Par Maxiton (Maxiton) le jeudi 27 octobre 2005 - 10h00: |
Slim
Merci du fond du coeur
Par Email (Email) le jeudi 27 octobre 2005 - 07h51: |
Par Francois (Francois) le jeudi 27 octobre 2005 - 06h54: |
Aide toi, le ciel t'aidera peut-être
Bush à Abou Mazen: Les Palestiniens doivent commencer par s´aider eux-mêmes
DEBKAfile Rapport exclusif
http://www.debka.com/article.php?aid=1100
Adaptation française de Simon Pilczer, volontaire de l'IHC
Des sourires, oui ; un État, non
Le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas n'a pas eu de grandes chances d'exposer sa liste habituelle d'exigences et de plaintes lors de ses pourparlers à la Maison Blanche avec le Président des USA George W. Bush jeudi 20 octobre. Au lieu de cela, par contraste avec l'humeur joviale de leur conférence de presse conjointe, Bush a brisé les espoirs de son visiteur d'un État palestinien dans un avenir prévisible. " Pas pendant mon mandat ", a déclaré le Président fermement, selon des sources exclusives de DEBKAfile à Washington.
Abou Mazen est décrit à la sortie de la réunion pâle et secoué, sans rien à rapporter de son voyage à Washington. La plus grande partie de leur conversation de 45 minutes était unilatérale. Bush a à peine laissé Mazen placer un mot, lui coupant la parole plusieurs fois.
Selon nos sources, le Président des USA a posé un nouvel ensemble de règles, inhabituelles pour les Palestiniens. En un mot, personne n'aidera les Palestiniens s'ils ne s'aident pas eux-mêmes - et cela vaut pour moi, le Président des USA, aussi. Si vous pensez que vous pouvez désarmer le Hamas en les laissant prendre part aux élections, allez-y, vous êtes chez vous. Nous pensons que vous commettez une énorme erreur, mais nous n'interférons pas.
Mais il y a un prix à payer. Un régime dominé par les terroristes ne peut s'attendre à être traité comme une démocratie.
Il a rappelé à Abou Mazen qu'il a été le premier président américain à adopter la vision un Etat palestinien indépendant et à en faire un objectif de sa politique étrangère, mais les Palestiniens ne se sont pas élevés à la hauteur du défi. Il a informé Abbas que pour obtenir un État, ils doivent répondre à trois conditions catégoriques :
A. Un État palestinien doit vivre en paix avec Israël.
B. La paix seule n'est pas assez. Les Palestiniens doivent se montrer capables d'être de bons voisins.
C. L'État palestinien doit être débarrassé du terrorisme.
Selon l'état des événements aujourd'hui, a déclaré Bush, je ne vois pas de perspectives de faire exister un État palestinien avant que je ne quitte la Maison Blanche.
Le Président des USA a dit qu'il continuerait à soutenir le dirigeant palestinien. Cependant, ses termes ont été à l'inverse de ce que Abbas voulait entendre.
1. Les négociations sur le statut final ne doivent pas encore commencer. (Cela s'est abattu sur la tête d'Abbas pour son objectif le plus chéri, qui est de passer les préliminaires de la feuille de route pour sauter à l'étape finale).
2. Washington retient le calendrier pour progresser vers l'indépendance palestinienne (cela a été un revers stupéfiant pour les projets d'Abbas, et sa réputation chez lui).
3. Le feuille de route pour la paix au Moyen-Orient ne sera pas activée pour l'instant. Elle restera sur le papier aussi longtemps que des " gangs armés " palestiniens sont aux responsabilités.
Abou Mazen a tenté de formuler en un mot les exigences palestiniennes, telles que le statut non résolu des passages de la frontière Égypte - gaza, un lien direct entre la rive occidentale et Gaza souveraine, un arrêt de la barrière de défense israélienne, et des plaintes diverses, mais Bush les a balayées, déclarant qu'il est informé de ces problèmes et qu'il les délègue à ses conseillers - " Jim Wolfensohn ", ou le "Général Ward ".
Il accorda quelque support à la demande palestinienne d'armes et de munitions pour armer leurs forces de sécurité, mais déclara que cela devrait attendre qu'un nouveau coordinateur militaire prenne la suite du Général Ward. Le Président des USA dit qu'il était encore à la recherche d'un candidat adapté, un militaire avec une bonne expérience du renseignement qui avait aussi travaillé avec la CIA. Il donna aussi son accord pour obtenir davantage de concessions économiques de la part d'Ariel Sharon.
Au total, la réunion s'est achevée sans résultats ni décisions.
A l'extérieur, quand ils fait face aux journalistes, le Président Bush profita d'une question posée par un correspondant palestinien pour renvoyer sur place son nouveau message. Interrogé pour savoir si un État palestinien naîtrait pendant son mandat de Président, il répondit : Mon objectif est de poser les fondations d'un État. Si cela survient ou non n'est pas mon problème ; cela dépend des Palestiniens.
Clairement, le Président des USA a fait plusieurs pas en arrière depuis son premier concept d'État palestinien comme objectif prioritaire de la politique américaine. Il laisse les Palestiniens se diriger. Pour la première fois, ils se sont entendus notifier clairement et fermement qu'aussi longtemps qu'ils hébergent des terroristes, ils peuvent oublier l'obtention de leur propre État.
Source: http://www.a7fr.com/article.php?id=4451
Par Emma (Emma) le jeudi 27 octobre 2005 - 07h20: |
Le président iranien déclare qu'"Israël doit être rayé de la carte"
LEMONDE.FR
Le président ultraconservateur iranien, Mahmoud Ahmadinejad a ouvertement appelé, mercredi 26 octobre, à ce que l'Etat d'Israël soit "rayé de la carte", "comme l'a dit l'imam (Khomeiny)". Le président s'est exprimé devant quatre mille étudiants radicaux, dans un discours prononcé à l'occasion d'une conférence intitulée "Le monde sans le sionisme".
Quand les étudiants, vêtus de noir, ont scandé "Mort à Israël", à l'apparition de Mahmoud Ahmadinejad à la tribune, celui-ci leur a répondu qu'un tel slogan devait être proféré encore plus fort.
