Par Claudia (Claudia) le dimanche 26 juin 2005 - 10h25: |
Malheureux, qui comme Hérode...
L’historien Emmanuel Haymann publie à Lausanne la biographie d’un personnage à la fois fascinant et dérangeant, Hérode le Grand.
Comme le dit Rolf Kesselring, «L’Histoire, c’est comme les pâtes: tout dépend de la sauce». En l’occurrence, il semble que la sauce soit bien mijotée.
L’Histoire, c’est comme les pâtes: tout dépend de la sauce. Les biographies historiques sont comme les pommes de terre: bonnes à tout faire, à tout dire, à tout imaginer... Cela dépend souvent de l’auteur et de quelques faits authentiques, ou reconnus comme tels.
Ce préambule culinaire pour dire que, parmi les personnages qui ont peuplé l’Histoire, il y a vraiment à boire et à manger.
Alors, lorsque j’ai reçu l’ouvrage d’Emmanuel Haymann, à propos d’Hérode le Grand, j’ai hésité à m’y plonger: « Encore une biographie sur un type mort et enterré depuis des siècles et des siècles!»
«Vieux comme...»
Puis, dans mon esprit, est survenue la locution bien connue: «Vieux comme Hérode». À partir de ce moment, antienne récurrente, ce dicton me brouillait la curiosité et l’envie de lire. Il fallait que je réagisse, que je découvre ce qui se cachait derrière cette petite phrase. «Vieux comme...»
Ma mère le disait. Ma grand-mère l’employait. Je l’avais lu de toute part, entendu partout. Fébrile, je commençai à chercher... À m’en faire mal aux bras, à m’en crever les yeux!
De mon pote le grand Robert à l’encyclopédique de chez Larousse en passant par le Quillet, le Littré, sans parler de l’Universalis, tout y passa. Et je me retrouvai «gros jean comme devant». Pas un seul mot sur la ritournelle persistante. Pas une seule explication ...
Les fils d’Antipater
J’avais picoré, presque distrait, l’ouvrage d’Emmanuel Haymann. Soudain, je me suis précipité sur ce livre abandonné à l’Orient de ma table. Il était ouvert à la page où j’apprenais que cet Hérode 1er, peut-être grand, surtout agaçant, était le fils d’un certain Antipater assez antipathique. Ce dernier, sans doute vieillissant, le nomma tétrarque (gouverneur) de Galilée. Son frère Phazaël obtenant le même rôle pour Jérusalem et sa région.
Ce partage entre deux frères, comme toujours dans les histoires de pouvoir et d’héritage, ne devait pas satisfaire cet Hérode, dévoré d’ambition et suffisamment cynique pour faire un excellent politique.
Hérode, qui s’était établi à Sepphoris, modeste capitale de Galilée, lorgnait déjà sur la fascinante cité de Jérusalem où régnait son frère.
Passe le temps, l’envie, les ambitions et l’orgueil demeurent.
Hérode l’implacable
Dans ma tête sans cesse revenait la petite phrase, mais, j’y prêtai de moins en moins garde. La vie de ce potentat ambitieux et implacable, que déroulait sous mes yeux Emmanuel Haymann, me captivait inexplicablement. Un véritable roman noir, plein de passions, de crimes et de trahisons, me tenait désormais en haleine.
Je découvrais les avatars de ce monarque étonnant avec une formidable curiosité mâtinée de dégoût. Sans conteste, cet Hérode était un personnage passionnant. Assassin cruel, tyran pervers, il fut aussi (et en même temps!) un être étonnamment généreux, un génial bâtisseur possédant le sens de la grandeur.
Son règne dura trente-six années, pendant lesquelles il s’employa à développer et embellir le vieux Temple de Salomon pour en faire un monument grandiose.
Comme la mode de l’époque était à l’hellénisation, Hérode tenta de changer les pratiques culturelles et les traditions de ce peuple intellectuellement tourmenté et sempiternellement indiscipliné et agité. Il tenta même d’organiser les Jeux Olympiques à Jérusalem !
Tyran ou bâtisseur?
Sont-ce ses crimes multiples, son côté pervers, ou le pouvoir exercé d’une main d’acier, qui le rendirent détestable pour une grande partie des Juifs ? Emmanuel Haymann, en bon historien et biographe, ne prend pas position. Il décrit un étrange personnage, soupçonneux jusqu’à la paranoïa, mais capable de se défaire de ses richesses pour acquérir du blé chez les Égyptiens, au moment où la famine menace son peuple.
Sujet à des crises de folie meurtrière, il fait, un jour, tuer sa femme favorite et certains de ses enfants pour faire bon poids. Dans le même temps, apparaît le fin diplomate, le gestionnaire intelligent, le constructeur visionnaire qui, par sa politique avisée, impose une paix qui assure la prospérité à tout son peuple.
Pour toutes ces raisons, certains de ses sujets l’admirèrent et lui donnèrent le nom d’Hérode le Grand. Ceci en oubliant tous ses excès, toutes ses exactions.
Une fin tragique
Malgré la terreur qu’il fit régner durant tout son règne, son royaume se désagrégea très rapidement après sa mort. Ses trois fils Archelaüs, Philippe et Antipas, dépèceront le pays.
Hérode mourra d’une maladie de peau qui le fera hurler de souffrance. L’esprit dérangé, il appellera sa femme durant toute son insupportable agonie. Il l’avait pourtant assassinée, des années auparavant.
Après sa mort, le pays survécut en se déchirant de plus belle. Les luttes de clans entre occupés juifs et occupants romains, déclencheront une période de violences et de tourments dans toute la Palestine.
Moins d’un siècle après, Titus détruira le Temple et rasera Jérusalem, dispersant les populations.
Le destin d’un peuple
La terrible légende d’Hérode ne s’est pas éteinte avec cette destruction opérée par les Romains. Le Nouveau Testament lui prêtera, dans l’épopée de la naissance du Christ, le massacre des premiers-nés, le fameux «Massacre des Innocents».
Et puis, devant le difficile destin du peuple juif et de la région qui découla de cette tentative d’anéantissement (ce n’était pas la première!) de la réalité juive, on ne peut que faire le lien avec le présent.
Il est vrai que cette histoire est «vieille comme Hérode», mais j’ai eu, en la lisant, une suffocante impression d’actualité.
swissinfo, Rolf Kesselring
Par Mailroom (Mailroom) le dimanche 26 juin 2005 - 09h41: |
TUNES CELEBRES
Fitoussi moshe intendant de l'armee Tunisienne au 19 °siecle
ses fils Elie membre du Gd Conseil Auteur de l'Etat Tunisien Emile delegué du gouvernement Gd pere d'André Barouch ministre de Bourguiba
Par Email (Email) le dimanche 26 juin 2005 - 08h46: |
Bonjour,
j'ai été heureuse de votre site sur les synagogues en voyant les photos de celle de TUNIS, avenue de Paris.
J'étais en visite à Tunis en 1992, j'ai voulu prendre une photo de la façade de cette synagogue
en souvenir, quand une main s'est posée sur moi, un policier avec une mitraillette à la main,
qui m'a confisqué mon appareil photo, en me faisant un discours assez dur pour m'interdir de
faire des photos, il m'a emmené chez un photographe pour retirer la photo de ma pellicule photo, et enfin me rendre mon appareil, j'étais assez choquée et bouleversée, je lui ai dit que j'étais en pélerinage étant née dans ce pays, rien à faire. Je voulais vous indiquai que le nom de l'avenue avait changé, c'est devenu maintenant "Avenue de la Liberté" - où est la liberté?...
J'en profite pour vous raconter une autre anectode qui m'est arrivée dans un souk à Tunis,
j'ai voulu acheté un pendentif avec une main en ordans une boutique, j'ai réglé en espèce, bref, un doute m'a pris de me renseigner dans une bijouterie pour demander si ce bijou était en or. J'apprends en fait que c'est un métal doré. Je retourne dans la boutique ... "fermée", on me conseille d'aller au commissariat.
ce que je fis immédiatement, je suis tombée sur un homme parlant français très compréhensif,
je lui ai dit que j'étais en pélerinage et que j'étais née dans ce pays en lui montrant ma carte d'identité, il est venu avec moi à la boutique, a recherché le propriétaire et après diverses investigations, on m'a rendu mon argent (30 dinards à l'époque) tout est bien qui finit bien,
grace à D..
Jeanine M.
Voilà, si ça peut aider les gens, il faut se méfier des petites boutiques....
Par Email (Email) le dimanche 26 juin 2005 - 08h45: |
Katsav veut créer un forum juif sur le modèle de celui de Davos
Le 22 et 23 Juin se sont réunis à la résidence du Président de l’Etat d’Israël à Jérusalem des représentants de la Diaspora et d’Israël. Parmi eux Kaplan et Mariaschin du Bnai Brith, Singer, du Congrès Juif Mondial, Tanner et Hoenlein de la President’s Conference, Cooper du Centre Wiesenthal, Jacobson de l’Anti Defamation League, Goodkind de l’American Jewish Committee, Marlène Post d’Hadassah, Benatoff et Besnainou du Congrès Juif Européen et Roger Cukierman pour le CRIF qui a co-présidé la première session. Parmi les Israéliens, outre le Président Katsav, S Meridor, Beilin, Lapid, Leviev, Sharansky, Colette Avital, della Pergola, Braverman, Melchior.
Objet : Créer un forum annuel - sur le modèle du forum de Davos – traitant des problèmes d’assimilation, de mariages mixtes, d’éducation, de conversion notamment pour réfléchir au problème de l’affaiblissement démographique du peuple juif, mais aussi sur les questions de sécurité, de bien-être, et d’unité spirituelle et culturelle.
Le Président Katsav présidera un steering committee qu’il va constituer, et qui sera chargé d’organiser la première réunion de ce forum, et d’établir la liste des invités. Celle-ci devrait favoriser la présence de jeunes, de femmes, en incluant des personnalités de talent qui ne font pas partie du judaïsme organisé.
