Par Mailroom (Mailroom) le mardi 21 juin 2005 - 09h29: |
Par Email (Email) le mardi 21 juin 2005 - 02h49: |
A real hero:
Hiram (or Harry) Bingham, IV.
Just a little more evidence of the dastardly behavior of the Roosevelt administration toward the Jews during WWII.
A few months ago, the (then)Secretary of State, Colin Powell, gave a posthumous award for "constructive dissent" to Hiram (or Harry) Bingham, IV.
For over fifty years, the State Department resisted any attempt to honor Bingham. For them he was an insubordinate member of the US diplomatic service, a dangerous maverick who was eventually demoted. Now, after his death, he has been officially recognized as a hero.
Bingham came from an illustrious family. His father (on whom the fictional character Indiana Jones was based) was the archeologist who unearthed the Inca City of Machu Picchu, Peru in 1911. Harry entered the US diplomatic service and in 1939, was posted to Marseilles, France as American vice-consul.
The USA was then neutral and, not wishing to annoy Marshal Petain's puppet Vichy regime, President Roosevelt's government ordered its representatives in Marseilles not to grant visas to any Jews. Bingham found this policy mmoral and, risking his career, did all in his power to undermine it.
In defiance of his bosses in Washington, he granted over 2,500 USA visas to Jewish and other refugees, including the artists Marc Chagall and Max Ernst and the family of the writer Thomas Mann. He also sheltered Jews In his Marseilles home, and obtained forged identity papers to help Jews In their dangerous journeys across Europe. He worked with the French underground to smuggle Jews out of France into Franco's Spain or across the Mediterranean and even contributed to their expenses out of his own pocket.
In 1941, Washington lost patience with him. He was sent to Argentina, where later, he continued to annoy his superiors by reporting on the movements of Nazi war criminals. Eventually, he was forced out of the American diplomatic service completely.
Bingham died almost penniless in 1988. Little was known of his extraordinary activities until his son found some letters in his belongings after his death.
He has now been honored by many groups and organizations including the United Nations and the State of Israel.
PLEASE honor his memory and send this.
Par Mailroom (Mailroom) le lundi 20 juin 2005 - 19h37: |
TUNES CELEBRES
Bonjour,
J'ai remarqué que mon grand père Victor Valensi n'était pas dans la liste des juifs tunisiens célèbres (en france),alors qu'il était très connu dans le milieu tune et qu'il a même crée une association de juifs tunes,il a aussi fait de la résistance,voilà pourquoi,je pense qu'il a sa place dans votre liste.
Merci d'avance
Déborah Valensi
Par Bekhor (Bekhor) le lundi 20 juin 2005 - 13h10: |
Je voudrais remercier Monsieur "AHBIB EL KEFI" pour son envoi de la photo du mausolée du "SAINT RABBIN DE JEBENIANA " "SIDI ABOU ISHAQ EJEBENIANI", alias "REBBI ELIAOU HACOHEN. ZAL.
Je me permet de reediter le recit concernant son histoire car avec la photo le récit sera plus complet.
LE RABBIN DE « JEBENIANA ».
« SIDI ABOU ISHAQ EJEBENIANI »
A trente kilomètres au nord de Sfax en Tunisie il y a, un petit village appelé « JEBENIANA » ce nom est composé de deux mots en arabe « JEBENI » qui veut dire « il m’a emmener » et le mot « ANA » qui veut dire « ici ».
A l’époque ce village était peuplé uniquement par une cinquantaine de famille juives, ces dernières vivaient de la cultures des olives et de l’étude de la Thora, bien entendu le choix d’avoir choisi comme métier la culture des vergers d’oliviers n’était pas dénué d’intérêts, car cette culture laisse presque huit mois par an, de temps libre et donc, permettre de pouvoir se vouer pendant ce temps libre a l’étude de la Thora.
Certaines de ces familles étaient de riches propriétaires terriens, et patrons de moulins d’huile d’olive ("MAASRA").
Il y avait un Bet-Hamidrash et un Talmud Thora dans ce village typiquement juif.
A l’époque des faits relatés, Le Rabbin de ce village s’appelait « Eliaou Hacohen », ZAL. C’était un grand érudit, bien imprégné dans l’étude de la Kabbale et initié au secret de l’ésotérisme
(Le « Sod » kabbalistique).
Ce rabbin était originaire de l’Ile de Djerba, c’est le Cheikh (chef) du village de l’époque
« Haim Zeitoun » ZAL, qui avait fait le voyage a Djerba afin d’emmener un nouveau rabbin pour la petite communauté de son village afin de remplacer le précédent rabbin qui était décédé.
En arrivant à Djerba, le cheikh Haim Zeitoun ne trouva aucun rabbin qui voulait se déplacer dans son petit village, sauf le rabbin Eliaou Hacohen qui accepta ce poste.
Le rabbin Eliaou Hacohen, mis à part son érudition certaine, n’était pas représentatif dans ses élocutions et dans son apparence, il avait une voix très fluette, c’était presque une voix de jeune fille, aussi, il avait un défaut d’élocution, il bégayait.
Mais malgré sa modestie et son effacement, le rabbin avait d’autres atouts, a part la « Samkhout » (diplôme) de rabbin qu’il avait, il était aussi chokhét, (savait abattre les animaux selon le rite juif) de plus, il était « mohel « (circonciseur), c’est ces deux atouts qui décidèrent le cheikh Haim Zeitoun a embaucher ce rabbin.