"La nation musulmane ne permettra pas à son ennemi historique de vivre en son cœur même", a insisté le président, dont la prise de fonctions en août a coïncidé avec un net durcissement du régime islamique. "Les combats livrés sur la terre occupée font partie d'une guerre pour sa destinée. L'issue de centaines d'années de guerre se joue sur la terre palestinienne", a-t-il dit.
Ancien officier des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime, M. Ahmadinejad défend la lutte des Palestiniens. Dans son discours, mercredi, il a préconisé l'unité des Palestiniens et une "nouvelle vague" d'attaques pour atteindre "le point d'anéantissement du régime sioniste".
UNE DIATRIBE CONTRE LES ÉTATS-UNIS ET L'OCCIDENT
"Les dirigeants de la nation musulmane qui reconnaîtront Israël brûleront dans les flammes de la colère de leur propre peuple", a-t-il promis. Il a dénoncé Israël comme étant la création des "forces d'oppression mondiales", désignation quasi officielle des Etats-Unis et de l'Occident. Parlant d'une "guerre historique de plusieurs siècles entre l'oppresseur et le monde islamique", il a déclaré que "le dernier bastion de l'islam était tombé, il y a un siècle, quand les oppresseurs ont engagé la création du régime sioniste". "Ils se servent de lui (Israël) comme d'un poste avancé pour répandre ses idées au cœur même du monde islamique", a-t-il ajouté.
La négation de l'Etat d'Israël par la République islamique est l'une des entraves les plus fortes à une normalisation des relations entre Téhéran et l'Occident. Les Etats-Unis accusent l'Iran de saper les efforts de paix et d'armer les mouvements radicaux anti-israéliens. C'est la première fois depuis des années qu'un dirigeant iranien aussi haut placé prône publiquement la disparition de l'Etat d'Israël, même si celle-ci fait partie de la propagande du régime. La rupture des relations avec Israël fut l'un des premiers actes diplomatiques de la République islamique, instituée en 1979.
UN DANGER "ÉVIDENT ET ACTUEL" POUR ISRAËL
De fait, Israël se considère comme la cible désignée du programme nucléaire iranien, que Téhéran proclame purement civil, mais qui place l'Iran à seulement quelques années de la détention de l'arme atomique. En réaction aux propos de Mahmoud Ahmadinejad, le ministre des affaires étrangères israélien, Sylvan Shalom, a qualifié l'Iran de danger "évident et actuel".
Les propos de Téhéran, tenus dans une période de crispation dans les relations avec les Occidentaux, ont rapidement suscité une condamnation de Paris. "Si ces propos ont effectivement été prononcés, nous les condamnons avec la plus grande fermeté", a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi. Une déclaration identique a émané, mercredi, du ministère des affaires étrangères allemand.
Par Slim (Slim) le jeudi 27 octobre 2005 - 02h45: |
Mon cher Emile:
Ca doit etre fatigant de devoir expliquer la meme chose presque chaque deux semaines aux nouveaux internautes qui visitent Harissa. Je te complimente pour ta patience. La memoire est courte, et la plupart des jeunes ignorent totalement l'essors et l'influence de la presence juive en Tunisie. Il ignorent qu'un grand nombre de leurs traditions journalieres ont ete directement herites de leurs compatriotes juifs, car ils ignorent que les juifs etaient la, tout court. Le conflict Israelo-Arabe ne fait qu'exacerber cette ignorance et effacer de plus en plus le peu de la memoire qui y reste.
Cet oublie se manifeste partout.D'ailleurs, on fait meme la chasse au dialecte Tunisien ces derniers temps figures-toi pour le rendre plus "Arabe". Malla H'chouma
Personellement, je pense que la langue Arabe bien parlee est d'une beaute exceptionelle, mais le dialecte Tunisien, avec ses particularites et son vocabulaire "Mediterraneen" est un dialecte unique et tres riche et doit representer une source de fierte et non pas de honte.
Quand je me suis rendu en Tunisie la derniere fois, j'ai ete choque par l'acharnement des journalistes qui fesaient des entrevues au cours des quelles ils corrigeaient les citoyens qu'ils jugeaient parler un Tunisien pas assez Arabe. Je ne croyais pas mes oreilles! Ces journalistes n'avaient aucune honte a substituer les paroles des gens devant eux et pendant l'entrevue meme!!! comme disent les Tunes, ces journaliste avaient une Blata Zingo.
Une autre partie de note histoire que nous essayons souvent de refouler est celle qui se refere aux origines berberes de la Tunisie. Si tu demandes aux Tunisiens d'aujourd'hui s'ils savent si leurs ancetres etaient berberes, je peux t'assurer que la plupart diront Non. D'ailleurs, meme moi, qui m'interesse beaucoup aux questions de langues, ethnies, et peuples du monde, j'ignore totalement si j'ai des origines berberes. D'ailleurs, cette situation ressemble enormement a la situation des Indien dans l'Est des Etats Unis (l'Apalache) qui se sont melanges avec les populations blanches et qui pendant des decenies ont essayes de cacher/oublier leurs origines Indienne pour pouvoir s'integrer dans la societe majoritairement blanche qui n'etaienet pas tolerante. Il valait mieux oublier pour survivre que d'afficher et d'etre exclus. C'est une situation tres triste a mon avis, autant pour la Tunisie que pour les USA. La Tunisie est Mediterraneenne, et qu'on le veille ou pas, notre histoire a ete fortement influence par les berberes. Toutefois, cette Berberite de notre pays est fierment affichee s'il sa'git de faire des affaires et pour attirer les touristes. Je trouve cela honteux. Je n'ai aucune idee pourquoi les pays du Maghreb veulent tellement faire plaisir aux pays du Machreq. Ce n'est pas comme si nous leur devons quoi que ce soit. D'ailleurs, en toute franchise, ils sont des examples a ne pas suivre. Cette solidarite pan-Arabe a des allures fascistes a mon avis. je ne dis pas cela par mepris, j'aime ma culture Arabe, mais je ne veux pas non plus qu'elle efface les cultures d'autres peuples et civilizations qui ont aides la culture Arabe a s'enrichir pendant des siecles. C'est lorsque les peuples dit "Arabes" ont commences a s'isoler et se renfermer sur eux-memes, en etouffant toutes differences, que leur declin a commencer a s'installer.