Par Mena (Mena) le dimanche 26 juin 2005 - 08h18: |
Appel dans Libération à la solidarité raciste engendrant ma déclaration de guerre intellectuelle totale (info # 012506/5) [analyse]
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency
Il y a trois ans, presque jour pour jour, je publiais un article dans lequel j’étais amené à dénoncer un manifeste français réclamant un élargissement supplémentaire du droit à exprimer publiquement des propos antisémites et anti-israéliens. Ce manifeste, soutenu et signé par des barons des médias, des savants et des intellectuels, avait usurpé l’appellation de pétition et affirmait défendre "le droit de critiquer la politique du gouvernement israélien sans pour autant être qualifiés d’antisémites."
M’exprimant dans cet article à propos du brûlot de Israël-Palestine : Le cancer, publié par Le Monde quelques jours plus tôt, j’écrivais : " (…) il est impossible de prétendre que l’article du trio Morin, Naïr, Sallenave diffusé par le Monde (…) constitue une critique de la politique du gouvernement israélien ! Lorsque ces auteurs assurent qu’Israël est un "Peuple méprisant ayant satisfaction à humilier !" quelqu’un peut-il en effet confondre une telle description de l’atavisme malfaisant des Juifs avec une critique de l’action politique d’Ariel Sharon ? "
Le manifeste était censé "faire passer" sans encombres judiciaires le texte de Morin et Cie. Aujourd’hui, ce qui a changé, c’est que la cour d’appel de Versailles, après bien des pérégrinations procédurières, reconnaissant exactement le bien-fondé de la distinction que nous avions posée entre une critique politique légitime et un acte à caractère antisémite, a condamné les trois rédacteurs ainsi que la société éditrice du Monde au motif de diffamation raciale.
C’est en fait tout ce qui a changé, les racistes et leurs partisans demeurant tout aussi décidés qu’en 2002 à faire admettre la licéité de l’expression publique raciste lorsqu’elle s’en prend à la nation israélienne. C’est ainsi que ce matin, Libération diffuse un "témoignage de solidarité avec Edgar Morin", suivi d’une liste intermédiaire et partielle des signataires de ce nouvel exercice de pensée unique et néanmoins collective. Fait digne d’attention s’agissant d’un acte militant s’opposant à la condamnation d’individus pour racisme par la justice républicaine, Libération outrepasse les limites de son rôle d’informateur en acceptant de produire le contact Internet par lequel ses lecteurs peuvent associer leur signature à la pensée des racistes.
Le texte de soutien, quant à lui, entend contester l’imputation de diffamation raciale prononcée par le tribunal en soulevant une argumentation visant à en invalider le fondement. Les raisonnements présentés sont étonnants ; ainsi l’évocation de ce " (…) principe élémentaire de connaissance et de jugement, on sait que toute phrase s'éclaire par le texte où elle s'inscrit et que tout texte s'explique par son contexte. De fait, le reste du texte confirme que les critiques s'adressent non à un peuple mais à un occupant (…) ;"
Afin d’évaluer le sérieux de l’argumentation des auteurs de cette initiative, le lecteur appréciera dans le paragraphe suivant, s’il s’agit, comme les partisans de Morin l’avancent, d’une critique universelle s’adressant à la fonction d’occupant ou bien d’une diffamation à caractère raciste – parce qu’elle impute des caractères méprisables (mensongers et invraisemblables de par leur multitude et leur diversité) à l’ensemble d’une nation – ciblant les Juifs et les Juifs d’Israël :
"Les juifs d’Israël, descendants des victimes d’un apartheid nommé ghetto, ghettoïsent les Palestiniens. Les juifs qui furent humiliés, méprisés, persécutés, humilient, méprisent, persécutent les Palestiniens. Les juifs qui furent victimes d’un ordre impitoyable imposent leur ordre impitoyable aux Palestiniens. Les juifs victimes de l’inhumanité montrent une terrible inhumanité. Les juifs, boucs émissaires de tous les maux, « bouc-émissarisent » ARAFAT et l’Autorité Palestinienne, rendus responsables d’attentats qu’on les empêche d’empêcher."
Puis dans un autre passage, les auteurs de cet appel à la solidarité avec les antisémites croient devoir s’élever "contre une pratique de lecture qui isole un fragment de texte du texte lui-même et de son contexte. Cette méthode a conduit à imputer aux auteurs une position qui est exactement contraire à leur intention. (..)".
Bien malin pourtant celui qui distinguera, ailleurs dans Israël-Palestine : Le cancer, une position qui soit exactement contraire aux accusations à caractère atavique portées contre les Juifs. Ainsi, au chapitre Les bombes humaines de l’article de Morin et sa bande, ceux-ci vont jusqu’à proposer une explication afin de comprendre les motivations profondes des "jeunes gens et jeunes filles" commettant contre les civils juifs le crime de guerre consistant à perpétrer des assassinats collectifs. Cela se présente sous la forme suivante : "Le désespoir, certes les a animés, mais cette composante ne suffit pas. Il y a également une très forte motivation de vendetta, qui dans sa logique archaïque si profonde surtout en Méditerranée, demande de porter la vengeance, non pas nécessairement sur l'auteur du forfait mais sur sa communauté. C'est aussi un acte de révolte absolue, par lequel l'enfant qui a vu l'humiliation subie par son père, par les siens, a le sentiment de restaurer un honneur perdu et de trouver enfin dans une mort meurtrière sa propre dignité et sa propre liberté. Enfin, il y a l'exaltation du martyre, qui par un sacrifice de sa personne féconde la cause de l'émancipation de son peuple."
En vérité, cet article procède d’un déversement ininterrompu, passionnel et ignorant, de fiel contre Israël et son peuple. De plus, cette haine sans limite se propulse à partir d’éléments dramatiques dénués de consistance factuelle tels : "Il est horrible de tuer des civils selon un principe de culpabilité collective, comme le font les attentats-suicides, mais c'est un principe appliqué par Israël frappant, depuis le temps de Sabra et Chatila et du Liban Nord (…) ". Or, il est aujourd’hui de notoriété publique, que les massacres de Sabra et Chatila ont été perpétrés par des unités chrétiennes phalangistes, sous le commandement d’Elie Obeika. Quant au Liban Nord, personne n’a jamais prétendu jusqu’à Morin qu’il ait fait l’objet de frappes israéliennes.
Ca tourne carrément au délire lorsque Edgar Morin affirme que "les victimes civiles palestiniennes sont désormais quinze à vingt fois plus nombreuses que les victimes israéliennes." Selon le décompte indécent et trompeur pratiqué par l’AFP, cependant, ce ratio est pourtant d’une victime israélienne pour quatre palestiniennes…
Autre corruption obsessive de la vérité aux fins de servir de base théorique à son inimitié à l’égard d’Israël, l’affirmation, récurrente chez Morin, selon laquelle les Juifs auraient rasé la ville de Jénine. On trouve cette contrevérité à maints endroits dans l’article condamné et on le retrouve il y a une semaine dans la longue entrevue concédée par Morin-Nahum à Silvia Cattori : "Et quand, un peu plus tard, on se rend compte que ces mêmes gens (…) détruisent des agglomérations - comme Jenin en 2002 -". Ailleurs dans cette interview, le sociologue raciste, toujours pour répondre aux mêmes nécessités, ose cette autre tromperie monumentale : "On a vu à la télévision (…) des chars tirer sur des enfants ".
Et finalement, si d’aucuns pensaient que Morin avait saisi l’avertissement constitué par sa gravissime condamnation par la cour d’appel de Versailles, ceux-là n’ont pas lu les réponses qu’il fait à Silvia Cattori. Celle qui suit est pratiquement une reprise des motifs l’ayant fait condamner à très juste titre par le tribunal : " C’est de ce mépris horrible que j’ai voulu rendre compte ; de ce mépris affreux, surtout manifesté par ces jeunes soldats de Tsahal, peut-être pas tous ".
On constate – par ce peut-être pas tous – qu’Edgar Nahoum n’est donc toujours pas persuadé qu’il existe des soldats israéliens qui n’expriment ni ne ressentent de mépris à l’égard des Arabes. Plus primitivement ignorant de la société et de l’armée israélienne, plus raciste, tu meurs…
Ces dernières confirmations ne sont toutefois pas de nature à dérouter les auteurs de l’acte de solidarité avec Morin et ses écrits, de conclure par cette formule à vous couper le souffle : "Nous exprimons notre profonde préoccupation face à un jugement sanctionnant un article qui plaide clairement, à travers une analyse équitable et complexe, pour la paix et la fraternité entre les protagonistes de la tragédie israélo-palestinienne".
C’est tartufferie, trop épais, ça n’est même pas drôle et ça ressemble à un jeu de retranscription en négatif du contenu authentique de l’article stigmatisé par la justice. Aucun de ces adjectifs ni aucune de ces descriptions n’apparaît, ne serait-ce qu’en filigrane, dans la forfaiture au contraire belliciste, au faîte de l’unilatéralité, du mensonge et du simplisme tirant vers la pathologie dans le développement des idées.
