Par Mena (Mena) le dimanche 29 mai 2005 - 07h26: |
Erratum :
Dans l’article de Stéphane Juffa " Racisme : le cancer ", consacré à la décision rendue vendredi dernier, 26 mai, par la cour d’appel de Versailles contre Danièle Sallenave, Sami Naïr, Edgard Morin et Jean-Marie Colombani [lire], une erreur est intervenue dans l’énoncé tu texte que le tribunal ordonne au Monde de publier dans le mois. Veuillez en trouvez ci-dessous la version corrigée :
"Par arrêt du 26 mai 2005 la première cour d’appel de Versailles, infirmant le jugement rendu le 12 mai 2004 par le tribunal de grande instance de Nanterre, a dit que l’article paru dans le journal LE MONDE daté du 4 juin 2002 intitulé « Israël-Palestine : le cancer » sous la signature de Edgar MORIN, Danièle SALLENAVE, Sami(r) NAIR contient deux passages constituant une diffamation raciale au sens des articles 29 alinéa 1 et 32 alinéa 2 de la loi du 29 juillet 18881, a condamné Edgar MORIN, Danièle SALLENAVE, Sami(r) NAIR, Jean Marie COLOMBANI es qualité de directeur de publication et la société Editrice du Monde à payer à l’Association France Israël Général Koenig d’une part et à l’Association Avocats sans Frontières d’autre part un euro de dommages et intérêts et ordonné la présente mesure de publication".
Peut-on ne pas être « Lévinassien » ? [5] (info # 012805/5) [analyse]
Par Raphaël Lellouche © Metula News Agency
[5] L’éthique de la responsabilité-pour-autrui
Emmanuel Levinas passe pour le plus grand philosophe de la morale après Emmanuel Kant. Les deux Emmanuel(s) viennent des mêmes régions des confins lithuaniens de l'est européen: Königsberg et Vilna. Cette provenance géographique commune pourrait servir d'allégorie à la parenté d'une démarche révolutionnaire consistant à donner la primauté de la raison pratique (morale) sur la raison spéculative (théorie). En réalité, cette proximité n'est qu'une trompeuse apparence. Ils sont diamétralement opposés. Emmanuel Levinas ravage la philosophie morale d'Emmanuel Kant. Il introduit "l'anarchie" de l'Infini (c'est-à-dire — en fait — une morale théologique) comme ferment de subversion de la raison pratique kantienne. Il détruit ainsi les bases de la liberté humaine et prétend par là mettre fin à la philosophie. Kant est un philosophe de la liberté. Levinas est un philosophe contre la liberté.
Emmanuel Kant
16. Une éthique hétéronome
Dans Autrement qu'être, Levinas développe sa théorie de la subjectivité. Sa thèse est que sa structure fondamentale est responsabilité. Il la définit donc par un concept « éthique » (plutôt que par la « conscience » qui est le germe du savoir, et par là de la domination). La responsabilité n’est pas pour lui le corrélat nécessaire de la liberté, c’est d’abord, dans sa polémique contre le formalisme de Buber, que la relation interhumaine est qualifiée. Elle n’est pas réciproque, mais le Tu est au-dessus de soi [6] (seigneur et souffrant). D’où cette déclivité vers l’Autre que Levinas appelle — en disciple de Heidegger ! — Fürsorge (sollicitude, souci-pour), et qu’il rebaptisera diaconie, et plus tard non-indifférence. Mais contrairement à toute une tradition, Levinas ne comprend nullement la responsabilité à partir de la conscience et de la liberté ! Il la comprend à partir de ce qu'il appelle la « proximité » (où se résolvent distance et hauteur). La proximité (approche du prochain), c'est la signification du sensible - mais signifiance sans contenu, avant que le sensible n'entre comme sensation dans la connaissance possible. La sensation, l'atome de l'expérience, et donc le sensible dans la connaissance de l'objet, est biffée par Levinas. Par sa composante intentionnelle comme par son quale, elle est récusée comme étant déjà tournée vers le concept (le jaune de ce citron, c'est déjà l'essence « nominale » de ce citron qui annonce son essence réelle). Or Levinas veut soustraire radicalement le sensible à toute sa virtualité intentionnelle, à toute conscience de… , à toute phénoménologie de la vérité, à tout logos. Il l'en retranche et bascule ainsi le sensible tout entier sur ce qu’il veut être le plan « éthique » : le sensible pur, c'est la proximité de l'autre, l’affection pure. Le substrat de la subjectivité n'est donc pas « conscience » mais contact. Ce sera la sensibilité radicale comme pâtir, obsession par l'autre qui m'assiège avant (toujours en retard) que je n'advienne à moi-même. Persécution, la relation de proximité est déjà assignation - urgence, obligation - de moi par autrui. L'emprise que l'Autre exerce sur le Même. « L'obsession est persécution » (AQE, p. 160). La persécution désigne, chez Levinas, la forme selon laquelle le Moi s'affecte : hétéro-affection.
Ainsi, par un audacieux court-circuit de toute sphère logique, est opérée une conjonction directe de l'éthique avec le sensible ! L'éthique enracinée dans le sensible, chez Levinas, n'a plus rien à voir avec la raison (logique). Conjonction de l’éthique avec la sensibilité; conjonction du plus purement « hétéronome » — injonction de l'Autre — avec le plus « pathologique » — la proximité —, puisqu'elle est affection purement pathique (passivité plus passive que toute passivité). Cette éthique - hétéronomie de la sensibilité pathique pure ! - qu'est-elle donc sinon très exactement l'envers du kantisme (c’est-à-dire d’une éthique de l'autonomie de la raison pratique pure, excluant toute sensibilité pathologique) ? Si l’on compare en effet les architectoniques kantienne et lévinassienne, on s’aperçoit qu’elle sont des constructions symétriques en miroir. Partant d’une conception de la subjectivité comme ego cogito, spontanéité, Kant parvient à une morale de l’autonomie à travers la raison pure comme formule de la liberté. Levinas est la contre-épreuve en négatif de cette doctrine. Partant d’une conception de la subjectivité comme ”soi passif”, il parvient à une morale de l’hétéronomie pure à travers une sensibilité pathique pure comme formule de l’être-otage. Morale autonome de la liberté d’un côté ; morale hétéronome de la passivité de l’autre. Et de l’une à l’autre, remarquablement, la notion de responsabilité a strictement inversé son sens.
Curieusement, la ressource de ce renversement se trouve dans un cartésianisme caché de Levinas, lequel mettrait en rapport les deux bordures de l'ego cogito : d'un côté, une sensibilité dont il admire précisément chez Descartes que, par un geste intellectuel hardi, sa source, le corps, « n'a plus rien de commun avec le savoir des idées » (AQE, p. 126, note 1), et de l'autre, l'Infini comme ce « qui vient à l'idée » sans que l'idée puisse comprendre cet « objet » trop gros pour elle et qui n'est pas d'elle. Étrange cartésianisme, attentif à cela seul qui, chez Descartes, déborde, par le haut (l'Infini) et par le bas (la sensibilité étrangère du corps), la pureté de son intellectualisme idéaliste - qui est son propos central. Cartésianisme hétérodoxe ! (La citation en exergue d’AQE de J.Wahl mentionnant Maine de Biran et ses deux « passivités » du haut et du bas n'est pas hasardeuse ; Levinas se réclame en permanence d’un « bon biranisme »).
