Par Maurice (Maurice) le mercredi 16 novembre 2005 - 19h38: |
Cinq questions auxquelles les non musulmans attendent une réponse
Par Dennis Prager
website: www.dennisprager.com.
Article original paru dans le “Los Angeles Times”, le 13 novembre 2005
http://www.latimes.com/news/opinion/commentary/la-op-prager13nov13,0,5189241.story?coll=la-news-comment-opinions
Adaptation française de Simon Pilczer, volontaire de l'IHC
Les émeutes en France, d’abord du fait de jeunes Musulmans, et les attentats à la bombe en Jordanie sont les derniers évènements soulevant des questions sincères auxquelles les Musulmans respectueux de la loi doivent répondre au nom de l’islam, aussi bien que pour les non musulmans affectés.
En voici cinq parmi elles :
1) Pourquoi restez-vous si tranquilles ?
Depuis que les premiers Israéliens ont été des cibles à tuer par des terroristes musulmans se faisant exploser au nom de votre religion et du nationalisme palestinien, j’ai prié pour assisté à des manifestations de Musulmans contre ces atrocités. Les protestations de la semaine dernière en Jordanie contre les attentats à la bombe, tout en étant les bienvenues, étaient une rareté. Ce que j’ai observé le plus souvent est le courant majeur des porte-parole musulmans, défendant implicitement cette terreur sur la base de l’occupation de territoires palestiniens par Israël. Nous assistons à des tortures et à des meurtres au nom d’Allah, mais nous ne voyons pas de manifestations contre la torture et contre le meurtre au nom d’Allah.
Il y a un milliard de Musulmans dans le monde. Comment est-il possible qu’à peu près aucun ne se soit manifesté contre les fléaux perpétrés par des Musulmans au nom de l’Islam ? Cela est vrai même des millions de Musulmans vivant dans des sociétés occidentales libres. Que doivent en conclure les non musulmans de bonne volonté ? Quand le gouvernement israélien n’a pas arrêté le massacre de Palestiniens dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila au Liban en 1982, de grandes foules de Juifs israéliens se sont rassemblées pour protester contre l’échec moral de leur pays. Pourquoi n’y a-t-il pas eu une telle manifestation publique de la part de Palestiniens ou d’autres Musulmans pour condamner moralement le terrorisme commis par un Palestinien ou un autre Musulman.
2) Pourquoi aucun des terroristes palestiniens n’est-il chrétien ?
Si l’occupation israélienne est la raison du terrorisme musulman en Israël, pourquoi les Chrétiens palestiniens ne s’engagent-ils pas dans le terrorisme ? Ils sont aussi nationalistes et aussi occupés que les Musulmans palestiniens.
3) Pourquoi seul l’un des 47 Etats à majorité musulmane est-il un pays libre ?
Selon « Freedom House », groupe fondé à Washington qui promeut la démocratie, sur les 47 pays musulmans dans le monde, seul le Mali est libre. Soixante pourcent ne sont pas libres, et 38 % sont partiellement libres. Les Etats à majorité musulmane comptent pour une majorité des Etats « non libres » dans le monde. Et parmi les dix classés dans les « plus mauvais des plus mauvais », sept sont des Etats islamiques. Pourquoi cela ?
4) Pourquoi les Musulmans menacent-t-ils et commettent-ils tant d’atrocités au nom de l’Islam ?
Des jeunes filles en Indonésie ont été récemment décapitées par des meurtriers musulmans. L’année dernière, des Musulmans – au nom de l’Islam – ont assassiné des centaines d’écoliers en Russie. En récitant les prières musulmanes, les terroristes islamiques enlèvent des étrangers travaillant à libérer l’Irak et les massacrent. Des filles musulmanes sont assassinées par leur propre famille dans des milliers de « crimes d’honneur ». Et le gouvernement musulman d’Iran a appelé publiquement à l’extermination d’Israël.
5) Pourquoi des pays gouvernés par des religieux musulmans persécutent d’autres religions ?
Aucune église ou synagogue n’est autorisée en Arabie saoudite. Les Talibans ont détruit certaines des plus grandes sculptures de l’ancien monde parce qu’elles étaient bouddhistes. Le régime islamique du Soudan a assassiné un grand nombre de Chrétiens.
