnage au profit du petit Satan » avant de voir leur peine commuée), le fait que 70% des actes de racisme commis en France depuis 2001 soient commis contre des Juifs (qui représentent 1% de la population, chiffres de la CNDH à l’appui), les menaces du Président iranien d’éradiquer atomiquement Israël de la surface de la terre, tout ceci relève de la névrose pure et simple.
Et une bombe nucléaire sur Israël tuerait instantanément 5 millions de Juifs, soit un million de moins qu’Hitler en six ans, aussi croire « que le génocide peut survenir à nouveau » est une « peur panique » absolument injustifiée. Névrose, peur panique, un psychiatre terrien qui examinerait ces déclarations de M. Stambul serait probablement plus sévère à son égard…
« Il pourrait y avoir un débat intéressant sur ce qui est légitime et sur ce qui ne l’est pas. La Naqba, c’est-à-dire l’expulsion des Palestiniens de leur propre pays est illégitime. La création d’un État Juif prétendant parler au nom de tous les Juifs et les faire tous émigrer est illégitime. L’existence d’un peuple israélien est devenue « légitime » avec le temps. »
M. Stambul prend aveuglément le parti des Palestiniens contre Israël, c’est sa névrose à lui et lui seul peut la soigner, mais même son parti pris est teinté de fausseté : « Naqba », encore une fois, signifie « catastrophe » et cette catastrophe du 14 mai 1948 n’est pas l’expulsion de quelque Palestinien que ce soit mais la déclaration de l’Indépendance d’Israël.
Le fait de considérer comme une catastrophe la mise en œuvre d’une décision de l’ONU peut sembler illégitime à M. Stambul dans le cadre du délire qu’il entretient vis-à-vis de ses origines, mais cela représente vis-à-vis du droit international un acte rigoureusement légal et justifié. Ce qui l’est moins est le refus des pays arabes entourant Israël d’accepter le partage de la Palestine et donc l’Etat arabe palestinien qui aurait dû y voir le jour il y aura bientôt 60 ans.
« L’Occident continue de faire payer aux Palestiniens pour un crime européen : l’antisémitisme et le génocide. »
Montrer l’Etat d’Israël comme étant un sacrifice imposé aux Arabes palestiniens pour compenser la Shoah est une vision idéologique, pas historique. D’une part, l’autorité suprême de Jérusalem pendant la Deuxième guerre mondiale, le mufti Husseini, cherchait activement le soutien d’Hitler pour étendre le génocide au Moyen-Orient (leur correspondance a été publiée en différentes langues, jamais en français, on peut se demander pourquoi). D’autre part, la constitution de l’Etat d’Israël était déjà très avancée dans les années 1920 (Haganna : armée de défense, Histadrout : syndicat des travailleurs, institutions diverses). Des plans de partage ont été proposés bien avant la Shoah (1917 : Déclaration Balfour).
En revanche, les Arabes de Palestine étaient très en retard dans le processus de constitution d’un État. Ils en étaient encore très loin en 1948 : divisions, identité arabe palestinienne déniée par les intéressés, sous-estimation de la capacité des Juifs à constituer leur État (ils n’y arriveront pas, pourquoi se précipiter à créer le nôtre), et surtout refus du Plan de partage…
« Retour sur l’histoire juive La question de l’existence ou non d’un peuple juif est complexe. Je parlerais plutôt de peuples juifs (au pluriel) ayant une histoire commune liée à la religion. Il n’y a évidemment pas de « race juive ». Il y a eu des conversions dans les deux sens au cours de l’histoire. Les Juifs d’aujourd’hui sont partiellement les descendants d’autres peuples et les Palestiniens, peuple autochtone, sont partiellement les descendants de Juifs romanisés qui sont restés après la destruction du Temple. »
Pour M. Stambul, le peuple juif n’existe pas. C’est plus simple pour lui refuser l’autodétermination qu’il accorde généreusement à tout autre peuple récemment autoproclamé. Dommage qu’il n’ait pas eu l’occasion de collaborer avec Hitler comme il le fait avec les ennemis des Juifs d’aujourd’hui. Car quand Hitler exterminait toute personne ayant au moins un grand-parent juif, y compris un nouveau-né, il n’en avait pas après une religion qui relève du choix personnel.
Les Inquisiteurs épargnaient les juifs qui se convertissaient au catholicisme parce que les rois d’Espagne avaient entrepris une guerre économique habillée aux couleurs d’une guerre de religion. Pour Hitler, il y avait une « race juive » qui correspondait en tout point à la définition d’un peuple ; un groupe ayant, malgré la distance géographique, conservé une langue, une histoire, des traditions et un idéal de retour à sa terre ancestrale.
A la veille de l’indépendance d’Israël, les Juifs venaient principalement d’Europe de l’est et d’après un recensement effectué en 1931 par les Britanniques, les Arabes musulmans vivant en Palestine utilisaient vingt trois langues différentes et les Arabes chrétiens vingt huit autres. Les lieux de naissance des Arabes palestiniens se situaient dans 25 pays autres que la Palestine ou la Syrie et la Transjordanie, parmi lesquels l’Égypte, Chypre, l’Irak, le Yémen, l’Iran, la Turquie, l’Inde, l’Algérie, le Maroc, la Libye, la Tunisie, l’Albanie, la France, la Grèce, l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’URSS, la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, le Danemark, l’Allemagne, Malte... (2)
« Quelque part, cette opposition entre un judaïsme fermé, replié sur lui-même, prenant au premier degré l’idée de « peuple élu » face à un judaïsme universel, transposant le messianisme dans une ouverture au monde, a toujours existé. Et elle continue. Il n’y a jamais eu dans l’Antiquité la conquête sanglante de Canaan par Josué ou le royaume unifié de David et Salomon. L’archéologie infirme totalement ces épisodes. Ça veut dire qu’aujourd’hui le projet colonial sioniste prétend ressusciter un royaume imaginaire. Qu’il instrumentalise une légende (à laquelle les fondateurs du sionisme ne croyaient pas) pour justifier un mythique « retour » et un projet colonial. L’archéologie, tout comme une lecture critique de la Bible, montrent au contraire que des peuples différents ont toujours cohabité sur la terre palestinienne. »
Encore un malentendu sur le « peuple choisi » mal traduit en « peuple élu ». Le peuple qui a été choisi a des devoirs dont les autres sont dispensés. Que l’on soit ou non croyant, la pensée juive a quand même donné naissance à la morale et à la déclaration des droits de l’homme.