Il y a une indéniable originalité de Levinas dans cette éthique de la responsabilité soustraite à la liberté de la conscience, et ancrée dans la pure sensibilité comprise comme souffrance de l'Autre, traumatisme. Tout se passe comme s'il cherchait à se soustraire d'autant plus radicalement au théorétisme husserlien qui ramène toutes les significations pratiques, axiologiques et esthétiques, à un parallélisme avec l'intentionnalité théorétique. Théorétisme dont la matrice consiste - à mon sens - en deux thèses : la déterminabilité ultime de l'être ; la possibilité permanente de la nominalisation : toute phrase catégorématique pouvant être transformée en nom = la proposition p devient le nom que-p entrant dans une nouvelle proposition q, et ainsi de suite de façon récurrente. La quête constante, par Levinas, d’une « attitude » radicalement antérieure et hétérogène à ce que Husserl nomme « attitude théorétique », l’amène à définir cette posture radicalement non théorétique en laquelle il croit devoir fixer l’éthique. Il pensera même repérer la naissance de l’attitude théorétique dans le dépassement de cette posture, avec la justice dans le jugement. Mais sa véritable audace se mesure à la lecture « retournante » qu'il fait du « pour » dans sa notion cardinale de « responsable pour l'autre ». Ici, la particule « pour » ne signifie pas « envers ».
Être responsable pour l'autre signifie que celui devant lequel je réponds est le même que celui de qui je réponds. Mais cet amalgame résulte de ce que l’Autre — figure singulière et unique — doit cumuler sur lui tous les rôles du « jeu de la responsabilité ». Il n’est pas seulement — puisque la conscience morale est vidée de son intériorité — l’instance devant laquelle je réponds de l’imputation et de l’assomption de ma responsabilité. Il est aussi son objet. Levinas appelle cela « substitution » : je prends sur moi sa faiblesse, je me charge de lui : l'enfant, la veuve, le vieillard, le pauvre ; et je pardonne : la défaillance, la faute, le crime même ; je remplace : dans ses épreuves, dans sa responsabilité… Tout cela est résumé dans le commandement d'amour dû à mon prochain « comme à moi-même ». Cette responsabilité est commandée par l'amour. Mais Levinas pousse la responsabilité à la puissance deux : je suis responsable à la place de l'autre. Autrement dit, je me substitue à l'autre dans sa responsabilité, et ce serait là le sens de ma responsabilité. Je serais responsable de la responsabilité de l'autre ! Ainsi, pour Levinas, la responsabilité-pour-l'autre ne signifie pas que je sois responsable de ma responsabilité « envers » l'autre, mais que je suis responsable de sa responsabilité.
Quelles sont les conséquences de ce déplacement de sens ? La substitution n'est pas l'acte (libre) d'un étant, c'est la passion de soi comme événement incessant de ma sujétion à tout, la condition d'otage qu'est l'être soi (AQE, p. 185). Jusqu'à ce qu’il appelle le « degré de responsabilité de plus » : je suis responsable de la responsabilité de l'autre, même si l'autre est un criminel, même si l'autre m'offense et me persécute (AQE, p. 186). Et Levinas va jusqu'à prétendre que je suis responsable de la faute de mes persécuteurs, et que je subis ainsi « l'ultime persécution » dans un « subir absolu ». S'il faut traduire ce langage hyperbolique, cela signifierait — par exemple — que les juifs sont responsables de leur propre persécution subie de la part des nazis, et que la « fraternité humaine » m'assigne, en tant que juif que je suis, à cette culpabilité ! (AQE, p. 186 note 1). Le dolorisme de Levinas va jusqu'à cette extrémité que la passivité - dit-il - se fait incarnation (corporéité susceptible de douleur)… et porte dans sa susceptibilité la trace (…) « en tant que responsabilité de ce dont, dans l'ipséité, il n'y eut pas volonté : responsabilité de la persécution même qu'il subit » (AQE, p. 193). La vérité de l'éthique est dans l'inassumable situation d'otage de l'autre.
À ce point, Ricoeur a raison de parler de scandale ! Une telle absolutisation de la persécution comme condition humaine confondant Dieu avec le Diable n'est pas acceptable. Ricoeur note : « Le paradoxe devrait choquer, d'une condition d'inhumanité appelée à dire l'injonction éthique. Le non-éthique dit l'éthique en vertu de sa seule valence d'excès (…) Je ne sais si les lecteurs ont mesuré l'énormité du paradoxe consistant à faire dire par la méchanceté le degré d'extrême passivité de la condition éthique » [7]. Je partage le malaise de Ricoeur. (Ricoeur, je l’apprends à l’instant, vient de mourir, à 92 ans. Je lui rends ici hommage et je salue la mémoire de ce grand philosophe, malgré ce que j’ai écrit contre lui [8]).
17. Ethique, ontologie, ou théologie ?
Il y a en réalité ici toute l'équivoque de Levinas entre l'éthique et l'ontologie, et cette difficulté, déjà relevée par Derrida (Violence et Métaphysique), est la difficulté centrale de son œuvre. Levinas modifie certes son sens, mais on appelle normalement « éthique » la discipline qui établit et fonde les principes du bon comportement et de la vie bonne (réglée par le bien). Ces principes déterminent ce qui est moralement exigé de l'homme, c'est-à-dire - en termes déontiques - son « obligation » ou son « devoir ». Or Levinas fait un usage très différent de l'éthique. Pour lui, l'éthique est pré-ontologique, puisque ce qu'il appelle la « priorité » de l'éthique (l'éthique comme « philosophie première ») vient de ce que la relation me « constitue » avant tout être (l'assignation éthique de ma subjectivité précède mon essence). Disant cela, il fait certes passer le sujet au-delà de l'être, mais il déplace également le sens de l'éthique, qui n'est plus ce qui est exigé de moi (le devoir, le Sollen), mais ma constitution subjective fondamentale. Ainsi, paradoxalement, c'est lui qui « ontologise » l'éthique - et, malgré son plus ardent désir il se révèle à cet égard le fidèle enfant de Heidegger : l'ontologie fondamentale n'a plus besoin d'éthique ! Comme chez Heidegger, son éthique de la relation est en fait une analytique existentiale. C’est en cela qu’au plus profond, Levinas est resté fidèle à Heidegger.
