Par Victoria (Victoria) le jeudi 29 mars 2007 - 14h15: |
Merci Albert pour cette pépite ! On peut dire que c'est un document historique. (Youtube est un petit miracle médiatique)...(Je me demande comment quelqu'un a déjà eu l'idée de filmer tout çà à l'époque.
Votre prose est aussi très belle et très évocatrice.
Par Moderato (Moderato) le jeudi 29 mars 2007 - 14h20: |
" Quand(sic) à la Nunuche .... "
Et quant à Lou Ravi du Béarn ?
Par Albert (Albert) le jeudi 29 mars 2007 - 12h31: |
METIERS D AUTREFOIS
Et REFLEXIONS.
Ferand est un ami qui a émigrè ailleurs depuis.
http://www.youtube.com/watch?v=bxJCyr8qW48
Mais où ont t'ils étè cherchè celà??? Zut alors.
Les Mémoires d' un goulettois;
Par Albert Simèoni
L'Enfant de la Goulette.
Dans la série des métiers statiques et ambulants d'autrefois….
' Le marchand de granit'
A proximité du célèbre restaurant goulettois Bichi, à cette époque, se trouvait une petite échoppe jouxtant ce commerce. Il appartenait à un certain Charlot. Un employé, trapu mais bien battit présidait à la confection du granit. Ces bras n'étaient pas loin de ressembler à ceux du 'famous' Popeye', des bandes illustrées…Il tournait durant une bonne partie de la journée un baquet en laiton plongé dans un contenant remplit de glace salée. Je le regardais souvent 'créer' son granit blanc à partir de sa citronnade, qu'il versait dans ce récipient. Légèrement verdâtre.
Puis il faisait tourner son outil, à plusieurs reprises suivant les aiguilles d'une montre. Par coups synchronisés et secs. A mesure qu'il donnait le vertige au baquet, le liquide citronné venait se figer aux bords de la paroi de laiton. Une légère buée de froid s'en dégageait. Annonciateur de la formation de la glace/granite. Il avait un long manche dont l'extrémité était retournée, genre cuillère, cela lui servait pour ramasser par petites touches la précieuse matière qu'il nous servait soit dans des verres de tailles différentes suivant le choix du client ou alors dans des cornets en biscuit.
Quand il arrivait vers la fin du remplissage, il laissait par la pression de son manche, un débord, et surtout prenait bien soin de ne laisser aucun vide une fois le verre remplit. Cette larme qui débordait du verre, nous donnait déjà l'eau à la bouche.
Plus tard, un second baquet est venu s'ajouter au premier, c'était le granit à la fraise naturelle. Les pépins du fruit venaient se coller entre les interstices de nos dents et parfois à l'intérieur de nos bouches, sur la chaire de nos palais.
N'est ce pas là un sorbet de roi…? Au fait…Quel délice Lalla…!!!!! PASSE LE 17/5/2003
Fahem..le charbonnier.
-Sa marchandise noire était contenue derrière une charrette tirée par un âne ou une mule. Une bascule à main qu'il tenait en équilibre par son milieu, reposée sur son tas de noirceur. Un plateau pour les poids et un autre plus large et plus grand pour peser son charbon souvent mouillé, une astuce malhonnête qui lui faisait gagner du poids et de l'argent. Il commençait d'abord à poser de gros petits blocs puis à mesure qu'il avançait dans sa pesée les morceaux devenaient de moindres importances pour finir par quelques pognées de 'shak', poussière. Tout était question de choix dans la marchandise; pour un kilo la cliente ne récoltait que des menus morceaux d'importance, des brindilles calcinées, pour plus volumineux elle avait droit à de bons morceaux qui se consumaient moins vite dans le canoun. Mais même dans ce cas là, le 'shak' était obligatoire …
-'Melle éhdèkè lézèm, yè léllè…!'
('Il en faut madame…!' Passe le 19/5/2003
-Le Vitrier ambulant; une spécialité plutôt tenue par des italiens ou des maltais, rares étaient les juifs qui colportaient derrière eux une sorte d'échelle, sans échelon, adossé à sa voûte lombaire. Il criait souvent son métier comme tous les vendeurs ambulants…Une fois invité à réparer, il 'pesait' ' youzen' d'un simple coup d'œil le travail puis annonçait son prix souvent amplifié pour arriver à un compromis assez convenable. Une fois, le marchandage termine, il prenait la mesure du' foss' ( carreau de vitre) et allait l'acheter chez le droguiste. PASSE LE 20/5/2003
-Le 'Tonsseur' de chien, spécialité des gitans, des gens du voyage ou des maltais. Il faut savoir qu'à la Goulette, rares étaient les personnes qui avaient un chien dans leur appartement sauf celles qui avaient une villa. Quoique, nous en avions, un de Bobby, c'était son nom. Le plus souvent, ils couchaient dans les balcons quand le temps le permettait ou dans les terrasses. La tonte se faisait souvent à l'approche du printemps, le tondeur muni d'une tondeuse à main, taillait dans la masse chevelue, souvent court à la limite de la 'calvitie'. Parfois quelques 'tiques' dormantes, dérangées par le 'bourreau', se retrouvaient coincées d'entre les lames. Très adroits et vifs, ils étaient payés au forfait. Et suivant la taille du chien. Ils tondaient aussi les moutons dans les écuries. Toujours à la même période.
-Le Plombier ou 'lahem' ( soudeur) (staniou) Il accumulait parfois les deux fonctions; une grosse boite à outils derrière son dos ou en bandoulière, il arpentait les rues au son de sa voix ' Plombierrrr' 'Hlakmi' 'Lahèm'. Dans sa boite, toute sorte d'outils pour ce faire. Il réparait indépendamment les fuites et les robinets, les cuvettes en zinc trouées et usées avec de la brasure en baguette spécialement faite à cet usage. Il frottait d'abord les abords du trou avec une sorte de graisse blanche ensuite il posait un peu de 'tungsten'' en baguette qu'il chauffait avec un outil à bec. Une fois la pointe de son instrument rougie sur un primus, il apposait sur la matière à souder, autant de fois qu'il le fallait, le bec chauffé, pour étaler sa 'mixture' toujours en y ajoutant un peu de cette graisse dont je ne me rappelle plus le nom. Bref, sa soudure finie, il versait de l'eau pour bien se rendre compte de sa bonne finition. Ou alors, si le récipient était trop étroit, il soufflait dedans pour sentir si son souffle s'échappait ou était resté emprisonné dans la fiole. Son prix était assez variable, bref il y avait toujours palabre à la fin des travaux.
-Egouttier à la Goulette. Les services municipaux tout comme bonne mairie qui se respecte avait son équipe d'éboueur professionnelle, tous logés à la même enseigne, derrière les gares. La Goulette était connu pour ses débordements d'égouts en grosse période de pluie qui nous inondaient jusqu'au genoux. Or l'infrastructure n'était pas adapté à recevoir des millions de mètres cubes d'eau en si peu de temps parfois. Il fallait donc, en prévision de ce genre de désagrément toujours entretenir les canaux , les dégager à la main, du moins au début, avant que ne vienne les aspiratrices en camion.
Donc au début, il ouvrait le couvercle en fonte de la bouche d'égout, et le maître, le 'kabran' donnait des instructions. Et là, il déroulait un long fil de fer qu'il entortillait à différentes longueurs pour en faire une sorte de manivelle très longue et très maniable puis, au nombre de sept ou huit, les hommes se mettaient à équidistances les uns des autres puis tournaient dans le sens inverse d'une montre 'la manivelle' qui faisait remonter quelques objets hétéroclites, comme chiffons, serpillières etc…Ensuite, une fois l'opération 'manivellage' terminée, ils remontaient des sceaux remplis d'excréments qu'ils reversaient derrière une remorque à cet effet munie d'un réceptacle basculant. Ce dernier allait évacuer sa précieuse marchandise en la balançant du côté de la Sebkha. A proximité du lac mort. Passe le LE 21/5/2003
Anecdote.