Pour retourner a la question des "questions qui se posent" souvent sur le sujet des Juifs de Tunisie et de leur influence sur leur pays, il faut que des personnes comme toi continuent a avoir cette patience legendaire et a perseverer pour assurer que cette memoire reste toujours vivante. Faute d'avoir une communaute nombreuse en Tunisie dont l'existence resoudrait ce besoin constant d'expliquer les faits, il ne reste que la memoire, le language, et la communication constante et honete qui puisse preserver l'histoire de notre chere Tunisie et de nos communautes respectives.
Par Moshébé (Moshébé) le mercredi 26 octobre 2005 - 22h21: |
« Il est plus que probable que la décision d’Isaël de reprendre ses attaques ciblées contre les dirigeants des organisations islamiques, ne peut que provoquer de tels attentats. »
Ce ne sont malheureusement pas les paroles prononcées mot pour mot, car la surprise ressentie par cette explication d’un journaliste de TF1, lors du journal de 20 heures ne m’a pas permis de retenir la formule utilisée, pour insinuer que seule Israël est responsable de cette escalade « réciproque » de la violence.
Mais cela voulait bien dire que Israël, a une grande part de responsabilité dans cet attentat lâche, inhumain et fidèle à ce slogan des assassins islamistes, je cite : « l’islam a besoin de sang ! »
Bien sur, la France par le biais de ses hommes politiques, de ses média, et de ses Organismes internationaux dont le courage et l’intégrité sont bien connus, pense y trouver son compte en ménageant la chèvre et les choux.
Je veux dire en ménageant moins un Etat parfaitement démocratique reconnu par les instances internationales d’une part, et comprendre plus volontiers, et même à tout prix, d’autre part, les crimes commis par des structures qui avouent leurs seules raisons d’exister, tuer du juif.
Renvoyer, dans le meilleur des cas, Israël et les terroristes dos à dos, permet à la France et à ses structures, d’une part de sauver la face en faisant mine de regretter la violence aveugle, et d’autre part, d’affirmer son appui et son soutien à la gangrène du monde, j’ai cité le terrorisme.
Cela permet de ne pas aiguiser sa colère, et par conséquent de conforter les terroristes dans leur folie meurtrière, en distillant à chaque fois une formule magique, qui fait preuve d’uns compréhension et d’une sollicitude, qui constitue un véritable permis de tuer, surtout si la victime s’appelle Israël.
Naturellement, la France et l’Europe ne condamnent même pas un Etat comme le Pakistan, alors que son peuple est décimé par les conséquences du récent séisme, qui refuse l’aide d’un pays qui propose son aide, simplement parce qu’il s’agit d’Israël.
Une seule vie sauvée aurait valu d’accueillir cette aide « inespérée » vue la précipitation imperceptible des autres pays civilisés à réagir à cette catastrophe.
J’attends de voir la réaction concrète de mon pays, face à la déclaration de ce jour de Président iranien
Dans le passé, la France a eu une lourde responsabilité dans le malheur de plusieurs peuples et en l’occurrence de celui de l’Algérie.
Est ce pour exulter ces fautes qu’aujourd’hui, tout ce qui touche à l’orient est jugé partialement par la France, sa Presse et ses Associations, alors que cette partialité s’applique toujours au détriment d’un des pays les plus démocratiques du monde, au profit de ce foyer de dictateurs et de terroristes, menaçant la paix et la sérénité du monde entier.
Que dire alors de sa responsabilité concernant des communautés métropolitaines comme nos celle de frères et sœurs , livrées à l’ennemi, en parfaite connaissance de cause.
Je suis citoyen français, mais rien ni personne ne fera taire cette colère et cette énorme déception de voir les dirigeants mon pays s’enfoncer dans cette lâcheté et ce renoncement au respect de la morale, de la quiétude internationale et de ses responsabilités..
Pae civisme, je ne jugerai jamais en tant que citoyen français, les faits et gestes illicites de nos hommes politiques, illustrés par un procès qui a vu son dénouement aujourd’hui.
Mais en tant que juif, je ne me tairai jamais face à l’injustice et à la lâcheté de certains pays quant à la menace d’extermination d’Israël, et donc des juifs dans le monde.
On aurait alors beau jeu de nous reprocher de nous être laissés conduire à l’abattoir comme des moutons.
Que cette nouvelle année soit pleine de joie et de paix et de sérénité pour la France, pour Israêl et ses fidèles et pour tous les pays civilisés, respectueux de leur rang, de leur rôle et de leur honneur.
Par Mena (Mena) le mercredi 26 octobre 2005 - 18h55: |
Un très beau film et beaucoup de tristesse (info # 012510/5) [analyse]
Par Guy Millière © Metula News Agency
Je viens de voir un très beau film, intitulé « La maison de Nina », réalisé par Richard Dembo. Mais j'ai passé en même temps une soirée très triste : nous étions cinq spectateurs dans la salle. Le lendemain, je recevais un courriel diffusé très largement sur le net par le producteur du film, incitant à une mobilisation sans laquelle ce long-métrage allait disparaître rapidement et totalement des écrans. J'ai bien peur, hélas, que les dés ne soient déjà jetés et qu'il n'y ait plus rien à faire. L'important est de comprendre pourquoi.
La maison de Nina décrit ce que fut la souffrance des enfants de victimes de la shoah et de ceux ayant survécu aux camps d'extermination. On y découvre la douleur à l'état brut, et sans qu'il ne soit nécessaire de le souligner verbalement, on saisit que l'immensité absolue de cette douleur devrait pour toujours faire apparaître comme une honte et une abomination la moindre remontée d'antisémitisme en Europe. On appréhende aussi ce qu'ont vécu ceux qui ont soixante-dix ans en Israël aujourd'hui, et on comprend qu'Israël n'est pas un Etat comme les autres. C’est un Etat que tout Européen, voulant donner un sens, après la shoah, à l'expression « civilisation européenne », se devrait de traiter avec respect et, j'ose le dire, repentance.