Dès lors, il n'y a plus de différence entre le requis, l’obligatoire, et l'au-delà du requis, entre le « rogatoire » et le surérogatoire moral (ce qu'on fait au-delà de ce qu'on doit ou est tenu d'accomplir). Puisque je suis, dans ma constitution même, le persécuté qui s'offre en sacrifice à son persécuteur, « l'éthique » au sens lévinassien n'en exigera pas moins de moi, elle ne considérera pas autrement qu'il n'y a rien là d'extraordinaire et que « ce n'est que mon devoir » de me mettre à la place de l'autre, de me substituer à l'autre en toute circonstance (c'est-à-dire qui que soit l'autre, qu'il soit la veuve ou le tortionnaire nazi… !). Bref, Levinas confond la moralité et la sainteté, il brouille la distinction nécessaire entre ce qui est moralement exigible - obligatoire, nécessaire - et le sacrifice qui va au-delà de ce qu'exige la morale. La sainteté est-elle la moindre des choses ? Certes, il tempérera par la suite ce point de vue en réintroduisant le tiers, la justice et… la nécessité de la violence de l’État ! Je dis néanmoins que cette éthique hyperbolique est désastreuse, et qu’elle laisse les hommes dans une intenable désorientation morale.
18. La responsabilité à l’infini
Qu’un rabbin ou un prêtre fasse preuve d'abnégation et de sacrifice jusqu'à prendre la place d'une victime désignée, et qu’il marche à la mort à sa place, en se substituant à la victime, voilà qui est sublime. Qu’un Juif, entrant dans la chambre à gaz, pardonne à son persécuteur nazi, voilà encore qui est sublime. Mais qu’un Juif, entrant dans la chambre à gaz, pousse l’éthique de la « substitution » jusqu'à considérer qu'il est lui-même responsable du crime que ce persécuteur nazi commet contre lui et ses frères, voilà qui est certainement déjà au-delà du bien et du mal moraux, et qu’on peut considérer moralement scandaleux. Or c'est là rien moins que ce que propose (?) l'éthique de Levinas ! (Vladimir Jankélévitch et son imprescriptible était d'un autre avis). Dans les trois exemples, en tous cas, ce n'est plus de « l'éthique ».
L'éthique concerne la vie « normale » des personnes, en faisant varier les conditions de leur action jusqu'aux cas limites des « situations extrêmes ». Dans certaines circonstances, les conditions « normales » disparaissent, et des comportements admirables d'abnégation et de sacrifice se manifestent. Pour autant, appartiennent-ils encore à l'éthique ? On peut considérer de tels comportements réalisant la pureté des valeurs, comme des « modèles », des « idéaux » à proposer à l'imitation, mais c'est là outrepasser le champ proprement dit de l'éthique. Aucune communauté humaine (« solidarité », « fraternité », dit Levinas) ne serait possible si une mentalité sacrificielle ou de pardon hyperbolique de ce type devenait la règle ! Il n’y aurait plus de justice. Or Levinas fait comme si la « situation extrême » gisait toujours sous le cas normal. C’est une éthique du pire. Significativement, c'est une éthique sans devoir, tout autant qu'une éthique sans « vertus » (transformation des bons comportements en « attitudes » stabilisées, par intériorisation de l'habitus moral). Bergson distinguait deux sources de la morale, Levinas les ramène à une seule. Si l'on appelle Dieu « Justice », c'est bien parce qu'on place l'amour dans le surérogatoire, et c'est là restreindre le champ de l'obligation. Inversement, en intégrant l'amour sacrificiel dans le champ de ce qui est moralement exigé, on étend l'obligation à l'infini.
Avec son éthique hyperbolique, Levinas amplifie un geste philosophique contemporain généralisé qui tend à étendre de plus en plus la responsabilité humaine. De Wagner (culpabilité d'être et non d'agir) à Dostoïevski et à Kafka (culpabilité absurde), jusqu’à cette métaphysique lévinassienne de la persécution (et l’on peut mentionner également l’éthique de la responsabilité écologique de Hans Jonas). Curieusement, la solution de la contingence morale semble accroître à l’infini le champ de ma responsabilité. La répercussion de mes actes s'étend à l’infini au-delà de toute intentionnalité possible. C’est ce processus qu’on a décrit comme celui de la « surtribunalisation » de l’homme (Odo Marquard [9]), « hypertrophie de l’exigence de l’homme à se légitimer ».
Avec cette métaphysique de la persécution qui pousse l’exigence de légitimation au paroxysme, ne semble-t-il pas que Levinas cherche à percer le secret de la condition juive jusque dans l'essence la plus reculée de l'être homme, et qu'il découvre alors qu'être homme, c'est être originairement persécuté ? La condition juive, ainsi projetée au statut de condition métaphysique de la subjectivité, perdrait ainsi son anomalie et deviendrait la vérité de l'humanité. Le Shylock de Shakespeare n’aurait plus à protester : Ne suis-je pas un homme ? C’est à l’inverse le non juif qui aurait à s’interroger : Ne suis-je pas au fond, en tant qu’homme, un Juif persécuté ?
A suivre…
Notes
[6] Voir le dernier chapitre, très clair, de Levinas sur Buber, « 8° Quelques objections », in Noms propres, p. 46. C’est là que se formule la différence lévinassienne. C’est là qu’il introduit l’asymétrie comme la dimension de la hauteur, contre la simple dimension de la Distanz à laquelle se limiterait Buber. C’est là aussi, où l’humanisme lévinassien se sépare des éthiques « cosmiques » qu’on peut rencontrer chez Buber, mais aussi chez Ernst Bloch, Hans Jonas, et d’autres philosophes juifs — en phase avec la Kabbale et la philosophie romantique de la nature —.
[7] Paul Ricoeur, Autrement, lecture d'Autrement qu'être d'Emmanuel Levinas, ed. Collège International de Philosophie, PUF, Paris, 1997, p. 24.
[8] Voir L’identité européenne et les faux-monnayeurs de la mémoire, Ména, 3-4-5-6 mars 2005.
[9] Odo Marquard, L’homme accusé, l’homme disculpé dans la philosophie du XVIIIe siècle, dans Vingt ans de pensée allemande, Critique 413, octobre 1981.
Par Nao (Nao) le dimanche 29 mai 2005 - 05h18: |
OK Fabius aurait lache Zimeray... le plus cocasse c'est que dans le email que j'ai envoye debut Mai a Fabius a Assemblee Nationale (ds lequel je le remerciais de courageusemnt dire NON), je lui ai aussi mentionne que je n'oubliais pas que le PS (donc lui mais ca je ne le savais pas a ce moment la..) avait lachement jette Zimeray..
Moi je continue de penser que nous devons voter NON et Marianne (l'hebdo) aussi
Lisez l'article posté sur le site Occidentalis.
Les musulmans ont tout à gagner dans la construction européenne
Posté le Vendredi 27 mai 2005 @ 21:55:28 par Marianne
A quelques jours d’un enjeu décisif, quelques remarques :
Toutes les organisations musulmanes agissant en France ont appelé à voter « oui » le 29 mai car, comme l’explique sans fard Amar Lasfar, recteur de la mosquée de Lille-sud : « Les musulmans ont tout à gagner dans la construction européenne » (Le Monde, 11 mai).
