Par Lapid (Lapid) le lundi 02 avril 2007 - 10h26: |
A Lire :
« Delenda Est » cette Europa là Par Simon Frajdenrajch, analyste
"Au deuxième siècle avant notre ère, Scipion, dit « l’Africain », pour avoir été Tribun en Afrique du Nord dans l’antique République de Rome, terminait tous ses discours par :« Delenda Est Carthago », Carthage doit être détruite.
Selon certains historiens, Carthage était une colonie de peuplement et de commerce fondée par les Phéniciens (ancêtres des Libanais). Le nom de Carthage proviendrait de l’araméen Karta Hadasha, cité nouvelle. Ce petit rappel historique pour introduire le sujet qui nous préoccupe aujourd’hui.
Les dirigeants européens ont célébré avec faste à Berlin il y a quelques jours le cinquantième anniversaire du Traité de Rome, et il faut reconnaître à cette période l’immense avantage d’une ère de paix et de prospérité que l’Europe n’avait pas connu depuis la fin du 19ème siècle.
Au point que nos dirigeants pensent avoir trouvé la martingale de la paix éternelle, quitte à sacrifier quelques bribes de sa culture, de ses racines, de ses attaches, de sa population, au moloch.
L’Europe unie a été fondée sur l’initiative de démocrates chrétiens, las de voir le sol de notre continent détrempé du sang de ses enfants. Après le massacre de la première guerre mondiale, gravé sur les monuments aux morts des villages de France les plus reculés, les fiers Gaulois étaient devenus pacifistes. C’est pourquoi ils accueillirent avec un lâche soulagement la défaite de 1940.
Quatre ans plus tard, dans une France appauvrie, apeurée, pillée par l’occupant allemand, les alliés anglo-saxons permirent au peuple français de retrouver sa liberté. Certains, comme Pétain, Laval et Jean Giraudoux s’étaient fort bien arrangés de l’occupation allemande. D’autres plus opportunistes, tels Papon et Mitterrand, avaient su quitter Vichy à temps.
Dans l’Europe dévastée par la guerre, où les morts se comptaient par dizaines de millions, après l’élimination quasi-totale de fractions de sa population, dont les Juifs, et les Tsiganes – plusieurs autres millions d’habitants faisaient l’objet d’expulsions forcées pour redessiner l’empire soviétique.
Les pays de l’Europe dits de l’Est, en fait l’Europe centrale, furent conservés dans le congélateur communiste pendant 46 ans, jusqu’à l’effondrement de l’Union soviétique, qui avait connu ses premières fissures dans les années 1980.
De l’autre côté du « Rideau de Fer », l’Europe libérale, sous la protection du parapluie nucléaire américain, pouvait construire sa prospérité avec la multiplication des échanges intra-communautaires, et des « termes de l’échange » favorables avec leurs anciennes colonies.
Un petit Etat, reprit naissance sur la rive orientale de la Méditerranée.
Né de l’improbable conjonction d’idéalistes juifs socialistes venus de Russie et de Pologne, qui en prirent les rênes à sa naissance, et d’une foi ancestrale trimillénaire, qui poussait chaque année depuis le 19ème siècle des Juifs du monde entier à monter en Israël, sur une terre qu’ils n’avaient jamais perdu l’espoir de retrouver depuis l’exil du deuxième siècle de notre ère (Si je t’oublie Ô Jérusalem…).
En 1948, L’Europe, dont les élites négligentes avaient laissé le crime se commettre sans intervenir, se rendait compte qu’elle avait une dette à « éternelle » envers le Peuple juif.
Dans toute société, quand règne l’abondance, dans les phases de prospérité économique auxquelles les Juifs participent largement, les disputes concernent plus l’héritage.
Mais dans les périodes de rétraction économique, la politique du bouc émissaire est systématiquement pratiquée par les tenants du pouvoir.
Comme l’écrivait Bodin au 16ème siècle, « Il n’est de richesses que d’hommes » : les richesses pillées aux Juifs étaient dilapidées par des rois prodigues, et les Juifs expulsés allaient enrichir d’autres royaumes par leur industrie.
L’Europe judéo-chrétienne avait, depuis ses origines, refusé de reconnaître sa dette philosophique et religieuse envers le judaïsme.
Cette fois-ci, après qu’elle eût découvert avec horreur ce que le peuple allemand, réputé le plus civilisé d’Europe centrale avait produit, armé d’une idéologie maligne, l’Europe s’engagea.
Rappelons qu’Israël naquit dans la souffrance (guerre d’indépendance de 1948 contre 6 pays arabes ligués contre lui, dont plusieurs n’ayant aucune frontière avec Israël, Le conflit était bel et bien idéologique et religieux. La Grande Bretagne ne facilita pas la tache de l’Etat naissant.
Les pays du bloc de l’Est, dans le congélateur soviétique, et sur les lieux où s’étaient produits les massacres les plus nombreux – la Pologne, qui comptait 3,5 millions de Juifs avant guerre, n’en comptait plus que quelques milliers après, l’Allemagne avait été totalement dévastée et transformée en territoire « judenrein » ; l’Allemagne de l’Est, communiste après le nazisme, se dédouanait sans scrupule de ses responsabilités ; L’Ukraine, la Biélorussie, les Pays Baltes, la Roumanie, la Moldavie, la Hongrie, comptaient d’anciens collaborateurs actifs du génocide. Les territoires russes envahis après juin 1941 avaient subi aussi la déferlante antijuive nazie.