« Aujourd’hui, le projet colonial sioniste », dit M. Stambul, qui en cinq mots, commet quatre erreurs ! Aujourd’hui, le sionisme n’est plus un projet, c’est une réalité : le peuple juif a acquis son indépendance et son État. Cela ne plaît pas à M. Stambul mais c’est quand même une réalité. En revanche parler de « projet colonial » témoigne d’une utilisation propagandiste du vocabulaire indépendamment du sens des mots. En effet, en français, depuis la fin de la guerre d’Algérie, « colonial » est un gros mot qui évoque la torture institutionnalisée. De fait, la France avait colonisé un pays étranger dont elle avait organisé l’administration au détriment des natifs et dont elle s’était approprié les richesses.
En dehors des différents royaumes juifs d’Israël (dont l’archéologie, contrairement aux affirmations péremptoires de M. Stambul, a fourni des tombereaux de preuves), il n’y a jamais eu d’Etat à cet endroit. De 1517 à 1917, c’était une province ottomane, puis elle fut confiée à la Grande-Bretagne pour qu’elle l’administre en attendant qu’on y installe le « foyer national juif ».
Lorsque le plan de partage a été mis en œuvre, il s’agissait d’installer deux États pour deux peuples, l’un vieux de 5000 ans, l’autre qui ne se reconnaissait pas encore comme tel. A aucun moment, un État n’a pris le pas sur un autre pour s’en approprier les richesses. D’autant qu’Israël est pratiquement le seul État de la région à ne pas posséder de matières premières !
Une remarque en passant, M. Stambul et son organisation refusent les preuves archéologiques qui font du Mont du Temple le principal lieu saint de l’historie juive, mais ils n’hésitent pas à insister sur “Jérusalem, troisième lieu saint de l’islam”. Or cette dénomination a été donnée par l’exégèse d’un rêve de Mahomet qui s’était vu s’envoler au ciel sur une créature mythique tenant du cheval, de la femme et de l’aigle, depuis « la lointaine ». C’est cette “lointaine” que les hagiographes ultérieurs situèrent là où se trouvait la mosquée la plus éloignée de La Mecque, à Jérusalem. C’est pourquoi une deuxième mosquée y fut construite, sur l’esplanade qui avait été le Temple de Salomon (détruit par les Romains en 70 après J-C.) et qui est devenue, en Arabe « Haram el Sharif », et en Stambul dans le texte, l’esplanade des mosquées.
« De façon générale, c’est le Christianisme qui porte la responsabilité essentielle de l’antijudaïsme, des expulsions et des massacres.(…). En pays musulman, le statut de dhimmi n’avait certes rien d’enthousiasmant, mais il a protégé les Juifs, peuple du livre. Avant le sionisme, il n’y a quasiment pas d’épisode tragique pour les Juifs du monde arabe. »
Le statut de dhimmi, que l’on traduit volontiers par « protégé » consiste en réalité à vivre en inférieur soumis à des brimades innombrables (ce qu’on appelle des persécutions et que M. Stambul trouverait criminelles si d’autres que les Juifs les subissaient). Selon ce statut, ils conservaient le droit d'exercer leur religion, mais à condition de verser de nombreux impôts spéciaux. Ils devaient en permanence manifester leur infériorité vis-à-vis des musulmans, seuls croyants véritables.
Les mesures de ségrégation étaient nombreuses : turban jaune pour les Juifs, interdiction de monter à cheval, clochette autour du cou à l'entrée dans les salles du Hammam, interdiction de porter des vêtements blancs comme les musulmans pour prier, bâtiments religieux ni imposants ni trop visibles (que ce soit par leur beauté, leur taille ou leur architecture). La dhimmitude était strictement codifiée : « Les Juifs ne doivent pas élever la voix devant un Musulman, construire des maisons plus hautes que celles des Musulmans, frôler un Musulman en passant dans la rue, faire le même commerce que les Musulmans, dire que la loi musulmane peut avoir un défaut, insulter le prophète, discuter de religion avec les Musulmans, monter sur les bêtes, suivant l'usage, à califourchon, cligner des yeux en apercevant la nudité d'un Musulman, s'occuper de la Loi hors de leur Temple, élever la voix pendant les prières, sonner du Schofar avec éclat et donner de l'argent a intérêt.»
En 1554, le gouverneur de Safed se plaignit que les synagogues soient plus nombreuses que les mosquées (32 contre 7). Deux ans plus tard, se produisit le premier pillage à l'encontre des Juifs. Des familles entières s'enfuirent. La même année, la synagogue de Nahamide, à Jérusalem, fut transformée en entrepôt par les musulmans, malgré les sommes versées par les Juifs pour avoir le droit d'y prier.
À Hébron, en 1660, une invasion de sauterelles dévasta la région. Les Arabes s'en prirent aux Juifs, se livrèrent au pillage et exigèrent des taxes énormes pour leur permettre de rester (3). Seule, la certitude que leur présence hâterait la venue du messie incita les Juifs pieux à rester à Jérusalem, malgré les brutalités qu’ils subissaient quotidiennement.