Il a raison, car en application de l’article II 70 (page 22), tout musulman pourra exiger l’application, dans la vie publique, de la Charia, la loi musulmane qui régit toute la vie du fidèle d’Allah – y compris, bien entendu, le port du voile, les interdits alimentaires, les prescriptions faisant des femmes des êtres condamnés à la soumission et à la dépendance les plus étroites, etc…
La Cour de justice sera là pour lui donner raison et contraindre les Etats à abandonner les lois laïques.
Déclaration de Jacques Chirac sur RMC (25 avril 1980) : « Cette histoire d’élargissement de l’Europe est tout à fait absurde (…) La Turquie maintenant est candidate. Demain ce sera le Zimbabwe (…) Tout cela n’a plus rien à voir avec l’idée qui était celle de la construction européenne ».
Déclaration de Jacques Chirac au Figaro (7 janvier 2005) : « NOTRE OBJECTIF EST BIEN DE PREPARER L’ADHESION DE LA TURQUIE ».
Avez-vous regardé le texte du « Traité établissant une constitution pour l’Europe », envoyé à tous les électeurs, qui auront à se prononcer par rapport à lui le 29 mai ? Vérifiez, page 165 : ce traité a été signé, comme il est normal, par les chefs des 25 Etats membres de l’Union européenne ; MAIS IL A ETE AUSSI SIGNE PAR LE PREMIER MINISTRE TURC, RECCIP TAYYP ERDOGAN… COMME SI LA TURQUIE FAISAIT DEJA PARTIE DE L’UNION EUROPEENNE.
Comme l’a constaté l’un de nos amis dans un magasin de Carcassonne, un jeu destiné aux enfants est constitué d’un puzzle dont chaque pièce est un des 25 Etats de l’Union européenne… PLUS UNE PIECE REPRESENTANT LA TURQUIE. Il faut que nos gosses se mettent déjà bien en tête que la Turquie est européenne. Cela s’appelle du conditionnement mental. Parents qui tombez sur ce jeu dans un magasin, dites à son propriétaire votre façon de penser.
Ces quelques remarques pointillistes s’inscrivent par rapport à une prise de conscience globale qui doit décider les hésitants : décidément, C’EST NON.
Pierre Vial
Par Meyer (Meyer) le dimanche 29 mai 2005 - 01h58: |
Dans ADRA
le samedi 28 mai 2005 - 00h59:
« MONSIEUR ACHER,
ARRETEZ VOTRE PROPAGANDE? IL FAUT VOTER "NON"
MOI J'APPELLE A VOTER "NON." »
C’est suivi d’une diatribe contre le parti socialiste et ses dirigeants, Strauss-Kahn et Hollande, qui auraient barré François Zimeray du poste de député européen.
Voici la vérité sur cette éviction :
C’est Fabius qui a décidé de ne pas renouveler le mandat de ce député socialiste européen sortant.
Fabius est depuis plusieurs années l’homme fort de la fédération de Seine Maritime. En tant que tel il a préféré nommer un candidat de son courant, Henri Weber. Le bureau national, dont il est le numéro deux, n’a fait qu’entériner cette décision.
Les preuves ?
1) http://www.guysen.com/articles.php?sid=2326)
Interview de François Zimeray par Véronique Chemla pour Guysen Israël News
Mardi 1 juin 2004 à 00:11
GIN : Est-il vrai que l’un des dirigeants socialistes de Normandie vous a demandé par lettre d’arrêter vos combats en vous menaçant d’exclusion du parti si vous persistiez ?
FZ : A grand renfort de publicité dans la presse locale (« Paris-Normandie ») des militants socialistes soutenus par de hauts responsables régionaux ont demandé mon exclusion quand j’ai dénoncé le caractère raciste de l’éducation de l’Autorité palestinienne. J’ai reçu une lettre formulée en des termes à peine voilés, avec des menaces sur mon mandat. Cela n’a pas entamé ma détermination à agir pour une politique plus équilibrée au Proche-Orient. Je regrette de n’avoir pas convaincu que mes positions sont équilibrées et modérées. Je souhaitais que, à l’image du plan Marshall, le financement par l’Union européenne des Palestiniens aille vers la paix, le dialogue et la réconciliation. Et pas autre chose.
2) L’article de Nicole Leibowitz paru dans Proche-Orient.info
FRANCE - LE PS A EXCLU FRANCOIS ZIMERAY DE LA LISTE DES CANDIDATURES AUX EUROPÉENNES
Pourquoi Laurent Fabius a-t-il choisi Henri Weber ?
3) Un article paru le 21 avril 2004 aux Etats-Unis
The Jewish United Fund/Jewish Federation of Metropolitan Chicago: Chicago’s Central Jewish Communal Organizations
http://www.juf.org/news_public_affairs/article.asp?key=5075
The need to balance representation among the party's different wings also played a role in the turn of events. Most notably, observers pointed out that former Prime Minister Laurent Fabius -- Zimeray's long-time political patron and the region's leading party power broker -- had chosen to place his most senior lieutenant, Henri Weber, in the regional list's top slot, instead of Zimeray.
Ceux qui ont voulu marquer leur mécontentement envers le parti socialiste ont pu le faire l’année dernière en ne votant pas socialiste aux élections européennes .
Ceux qui veulent sanctionner Fabius, le responsable personnel de l’éviction de François Zimeray, ont l’occasion unique de le faire en votant OUI.
Le commentaire dans ADRA se termine par
« Je ne fait de propagande pour personne, ni pour aucun parti politique, mais je suis clairvoyant et j'ai pu essayer de comprendre les textes… »
C’est vrai, il ne fait pas de propagande, il fait de la manipulation.
Quant à la clairvoyance et à la compréhension des textes, il ne s’agit pas de sanctionner tel ou tel parti, ou tel ou tel homme, mais de répondre à la question posée :
"Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe ? "
Par Shira (Shira) le samedi 28 mai 2005 - 21h24: |
Il se pourrait que j'attende encore un an pour feter la prochaine hilloula d'el Ghriba. Aussi, ce matin, j'ai visite au pied du Golan, cette ancienne synagogue en voie de restauration:
http://www.yeshuat.com/kanatir2_h.htm
a courte distance de l'hotel Ramot, un hotel avec vue prenante sur le lac de tiberiade, surtout au coucher du soleil:
http://www.zimmeril.com/SiteShow_EN.asp?site_id=1032
Par Email (Email) le samedi 28 mai 2005 - 04h55: |
les voyages de l’A L C T
(Association du Lycée Carnot de Tunis)
vous propose un voyage personnalisé du
dimanche 31 juillet au mardi 16 août (17jours/16 nuits)
Gammarth, Hammamet et les Iles Kerkennah
au tarif exceptionnel de 1399 € ttc (adhérent*)
* membre de l'association à jour de la cotisation 2005
1429 € ttc (non adhérent)
en chambre double sur vols réguliers Tunis Air
Avec quelques moments forts
Le tournoi de Scoba, un dîner aux saveurs orientales sur la plage de l’Hôtel Renaissance, un second dans un restaurant de la côte et une soirée sur une terrasse de l’hôtel Miramar
Dans les plus belles régions de la Tunisie
Gammarth pour sa côte de la Goulette à la Marsa et sa proximité avec Tunis, cela pendant une semaine au Renaissance-Marrio, dans un superbe 5*
Hammamet pour ses plages et sa mer transparente. Du 7 au 14 août, nous avons choisi le Miramar 4*, mythique hôtel des années 60 (rénové récemment) dont les terrasses, jardins et plage sont parmi les plus enchanteurs de la région
Les Iles Kerkennah, îles de pêcheurs, loin des grandes agglomérations pour passer deux jours à se baigner, pêcher (sortie et déjeuner en mer dans le programme) et admirer les couchers de soleil
Dans les hôtels suivants :
Hôtel RENAISSANCE* (Gammarth) du 31 au 7 août
* Nous avons obtenu quelques chambres vue mer au Renaissance, elles seront attribuées aux premiers inscrits.