Ma maman a eu souvent affaire à ce genre d'homme car notre 'Meskoukè, bouche d'égout était en plein centre dans la cuisine, ce qui donnait du fil à retordre à ma mère parce qu'il fallait souvent la vidanger quand l'eau montait dans la rue. Donc , elle avait le fil en manivelle et tout l'attirail de l'éboueur caché dans la cour.
Je me rappelle un fait qui m'a fait rire aux larmes. Mon jeune frère Max avait dragué une jeune et très jolie anglaise de passage en Tunisie. Il l'invita même, sous l'œil inquisiteur de ma mère, à passer le restant de ses vacances chez nous. J'étais marié à cette époque et habitais pas loin de chez elle.
Un midi alors que je lui rendais visite, je vois un attroupement devant le seuil de la maison, et là le spectacle fut sidérant; la jeune anglaise, en super mini, courbée à essorer l'eau avec ma mère, ses douces mains dans la merde car les égouts avaient débordé dans la cuisine. Elle était là, 'Mkenbya' sur son sceau, à tordre le cou de la serpillière devant des ' vices-lards' ', et si vous savez combien elle riait de cette situation incongrue. Que l'on voit son cul en dentelle, sans honte ni pudeur, ne la dérangeait nullement…Elle me disait 'Im am sorry Albert…!' Sorry de quoi, ma chére sujette anglaise…! ' Et Maxo qui me disait 'Khèlièm i chikhou èl nèyèkè ehdou..' (' Laisse kiffer cette bande de pédè…!' )
Elle était d'un flegme et d'une gentillesse comme pas possible…' .Good bye Lady Anna…'
Cela s'est passe dans les 83. PASSE LE 22/5/2003
Fernand, si je m'adresse à toi c'est pour ne pas avoir l'impression de parler aux rideaux.
Faire du théâtre sans réplique n'est pas du théâtre, la profession est difficile et ne soulève pas de vocation. Pourtant on y gagne bien sa vie, je roule en Mercedes, un yacht et suis en tractation pour l'acquisition d'un Mystère bipède depuis que je fais le spectacle. Je vous dis là la vérité si je mens. Donc voilà, ce métier très lucratif mérite le respect. Depuis que 'j'y suis c'est fou ce que l'argent me tombe dru, je ne sais plus où cacher mes euros, et là je crois que je vais faire appel à des mercenaires pour garder mon fric. Peut-être des tchèques pour faire échec aux malveillants. Fernand tu seras leur capitaine, rémunéré au pour cent age, quoique ton âge mérite une plus grande responsabilité.
Je me retrouve donc seul ici à débattre avec personne. A part Wnes, qui nous fait l'honneur de nous raconter ces belles histoires. Pas une âme qui ne réplique depuis que Printania à 'démissionner'. C'est une situation peu confortable. Je me retrouve donc à raconter sans que personne ne vienne m'aider car voyez vous il est plus facile de critiquer que de construire. Il y a bien eu Hajkloufet et Sibyle, et Anonyme qui sont venus nous égayer ce lieu mais comme on dit ' Le rire ne dure qu'un temps tandis que le sérieux reprend vite ses droits' bien que l'on puisse faire les deux en même temps. Et qui m'ont congratulé. Alors, à présent, je pense et m'interroge si par hasard je ne devrais pas faire de la politique. Sans théâtre. Ce qui va soulever des cauchemars pour mon cher patron, qui me supporte difficilement déjà là-bas. Surtout avec mes réflexions mta raby.
Je voudrais ajouter aussi, que celles qui pensent que j'ai milles pseudos au cafè, se trompent car je me dévoile toujours à mes amis et amies qui vendent la mèche aux autres. Donc, ce n'est un secret pour personne.
Après tout, seul celui qui se connaît lui -même, sait ce qu'il vaut.
Donc voilà pour vous …..CETTE PARTIE EST PASSE LE 17/5/2003 SUR LE THEATRE
Le Faiseur de beignets. Knendli.
Il y en avait 5 ou 6 à la Goulette de marchands de beignets éparpilles sur nos avenues. Si ma mémoire est bonne.
J'étais client chez celui qui était situé entre le Casino et l'épicerie à deux portes Hamza. Le propriétaire était natif, tout comme ceux qui l'aidaient dans sa tache, du Sud de la Tunisie, du Jrid.
Je le voyais toujours assis, 'mgamèz', rarement debout, en tailleur comme un bouda sur 'la doukhana', un bâtit carrelle à mi-hauteur d'homme, habillé d'un Serwel ample et d'une simple chemise. Il était coiffé d'une chechiè ou tout simplement d'une calotte tressée. De couleur blanche. Une généreuse moustache à l'ancienne 'naturelle' bien coupée lui donnait un air austère.
Il portait aussi un tablier bleu noué à hauteur des hanches, qui lui servait à s'essuyer les mains ' gluantes et enfarinées' toutes les deux minutes.
Il dominait de tout son sérieux son bac à huile, encastré dans ce bâtit. Un 'Babour' ( grand primus = primus étant une marque ) caché à la vue de la clientèle, alimenté au pétrole à ces débuts, chauffait à grand bruit, la généreuse huile dormante dans ce grand contenant de couleur noir à force d'être 'brûlé'. La bonbonne de gaz vint, plus tard, remplacée cette première énergie.
Ce qui m'impressionnait le plus, c'est sa façon à confectionner ses beignets à l'huile ou au miel, avec une grande habileté. Il prélevait son morceau de 'ramollie', toujours de la même grandeur, en le soupesant du coin de l'œil. Au feeling. Ni bascule ni zamara puis, il le lançait à la volé en lui imprégnant un tournis. Dewkhè
Cette petite boule de mie molle, détachée d'une masse de matière blanche, stagnante dans grande bassine en zinc, venait par la suite 'griller' avec des 'tkechkich' ( petits grésillements) dans l'huile chauffée à 'blanc'. Avant cela, il trempait légèrement ses doigts dans un bol d'eau afin que celle-ci ne colle pas entre ses phalanges.
Il agissait toujours de la même façon avec des gestes mesurés, répètes à l'envie tel un automate réglé comme du papier à musique.
Une fois dans la marre d'huile, un ouvrier prenait la chose en main en inculquant à l'amalgame, quelques rotations à l'aide de son 'cheffout' ( longue aiguille en fer ) et cela afin de lui imprégner la rotondité voulue et suivant le souhait du client qui la voulait soit en trapèze 'Sfenj'soit 'Mgahmta' ( braise), 'Medrouba bèl cheffout ( Piqué par la pince afin qu'elles soit bien cuite et croustillante) soit alors molle sur les rebords. Un art. Mais toujours bien dorée.
Cette petite main d'œuvre répétait souvent comme un leït-motiv..
'Thaba kiffèch…?' ('Tu le veux comment…?')
Le bac à huile n'était jamais vide, à mesure que les beignets étaient piqués et sortis de 'l'enfer bouillonnant', le patron en rajoutait toujours si bien que quatre ou cinq cerceaux de pâtes se retrouvaient à 'bronzer'.Tout était minuté.
Il confectionnait aussi des 'bambalonnis' ( Chi-Chi en France à ne pas confondre avec Chichi Chirac) petite couronne de pâte, vide au centre; le patron ôtait un bout de mie centrale. Juste un anneau. Une fois cuite, l'ouvrier s'empressait de les mettre en vitrine et de les sucrer. En générale, le 'Knendli' les fabriquait sur demande et cela afin de les servir bien dans 'leur chaleur interne'.