Ceux qui ont composé cet appel sont apparemment des personnes sans vertu. Et quelle considération alors réserver aux signataires présents et à venir de cette merde raciste ? Des noms connus y figurent : Laure Adler, Jean Daniel (qui passe sans état d’âme du viol systématique des Palestiniennes par Tsahal, au plaisir que les Juifs éprouvent à humilier leurs adversaires), Edwy Plenel (et comment non !), Cabu, Franz-Olivier Giesbert, Jean Lacouture, Olivier Mongin, directeur de la revue Esprit, Mazarine Pingeot, Alain Robbe-Grillet…
Parce que les gens qu’ils soutiennent et leurs thèses propagent assurément une démarche raciste ; que le racisme est l’un des féaux les plus ravageurs de notre planète ; que quiconque admet de côtoyer le racisme sans le combattre fait courir un risque à ses semblables ;
parce que les signataires de cet appel ont pris la décision spontanée de soutenir Morin et sa forfaiture après qu’ils aient été qualifiés par un tribunal dans une décision suffisamment détaillée et précise ; qu’affirmer sa solidarité avec des racistes, dans ces circonstances, me semble aussi condamnable que les actes des condamnés eux-mêmes ;
parce que c’est cette expression de l’antisémitisme médiatique et intellectuel français que nous condamnons ; que c’est cela et rien d’autre le problème antisémite de la France ; que c’est lui qui est grave et vecteur de la peste ; qu’il a déjà pris Le Monde, qu’il vient de se faire Libération, le directeur de la rédaction du Point, celui de l’Obs et d’Esprit ; qu’il est autrement plus inquiétant que celui des tagueurs paumés des banlieues et de province ;
parce que ce racisme-là est corporatiste et copiniste ; que ses partisans choisissent de se solidariser avec des individus dangereux issus de leur caste – comme dans le cas d’Enderlin – au mépris des principes acquis par l’expérience historique, du droit, de la vérité et de l’intelligence ;
parce que, sur ce sujet et sur tous ceux qui contredisent leurs choix, utilisant leurs privilèges, ils étouffent tout débat, diabolisent leurs détracteurs et qu’ainsi, ils mènent leur croisade vénéneuse dans l’ombre comme des conspirateurs, les tenants et les piliers de l’unanimisme et de la pensée unique ; que cette caste, de par la mainmise qu’ils possèdent sur l’information, ses méthodes et l’alliance qu’ils ont passée avec le chiraquisme, menace l’exercice de la liberté et partant, la sécurité de leurs compatriotes ;
parce qu’ils fonctionnent exactement selon les mêmes schémas que les antidreyfusards, les vichystes et les nazis : ils répandent de fausses vérités sur les Juifs, dont ils extraient des théories relatives à des pseudo comportements ataviques ou de groupe ; parce qu’ils proposent que la loi et la société admettent l’expression de ces principes racistes lorsqu’elle s’exprime à l’encontre d’Israël et réveillent ainsi l’exception juive ;
parce que voilà la réalité en trois images quant aux accusations de Morin et de sa solidarité concernant ce qu’il nomme le carnage de Jenine, le massacre de Jenine, et la destruction de l’agglomération de Jenine :
Par Axelle (Axelle) le dimanche 26 juin 2005 - 04h43: |
LA BEATIFICATION D'UN PRETRE AXONAIS REMISE EN CAUSE. Journal l'UNION ( OISE )
Fait rarissime dans l'histoire de l'Eglise catholique, une béatification, celle du prêtre français Léon Dehon, un pionnier du catholicisme social, pourrait être remise en cause pour antisémitisme.
Une commission a été constituée au Vatican pour réexaminer le dossier.
Le père Dehon ( 1843-1925) a vucu dans l'Aisne. Il devait être béatifié le 24 avril.
La commission vaticane devra se pencher sur des accusations d'antisémitisme qui ont surgi quelques semaines seulement avant la date prévue pour la béatification.
L'alerte a été donnée par des historiens.
" Pour nous, le père Dehon était d'abord un spirituel. Mais, nous avons été alertés par des historiens qui ont fait état de textes du chanoine révélant des positions nettement antisémites. Des propos antisémites peuvent se retrouver chez tel ou tel démocrate-social à l'époque, mais son discours va au-delà de cette culture ambiante ".
Les juifs sont un péril
Par exemple, lors d'une conférence en 1897, le père Dehon déclarait :
" Les juifs sont un péril pour la religion, pour la propriété et la liberté, pour la patrie. Ils sont cosmopolites et ne peuvent nulle part devenir sincèrement patriotes ".
Dans son Cathéchisme social ( 1898 ), il affirme que les peuples chrétiens sont envahis et dominés par l'influence juive.
Le Cardinal Jean-Marie Lustiger, attire alors l'attention du Vatican sur le caractère antisémite des propos du père Dehon.
Parallèlement, la communauté juive s'émeut.
" Nous avons manifesté notre étonnement qu'un prêtre dont le discours antisémite était aussi violent, puisse éventuellement être béatifié " indique Richard Prasquier, responsable des relations judéo-chrétiennes au CRIF;
les autorités françaises elles-mêmes ont attiré l'attention du Saint Siège sur certains écrits controversés du père Dehon indique-t-on au Quai d'Orsay.
Elles ont averti qu'elles ne seraint pas représentées, comme c'est l'usage, à une cérémonie de béatification si celle-ci devait avoir lieu.
Comme je vous le disais, Sarel, l'autre jour, seront rejetés tous ceux qui à leur tour auront rejeté le peuple juif !
Ce prêtre, cet ignoble personnage, et inexcusable, parcequ'il était un homme de Dieu, et donc, pour cela, il devait donner l'exemple de la miséricorde et du pardon dans ses paroles.
Au lieu de cela, il a prêché la haine du peuple juif. Cela est inacceptable !
Je souhaite du plus profond de mon coeur, qu'il ne soit JAMAIS béatifié.
Je suis contente que le gouvernement français est bien réagi à ce propos.
Je n'accepterais jamais et ne tolèrerais que l'on diffame le peuple d'Israël.
De quel droit s'est-il permis de juger un peuple.
Il n'était pas Dieu.
Voilà une âme que j'aimerais voir errer à jamais loin des âmes pures. ( référence à ma précédente intervention ).
S'il avait été de notre époque, je serais allée le trouver ( moi la catholique ) et je lui aurais montré ce que c'est de salir ainsi le peuple d'Israël !!
Pour Moshébé.
Merci pour votre gentil mot. Et doublement merci, encore, pour cette MAGNIFIQUE photo de la grande synagogue de Jérusalem. C'est divin ...
Vos fleurs sont belles aussi. Vous me gâtez par vos photos, je suis ravie.
Merci Braham également pour la photo de vos fleurs.
Pour Sarel
Je rejoins les propos de la Douda concernant Hitler. Il est arrivé au pouvoir parcequ'il voulait, d'une part, dominer le monde, et son premier objectif a été l'élimination des juifs.
Il ne pouvait tolérer qu'un seul juif reste sur terre ! Je ne pense pas qu'aucun peuple souffrait des juifs à ce moment là. Par contre, tous les peuples ont souffert par la faute d'Hitler. Il a quand même envoyé des millions de gens à la mort.
En ce qui me concerne, je n'oublierais jamais toutes les atrocités qui ont été commises contre le peuple juif durant la dernière guerre et depuis des siècles d'ailleurs.
Ce peuple qui a souffert, qui souffre et qui souffrira encore. Ce peuple qui n'arrive pas à vivre en paix sur sa terre Israël.
Voyez-vous Sarel, malheureusement, j'ai bien peur qu'un dictateur comme Hitler n'arrive encore au pouvoir et cela plus vite que prévu ...
Les hommes n'ont rien compris et ne comprendrons jamais. Ils sont aveugles et sourds ...
Ce sera ma conclusion. Très cordialement.
Axelle.
Par Axelle (Axelle) le dimanche 26 juin 2005 - 03h41: |
Une question qui attend une réponse ...
Lu dans le Figaro international aujourd'hui :
L'évacuation de Gaza concerne aussi les cimetières avec à la clef des problèmes religieux et logistiques considérables.
Les colons israéliens s'accrochent à leurs tombes.
Certains corps reposent dans les sables du cimetière de Goush Katif, enterrés dans un simple linceul, sans cercueil depuis plus de vingt ans. Leur transfert pose des problèmes religieux et logistiques cauchemardesques. Les ossements ayant été déplacés, Tsahal devra former une unité spéciale, encadrée par des rabbins, pour mener les fouilles.
" Il faut récupérer tous les restes, explique
Eliezer Orlach, sinon l'âme du défunt sera condamnée à errer indéfiniment etc ...
Ma question :
Pourquoi dans ce cas bien précis, l'âme d'un mort, qui n'est pas responsable de ce qui se passe actuellement en Israël, devra errer indéfiniment ? Ma réflexion est la suivante :
L'Eternel dans sa grande miséricorde, ne peut pas abandonner une âme dans de telles circonstances.
Pensez-vous que cela soit possible ?
Je vous avoue que cette perspective, si elle est réelle, me laisse sans voix ... Je n'ose croire que cela puisse être possible.
J'aimerais que vous m'expliquiez cet état de fait. Je suis profane en la matière, vous le savez, mais, tout ce qui touche à la religion juive m'intéresse énormément. Je ne demande qu'à apprendre et comprendre.
Je vous remercie tous et toutes de vos futures réponses. Très cordialement. Axelle.
Par Soleil (Soleil) le dimanche 26 juin 2005 - 02h38: |
1. Terror in the South Hebron Hills – Update
Pictures: www.hebron.com/news.htm
The seventeen year old killed Friday afternoon is
Avichai Levi, from the Beit Haggai community in the
south Hebron Hills. Avichai, having presently
concluded 10th grade at the Kiryat Arba High School
yeshiva, was on his way to Beer Sheva, where he was
a counselor one of the city's Bnei Akiva children's
religious youth group.
Avichai Levi's funeral will leave Beit Haggai at 12:00
tomorrow afternoon and will conclude at the Mt. of Olive
cemetery in Jerusalem.
As a result of the terror attack, another sixteen year old
youth from another Southern Hebron Hills community
was very critically wounded. Doctors were forced to
amputate both his legs, and he is still fighting for his life.
Please pray for Aviad ben Eva. A third youth was shot
in the arm and is reported to be in moderate condition.
Further details of the attack: Four youth were waiting for
a ride across the street from the entrance to Beit
Haggai. A car leaving the community stopped to pick
them up. Simultaneously, an Arab car passed the
group, driving from south to north. A few meters away,
the car stopped, turned around, and terrorists began
shooting at the men. The car again started moving, from
north to south, while the terrorists continued shooting.
They then escaped, driving south, in the direction of
Beer Sheva.
Hebron military commander, Col. Motti Baruch said that
'undoubtedly the 'palestinians' are taking advantage of
their freedom of movement to perpetrate terror.' He
promised that the IDF would curtail Arab traffic on the
roads in the Hebron – South Hebron Hills region.