Au début de son installation dans le village le rabbin Eliaou Hacohen fut la risée de tout le village de par rapport a sa voix de jeune fille, mais ce qui dérangeait le plus les villageois, c’est que les offices de prières étaient beaucoup plus rallongées qu’a l’accoutumée, de part, le bégaiement de ce nouveau rabbin.
Beaucoup de fidèles de ce village demandèrent le départ de ce nouveau rabbin, qui avait décidément, a leurs yeux, beaucoup de défauts, mais le cheikh Haim Zeitoun les fit patienter pour un nouveau remplacement de rabbin, en prétextant qu’ils pourraient êtres privés de rabbin pour les fêtes de Rosh-Hashana et Kippour qui s’annonçaient pour bientôt, mais il promit qu’après les fêtes, il ferait un nouveau voyage et essayerait de trouver un nouveau rabbin.
Entre temps le nouveau rabbin ne perdit pas de temps, il développa avec l’aide son fils aîné Ishaq, les études du Talmud Thora et le Bet-Hamidrash qui était dans l’enceinte de la petite synagogue du village.
Le rabbin n’était pas dupe, il avait compris que la population du village lui était hostile, et ces derniers lui faisaient bien montrer leur hostilité à son égard.
A un de ses opposants qui lui demanda comment le cheikh Haim Zeitoun l’avait choisi ?
Il répondit en bégayant fortement, qu’il ne savait pas pourquoi, mais que de toute façon, « c’est lui qui m’a emmené »
« JJJJJJJJEBNI-ANA » c’est lui qui « JJJJJJJJJJEBNI-ANA », a partir de ce moment, ses opposant se mirent a le singer et a répéter en le raillant a son insu :
« JJJJEBENI-ANA, JJJJEBENI ANA, JJJEBENIANA etc. »
C’est depuis ce temps la, et jusque nos jours que ce village s’appelle « JEBENIANA »
Cette première année, de l’installation du rabbin Eliaou Hacohen dans le village, il faisait très chaud, beaucoup plus chaud que d’accoutumée, il y avait une grande sécheresse dans toute la région de Sfax,beaucoup d’oliviers des vergers alentours se desséchèrent et la future récolte s’annonçait être illusoire.
Le rabbin s’aperçut de la détresse de ses fidèles de par cette situation de sécheresse, et décréta un
« TAANIT » (jeune de pénitence) collectif pour le lundi et le jeudi prochain, et que le prochain Shabbat pendant l’office on récitera une prière spéciale pour demander au tout puissant de déversé des pluies, et que lui de son coté, il ferait aussi des prières a part celles des offices, et il promit aussi de faire
« Taanit » tous les lundi et les jeudis pendant toute l’année et aussi pour les futures années, il dit aussi aux villageois qu’il était certain que le tout puissant accomplirait leurs prières.
Malgré la forte chaleur de la journée et la puissante clarté du soleil de ce shabbat, juste après la prière de Shahrit (prière du matin) du Shabbat, tout d’un coup le ciel s’assombrit et une pluie abondante se mit à tomber sur le village et à arroser tous les nombreux vergers d’oliviers aux alentours mais aussi à plusieurs lieues à la ronde et sur la totalité des vergers aux alentours de la ville de Sfax.
Il ne faut pas oublier que la région de Sfax et une des plus grandes forêts d’oliviers de Tunisie s’étalant sur plusieurs dizaines de kilomètres.
Mais le lendemain et les jours suivants, de nombreuses autres pluies se mirent à tomber sur la région et ce, jusqu'à la totale récolte des olives. C’était évident qu’un miracle s’était produit
Cette année la, la récolte fut très abondante, Rabbi Eliaou Hacohen continuait, a faire ses prières et a observer le « taanit » « ce jeune de pénitence » les jours de lundi et de jeudi, qui sont en fait, les jours spéciaux de sortie du tabernacle et de la lecture des rouleaux de la Thora.
Ishaq son fils avait beaucoup de charme et de par son charisme et sa sympathie il réussit a attirer beaucoup de fidèles dans les études approfondies du talmud données par son père.
Les villageois qui commençaient a réaliser l’étendue du savoir et le mérite (zkhout) du rabbin, renoncèrent a tout jamais a le remplacer, d’autant plus que le miracle de la pluie se répétât pratiquement tous les ans, pendant toute la vie du rabbin, et notre rabbin ne renonça pas a son engagement et continua tout au long de sa vie a faire « taanit » et a prier pour l’abondance de la pluie.
Aussi un deuxième miracle se produit, les oliviers de Jebeniana donnaient de plus grosses récoltes que les autres vergers d’oliviers des autres régions de Sfax, le prix des vergers d’oliviers de Jebeniana grimpaient et coûtaient beaucoup plus chers que les autres vergers de la région de Sfax, car ces vergers étaient prisés par les fellahs juifs et non juifs des alentours.
Le Rabbin Eliaou Hacohen fut vénéré et considéré comme étant, un saint homme, et ce, de
son vivant et aussi après sa mort, de par les villageois juifs de Jebeniana, mais aussi par tous les autres villageois musulmans aux alentours de Sfax qui l’appelaient :
« Sidi Abou Ishaq Ejebeniani ».
Je ne sais pas si son mausolée existe toujours ou si, il a été détruit et à quel endroit exact il se trouve, ou, ou il se trouvait? Mais quand j’étais enfant mon père m’emmena le voir, je me rappelle que ce mausolée était grand, avait une belle architecture ancienne, et qu’il avait plusieurs coupoles au dessus.
Il me fut raconté à l’époque, ou j’avais pris connaissance des faits, dans les années 1960, que depuis longtemps il n’y vivaient plus de juifs à Jebeniana, mais que la plupart de vergers d’oliviers de Jebeniana appartenaient à des juifs de Sfax.