http://marriott.fr/Channels/globalSites/propertyPage/FRANCE/TUNBR
Hôtel MIRAMAR (Hammamet) du 7 au 14 août
http://www.miramar-hotels.com/fr/hammamet.htm
GRAND HOTEL (Iles de Kerkennah où n’existent que deux hôtels) du 14 au 16 août
Ce prix comprend :
* le transport aérien Paris/Tunis/Sfax/Paris sur vols réguliers Tunis Air
* l’accueil et les transferts aéroport/hôtel/aéroport,
* les transferts intérieurs en autocar climatisé,
* la traversée en ferry pour les Iles Kerkennah (1 heure),
* à Kerkennah, une sortie sur un bateau de pêcheurs comprenant le déjeuner - souvent un couscous poisson- préparé avec la pêche du jour,
* l’hôtel Renaissance (5*) en chambre double et petits déjeuners,
* l’hôtel Miramar (4*) en chambre double en demi-pension,
* l’hôtel Grand Hôtel (2*) en chambre double en demi-pension,
* 3 « grands » dîners (2 sur Gammarth, 1 à Hammamet)
* l’assurance annulation
* les taxes d’aéroport,
ce prix ne comprend pas :
- les boissons
- la demi-pension au Renaissance
- supplément chambre single 625 €
Nous consulter pour :
chambre triple : nous consulter
départ province
Le nombre de places étant limité, surtout l’aérien, merci de réserver le plus vite possible
Pour tout autre renseignement :
Lina Hayoun 06 20 88 40 52/ 01 46 09 03 43
Philippe Tapia 06 76 09 60 12
Sylvain Bismuth 06 60 60 94 63
Par Admin (Admin) le samedi 28 mai 2005 - 04h53: |
HENRI BELLICHA
La hazkara (prieres de l'an - 11 mois) de Henri Bellicha aura lieu le mardi 31 Mai 2005.
Ceux qui souhaitent se rememmorer ce grand homme que fut Henri Bellicha et dire une priere en sa memoire peuvent le faire ou qu'ils soient.
Une seouda sera organisee et des prieres seront dites en sa memoire a la Syna Tune de Acco, Israel le 31 mai a 19h.
J. Halfon
Par Francois (Francois) le samedi 28 mai 2005 - 03h46: |
Du plomb dans l'aile
Le oui semble avoir du plomb dans l'aile comme l'indiquent ces deux dépêches:
Mercredi, on disait que ZarqaOUI, touché par balles au poumon, avait été "exfiltré" d'Irak vers un pays voisin pour être soigné. Voire même qu'il était mort.
Source: http://fr.news.yahoo.com/050526/5/4fpc3.html
PARIS (Reuters) - Alors que la campagne référendaire s'achève à minuit, deux sondages publiés vendredi soir donne vainqueur le "non" au projet constitutionnel européen avec entre 52% et 56% des intentions de vote.
Source: http://fr.news.yahoo.com/050527/290/4fs5i.html
Quoiqu'il en soit, rien n'est fait tant que l'élection n'a pas eu lieu.
Par Mena (Mena) le samedi 28 mai 2005 - 03h00: |
Racisme : le cancer (info # 012705/5) [analyse]
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency
Hier vendredi, suite à un long débat, ontologique et juridique, qui avait débuté par une série d’articles de divers journalistes de la Ména, la cour d’appel de Versailles, infirmant le jugement du tribunal de grande instance de Nanterre, a reconnu Edgar Nahum, dit Morin, Danièle Sallenave, Sami Naïr ainsi que la société Editrice du Monde coupables de diffamation raciale.
La cour
« - Dit que sont constitutifs d’une diffamation raciale au sens des articles 29 alinéa 1 et 32 alinéa 2 du 29 juillet 1881 les passages suivants de l’article intitulé « Israël-Palestine : le cancer » signé par Edgar MORIN, Danièle SALLENAVE, Sami(r) NAIR et publié dans l’édition du quotidien Le MONDE datée du 4 juin 2002 :
On a peine à imaginer qu’une nation de fugitifs issue du peuple le plus longtemps persécuté dans l’histoire de l’humanité, ayant subi les pires humiliations et le pire mépris, soit capable de se transformer en deux générations en peuple dominateur et sûr de lui et à l’exception d’une admirable minorité en peuple méprisant ayant satisfaction à humilier. » (Ci-après premier passage. Ndlr)
« Les juifs (d’) Israël, descendants des victimes d’un apartheid nommé ghetto, ghettoïsent les (P)alestiniens. Les juifs qui furent humiliés, méprisés, persécutés, humilient, méprisent, persécutent les (P)alestiniens. Les juifs qui furent victimes d’un ordre impitoyable imposent leur ordre impitoyable aux (P)alestiniens. Les juifs victimes de l’inhumanité montrent une terrible inhumanité. Les juifs, boucs émissaires de tous les maux, « bouc-émissarisent » ARAFAT et l’Autorité Palestinienne, rendus responsables d’attentats qu’on les empêche d’empêcher. » (…) (Ci-après second passage. Ndlr)
La cour ordonne, entre autres, au Monde de diffuser dans un délai d’un mois un texte de mise au point défini par elle-même. Et puisque le quotidien en question ne montre aucun empressement à faire état de la décision du tribunal dans son édition électronique d’aujourd’hui – alors qu’il s’était empressé de rendre compte, avec toutes les précisions voulues, du jugement du tribunal de Nanterre qui lui donnait raison – la Ména le précède, et soumet à ses lecteurs, en primeur, le texte que le Monde a ordre de publier :
"Par arrêt du 26 mai 2005 la première cour d’appel de Versailles, infirmant le jugement rendu le 12 mai 2004 par le tribunal de grande instance de Nanterre, a dit que l’article paru dans le journal LE MONDE daté du 4 juin 2002 intitulé « Israël-Palestine : le cancer » sous la signature de Edgar MORIN, Danièle SALLENAVE, Sami(r) NAIR, Jean Marie COLOMBANI es qualité de directeur de publication et la société Editrice du Monde à payer à l’Association France Israël Général Koenig d’une part et à l’Association Avocats sans Frontières d’autre part un euro de dommages et intérêts et ordonné la présente mesure de publication".