The Jewish Community of Hebron
POB 105 , Kiryat Arba-Hebron
90100 \
mail{hebron@hebron.org.il,hebron@hebron.org.il}
Tour Hebron: Tel 972-64-371257 or
write: \
mail{simcha@hebron.org.il,simcha@hebron.org.il}
Par Sarel (Sarel) le samedi 25 juin 2005 - 23h04: |
Mr maurice je me suis trouve dans l'obligation de vous repondre .Tout d'abord c'est tres bien que vous avez souligne le genre de vie qui avait en tunisie !!
Il y avait maheureusement autre chose que LA GOULETTE/.Sachez que le juif a ete admis a vivre dans les pays arabes en vertu du CORAN
Il etait reconnu etre le peuple du LIVRE et avoir le seul des prophetesIl fallait qu'il soit sous le joug du pouvoir arabe 'garde et surveille jusqu'au jour du retour deM/.
Il a ete puni parceque il a nie la loi
Donc elle a ete remise a l'islam comme prevu!
Cela est la base 'tout le reste c'est du decor qu'on joue avec.
Bien entendu dans l'histoire des sultans qui se sont donnes des prerogatives en dehors du CORAN
et ont contraint des communautes juives a devenir arabes
Le rapport de l'islam a la chretiente est autre chose
Bien a vous
sarel Shalom
Par Moshébé (Moshébé) le samedi 25 juin 2005 - 21h59: |
Merci Axelle Cela toujours plaisir à lire
Par Maurice (Maurice) le samedi 25 juin 2005 - 09h22: |
UN ARABE EST-il JUIF? * Par: ALBERT MEMMI février, 1975 * le terme "juifs arabes" n'est évidemment pas bon. Je l'ai adopté pour la convenance. Je souhaite simplement souligner que comme indigènes de ces pays a bien appelé Arab et indigène à ces terres avant l'arrivée des Arabes, nous ai partagé avec eux, en grande partie, des langues, des traditions et des cultures. Si on devaient se baser sur cette légitimité, et pas sur la force et des nombres, alors nous avons les mêmes droits à notre part dans ces terres - ni plus ni moins - que les musulmans arabes. Mais on devrait se rappeler, en même temps, que le terme "Arabe" n'est pas heureux une fois appliqué à de telles populations diverses, y compris égal ceux qui appellent et se pensent pour être des Arabes. La tête d'un état arabe (Muammar Ghadaffi) nous a récemment fait une proposition généreuse et de roman. "retournez," il nous a dit, "retour à la terre de votre naissance!" Il semble que ceci a impressionné beaucoup de personnes qui, emportées par leurs émotions, ont cru que le problème a été résolu. Tellement de sorte qu'ils n'aient pas compris ce qui était le prix à payer dans l'échange: une fois réinstallé dans nos anciens pays, l'Israel n'aura plus n'importe quelle raison d'exister. Les autres juifs, ces "usurpers européens terribles", également seront renvoyés "à la maison" - pour éclaircir les restes du crematoria, pour reconstruire leurs quarts ruinés, je suppose. Et s'ils ne choisissent pas d'être assortis à la bonne grace, malgré tout, alors une guerre finale sera fait contre elles. Sur ce point, le chef d'Etat était très franc. Il semble également que un à lui remarque les participants profondément impressionnés: "êtes vous pas des Arabes comme nous - les juifs arabes?" Quels beaux mots! Nous tirons une nostalgie secrète d'eux: oui, en effet, nous étions les juifs arabes dans nos habitudes, notre culture, notre musique, notre menu. J'ai écrit asse'à son sujet. Mais on doit-il rester un juif arabe si, dans le retour, on doit trembler pendant sa vie et le futur de ses enfants et toujours être nié une existence normale? Il y a, il est vrai, les chrétiens arabes. Ce qui n'est pas suffisamment connu est le prix honteusement exorbitant qu'elles doivent payer la droite de survivre simplement. Nous voudrions être les juifs arabes. Si nous abandonnions l'idée, elle est parce qu'au cours des siècles les Arabes musulmans ont systématiquement empêché sa réalisation par leur mépris et cruauté. Elle est maintenant trop tardive pour nous pour aller bien aux juifs arabes. Non seulement les maisons des juifs en l'Allemagne et Pologne ont-elles été déchirées vers le bas, dispersées aux quatre vents, démoli aussi bien s, mais à nos maisons. Parlent objectivement, là plus toutes les communautés juives dans n'importe quel pays arabe, et vous ne trouverez pas un juif arabe simple qui acceptera de retourner à sa terre natale. Je dois être plus certain: le beaucoup vaunted la vie idyllique des juifs dans les terres arabes est un mythe! La vérité, puisque je suis obligé de lui retourner, est que dès le début nous étions une minorité dans un environnement hostile; en tant que tels, nous avons subi toutes les craintes, agonies, et sens constant de frailty de l'opprimé. Dès mon enfance les mémoires vont - dans les contes de mon père, de mes grandparents, de mes tantes et d'oncles - coexistence avec les Arabes n'étaient pas inconfortables simplement, il ont été marquées par des menaces périodiquement mises à exécution. Nous devons, néanmoins, nous rappeler un fait le plus significatif: la situation des juifs pendant la période coloniale était plus bloquée, parce qu'elle était plus légalisée. Ceci explique la prudence, l'hésitation entre les options politiques de la majorité de juifs dans les terres arabes. Je n'ai pas toujours été d'accord avec ces choix, mais on ne peut pas reprocher aux chefs responsables des communautés pour cette ambivalence - ils reflétaient seulement la crainte innée de leur Co-religionists. Quant à la période pré-coloniale, la mémoire collective de Jewry tunisien ne laisse aucun doute. Elle est assez pour citer quelques récits et contes concernant cette période: elle était sombre. Les communautés juives ont vécu dans l'ombre de l'histoire, sous la règle arbitraire et la crainte des monarques tout-puissants dont les décisions ne pourraient pas être annulées ou même remises en cause. Il peut dire que tout le monde a été régi par ces règles absolues: les sultans, les beys et les deys. Mais les juifs étaient à la pitié non seulement du monarque mais également de l'homme de la rue. Mon grand-père portait toujours le garb juif obligatoire et discriminatoire, et dans son temps chaque juif pourrait compter être frappé sur la tête par n'importe quels musulmans qu'il est arrivés au passage. Ce rituel plaisant même eu un nom - le chtaka; et à elle a été assortie une formule sacramentelle que j'ai oubliée. Un orientalist français m'a par le passé répondu lors d'une réunion: "dans les terres islamiques les chrétiens n'étaient en ligne pas meilleurs!" C'est vrai - ainsi ce qui? C'est un argument à deux tranchants: il signifie, en effet, qu'aucun membre d'une minorité n'a vécu dans la paix et la dignité dans les pays avec une majorité arabe! Pourtant il y avait une différence marquée tous les mêmes: les chrétiens étaient, en règle générale, des Étrangers et en tant que tels protégés par leurs mère-pays. Si un pirate de Barbarie ou un emir voulait asservir un missionnaire, il a dû tenir compte du gouvernement de la terre du missionnaire d'origine - peut-être même le Vatican ou l'ordre des chevaliers de Malte. Mais personne ne sont venus à la délivrance des juifs, parce que les juifs étaient des indigènes et donc des victimes de la volonté de "leurs" règles. Jamais, je répète, jamais - à l'exception possible de deux ou trois intervalles très spécifiques tels que l'Andalou, et pas égalisez alors - n'a dedans fait les juifs dans les terres arabes de phase autre qu'un état humilié, vulnérable et périodiquement mistreated et les a assassiné, de sorte qu'ils devraient clairement se rappeler leur endroit. Pendant la période coloniale, la vie des juifs a pris une certaine mesure de sécurité, même parmi les classes les plus faibles, tandis que traditionnellement seulement les juifs riches, ceux de la partie européenne de la ville, pouvaient vivre raisonnablement bien. Dans ces quarts la population a été mélangée, et les juifs français et italiens étaient, en général, moins en contact avec la population arabe. Même ils sont restés les citoyens de deuxième-classe, une proie de temps en temps aux accès de la colère populaire, que la puissance coloniale - Français, anglais ou Italien - n'a pas toujours réprimés à temps, hors de l'indifférence ou pour des raisons tactiques. J'ai vécu par les alarmes du ghetto: les portes et les fenêtres rapidement barrées, ma maison courante de père après avoir fermé à la hâte le sien magasin, en raison des rumeurs d'un pogrom imminent. Mes parents ont stocké la nourriture dans l'espérance d'un siège, qui n'a pas toujours matérialisé, mais ceci donne la mesure de notre anguish, notre insécurité permanente. Nous nous sommes sentis abandonnés alors par le monde entier, y compris, des alas, les fonctionnaires français de protectorat. Si ces fonctionnaires ont exploité sciemment ces happenings pour des raisons politiques internes, comme déviation de se lever certain contre le régime colonial, je n'ai aucune preuve. Mais certainement c'était le sentiment de nous des juifs des quarts faibles. Mon propre père a été convaincu que quand le Tunisien riflemen à gauche pour l'avant pendant la guerre, la population juive avait été livrée dans leurs mains. Aux mineurs, nous avons pensé que les autorités françaises et tunisiennes avaient fermé leurs yeux aux depredations du soldiery ou des malcontents qui ont coulé dans le ghetto. Comme le carabinieri dans la chanson, la police n'est jamais venue, ou si elles faisaient il était seulement des heures après qu'il ait été partout. Peu avant la fin de la période coloniale, nous avons supporté une épreuve en commun avec l'Europe: le métier allemand. J'ai décrit dans le pilier du sel comment les autorités françaises nous ont froidement laissés aux Allemands. Mais je dois ajouter que nous avons été également submergés dans une population arabe hostile, qui est pourquoi tellement peu de nous pourraient croiser les lignes et joindre les alliés. Certains ont obtenu à travers malgré tout, mais ils ont été dénoncés et dans la plupart des cas attrapés. Néanmoins, nous étions inclinés pour oublier que la période redoutable après la Tunisie a atteint l'indépendance. Il doit reconnaître que pas beaucoup de juifs ont pris une partie active dans la lutte pour l'indépendance, mais ni l'un ni l'autre n'ont fait la masse des non-juifs tunisiens. D'autre part nos intellectuels, y compris les communistes, qui étaient très nombreux, ont pris un rôle actif dans le combat pour l'indépendance; certains d'entre eux ont combattu dans les grades du l'"Destour". J'étais moi-même un membre du petit groupe qui a fondé le journal Jeune Afrique en 1956, peu avant l'indépendance, laquelle j'ai dû payer chèrement plus tard. À tous les événements, après l'indépendance le bourgeoisie juif, qui était une partie appréciable de la population juive, a cru qu'ils pourraient collaborer avec le nouveau régime, qu'il était possible de coexister avec la population tunisienne. Nous étions les citoyens tunisiens et décidé dans tout le sincerity "de jouer le jeu". Mais que les Tunisiens ont-ils fait? Juste comme les Marocains et les Algériens, ils ont liquidé leurs communautés juives adroit et intelligemment. Ils ne se sont pas livrés aux brutalités ouvertes comme dans d'autres terres arabes qu'aurait été de toute façon difficile après les services qui avaient été fournis, l'aide donnée par un grand nombre de nos intellectuels, en raison de l'opinion publique du monde, qui suivait des événements dans notre région de près; et également en raison de l'aide américaine de la laquelle elles ont eue un besoin urgent. Néanmoins elles ont étranglé la population juive économiquement. C'était