Pour faire bref, L’Europe était un champ de ruines en 1945, et Auschwitz était le plus grand cimetière juif du monde. Jean-Claude Milner, philosophe non juif, a publié en 2003 un ouvrage très pertinent qu’il intitula : « Les penchants criminels de l’Europe démocratique ».
Il y développe une vue dénuée d’angélisme sur le regard que l’Europe porte sur le « conflit israélo-palestinien » en particulier, et l’insertion d’Israël au Proche-Orient.
Si nous écoutons le discours de nos « élites » off the record, il ne faut garder aucune illusion :
Villepin avait déclaré alors qu’il était ministre des affaires étrangères, que « Israël n’était qu’une parenthèse de l’histoire », ce que les arabes croient volontiers.
L’ancien ambassadeur de France en Grande Bretagne, Daniel Bernard, envoyé ensuite en Algérie, évoquant Israël, parla de « ce petit pays de merde ».
Michel Rocard, invité à la nouvelle bibliothèque d’Alexandrie (où par parenthèse était exposé un exemplaire du « Protocole des sages de Sion, faux tsariste qui constitue l’un des best-seller en Egypte où peu de livres s’impriment sans l’autorisation de la censure), s’est lâché lors d’un exposé, disant que « la création d’Israël était une erreur de l’histoire ».
Et puis l’attitude constante du quai d’Orsay et de Jacques Chirac, après tous les autres, de Jobert à Cheysson en passant par Roland Dumas et Villepin, en Europe, à l’ONU, où ils mènent une politique pro-arabe tellement déséquilibrée qu’il suffit de les entendre se prononcer pour prévoir les mauvais coups qui se préparent.
L’élection de notre futur Président de la République excite la curiosité du public, qui se passionne pour cette campagne électorale ; mais déjà apparemment, le Quai d’Orsay, comme s’il était une gare, sait qu’il va poursuivre sa politique étrangère dans la même direction, notamment en matière de « Politique arabe de la France ». Nous savons bien que la géographie impose des contraintes, mais la responsabilité des hommes politiques est justement d’infléchir le cours de évènements.
Cette politique partisane est tellement flagrante qu’elle en est grotesque et contre-productive.
Cependant, la France joue un rôle moteur en Europe sur le plan des relations extérieures. Et c’est l’os que les Européens ont bien voulu laisser à Chirac après son lamentable échec sur le « referendum pour un traité constitutionnel européen ».
Comme le note M. Macina sur le site de l’UPJF :
Résolutions anti-Israël à la 61ème Session de l'Assemblée Générale de l'ONU
"Au cours de la 61ème session de l'Assemblée Générale des Nations-Unies, aucun pays européen n'a soutenu Israël lors des 22 votes. Les pays européens ont voté 17 fois contre Israël (comme l'Afghanistan, la Corée, l'Arabie Saoudite, l'Iran, le Zimbabwe etc) et se sont abstenus de voter 5 fois. Rappelons que l'Europe est un des membres du Quartette. Les seuls pays qui soutiennent Israël aux Nations Unies sont : L'Australie, le Canada, les îles Marshall, la Micronésie (les Etats fédérés de), Nauru, Palau, Tuvalu, les Etats-Unis." (Traduction de Lachaus, membre de la liste
desintox-be@yahoogroups.com).
http://www.upjf.org/actualitees-upjf/article-12565-129-5-resolutions-anti-israel-61eme-session-assemblee-generale-onu.html
Ajoutons que la France est le premier pays européen qui souhaite s’engager sur la voie de la reconnaissance du Hamas, organisation classée terroriste par l’Union Européenne (UE).
La France veut absolument financer le Hamas : n’est-ce pas une forme moderne de politique du bouc émissaire : envoyons dans la cour du voisin le danger suicidaire, et tentons de nous mettre à l’abri du terrorisme islamiste en livrant les Juifs israéliens en pâture.
D’autres pays européens sont presque aussi empressés : (Guysen.Israël.News)
…/ Le ministre palestinien des Finances discutera avec les dirigeants européens de la reprise de l'aide à l'AP. La commissaire aux Relations extérieures de l'UE, Benita Ferrero-Waldner, a annoncé que Salam Fayyad se rendra le mois prochain à Bruxelles pour tenter d'obtenir la relance du transfert de l'aide économique européenne à l'AP./… / Mme Ferrero-Waldner a ajouté : ''Les relations avec le gouvernement palestinien ne signifient pas que l'UE ait l'intention de renouveler son aide directe aux Palestiniens''.
Doit-on s’étonner de cette complaisance de l’Autriche ?
Jamais dénazifiée, hurlant au viol consentant après l’Anschluss en 1938, l’Autriche avait élu comme Président Kurt Waldheim, ancien officier nazi dans les Balkans ; elle a récidivé quelques années plus tard en envoyant des représentants d’extrême droite co-piloter un gouvernement de droite.