En 1702, Abraham Yaari écrivait dans ses notes, intitulées « Souvenirs d'Eretz Israël », que « les Arabes sont violemment hostiles aux Juifs et persécutent les enfants d'Israël dans les rues de la ville. Ils les frappent. S'ils récriminent ou rendent les coups, ils sont frappés encore plus, car les Juifs doivent prendre une attitude de suppliants.»
En dehors de ces persécutions de Juifs en Palestine avant la création de leur État, il est intéressant de voir ce que dissimule la jolie formule de M. Stambul : « Avant le sionisme, il n’y a quasiment pas d’épisode tragique pour les Juifs du monde arabe. » Que dire alors de Babylone, où les Juifs de la florissante communauté sous le règne des Abassides, aux Xe et XIe siècles, furent cependant régulièrement persécutés ? Que dire de ce qui se passa en Algérie, en 1813, quand le nouveau dey voulant apaiser un soulèvement, ne trouva « d'autre solution que d'offrir trois cents Juifs aux janissaires qui les mettront immédiatement à mort, afin de pouvoir se partager en paix leurs dépouilles. » (4)
Le Bulletin de l'Alliance Israélite Universelle (créée en 1860) fait part dans son numéro 36 de ses graves préoccupations pour les Juifs du Maroc où de violents pogromes viennent d'avoir lieu : « Mellah pillé durant trois jours, ruine complète, irréparable, nombreux morts et blessés » et de Perse où « l'arrivée à Hamadan de l'avant-garde de Salar-ed-Doleh a été marquée par des excès de toutes sortes dont nos coreligionnaires ont été les premières victimes. » (5)
Les émeutes antijuives de Constantine, du 3 au 6 août 1934, montrent aussi les difficultés de vivre Juif en terre d’islam. Là, des musulmans attaquent les Juifs de la ville, pillent les magasins, incendient les maisons et, sous l’œil passif des forces françaises, font 23 morts et 500 blessés. On décomptera 325 magasins pillés, 30 appartements dévastés et 4 immeubles incendiés.
« Le sionisme repose sur un certain nombre de mensonges fondateurs. Pour les sionistes, l’antisémitisme est inéluctable. La lutte pour l’égalité ou la citoyenneté n’a pas de sens. Il faut partir et avoir son propre pays. Un exemple : l’affaire Dreyfus : Théodor Herzl en tire la conclusion que puisqu’une moitié de la société française est antisémite, il faut partir. On peut en tirer une conclusion diamétralement opposée. Puisque le combat pour Dreyfus a été celui de tous les progressistes français et puisqu’il s’est soldé par une victoire, c’est que la lutte pour la citoyenneté a un sens. »
La lutte pour la citoyenneté avait tellement de sens pour nombre de Juifs sous Vichy, qu’ils sont venus se faire recenser par le ministère des affaires juives avec les décorations qu’ils avaient gagnées en défendant la France en 1914-18. Si l’on suit le raisonnement de M. Stambul, ce n’est pas parce qu’on en a déporté 75.000 qu’il faut parler d’antisémitisme puisqu’un nombre presque égal a réussi à s’enfuir et qu’une petite quantité d’entre eux ont même été cachés sur place.
D’ailleurs, à peine 60 ans après la fin de la Deuxième guerre mondiale, le peuple juif est redevenu presque aussi nombreux qu’avant la Shoah (un peu plus de 13 millions d’âmes dans le monde entier contre 14 millions en 1939). C’est bien la preuve que « après l’antisémitisme vient le beau temps » et tous ceux qui ne partagent pas l’optimisme béat de M. Stambul sont probablement des pisse-vinaigre qui refusent de voir dans la Shoah un détail de l’histoire !
« Les sionistes qui arrivent en Palestine dès le début du XXe siècle méprisent ou ignorent le peuple autochtone. »
« Les sionistes ont inventé toute une théorie pour justifier la prise de possession du pays. L’ancien Premier Ministre Itzhak Shamir ou la ministre de Sharon, madame Livnat ont parlé d’une présence ininterrompue des Juifs en Palestine. C’est historiquement faux. Entre la dernière révolte contre les Romains, celle de Bar Kochba en 135 ap JC et l’arrivée de Juifs espagnols en Galilée en 1492, il n’y a quasiment pas de Juifs dans le pays, en tout cas beaucoup moins en proportion que dans les pays voisins (Égypte, Mésopotamie, Perse ...). »
« Même avec une immigration (essentiellement religieuse) pendant le XIXe siècle surtout vers Jérusalem, le nombre de Juifs est très faible avant le sionisme. Il s’agit donc bien d’une entreprise de conquête et de négation du peuple autochtone. »
M. Stambul parle de choses qu’il ne connaît pas, ici les nombres, mais il a appris qu’il suffit de les répéter pour qu’elles acquièrent une réalité. Pourtant, les chiffres existent, en provenance de sources que même lui n’oserait pas mettre en doute. C’est probablement la raison pour laquelle il ne les mentionne pas. La population de la Palestine a été forte dans les temps qui ont suivi l’exode hors de l’Egypte pharaonique (6), puis au temps de Jésus-Christ où elle comptait 3 000 000 de personnes (7), et ce jusqu’à la destruction du second Temple par les Romains en 70 après J-C. Elle a décru postérieurement à cette date de façon considérable, du fait de l’extermination des Juifs et de leur déportation dans l’empire.
En 135 après J-C, soit 65 ans après la destruction du second Temple, au moment de l'écrasement définitif des révoltés juifs dirigés par Bar Korba, les trois quarts des Juifs avaient quitté le pays et leur nombre se situait autour de 800.000 sur tout le territoire.
Vers 1348, au moment de la grande peste, il ne restait que 150.000 personnes sur l’ensemble du territoire et ce chiffre s’est maintenu en 1550 au moment de la conquête de la Palestine par les Turcs (8).