Le Monde
La cour
« - Condamne in solidum les intimés à payer à chaque association appelante la somme de 3000 € en application de l’article 700 du nouveau code de procédure civile.
- Condamne in solidum les intimés aux dépens avec faculté de recouvrement direct conformément aux dispositions de l’article 699 du nouveau code de procédure civile. (…) »
Aussi importants que la condamnation elle-même sont les considérants retenus afin de justifier la décision de la cour. Ils rejoignent ceux que nous avions énoncés dans nos lignes dès le jour même de la parution de Israël-Palestine : le cancer dans Le Monde [1]. La décision du tribunal de Versailles et ses considérants mettent un terme – provisoire à tout le moins – au questionnement de savoir si l’expression d’"opinions", comme celles contenues dans les deux passages incriminés, procède du "droit de critiquer la politique d’Israël" ou si elle constitue une acte raciste destiné à stigmatiser l’ensemble d’une nation. Le Monde a fait son parti de la première hypothèse et multiplie dans ses colonnes les "critiques" du genre de celles comprises dans le brûlot condamné de Morin et de ses complices. Plus encore, le quotidien parisien soutenait, jusqu’à maintenant et publiquement, que les détracteurs de ce choix s’employaient à restreindre la liberté de parole, voire à censurer des journalistes.
Le Monde ne s’était pas contenté de publier des Morin ou des Jean-Luc Douin, il avait participé à des "actions" ou les avait abritées, qui tendaient à fustiger les associations plaignantes à ce procès, et leurs animateurs, pour leur incivisme. D’autres fois, des rédacteurs en chef du journal participaient à des pétitions de barons de medias afin de "sauvegarder le droit de critiquer Israël". D’autres fois encore, c’étaient des articles-communiqués, signés par des dizaines d’intellectuels, qui faisaient l’apologie des racistes et flagellaient ceux qui tentaient de qualifier précisément les dégâts qu’ils font.
La réponse des juges de Versailles sur ce point remet l’église au milieu du village :
(Extraits de la décision) "Considérant que ces deux passages par l’imputation outrancière des faits précis ci-dessus rappelés, se distinguent du reste de l’article qui renferme l’expression des convictions personnelles des auteurs dans le cadre d’un débat politique dont le caractère grandement polémique se justifie par la nature même du conflit et les passions exacerbées qu’il suscite chez les protagonistes, que ces deux passages sont au-delà de la polémique en ce qu’il(s) dresse(nt) un constat péremptoire diffamatoire de la nation juive par opposition à l’ensemble des (P)alestiniens et ce au-delà des seuls clivages traditionnels, moraux, religieux ;
Que contrairement à ce que soutiennent les intimés, ces passages ne contiennent pas la critique virulente de la politique israélienne, ne trouvent pas de justification dans le paradoxe invoqué de la mise en comparaison des comportements subis par les juifs et des comportement qui leur sont imputés ;
Que ces deux passages par l’attaque à caractère racial du peuple juif en son entier qu’ils contiennent tombent sous le coup des dispositions de l’article 29 alinéa 1 et 32 alinéa 2 de la loi du 29 juillet 1881 ;
Que vainement les intimés en appellent à la liberté d’expression laquelle comporte des devoirs et des responsabilités de ceux qui en jouissent sous réserve des droits d’autrui bénéficiant d’une protection légale ;
Que vainement les intimés invoquent leur bonne foi laquelle ne peut être retenue eu égard à l’appréciation outrancière et partiale du comportement des juifs, laquelle ne trouve pas de justification légitime dans les nécessités de l’information des lecteurs ; »
Voilà qui fixe la frontière entre la critique – même virulente – de la politique israélienne (qui est inexistante dans les textes incriminés), et le "constat péremptoire diffamatoire de la nation juive" qu’établissent Morin et ses acolytes. La cour trace les limites entre ce qui est de l’information et ce qui constitue un abus des libertés qu’offre la démocratie afin de jeter l’opprobre sur un groupe de personnes. Dans certains de ses autres considérants, la cour s’applique justement, comme nous l’avions fait à nos heures, à mettre en exergue la diffamation raciale caractérisée dans Israël-Palestine : le cancer. Là aussi, nos arguments se rencontrent :
« Considérant que constitue une diffamation, l’allégation ou l’imputation qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine, de leur appartenance ou non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, sous forme d’une articulation de faits de nature à être sans difficultés l’objet d’une preuve et d’un débat contradictoire quand bien même une telle preuve n’est pas admise en matière de diffamation raciale ;
Considérant que le premier passage constitue bien une diffamation raciale en ce qu’il impute à l’ensemble des juifs (d’) Israël le fait précis d’humilier les (P)alestiniens et d’en tirer satisfaction en stigmatisant leur comportement à l’aune de leur propre histoire commune ;
Considérant que le second passage constitue également une diffamation en ce qu’il impute aux juifs, dans leur globalité et au-delà même des seuls juifs (d’) Israël, ce qu’induit à l’évidence la répétition péjorative sur un ton incantatoire du terme « les juifs », le fait de persécuter sous toutes les formes sous lesquelles ils ont été eux-mêmes persécutés le peuple palestinien, les termes ordre impitoyable imposé, d’inhumanité, qualifiant le comportement imputé aux juifs à l’égard des (P)alestiniens étant attentatoire à la dignité des juifs pris dans leur globalité, ainsi que le fait de leur imputer à l’égard d’Arafat et de l’Autorité Palestinienne un comportement d’une duplicité particulièrement cruelle et indigne pour faire supporter à ces derniers la responsabilité d’attentats que les juifs favoriseraient ou faciliteraient en définitive ; ».
La décision de la cour d’appel de Versailles est courageuse en cela qu’elle vient casser à la fois la vulgarisation des attaques racistes contre les juifs et Israël dans le "fleuron" de la presse francilienne et la décision d’un tribunal de grande instance qui l’avait consacrée. La non reconnaissance du caractère raciste et antisémite de l’article de Morin, Sallenave et Naïr, ainsi que de la responsabilité du journal qui l’avait publié puis défendu, était insupportable à tous les juifs de France, mais aussi à tous les Français épris de justice et de mesure. Depuis le 4 juin 2002 et jusqu’à hier, l’Hexagone vivait en état de déni de justice relativement au droit de la nation juive à être respectée, comme les autres nations, dans ses medias, puis par sa justice. Ce bubon dégoûtant s’est refermé hier, consacrant une grande victoire pour les juifs et les démocrates mais surtout pour la France. D’autres plaies subsistent, elles sont en traitement. Mais cette victoire éphémère – c’est une bataille pour la dignité qui a été enlevée mais pas la guerre du respect et de l’équilibre de l’information – ne doit rien au hasard. Chapeau bas, donc, à ces deux associations, France Israël (AFI) et à l’amiral Michel Darmon, sans l’obstination duquel justice n’aurait pas été faite. Chapeau à Avocats sans Frontières, et à Me Goldnadel. Félicitations aux avocats, dévoués et brillants : Me Claire Ricard, Me Aude Weill-Raynal et Me Rozenblum. Vous avez fait honneur à votre robe.