C’est dans cette même Autriche que le Chancelier Bruno Kreiksy, d’origine juive, fut parmi les premiers à recevoir Yasser Arafat dans les années 1970, terroriste patenté, qui avait bien besoin de légitimité.
Le discours de la ministre autrichienne des affaires étrangères est d’autant plus suspect que :
Au cours de l’année 2006 écoulée, où l’Autriche a présidé l’Union Européenne pendant un semestre, malgré l’engagement et la décision de l’UE de ne pas verser de fonds à l’AP à la suite de la victoire du HAMAS aux législatives, les fonds versés par l’UE aux Palestiniens à travers divers canaux aux Palestiniens ont dépassé les 650 millions d’Euros, largement supérieurs à ceux versés à l’AP en 2005 (environ 550 millions), et faisant de l’UE le premier contributeur au budget de l’AP.
En quel honneur ?
On nous bassine les oreilles des salaires non versés aux 120.000, puis 140.000, puis 160.000 fonctionnaires de l’AP. En réalité, ces soi-disant « fonctionnaires » appartiennent aux diverses milices palestiniennes qui, si elles ne lancent pas de roquettes sur Israël, ou s’efforcent de préparer des attentats en Israël, passent leur temps à s’entretuer, et à enseigner à leurs enfants dès la maternelle la haine des Juifs, des Chrétiens, des Américains, et le suprême accomplissement dans le martyr.
Et nos impôts ne cessent pas d’augmenter pour gaver ces barbares de kalachnikovs, de lance-roquettes, et d’armes sophistiquées, alors qu’ils sont incapables de mettre en place des égouts qui fonctionnent, malgré la bonne volonté israélienne pour contribuer à leur santé ?
A ce stade, je voudrais citer plusieurs passages du magnifique blocs-notes d’Ivan Rioufol cette semaine dans le Figaro. Il commence ainsi :
…/Le peuple, excédé par les faiblesses de l'État, serait-il entendu ? Après Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal admet l'importance de la nation et de la question identitaire dans les préoccupations des Français : un revers pour l'envahissante idéologie antiraciste et son culte au « citoyen du monde », coupé de ses origines. La rapidité avec laquelle, dès vendredi, la candidate a récupéré le sujet a montré son don pour l'improvisation. Mais ses convictions s'en ressentent./…
Il poursuit quelques paragraphes plus bas :
…/ Le Liban, déchiré par le choc des civilisations, rappelle le risque du multiculturalisme, quand il est confronté à l'obscurantisme. Comme le nationalisme, le multiculturalisme peut attiser la guerre.
La France peut encore éviter cette issue tragique et devenir une nation apaisée. Mais elle le sera plus sûrement si elle s'affirme d'abord dans sa différence, c'est-à-dire dans son héritage judéo-chrétien et gréco-latin d'où a émergé la laïcité, seul rempart contre les intégrismes et leur barbarie. Or, comme l'a déploré Benoît XVI, samedi à l'occasion des 50 ans du traité de Rome, l'Europe s'est rendue coupable d'apostasie en reniant son identité chrétienne et en s'ouvrant aux compromis.
Puisque les candidats envisagent une relance de l'Europe, ils ont là l'occasion de rappeler ses racines, que Jacques Chirac avait refusé de voir mentionner dans le projet de Constitution. La « déclaration de Berlin », adoptée dimanche par les 27 chefs d'État et de gouvernement, a esquivé le sujet. Mais la chancelière allemande, Angela Merkel, a invité ses partenaires à revendiquer et exprimer leur « héritage judéo-chrétien ». Nombre de « nonistes » aussi avaient rappelé que l'Europe était une géographie, mais aussi une histoire.
Il est d'ailleurs stupéfiant de constater le mépris porté par les élites au peuple européen, tenu à l'écart des réflexions sur sa propre identité. Si l'Union européenne a été priée de s'ouvrir à l'immigration du tiers-monde dans le cadre du « dialogue entre les peuples et les cultures dans l'espace euro-méditerranéen », c'est à la seule initiative d'une poignée de personnalités sans légitimité démocratique. Ne serait-il pas temps, là aussi, que les citoyens reprennent leur destin en main ? /…
La Gauche « internationaliste » s’interdisait de revendiquer nos racines judéo-chrétiennes, et notre socle philosophique et légal gréco-romain.
Dans une tribune parue le 29 mars dans le journal « le Monde », Ilan Greilsammer professeur de sciences politiques à l’Université Bar-Ilan (Israël), déclare : « le Hamas doit reconnaître l’Etat juif ».
Dans cette tribune (pages "Débats" du Monde du 14 mars), Robert Malley – diplomate américain ayant servi l’administration Clinton - appelle à une révision immédiate de la position européenne, qui a consisté jusqu’à présent à conditionner les relations de l’Europe avec le gouvernement palestinien à l’acceptation des trois conditions du Quartet : reconnaissance d’Israël, acceptation des accords passés et arrêt des violences et du terrorisme. A-t-il raison ?