Qu’est devenue la population au début du XIXe siècle qu’évoque M. Stambul ?
Les chiffres indiquent, pour 1840, autour de 70.000 personnes. Avec les premières vagues d’immigration de Juifs en Palestine, la démographie prend un réel essor et l’on dénombre, en 1880, 450.000 personnes, Juifs compris. (9)
L’arrivée des immigrants juifs a entraîné dans son sillage la venue d’une multitude de citoyens, principalement de pays arabes, qui cherchaient du travail et de meilleures conditions de vie, cette population immigrée se rajoutant à celle des Arabes vivant déjà dans le pays.
La Palestine a fait l'objet, à partir de 1800, d’une immigration non juive. « En 1893, l'ethnologue britannique Philip Baldensperger observait que la croissance de la population musulmane de Haïfa était due principalement à une forte immigration des Syriens du Khoran-Djebel-Druz. » (10)
Joan Peters écrit : « Les gens qui parcouraient le pays au XIXe siècle n’étaient pas ceux qui avaient conquis, avec les troupes du prophète Mohammed, la terre de Judée-Palestine. Ces gens n’étaient pas des indigènes du pays. Ils ne se fixaient pas dans le pays. Parmi les populations éparses qui furent considérées, plus tard, comme des Arabes établis à l’origine (..) quand arrivèrent les immigrants juifs..(..), beaucoup étaient des musulmans venant de Turquie et d’autres pays, et que les Turcs, la plupart du temps, avaient récemment fait venir. » (11)
La croissance du nombre d'habitants après 1850 (12) est, en effet, beaucoup trop élevée pour s'expliquer naturellement, d’autant que la natalité était faible et la mortalité très élevée.
Cette augmentation n'est pas due aux Juifs, qui passent de 5.000 en 1800 à environ 60-75.000 en 1880. Elle ne peut résulter que d'une immigration massive de populations non juives attirées en Palestine par du travail et un salaire : des Circassiens, des Kurdes, des Turcomans, des Algériens, des Bosniaques et d’autres nationalités arrivèrent en Palestine à peu près en même temps que les Juifs. Ibrahim Pacha laissa aussi derrière lui quelque 500 soldats égyptiens et leurs familles.
Un historien a calculé que 141.000 musulmans étaient établis en Palestine en 1882 et que 25% d’entre eux étaient arrivés récemment ou étaient les descendants de ceux qui arrivèrent en 1831. Ce phénomène se reproduira plus tard, notamment en 1934, lorsque 30 000 Syriens furent transplantés en Palestine par les Britanniques suite à une grande sécheresse, puis en 1936 quand 100 000 Arabes immigreront pour trouver du travail.
En 1893, selon un recensement turc, il y a 466.400 Arabes en Palestine et 60.000 Juifs. 233.500 vivent en Cisjordanie et à Gaza, et 232.900 cohabitent avec les Juifs dans la partie qui constituera l’Etat d’Israël.
En 1914, il y a de 500 à 690.000 habitants (13), dont environ 80.000 Juifs. Le chiffre baisse vers 1917, par suite des persécutions turques, de la famine et de la misère, puis il remonte et reste stable pendant plusieurs années.
En 1921, « le pays est sous-peuplé par suite de son manque de développement. Il y a maintenant dans l'ensemble de la Palestine à peine 700.000 personnes (14), un nombre inférieur à celui de la seule province de la Galilée au temps du Christ ». Sir George Adam Smith, auteur d’une « Historical Geography of the Holy Land » écrit, dans le rapport consacré à l’administration civile en Palestine : « sur ce nombre, 235 000 vivent dans les plus grandes villes et 465 000 autres dans des plus petites villes et des villages. Les quatre cinquièmes de la population sont musulmans. Un petit nombre est constitué par des Arabes Bédouins, le restant bien qu'il parle arabe, est largement de race mélangée. 77 000 sont chrétiens, une majorité appartenant à l'Eglise orthodoxe et parlent arabe. La minorité appartient à l'Eglise Latine ou à l'Eglise Catholique Grecque Unifiée, un petit nombre sont protestants. Les Juifs sont au nombre de 76 000. La plupart sont entrés en Palestine pendant les 40 dernières années. » (15)
M. Stambul n’ayant pas cru utile de s’informer de la réalité avant de formuler des anathèmes contre Israël conclut par cette énormité : « Il s’agit donc bien d’une entreprise de conquête et de négation du peuple autochtone. »
Les anti-sionistes omettent toujours la conquête arabe, qui a toujours été accompagnée de la négation du peuple autochtone, avec plus ou moins de résultat, notamment en Palestine.
L’islam ayant conquis le Soudan depuis une dizaine d’années, les milices arabes exterminent maintenant les musulmans noirs. Ce premier génocide du XXIe siècle a déjà fait plus d’un million de morts et plus de quatre millions de sans-abri. Le fait que ces conquêtes n’existent pas pour des gens comme P. Stambul, que seule celle soi-disant faite par les juifs pose problème, indique que leur analyse relève de la psychothérapie et non de l’Histoire.
À suivre...
(2) Census of Palestine, Vol I Report by E. Mills
(3) Renée Néher Bernheim
(4) Pierre Hebey : Alger 1898 La grande vague antijuive - Nil Editions 1996.
(5) ibid
(6) La Bible indique les résultats de deux recensements des enfants d’Israël ordonnés par Dieu. Le premier (Nombres I.2 et I.3) effectué la deuxième année après la sortie d’Egypte donne, sans compter les Lévites, un total de 630 550 mâles âgés de 20 ans et plus, le second (Nombres XXVI.2) quelque quarante ans plus tard, à la veille de l’entrée en Terre Promise, donne 601 730 hommes (Nombres XXVI.51) âgés de 20 ans ou plus et 23 000 Lévites (Nombres XXVI.62). En ajoutant les femmes et les enfants, on peut estimer qu’une population d’un à deux millions de personnes est entrée en Terre Promise.