Les briks au miel, par contre, étaient confectionnées tôt le matin. Pour une clientèle matinale qui venait goûter en solitaire ou en famille, ces petits ronds mielleux superposés en pyramide dans la vitrine.
Les beignets à l'huile pour les fins gourmets, s'accompagnaient souvent soit de Karmouss ( Figues vertes dites Bitar= première récolte) soit de petites figues violacées ou vertes aussi, certains les saupoudraient de sucre. Le kif était de les poser sur le toit de sa voiture et de les grignoter par petites 'déchirures ' en short debout sur le trottoir ou attablé avec ses enfants au cafè vert sous un parasol le dimanche..Yè Baba..! Chikhè…!
A côté des briks au miel, on trouvait, sur un côté de la vitrine quelques –{rouge'Zlebia' ( pâtisseries orientales en forme de colimaçons imbibés de miel mises les unes sur les autres et toujours posées en forme de pyramide; Quelques makrouds, souvent rassis, reposés aussi dans un plateau en alu.
Pendant la période du ramadan, la proportion s'inversait. Fête oblige.
Son service termine, il procédait au recueillement de l'huile frite. Il vidait son bac à l'aide d'un appareil à siphon. Un gros bidon en zinc muni d'un aspirateur. Pour la remettre le lendemain, sur le 'tapis'.
Petite anecdote du crû ancien..
Lorsqu' une maman se présentait avec son bébé dans les bras, le 'faiseur de beignets' s'empressait de lui confectionnait un mini beignet assez mou pour le lui offrir. La maman, en prélevait un petit bout qu'elle mâchait pour le réintroduire, dans le palais de son avorton. Sans son avis.
Préparation de la pâte à beignet.
Eau, farine, sucre, sel, amidon. A l'inverse de la pâte à pain, cette dernière n'est pas pétrie mais battue à la main assez longtemps et cela afin de donner à l'amalgame, une certaine élasticité, propre à la facilité de la confection.
(La pâte à brik à la main, de forme légèrement alvéolèe, est plus soutenue. J'y reviendrai dans le faiseur de brik à l'œuf… )
'Miro….? Miro…? Viens yè baba….! Toi que je ne connais pas….! Approche….! Pose ton oreille sur l'écran…! N'aie crainte…! Breitou ne fait pas de mal…! Ecoutes…! Tu entends…! Le bruit de la mer de la Goulette…! Tu écoutes…! Tu vois ce temps que nous avons déplacè avec nous ici ou ailleurs, c'est de l'or qui dort encore dans notre mémoire, plus pour longtemps, mais vois tu….! Là bas, c 'est fini…!Alors fait ton kif en Israël…! Et ne pense plus à 'l'arrière' qui est mort….Raby myak Miro….! ' Mon frère…! Cheddè fi raby'
Je remercie l'ami qui m'a donné quelques conseils sur la recette de la pâte à beignets.
Le vendeur de glibettes.
Cette 'corporation' était issue d'une même et grande famille, née et élevée dans la région de Gomrassen. Dans le sud tunisien. Là où on trouve de très nombreux champs de cacahuètes, à défaut de takrouri, dont elle est le plus souvent propriétaire.
Le métier se transmettait de père en fils. Le plus connu d'entre eux, du moins à la Goulette, qui nous a servi depuis de nombreuses années se nommait 'Je suis là…!' On l'affubla donc de ce pseudo sans connaître véritablement son nom ni prénom. Il était de petite corpulence, une moustache et toujours pieds nus, sans doute pour bien se mouvoir sur le sable. En jellaba blanche, ouverte sur les côtés à hauteur des genoux qui laissait découvrir ses mollets musclés et poilus.
J'avais l'impression que sa voûte plantaire ignorait la chaleur du grès de nos plages, inondées de soleil.
Il avait aussi un foulard blanc, un genre de 'kieffèf' assez long qui débordait jusqu'à ses hanches. Sans doute aussi une protection de son cou contre les dards solaires. Il était d'un caractère affable, toujours bienveillant et jamais grognant.
Sur sa tête, une rondelle en tissu épais, lui permettait de poser sa corbeille tressée de brindilles, en équilibre, qui contenait sa précieuse denrée; les glibettes ou pépites blanches ( graines de potiron, séchées et salées), des glibettes noires ( graines de tournesol couleur gris-sel et toutes sortes de fruits secs tels que amandes et cacahuètes décortiques, toujours salées et mises dans des sachets en cellophane transparent.
Les cacahuètes non décortiques étaient par contre enfouies dans des cornets en papier journal \rouge {' Fertounèt'}.
Il nous servait sa petite marchandise empaquetée en nous la lançant par-dessus les corps étalés de nos 'visiteurs tunisois' sous le soleil de plomb de notre cité balnéaire. Certains le payaient au comptant alors que d'autres, ses plus fidèles clients réglaient leur note à tempérament c'est à dire l'après midi quand il venait, en fin de service, pendant la pose- sieste, relevait les compteurs. Il avait une mémoire d'éléphant et rien n'était noté. Tout dans ses neurones.
Quelque fois pendant les chaleurs accablantes des après midi, il arpentait les ruelles, toujours pieds nus et marchant sur le macadam brûlant, épuiser un restant de cornet qui n'avait pas trouver preneur.
Ils avaient leur zone de vente, délimités par plage, parfois ils se croisaient accidentellement sur telle ou telle sable mais là il n'y avait pas matière à protester puisque le fils ou le cousin faisait partie du même clan.
'Je suis là…' mourut à un âge avancé dans son bled et ce fut son fils 'Oui…Oui…' qui le remplaçât… bref qui prit la relève. Toujours avec la même gentillesse et affabilité..
'Ecoutes Miro…!' PASSE LE 22/5/2003
Le Marchand de 'Guerguèb' –figues de barbarie. PASSE LE 18/6/2003
' Guergèrb, harra bdourrou…' (' Figues…! Le quart pour cinq sous..!')
Ce métier, tenu par des charretiers ambulants, jamais les mêmes, proliférait à l'approche de l'été. Il figurait, en bonne partie, dans le décor de nos villes de province.
Les marchands de figues poussaient devant eux soit une charrette ou tout simplement une brouette de ce 'fruit à grains', destines plus prosaïquement à l'alimentation des ânes et mules.
La gente humaine tunisoise y prit goût et s'en reput jusqu'à s'en assouvir. Il y avait les figues rouges et vertes. Des grosses et des petites.
Le vendeur, debout, muni d'un couteau ou d'un canif bien aiguisé nous servait, à l'arrêt, un quart ou plus, à consommer sur place. Sans gant de protection, il choisissait selon son intérêt, la pièce à découper, parfois le choix était fait par le client, ce qui soulevait souvent quelques remarques du genre 'Chnouè tèkhtar ken él kbir….?' ('..Tu choisis que les plus grosses….? ' ) Le marchandage était de rigueur.
Il opérait de la façon suivante. Il cicatrisait légèrement l'écorce épaisse une première fois en son milieu, en prenant soin de ne pas égratigner la pulpe puis, étêter les deux extrémités pour laisser apparaître cette dernière, généralement de couleur jaune, variolée par les 'pépins' ou rouge/violet, l'écorce, toujours collée mais fendue etait ouverte comme une rose éclose. Il nous la présentait ainsi et il n'y avait plus qu'à la détacher et l'enfourner dans le palais.