Voici la réponse résumée du Pr. Ilan Greilsammer, homme de gauche reconnu en Israël
…/ Les "accords passés" qu’on demande au Hamas d’entériner sont les accords d’Oslo dans lesquels les Palestiniens ont reconnu l’existence d’Israël ; quant à l’arrêt de la violence terroriste, cet arrêt constituerait lui aussi reconnaissance d’Israël. Par conséquent, la question posée par Robert Malley est simple : les dirigeants européens doivent-ils continuer d’exiger du gouvernement palestinien, qu’il soit Hamas ou d’union Fatah-Hamas, qu’il reconnaisse formellement l’existence de l’Etat juif ? Cette exigence doit-elle rester un préalable ?
Pour Robert Malley, l’Europe doit cesser de présenter cette exigence : il attribue cette dernière au suivisme pur et simple des Européens à l’égard de la politique américaine de George Bush. Il se méprend totalement.
Si les Européens, dans leur écrasante majorité, souhaitent toujours que le monde arabe reconnaisse le droit à l’existence d’Israël, ce souhait est intimement lié à l’histoire européenne, à cette Europe qui n’a pas su, au cours de la seconde guerre mondiale, assurer la protection de ses communautés juives.
Même s’ils jugent les politiques d’Israël particulièrement mauvaises, même s’ils pensent qu’il faut mettre un terme rapidement à l’occupation et démanteler sans attendre toutes les colonies des territoires occupés, et même s’il est évident pour eux qu’un Etat palestinien souverain doit voir le jour dès que possible sur l’emplacement des territoires occupés, l’exigence de la reconnaissance du droit à l’existence de l’Etat juif reste absolument fondamentale pour les Européens.
Robert Malley évoque le "pragmatisme" des dirigeants du Hamas... Malgré tous les efforts de Mahmoud Abbas, d’Hosni Moubarak, des Saoudiens et de tous les régimes arabes modérés, la direction du Hamas ne cesse de répéter publiquement qu’elle ne reconnaîtra jamais l’Etat d’Israël, même après l’évacuation des territoires occupés et le retour à la ligne verte de 1967 !
Contrairement à Robert Malley, je pense que l’Europe, justement en raison de son passé, doit continuer, au moment où un certain pays du Moyen-Orient se nucléarise et affirme vouloir rayer Israël de la carte, à exiger de tout gouvernement arabe qu’il reconnaisse le droit d’Israël à vivre en paix et en sécurité. Pour nous, de la gauche sioniste israélienne, s’il ne fait aucun doute qu’Israël doit démanteler toutes ses implantations et se retirer de tous les territoires occupés selon le schéma de l’initiative de paix saoudienne, l’exigence de la reconnaissance de l’Etat juif doit rester éternellement, pour l’Europe, un principe de morale et de justice fondamental./…
Contrairement à Ilan Greilsammer, je crois que l’Europe n’a pas ou n’a plus de morale. C’est le Général de Gaulle qui déclarait, à propos peut-être de l’amitié entre la France et Israël : « Un pays n’a pas d’amis, il n’a que des intérêts ».
Si bien que la dernière phrase du texte de Greisalmmer [«l’exigence de la reconnaissance de l’Etat juif doit rester éternellement, pour l’Europe, un principe de morale et de justice fondamental./…] est étonnante pour un Pr. de Sciences Politiques : on l’imagine mieux sous la plume d’un boy-scout.
Si, ce qu’à D. ne plaise, la sécurité ou la pérennité d’Israël venaient à être compromises du fait des erreurs de ses dirigeants, ou de la faiblesse de son Peuple face à des voisins toujours voués à sa perte, l’Europe versera – peut-être ? - une larme de crocodile sur Israël, et retournera à ses affaires. Il ne sera même plus nécessaire de commémorer l’anniversaire de la libération d’Auschwitz.
Après tout, le 27 janvier 2004, quand les grands de ce monde se succédaient là-bas pour faire de beaux discours pleins de trémolos dans la voix, le génocide au Darfour était bel et bien entamé, au su de notre gouvernement. Qui n’a commencé de bouger que quand la mobilisation citoyenne a eu lieu.
Aujourd’hui, l’Europe montre par bien des aspects ses faiblesses structurelles : les Allemands ne nous font pas de cadeaux quand il faut réduire le personnel d’Airbus ; les Européens contemplent nos amis Anglais avec commisération quand 15 de leurs marins sont capturés pas la barbaresque iranienne, au lieu d’affirmer leur solidarité ; les Polonais et les Tchèques se réjouissent du parapluie de la défense de l’OTAN que les Américains vont déployer,mais que la France leur conteste ... Bref, aussi bien sur les plans économiques, des affaires étrangères, de la défense, l’Europe est bien loin de constituer un continent qui se reconnaît des intérêts communs.
La volonté de se reconnaître dans sa nationalité plonge ses racines dans la culture, la langue, les traditions religieuses, culinaires, et bien d’autres ancrages. Et dans la volonté de se projeter dans un avenir commun. C’est tout cela qui fait une nation : pourquoi le détruire ?
L’Europe du libre échange a permis d’atteindre un modèle de développement économique enviable. Les élargissements successifs se sont plutôt bien passés jusqu’à présent, sans trop charger le navire. Gare donc à l’entrée de la Turquie, qui risque bien de nous faire chavirer.
Quant à Israël, aboutissement du rêve sioniste, laissons lui donc sa spécificité juive. Et prenons garde aux menaces de l’Iran : cela vaut bien un plein d’essence un peu plus cher pendant quelques temps. Après tout, la taxe prélevée sert aussi à financer l’AP !