Victor Cohen.
Par Mena (Mena) le lundi 20 juin 2005 - 03h49: |
Peut-on ne pas être « Lévinassien » ? [10] (info # 011906/5) [analyse]
Par Raphaël Lellouche © Metula News Agency
Le dire et le dit
Peut-on donner un autre sens que celui de Levinas au « Dire » qu’il cherchait ? Dans une comparaison entre l’Ulysse grec et l’Abraham hébreu, nous recherchons la voie d’une parole et d’un sujet qui à la fois déjoue les limites de sa propre rationalité, et par laquelle son ipséité dénoue les pièges de sa réification dans l’identité. Mais cette parole, nous la comprenons non pas comme « assignation » à la culpabilité d’être-soi, mais comme appel de la liberté qui fait naître le sujet à son ipséité. Elle ne nous paraît pas moins authentiquement « juive ».
« Nous nous exprimons nécessairement par des mots… »
Henri Bergson (première ligne des Données immédiates de la conscience)
27. Le tournant sacrificialiste et la fuite dans l'aporie
La philosophie de Levinas avait atteint un point de culmination dans son livre-thèse Totalité et infini de 1961. Nous avons montré ses aspects anti-hégéliens, rozensweigiens et bubériens. Nous avons vu comment la thématique du « visage » était une tentative de « sortie » de la phénoménologie, en tant qu’ « exception » dans le monde des phénomènes constituables par l'ego transcendantal, parce qu’il « résiste » à mon pouvoir constituant. C'est cette « résistance intelligible » du visage que Levinas nommait alors éthique. À ce point, la pensée de Levinas marque une étape. Or en 1964 paraît l'article de Derrida « Violence et Métaphysique », que j’ai déjà maintes fois cité [1], qui met en évidence deux points problématiques — et stratégiques — dans cette philosophie, ce qui va contraindre Levinas à l'infléchir significativement. Je prends appui sur les critiques de Derrida ; mais notons que cela ne veut pas dire que je partage exactement ni entièrement le contenu de ces critiques, ni que je partage la visée dans laquelle il les formule. C’est dans la mesure où Derrida s’y fait avocat du point de vue husserlien, que j’estime justes les protestations qu’il y élève contre Levinas. Je ne partage plus son point de vue, bien qu’il ait raison sur bien des points (l’incompréhension massive de Levinas à l’égard de Heidegger), lorsqu’il se fait ensuite le défenseur de Heidegger. Je veux dire que si je signale l’importance qu’ont dû prendre les critiques de Derrida dans l’évolution de la pensée de Levinas, j’insiste que, bien qu’elle prenne en partie appui sur elles, ma propre critique ne se confond pas avec celles de Derrida [elle inclut — et porte essentiellement sur — Autrement qu’être qui n’était pas encore écrit lorsque Derrida formula ses griefs]. L’article de Derrida a déterminé un point de rebroussement dans la pensée de Levinas. Il est très important, puisque celle-ci amorce à partir de là une sérieuse évolution qui va bouleverser tous ses concepts. Ce n’est pas ma question relative à la pensée du soupçon. La critique de Derrida porte stratégiquement sur un double registre : l'altérité et le langage.
Premièrement, concernant l'altérité de l'autre, on l’a vu, s’il doit avoir un sens, le « visage » lévinassien ne sort pas réellement de la « constitution » de l'alter ego ; autrement dit, l'analyse de Levinas présuppose toujours l'alter ego : « L’autre ne serait donc pas ce qu’il est (mon prochain comme étranger), s’il n’était un alter ego. C’est là une évidence bien antérieure à la ‘décence’ et aux dissimulations de la ‘vie courante’ » (Derrida, p. 187). Deuxièmement, concernant le langage, Derrida montre — et nous avons repris le paradoxe de cette « trahison » sur un autre plan dans le précédent article — qu'en faisant usage du discours philosophique pour dire la « relation à l’Infini », Levinas trahit nécessairement ses propres intentions de sortir de l'ontologie, autrement dit — et pour prolonger cette critique — Levinas est prisonnier de ce qu'on appelle une « contradiction performative » : ce qu'il dit est contredit par le fait qu'il le dise (son énoncé est contredit par son énonciation). Levinas vise un au-delà du dit qu’il doit néanmoins établir dans son dit. Il n’échappe jamais à la thématisation et donc à l’ontologie.
Cette double critique percutante sur l’altérité et le langage a contraint Levinas à un double déplacement dont l'essentiel tient dans les thèses de son dernier ouvrage Autrement qu'être ou au-delà de l'essence de 1973. Cet ouvrage marque une très forte modification de la perspective de Levinas, portant sur les deux plans en état critique : l’altérité change (elle n’est plus exactement le ‘visage’) ; le statut du langage éthique change. Je tiens ces déplacements pour désespérés et « impensables ». Levinas a tenté de briser la solitude du sujet de deux manières. D’une part, il intercale l’urgence de l’appel du visage souffrant de l’autre avant que le sujet puisse faire « retour à lui-même ». Brisant ainsi le retour à soi, il substitue une intersubjectivité traumatique à la tranquille réassurance de la familiarité à soi. D’autre part, il ouvre de façon béante la subjectivité à un sans-fond anarchique, qu’il interprète comme une « violence » infinie du Bien, antérieure à tout principe rationnel où le sujet puisse voir le fondement de sa liberté et de son identité. Mais c’est, on l’a vu, payer un prix trop élevé l’accès à l’altérité de l’Autre, s’il doit déposséder la personne de ce qui la constitue, à savoir le rapport à soi, le fait d’être donnée à elle-même.