On voit dans La maison de Nina ce que c'est que d'être « né après », pour reprendre l'expression de mon ami Guy Konopnicki ; de vivre sans avoir une tombe où venir pleurer ses parents, ses frères, ses sœurs ; de construire sa vie dans une famille mutilée à tout jamais, au sein d'un peuple lui-même mutilé. On reconnaît, à côté de Français qui se sont bien conduits, des Français qui se sont comportés comme des lâches, des salauds. Dès l'après-guerre, le gouvernement français a manifesté beaucoup d'indifférence : parce qu'il fallait, comme on le disait alors, restaurer l' « honneur national ». La nourriture venait d'Amérique et les troupes qui ont libéré la France étaient américaines. Le film montre surtout comment les survivants se reconstruisent en réaffirmant dans leur grande majorité leur identité juive, leur appartenance opiniâtre à un ensemble de traditions qui existent depuis des millénaires et qui nous rappellent ce que l'Occident, en ce qu'il a eu de plus fécond, doit au judaïsme.
Tous ces éléments sont dévoilés de manière sobre, simple, limpide. Il y a, dans La maison de Nina, une vérité brute, immédiate, qui touche en plein cœur quiconque, du moins comme moi, qui connaît l'histoire, ses pièges, ses abominations, la nécessité de garder rivés en soi des principes éthiques avec lesquels on ne transige pas si l'on tient à ce qui fait l'humanité en l'homme.
Je pense, hélas, que c'est la juxtaposition de tous ces éléments et leur force de vérité qui ne passent pas aujourd'hui auprès du public français.
On refuse de voir la douleur des survivants de la shoah en France et en Europe. On veut au contraire oublier cette souffrance, la réduire à quelques commémorations officielles. Oublier qu'en amont de la construction européenne des dernières décennies, il y a ce crime immense et sans pareil, auquel tous les peuples européens ou presque ont, à des degrés divers, participé. On ne veut plus être confronté à la honte et l'indignité absolues de l'antisémitisme ; on préfère, dans l'Europe post-moderne, invoquer vaguement et génériquement un grand anti-racisme arc-en-ciel qui englobe et dilue tout et qui permet de donner aux victimes des visages interchangeables, conformes au relativisme ambiant. On veut pouvoir critiquer Israël et maltraiter l'Etat hébreu. On veut pouvoir dire que les juifs israéliens sont les nazis de notre époque, de façon à gommer que l'Europe, il n'y a pas si longtemps, ne s'est pas du tout conduite de façon civilisée. On veut croire à l'histoire reconstruite autour du couple franco-allemand : la France s'est libérée toute seule et la libération de la France a été le début de la libération de l'Allemagne et des Allemands. On ne veut pas se souvenir, en une ère où, à côté de l’antisémitisme et de « l'antisionisme », remonte dans l'air du temps un anti-américanisme lui aussi nauséabond, de ce qu'on doit aux Etats-Unis d'Amérique.
On ne veut pas, enfin, parce que l'Europe se construit sur la négation et l'effacement de la mémoire, sur l'oblitération des identités culturelles et nationales, voir devant soi la mise au jour d'une identité qui n'a cessé de durer et de résister, malgré tant d'épreuves. Et on ne veut pas voir, en particulier, cette identité-là, parce qu'elle renvoie à l'idée même de Loi et de transcendance. Donc à des valeurs qui ne peuvent coïncider avec le relativisme, avec la tolérance de tout et de son contraire.
Ce qui a rendu ma soirée si triste n'a pas seulement été le fait que nous n'étions que cinq, ce soir-là, à voir La maison de Nina. C'est tout l'arrière-fond auquel ce désintérêt pour ce film m'a renvoyé. Il est des choses qu'on ne veut plus voir, plus entendre, plus toucher du doigt en France et en Europe aujourd'hui. Je parlais de post-modernité plus haut, peut-être devrais-je parler de fonctionnement post-civilisationnel. Que reste-t-il de vivant dans une civilisation où il n'y a plus de mémoire sinon une fiction, où il n'y a plus de souvenirs sinon des reconstructions, où il n'y a plus de racines qu'on ne cherche à oblitérer, où il n'y a plus, ou de moins en moins, de repères éthiques et de capacités d'indignation devant l'inhumanité : pas grand chose, je le crains. Qu'y a-t-il après la civilisation ? La barbarie, quelquefois.
Je notais voici peu que la France et la plupart des pays européens ne comprennent plus rien aux Etats-Unis ni à Israël. C'est parce que les premiers définissent le vide vers lequel ils se précipitent par opposition à ce que représentent ces derniers. J'ai bien peur qu'à ce rythme il n'y ait bientôt plus de place dans l’Hexagone et en Europe pour des gens attachés à la transcendance et à la Loi, a fortiori pour des gens dont ces éléments constituent l'identité essentielle.
Par Hajkloufette (Hajkloufette) le mercredi 26 octobre 2005 - 16h35: |
Attentat a Hadera au moins 4 morts et une trentaine de blesses dans le marche de la ville .
la suite au BB
http://harissa.com/forums/read.php?36,32529
Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le mardi 25 octobre 2005 - 18h14: |
A Passionata et à mes jeunes compatriotes tunisiens,
Je ne suis pas de votre génération, c'est pourquoi je me permets d'éclaircir un point mentionné dans votre commentaire. Vous dites: “pourquoi faut-il mélanger la religion avec d'autres sujets?” Ma foi, les Juifs sont différents du monde, justement à cause de la religion. Je ne veux pas dire par là que ma religion juive passe avant tout, mais pour comprendre les Juifs il faut se rappeler que les Juifs ont un seul petit pays minuscule et une religion de laquelle presque toutes les grandes religions se sont inspirées.