Nos mamans, afin d'éviter cette corvée de coupe et, surtout, préserver leurs jolis doigts non vernis, de femme de ménage, chargeaient ce dernier de le faire sans contre partie financière 'Bel tezzina' oulla bèl hara…' ( A la douzaine ou au quart..')
Le comptage se faisait tout simplement par le nombre d'écorce présentée à la cliente.
Mis au frais, ces 'guergueb' pour ânes, venaient souvent nous constiper quand la dose de la huitaine était dépassée.
'Guerguèb …!HARA BDOUROU…..! '
'Miro……? T'es toujours là….?'
LE BREIKEÏJI….ou marchand de brik à l'œuf.
'Chez Khèlifa…' Le roi de la brik à la main..'
Telle était son enseigne à succès. A la Goulette bien sur.
Juste en face du restaurant Bichi, le non moins fameux haut lieu de la gastronomie 'poissonnière'.
Khèlifa, était connu pour la confection de sa brik à l'œuf. Je le vois comme je ne vous vois pas. Sauf, bien sur derrière un écran qui cache vos visages qui ressemblent à des beignets ou à des briks à l'œuf à 20 millimes…
Assis derrière son 'établis', une table basse, sur laquelle était posé un marbre blanc ébréché à son nez devenu gris à force d'être huilé et enfarine. Une grande cuvette, pleine d'huile brûlante et sûrement rassie à force d'être cuite et recuite, à sa droite et à gauche un tas d'œuf mis sur un plateau avant que n'apparaissent les cartons coulés à cet effet, à gauche, tandis que sa pâte à brik, préparé en petits morceaux ronds, qui ont pris une forme 'alvéolée', reposaient dans une cuvette émaillée, trônant sur la table, et recouverte généralement d'une serviette humide et surtout placé selon sa convenance.
D'abord, il 'enfarinait' son marbre puis détachait un morceau de pâte préalablement découpée, qu'il malaxait un peu puis la déposait sur ce dernier. Ensuite, muni d'un rouleau de pâtissier, il allongeait sa mie luisante en la retournant de droite à gauche, l'aplatissant et l'étirant les deux extrémités à volonté et cela afin de lui inculquer la forme voulue. Un trapèze. Puis une fois cette première opération terminée, il 'fakoss adma' ( cassait un œuf) au centre de sa figure géométrique bien ouverte, puis rabattait une extrémité en pointe( la base) de la 'feuille molle' pour emprisonner l'œuf. Il demandait souvent au client s'il la voulait nature ou accompagnée d'un hachis de persil et d'oignons plus câpres baignant dans de l'huile. Parfois, le client souhaitait qu'on y ajoute aussi quelques miettes de thon ce qui augmentait le prix de son envie. Ou alors deux œufs, suivant la gourmandise du préposé affamè.
Avec gestes précis et professionnels, Khèlifa le roi soulevait le tout, avec soin en repliant légèrement son œuvre bien molle, avec une attention toute particulière pour la poser à la surface de 'l'huile', sans faire trop de clapotis. La question venait par la suite…
'Thèb èl yadma mrawba….? Oullè taïba..?' ('Tu veux l'œuf à la coque ou bien cuite.?')
Tandis que son ouvrier, une petite main, bien concentré sur la friture, s'ingéniait à formater à piquer à l'aide du 'cheffout' la surface du chef d'œuvre cuisant dans une marre 'd'oil' qui en ressortira bien trempé et croustillante, toujours en forme trapézoïdale, et surtout en laissant transparaître un ventre enceinte'; Son fœtus d'œuf et d'ingrédients cuits.
Pour terminer, la brik venait se reposer bien 'debout' sur une de ces pointes dans un 'keskes' ( (passoire) pour qu'elle s'égoutte.
A l'époque, la brik était servie dans des plats en fer en aluminium. Aujourd'hui dans des plats en papier. Préfabriqués.
'MIROOOOO……! Pour la brik…! Ce n'est pas ça qui compte dans la vie, on peut s'en passer…! Ourass khouyè..! Aâtina l'ehnè…!' Ou yandin èl brika…!' Mta ze…i!'
De mon zizi..!
'….Il n'y a pas de kif quand ailleurs on fait sauter nos frères…! PASSE LE 25/5/2003
Ghzal , le cordonnier.
Chez les Ghzal, père et fils ( deux), la cordonnerie n'avait pas de secret d'alcôve. Leur étroite échoppe, situé sur l'avenue Roosevelt, recevait toutes les paires de chaussures handicapées. Du talon de femme décollé à celui des hommes usés. Sans oublier les semelles à remplacer. Il y avait le père Ghzal, les deux fils, Balbik et Bichi qui régnaient en seigneur dans un espace réduit, pas plus grand qu'une cave parisienne en tout cas comme la mienne.
Toutes sortes de chaussures hétéroclites gisaient dans un coin, pêle-mêle. Sans ordre.
Assis sur des tabourets de taille basse, ils avaient devant leur petits établis, un tiroir à compartiment à ciel ouvert dans lequel, clous, rivets, aiguilles, tranchets, allènes, boite de colle, râpes, marteau- clouteur et ficelle se tenaient compagnie en bric a brac. Tout sentait le désordre. Ils portaient un tablier en cuir et cela afin de ne pas se blesser lors d'une coupe de bavure de cuir. La chaussure à réparer se retrouvant coincée entre leur main et la poitrine. Les phalanges et la paume étaient souvent tachées par de la colle ou du colorant.
Les réparations se faisaient souvent en présence du client ou cliente qui attendait patiemment sa bottine ou haut talon. Je suivais du regard l'opération rafistolage. Il décollait d'abord la vieille semelle à remplacer et découper, d'un tapis de cuir enroulé, un bout de cette matière. Un morceau assez large ( 15 cm sur 20 ) de forme rectangulaire qu'il enduisait de colle forte: une sorte de glue. Puis, une fois cette première prise en main terminée, il mettait de côté ce morceau afin de laisser le produit prendre l'air. Quelques minutes plus tard, il reprenait celui là qu'il pressait sur l'envers de la vieille chaussure puis prenait quelques clous ( semences) coincés entre ses lèvres qu'il pointait et par petits coups secs et précis, cloutait son rectangle à intervalles réguliers sur un pied-debout ( sorte d'enclume). Pour conclure, il recoupait les débords en suivant la forme de la chaussure. La finition se faisait par à coup de râpe.
Il passait ensuite un liquide noir pour teindre le nouveau bord.
Les frères cousaient aussi toutes sortes de cartables à riveter ou sac à main dont les anses se sont détachées.
Une vraie passion dont ils se sont fait les champions.
La famille était nombreuse, D ieu bénisse, 7 frères et sœurs que je cite de mémoire, grâce à mon ami Henri, qui me les a soufflé.
En plus de Bichi et Balbik, on trouvait Baiza ( l'ami de mon père 'Z'L) Manou, Chenchen, Yvette et Traki. PASSE LE 12/6/2003
Par Cacouboulou (Cacouboulou) le jeudi 29 mars 2007 - 11h33: |
Merci Bazooka,
Avec un taux de change de : Israël Nouveau Shekel - Euro : 0,1799
Si on tiens compte des frais d'écolage mentionnés sur le site :
http://fr.ambafrance-il.org/inner.asp?ArticleID=699
Il suffit, à moins que je ne me trompe, de diviser les tarifs affichés par approximativement 5,5 pour connaître l'équivalence en EURO.
Vous remarquerez, que tous les élèves sont traités sur pieds d'égalité, quelque soit leur nationalité, ou est donc le problème ?
Quand à la lettre de Bayrou, ou se trouve également le problème, selon vous ?