facile avec les négociants: il était assez pour ne pas remplacer leurs permis, pour refuser de leur accorder des permis d'importation et, en même temps, à la préférence d'élasticité à leurs concurrents musulmans. Dans la fonction publique il était à peine plus compliqué: Des juifs n'ont pas été pris dessus, ou des fonctionnaires juifs de vétéran ont été confrontés avec les difficultés insurmontables de langue, qui ont été rarement imposées aux musulmans. Périodiquement, un ingénieur juif ou un haut fonctionnaire serait mis dans la prison sur mystérieux, Kafkaesque charge qui a paniqué autrement chacun. Et ceci ne tient pas compte de l'impact de la proximité relative du conflit de l'Arabe-Israel. À chaque crise, avec chaque incident de plus légère importance, la foule deviendrait comme folle, mettant le feu aux magasins juifs. Ceci s'est même produit pendant le président de la Tunisie de guerre de Yom Kippur, Habib Bourguiba, a plus que probablement non jamais été hostile aux juifs, mais il y avait toujours que notoire "retarde", qui ont voulu dire que la police est arrivée sur la scène seulement après que les magasins avaient été pillés et brûlés. Est-ce que c'est égalise une merveille que l'exode vers la France et l'Israel a continuée et accru? I moi-même a quitté la Tunisie pour des raisons professionnelles, évidemment, parce que j'ai voulu obtenir de nouveau dans un cercle littéraire, mais également parce que je ne pourrais pas avoir vécu beaucoup plus longtemps du fait l'atmosphère de masqué, et m'ouvre souvent, discrimination. Ce n'est pas une question de regretter la position de la justice historique que nous avons adoptée en faveur des peuples arabes. Je ne regrette rien, ni après avoir écrit le Colonizer et colonisée ni mes applaudissements pour l'indépendance des peuples du Maghreb. J'ai continué à défendre les Arabes même en Europe, dans des activités innombrables, communications, signatures, manifestes. Mais il doit énoncer sans équivoque, une fois pour toutes: nous avons défendu les Arabes parce qu'ils ont été opprimés. Mais maintenant il y a les états arabes indépendants, avec des politiques étrangères, les classes sociales, avec des riches et des pauvres. Et s'ils ne sont plus opprimés, s'ils sont dans leurs oppresseurs devenants de tour, ou possédez les régimes politiques injustes, je ne voient pas pourquoi ils ne devraient pas être invités pour rendre des comptes. En outre, à la différence de la plupart des personnes, je n'étais jamais disposé à croire (comme les libéraux naively, et les communistes astucieusement, répétition) qu'après que l'indépendance là ne soit plus de problèmes, que nos pays deviendraient les états séculaires où Européens, juifs et musulmans coexisteraient heureusement. J'ai même su qu'il n'y aurait pas beaucoup d'un endroit pour nous dans le pays après l'indépendance. Les jeunes nations sont très exclusives; et de toute façon, les constitutions arabes sont incompatibles avec une idéologie séculaire. Et ceci, d'ailleurs, a été récemment souligné le plus appositely par colonel Qadhafi. Il seulement a dit à haute voix ce que d'autres pensent à eux-mêmes. Je me rendais également compte du problème des "petits" Européens, les blancs pâles; mais j'ai pensé que tout c'était la fin inévitable d'un état de la question condamné par l'histoire. J'ai pensé, malgré tout, que l'effort a valu la peine la fabrication. Après tout, nous n'avions jamais occupé un endroit important; c'aurait été assez eu eux nous a permis de vivre dans la paix. C'était un drame, mais un drame historique - pas une tragédie; les solutions modestes ont existé pour nous. Mais même ce n'était pas possible. Nous tous avons été obligés d'aller, chacun à son tour. Ainsi je suis arrivé en France, et trouvé vers le haut contre la légende qui était courante dans les salons parisiens de gauche: les juifs avaient toujours vécu en harmonie parfaite avec les Arabes. J'ai été presque félicité pour avoir été né dans une telle terre où la discrimination et la xénophobie raciales étaient inconnues. Elle m'a fait le rire. J'ai entendu tellement le non-sens au sujet de l'Afrique du Nord, et des personnes des meilleures intentions que, honnêtement, je n'ai pas réagies à elle du tout. La vibration a seulement commencé à m'inquiéter quand c'est devenu un argument politique c'est-à-dire, après 1967. Les Arabes ont alors composé leurs esprits pour employer ceci travesty de la vérité, qui est tombée sur les oreilles disposées par le passé que la réaction contre l'Israel avait placées dedans après sa victoire. Il est maintenant temps dénoncent cette absurdité. Si je devais expliquer le succès du mythe, j'énumérerais cinq facteurs convergents. Le premier est le produit de la propagande arabe: est-ce que "les Arabes les juifs un mal, ainsi pourquoi les juifs n'a jamais fait viennent au despoil ils de leurs terres, quand la responsabilité du malheur juif est tout à fait européenne? La responsabilité entière du conflit de le Moyen-Orient se repose sur les juifs de l'Europe. Les juifs arabes n'ont jamais voulu créer un pays séparé et ils sont pleins de la confiance et de l'amitié vers les Arabes musulmans." C'est un double mensonge: les juifs arabes sont beaucoup plus méfiants des musulmans que sont les juifs européens, et ils ont rêvé de la terre de l'Israel longtemps avant le Russe et les juifs de poli . Le deuxième argument provient des cogitations d'une partie de la gauche européenne: les Arabes ont été opprimés, donc ils ne pourraient pas être des antisémites. C'est ridiculement manichaeistic - comme s'un ne pourrait pas être opprimé et également été un raciste! Comme si les ouvriers n'ont pas été xénophobiques! En fait l'argument ne convainc pas: le vrai but est de pouvoir avec une bonne conscience combattre le sionisme et servir ainsi la Union soviétique. Le troisième argument est faire des historiens contemporains, parmi qui, assez curieusement, sont certains juifs occidentaux. Après avoir subi l'abattage redoutable de Nazi, ils ne pourraient pas imaginer une chose semblable se produire ailleurs. Cependant, si nous exceptons les massacres du vingtième siècle (les pogroms en Russie après Kishinev et plus tard par Stalin, comme le crematoria de Nazi), tout le nombre de victimes juives des pogroms chrétiens au cours des siècles n'excède pas probablement le total des victimes du plus petit et de plus grands pogroms périodiques perpetrated dans les terres arabes sous l'excédent de l'Islam le millénium passé. L'histoire juive a été jusqu'ici écrite par Western Jews; il n'y a eu aucun grand historien juif oriental. C'est pourquoi seulement les aspects "occidentaux" de la douleur juive sont largement connus. Un est rappelé la distinction absurde dessinée par Jules Isaac, améliore habituellement inspiré, entre l'anti-Semitism "vrai" et "faux", anti-Semitism "vrai" étant le résultat du christianisme. La vérité est que c'est non seulement un christianisme qui crée l'anti-Semitism, mais le fait que le juif est un membre d'une minorité - dans la chrétienté ou dans l'Islam. Dans la fabrication de anti-Semitism chrétien création, Isaac, je regrette de dire, ai réduit au minimum la tragédie des juifs des terres arabes et ai aidé à confondre des personnes. Le quatrième facteur est que beaucoup d'Israéliens, perturbés par la question de la coexistence avec leurs voisins arabes, souhaitent croire que ceci a existé dans le passé; autrement l'entreprise de totalité devrait être jetée de désespoir! Mais afin de survivre, il serait bien plus sage d'adopter une position claire de l'environnement réel. Le cinquième et dernier facteur est notre propre complicité, davantage ou moins de satisfaction inconsciente de nous des juifs des pays arabes - déracinés qui tendent à l'embellish le passé, qui dans notre longing pour notre Orient indigène réduisent au minimum, ou complètement l'efface, la mémoire des persécutions. Dans nos souvenirs, dans notre imagination, c'était une vie complètement merveilleuse, quoique nos propres journaux de cette période certifient le contraire. Comment je souhaite que tout c'ait été vrai que nous avions apprécié une existence singulière en comparaison de l'état juif habituel! Malheureusement, il est tout un mensonge énorme: Les juifs ont vécu le plus lamentably dans les terres arabes. L'état de l'Israel n'est pas les résultats seulement des douleurs de Jewry européen. Il est certainement possible, contrairement à la pensée - si là pense du tout - à une partie de la gauche européenne, pour se libérer de l'oppression et alternativement à devenir un oppresseur vers, par exemple, ses propres minorités. En effet, ceci se produit très souvent avec beaucoup de nouvelles nations. Et maintenant? Maintenant ce n'est plus une question de notre renvoi à n'importe quelle terre arabe, car nous sommes tellement sans franchise invités à faire. Une telle idée semblerait grotesque à tous les juifs qui se sont sauvés leurs maisons - des gallows de l'Irak, les viols, la sodomie des prisons égyptiennes, de l'aliénation politique et culturel et du suffocation économique des pays plus modérés. L'attitude des Arabes vers nous semble à moi être à peine différente de ce qu'a toujours été il. Les Arabes dans le passé ont simplement toléré l'existence des minorités juives, pas plus. Ils n'ont pas encore récupéré du choc de voir leur ancien augmenter d'underlings vers le haut de leurs têtes, essayant même de gagner leur indépendance nationale! Ils savent de seulement un rejoinder: outre de avec leurs têtes! Les Arabes veulent détruire l'Israel. Ils ont goupillé de grands espoirs sur la réunion au sommet à Alger. Maintenant que cette réunion a-t-elle exigé? Deux points se reproduisent comme leitmotiv: le retour de tous les territoires occupés par l'Israel, et la restauration des droites nationales légitimes des Palestiniens. La première controverse peut immobile créer une illusion, mais pas la seconde. Que signifie-t-elle? Arrangement des Palestiniens comme règles à Haïfa ou Jaffa? En d'autres termes, l'extrémité de l'Israel. Et si pas cela, s'il est seulement une question de cloison, pourquoi pas ils disent ainsi? Au contraire, les Palestiniens n'ont jamais cessé de réclamer la totalité de la région, et leurs "sommets" de réussite ne changent rien. La réunion au sommet à Alger est liée à celle de Khartoum (1967), là n'est aucune différence de base. Aujourd'hui même la position officielle des Arabes, implicite ou avéré, brutal ou tactique, n'est rien mais un perpetuation de cet anti-Semitism que nous avons éprouvé. Aujourd'hui, en tant qu'hier, notre vie est en jeu. Mais là viendra un jour quand les Arabes musulmans devront admettre que nous, "les juifs arabes" aussi bien - si c'est comment ils souhaitent nous appeler - avons le droit à l'existence et à la dignité. Source: Le Comité scolaire de l'Israel traduction Google
Par Douda (Douda) le samedi 25 juin 2005 - 00h20: |
La Douda : ( Hak El Ouet International Tracking Station )
Le Ftileur : Sans juger ni préjugés,,,
* Selon Sarel : “Hitler ne serait pas arrive au pouvoir s'il avait choisi "les tziganes"comme ennemi Il lui fallait quelque chose 'dont tout le monde en souffrait et de la il pouvait s'en servir{le problemedes nations}”
Répons de La Douda : “ Voulez vous nous dire que le que le moustachu est arrivé au pouvoir parce
que le monde entier souffrait des Juifs ?, ça c’est plutôt nouveau comme théorie, heureusement qu’on est bien assis ! quand on vous lit “ !