Les Musulmans ont plusieurs pays et des étendues presqu’à l’infini et en plus ils veulent s'acquérir encore des terres de ce petit Israël, pour la seule raison que lorsque le peuple d’Israël avait perdu le pays aux Romains et avait été pris en esclavage et déporté, les Arabes avaient pris sa place dans ce petit pays. Vous voyez un peu l’injustice. Je veux bien me sentir à l’aise avec tous les Arabes et avec mes compatriotes tunisiens, comme vous. Ma famille a résidé en Tunisie pendant des siècles et il va de soi de dire que c’était bien avant les Français et encore avant les conquêtes arabes. Malgré notre ancienneté en Tunisie et nos droits sur ce pays, je dis merci à tous les Tunisiens de nous avoir hébergé pendant des siècles et nous n’avons aucune prétention de nous approprier la terre de la Tunisie, comme le font aujourd’hui les Arabes nés en Palestine qui ont des prétentions sur les territoires d’Israel au lieu de dire : “Beshfa Alik Ya Hbibi Ya Rsoula”
Vous voyez un peu les choses éclaircies par un compatriote qui parle le même language que vos parents et vos grands-parents. Encore permettez-moi de vous dire que 95 % des Tunisiens ne sont pas arabes mais des convertis a l’Islam et à l’arabe comme l’avait dit Bourguiba: “je suis Meslem Beseif.” Vous voyez, nous les Juifs tunisiens avons préféré payer des tributs pour notre protection (Dhimma) et ne pas nous convertir à l’Islam. J’espère qu’avec ce petit éclaircissement vous allez mieux comprendre les Juifs. “Beslama, Outesbah Outerbah Ya bent Ebladi”
Par Haver (Haver) le mardi 25 octobre 2005 - 13h25: |
Ben Shalom Bernanke Patron de la FED
Ben Shalom Bernanke (soutenu décembre 13 , 1953 ) est le Président Conseil de s des ETATS-UNIS de président le 'des conseillers économiques (CEA) et du dénommé pour réussir Alan Greenspan comme président du conseil d'administration des gouverneurs de la réservation fédérale des Etats-Unis . Il était précédemment un membre du conseil supérieur de la réservation fédérale , servant à partir d'août 2002 jusque à juste avant son juin 2005 jurer-dans comme le Président de CEA.
Soutenu à Augusta, la Géorgie , il a reçu un diplôme du lycée dans Dillon, Caroline du Sud en 1971; de l'université de Harvard ( summa cum le laude ) en 1975 ; et gagné son Ph.D. chez le massachusetts.institute.of.technology en 1979 . Il a enseigné à l'université de Stanford de 1979 jusqu'en 1985, et a depuis lors été un professeur dans le département des sciences économiques à l'université de Princeton . Il a présidé ce département depuis 1996. Il a donné plusieurs conférences importantes à l'école de Londres des sciences économiques sur la théorie et la politique monétaires et a écrit trois manuels sur la macro-économie .
Il était le directeur du programme monétaire de sciences économiques du bureau national de la recherche et du rédacteur de la revue économique américaine .
Il est connu pour son travail sur les canaux de transmission de la politique monétaire , en particulier un papier 1992 avec l'oeillère d'Alan arguant du fait que l'expansion du crédit était plus importante que la masse monétaire . Son travail sur la transmission de la politique monétaire a également provoqué un intérêt pour les causes de la grande dépression , une période dans l'histoire des ETATS-UNIS accompagnée de la déflation monétaire substantielle .
Il a donné un discours dans 2002 intitulés "déflation: S'assurer 'il 'ne se produit pas ici "dans ce qui il a discuté des actions alimentées possibles pour empêcher l'énonciation de déflation," une réduction des impôts d'impôt argent-financée est essentiellement équivalent à la baisse célèbre d'hélicoptère 'de 's de Milton Friedman 'de l'argent ". En raison de ce discours -- mettant en référence le potentiel de l'argent alimenté d'élasticité directement aux citoyens (par opposition à travailler par des banques) comme possibilité de dernier-ressource d'arrêter la déflation -- les hawks d'inflation ont démarré l'appeler "hélicoptère Ben". Autre décrivant plusieurs options dans l'arsenal du gouvernement pour la déflation Bernanke de combat également dit, "le gouvernement des ETATS-UNIS a une technologie, appelée une presse (ou, aujourd'hui, le son équivalent électronique), cela lui permet de produire autant de dollars des ETATS-UNIS pendant qu'il souhaite essentiellement à aucun coût."
En mars 2005, quelques mois avant le Président devenant du CEA, il a donné un discours qui a argué du fait que les facteurs économiques internationaux étaient en grande partie responsables du déficit fédéral américain. C'était controversé parmi ces économistes qui se sont sentis que le déficit était dû aux réductions des impôts gouvernementales de dépense et d'impôt par l'administration de buisson. [ 1 ]
Octobre 24 , 2005 , le Président Bush a nommé Bernanke pour réussir Alan Greenspan comme Président de la réservation fédérale . Greenspan se retirera janvier 31 , 2006 après 18 ans comme Président.
Bernanke est largement considéré pour être un partisan du alimenté adopter une cible explicite d'inflation, comme le font d'autres banques centrales. [ 2 ]
[ éditez ]
Récompenses, camaraderies
Camarade, Society Économétrique (1997)
[ éditez ]
Bibliographie
2005) essais de Ben Bernanke (sur la grande dépression , pression d'université de Princeton. ISBN 0691118205
"[ essais ] dessus pourquoi la grande dépression était ainsi dévastant et duré tellement longtemps. Ces essais incluent une partie de la recherche récente sur le caractère international de la crise. Cette vue d'ensemble nous montre que tandis que la grande dépression était un désastre inégalé sur une échelle véritablement universelle, quelques économies a tiré vers le haut plus rapidement que d'autres, et certains ont fait une occasion hors d'un désastre. En comparant et en contrastant les stratégies et les statistiques économiques des nations du monde comme ils ont lutté pour survivre économiquement, les leçons fondamentales du stand de la macro-économie dehors dans le soulagement "bold"sur un fond de l'immense douleur humaine. Les essais en ce volume présentent une vue uniquement logique des causes économiques et de la propagation mondiale de la dépression." -- Pression De Princeton
Essais sur la grande dépression à la pression de Princeton
Ben Bernanke, Thomas Laubach, Frederic Mishkin, et 2005) optimisations d'inflation d'Adam Posen (: Leçons de l'expérience internationale , pression d'université de Princeton. ISBN 0691086893
"[ A ] étude groundbreaking qui aura un impact important sur la discussion au-dessus de la bonne stratégie monétaire pour les prochaines décennies. Comme étude comparative unique quelles banques centrales font réellement dans différents pays autour du monde, ce livre sera également de valeur inestimable à n'importe qui intéressé à la façon dont la politique économique est définie." -- Pression De Princeton
Inflation visant à la pression de Princeton
Ben Bernanke ( 1992 ). "le taux des fonds fédéraux et les canaux de la transmission monétaire". Revue économique américaine 82, numéro 4: 901-921.