Sur le premier point (l’altérité), Levinas va se déplacer de sa théorie du « visage » en tant qu'il « résiste à mon pouvoir », vers la doctrine du soi radicalement passif. Conséquemment, son éthique va se déplacer de l'injonction « Tu ne tueras point » portée par le visage de l'autre à une éthique sacrificialiste de la « substitution » et de la responsabilité (absurde) comme responsabilité de ma persécution ! Sur le second point (le langage), Levinas tentera d'atteindre et d'isoler un « Dire » - signifiance et proximité - qui ne serait pas le corrélat d'un « Dit ». Mais, nous l’avons vu également dans les précédents articles, le renouvellement de sa stratégie de la « défection » dans l'ordre de l'énonciation est d'une obscurité qui nous entraîne dans des abîmes aporétiques et — c'est le moins qu'on puisse dire — des impossibilités eidétiques, puisqu'elle finit dans une réduction du langage à une suffocation « éthique » où il semble s'exténuer dans sa pure fonction phatique (signifier qu'on fait signe).
28. Ulysse et Abraham
Quel pourrait alors être le sens possible d’un Dire qui ne s’épuise dans aucun discours apophantique? Essayons « avec et contre » Levinas de l’esquisser. On verra que la nécessité de conjurer les limites de la raison n’implique pas forcément, comme le croit Levinas, de la dissoudre dans l’anarchie et le traumatisme. La comparaison des deux héros — itinérants — grec et juif nous le fera peut-être comprendre. Levinas aime opposer ces deux personnages. Il n’aime pas Ulysse, le Grec, à cause de son retour à Ithaque, et lui préfère l’Hébreu parce qu’il part sans retour et sans connaître son lieu de destination [« le pays que je te montrerai »]. Mais ce n’est pas ainsi que, pour ma part, je les comparerais. Chez Ulysse, ce qui m’intéresse, c’est sa « ruse », par exemple dans l’épisode des Sirènes, lorsqu’il se fait attacher au mât, bouchant de cire les oreilles de ses matelots, pour pouvoir jouir impunément et sans risque du chant des Sirènes. Ulysse sait « contre lui-même » exercer sa liberté et sa rationalité dans des conditions adverses, qui sont précisément des conditions de rationalité et de liberté imparfaites [2]. C’est à cela que tient sa fameuse « intelligence rusée » (la métis) : un agent libre peut avoir un comportement stratégique rationnel jusque vis-à-vis de lui-même, de sa propre irrationalité. Quant à Abraham, Levinas lui-même rappelle à l’encontre de Kierkegaard que, plutôt que l’épisode du sacrifice interrompu d’Isaac qui intéresse exclusivement le philosophe danois (le passage du « stade » éthique au « stade » religieux), il serait plus judicieux de s’intéresser à la parole: lekh lekha (lève toi et va…) qui doit saisir le sujet en arrière de lui-même, et le libérer de lui-même à lui-même (Gen, 12, 1).
Dans cette parole pleine adressée à Abraham (et qui se répétera d’autres fois dans l’Ecriture judéo-chrétienne), il s’agit d’une libération dont le sujet seul est incapable, car il lui est impossible de « se soulever lui-même en se tirant par les cheveux » (comme le baron de Münchhausen !), mais qu’il n’en doit pas moins effectuer « lui-même » sans qu’on le prenne par la main pour le faire à sa place. C’est le paradoxe du pardon qui doit convertir une personne libre persistant dans son acte d’être. Autrement dit, il doit « se lever » en tant qu’irremplaçable, ce qu’il ne peut pourtant faire seul (pas même, comme Ulysse, avec l’intention indirecte d’un mécanisme de self-binding). L’Ulysse hébreu a alors besoin de l’autre, mais non pas pour que celui-ci l’assigne à une unicité déterminée dans l’hétéronomie (comme le croit Levinas), mais au contraire pour le libérer du cercle dans lequel il s’est pris : la passion mortifère, dont la religion peut elle-même être une figure — comme idolâtrie —. C’est la naissance de la liberté, la liberté in statu nascendi, en tant que renaissance du sujet à la vie, « rénovation » : le départ d’Ur, comme la sortie d’Egypte n’est pas la création, elle suppose une existence personnelle préalable en tant qu’ « esclave ». Si cette parole cherche à le saisir dans un avant de son individuation personnelle, dans une préhistoire morale où il n’existe pas encore comme liberté, elle manque ce dont il s’agit et ne fait que l’assigner à une culpabilité écrasante et irrémédiable. L’immémorial, en effet, — le passé transcendantal inaccessible à l’anamnèse —, ne doit pas noyer la liberté et l’ipséité dans l’anarchie d’un Bien au-delà du principe, mais il doit tout au contraire ipséiser le sujet, le faire advenir à l’ipséité de son principe. Si l’autre altère alors en effet l’identité du sujet, c’est non pas pour violer son intériorité, mais pour que cette identité sorte d’une fixation qui n’était plus subjective mais chosale ! Il s’agit précisément de libérer son ipséité de l’état d’ « idemté » qui la réifiait et la figeait (l’ipse contre l’idem).