Au lieu de faire face à ces problèmes, trop d’entre vous les nient. Des Musulmans appellent mon émission de radio pour me dire que parler seulement des terroristes musulmans ou islamiques est erroné. Après tout, avancent-ils, Timothy Mc Veigh n’est jamais étiqueté comme « terroriste chrétien ». Comme si Timothy Mc Veigh avait commis son acte terroriste en tant que Chrétien allant à l’église et au nom du Christ, et comme s’il y avait des groupes terroristes fondés sur le christianisme à travers le monde.
Comme membre des médias depuis près de 25 ans, j’ai une longue expérience pour établir le contact avec des Musulmans. Des dirigeants musulmans m’ont invité à parler dans de grandes mosquées. De plus, j’ai étudié l’arabe et l’Islam, j’ai visité la plupart des pays arabes et beaucoup d’autres pays musulmans, et conduit des dialogues interconfessionnels avec des Musulmans aux Emirats Arabes Unis ainsi qu’aux USA. Politiquement, j’ai soutenu la création d’un Etat palestinien et soutenu (par erreur je crois) les accords d’Oslo.
Des centaines de millions de non musulmans veulent des réponses honnêtes à ces questions, même si la seule réponse que vous offriez est : “Oui, nous avons un réel problème avec l’Islam ». Une telle reconnaissance est infiniment meilleure – pour vous et le monde – que de nous rejeter comme anti-musulmans.
Nous attendons votre réponse.
MOI je voudrais ajoutér comment se fait il que
dans les pays arabes le peuple qui a moins de metres carres pour vivre moins d'allocations sociales sans acces à une Université meilleure et un acces au travail qui donne 40% de chomeurs ne brulent pas de voitures meme avec la polygamie
Je pense que les regimes de fer et sachant manier un langage direct permettent de calmer les angoisses des difficultes d'adaptation à la modernité
Par Claudia (Claudia) le mercredi 16 novembre 2005 - 17h38: |
Alain Finkielkraut : «L'illégitimité de la haine»
Propos recueillis par Alexis Lacroix
[15 novembre 2005]
Le philosophe Alain Finkielkraut (1) dresse un premier bilan des émeutes dans les banlieues.
LE FIGARO. – Quels enseignements politiques et intellectuels tirez-vous des émeutes ?
Alain FINKIELKRAUT. – Je suis terrifié par cette violence. Terrifié, mais pas étonné. Il y avait des signes avant-coureurs : la Marseillaise conspuée lors du match France-Algérie, les agressions de lycéens pendant une manifestation contre la loi Fillon. Il y avait aussi des livres avertisseurs comme celui d'Emmanuel Brenner, Les Territoires perdus de la République, ou le rapport de juin 2004 du ministère de l'Education nationale sur les signes et manifestations d'appartenance religieuse dans certains établissements scolaires des quartiers difficiles. On y apprenait notamment que l'enseignement de l'histoire était accusé par certains élèves et ceux qui les influencent de donner une vision judéo-chrétienne, déformée et partiale du monde. Les exemples abondent, du refus d'étudier l'édification des cathédrales ou d'entendre parler de l'existence de religions préislamiques, aux turbulences que provoque inévitablement l'évocation de la guerre d'Algérie ou du Moyen-Orient.
Certains ont été jusqu'à parler de «guerre civile». Qu'en pensez-vous ?
Il n'y a pas de guerre aujourd'hui entre les Français de souche et les autres, ni même entre la France des villes et celle des banlieues. Les premières cibles des violents sont les voisins. Et ce sont eux qui réclament une restauration de l'ordre républicain. La sympathie pour les vandales est beaucoup plus répandue chez les bobos écolos qui font du vélo à Paris que parmi les automobilistes pauvres du 9-3.
Y avait-il d'autres signes annonciateurs des émeutes ?
Voici un charmant couplet de rap : «La France est une garce, n'oublie pas de la baiser jusqu'à l'épuiser comme une salope, il faut la traiter, mec ! Moi, je pisse sur Napoléon et le général de Gaulle.»
Mais les excès de la sous-culture musicale ont-ils vraiment un lien de causalité avec ces violences ?
Si ceux qui mettent le feu aux services publics, qui lancent du haut des tours d'immeubles des boules de pétanque sur les policiers ou qui agressent les pompiers, avaient la même couleur de peau que les émeutiers de Rostock dans l'Allemagne réunifiée des années 90, l'indignation morale prévaudrait partout.
L'indignation morale prévaut quand même dans certains lieux !