Quand à votre adresse mail, ne vous faites pas trop d'illusion, elle doit être répertoriée dans des milliers de serveurs, il semble d'ailleurs que vous l'ayez récemment publiée sur ADRA, alors mieux vaut de ne vous étonner de rien.
Par Nao (Nao) le jeudi 29 mars 2007 - 11h32: |
Je ne suis pas borgne au point de croire que le bilan banlieues de Sarko est un succes.
Mais le pb c'est pas Sarko qui essaye tant bien que mal de faire regner l'ordre avec des methodes musclees. Quel autre choix a t'il? de leur taper sur l'epaule et d'aller boire un kawa avec les djeunes???
Allons...
Le pb, c'est l'absence de crainte de l'autorite qui vient d'une certaine permissivite accumulee depuis 68. Le fameux sentiment d'impunite, le rien a foutre des delinquants si ils passent leur vie en tole ou en garde a vue pendant des nuits entieres. Etions nous comme ca? non!
La nouvelle generation de djeunes cagoulés et paumés pensent que tout leur est permis, que la loi ils s'en tapent et par consequent non seulement les flics ne leur font meme plus peur mais en plus ils les cherchent..
Le probleme, c'est le manque de valeurs essentielles qui n'ont pas ete inculquees par leurs parents (je suis malgre mon jeune age peut etre ringarde et de la vieille ecole) ni le respect de la republique par le systeme educatif.
Et cette mixite communautaire des nouvelles "couleurs" de la France il est clair que ca ne marche pas..
Echec total de la transmission des valeurs et de l'honnetete sur fond de chomage et de precarite sociale. Quels adultes ces djeunes vont ils devenir?? rentreront-ils ds les rangs?
BIG PROBLEM..
Par Girelle (Girelle) le jeudi 29 mars 2007 - 10h22: |
Bazooka,
A la lecture de ce texte, je ne vois pas ce que Bayrou élude: il parle des enfants français ou francophones et par ailleurs, en consultant les frais d'inscription du Collège Marc Chagall on contate qu'il y a deux rubriques:
1 Français et Israeliens qui paient le même prix.
2 Les étrangers qui ont un tarif supérieur.
Je ne vois pas là ou est le point d'indignation.
Il y a là de quoi améliorer les choses, non?
Quelles sont les propositions des autres candidats?
S'il s'attarde sur le problème que rencontrent des français effectuant des missions à l'étranger, c'est bien parce que certains parents se posent le problème de cursus scolaire interrompu pour leurs enfants.
Dans la proposition de Bayrou, la double nationalité n'est pas posée, parce qu'elle ne se pose pas: il suffirait que l'enfant ait la nationalité française pour bénéficier de la gratuité dont bénéficient les enfants sur le territoire français.
C'est en tous cas comme cela que je lis ce courrier.
Quant aux adresses mail, mystère.
Avez vous laissé votre mail dans une école française?
L'ambassade ou le consulat l'ont elles?
Ont il fait un pacte avec une agence de presse francophone dont vous recevriez la distribution?
Mystère.
Par Albert (Albert) le jeudi 29 mars 2007 - 09h57: |
Par Bazooka (Bazooka) le jeudi 29 mars 2007 - 09h15: |
Pour Girelle et Cacouboulou qui m'en ont fait la demande:
Ci-dessous, la lettre circulaire de Francois Bayrou adressee par courrier electronique aux Expatries et Francais de l'etranger.
Comme precedemment indique, en tant que Francaise de l'etranger, je ne sais pas d'ou son comite a obtenu mon adresse email, je leur en ai donc fait la demande, et a cette heure, je n'ai pas encore de reponse.
En outre pour etre complet sur la question de l'enseignement, au jour d'aujourd'hui, ne subsiste en Israel qu'un seul etablissement francophone laique reconnu par le gouvernement francais, pour l'enseignement maternel, le primaire et le college, dont les frais de scolarite sont tellement eleves, que son acces en est proscrit a la vaste majorite des foyers francais et francophones.
Pour memoire, la population francophone d'Israel s'eleve a environ 100 000 ames (le Consulat se refuse toujours a donner un chiffre officiel, pretextant que seule une partie des Francais d'Israel sont enregistres au Consulat, et que le nombre des francophones, pas forcement de nationalite francaise, n'a jamais ete determine avec exactitude).
Pour ceux qui souhaitent verifier le montant des frais de scolarisation dans ledit etablisssement, aller sur le lien:
http://fr.ambafrance-il.org/inner.asp?ArticleID=737
Bonne lecture.
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Lettre a mes compatriotes expatries
Chere Madame, cher Monsieur,
Dans quelques jours maintenant, les Francais vont devoir elire le prochain president de la Republique, et, par leur vote, engager l’avenir de notre pays, a un moment ou il doit faire face, tout le monde en convient, a des enjeux essentiels. Des solutions qui leur seront apportees depend, plus que jamais, le futur de notre societe et donc celui de nos enfants.
Notre pays est un grand pays. Le rayonnement de la France dans le monde est grand, et il est surtout porteur d’espoir pour de nombreux peuples en proie a tellement de difficultes. Or, pour l’immense majorite d’entre eux, le seul contact qu’ils auront jamais avec la France sera l’image que les Francais de l’Etranger leur apportent.
Je suis tres conscient de cette responsabilite qui est la votre, comme je suis tres conscient des problemes specifiques qui sont ceux des communautes d’expatries. La presence francaise a l’etranger est un element capital de la politique de notre pays, politique economique et culturelle, et j’estime qu’elle doit etre encouragee, soutenue et renforcee.
Elu president de la Republique, je veillerai tout d’abord a ce que le reseau de nos etablissements d’enseignement a l’etranger, deja le premier au monde, soit non seulement maintenu, mais developpe. C’est en effet l’une des preoccupations majeures, et bien naturelle, des parents amenes a s’expatrier pour des raisons professionnelles que de pouvoir assurer la ou ils se trouvent la meilleure education possible pour leurs enfants. De plus, le systeme d’education francais est sans aucun doute l’un des plus performants au monde, et partout ou il existe une ecole francaise, on sait bien que tres nombreux sont les enfants etrangers qui la frequentent. Nous avons ainsi, grace a ce reseau d’etablissements, un moyen extraordinaire de developpement de notre langue, de notre culture, de notre conception de la societe, de notre influence dans le monde, que nous devons mieux et davantage utiliser. Et la ou le nombre d’enfants francais ou francophones ne serait pas suffisant pour ouvrir une ecole, une negociation sera entreprise avec les gouvernements des pays concernes pour la presence d’enseignants francais au sein des ecoles locales.
Les conditions d’acces des enfants de Francais expatries au service public scolaire doivent etre les memes que celles des enfants de metropole, cela va pour moi de soi, car il s’agit du principe de l’egalite des citoyens devant la loi. Il n’est pas acceptable que certaines familles francaises soient obligees d’inscrire leurs enfants dans des ecoles etrangeres faute de pouvoir payer les droits d’ecolage dans les etablissements francais. Le developpement du reseau scolaire permettra egalement a un certain nombre d’enseignants residant a l’etranger, et je pense essentiellement aux conjoints, de trouver un emploi leur permettant de poursuivre leur carriere administrative, avec un recrutement prioritaire.
Il me parait, d’autre part, juste et legitime que les Francais de l’Etranger puissent beneficier d’une protection sociale identique, avec des modalites d’adaptation a definir, a celle dont beneficient non seulement leurs compatriotes habitant la metropole, mais aussi les Etrangers residant en France. A cette question est reliee celle du retour et de la reinsertion sociale, a la fin de la periode d’expatriation, et, indirectement, celle de la valorisation professionnelle de l’experience acquise. Trop souvent, en effet, je le sais, l’expatrie rentrant au pays est plutot penalise dans sa carriere, ce qui n’est pas acceptable.