(7) Avant la destruction de Jérusalem par les Romains, la population mondiale des Juifs tournait autour de 8 millions d’individus, dont seuls 2 à 3 millions vivaient en Terre d’Israël. Les historiens Flavius Josèphe et Tacite indiquent que lors du siège de Jérusalem par les Romains et des combats qui suivirent, il y eut entre 600 000 et 1 197 000 personnes tuées ou capturées dans le pays (Encyclopedia Judaïca). En supposant que ces chiffres concernent principalement les hommes, la population totale incluant femmes et enfants devait avoisiner trois à quatre fois plus.
(8) Moshé Ma’oz “Studies on Palestine during the Ottoman period”.
(9) Dans la grande Encyclopédie de 1878, Inventaire Raisonné sous la direction de A Berthelot, la population totale de la Palestine est estimée à 436 000 habitants répartis en 67 000 dans le sandjak d’Akka, 49 000 dans le sandjak de Naplouse et 320 000 dans le sandjak de Jérusalem. Il y a alors 66 000 Juifs dont 41 000 vivent à Jérusalem.
(10) Baldensperger, Philip G. "The Immovable East," Palestine Exploration Fund Quarterly. London 1917.
(11) Joan Peters : "From the time immemorial”– Harper & Row New-York – 1984.
(12) Le « Quid » 2002 donne, en 1850 entre 50 000 et 100 000 habitants pour la Palestine, puis indique 532 000 personnes pour 1890. On trouve ici aussi la confirmation d’une réelle et forte augmentation de population après 1840-1850.
(13) En 1921 on compte 708 000 habitants dont 76 000 à 85 000 Juifs (selon les sources).
(14) On note qu'en 1919, le gouverneur militaire de Palestine indique des chiffres inférieurs : il écrit à Lord Allenby qu'il peut : « faire en sorte que ce pays absorbe un million d'habitants au lieu des 400 000 qu'il héberge actuellement ».
(1) Mandate for Palestine.
Par Lapid (Lapid) le dimanche 25 mars 2007 - 23h20: |
Décryptage d’un discours anti-sioniste. (1/3)
Par Jean-Daniel Chevalier et Liliane Messika © Primo-Europe
Reproduction autorisée avec mention de la source
Pierre Stambul, Président de l’UJFP (Union des Juifs français pour la paix) a écrit un texte intitulé « Sionisme et antisémitisme » qui figure sur le site de son association, dans lequel il développe un grand nombre de poncifs anti-sionistes fondés sur un mépris absolu de l’histoire en général et des faits et chiffres en particulier.
Exemples :
« L’année 2007 sera le quarantième anniversaire de la conquête et de l’occupation de la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem Est (sans oublier le Golan). L’année 2008 sera le soixantième anniversaire de la Naqba, une «purification ethnique » qui a abouti à la destruction de 750 villages palestiniens et à l’expulsion sans retour des 3/4 de la population palestinienne. »
Quarantième anniversaire de la conquête de la Cisjordanie sur la Jordanie et de Gaza sur l’Egypte. Il ne serait pas inutile de rappeler qu’à aucun moment avant cette date (1967), les Palestiniens ne se sont revendiqués comme peuple, bien au contraire. Tous leurs discours officiels de l’époque parlent de la « Palestine comme une invention des sionistes » et des Palestiniens comme « les Syriens du sud ». De surcroît si l’on évoque un anniversaire, le dernier concernant l’occupation de Gaza était le 38e, puisque les Israéliens s’en sont retirés en août 2005. Certes, le nombre de morts y a été décuplé depuis, mais il s’agit d’une Intrafada, qui n’intéresse donc pas les Juifs français pour la paix…
Le terme « purification ethnique », même entre guillemets, a un sens : il concerne l’extermination systématique des hommes et le viol tout aussi systématique des femmes pour leur faire porter les enfants des conquérants. On l’a vu dans les Balkans, on le voit au Soudan, on le voit dans de nombreux pays où l’islam poursuit le djihad, comme il est prescrit, « par le verbe, par le fer et par les ventres ». Les sionistes, puis les Israéliens n’ont pratiqué aucun génocide (sinon on ne comprendrait pas que la population palestinienne recensée par l’UNWRA ait quadruplé pendant l’occupation israélienne) et aucune plainte pour viol n’a été portée contre eux (alors que des accusations aussi fantaisistes que le « cannibalisme rituel », « l’organisation volontaire de la Shoah pour faciliter la création d’Israël » et autres « mises en scène du 11 septembre » n’ont pas manqué).
La Naqba (catastrophe) est, dans la mythologie palestinienne, l’équivalent de la Shoah, mais la date choisie est celle de l’Indépendance d’Israël: 14 mai 1948, et si les cérémonies palestiniennes depuis lors sont calquées sur celles qu’Israël organise pour commémorer les victimes de la Shoah, les événements qui sont à l’origine n’ont strictement aucun rapport : les victimes des combats ne sont tombées que quand ceux-ci ont commencé, lancés par les armées arabes contre Israël au lendemain de la Naqba, c’est-à-dire le 15 mai 1948.
Enfin « l’expulsion sans retour des ¾ de la population palestinienne » est un triple mensonge.
Premier mensonge, l’expulsion concerne tout au plus quelques dizaines d’individus. Que des milliers aient fui les combats ne relève pas d’une expulsion. En revanche, des dizaines de milliers d’Arabes de Palestine (leur dénomination officielle de l’époque) ont suivi les consignes des radios arabes et des émissaires de leurs États frères, les enjoignant de laisser le champ libre aux fiers combattants arabes pour qu’ils exterminent la vermine sioniste avant de les laisser revenir.