Non, ce qui prévaut, c'est la compréhension, la dissolution du sentiment de l'injustifiable dans la recherche des causes. Dans l'hypothèse Rostock, politiques, intellectuels, journalistes, responsables d'associations, chercheurs en sciences sociales – tous crieraient comme un seul homme : «Le fascisme ne passera pas !» Mais comme ces lanceurs de boules et de cocktails Molotov sont des Français d'origine africaine ou nord-africaine, l'explication étouffe l'indignation ou la retourne contre le gouvernement et l'inhospitalité nationale.
Au lieu d'être outragés par le scandale des écoles incendiées, on pontifie sur le désespoir des incendiaires. Au lieu d'entendre ce qu'ils disent – «Nique ta mère !», «Nique la police !», «Nique l'Etat !» –, on les écoute, c'est-à-dire que l'on convertit leurs appels à la haine en appels à l'aide et la vandalisation des établissements scolaires en demande d'éducation. A ce décryptage qui n'est que poudre aux yeux, il est urgent d'opposer une lecture littérale des événements.
Loin de la culture de l'excuse ?
Les casseurs ne réclament pas plus d'écoles, plus de crèches, plus de gymnases, plus d'autobus : ils les brûlent. Et ils s'acharnent ainsi contre les institutions et toutes les médiations, tous les détours, tous les délais qui s'interposent entre eux et les objets de leur désir. Enfants de la télécommande, ils veulent tout, tout de suite. Et ce tout, c'est la «thune», les marques vestimentaires et les «meufs». Paradoxe terminal : les ennemis de notre monde en sont aussi l'ultime caricature. Et ce qu'il faudrait pouvoir réinstaurer, c'est un autre système de valeurs, un autre rapport au temps. Mais ce pouvoir-là n'est pas au pouvoir des politiques.
La communication politique a-t-elle abdiqué devant la «vidéosphère» ?
La vulgarité sans fond des talk shows, la brutalité des jeux vidéos, l'éducation quotidienne à la simplification et à la méchanceté rigolarde par les «Guignols de l'info» – tout cela est hors de portée des hommes politiques. S'ils s'y opposaient d'ailleurs, les éditorialistes dénonceraient aussitôt une atteinte totalitaire à la liberté d'expression. Peut être le ministre de l'Intérieur – mais est-il le seul ? – a-t-il tendance à trop spectaculariser son action. Et le terme de «racaille» ne devrait pas faire partie du vocabulaire d'un responsable politique. Mais les mots manquent devant des gens qui, se sentant calomniés ou humiliés par cette épithète, réagissent en incendiant des écoles.
Mais ils sont frappés par des taux de chômage record !
Aujourd'hui où le coeur de l'humanisme ne bat plus pour l'école, mais pour ses incendiaires, nul ne semble se souvenir qu'on ne va pas en classe pour être embauché mais pour être enseigné. Le premier objectif de l'instruction, c'est l'instruction. Celle-ci, au demeurant, n'est jamais inutile. De même que la République doit reprendre ses «territoires perdus», de même la langue française doit reconquérir le parler banlieue, ce sabir simpliste, hargneux, pathétiquement hostile à la beauté et à la nuance. Ce n'est pas une condition suffisante pour obtenir un emploi, mais c'est une condition nécessaire.
Personne n'invente cependant les discriminations !
Dans cette affaire, il faut évidemment se garder de stigmatiser une population. Né polonais en France, je suis moi-même un immigré de la seconde génération, et je me sens résolument solidaire de tous les élèves noirs ou arabes qui, parce qu'ils préfèrent les diplômés aux dealers, se font persécuter, racketter, traiter de «bouffons». Ceux-là doivent être aidés ; la discrimination à l'embauche doit être inlassablement combattue ; il faut oeuvrer sans relâche à l'égalité des chances, aller chercher l'excellence dans les cités, détruire les grands ensembles, désenclaver les banlieues. Pour autant, il serait naïf de s'imaginer que ces mesures mettront fin au vandalisme.
Comment pouvez-vous en être sûr ?
La violence actuelle n'est pas une réaction à l'injustice de la République, mais un gigantesque pogrome antirépublicain.
Cette violence ne serait donc pas une riposte à l'abandon des «territoires perdus» ?
Si ces territoires étaient laissés à l'abandon, il n'y aurait ni autobus, ni crèches, ni écoles, ni gymnases à brûler. Et ce qui est proprement insupportable, c'est de décerner aux auteurs de ces exploits le titre glorieux d'«indigènes de la République». Au lieu de cela, on aurait dû décréter l'illégitimité de la haine et leur faire honte, comme on fait honte, bien qu'ils soient aussi des cas sociaux, aux supporters qui vont dans les stades pour en découdre et qui poussent des grognements de singe chaque fois qu'un joueur noir a la balle. La brûlure de la honte est le commencement de la morale. La victimisation et l'héroïsation sont une invitation à la récidive.