[ éditez ]
Liens externes
Biographie de Bernanke à whitehouse.gov
"un cours accéléré pour les banquiers centraux" par Ben Bernanke dans la politique étrangère
"danger du côté incliné" par Ben Bernanke dans la politique étrangère
Homepage de Princeton de Bernanke
La parole "de la presse" de Bernanke
Adresse par des "qualifications intitulées Bernanke, propriété, et sécurité" avec le sommaire, la vidéo, et la transcription.
Profil de Ben Bernanke
Ben et profil de mariage d'Anna Bernanke
Recherché de " http://en.wikipedia.org/wiki/Ben_Bernanke "
Catégories : Événements courants | 1953 naissances | Économistes américains | Professeurs américains | Anciennes élèves de Harvard | Américains Juifs | Les gens de la Géorgie (état des ETATS-UNIS) | Bêtas Kappa membres de Phi | Anciennes élèves de Princeton | Anciennes élèves de Stanford | Le Conseil des ETATS-UNIS des conseillers économiques | Anciennes élèves de MIT
Par Emma (Emma) le lundi 24 octobre 2005 - 20h15: |
Boucs émissaires
Les diables du Diable
Ceci est une modeste contribution à la guerre du Bien contre le Mal. L’auteur apporte quelques « identikits » qui nous aident à identifier les divers visages du Prince des ténèbres. Seuls figurent ici les démons de longue durée, actifs dans le monde depuis des siècles ou des millénaires.
Par Eduardo Galeano
Ecrivain uruguayen. Auteur, entre autres, de Sens dessus dessous. L’école du monde à l’envers, Homnisphères, Paris, 2004.
Le Diable est musulman
Déjà Dante lui-même savait que Mahomet était un terroriste. Ne l’a-t-il pas placé dans les cercles de l’enfer, condamné pour l’éternité à être fendu de haut en bas ? « Je l’ai vu tranché en deux », a chanté le poète dans La Divine Comédie, « de la barbe jusqu’au bas du ventre... » Plus d’un pape s’était aperçu, au temps où les hordes musulmanes tourmentaient la chrétienté, qu’elles n’étaient pas composées d’êtres en chair et en os, mais de grandes armées de démons qui se multipliaient à mesure qu’ils recevaient des coups d’épée, de lance, ou des décharges d’arquebuse. A notre époque, les missiles fabriquent infiniment plus d’ennemis qu’ils n’en éventrent. Mais, au bout du compte, que deviendrait Dieu s’il n’y avait pas d’ennemis ? La peur commande, et les guerres se nourrissent de peur. L’expérience prouve que la menace de l’enfer est toujours plus efficace que les promesses du ciel. Bienvenus soient nos ennemis ! Au Moyen Age, chaque fois que le trône vacillait, à cause d’une banqueroute ou de la fureur populaire, les rois chrétiens dénonçaient le péril musulman, déclenchaient la panique, lançaient une nouvelle croisade, et l’affaire était dans le sac. Tout récemment encore, M. George W. Bush a été réélu président de la planète grâce à l’opportune apparition de M. Oussama Ben Laden, le grand croquemitaine du monde, qui, la veille des élections, annonça, à la télé, qu’il allait venir dévorer tout crus les petits enfants. En l’an 1564, le démonologue Johann Wier avait recensé les diables qui travaillaient sur terre, à temps complet, pour la perdition des âmes chrétiennes. Il en compta pas moins de sept millions quatre cent neuf mille cent vingt-sept, qui opéraient répartis en soixante-dix-neuf légions. Depuis ce recensement, il est passé beaucoup d’eau bouillante sous les ponts de l’enfer. A combien s’élève, aujourd’hui, le nombre d’envoyés du royaume des ténèbres ? L’art de la dissimulation rend le comptage ardu. Ces mystificateurs s’affublent de turbans pour occulter leurs cornes ; de larges tuniques cachent leurs queues de dragon, leurs ailes de chauve-souris et la bombe qu’ils portent sous le bras.
Le Diable est juif
Hitler n’a rien inventé. Cela fait maintenant deux mille ans que les juifs sont les assassins impardonnables de Jésus, et coupables de tous les maux. Comment ? Que dites-vous ? Que Jésus était juif ? Tout comme les douze apôtres et les quatre évangélistes ? Ce n’est pas possible. Les vérités révélées ne supportent point le doute et n’exigent pour preuve que leur existence même. Les choses sont comme on dit qu’elles sont, et on le dit parce qu’on le sait : dans les synagogues, le Diable officie, et les juifs, depuis toujours, n’ont d’autre occupation que de profaner les hosties et d’empoisonner les eaux bénites. Ils sont la cause des faillites économiques, des crises financières et des défaites militaires ; ce sont eux qui ont apporté la fièvre jaune, la peste noire et toutes les épidémies. L’Angleterre les expulsa, jusqu’au dernier, en l’an 1290. Mais cela n’empêcha pas Chaucer, Marlowe ni Shakespeare, auteurs qui n’avaient jamais vu un juif, de sacrifier à la caricature traditionnelle et de reproduire des personnages juifs selon le modèle satanissime du parasite suceur de sang et de l’usurier cupide. Accusés de servir le Malin, ces maudits ont traversé les siècles d’expulsions en expulsions et de tueries en exterminations. Suivant l’exemple de l’Angleterre, la France, l’Autriche, l’Espagne, le Portugal, ainsi que de nombreuses villes suisses, allemandes et italiennes, les expulsèrent. Les Rois Catholiques, Isabelle et Ferdinand, les jetèrent hors de l’Espagne sous prétexte qu’ils corrompaient le sang. Les juifs, qui vivaient dans ce pays depuis treize siècles, emportèrent les clefs de leurs maisons. Certains descendants les ont encore aujourd’hui. Jamais ils ne sont revenus. La boucherie colossale organisée par Hitler fut le point culminant d’une longue histoire de persécutions et d’humiliations. La chasse aux juifs a toujours été un sport européen. Maintenant, les Palestiniens, qui ne l’ont jamais pratiqué, paient l’addition.