Quand au mot charabia, il ne désigne une personne, mais c’est un mot français d’origine arabe, quiqualifie des paroles aussi embrouillées qu’incompréhensibles, une chakchouka verbale en quelque sorte.
Wnessou El Douda
Par Mena (Mena) le vendredi 24 juin 2005 - 19h37: |
Peut-on ne pas être « Lévinassien » ? (11 et fin) (info # 012306/5) [analyse]
Par Raphaël Lellouche © Metula News Agency
Après Levinas
Nous arrivons à la perspective finale sur la philosophie de Levinas, concluant sur la raison pour laquelle on peut (ou il faut) ne pas être Lévinassien. Épilogue sur la haine.
29. Au-delà de la « trahison » de Levinas
Quelle est finalement la place et la signification de Levinas ? Comme il y a eu un existentialisme chrétien ou athée, Levinas fera probablement figure, dans l’histoire, à côté de son rôle d’introducteur de Husserl en France, de représentant de quelque chose comme l’existentialisme juif — d’ailleurs qui dira ce qu’il doit à Gabriel Marcel par-delà Jean Wahl ? — Mais si on le compare à d’autres philosophes qui sont ses contemporains, par exemple à Ricœur, à Deleuze ou à Derrida, il accuse bien des déficits. Où trouve-t-on chez lui ce qui fait la richesse abondante et féconde des « traversées » encyclopédiques qui sont la force de ces trois penseurs : herméneutique, littérature, esthétique et théorie de l’art, psychanalyse, anthropologie, philosophie politique, philosophie logique et linguistique, philosophie analytique anglo-saxonne, histoire de la philosophie, etc. [Il va de soi que je ne prends ici en compte que la philosophie, et non ses lectures talmudiques, pour lesquelles je ne suis pas compétent]. Ceci dit, Levinas a pourtant bien des motifs à notre sympathie. Il n'était pas un philosophe institutionnel, mais un marginal, qui n'entra dans l'Université française que sur le tard, après 56 ans. Sans soutien universitaire, sans position officielle, son écriture était difficile. Il vivait une véritable souffrance d'écrire, comme le raconte son fils Michaël [1]. Son œuvre ne fut reconnue que très tardivement, et d'ailleurs seulement grâce à des milieux catholiques à l'étranger qui ont fait sa notoriété (Louvain, Fribourg). C’était un homme modeste que sa gloire soudaine surprit et décontenança. L'attachement que lui portait son complice en phénoménologie, le philosophe catholique Karol Wojtyla, qu'il appelait le « Cardinal phénoménologique », avant qu'il ne le retrouve comme Pape, a également joué pour lui un rôle important. On raconte que lorsque le Pape Wojtyla-Jean-Paul II se rendait à Paris, il était ennuyé par les rencontres interreligieuses officielles avec le grand rabbin, le président du Consistoire, et les autres représentants de la communauté juive, et qu’il réclamait son ami philosophe Levinas, à la stupéfaction des « autorités communautaires » ! Ils s’entretinrent longuement ensemble de phénoménologie à Castel Gandolfo. Levinas, je l’ai dit, reprochait cependant au « Pape phénoménologique », d’être resté prisonnier d’une philosophie du soi.
Mais la sympathie n'est pas une raison suffisante pour ne pas porter de jugement lucide et critique sur son œuvre : « J'aime mes amis, mais plus encore la vérité » (Aristote). Sur son originalité d'abord, elle n'est pas si grande qu'il paraît. La théologie de la rencontre est une vieille histoire. Comme Buber et bien d'autres, je l’ai montré, Levinas appartient à un courant philosophique très fréquenté : le dialogisme, dont il n'est en outre ni le premier créateur en pionnier original — il est précédé à cet égard, par nombre de grands penseurs : Ferdinand Ebner (le méconnu !), Martin Buber, Gabriel Marcel, voire Hermann Cohen —, ni le dernier qui l'aurait parachevée de façon grandiose. Ni l'un ni l'autre, il n'est qu'un jalon, auquel on ne rend le culte qu'on lui rend actuellement que par ignorance relative des autres. Son apport spécifique dans cette philosophie de la « relation » — l’asymétrie — est contestable. Par ailleurs sa place dans la phénoménologie — sa critique de Husserl — est également problématique. [Je ne partage pas même sa critique de Wojtyla — comme je l’ai dit dans mon article Karol Wojtyla : derrière les apparences, un géant méconnu [lire] —. Il est en réalité, comme d’autres, aussi contestable qu'intéressant en bien des facettes de sa pensée.
On peut très schématiquement distinguer cinq « vagues » dans la phénoménologie française — [Je parle exclusivement de la phénoménologie française]. Levinas appartient distinctement à deux d’entre elles, mais de façon séparée. La première vague est la première réception de Husserl et Heidegger, consécutive à la leçon de Husserl en Sorbonne en 1927, sur les Méditations cartésiennes (trad. Levinas). Ce sont les années 29-31, on découvre la phénoménologie et surtout la Wesenschau. Henry Corbin traduit Heidegger en 1929, et s’intéresse à l’herméneutique heideggerienne avant de se tourner vers la spiritualité islamique chi’ite. Remarquablement, ce qui intéresse alors, c’est la théorie de l’intuition des essences (Wesenschau) chez Husserl. C’est Levinas qui est ici pionnier avec sa Théorie de l’intuition chez Husserl (tous les phénoménologues suivants, dont Sartre, apprendront à lire Husserl dans Levinas). Et Husserl est reçu dans la continuité de Bergson. La seconde vague, dans la guerre et l’après-guerre, est surtout marquée par Sartre et Merleau-Ponty, de 1943 à 1956. C’est « l’existentialisme », la querelle de l’humanisme (Sartre-Heidegger), et les développements de la phénoménologie de la perception, à partir du dernier Husserl, par Merleau-Ponty. Dans cette seconde vague, plus que Levinas, c’est son ami Jean Wahl qui jouera un rôle significatif, notamment par sa lecture « existentielle » de Hegel, alternative de celle de Kojève (c’est, comme Levinas, un penseur « anti-système » jusque dans sa lecture de Hegel…). La troisième vague, après le débat de Sartre et Merleau-Ponty avec le marxisme, la Terreur et le stalinisme, sera marquée dans les années 70-80 par la montée d’un heideggerianisme plus orthodoxe orienté sur la « question de l’être » et récusant l’humanisme sartrien (Beaufret, Vézin, Fédier, Granel, etc.). Mais cette troisième vague sera également marquée par les herméneutiques post-heideggeriennes, les perspectives post-structuralistes et post-phénoménologiques de Derrida, la traduction de Gadamer, le dialogue de Ricœur avec la philosophie analytique. C’est la quatrième vague, dans les années 80, qui sera celle dans laquelle Levinas réapparaît sous une autre figure, la phénoménologie prend alors ce qu’on a appelé son « tournant théologique » (Levinas, J-L. Marion, J-L. Chrétien, Michel Henry), et les préoccupations centrales y sont le corps et l’éthique. C’est donc là, dans les années 1980-2000, à proprement parler le moment Levinas.