L'expiation des crimes du colonialisme conduit-elle à l'embrasement des banlieues ?
Non, bien sûr. Mais à vouloir apaiser la haine en disant que la France est en effet haïssable et en inscrivant ce dégoût de soi dans l'enseignement, on se dirige nécessairement vers le pire. Ces révoltés révoltants poussent jusqu'à son paroxysme la tendance contemporaine à faire de l'homme non plus un obligé, mais un ayant droit. Et si l'école elle-même les encourage, alors c'est foutu.
Est-ce le modèle français d'intégration qui est en crise ?
On parle beaucoup de la faillite du modèle républicain d'intégration. C'est absurde. L'école républicaine est morte depuis longtemps. C'est le modèle post-républicain de la communauté éducative supersympa et immergée dans le social, qui prend l'eau. Modèle, hélas, indestructible car il se nourrit de ses fiascos. A chaque échec, il réagit par la surenchère. Et c'est reparti pour un tour : au mépris de la vérité, l'école française noiera donc demain la diversité des traites négrières dans l'océan de la bien-pensance anti-occidentale. On enseignera la colonisation non comme un phénomène historique terrible et ambigu, mais comme un crime contre l'humanité. Ainsi répondra-t-on au défi de l'intégration en hâtant la désintégration nationale.
(1) Dernier ouvrage publié : Nous autres, Modernes (Ellipses).
Par Davideden (Davideden) le mercredi 16 novembre 2005 - 15h52: |
Je ne me rapellais pas d'1 reponse si rapide et claire quand les Synagogues brulent.
Et si on construisait une mosquee a la place? Chiche?
Chirac condamne l'incendie d'une église, "acte inacceptable"
AFP 16.11.05 | 13h55
Jacques Chirac a condamné mercredi l'incendie volontaire qui a détruit mardi soir du mobilier et une partie de la toiture d'une église située près de Romans-sur-Isère (Drôme), en le qualifiant dans un communiqué d'"acte inacceptable".
Le chef de l'Etat "a appris avec une très vive émotion l'incendie qui a ravagé l'église Saint-Jean d'Ars de Romans-sur-Isère. Il condamne fermement cet acte inacceptable et exprime, aux responsables et aux fidèles de la paroisse, sa sympathie et sa solidarité", selon le communiqué de l'Elysée.
"Toute la lumière sera faite sur cette agression intolérable" dont les auteurs seront "poursuivis et sanctionnés", a précisé le chef de l'Etat.
Le feu a pris aux alentours de 22H00 mardi soir en deux endroits opposés, à l'intérieur de l'église Saint-Jean d'Ars.
La police a indiqué mercredi que cet incendie était volontaire.
Par Nao (Nao) le mercredi 16 novembre 2005 - 15h16: |
Reception peut etre mais manif aussi:
Plusieurs milliers d'étudiants tunisiens manifestent contre la venue à Tunis d'une délégation israélienne, menée par le ministre des Affaires étrangères Sylvain Shalom. (Guysen.Israël.News)
Par Lipman (Lipman) le mercredi 16 novembre 2005 - 14h28: |
Mais donc pas de timidité ! :-)
Voici un enregistrement du piyout Pe`ullot ´El (`arbit des fêtes) sur une mélodie d'un ami.
L'adresse est http://lipmans.blogspot.com .
J'espère que j'ai bien rapproché la belle prononciation djerbienne. N'hésitez pas à la critiquer ou laisser des autres commentaires !
Par Hajkloufette (Hajkloufette) le mercredi 16 novembre 2005 - 14h26: |
Sylvain Shalom et une belle delegation Israelienne sont arrives hier a Djerba et ont ete recus avec tous les honneurs ... leur premiere visite fut pour la communaute tunisienne de Djerba dans la synagogue de la Ghriba !!! Pour suivre la presence Israelienne au SMSI ... nous vous invitons au Boukha bar ou en degustant une boukha glacee vous pourrez voir des photos , lires des discussions et reagir si vous le desirez !!! a bientot on line !!!
http://harissa.com/forums/read.php?13,32465
Par Mena (Mena) le mercredi 16 novembre 2005 - 06h51: |
Mal à la France (info # 011511/5) [analyse]
Par Guy Millière © Metula News Agency
Voici quatre ans, j'avais publié un livre consacré à la société française. Je l'avais appelé « Un goût de cendres ». En sous-titre, pour être un peu plus explicite, j’avais averti : « France, fin de parcours ». Avec un point d'interrogation après le mot « parcours » pour ne pas paraître trop pessimiste.