En fin de compte, le peuple d’Israël et les amis de la démocratie ont montré en cette occasion qu’ils étaient debout, dans le sens où Arthur Rimbaud l’entendait : "Nous qui, décidément, n’aspirons, et simplement somme toute, qu’à vivre debout…" Où peut-être commencent-ils à se relever. Il reste toutefois absolument anormal qu’un amiral à la retraite ait eu à puiser dans les dernières ressources de son association pour financer ce procès, qu’avec Avocats sans Frontières et le soutien des analyses de la Ména, ils aient combattu seuls. "La victoire a cent pères, mais la défaite est orpheline" (J.-F. Kennedy), alors ne vous étonnez pas de voir surgir des Tartarins qui chassent le lion au zoo de Vincennes. Vous avez montré la voie, montré qu’aucune cause n’est perdue avant qu’on ne la défende. A ceux qui vous ont ignorés, qui se sont montrés lâches, fesse-mathieu, ceux qui ont été tentés de "comprendre" les racistes et qui participent aujourd’hui au cortège de la victoire, d’apprendre qu’ils ont infiniment plus à faire. Que d’autres défendent leurs droits et leur pays, pendant qu’ils attendent, sans délier leur bourse, de savoir de quel côté va souffler le vent…
Notes :
[1] Ci-après les liens vers les principaux articles que la Ména a consacrés à l’affaire Morin-Le Monde, dont ceux qui identifièrent la nature raciste de l’article Israël-Palestine : le cancer paru le 4 juin 2002.
Une cinquantaine d’autres articles de notre agence ont contribué à faire connaître au public les enjeux de cette controverse. Le lecteur peut y avoir accès en accédant au site de la Ména [www.menapress.com] et en inscrivant "Morin" sur le moteur de recherche qui s’y trouve.
[Sois sage, ô ma rumeur !] Par Salomon Pardess (4 juin 2002)
[Ce seraient les juifs qui ont shooté le ballon dans les rosiers !] Par Denis Elkoubi (7 juin 2002)
[Pétition pour renforcer le droit d’exécrer les juifs en public !] Par Stéphane Juffa (29 juin 2002)
[Ca vient bien d’en haut… et c’est grave] Par Ilan Tsadik (2 juin 2004) (Procès de Nanterre)
[Le joli mois de mai] Par Stéphane Juffa (7 juin 2004)
Par Richard_S (Richard_S) le samedi 28 mai 2005 - 02h22: |
Le Monde et Edgar Morin condamnés en appel pour diffamation raciale
La cour d'appel de Versailles a condamné Edgar Morin et Jean-Marie Colombani, es qualité de directeur de la publication du Monde, pour diffamation raciale.
La 1ère chambre civile de la cour a également condamné Samir Naïr et Danièle Sallenave, les co-auteurs d'une tribune libre parue dans Le Monde du 4 juin 2002, consacrée au conflit israélo-palestinien.
La cour a condamné MM. Morin, Colombani, Naïr et Mme Sallenave à verser à l'association France-Israël Général Koenig et à l'association Avocats sans Frontières un euro de dommages-intérêts et a ordonné la publication de la condamnation.
La cour d'appel a infirmé le jugement rendu le 12 mai 2004 par le tribunal de grande instance de Nanterre qui avait débouté ces associations de leurs poursuites contre le sociologue Edgar Morin, les coauteurs de la tribune libre ainsi que Le Monde.
Pour la cour d'appel l'article intitulé "Israël-Palestine: le cancer" sous la signature d'Edgar Morin, Danièle Sallenave et Samir Naïr contient deux passages constituant une diffamation raciale au sens des articles 29 alinéa 1 et 32 alinéa 2 de la loi du 29 juillet 1881.
Dans le premier passage, considéré par la cour comme diffamatoire racialement, il était écrit "on a peine à imaginer qu'une nation de fugitifs, issus du peuple le plus longtemps persécuté dans l'histoire de l'humanité, ayant subi les pires humiliations et le pire mépris, soit capable de se transformer en deux générations en peuple dominateur et sûr de lui et, à l'exception d'une admirable minorité, en peuple méprisant ayant satisfaction à humilier".
Dans le second passage incriminé les auteurs écrivaient, entre autres, "les juifs qui furent victimes d'un ordre impitoyable imposent leur ordre impitoyable aux Palestiniens".
Par Citron (Citron) le samedi 28 mai 2005 - 02h12: |
Pèlerinage de La Ghriba
La tolérance et l’égalité en pratique
• «Je rêve qu’un jour cette fête sera partagée entre Israéliens et Palestiniens»
La Presse — A chaque occasion, la Tunisie fait preuve d’une grande capacité à enlever des murs et à construire des ponts. L’occasion cette fois est le pèlerinage de La Ghriba à Djerba. Hier dans la matinée, l’île de Djerba dans son calme et sa plénitude habituels a vu défiler 4.000 pèlerins venus du monde entier pour célébrer cette fête en présence d’une foule de médias étrangers.
Pour certains pèlerins «c’est la première fois» pour d’autres «c’est une tradition», mais pour tous c’est une occasion de se retrouver sur cette terre plurielle qui a choisi, des siècles durant, la paix pour seule devise. Cette année signe également le retour d’un grand nombre de pèlerins, un retour en force qu’ils expliquent par «une grande confiance dans un pays ouvert à tous les cultes et à toutes les civilisations, un pays qui pratique l’égalité entre tous ceux qui font l’humanité». Et c’est dans un cadre construit sur la pratique de la tolérance et le dialogue interreligieux que le pèlerinage de La Ghriba a eu lieu.
En attendant la célébration de La Ghriba et la sortie de la Menara en procession, toute la matinée d’hier a été consacrée aux différents lieux de culte de l’île de Djerba. Les visites ont concerné l’école talmudique Yéchivat, l’école des filles, la grande mosquée de Mellita, l’église catholique de Houmet Essouk, l’église orthodoxe La Marsa et la synagogue Ezer. Les visiteurs étaient par ailleurs de toutes les confessions (juifs, musulmans et chrétiens).
«C’est une occasion extraordinaire où la Tunisie accueille ses visiteurs et participe à la fête des gens de confession juive, dit le Pr Hassine Fantar, titulaire de la Chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions, nous sommes heureux d’être réunis autour de plusieurs religions, dans les espaces sacrés de Djerba. Tout cela fait partie de l’intérêt que porte la Tunisie à l’égalité de tous les peuples quelles que soient leurs origines. Cela tient aussi à la politique du Président Ben Ali pour la Tunisie de demain, c’est-à-dire ouverte et plurielle».