On l’a vu, Levinas fait occurrence deux fois dans cette histoire, mais dans des rôles très différents. Or d’une part, Levinas n’est pas le seul philosophe marquant de la quatrième vague, et d’autre part l’histoire de la phénoménologie en France ne s’arrête pas là. Il y a en effet une cinquième vague depuis les années 90 qui, stimulée par la philosophie « analytique » anglo-saxonne, prend un intérêt nouveau pour le jeune Husserl — celui des Recherches logiques, donc avant son « tournant transcendantal » et la phénoménologie « constitutive » — dans la continuité de la logique et de la sémantique autrichienne (Bolzano, Brentano, Meinong, Twardowsky, etc.). L’intérêt ici est essentiellement logique et métaphysique. C’est dans le contexte de cette cinquième vague que j’inscris mon propre travail depuis plus de quinze ans, dans une série d’études phénoménologiques et analytiques (sur Brentano, sur l’ontologie formelle, sur l’identité personnelle, sur la théorie du signe chez Husserl, sur les rapports entre sémantique, pragmatique et sémiotique, sur les qualités sensibles et la perception de l’espace, sur l’esthétique, etc.), autant d’études non lévinassiennes dont je n’ai pas à parler ici. Après certains travaux étrangers (R. Chisholm, K. Mulligan, A. Coffa, B. Smith, etc.), et encouragée par l’exemple du travail de Ricœur (plutôt que par celui de Levinas !), la nouvelle vague phénoménologique française comprend notamment J. Dokic, R. Casati, J. Benoist, et d’autres. Bien sûr, tous ces noms ne diront rien au lecteur, ils veulent seulement indiquer qu’aujourd’hui il y a une phénoménologie vivante non lévinassienne. Pour moi, il est clair que c’est cette cinquième vague (plutôt husserlienne) qui compte. Et bien moins Levinas.
Il ne s'agissait pas, à l'issue de cette série d’articles, de faire tomber Levinas sous le couperet d'une critique destructrice, mais d'interroger la valeur et la situation de sa philosophie, afin de la relativiser quelque peu. Bousculer le « culte » affligeant du journalisme philosophique. J'espère avoir montré, malgré sa grandeur, qu’elle comporte bien des défauts et des difficultés. Je n'irais certes pas, comme Dominique Janicaud à propos des analyses lévinassiennes de la caresse, parler de « phénoménologie au rabais » et « d'érotisme de vitrail » [2]. Mais ses idées de « substitution » et sa théorie de la responsabilité comme « otage » de l'autre, je ne suis pas le seul à m'y opposer. Et Derrida et Ricœur ne sont pas non plus ses seuls critiques philosophiques. Pour les Juifs religieux, il en va apparemment de même, qui considèrent son éthique, à ce qu’on entend dire, plus proche d'une inspiration « russe » (dostoïevskienne) que juive. J’ignore à cet égard quelle parenté rattache cette éthique à ce courant de spiritualité juive « lithuanienne », dont je ne sais rien, et dont on dit qu’elle s’opposait au hassidisme (dont Buber était le redécouvreur). D’autres plus compétents que moi le diront. J'ai à peine pour ma part pointé quelques problèmes.
Une ipséité dans laquelle je suis pure passivité ployant sous l'accusation des autres, dans l'abnégation, peut sans doute paraître « sublime » de nos jours où l'on paraît chercher à expier sa liberté et son autoréalisation [3]. Mais ce n'est pas ma philosophie. Son pacifisme radical, je le soupçonne en outre, avec Shmuel Trigano, d'être politiquement dangereux pour le peuple juif, et en contradiction d'ailleurs avec son attachement à Israël (comme son irrationalisme est en contradiction avec ses nombreuses déclarations en défense de la raison). Cette pure passivité, cette extériorité radicale, cette incarnation de la loi dans le visage, ne me conviennent pas. Elles me paraissent fausses et, comme dit Ricœur, hyperboliques. Je tiens au contraire que la liberté est indissociable de la valeur fondamentale de la personne, et que la responsabilité suppose la liberté. Un commandement, en général, ne peut jamais s'adresser qu'à une liberté capable de l'accueillir. Avec des théoriciens contemporains comme le Mexicain Hector-Neri Castaneda ou l'Allemand Dieter Henrich, par exemple, je pense enfin qu'il y a une asymétrie qui va en sens inverse de Levinas, une asymétrie de la première personne, du Je [4] . C'est donc le Je que, comme Martin Buber, je tiens pour « le véritable Shibboleth de l'Humanité ». Buber précise : « Le Tu vient à ma rencontre. Mais c'est moi qui entre en relation directe avec lui » (p. 115). N'en déplaise à l'Autre persécuteur des « lévinassiens »…
Pour conclure cette esquisse, je dirais seulement qu'il me semble que c'est parce qu'il refusait violemment l'intériorité, que Levinas a été obligé d'incarner dans le « visage » l'interdit de la loi morale. Éprouvant une difficulté insurmontable à concilier l'autre avec la loi, il a trouvé la « solution » dans l'identification pure et simple de l'autre avec la Loi et de la loi avec l'Autre : l'altérité de l'Autre, c'est cela la loi ! Dans le « visage », Levinas cherchait à désigner le lieu où la moralité coïncide avec l’affect (compassion), où elle se fait passion morale. Une fois, sous le coup de la critique derridienne du « visage », cette thématique dépassée, Levinas se trouvait acculé à une éthique de la sensibilité pathique pure. Mais dans une telle proximité de l’Infini — par laquelle il doit expier sa dette d’être-soi —, le sujet moral ne peut qu’être consumé, brûlé. Ce n’est pas par hasard, sans doute, si le christianisme a eu besoin d’un médiateur visible pour la « réalisation » de ce sacrifice expiatoire, besoin d’un Visage universel qui assume sur sa personne cette consomption de la proximité de l’Infini, sans que le sujet n’en meure. Mourir de bonté, c’est ce que Levinas impose directement au sujet en l’empêchant de reposer dans la quiétude d’être-soi. Levinas a accessoirement créé ainsi une sorte de théologie de l'incarnation négative, qui n'est pas loin, soit d'un christianisme hérétique, soit d'une paradoxale version christique - mais sans Christ ! - du judaïsme. Bah ! et pourquoi pas, après tout ? Je ne suis pas gardien des dogmes.
Levinas, comme moi, était philosophe d'un côté, juif de l'autre. Le sens de son entrée en philosophie, à l’origine, n’était pas tiré des sources du judaïsme. Mais — pas comme moi — il a créé ce qui passe désormais pour une « philosophie juive ». Mais ceux qui se satisfont de cette « lecture confessionnelle » de Levinas parce qu'elle représenterait pour eux une sorte de « bastion » ou de « fleuron » moral se trompent. Ou plus exactement, ils se cachent derrière une boîte d'allumette. Les conditions historiques de la « sortie du désert » de Levinas, de ce point de vue, sont intéressantes. Levinas est le philosophe dont la notoriété vient de ce qu’il a érigé l'éthique en prima philosophia. On pourrait l’interpréter comme une récusation des « fuites dans l’innocence » et comme un anti-décisionnisme décidé. Sa gloire a coïncidé, disons, avec une conjoncture de l'histoire, dans la seconde partie des années 80 et début 90, pendant laquelle la « morale » a eu son moment propice [elle était contemporaine, j’en ai parlé, d’un « tournant » dans la philosophie française], et ce fut celle du « droit à la différence », de l’urgence humanitaire, et de la préparation de l’illusion d’Oslo. Sa métaphysique de l'Altérité en paraissait un parfait équivalent philosophique, et les Juifs leurs garants, puisque Levinas est juif. Historiquement, les effets de la réunification allemande et de la construction européenne comme « puissance », avec son néo-révisionnisme « gaullo-pétainiste », ne s’étaient pas encore faits sentir. Une mixture de lévinassisme et de psychanalyse — sacrificialisme et ultra-psychologisme — est ainsi devenue véritablement l'idéologie de la communauté juive. Bref, une idéologie exemplaire de l’incapacité politique. Les épigones « lévinassiens » — des « intellectuels » médiatiques porteurs d'un « ton » plus que d'une véritable philosophie : les BHL, les Finkielkraut, etc. — se sont alors lancés à la faveur de cet élan, et furent les premiers surpris d'être mis en posture d'exercer une sorte de magistère « moral » médiatique. Ils se sont alors pris pour des « grandes consciences morales » et des « philosophes », des sortes de nouveaux Malraux ou Sartre juifs ! Et l'on sait à quel point l'éthique — en place de philosophie — peut confiner à la niaiserie ou aux grandiloquences creuses d'une morgue irritante (la belle âme donneuse de leçons) ou d'une générosité invertébrée (l’illusion d’Oslo). Ce temps des rhétoriques morales est aujourd'hui fini. Les conditions de « l'idéologie morale » ont correspondu à une sorte d'âge d'or — illusoire — des Juifs en France, qui est révolue. Vous ne vous en êtes pas aperçu ? La France fait désormais un autre sort à ses juifs que d’être sa « vitrine morale ». Se cramponner au lévinassisme aujourd'hui, c'est s'accrocher désespérément à cette époque dorée, en refusant de voir qu'elle n'existe plus. Seul peut-être, parmi ces idéologues moraux, Finkielkraut semble l'avoir soupçonné — mais en a-t-il tiré les conséquences ?
Ces soi-disant « philosophes », une fois qu’on leur a retiré leur investiture et leur magistère médiatique, ne font plus illusion et ne signifient plus rien, car ils n’avaient strictement aucun travail philosophique derrière eux. D’où le culte de Levinas qui est leur seul grain à moudre — il remplace la philosophie qu’ils n’ont pas — ; d’où également les manœuvres de captation d’héritage des défunts que j’ai dénoncées [5]. La vacuité du journalisme philosophique apparaît dans son jour cru, et cela d’autant plus, dès qu’on connaît la fragilité philosophique de Levinas. Lorsque les suiveurs s'apercevront que le sol s'est dérobé sous leurs pieds, ce sera comme dans les dessins animés, ils continueront un instant à gesticuler dans le vide avant de tomber à pic.