Ces mesures, qui sont des mesures de simple justice sociale, et que je m’attacherai a mettre en oeuvre sans delai si je suis elu, peuvent etre financees de differentes facons, en faisant par exemple appel au systeme mutualiste et au partenariat socio-professionnel, et elles feront l’objet d’une etude specifique dans le cadre de la reforme globale des systemes de retraites qui sera l’un des grands chantiers du prochain quinquennat.
Je souhaite d’autre part que le reseau consulaire francais, longtemps le premier du monde, soit maintenu, tout en s’adaptant aux mouvements du monde, et que ses effectifs, au lieu d’etre sans cesse reduits, soient au contraire renforces, par un redeploiement des personnels du Quai d’Orsay.
Enfin, je m’engage a ce que les Francais de l’Etranger puissent, avant la fin du mandat qui me sera confie par les electeurs, elire au suffrage direct et parmi eux, leurs representants a l’Assemblee nationale. Cela pose, j’en suis conscient, d’importants problemes d’organisation, notamment lies a la souverainete des Etats, mais difficile ne veut pas dire impossible. Et il me parait sain que la voix de nos compatriotes expatries puisse se faire entendre directement au sein de la Representation nationale, aux cotes de leurs senateurs.
Pour etre respectee, pour asseoir et developper son influence politique, economique, culturelle, commerciale, la France doit imperativement s’attacher a retablir une image de grande puissance qui s’est peu a peu, il faut savoir le reconnaitre, affadie au fil du temps. L’amelioration des conditions de vie des Francais de l’Etranger et les incitations a renforcer leur presence dans le monde, aupres des entreprises notamment, y contribueront grandement, et c’est pourquoi j’y suis particulierement sensible.
Si je suis elu, un delegue interministeriel sera nomme, qui sera charge, en etroite cooperation avec les administrations, institutions, organismes et associations plus specialement concernes par la communaute francaise expatriee, de recenser leurs problemes specifiques, outre ceux que je viens d’evoquer, de proposer puis de mettre en oeuvre dans les meilleurs delais possibles des solutions adaptees, et je m’engage a y veiller personnellement.
Je vous prie de croire, chers Compatriotes de l’Etranger, a l’assurance de mes sentiments les plus cordiaux.
Francois BAYROU
Par Bazooka (Bazooka) le jeudi 29 mars 2007 - 08h33: |
Wallenberg pleure au coin d'une rue a Paris :
Un commentaire du Centre Wiesenthal.
Paris, le 26 mars 2007
Presque soixante-deux ans apres la disparition de Raul Wallenberg, la Ville de Paris a baptise ce samedi une rue en l'honneur de ce Juste qui, en tant que diplomate suedois a Budapest pendant la Guerre, a sauve plus de 35.000 Juifs hongrois de la deportation nazie vers les camps de la mort.
Compte tenu du fait que cette ceremonie a eu lieu durant une matinee de Shabbat, ni les institutions officielles juives ni l'Ambassade d'Israel n'etaient representees.
L'invitation mentionnait parmi les orateurs l'ambassadeur de Suede en France. Comble de l'ironie, ce meme jour le ministre suedois des Affaires etrangeres annoncait sa prochaine rencontre avec le "gouvernement de Palestine" dirige par le Hamas.
Cette visite peut etre consideree comme une gifle a la memoire de Wallenberg par son implication, a savoir l'aval de la charte du Hamas qui appelle a la destruction du peuple juif, y compris des descendants de ceux qui ont ete sauves par un vrai Juste suedois.
La rue Raul Wallenberg court le long d'une courte prolongation de voie au milieu d'HLM defraichis, et aboutit au peripherique, a l'extreme bout de Paris. Sans GPS, les chauffeurs de taxis etaient dans l'incapacite de trouver ce croisement.
La plaque porte l'inscription curieuse :
"Rue Raul Wallenberg. Diplomate suedois ne en 1912, disparu en 1945 en Union sovietique. Un Juste parmi les nations."
On soulignera l'absence des mots "Juif" et "Shoah". Peut-etre cet oubli est-il du aux sensibilites presumees des radicaux islamistes du quartier.
Alors que Wallenberg pleure au coin d'une rue de Paris, on peut se demander a quoi rime ce triste exercice.
Par Lapid (Lapid) le jeudi 29 mars 2007 - 01h14: |
Lu dans "le Monde" d'Antan ! : Le problème des refugiés de Palestine Par Tibor Mende, Le Monde, 21 avril 1951
"La Jordanie est formée de montagnes arides et de déserts. Des routes en lacet gravissent les collines escarpées et rocailleuses, et, à l’exception de quelques Bédouins nomades et de quelques villageois montés sur leurs mules, seules les jeeps de la Légion arabe sillonnent la campagne. En descendant au-dessous du niveau de la mer Morte on arrive à une vaste étendue sablonneuse qui précède Jéricho, et où plus de vingt mille réfugiés, entassés sous des tentes, sont abandonnés sur le sable brûlant. Ils sont là depuis plus de deux ans.
Sans occupation utile, sans espoir pour l’avenir, ils font la queue trois fois par jour pour la soupe ou pour leurs rations; ils discutent autour des tentes et écoutent les tirades provocantes des vieux moukhtars de village ou des agitateurs professionnels. Déambulant, sans but, entourés de ce paysage inhospitalier, et nourris de la propagande incessante des notables du camp, leur nervosité croît de jour en jour, jusqu’au moment où leur amertume trouve un exutoire dans des violences dangereuses. A Naplouse, parmi les oliveraies de Samarie; autour d’Amman; dans les grottes de Bethléem; dans l’ombre de la mosquée d’Omar à Jérusalem, des centaines de milliers de réfugiés attendent, dans des campements infects et sous des tentes en lambeaux, le jour où, dans le sillage des armées vengeresses de la Ligue arabe, ils retourneront chez eux.
C’est ce qu’on leur fait croire dans tous les camps, et partout la tension monte à mesure que les jours passent sans apporter de changement à leur existence sans but. Il y a quelques jours un fonctionnaire de district a été assassiné par des réfugiés surexcités. Pas loin d’ici, dans un autre camp, les magasins d’approvisionnement ont été mis au pillage par une foule furieuse, et il circule de mauvaises rumeurs d’armes cachées dans les camps, de violences et d’agitation croissante.
Manque de soins
Où qu’on aille dans ce pays, c’est partout la même histoire. Les réfugiés groupés dans les villes et les villages connaissent souvent des conditions encore pires que ceux des camps, qui reçoivent du moins quelques soins médicaux et hygiéniques.
Pour comprendre les origines de ce problème terrifiant il est nécessaire de se reporter à l’époque de la lutte, en 1948. On peut poser mille fois la question de savoir pourquoi ces gens ont quitté leurs foyers de Palestine, on obtiendra mille réponses différentes.
Certains ne voulaient pas vivre dans un État juif; d’autres ont fui la bataille et, une fois celle-ci terminée, n’ont jamais trouvé l’occasion de rentrer chez eux. Beaucoup plus nombreux sont ceux qui sont partis parce qu’on leur avait dit que c’était pour quelques jours, quelques semaines au plus, et qu’ils reviendraient avec les armées arabes triomphantes; ils travaillaient comme ouvriers agricoles chez des propriétaires arabes, et n’avaient fait qu’obéir, comme toujours, aux ordres de leurs supérieurs. Lorsque le flot des réfugiés eut franchi la ligne qui devait devenir la frontière israélienne, les États arabes se trouvèrent débordés, et, avec la coopération d’organisations bénévoles, les Nations unies durent se mettre de la partie.