Deuxième mensonge : le nombre. L’UNWRA, agence de l’ONU exclusivement consacrée aux réfugiés palestiniens à l’exclusion de tous les autres, a comptabilisé, à l’époque, autour de 600 000 réfugiés palestiniens et il y a eu un nombre équivalent de réfugiés juifs des pays arabes. Aucune agence spéciale de l’ONU n’a été créée pour ces derniers : ils ont été absorbés par l’Etat juif.
Troisième mensonge : « sans retour ». Une centaine de milliers de ces Arabes palestiniens sont revenus dans les mois qui ont suivi la fin des combats engagés par cinq États arabes contre l’Etat d’Israël le soir de sa naissance. Une politique de regroupement familial permet régulièrement à des Palestiniens de l’extérieur de revenir en Israël. De plus, à plusieurs reprises, Israël a déposé des motions à l’ONU, proposant le retour de centaines de milliers d’autres en échange de la paix ou de déclarations de non belligérance. Il n’a jamais reçu de réponse positive.
Enfin, mensonge par omission, il est resté en Israël des Arabes qui ont donc la nationalité israélienne et qui bénéficient, comme tous les citoyens, du droit de vote, des prestations sociales, de l’éducation, etc. La seule différence avec les citoyens israéliens juifs est qu’ils ne font leur service militaire que sur la base du volontariat (ce que choisit la majorité des Druzes) et non par conscription, comme les juifs. Ils représentent aujourd’hui 20% de la population israélienne. Combien y a-t-il de citoyens juifs dans les pays arabes et bénéficient-ils des mêmes droits que la population musulmane ? Zéro.
« Cette guerre [israélo-palestinienne] n’est pas une guerre ethnique, communautaire, raciale ou religieuse. Elle porte sur des principes universels. Une idéologie, à la fois nationaliste, « messianique » et coloniale (le sionisme) a construit un État qui opprime un peuple par une politique d’Apartheid, qui détruit sa société et dont le terrorisme d’état aboutit à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. »
Sans remonter au mufti de Jérusalem, qui entretenait des liens étroits avec Hitler et le suppliait de faire appliquer au Moyen-Orient les méthodes qui lui avaient permis de se débarrasser des Juifs en Europe, il faut dire que si « cette guerre n’est pas une guerre ethnique » du côté israélien, on ne peut en nier le caractère raciste du côté palestinien.
Ainsi le CMIP, organisme consultatif à l’Unesco, qui étudie le contenu des manuels scolaires et leur influence sur les relations entre pays en conflit, a conclu que les manuels palestiniens manifestaient vis-à-vis des Juifs un racisme équivalent à celui de la presse allemande et française de la Deuxième Guerre mondiale alors que les manuels israéliens décrivaient les Palestiniens en faisant preuve d’un « angélisme » irréaliste.
Autre exemple (entre mille) en 2005, un étudiant de Jérusalem a été assassiné pendant qu’il faisait son jogging. Deux mouvements palestiniens ont revendiqué « le fait d’armes ». Quand il s’est avéré que l’étudiant n’était pas un juif mais un Arabe israélien, les Palestiniens ont présenté des excuses à sa famille et lui ont conféré le statut de « martyr ». Si cela ne décrit pas “une guerre ethnique, communautaire, raciale ou religieuse”, on serait curieux d’en connaître les définitions stambuliennes...
Parler du sionisme comme d’une idéologie coloniale est une absurdité sémantique et historique. Le colonialisme est, selon la définition du Petit Larousse, « une doctrine qui vise à la légitimation de l’occupation d’un territoire ou d’un État, à sa domination politique et à son exploitation économique par un État étranger ». La seule occupation, domination politique, exploitation économique de la Palestine par un État étranger répondant à cette définition est celle de l’Etat turc de 1517 à 1917, jusqu’à l’octroi du mandat britannique.
L’arrivée des Juifs en Palestine n’est en rien assimilable à l’occupation d’un territoire ou d’un État par un État étranger : des groupes d’individus isolés ont acheté à prix d’or des terrains désertiques ou marécageux pour la seule raison qu’ils se trouvaient sur une terre avec laquelle leur peuple avait entretenu un rapport permanent pendant 2000 ans d’exil. La société des Nations, au moment de l’octroi du mandat britannique sur la Palestine, puis l’ONU quand a été approuvé le plan de partage, ont, l’une et l’autre clairement reconnu le droit légitime du peuple juif sur cette terre.
« Les Anglais ne sont pas originaires du Soudan, ni les Français de Tunisie. Mais les Juifs avaient leur histoire, leur langue, leurs aspirations enracinées en Terre Sainte… Leurs charrues, leurs pioches, leurs bulldozers mettaient à jour les vestiges de leur présence passée dans ce pays (…) Les sionistes renouaient avec eux-mêmes. Ils ne venaient ni fonder des comptoirs, ni implanter des fortins en terre étrangère. (…) Ce n'est pas arbitrairement qu'ils appelaient leurs villages et leurs villes Tel-Aviv, Kiriat Arba, Beit Shean. Ces lieux avaient existé aux temps bibliques, certains comme Jérusalem, sans interruption. » (1)
Décrire Israël comme un « État qui opprime un peuple par une politique d’Apartheid » est aussi niais que d’en faire un État colonial. Le premier pays au monde où les femmes arabes ont eu le droit de vote est Israël. En dehors du service militaire – qui est un devoir et non un droit (voir plus haut) -, tous les citoyens israéliens jouissent de droits égaux. Ils ont accès à l’éducation, à la santé, aux prestations sociales, au syndicalisme… les Arabes israéliens sont représentés par plusieurs partis à la Knesset et un ministre arabe a été nommé il y a quelques semaines dans le gouvernement Olmert. Ce n’était pas le premier : il y en avait déjà eu dans le gouvernement Sharon et plusieurs ambassadeurs d’Israël sont et ont été des citoyens israéliens arabes.