Pour illustrer le Dire, plutôt que par un autonymique et stérile « signifier le signe », Levinas distinguerait alors, de façon plus intéressante, une parole qui « saisit et libère ». Fécond paradoxe, car il ne s’agit ni de saisir pour arrêter (comme on le dirait d’un suspect), ni de lâcher pour libérer (comme on le dirait d’un prisonnier), mais de ce mouvement paradoxal d’une saisie libératrice ou une libération qui arrête, qui brise l’inertie circulaire. L’homme doit et peut alors non pas être levé mais se lever « de lui-même » et aller… Il y a là une fascinante immixtion de passivité et d’activité. Non pas une passivité plus ancienne que l’opposition de l’actif et du passif (Levinas), non pas non plus une coïncidence de l’actif et du passif dans la plénitude réalisatrice de la rencontre (Buber), mais d’un appel à une « levée », de l’activité du sein de la passivité. Or, justement, une telle figure ne peut passer pour une subjectivation passive originaire préexistante à toute identité et antérieure au sujet ! Tout au contraire. Comme appel de la liberté, elle suppose la préexistence d’un sujet identitaire dont l’identité s’est raidie, un « pratico-inerte », transi par une mort et par une passivité dont il s’agit de sortir ! Cette « saisie libératrice » n’est donc pas et ne peut pas être la « passivité plus passive que toute passivité » du Levinas d’Autrement qu’être.
À suivre…
Notes :
[1] J. Derrida, « Violence et Métaphysique », in L’Écriture et la différence, Seuil, collection ‘Tel Quel’, 1967.
[2] Cf. Jon Elster, Le laboureur et ses enfants… Deux essais sur les limites de la rationalité, trad. A. Gerschenfeld, Minuit, Paris, 1986
Par Douda (Douda) le dimanche 19 juin 2005 - 19h38: |
La Douda : ( Hak El Ouet International Tracking Station )
Le Ftileur : Site déniché par Madame Nao et Emile,
Et pourquoi donc Chère Madame ce site devrait il particulièrement plaire à La Douda ?
Auriez vous un don pour oeuvrer comme Dagaza ?
Allons donc, ça nous fait plaisir et on vous aime, d’un amour fraternel, comme on aime notre Ami Emile.
Wnessou El Douda
Par Emma (Emma) le dimanche 19 juin 2005 - 20h04: |
Israéliens et Palestiniens d'accord pour raser les maisons des colons de Gaza
Israël et les Palestiniens sont convenus que les maisons des colons de la bande de Gaza appelés à être évacués cet été devaient être détruites, a annoncé dimanche la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, au deuxième jour de sa visite au Proche-Orient.
Mme Rice a indiqué que les deux parties étaient d'accord sur le fait que les quelque 1.200 maisons des colons en question ne pourraient répondre aux besoins des 1,3 million de Palestiniens vivant dans la bande de Gaza.
»L'idée est que, pour les Palestiniens, il y a mieux à faire que d'utiliser les terrains (évacués) pour répondre à leurs problèmes de logement», a déclaré Mme Rice à Jérusalem, après ses entretiens avec les dirigeants des deux bords. Après Jérusalem, elle est arrivée en début d'après-midi à Amman.
Le sort des maisons des colons était en discussion depuis des semaines et aucune décision n'avait été prise par le gouvernement israélien.
M. Sharon avait reconnu être »déchiré» à ce sujet. Il craignait tout à la fois les images de bulldozers rasant les maisons des colons désastreuses pour le prestige d'Israël à l'étranger et celles de militants du Hamas plantant leurs drapeaux sur ces maisons.
L'Autorité palestinienne qui était divisée sur la question a confirmé l'accord.
Aux termes de son plan de retrait unilatéral de la bande de Gaza, Israël doit évacuer à partir de la mi-août les quelque 8.000 colons vivant dans les 21 implantations construites sur ce territoire, ainsi que 400 autres installés dans quatre colonies du nord de la Cisjordanie.
Mme Rice a estimé que ce retrait constituait »une occasion historique» pour progresser dans le processus de paix à l'issue de sa visite samedi et dimanche dans les territoires palestiniens et en Israël.
La secrétaire d'Etat a estimé que M. Sharon avait pris des risques politiques en allant de l'avant dans sa volonté de réaliser le premier retrait israélien de territoires palestiniens occupés depuis juin 1967.
Après ses entretiens la veille avec le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas, Mme Rice avait averti que le temps était compté pour les deux parties et qu'elles devaient coordonner leurs efforts en vue du retrait de Gaza.
Mme Rice a encore estimé que le succès de la réalisation du retrait était une nécessité impérative pour l'émergence d'un Etat palestinien indépendant et viable susceptible de devenir un exemple de »tolérance et de modération» au sein du monde arabe.
Par ailleurs, le ministère israélien de l'Habitat a annoncé dimanche qu'il allait lancer des appels d'offre pour construire 700 logements supplémentaires dans deux colonies juives de Cisjordanie.
Cette annonce a provoqué aussitôt une vive réaction de l'Autorité palestinienne qui a demandé à la communauté internationale et particulièrement aux Etats-Unis d'empêcher ce nouvel agrandissement de colonies.
»Nous allons lancer des appels d'offres d'ici à la fin de l'année pour la construction de 300 logements dans l'implantation de Maalé Adoumim et de 400 logements à Beitar Eilit», a déclaré le porte-parole du ministère, Kobi Bleich.
Ces colonies urbaines se trouvent dans la périphérie de Jérusalem-Est, dans la zone dite du Grand Jérusalem.
L'Etat juif est en train de prolonger son »mur» de séparation en Cisjordanie afin de placer du côté israélien Maalé Adoumim et les colonies du Goush Etzion, en dépit des protestations internationales.
Sur le terrain, un militaire israélien a été tué et deux autres ont été blessés dans une attaque d'un poste militaire israélien dans le sud de la bande de Gaza, au cours de laquelle un assaillant palestinien a également été tué, selon des sources militaires.