Dans les relations entre la France, l’Europe et Israël, il y a plusieurs rendez-vous manqués.
Sur la Francophonie, et alors que un million d’Israéliens, sur une population de 7,2 millions d’habitants, sont francophones, il serait largement temps que la France ne nous fasse plus le coup du « Le Liban ne veut pas de vous : si on s’en tient à l’avis des assassins du Hezbollah, représentés au gouvernement et u parlement libanais, il n’y a pas d’issue.
Sur l’Europe, nombre d’Israéliens détiennent aussi un passeport européen. C’est avec l’Europe que Israël a le plus d’échanges commerciaux, même si il se tourne vers des partenaires émergents en Asie.
Israël a autant de titre que la Turquie à rejoindre l’Union Européenne. Ce serait d’ailleurs une hypothèse de dilution de l’identité israélienne qui permettrait peut-être à ses éradicateurs de toucher au but : l’Europe ayant une forte probabilité de se voir dominée par l’Islam dans moins d’une génération.
Cette affaire est donc plus destinée aux amateurs de jeu de Go qu’aux amateurs de jeu d’Echecs. Demander l’avis d’experts japonais serait périlleux : il paraît qu’il existe au Japon un « antisémitisme sans juifs », fondé sur la concurrence économique.
Espérons enfin que l’Europe sera construite avant d’envoyer une expédition humaine sur Mars…
Pour conclure, qu’elle est belle l’Europe de nos étudiants qui participent aux programmes Erasmus, et construiront l’Europe de demain.
Souhaitons leur du courage, de la prudence, de la réussite, et de la mémoire !"
Par Meyer (Meyer) le lundi 02 avril 2007 - 00h30: |
01 avril 2007
Enfin: le courriel par la poste
L’innovation est en train de franchir une nouvelle étape dans la Silicon Valley. Une tendance forte qu’illustre cette salve de nouveaux produits annoncés pendant le week-end.
Google lance un nouveau service qui permet de recevoir ses emails par la poste. Il suffit d’appuyer sur un bouton de Gmail et le courriel vous est aussitôt envoyé par courrier en autant d’exemplaires que vous souhaitez. Les paquets prennent plus longtemps.
http://pisani.blog.lemonde.fr/
Par Emma (Emma) le dimanche 01 avril 2007 - 20h29: |
ANTISEMITISME
Cinquante-trois tombes juives profanées à Lille
NOUVELOBS.COM
La maire de la ville, Martine Aubry, et le ministre de l'Intérieur, François Baroin, dénoncent un "acte antisémite ignoble".
(Reuters)
La mairie de Lille a annoncé, dimanche 1er avril, que cinquante-trois tombes du carré juif du cimetière de Lille-Sud avaient été dégradées dans la nuit de samedi à dimanche. Une des tombes a été cassée, mais la plupart ont été descellées entre la partie horizontale et la partie verticale, sur laquelle sont inscrits les noms et dates de naissance et de décès. Dans le cimetière, autour des tombes abîmées, quelques membres de la police technique et scientifique recueillaient des indices dimanche vers 13H00.
"Acte antisémite ignoble"
La maire PS de Lille, Martine Aubry, qui a dénoncé dans un communiqué au nom de la municipalité un "acte antisémite ignoble", s'est rendue sur place dimanche en fin de matinée, de même que le député UMP du Nord et futur candidat à la mairie de Lille, Christian Decocq.
Le ministre de l'Intérieur, François Baroin, a condamné "avec la plus grande fermeté" les "exactions commises" et souligné que "tous les moyens nécessaires" seraient mobilisés pour "retrouver au plus vite" les auteurs des faits.
Une conférence de presse commune du procureur de la République de Lille et du préfet de la région Nord-Pas-de-Calais était prévue dimanche à 15H30.
Par Meyer (Meyer) le dimanche 01 avril 2007 - 20h12: |
On a aussi ballot = vote ou scrutin en anglais
Par Breitou (Breitou) le dimanche 01 avril 2007 - 18h35: |
Si vous voulez suivre le déroulement du mariage de Ségo-Hollande, vous pouvez suivre les préparatifs en tapant
http://www.turquoise-voyages.fr/voyages/noces/mariage-polynesie.php
Par Lapid (Lapid) le dimanche 01 avril 2007 - 18h55: |
"Les familles des soldats kidnappés appellent les Juifs du monde entier à joindre à la lecture de la Hagada, une prière spéciale pour la libération des militaires captifs, lors de la veillée du Seder (soir de Pessah -Pâque). (Guysen.Israël.News)
La prière a été traduite en anglais, en espagnol, en français et en russe et est accessible notamment sur le site internet de l'Agence juive."
Pour plus de details aller sur le site de l'Agence Juive :
url : http://www.jewishagency.org/JewishAgency/French/home/mar25.htm
ou cliquer sur : N'oublions pas nos soldats prisonniers
je repasse ce message ( pour ceux qui n'en auraient pas eu connaissance) car la priere en francais est peut-etre peu lisible (a cause des problemes de ponctuation). Mais vous pourrez la trouver dans son integralite en Francais et en Hebreu en utilisant les liens cites plus haut et ou figure le lien au site ou figure l'appel du Grand Rabbin d'Israel Shlomo Amar
Par Lapid (Lapid) le dimanche 01 avril 2007 - 18h37: |
Victor,
Super Ballo(u)t suivant la plaisanterie traditionnelle du poisson d'Avril ! J'espere que cela n'influencera pas le sondage du 1er Avril.