Pour sa part, le Dr David Levy Bentolila, président de B’nai B’rith, communauté juive en Europe, a déclaré : «Ce qu’on remarque de prime abord c’est que les mots tolérance et égalité ne sont pas que des paroles en Tunisie. La Tunisie les met en pratique. Aujourd’hui, j’ai eu l’occasion de les voir dans le quotidien des communautés juives et des musulmans de Djerba. La Tunisie a réussi à mettre l’égalité en pratique. Elle œuvre pour une égalité universelle. C’est également frappant de voir avec quelle fidélité et quelle quiétude la communauté juive de Djerba garde ses traditions et ses structures et en particulier l’enseignement».
M. Moïse Rahmani de l’Institut sépharade européen, est né en Egypte avant d’immigrer en Belgique. Il est également le directeur du journal Los Muestros publié au Benelux. C’est son premier pèlerinage à La Ghriba. «Je suis très impressionné par l’accueil en Tunisie. Je suis heureux de trouver toute cette convivialité dans le cadre des rapports interculturels. C’est également émouvant de voir des musulmans participer à cette fête. On a visité les écoles et on n’a pas vu la peur dans les yeux des enfants et ça c’est très important. La Tunisie a su développer avec succès son patrimoine culturel et religieux».
L’après-midi, la fête a eu lieu à La Ghriba parée pour l’occasion. Mais cela dépassait la fête… Djerba devenait pour un moment le lieu privilégié pour rêver la paix.
«J’ai quitté la Tunisie dans les années soixante et depuis je ne suis plus revenue, dit Mme Sellami. Aujourd’hui, je suis très fière de ce pays. Je voudrais que tous les pays arabes en fassent autant. Je rêve qu’un jour cette fête sera partagée entre Israéliens et Palestiniens».
Salem TRABELSI
http://www.lapresse.tn/actualites/latolerance.html
Par Bekhor (Bekhor) le samedi 28 mai 2005 - 00h59: |
MONSIEUR ACHER,
ARRETEZ VOTRE PROPAGANDE? IL FAUT VOTER "NON"
MOI J'APPELLE A VOTER "NON."
POURQUOI?
Tout d'abord c'est la banque europeenne qui dirige la finance de l'Europe, sa politique est de maintenir un euro fort, cela depuis plusieurs années, mais un euro face a un dollar faible, une livre sterling faible et un yen japonais faible est une catastrophe pour l'eurpoe.
C'est a dire que les exportations europeennes sont trop chéres pour ceux qui veulent acheter des produits europeens, et c'est pour cela que la conjoncture actuelle en europe est au plus bas, et que la croissance europeenne est proche de ZERO; c'est la vraie BEREZINA.
Les socialistes juifs tels que Strauss Kahn et Francois Hollande qui clament haut et fort qu'il faut voter "oui", n'ont eu aucun scrupule a sacrifier le seul député europeen socialiste "ZIMERAY" qui defendait bec et ongles la politique d'Israel, et qui se battait pour que le robinet a finance des deniers europeens pour la Palestine n'aillent pas dans les comptes d'arafat et de sa clique.
ZIMERAY avec sa fougue etait trop genant pour nos juifs socialistes, pour ces derniers, il ne faut surtout pas defendre Israel, et, pour preuve que font ils en faveur d'Israel ou du mauvais climat anti juif qui se passe sous nos yeux en France?
C'est vrai que beaucoup du partisans du "non" sont considérés comme hostiles aux juifs et a Israel, mais est ce une raison pour voter contre les interets des citoyens europeens et pour que les oligarques de Bruxelles aient plus de pouvoir pour faire de nous ce qu'ils veulent, tel que ce pouvoir inconditionnel de la banque centrale qui n'accepte de recevoir aucune directive de n'importe quel gouvernement europeen.
La politique de la banque europeenne est une catastrophe pour l'economie europeenne et le bien etre de nous tous.
N'ayez aucune crainte si le "NON" l'emporte tel que je le souhaite, ce ne sera pas la fin de l'Europe tels que certains essaient de le faire croire, au contraire, il y aura certainement des changements de directions dans la charte europeenne qui seront plus democratiques et ce, pour le bien de nous tous.
Je vous appelle a voter "NON" au nom de la democratie qui nous est chere a tous.
Je ne fait de propagande pour personne, ni pour aucun parti politique, mais je suis clairvoyant et j'ai pu essayer de comprendre les textes qui sont a la limite de l'anti democratie, et restent trés flous dans l'ensemble.
Par Pauline (Pauline) le vendredi 27 mai 2005 - 19h19: |
Lag Baomer pourquoi ces feux ?
L’habitude d’allumer des bûchers à Lag ba-‘omèr a pris naissance à Méron, en haute Galilée, lieu de la sépulture de rabbi Chim‘on bar Yo‘haï.
C’est à Lag ba-‘omèr qu’est décédé ce Maître éminent du Talmud, d’où le pèlerinage organisé ce jour-là, qui attire des foules considérables.
On allume des foyers dans lesquels l’usage s’est installé de jeter les mèches de cheveux fraîchement coupés des garçons de trois ans.
L’origine de la tradition consistant à associer des foyers au souvenir de rabbi Chim‘on bar Yo‘haï se trouve dans un récit talmudique (Chabbath 33b) :
Treize ans durant, rabbi Chim‘on bar Yo‘haï et son fils rabbi El‘azar se sont dissimulés dans une caverne afin d’échapper aux Romains qui les avaient condamnés à mort.
C’est pendant cette période que rabbi Chim‘on a rédigé son œuvre maîtresse, le Zohar, dont le nom évoque la brillance de la lumière.
En outre, lorsque rabbi Chim‘on est sorti de la caverne, son regard était tellement embrasé qu’il mettait le feu aux champs des alentours.
Rappelons, au sujet de Lag ba-‘omèr, une autre tradition, selon laquelle les enfants jouent à tirer des flèches avec leurs arcs. L’origine de cet usage est lié à un récit selon lequel aucun arc-en-ciel n’est apparu du vivant de rabbi Chim‘on bar Yo‘haï (Yerouchalmi Berakhoth 9, 2). Notons que le mot hébreu qécheth désigne tous les « arcs », qu’il s’agisse de l’arc-en-ciel ou de l’arc de l’archer. (JK)
Rav Dov Lumbroso-Roth
Par Email (Email) le vendredi 27 mai 2005 - 19h20: |
DIMANCHE VOTEZ OUI
Ceux qui appellent à voter NON
JM LEPEN, Marine LEPEN, Bruno GOLLNISH
Gérard de VILLIERS, Charles PASQUA
Robert HUE, Marie-Georges BUFFET
Olivier BESANCENOT
Arlette LAGUILLIER
DIEUDONNE Mbala Mbala
Tariq RAMADAN
José BOVE
Laurent FABIUS: Lui, il a pété un cable ...
A vous de juger ...
Acher