Le Diable est femme
Le livre Malleus Maleficarum, également connu comme Le Marteau des sorcières, recommandait l’exorcisme le plus impitoyable envers tout démon pourvu de seins et de cheveux longs. Ses auteurs, deux inquisiteurs allemands, Heinrich Kramer et Jakob Sprenger, l’avaient rédigé à la demande du pape Innocent VIII, pour battre en brèche les conspirations démoniaques contre la chrétienté. Il fut publié pour la première fois en 1486, et servit, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, de fondement juridique et théologique aux tribunaux de l’Inquisition de divers pays. Les auteurs y affirmaient que les sorcières, harem de Satan, représentaient les femmes à l’état naturel : « Toute sorcellerie émane de la luxure charnelle, insatiable chez la femme. » Ils ajoutaient que « ces êtres à l’aspect attrayant, au contact fétide et dont la fréquentation se révèle destructrice » envoûtaient les hommes en les attirant, avec leurs sifflements de serpent et leur queue de scorpion, pour les anéantir. Ces deux auteurs mettaient en garde les imprudents : « La femme est plus amère que la mort. Tout en elle est un piège. Son cœur : un filet ; et ses bras : de véritables chaînes. » Ce traité de criminologie, qui envoya des milliers de femmes aux bûchers de l’Inquisition, conseillait de soumettre à la torture toutes les femmes soupçonnées de sorcellerie. Si elles avouaient, elles méritaient les flammes du bûcher. Si elles n’avouaient pas, elles les méritaient aussi, car seule une sorcière, encouragée par le Diable, son amant des sabbats, pouvait endurer semblable supplice sans que sa langue la trahisse. Le pape Honorius III avait décrété que le sacerdoce était une affaire d’hommes : « Les femmes ne doivent pas s’exprimer. Leurs lèvres portent le stigmate d’Eve, qui mena les hommes à leur perte. » Huit siècles plus tard, l’Eglise catholique persiste à refuser aux filles d’Eve l’accès à la chaire. Les musulmans fondamentalistes, saisis de la même panique, mutilent le sexe des femmes et leur cachent le visage. Quant aux juifs orthodoxes, soulagés d’avoir conjuré le mauvais sort, ils commencent leur journée en susurrant : « Merci, mon Dieu, de ne pas m’avoir fait femme. »
Le Diable est homosexuel
Dès 1446, au Portugal, les homosexuels allaient droit au bûcher. Dès 1497, ils étaient brûlés vifs en Espagne. Le feu était le sort destiné à cette engeance démoniaque, née dans les flammes de l’enfer. En Amérique, en revanche, les conquistadors préféraient les jeter aux chiens. Vasco Núnez de Balboa, qui avait condamné nombre d’entre eux à un si cruel châtiment, pensait que l’homosexualité était contagieuse. Cinq siècles plus tard, j’ai entendu dire la même chose par l’archevêque de Montevideo. Lorsque apparurent à l’horizon les premiers conquistadors, seuls les Aztèques et les Incas, au sein de leurs empires théocratiques, punissaient l’homosexualité – de peine de mort. Le reste des habitants de l’Amérique la toléraient, voire, dans certains endroits, la fêtaient, sans jamais l’interdire ni la réprimer. Cette insupportable provocation devait déclencher la colère divine. Selon les envahisseurs, la variole, la rougeole et la grippe, fléaux inconnus qui décimaient les Indiens comme des mouches, ne venaient pas d’Europe mais du ciel. Dieu punissait ainsi le libertinage des Indiens, qui se livraient avec naturel à leurs mœurs contre-nature. Ni en Europe ni en Amérique, pas plus qu’ailleurs, on n’a compté le nombre d’homosexuels condamnés au supplice ou à la mort. Nous ne savons rien des temps lointains, et très peu ou pour ainsi dire rien des temps actuels. Dans l’Allemagne nazie, ces « dégénérés coupables d’aberrants outrages à la nature » étaient obligés d’arborer un triangle rose. Combien furent envoyés en camp de concentration ? Combien moururent là-bas ? Dix mille, cinquante mille ? On ne l’a jamais su. Nul ne les a comptés ; c’est à peine si on les a mentionnés. On n’en sait pas beaucoup plus sur le nombre de Gitans exterminés. Le 18 septembre 2001, le gouvernement allemand et les banques suisses décidèrent de « rectifier l’exclusion dont faisaient l’objet les homosexuels parmi les victimes de l’Holocauste ». Corriger cette omission avait pris plus d’un demi-siècle. A partir de cette date, les homosexuels ayant survécu à Auschwitz ou aux autres camps – si tant est qu’il y en eut – eurent le droit de réclamer une indemnisation.