L'attaque à la roquette a été revendiquée par les Brigades d'Abou Riche, un groupe lié au Fatah mais largement autonome et par le mouvement radical Jihad islamique, dans un communiqué conjoint.
Elle est un nouvel accroc à la trêve respectée grosso modo par les groupes armés palestiniens depuis fin janvier.
Par Nonette (Nonette) le dimanche 19 juin 2005 - 17h45: |
Fréderic Sala-Barou,fils de feu le Docteur Sala-Barou (Hababou- Sala,de Sousse,chef de service à l'hopital Tenon de Paris) a été nommé secretaire général de l'Elysée: c'est la plus haute fonction à l'Elysée après celle de président!
Par Nao (Nao) le dimanche 19 juin 2005 - 15h37: |
Voila un site deniche et transmis par Emile qui plaira beaucoup a la Douda..
http://www.anti-imperialism.net/lai/index.php?section=&langue=1
Par Moshébé (Moshébé) le dimanche 19 juin 2005 - 10h56: |
Maurice,
Si on vous comprend bien, faire de la politique, c’est d’une part tout faire pour se faire réélire à la prochaine élection, mais aussi, laisser le meilleur souvenir possible à ses compatriotes.
Il pourrait aussi s’agir de veiller au bien-être des électeurs, en apportant une amélioration sensible du niveau de vie de chacun, et de faire en sorte d’améliorer la vie de ses concitoyens.
En tous cas, c’est ce que ne cessent d’affirmer les hommes politiques et en particulier les premiers d’entre eux au sein de leurs pays respectifs.
Il y a aussi les priorités absolues.
Par exemple en Europe, rivaliser avec les Etats Unis d’Amérique, quel qu’en soit le prix en trésorerie, en ridicule et en manque absolu de fair-play vis à vis de leurs sauveteurs d’il y a soixante ans déjà.. J’y reviendrai.
Il y a aussi, le fait d’en vouloir à tous les pays soutenus par les U.S.A., et de leur faire payer très cher, diplomatiquement parlant, leur attachement à leur allié privilégié, même si le but avoué de leurs ennemis est de les rayer de la carte du Monde.
Il y a aussi, le fait d’exulter ses anciens comportements de colonisateurs en pratiquant une politique étrangère irréaliste et ruineuse pour son propre pays, en apportant un soutien absolument inconditionnel à certains Etats qui ne connaissent même pas la signification du mot Démocratie.
Par contre, s’il faut pour les séduire, condamner systématiquement un état démocratique qui se bat pour son existence, alors là, on fait fi de la raison et du minimum de décence nécessaire, donnant ainsi de son pays une image que je qualifierai pas.
En ce qui concerne les U.S.A., tout faire pour les combattre politiquement par des comportements honteux, je le répète, envers ses propres sauveteurs.
Surtout si leur combat consiste à libérer un peuple de son tyran.
Et puis, précipiter les adhésions de pays à l’Europe, absolument pas prêts, en tous cas aussi rapidement, l’essentiel étant de se targuer du fait que les Européens sont maintenant plus nombreux que les Américains.
Et puis, il y en a qui démolissent des décades de travail acharné de leurs prédécesseurs, en demandant des efforts impossibles à leurs partenaires, alors que l’on ne concède pas un sou de son coté.
Et puis il y a, et puis il y a……..
Et, un jour ou l’autre, les lendemains laissent un goût amer aux imprudents, qui agissent au nom de leur peuple, certainement honnêtement, mais avec une mégalomanie dangereuse et suicidaire.
Un premier échec, puis un second, puis très vite un troisième, et il ne reste plus qu’à se retourner sur un jardin verdoyant, laissant la place à une région désertique.
Permettez-moi de souhaiter très sincèrement, que l’Europe sorte de son Hypnose et que très vite, le tir soit rectifié.
Mais pardon, je m’emballe.
Je suis citoyen Français, et je ne suis absolument pas concerné par ce scénario catastrophe, car quoi qu’il arrive, nos dirigeants nous sortirons, sans aucun doute, de nos ennuis éventuels.
Faisons leur confiance, et les Américains n’ont qu’à bien se tenir. Non mais……!
Par Bazooka (Bazooka) le dimanche 19 juin 2005 - 17h24: |
Le Parisien , vendredi 17 juin 2005
L'événement
La police ouvre ses archives au Mémorial de la Shoah
LA POLICE parisienne lèvera-t-elle un jour le voile sur sa collaboration dans la persécution des juifs durant la Seconde guerre mondiale ?
La convention signée hier entre le préfet de police Pierre Mutz et le président du Mémorial de la Shoah, Eric de Rothschild, va certainement y contribuer. Pour la première fois, la préfecture de police s'engage officiellement dans une coopération avec le musée dédié à la mémoire du génocide des juifs. Les milliers de documents et d'archives de la police concernant cette période noire seront confiés à son centre de documentation.
Un fonds qui a déjà été étudié par morceaux mais qui n'avait jamais fait l'objet jusqu'ici d'une ouverture totale. « C'est l'acte fondateur d'une nouvelle relation avec les autorités, une nouvelle étape dans notre réconciliation entamée depuis des années, lance Eric de Rothschild.