30. L’anti-haine
Conclusion ? Après avoir été sans doute excessif et immodéré tout au long de ces réflexions, je voudrais conclure plus modestement, en premier lieu, par la remarque qu’elles sont partielles, provisoires. Peut-être Levinas mériterait-il une étude plus approfondie, au-delà de cette esquisse qui servira de préface à toute relecture future. Plus substantiellement, outre l’urgence de l’appel à un retour au sérieux philosophique et notamment à la philosophie politique — que ne remplace nullement l’éthique de Levinas ! —, je voulais mettre en garde contre les insuffisances des forces intellectuelles sur lesquelles s’appuie la communauté juive en France. Un monde nouveau et totalement inconnu s’ouvre devant nous, qu’il nous faut nous donner les moyens de penser à nouveaux frais. Je n’ai pas abordé cette question jusqu’ici, car Levinas — évidemment — n’a pas de philosophie politique, contrairement à un autre grand philosophe juif contemporain : Léo Strauss. En second lieu, je voudrais conclure par quelques recommandations post-lévinassiennes. D’abord, j’invite à plus de sobriété dans ce qu’il faut nommer l’ivresse lévinassienne, c’est-à-dire à chercher autant que possible à éviter l’abus ad nauseam du terme d’Autre et de « rapport » à l’autre, cette vulgate altruiste dont nous avons assez dénoncé le simplisme et le danger. Ensuite, s’il faut rattacher cette première invitation aux injures qu’on m’a prodiguées [je les ai relatées dans le premier article de cette série], j’en ajouterai une seconde — où je m’accorde avec Ruwen Ogien —, celle d’être plus modéré et circonspect dans l’usage également abusif, inflationniste, qu’on fait ces temps-ci de l’accusation de haine. Par exemple, pour « expliquer » l’antisémitisme, ou pour stigmatiser un ennemi [6].
La haine est en effet une chose pleine de perplexités. Étant un prédicat intrinsèquement évaluatif (et négatif), toute attribution de haine est ipso facto une condamnation morale. Mais elle risque aussi d’être une condamnation « magique » et irrationnelle, car le « haineux » est incorrigible (irréductible et incurable selon Aristote), d’autre part, parce qu’étant intrinsèquement mauvaise, la haine est sans raison. À quoi servirait donc de la « dénoncer » ? Sa dénonciation n’aurait de sens que si, par exemple, son objet était contingent (injustifié et déplacé) comme dans la théorie du bouc émissaire [qu’apparemment Ogien refuse]. Mais, quoiqu’il prétende que la vraie haine ne disparaît pas avec l’élimination de la croyance qui prétend la « justifier », Ogien ne discute pas du problème de son caractère persuasif ou contagieux, qui seuls rendraient utile la dénonciation des « haineux » — tels les antisémites par exemple —. J’y reviendrai dans un prochain article qui s’intitulera : « L’antisémitisme est-il indestructible ? ». Les croyances associées à la haine, et qui prétendent la justifier, ne sont pas ses raisons, mais ce que Pareto appelait des « fausses rationalisations » ou des dérivations, dont le haineux, dépositaire sur l’objet de sa haine de croyances contradictoires, peut changer aussi facilement que de chemise. Ce n’est pas cela qui lui importe. Selon la théorie de Sartre sur son irrationalité radicale, cette irrationalité rend la haine insensible à l’argumentation, le haineux ne s’embarrassant, pour lui-même, ni de vraisemblance ni de cohérence (Réflexions sur la question juive). Par contre, selon la théorie dite « relationnelle », également venue de Sartre (l’objet de la haine est l’existence de l’autre ; L’Être et le néant, p. 481-484), d’après laquelle la haine viserait de re — directement — l’existence de son objet, et cela — comme dit Jankélévitch — sans faire acception ni du quatenus, des descriptions sous lesquelles l’objet est présenté, ni du point de vue de la présentation, son irrationalité n’est plus vraiment le point pertinent. Sans qu’elle ne cesse d’être moins insensible pour cela à l’argumentation rationnelle. Mais si le haineux est radicalement irrationnel, est-il alors responsable de sa haine ? Et la réprobation morale à son égard est-elle alors justifiée ? Si les nazis sont des fous, n’est-il pas inhumain de les condamner moralement ? Il faut simplement les mettre hors d’état de nuire. Du point de vue de Levinas, c’est moi qui suis responsable de l’antisémitisme de l’antisémite ! On l’aura compris après ces onze articles, je ne suis pas tout à fait d’accord avec Levinas. Mais à l’autre extrême, le plus grand danger serait de tomber dans le paradoxe de la « haine de la haine », cette réduplication fatale, aussi moralement répréhensible ou aussi folle qu’elle, et qui est sa véritable victoire [7].
Enfin je termine par l’indication d’une attitude ironique, et libérale selon la voie négative : qu’on peut — sans doute — être Lévinassien, mais à condition de savoir qu'il est aussi possible ne pas être Lévinassien. Car même un Lévinassien — il est le premier dans cette obligation — doit respecter la différence de l’Autre, je veux dire l’altérité du non-Lévinassien !
Fin.
Notes :
[1] Voir les pages de témoignage de son fils Michaël Levinas, qui sont les plus intéressantes de la biographie de S. Malka, Emmanuel Levinas, chez JC. Lattès, pp. 258-274.
[2] Dominique Janicaud, Le tournant théologique de la phénoménologie française (p. 29-30). Cependant une comparaison des descriptions phénoménologiques de la caresse de Levinas et de Sartre ne conclurait pas nécessairement en faveur de Levinas.
[3] Ainsi, une philosophe lévinassienne d’une grande qualité et probité intellectuelle, comme Catherine Chalier, invite-t-elle le sujet à « éprouver avec honte sa liberté » ! [Cf. C. Chalier, Pour une morale au-delà du savoir - Kant et Levinas, Albin Michel, Paris 1998, p. 94]. Cet essai — auquel j’ai déjà fait allusion — confrontant les doctrines éthiques de Kant et Levinas fait le pari de la rigueur, et comble le « regret » exprimé par Derrida du manque d’une « confrontation systématique et patiente » (ED, p. 142, note 1). Mais son auteur ne paraît pas voir la fragilité de l’argumentation lévinassienne qu’elle systématise contre Kant, parce qu’en dernière analyse purement théologique (biblique). Par ailleurs quelques problèmes philosophiques grèvent cet ouvrage intéressant. Notamment l’opposition simpliste qu’elle maintient en permanence entre l’universalité de la loi morale et la « singularité de la personne » (confondue avec la particularité immédiate de l’autrui : ce terme « singularité » est un nid de confusion). C’est la crainte de Derrida : « Sans l’élément formel de l’universalité (…) le respect de l’autre (…) n’échappe plus à l’immédiateté empirique et pathologique » (ibid.). De la notion de « personne », omniprésente et centrale dans ce livre, il n’y a d’ailleurs nulle part d’analyse. On passe sans précaution de l’ « anarchie » pré-ontologique au « sujet moral » et à la « personne »… L’inconsistance se révèle en effet à ce qu’on y parle sans arrêt de la personne, mais qu’on déclare en même temps que la morale lévinassienne concerne un X « qui n’a pas de soi » (Chalier, p. 112). Une personne, mais sans soi ! Charabia ! En fait, sauf à être vidée de toute signification, la « personne » suppose l’identité du soi (ipséité) et l’universalité, elle n’est pas une immédiateté, une « particularité sensible » — ce qui condamnerait effectivement toute la morale lévinassienne aux « bons sentiments », et à la niaiserie. On identifie en outre l’ontologie à l’égoïsme (cela, à la faveur de l’abusive réduction lévinassienne : ontologie = « intéressement à être »). Réduction qui donne à l’éthique de Levinas un curieux parfum schopenhauerien : l’individuation du vouloir-vivre (égoïste) est condamnée… Sans doute parce qu’il représente ce qu’on fait de mieux en matière de « lévinassisme », ce livre a finalement l’intérêt — peut-être malgré lui — de montrer que la pensée de Levinas est en réalité plus théologie que philosophie. Par ailleurs, Chalier semble ignorer la phénoménologie. Tout l’effort husserlien est bradé ! Un lévinassisme ex nihilo! À la lire, on n’est pas loin d’avouer, en effet (Janicaud), que la phénoménologie française s’est transformée en « théologie».
[4] C'est ce que j'ai développé dans mon ouvrage : Raphaël Lellouche, Identité du soi et unité de la conscience, ed. CNRS, Paris, 1989. Les principales références de la doctrine de “l’asymétrie de la première personne” sont : Dieter Henrich, Selbstverhältnisse, Reclam, Stuttgart, 1982 ; Hector-Neri Castaneda, The phenomeno-logic of the I – Essays on self-conciousness, Indiana University Press, 1999.
[5] Analyse de « l’affaire Sartre-Levinas-Benny Lévy-Bernard-Henri Lévy » dans mon article : Querelle d’héritage : le positif qui fait… Ména, 1-04-2005 [lire].
[6] Voir Ruwen Ogien, Un portrait logique et moral de la haine, L’Éclat, 1993. p. 58.
[7] Sur tous ces points, voir Ruwen Ogien, op. cit ; voir également Jean-Paul Sartre, Réflexions sur la question juive, Gallimard, 1954; J-P. Sartre, L’Être et le Néant, chap. « Les relations concrètes avec autrui – Deuxième attitude : indifférence, désir, haine, sadisme, p. 447 et sq. La dialectique du pour-autrui, chez Sartre, parcourt un cycle intersubjectif de l’inauthenticité (un « cercle vicieux ») qui va de l’amour à la haine. Ce cercle parcourt les figures suivantes : amour (absorption de l’autre) ; fascination ; séduction ; reflet-reflété ; masochisme [premier échec] ; indifférence (« toupet ») ; désir ; caresse et chair ; révolte du regard ; préhension ; pénétration ; sadisme [second échec]. Enfin le cycle se ferme par la haine, qui vise la mort de l’autre comme tel.