De même que « épuration ethnique », le mot « apartheid » a un sens et une histoire. En Afrique du sud, une minorité blanche maintenait en esclavage une majorité noire. Cette majorité n’avait accès à aucun des bénéfices de l’Etat revenant aux citoyens, dont les Arabes israéliens bénéficient sans discrimination, elle n’avait évidemment pas le droit de vote et ne pouvait accéder qu’à des places de seconde zone dans les endroits publics (transports, habitat, soins…) Cela ne correspond ni de près ni de loin à la réalité israélienne, mais cela doit évoquer un fantasme sado-masochiste très jouissif pour M. Stambul.
La fin de sa phrase est d’ailleurs intéressante au plan grammatical : « un État qui opprime un peuple (…) et dont le terrorisme d’état aboutit à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. » Ce serait donc l’Etat d’Israël qui pratiquerait un terrorisme d’Etat (logique !) lequel aboutirait à des « crimes de guerre et à des crimes contre l’humanité ». Commis par qui ? Grammaticalement, par le sujet de la phrase, c’est-à-dire l’Etat (d’Israël). Or derrière cette maladresse grammaticale se profile une excuse pour ceux qui commettent ces crimes. Cela ne peut donc pas être le fait d’Israël. Sans les nommer, M. Stambul reconnaît que les Palestiniens commettent des crimes inexpiables, mais il les excuse par anticipation puisque ces actes ne sont que l’aboutissement de l’oppression et de l’apartheid. On vient de démontrer que ces accusations étaient sans fondement, l’excuse tombe donc d’elle-même. CQFD.
P. Stambul veut faire porter le drame israélo-arabe, devenu le drame israélo-palestinien, sur le seul sionisme, unique coupable. Il occulte le nationalisme arabe palestinien de Husseini, leader dès les années 30, antisémite, extrémiste sur le plan religieux et politique et opposé à tout ce qui pouvait se montrer modéré dans le camp arabe. Il ignore aussi tout ce que la politique d’Arafat comportait d’ambigu et de rejet de l’existence de l’Etat d’Israël. Il ignore toutes les déclarations du Hamas « démocratiquement élu » qui déclare officiellement aujourd’hui qu’il n’acceptera jamais de reconnaître Israël et qu’il le combattra jusqu’à sa disparition.
« (…) mais ce qui reste prépondérant, c’est le soutien de la majorité des Juifs (en Israël ou ailleurs) au projet sioniste. Qu’est-ce qui fait marcher ce soutien ? Une réécriture de l’histoire juive, un travail patient de destruction des identités issues de l’histoire des diasporas. »
En fait de réécriture de l’histoire, M. Stambul est manifestement un expert : même après l’exil auquel les ont forcés les Romains, quelques communautés juives ont réussi à demeurer en terre d’Israël, principalement à Jérusalem, Sichem (actuelle Naplouse), Saint Jean d’Acre, Hébron…
Évolution de la population de Jérusalem depuis 1844 (1er recensement disponible)
Année Administration Juifs Musulmans Chrétiens Total
1844 Ottomane 7.120 5.000 3.390 15.510
1876 Ottomane 12.000 7.560 5.470 23.030
1896 Ottomane 28.112 8.560 8.748 45.420
1922 Anglaise 33.971 13.411 4.699 52.081
1931 Anglaise 51.222 19.894 19.335 90.451
1948 Jordanienne 100.000 40.000 25.000 165.000
1967 Israélienne 195.000 54.963 12.646 263.309
1987 Israélienne 340.000 121.000 14.000 475.000
1990 Israélienne 378.200 131.800 14.400 524.000
2000 Israélienne 530.000 204.000 14.700 758.300
Le peuple juif est resté un peuple dans la diaspora, par fidélité à une terre (« l’an prochain à Jérusalem » est récité dans de nombreuses prières) et à une morale (ancêtre de la Déclaration des Droits de l’homme) incarnée par un livre : la Torah. Le « sionisme », c’est-à-dire, littéralement « le retour à Sion » date de la destruction du royaume de Juda, vers 590 av. J-C., lors de l’exil à Babylone du peuple juif.
Le sionisme politique, c’est-à-dire le désir d’émancipation du peuple juif, lui, est contemporain de tous les nationalismes de la fin du XIXème siècle. Il a été formalisé par Theodor Herzl au moment de l’affaire Dreyfus, en France, quand ce journaliste autrichien s’est rendu compte que la seule solution pour le peuple juif de vivre sans être persécuté était d’être son propre maître, sur sa propre terre. « L'idée que je présente dans cet écrit est très ancienne, c'est celle de la création d'un État pour les Juifs » écrit-il dans « l'Etat des Juifs », publié en 1896.
C’est une ambition que M. Stambul ne dénie ni aux Libanais (le Liban est une création des Français en 1946), ni à la Syrie ou à la Jordanie (création des Britanniques la même année) ni à l’Egypte (devenue indépendante en 1922). En 1948, il y eut deux partitions décidées par l’ONU : celle de la Palestine en un État juif et un État arabe (refusé par ces derniers) et celle de l’Inde entre un État hindouiste (l’Inde) et un État musulman (le Pakistan). Cette région du monde est toujours agitée de conflits et de terrorisme, mais M. Stambul ne voit probablement pas d’intérêt à y promouvoir la paix. Seul l’intéresse le Moyen-Orient, ou plutôt, au Moyen-Orient, les 20 000 km2 qu’il dénie au peuple juif. Il n’a aucun état d’âme vis-à-vis de l’indépendance du Koweït intervenue en 1961, de celle de Bahrein officialisée en 1970 ou des Émirats Arabes Unis et du Qatar promulguées en 1971.