La préfecture n'avait pas la réputation d'être très ouverte, surtout sur cette période, c'est en train de changer. » Ces documents, dont beaucoup sont totalement inconnus, seront exploités, mis en forme puis accessibles au grand public. Permettront-ils de découvrir d'autres événements, d'autres responsabilités ? « Il ne faut pas attendre de grandes révélations, estime Serge Klarsfeld, le grand défenseur de la mémoire juive française. Mais on a toujours espoir de trouver des pièces uniques. Par exemple, il n'y a aucune photo des 4 000 enfants raflés au Vél'd'Hiv'. En trouverons-nous dans une caisse abandonnée sur les étagères de la préfecture de police ? »
Des documents inédits
Certaines archives permettront de mieux comprendre le mécanisme de déportation au cours de ces années. Ainsi, la comptabilité des juifs internés au camp de Drancy, avant d'être déportés, figure parmi le fonds ouvert hier. D'autres pièces concernent la spoliation des personnes déportées, ce qui pourrait être déterminant pour les travaux de la commission nationale d'indemnisation. « Très ému » lui aussi par cette signature, Pierre Mutz a souligné que « ces documents prouvent la dureté des contrôles et des exactions qui ont pu être accomplis sous les ordres d'un gouvernement complice de l'occupant ». Mais le patron de la police parisienne a tenu à rappeler aussi que beaucoup de policiers avaient sauvé ou permis à des juifs d'échapper aux rafles de cette période.
17, RUE GEOFFROY-L'ASNIER (IV e ), HIER. Le Mémorial de la Shoah et son centre de documentation vont pouvoir exploiter les milliers de documents et d'archives de la préfecture de police concernant la période de l'Occupation. (LP/S.R.)
Sébastien Ramnoux
Le Parisien , vendredi 17 juin 2005
Par Claudia (Claudia) le dimanche 19 juin 2005 - 10h55: |
Quatre colonies de Cisjordanie, qui doivent être évacuées à la fin de l'été, entendent résister.
«Un juif n'expulse pas un autre juif»
Par Jean-Luc ALLOUCHE
samedi 18 juin 2005 (Liberation - 06:00)
Sa-Nour, Homéch (Cisjordanie) envoyé spécial
«Ce sera le Stalingrad de la Samarie.» Pas moins. Le député d'extrême droite Arié Eldad, venu s'installer à Sa-Nour, le jure. Prévue à la fin de l'été, l'évacuation de quatre colonies isolées de Cisjordanie se heurtera à une «résistance passive» sans «violence physique ni verbale». «Dix mille juifs seront là pour barrer de leurs corps ce décret infâme. Cent mille, peut-être...», martèle Elyakim Haetsni, avocat de Kyriat Arba, polémiste redoutable, qui a décidé, lui aussi, de s'installer à Sa-Nour.
Contrairement aux colonies de Gaza, l'évacuation de Kadim et de Ganim (à l'est de Jénine) et de Homéch et Sa-Nour (nord de Naplouse) risque d'être plus compliquée qu'au Gouch Katif. Car, autour de Gaza, l'armée a déjà conçu un plan de «stérilisation» des zones d'accès, de barrage des routes, d'interdiction d'entrée aux non-résidents des 21 colonies. Ici, dans ce paysage de collines aux allures andalouses, le contrôle sera plus aléatoire. «Il ne manque pas de collines et de routes. Nous irons donc à pied. S'il y a des clôtures, nous aurons des pinces-monseigneur», lâche dans un sourire imperturbable Myriam Adler, 28 ans, six enfants, porte-parole de Sa-Nour. «Nous aurons des groupes organisés, les chemins sont déjà repérés. Nous allons submerger la région. Quand les soldats nous verront, ils retourneront chez eux car ils sont patriotes, les colons ne sont pas leurs ennemis...» Boaz Haetsni qui dit cela, fils d'Elyakim, concessionnaire Citroën à Kyriat Arba, est l'un des organisateurs du «Yom Pékouda» auxquels tous les colons et leurs partisans se préparent. A la fois «jour J» et «jour fatal», le grand rendez-vous qui, «de toute façon, n'aura pas lieu, avec l'aide de Dieu» le leitmotiv est sur toutes les lèvres.
Foi inébranlable. Au-delà de l'emphase du discours, du «refoulement de l'inéluctable» qui commence à intéresser les psychologues, l'affirmation d'une foi inébranlable impressionne un homme laïc comme Boaz Haetsni : «Heureusement qu'ils sont là, les religieux. Ils ne sont pas bouffés par l'argent, les loisirs comme l'Occident pourri, comme l'Israël pourri par le postmodernisme.» Sa-Nour est un bon exemple de l'irruption des colons religieux dans le combat du dernier quart d'heure. Fondée en 1987 par des immigrants russes, la colonie a été presque entièrement désertée pendant l'Intifada. Aujourd'hui, elle compte, outre 12 artistes russes, 22 étudiants d'une école talmudique, 31 familles installées récemment et 13 autres arrivées le 14 juin dernier. «Arik Sharon, nous sommes de la semence des juifs et tu ne nous vaincras pas. C'est pourquoi tu tomberas, avec l'aide de Dieu !» Le panneau barre une construction inachevée. «Ça, c'est la nouvelle synagogue que je construis, avec un bain rituel, pour dire : nous resterons toujours.» Shaul Halfon, lui aussi, est venu vivre ici depuis un an. Entrepreneur connu dans toutes les colonies, il est fier de son oeuvre et, encore plus, de ses hauts faits d'armes dans l'«unité 101» et au bataillon 890 de paras où il a combattu au côté de... Sharon. Colosse en robe «biblique», barbe de prophète, ancien lieutenant-colonel, «huit ans de service actif, trente-deux de réserve, quatre guerres, soixante actions de représailles» et, surtout, «huit cents ans de présence de [ma] famille à Hébron», il tonne : «Ce stupide gouvernement veut nous jeter. Ma source, c'est ici. Dieu a donné l'Arabie Saoudite aux Arabes, moi, il m'a donné Israël.»