Quelle est l'origine et l'Histoire du poisson d'Avril :
"A l'origine était Charles IX
Si l'origine du poisson d'avril est controversée, l'hypothèse la plus courante le fait naître au 16ème siècle. En 1564, le roi Charles IX a décidé que l'année ne commencerait plus le 1er avril mais le 1er janvier. Un changement a également décalé les échanges de cadeaux et d'étrennes qui marquaient le passage à la nouvelle année. Pour semer le doute au sujet de la date réelle du nouvel an, certains ont persisté à offrir des présents en avril. Avec le temps, les petits cadeaux d'avril se sont transformés en cadeaux pour rire, en blagues, puis en stratagèmes pour piéger les autres.
Pourquoi le choix du "poisson"
Si les farces sont désormais connues sous le nom de "poisson d'avril", cela remonte là encore à ce cher 16ème siècle. Les cadeaux que l'on s'offrait en avril étaient souvent alimentaires. Cette date étant à la fin du carême, période durant laquelle la consommation de viande est interdite chez les chrétiens, le poisson était le présent le plus fréquent. Lorsque les blagues se développèrent, l'un des pièges les plus courants était l'offrande de faux poissons.
Et dans les autres pays...
La tradition de la blague du 1er avril, au départ occidentale, s'est peu à peu diffusée. Elle s'exprime de différentes manières en fonction des pays. En Angleterre, par exemple, le 1er avril est l' "April's fool day". Les farces ne se font que le matin et si vous êtes piégé, vous êtes "une nouille". En Ecosse, soyez deux fois plus vigilant qu'en France car les farceurs peuvent également sévir le 2 avril. Au Mexique, l'unique tour consiste à subtiliser le bien d'un ami. La victime aura en échange des bonbons et un petit mot lui indiquant qu'il s'est fait avoir. Il existe même une version indienne du poisson d'avril : elle a lieu le 31 mars et se nomme la fête d'"Huli ".
Quelques canulars célèbres de ces dernières années
1992 : une radio publique nationale américaine annonce que Richard Nixon est candidat à l'élection présidentielle. Son slogan de campagne : "Je n'ai rien fait de mal, je ne recommencerais pas ".
1999 : la radio BBC 4 affirme à ses auditeurs que l'hymne national anglais "God save the Queen" va être prochainement remplacé par un chant européen en allemand. Des milliers d'auditeurs appellent l'antenne, scandalisés.
2000 : le quotidien sportif portugais "A bola" publie un article selon lequel l'UEFA a décidé de retirer l'organisation de l'Euro 2004 à son pays. Un traumatisme pour certains lecteurs…
2002 : le site Internet canadien "Bourque Newswatch" annonce le départ du ministre des Finances, Paul Martin. Repris par le bulletin financier britannique, "The Gartman Letter", la nouvelle aurait fait perdre 32 cents au dollar canadien."
Par Claudia (Claudia) le dimanche 01 avril 2007 - 18h36: |
4EME SESSION DU CONSEIL DES DROITS HUMAINS DE L’ONU
Intervention de Hillel Neuer, Directeur de UN Watch,
23 mars 2007
Voir le site de Human Watch.
Voir aussi la vidéo du discours de H. Neuer sur http://www.youtube.com/watch?v=BMEw0lZ3k_Y&eurl=
Traduction française : Menahem Macina
Monsieur le Président,
Il y a six décennies, au lendemain des horreurs nazies, Eléonore Roosevelt, René Cassin et d’autres éminentes personnalités se réunissaient ici, sur les rives du Lac de Genève [1], pour réaffirmer le principe de la dignité humaine. Ils créèrent la Commission pour les Droits de l’Homme [2]. Aujourd’hui, nous demandons : Qu’en est-il de leur noble rêve ?
Dans cette session nous avons la réponse. Confronté à des rapports convaincants, en provenance de toutes les parties du monde, de torture, de persécution et de violence envers des femmes, qu’a déclaré le Conseil et qu’a-t-il décidé ? Rien.
Sa réponse a été le silence. Sa réponse a été l’indifférence. Sa réponse a été coupable.
On pourrait dire, pour reprendre les mots de Harry Truman, qu’il est devenu un Conseil qui ne-fait-rien, et n’est bon-à-rien.
Mais ce ne serait inexact. Ce Conseil a, en fin de compte, fait quelque chose.
Il a promulgué résolution sur résolution pour condamner un seul Etat : Israël. Dans huit décisions – et il y en aura trois de plus, dans cette session -, le Hamas et le Hezbollah ont bénéficié de l’impunité. Toutes les autres victimes dans le monde – des millions et des millions dans 191 pays – continuent à être ignorées.
Donc, oui, ce Conseil fait quelque chose. Et les dictateurs du Moyen-Orient qui orchestrent cette campagne vous diront que c’est une très bonne chose. Et qu’ils s’efforcent de sauvegarder les droits humains, les droits palestiniens.