En 1950, l’Office de secours et d’aide des réfugiés de Palestine (UNRWA), ayant à sa tête un Canadien, le général Kennedy, assisté du représentant de la Grande-Bretagne, Sir Henry Knight, prit l’affaire en main. La Jordanie à elle seule avait plus de 450 000 réfugiés, le Liban 120 000, et la Syrie 80 000. Dans le ‘’couloir de Gaza’’ - bande de terre stérile de 40 kilomètres de long sur 6 kilomètres de large, attenante à l’Égypte - deux cent cinquante mille personnes sont entassées dans l’un des camps les plus sinistres que notre monde, pourtant si tourmenté, ait jamais connus.
Mais les secours matériels, lorsqu’ils viennent seuls, ne font que démoraliser, et d’autres décisions s’imposaient. L’établissement définitif (resettlement) des réfugiés semblait encore impossible étant donnée l’atmosphère générale. L’UNRWA fut autorisé à organiser, en même temps que les secours, des travaux destinés à procurer une occupation utile aux malheureux habitants des camps. La construction des routes et quelques projets insignifiants mis à part, les ‘’travaux’’ se heurtèrent à des difficultés. En 1950, 17 % seulement des fonds de l’UNRWA ont été dépensés à créer des occupations utiles pour les réfugiés, contre 70 % consacrés aux rations; et cependant les pays où vivent ces réfugiés ont un besoin criant de bonnes routes et de travaux publics de toute sorte.
Pendant ce temps un certain nombre de choses se sont éclaircies. Menacé chaque jour par la presse arabe d’un ‘’second round’’ de la guerre, Israël ne tient pas, cela se comprend, à laisser rentrer un grand nombre d’Arabes qui pourraient former une cinquième colonne en puissance dans un État dont les Arabes se refusent à reconnaître les frontières.
En second lieu, malgré leurs déclarations charitables, les États arabes n’ont pas bougé le petit doigt pour permettre aux réfugiés de s’établir chez eux.
Troisièmement, l’UNRWA s’est montré incapable de faire quoi que ce soit d’effectif pour l’intégration de ces malheureux dans un système nouveau et définitif. Cependant la question des huit cent cinquante mille réfugiés prend les proportions d’un grave problème international. C’est un brandon qu’il est dangereux de laisser traîner dans une région déjà explosive d’un monde livré à la guerre froide, et qui menace la stabilité de toute la Méditerranée orientale.
A l’heure actuelle tout le monde est d’accord pour reconnaître que la réinstallation des réfugiés est la seule solution.
Les Nations unies ont proposé à cet effet une résolution; le même principe a été accepté à la Chambre des communes. Le roi Abdallah a proclamé que la Jordanie était prête à accueillir les réfugiés comme citoyens permanents. L’Ouest du royaume comporte quantité de terres cultivables qui demandent des bras, et tous les pays arabes ont une population nettement insuffisante. Et pourtant, s’il est un mot qu’on ne prononce actuellement en Moyen-Orient qu’à voix basse et avec terreur, c’est bien celui d’intégration. Aucun officiel n’ose s’en faire le champion; nul politicien ne la soutiendrait, et, apparemment, nulle grande puissance n’a le courage de la reconnaître pour l’un de ses buts.
L’un des jeunes bureaucrates grassement payés que l’UNRWA entretient à Beyrouth - un de ces fonctionnaires internationaux dont l’idéalisme s’accroche obstinément à des illusions- me racontait qu’il y a quelques mois, il avait organisé dans un des camps de réfugiés la culture des légumes autour des tentes. Occuper ces gens tout en ajoutant à leurs maigres rations quelques légumes frais lui avait semblé une excellente idée. Quelques semaines plus tard arrivait du quartier général une sévère réprimande: ‘’Arrêtez immédiatement opération carré de légumes…’’ ‘’La raison?’’, demandai-je, désireux d’obtenir quelques éclaircissements. ‘’Cela sentait l’intégration…’’ Il haussa les épaules. Ce tout petit exemple, qui n’a rien d’exceptionnel, vient à l’appui de la thèse largement répandue selon laquelle les Nations unies dépenseraient de grosses sommes d’argent pour créer un problème des réfugiés plutôt que pour le résoudre.
Un alibi pour la Ligue arabe
Où est l’explication? Qui est responsable de cette curieuse impasse? Richard Crossrrian, député travailliste, qui se trouvait ici il y a quelques jours, a essayé de donner une réponse à ces questions au cours du débat du 15 mars à la Chambre des Communes. “Tant que nous compterons sur l’ONU pour faire quelque chose de sérieux pour l’établissement des réfugiés, nous ne ferons que nous leurrer, car l’ONU est une organisation politique, a-t-il déclaré. II y a la Ligue arabe et toute la politique de la Ligue arabe…! La Ligue arabe a besoin du problème des réfugiés pour maintenir la cohésion contre Israël… L’établissement des réfugiés la priverait de son sujet de plainte le plus important. En second lieu, une paix entre la Jordanie et Israël serait des plus embarrassantes, du point de vue de la Ligue arabe, en levant l’embargo sur
Israël… Telle est, me semble-t-il, l’impasse à laquelle nous nous trouvons acculés….’’
Loin de Westminster, à quelques kilomètres d’ici, un Arabe, personnage de l’un des camps, me disait la même chose en d’autres termes ‘’Si j’avais eu les millions que l’ONU distribue ici, il y a longtemps que le problème serait résolu. Ce pays est immense, il ne manque pas de terres… si seulement les pachas voulaient permettre aux réfugiés de s’y installer…’’, et il fit un geste large de ses deux bras: ‘’Regardez ce qu’ils font de l’autre côté… Le problème qui se pose à eux est encore plus vaste, et ils arrivent à le résoudre…’’ - et il désignait du doigt, par-delà les collines, la frontière israélienne. Il nous fallait rester là, car des camions bringuebalaient sur la route, chargés de caisses portant l’inscription ONU, et des enfants s’alignaient pour la distribution quotidienne de lait. La psalmodie du Coran se tut brusquement: c’était l’heure du repas."
Aujourd'hui, 56 ans apres, Tout cela reste d'actualite si ce n'est en plus le Terrorisme Palestinien et trois generations eduquees dans la haine du juif et d'Israel !
Par Lapid (Lapid) le jeudi 29 mars 2007 - 00h46: |
"Le Machin" ou le Conseil des Droits de l'Homme a l"ONU
Discours par Le directeur de UN Watch, Hillel Neuer
Monsieur le Président,
Il y a six décennies, au lendemain des horreurs nazies, Eléonore Roosevelt, René Cassin et d’autres éminentes personnalités se réunissaient ici, sur les rives du Lac de Genève [1], pour réaffirmer le principe de la dignité humaine. Ils créèrent la Commission pour les Droits de l’Homme [2]. Aujourd’hui, nous demandons : Qu’en est-il de leur noble rêve ?
Dans cette session nous avons la réponse. Confronté à des rapports convaincants, en provenance de toutes parties du monde, de torture, de persécution et de violence envers des femmes, qu’a déclaré le Conseil et qu’a-t-il décidé ? Rien.
Sa réponse a été le silence. Sa réponse a été l’indifférence. Sa réponse a été coupable.
On pourrait dire, pour reprendre les mots de Harry Truman, qu’il est devenu un Conseil qui ne-fait-rien, et n’est bon-à-rien.
Mais ce ne serait inexact. Ce Conseil a, en fin de compte, fait quelque chose.