Pour M. Stambul, ces peuples-là ne posent pas problème et même si rien ne les distingue de leurs voisins (langue, culture…), il serait criminel de leur dénier le statut de peuple. Comme il est criminel de le dénier aux Palestiniens qui le revendiquent depuis 1967. En revanche, le peuple juif, le seul qui ait conservé son unité par-delà les exils et les persécutions depuis 5000 ans, celui-là ne mérite aux yeux de M. Stambul que les qualificatifs de « nationaliste, messianique et colonial ».
D’autant que, n’étant pas à une contradiction près, il accuse le sionisme d’avoir détruit « des identités issues de l’histoire des diasporas. » Lesquelles ? Celle des Juifs dénaturalisés par Vichy ? Celle des Juifs persécutés et chassés de tous les pays arabes ? Celle des Juifs gardés en otages dans feu l’URSS ? S’il y a une identité que le sionisme a fait disparaître (et c’était bien là son objectif), c’est celle du Juif minoritaire et persécuté pour sa seule identité. La loi du retour qui garantit la nationalité israélienne à tout Juif qui en fait la demande a d’ailleurs été établie d’après les critères qu’Hitler appliquait pour déporter les Juifs. Est-ce cela qui défrise tant M. Stambul ?
La destruction des identités juives polonaises, allemandes, d’Europe de l’Est en général, de Russie, des pays arabes, etc., n’a rien à voir avec le sionisme. Au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, le régime communiste roumain a opéré un véritable « génocide spirituel » sur ce qui restait de la communauté juive du pays. Le sionisme n’y était pour rien, pas plus qu’il n’est à l’origine de la dhimmitude dans les pays arabes, des pogromes, du communisme ou du nazisme, fossoyeurs des identités juives. On peut par contre montrer que l’Etat d’Israël est un lieu où peuvent se perpétuer de nombreuses traditions culturelles et identités issues de l’histoire juive, notamment de la diaspora.
À suivre...
(1) Paul Giniewski « L’Antisionisme », Ed. Librairie encyclopédique, Bruxelles 1973.
Par Albert (Albert) le dimanche 25 mars 2007 - 19h56: |
Henri
Je connais la chanson, ils savent encaisser mais pour répartir ca c'est une autre chose.
KLEMS....Paroles Paroles...§§§§§
Par Breitou (Breitou) le dimanche 25 mars 2007 - 20h10: |
Bonjour,
Ici Monsieur Breitou qui parle pour Mr_Germain.
Ce matin à l’heure où vous dormiez avec une heure d’avance, notre dirlo a tenté de se prendre. C’est sa fille Valérie qui l’a découvert dans la cave alors qu’il pendait la crémaillère suite à la remise à neuf de sa cave.
Il a trébuché sur un clou et il s’est embroche par le cou.
Laissons Valérie, sa fille, raconter.
‘….Bonjour chers amis à mon père, l’incident bien qu’accidentel nous a tous remué.
Même une dame honorable en fut secouée, elle a prié pour son animation.
L’Inconscient a parlé de vous et surtout d’une certaine
-Mamili, qui lui cause un grand chagrin. Il a souhaité qu’on lui fasse part de sa joie si elle revenait avant qu’il ne parte animer.
-D’Elsa, son amie de toujours. Il regrette d‘avoir trop pisse sur son rideau.
-De Michka disant qu’il aimait ses dessins,
-De son ami CACOUBOULOU qui l’a trahi,
-De Madame Annie Girelle, une dame douce comme de l’eau de source,
-De Monsieur Suggest un homme bon qui lui a écrit une page de belles phrases, c’est ce qui lui a donne l’envie de revenir vite fait parmi nous suite à ce courrier que vous lirez en bas tant il est sincère et émouvant.
Papa l’en remercie du fond du cœur.
-Et puis Nao aussi a qui il porte une vraie affection tant elle est tendre et humaine malgré ce qu’elle peut radoter sur Adra.
-De la Mena, de Monsieur Juffa, un jeune homme bien et surtout honnête et aussi de son staff qui fait honneur au journalisme. Ils sont des cas d’école ces Messieurs.
Il a aussi parlé avec beaucoup de chaleur de son ami Monsieur Halfon qui le premier lui a dit
‘….Albert cesse de faire le con, tu deviens fou…’ Au moment d’annoncer la mise en scène.
-De Mr Tubiana aussi, en qui je porte une grande amitié,
-De Poupée qu’il considère comme sa sœur tant par sa gentillesse et sa naïveté,
-De Lalla qui a prit peur par mon mail.
Il a parlé
-De Meyer aussi, un gentil monsieur qui ne s’endort certains soirs qu’après avoir échangé quelques blagues sans importance.
Bref, mon papa a déjà joue le rôle du pendu dans une pièce autrefois à l’O.S.E, il y tenait le rôle de Aman, donc la corde il la connaît. Il m’a aussi parle de ce qu’il avait vu lorsqu’il était dans les nuages voilà ce qu’il ma raconté…
‘…Ma fille, je suis sur un nuage, je voyage à la vitesse de l’éclair mais avant de franchir le mur du con, je voudrais te rapporter ce que j’ai vu, alors consigne….
Par Henri (Henri) le dimanche 25 mars 2007 - 16h07: |
Bebert ya houya,
La Claims conference.
Mon pere comme beaucoups d'autres, avait ete pris de force par les allemands,et qui profitant de son absence a la maison,avait "pris" ses meubles de jeunes maries.
Lorsque j'avais fait une demande pour ma mere agee alors de plus de 90 ans,(il y a deux ou trois ans) ils lui demandaient des preuves de ce qui c'etait passe, et la reponse avait ete negative.
Sur les conseil de qqun j'avais refait la demande, et la reponse a mis a un temps fou a arriver,et lui accordait qq heures hebdomadaires au club des personnes ages qu'elle frequentait quotidiennement.
En fin de compte deux mois plus tard maman nous a quitte.
Voila pour la Claims conference.