Donc, les meurtriers racistes et violeurs de femmes du Darfour nous disent aussi qu’ils se soucient des droits des femmes palestiniennes ; ceux qui occupent le Tibet se soucient des occupés ; et les massacreurs de musulmans, en Tchétchénie, se soucient des musulmans.
Mais ces défenseurs autoproclamés se soucient-ils vraiment des droits des Palestiniens ?
Examinons les quelques mois écoulés. Plus de 130 Palestiniens ont été tués par des forces palestiniennes. C’est trois fois le total cumulé des pertes qui ont fourni le prétexte à la convocation de sessions spéciales en juillet et novembre derniers. Pourtant les champions des droits palestiniens — Ahmadinejad, Assad, Khaddafi, John Dugard — ne disent rien. Le petit Salam Balousha, âgé de trois ans, et ses deux frères ont été assassinés dans leur voiture par les forces du Premier Ministre Haniyeh. Pourquoi le Conseil a-t-il choisi de se taire ?
Parce qu’Israël ne pouvait pas être accusé de ce forfait. Parce que, en vérité, les dictateurs qui dirigent ce Conseil n’ont cure des Palestiniens ni des droits humains.
Ils cherchent à diaboliser la démocratie israélienne, à dénier toute légitimité à l’Etat juif, à faire du peuple juif un bouc émissaire. Ils cherchent autre chose également : à fausser et à pervertir le langage et les idées des droits humains.
Vous me direz : qu’est-il arrivé au rêve des fondateurs ?
Des mensonges épouvantables en ont fait un cauchemar.
Merci, Monsieur le Président.
Le texte de Hillel Neuer n'a pas été accepté par le président de séance, qui par ailleurs reçoit et accepte les diverses et nombreuses divagations anti-israéliennes
Notes du traducteur
[1] Rappelons que cet UN Human Rights Council a son siège à Genève.
[2] Créé en juin 2006 pour remplacer la Commission des Droits de l’Homme, discréditée tant pour son inefficacité que pour son parti pris, ce Conseil s’est vite avéré aussi inadéquat, voire pire. Un constat, parmi des dizaines d’autres tout aussi sévères : « Comme aux pires moments de la défunte Commission, dont le Conseil est censé pallier les carences et remédier aux excès, une majorité automatique et de blocage impose sa loi et n’en fait qu’à sa guise […] Le Conseil nouvelle mode, des droits de l’homme aux Nations unies s’ingénie à prendre le relais des dérives qui ont fait sombrer la Commission, en empruntant la même voie perverse de l’instrumentalisation au profit d’intérêts politiques. Déjà diluées par une fragmentation dans le temps, ses activités s’installent dans la routine onusienne, en gâchant les occasions pour s’enliser dans le déclamatoire et enrichir les dossiers sur les étagères. » (Reporters Sans Frontières, 12 août 2006).
Par Girelle (Girelle) le dimanche 01 avril 2007 - 18h01: |
Lapid,
Serait ce une façon de fêter le 1er avril?
C'est cette dernière phrase qui me met la puce à l'oreille:
"Les bénéfices seront reversés à la fondation Jeanne d’Arc pour l’éducation militaire des jeunes filles lorraines nécessiteuses."
Parce que , pour le reste, pourquoi pas?
Henri IV n'a t il pas dit, en son temps, que Paris valait bien une messe?
Par Lapid (Lapid) le dimanche 01 avril 2007 - 18h10: |
Pensons a eux !
Pri�re pour la liberation des soldats prisonniers
Lire le Psaume 121 et le Psaume 124
Qu'il soit ta volont� notre D. et D. de nos p�res, que ces psaumes que nous avons lu aujourd'hui soient comme sortant de la bouche de ton serviteur le roi David. Agis en fonction des noms saints inscrits et grav�s en eux et re�ois avec piti� et bienveillance notre pri�re et notre demande. Que notre supplication se tienne devant toi, que tu aies piti� de nos prisonniers
Ehoud (fils de Malka) Goldwasser
Eldad (fils de Tova) Reguev
Guilad (fils d'Aviva) Chalit
Guy (fils de Rina) H'ever
Z�h'aria Shlomo (fils de Myriam) Baumel
Y�koutiel Y�houda Nah'man (fils de Sarah) Katz
Tsvi (fils de Pnina) Feldman
Ron (fils de Batia) Arad
Sauve-les avec mis�ricorde ainsi que tous les prisonniers de ton peuple d'Isra�l.
Sors les prisonniers de leur prisons, sauve-les de leur captivit� et m�ne-les de l'esclavage � la libert�, de la servitude � la r�demption, de l'obscurit� � la lumi�re.
Gu�ris-les d'une gu�rison compl�te, une gu�rison de l'�me et une gu�rison du corps. Adopte-les et donne-leur joie et all�gresse. Ainsi ils se renforceront, gu�riront et ils seront joyeux � jamais.
Que le m�rite de cette pri�re collective, des cris et des supplications r�cit�s pour eux dans chaque endroit, leur serve de bouclier et d�chire leurs d�crets par le m�rite du saint nom.