Barrages. Autour de Sa-Nour s'étagent sur les collines les villages palestiniens d'Ajja, Ar-Rama, Al-Attara, Silat adh-Dhar, Jaba, Al-Foundaqumya. En contrebas, des barrages israéliens filtrent les véhicules palestiniens pendant que se garent les dizaines de bus et d'autos amenant les partisans des colonies. Aujourd'hui, on fête l'arrivée des treize nouvelles familles logées dans de vieilles caravanes recyclées et des tentes (12 m2 pour une famille, avec literie sommaire et quelques commodités). Ynon Dana-Picard, 24 ans, est venu de la colonie proche, Chavé Chomron, avec ses deux enfants «pour rester. Dieu nous a donné cette terre. Les Palestiniens le savent aussi, nous ne renoncerons pas. Nous sommes plus tenaces que les Palestiniens, Sa-Nour a grandi à cause de l'Intifada».
Au milieu de l'orange omniprésent, la couleur choisie par les opposants à l'évacuation, déambule Simon, chrétien d'Inde, en visite avec des évangélistes tous vêtus de T-shirts orange. Il arbore au cou une chaîne avec les tables de la Loi, il est là «for the jewish people». Deux de ses camarades chantent des cantiques en anglais. A l'entrée de la galerie d'art, on peut lire la parole du prophète Jérémie : «Tu planteras encore ta vigne sur les monts de Samarie.» On vend des «bijoux de Sa-Nour», des puzzles «Un juif n'expulse pas un autre juif», des brochures expliquant les droits des détenus en cas d'interpellation par la police. Le clou ? Un T-shirt clamant «Colonie de vacances de Maassiaou», la prison qui a déjà aménagé des cellules pour les récalcitrants de l'évacuation. Y être incarcéré sera le titre de gloire : «Dix mille juifs en prison, vous imaginez ?»
Lassitude. «Triste ? Non, seulement pour les gens. Quatre habitants de Homéch ont été tués pendant l'Intifada. Nous sommes les envoyés du peuple d'Israël revenu sur sa terre. La Samarie, c'est le coeur de notre histoire. Je ne suis pas militante, ici c'est ma maison.» Ménora Hazani, 28 ans, deux enfants, de la colonie de Homéch, est la fille de Benny Katsover, l'un des fondateurs du Gouch Emounim (le Bloc de la foi). Documentariste, elle enseigne le cinéma, a été élevée à Elon-Moré, l'une des plus anciennes colonies (1979). «J'ai grandi en Samarie. Depuis l'Intifada, cet endroit a été touché, nous sommes venus renforcer le maillon faible.» Dix-huit familles religieuses sont venues renforcer 55 familles laïques à Homéch, où nombre d'habitations fermées témoignent de la lassitude de certains habitants, pour la plupart russes : «Les anciens ont peur de la police, ils sont plus légalistes», dit Ménora Hazani. Elle n'a pas peur, car «la peur, c'est dans la tête». Elle ne veut pas de l'«affection» le mot d'ordre officiel avec laquelle la police est censée opérer au jour J. «Pour eux, nous sommes l'ennemi. On leur apprend à arracher l'enfant des bras de sa mère.» Se prépare-t-elle quand même à l'échéance ? «On ne se prépare pas à la mort d'un être cher. Mon âme appartient à ce lieu.»
Par Email (Email) le dimanche 19 juin 2005 - 10h41: |
Bonjour cher(e)s ami(e)s.
Merci à toutes celles et tous ceux qui ont bien voulu suivre au fil des dernières semaines les mises à jour du site de l’émission « Rencontre ».
Pour les autres, je rappelle l’adresse : www.rencontrejfm.blogspot.com
… et je vous donne quelques nouvelles, du site comme de l’émission, en vous invitant à les redécouvrir.
Nous aurons deux rendez-vous je l’espère passionnants pour nos deux prochaines émissions, le premier avec François Heisbourg à propos de l’Amérique, l’Europe et le Moyen Orient (thème de son dernier ouvrage), le deuxième avec Khattar Abou Diab à propos du Liban. Et nous arriverons ainsi … au 175ème numéro de cette série, unique sur la bande F.M, qui est consacrée à la connaissance du Monde musulman et au dialogue judéo arabe.
Le « blog » a évolué, j’essaie de trouver le bon rythme en alternant des infos sur la programmation, des évocations d’émissions passées et quelques news « positives » trop souvent occultées par les grands médias. Je m’efforce aussi de l’illustrer le plus possible par des photographies un peu inédites. Le site, comme l’émission, s’efforce de donner un écho à tout ce qui est fait pour rapprocher Juifs et Musulmans, sans compromission pour les extrémistes des deux bords. Il n’est bien sûr pas question de prétendre faire un « mini journal » sur ces sujets, mais plutôt de faire découvrir, grâce aux liens, des sites ou articles sur tous ces sujets, en jouant ainsi un rôle de « portail » pour les internautes partageant notre curiosité ! Je profiterai enfin de ce journal en ligne pour vous faire mieux connaître (et j’espère apprécier), Judaïques FM, la sympathique radio dans laquelle j’ai tant plaisir à travailler bénévolement, comme des dizaines d’animateurs de qualité.
Merci pour votre curiosité, bon surf … et bonnes vacances, pour ceux qui partent bientôt !
Amicalement,
Jean CORCOS
JUDAIQUES F.M