Le Diable est indien
Les conquistadors découvrirent que Satan, expulsé d’Europe, avait trouvé refuge en Amérique. Dans ces îles et ces rives de la mer des Caraïbes, baisées jour et nuit par sa bouche ardente, des êtres sauvages vivaient dans le plus simple appareil, tels que le Diable les avait mis au monde. Ils vouaient un culte au soleil, à la terre, aux montagnes, aux rivières et à d’autres démons travestis en dieux ; et appelaient jeu le péché de chair qu’ils pratiquaient à toute heure et sans contrainte. Ils ignoraient les dix commandements, les sept sacrements et les sept péchés capitaux. Ils ne connaissaient pas le sens du mot péché ni ne craignaient l’enfer ; ils ne savaient pas lire et n’avaient jamais entendu parler du droit de propriété ni d’aucun autre ; et comme si cela n’eût pas suffi, ils avaient coutume de se manger entre eux. Et tout crus. La conquête de l’Amérique fut un long et dur travail d’exorcisme. Le démon était ancré si profondément en ces terres que, lorsque les Indiens faisaient mine de s’agenouiller dévotement devant la Vierge, ils adoraient en réalité le serpent qu’elle écrasait sous son pied ; et lorsqu’ils embrassaient la croix, ils n’y voyaient guère le fils de Dieu, mais célébraient la rencontre de la pluie et de la terre. Les conquistadors avaient accompli leur mission de rendre à Dieu l’or, l’argent et les nombreuses richesses que le Diable lui avait usurpés. Récupérer le butin ne fut pas chose aisée. Heureusement que, de temps en temps, ils recevaient un petit coup de main de là-haut. Quand le maître de l’enfer prépara une embuscade dans un canyon, pour barrer le passage aux Espagnols vers les mines d’argent du Cerro Rico de Potosí, un archange descendit des cieux et lui administra une raclée mémorable.
Le Diable est noir
Tel le péché, telles les ténèbres, le noir est l’ennemi de la lumière et de l’innocence. Dans son célèbre récit de voyages, Marco Polo évoquait les habitants de Zanzibar : « Ils avaient une très grande bouche, des lèvres épaisses et un nez de singe. Ils se promenaient nus et étaient totalement noirs, de sorte que s’ils étaient apparus dans une autre région du monde, on les aurait pris pour des diables. » Trois siècles plus tard, en Espagne, Lucifer, le corps peint en noir, entrait en scène, lors de comédies ou de fêtes, monté sur un chariot de feu. Sainte Thérèse de Jésus, qui l’avait toujours combattu, n’avait jamais pu s’en débarrasser. Il s’arrêta un jour à son côté, et c’était un « abominable négrillon ». Une autre fois, elle vit une gigantesque flamme rouge sortir de son corps noir, tandis qu’il s’asseyait sur son missel ; et il lui brûla les prières... Bref rappel des échanges entre l’Afrique et l’Europe : durant les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, l’Afrique vendait des esclaves et achetait des fusils. Du travail en échange de la violence. Les fusils mettaient de l’ordre dans le chaos infernal, et l’esclavage était un premier pas vers la rédemption. Avant d’être marqués au fer rouge, sur le visage ou sur la poitrine, les Noirs recevaient une bonne giclée d’eau bénite. Le baptême faisait fuir le démon et insufflait une âme dans ces corps vides. Puis, au cours des XIXe et XXe siècles, l’Afrique offrit de l’or, des diamants, du cuivre, du marbre, du caoutchouc et du café, en échange de bibles. Des produits contre des paroles. On supposait que la lecture de la Bible pouvait faciliter le voyage des Africains de l’enfer vers le paradis. Mais l’Europe avait oublié de leur apprendre à lire.
Le Diable est étranger
Le culpomètre indique que l’immigré vient nous voler nos emplois, et le dangeromètre tire la sonnette d’alarme. S’il est pauvre, jeune et non-Blanc, l’intrus, celui qui vient de loin, est condamné d’emblée pour indigence, inclination au chaos et couleur de peau. Dans tous les cas, s’il n’est ni pauvre, ni jeune, ni basané, il n’est pas le bienvenu, parce qu’il est prêt à travailler le double pour recevoir la moitié. Alors que gouvernent les peurs, la crainte de la perte de l’emploi est une des plus redoutées ; et l’immigré sert d’épouvantail au moment d’accuser les responsables du chômage, des baisses de salaire, de l’insécurité ou d’autres fléaux. Autrefois, l’Europe répandait sur le monde son lot de soldats, de prisonniers, et de paysans morts de faim. Ces protagonistes des aventures coloniales sont restés dans l’histoire comme les voyageurs de commerce de Dieu. Ils incarnaient la civilisation au secours de la barbarie. Actuellement, le voyage se fait en sens inverse. Ceux qui arrivent, ou qui tentent d’arriver, du sud vers le nord, ne portent ni couteau entre les dents ni fusil à l’épaule. Ils viennent de pays pressés comme des citrons et n’ont d’autre intention que de conquérir un emploi ou un petit boulot. Ces protagonistes des mésaventures coloniales sont considérés comme des messagers du Diable. La barbarie à l’assaut de la civilisation.
Le Diable est pauvre
Ils se pourlèchent quand vous mangez, ils vous espionnent quand vous dormez : les pauvres vous guettent. En chacun d’eux se cache un délinquant, voire un terroriste. Les biens de quelques-uns sont menacés par la malfaisance des plus nombreux. C’est connu : le monde est divisé entre ceux qui ne peuvent pas manger et ceux qui ne peuvent pas dormir. Sujettes au harcèlement depuis des milliers d’années, les îles de la décence sont acculées par les mers déferlantes de la misère. La houle gronde et oblige à vivre en alerte permanente. Dans nos villes actuelles, immenses prisons où se barricadent les prisonniers de la peur, les forteresses ont pour nom maisons, et les armures, costumes. Etat de siège. Ne pas se distraire, ne pas baisser la garde, ne pas se confier : statistiquement, vous ne pouvez y échapper ; tôt ou tard, vous devrez subir une agression, un enlèvement, un viol ou un crime. Dans les quartiers malfamés, tapis dans l’ombre, crevant d’envie, avalant leurs rancœurs : les auteurs de votre prochain malheur. Ce ne sont que des vagabonds, des va-nu-pieds, des ivrognes, des drogués, de la graine de délinquants ou des vauriens, de pauvres hères, sans dents, ni projets, ni lendemain. Nul ne les admire, mais ces voleurs de poules font ce qu’ils peuvent, en imitant, modestement, les maîtres qui enseignent au monde les recettes de leur succès. Nul ne les comprend, mais ils aspirent à devenir des citoyens exemplaires, à l’image de ces héros des temps modernes qui violent la terre, empoisonnent l’air et l’eau, étranglent les salaires, assassinent les emplois et séquestrent des pays.
Eduardo Galeano.
Idées
LE MONDE DIPLOMATIQUE