Que s'accomplisse pour eux le verset:
"Et les captifs de D. reviendront et iront � Sion dans l'all�gresse, leurs t�tes orn�es d'une joie �ternelle. Qu'ils atteignent la joie et l'all�gresse et qu'ils repoussent le malheur et le d�sespoir".
Tout ceci aujourd'hui m�me, Amen.
Pour plus de details aller sur le site de l'Agence Juive :
url : http://www.jewishagency.org/JewishAgency/French/home/mar25.htm
ou cliquer sur : N'oublions pas nos soldats prisonniers
Par Victor (Victor) le dimanche 01 avril 2007 - 17h53: |
Yan Ballot c'est Y'en a du Balout (houta d'avril).
Par Lapid (Lapid) le dimanche 01 avril 2007 - 17h34: |
Un mariage Royal aux Marquises par Yan Ballot
"A la surprise générale, Ségolène Royal s’est mariée samedi avec François Hollande en Polynésie. La candidate socialiste n’était pas au courant de la cérémonie, organisée par son compagnon au cours d’un voyage officiel prévu de longue date. Nicolas Sarkozy dénonce "une peoplisation inacceptable de la vie politique".
Ségolène Royal avait confié dans son livre « Maintenant » son désir de s’unir à François Hollande en Polynésie, à l’invitation de son président Oscar Temaru. En ces temps de campagne électorale, c’était impossible : la tourmente politique est une maitresse exclusive.
Pourtant, devant la fatigue qui creusait les traits de sa compagne, devant les obligations et les attaques qui en raccourcissait les nuits, le sang de François Hollande n’a fait qu’un tour. Quel meilleur fortifiant qu’un mariage au soleil des tropiques ?
L’organisation a été parfaite
Le voyage était censé prendre la forme d’une tournée en Polynésie. Un discours fondateur sur l’éducation républicaine en milieu tropical devait être prononcé à cette occasion au collège jésuite Charles Hasard-Blond de Taiohae, sur l’île de Nuku Hiva.
A l’aéroport pourtant, Ségolène avait tiqué. Pourquoi leurs enfants les accompagneraient-ils ? "Bah, un peu de soleil ne leur fera pas de mal" avait rétorqué François, le plus sérieusement du monde.
Flanquée de sa tribu, Ségolène potassait son discours, décryptait les petites phrases du camp adverse, soupesait les sondages. "Elle a la tête dans le guidon , tant mieux" souriait Marianne James, témoin du mariage secret, avec l’acteur Philippe Torreton.
Les conspirateurs jouaient serré : rien ne devait s’ébruiter, "ça flanquerait tout par terre" soupire Sylvie Testud. La comédienne avait failli tout ébruiter. Invitée chez Karl Zéro, asticotée par l’animateur, elle avait avoué à demi-mot le projet. Mais le caustique animateur, ému par le romantique de l’affaire, avait accepté in extremis de rompre avec ses habitudes et de ne pas diffuser l’information.
Le scénario était bien rodé : invitée à prendre place dans une pirogue à balancier pour se rendre sur l’îlot ou aurait lieu son discours, Ségolène Royal était partie pour sa campagne, accompagné de son compagnon. Mais au lieu du collège jésuite, c’est une plage paradisiaque qui attendait la candidate socialiste.
Massée à l’huile de Monoï
Les futurs mariés, accueillis sur la plage par les villageois au son des ukulélés et des vivats de leur famille ont l’air ravis. Ségolène Royal est alors invitée dans le "fare bambou" pour y être apprêtée par les femmes du village. Massée à l'huile de Monoï, elle est maintenant vêtue en Princesse tahitienne.
Clin d’œil à l’actualité, les habitants avaient déployé un grand drapeau bleu-blanc-rouge, en entonnant une marseillaise du plus bel effet. Car c’est un mariage civil, orchestré par Oscar Temaru, qu’avait prévu François Hollande. Le mari, coiffé d’une très seyante couronne de fleur, était bien le baromètre de la bonne humeur. C’est d’ailleurs à son initiative que la pièce montée aux fruits exotiques a fini comme projectile pour une énorme bataille pâtissière. Laurent Fabius, invité surprise, en a d’ailleurs fait les frais. Difficile de reconnaître le visage de l’ancien premier ministre sous la chantilly et l’ananas !
La cérémonie, elle-même courte et émouvante aux dires des participants, met fin à une « incongruité » selon un conseiller de la candidate : Ségolène Royal, en cas de victoire électorale, aurait fait rentrer le premier couple non marié à l’Elysée. "Les français ne sont sans doute pas murs pour cela" répétait la candidate ces dernières semaines.
De son côté le candidat de l’UMP Nicolas Sarkozy dénonce une "peoplisation inacceptable de la vie politique", regrettant "l’instrumentalisation d’un évènement privé à des fins électorales"
François Bayrou s’est dit "indifférent à l’affaire" et Jean-Marie le Pen s’est déclaré satisfait de la "régularisation d’un couple de fait, mais aussi politique".
Les photos du mariage ont été achetées par AOL, que vous retrouverez sur la chaîne célébrité tout au long de cette semaine. Les bénéfices seront reversés à la fondation Jeanne d’Arc pour l’éducation militaire des jeunes filles lorraines nécessiteuses."