Il a promulgué résolution sur résolution pour condamner un seul Etat : Israël. Dans huit décisions – et il y en aura trois de plus, dans cette session -, le Hamas et le Hezbollah ont bénéficié de l’impunité. Toutes les autres victimes dans le monde – des millions et des millions dans 191 pays – continuent à être ignorées.
Donc, oui, ce Conseil fait quelque chose. Et les dictateurs du Moyen-Orient qui orchestrent cette campagne vous diront que c’est une très bonne chose. Et qu’ils s’efforcent de sauvegarder les droits humains, les droits palestiniens.
Donc, les meurtriers racistes et violeurs de femmes du Darfour nous disent aussi qu’ils se soucient des droits des femmes palestiniennes ; ceux qui occupent le Tibet se soucient des occupés ; et les massacreurs de musulmans, en Tchétchénie, se soucient des musulmans.
Mais ces défenseurs autoproclamés se soucient-ils vraiment des droits des Palestiniens ?
Examinons les quelques mois écoulés. Plus de 130 Palestiniens ont été tués par des forces palestiniennes. C’est trois fois le total cumulé des pertes qui ont fourni le prétexte à la convocation de sessions spéciales en juillet et novembre derniers. Pourtant les champions des droits palestiniens — Ahmadinejad, Assad, Khaddafi, John Dugard — ne disent rien. Le petit Salam Balousha, âgé de trois ans, et ses deux frères ont été assassinés dans leur voiture par les forces du Premier Ministre Haniyeh.
Pourquoi le Conseil a-t-il choisi de se taire ?
Parce qu’Israël ne pouvait pas être accusé de ce forfait. Parce que, en vérité, les dictateurs qui dirigent ce Conseil n’ont cure des Palestiniens ni des droits humains.
Ils cherchent à diaboliser la démocratie israélienne, à dénier toute légitimité à l’Etat juif, à faire du peuple juif un bouc émissaire. Il cherchent autre chose également : à fausser et à pervertir le langage et les idées des droits humains.
Vous me direz : qu’est-il arrivé au rêve des fondateurs ?
Des mensonges épouvantables en ont fait un cauchemar.
Merci, Monsieur le Président.
La réponse du Président. Luis Alfonso de Alba, Président du Conseil des Droits Humains de l’ONU
Pour la première fois, dans cette assemblée, je n'exprimerai pas de remerciements pour cette déclaration. Je voudrais signaler au distingué représentant de l'organisation, qui vient de s’exprimer, le distingué représentant de United Nations Watch, si vous voulez avoir l’obligeance de m’écouter, que je suis désolé de ne pouvoir vous remercier de votre déclaration. Je tiens à dire que je ne tolérerai aucune déclaration de ce genre dans le Conseil. La manière dont il a été fait référence à des membres de ce Conseil, et au Conseil lui-même, est inadmissible. En mémoire des personnes que vous avez évoquées, les fondateurs de la Commission des Droits de l’Homme, je vous conseille vivement de faire preuve, dans toutes vos futures déclarations, d’un minimum de correction en matière de comportement et de langage. Faute de quoi, toute déclaration émise par vous sur un ton semblable à celui d’aujourd’hui sera supprimée des protocoles.
Traduction: Menahem Macina
Voir la vidéo du discours de H. Neuer et de la réponse courroucée du président de séance, sur le site : http://www.houmous.net/ ou cliquer sur :
Conseil des Droits de l'Homme a l"ONU
Par Bekhor (Bekhor) le jeudi 29 mars 2007 - 00h46: |
Voila une inspiration pour confectionnes des gâteaux pour PESSAH
Les gâteaux actuels de SFAX :
Ces gâteaux ou plutôt ces mignardises, car, d'aspect réduit, sont d'une grande finesse et d'une délicatesse hors du commun, ils sont élaborés essentiellement à base d'amandes, pistaches, pignons, noisettes et autres fruits secs similaires.
Bien entendu, divers parfums alimentaires, tous naturels, s'y ajoutent tel que de l'eau de fleurs d'oranger, de l'eau de rose, de l'écorce d'orange amère, de la vanille de Madagascar et encore bien d'autres mélanges subtils d'arômes naturels.
Ces gâteaux sont fabriqués à Sfax, en majorité à partir de recettes ancestrales laissées en héritage par les différentes ethnies d'origines Juives et Levantines qui peuplaient la Tunisie dans un récent passé.
Ces recettes dont nous connaissons les secrets, sont gardées jalousement par quelques initiés.
Ces mignardises ne ressemblent pas du tout aux différents autres gâteaux orientaux au miel du genre MAKROUD, ZLABIA, MANIKOTIS, YOYO, et autres.
Les aspects de ces gâteaux ont étaient remodelés au fil des années, et prirent des formes à géométrie réduite d'aspect oriental.
Ces anciennes recettes, se sont améliorées, et se sont corrigées au fil du temps sans en enlever leur particularité et leur caractère typique et original d'origine.
Au contraire elles se sont améliorées, on peut aisément, constater l'exhaustion du goût et l'amélioration de la qualité qui s'est accomplie grâce l'adjonction de matières plus nobles qui n'existaient pas, ou étaient hors de prix à l'époque de la Tunisie d’après l’indépendance, beylicale ou coloniale.
La fabrication de ces gâteaux ne peut en aucune façon être mécanisée, plusieurs fabricants de machine à pâtisserie s'y sont attelés et ont essayé de créer des machine pour la fabrication de ces mignardises ; heureusement ou malheureusement, tous on baissé les bras.
Ces gâteaux sont façonnés manuellement pièce par pièce et nécessitent des mains expérimentées d'artistes, chaque pièce est d'une perfection inégalée, elle pourrait être comparable à une véritable ouvre d'art.
Les formes et les fines couleurs naturelles des divers ingrédients de ces gâteaux, se croisent, se mêlent ou se superposent formant un décor chatoyant, délicat et précieux.
Le façonnage de ces gâteaux qui est très raffiné, doit être accompli minutieusement selon les règles de l'art, il requiert une durée de plusieurs minutes par pièce, ce qui nécessite beaucoup de main d'ouvre car un kilo de ces gâteaux est composé d'une cinquantaine de pièces.
Les dégustations de chaque modèle de gâteau laissent un goût en bouche différent, tantôt c'est une saveur de pignons de pins, de pistaches ou d'amandes, tantôt c'est un délicieux bouquet équilibré d'amandes et de roses ou de pistaches et d'oranges, etc. etc.
Le mélange subtil des divers fruits secs qui les composent se synchronise à merveille avec les différents arômes exotiques et orientaux.
Les différentes saveurs de ces mignardises, laissent en bouche un goût rare qui reflète la fine harmonie des différents bouquets de saveurs qui les composent, ils sont d'un goût exquis qui surprendrait agréablement le plus
fin des gourmets.
La base des recette de ces GATEAUX SFAXIENS qui sont les plus fameux de la Tunisie actuelle n’est autre que nos fameux gâteaux juifs dits, GUIZADA, PATES D’AMANDE COLORES (rass el Bey) et BOCCA DI DAMA DE PESSAH, du temps ou les juifs vivaient en Tunisie. Ils ont été génialement transformes en forme orientale par l’imaginative Madame MASMOUDI de Sfax. (Bravo Mme MASMOUDI)
Vous pouvez constater que de nombreux gâteaux vendu par cette très fameuse firme de Sfax indique comme ingrédients d’une majorité des gâteaux proposés: Amandes ou autres fruits secs, sucre et œufs ; exactement comme nos gâteaux de PESSAH.
Dommage qu’ils ne sont pas CACHER LEPESSAH.
http://www.masmoudi.com/
Il y a d'autres firmes en Tunisie qui commercialisent des gateaux similaires
Victor Cohen