Le pessimisme, pourtant, j’en étais empli, imaginant que cette histoire finirait mal, que les violences étaient inéluctables. Je les attendais certes un peu plus tard, les situant à l'horizon 2010. Elles sont survenues plus tôt que je ne l’avais prévu.
Il y a des victimes : de nombreux blessés et deux morts au moins, au moment où j'écris ces lignes. Des milliers de gens ont perdu leur véhicule et n'ont plus de moyen de transport pour se rendre à leur travail. Les dégâts sont considérables. Des commerces, des écoles, des gymnases, des entrepôts, des entreprises. L'addition va être très lourde.
Il y a aussi des gens qui ont commis des crimes. Dealers, adolescents d'origine maghrébine ou africaine désoeuvrés, petits voyous, adolescents recrutés par l'islam radical. Néanmoins, ce ne sont pas eux qui sont à mes yeux les premiers à devoir être incriminés.
Voici plusieurs décennies, le gouvernement français a fait venir les grands-parents de ceux qu'on appelle aujourd'hui les « jeunes » : c'étaient des arabes et des berbères venus des colonies et protectorats français d'Afrique du Nord, des noirs venus parfois du sud du Sahara. Ils travaillaient pour pas très cher. Ils habitaient dans des logements insalubres, souvent des bidonvilles.
Un peu plus tard, on a construit spécialement pour eux, à l'écart des villes, des grands ensembles, des « cités-dortoirs » où on les a entassés.
Il y eut la décolonisation, la guerre d'Algérie. Une génération a passé, puis une deuxième. La France est entrée dans une période de chômage massif et de laxisme judiciaire dont elle n'est depuis plus jamais sortie. Une troisième génération est arrivée. Quel est son univers ?
- Les cités-dortoirs où ils vivent toujours et où ils sont toujours entassés, avec leurs parents et quelquefois leurs grands-parents. A l'école et au lycée, qui sont souvent des « établissements poubelles », on ne leur y enseigne rien qui pourra déboucher sur un métier et surtout, programmes « politiquement corrects » obligent, ils y apprennent le mépris de l'Occident, parfois l'antisémitisme sous son déguisement « antisioniste ». Même s'ils ne quittent pas le système scolaire prématurément et font des études supérieures, ils découvrent qu'un diplôme ne sert souvent à rien lorsqu'on est basané et qu'on s'appelle Karim ou Mohamed. Alors il leur reste « la cité », le désoeuvrement, la tentation des trafics et de la délinquance. Et la tentation vient d'autant plus facilement que la police ne dispose pas des moyens d'agir, surtout qu'en haut lieu, on se résigne à l’émergence des zones de non droit. L'islam radical s'implante presque naturellement dans les zones de non droit et vient attiser les frustrations.
Pendant ce temps, les dirigeants politiques français, qu'ils soient de droite ou de gauche, pratiquent la « politique arabe » (soutien aux dictateurs du Maghreb et du Proche-Orient, critique d'Israël et des Etats Unis), croyant ainsi acheter le calme dans les « banlieues ». Les journalistes emboîtent le pas et adoptent le discours officiel d’après lequel l'Occident a presque toujours tort et les « damnés étrangers de la terre » presque toujours raison.
Il suffira, pour que la situation devienne vraiment explosive, de quelques facteurs d'accélération. La seconde Intifada, déclenchée par Arafat contre Israël, en sera un : les journalistes peindront une geste « héroïque » du terrorisme palestinien, sans discerner que non seulement ils créent une ignoble diabolisation d'Israël, mais ils contribuent aussi, ce faisant, à légitimer l'action terroriste meurtrière de « désespérés » contre une société de droit. Le renversement de Saddam Hussein sera un autre facteur : les journalistes dépeindront là l'émergence d'une « résistance » à la démocratisation du pays et glorifieront cette « résistance ».
Le fait qu'en France, nombre de conflits sociaux s'achèvent dans la violence et que celle-ci apparaisse comme un moyen accepté de se faire entendre, jouera également un rôle certain dans la révolte des banlieues.
Le baril de poudre se sera formé, et il ne restait qu'à y mettre le feu.
Nicolas Sarkozy a vraisemblablement perçu les dangers qui ont pris racines et ont grandi au fil du temps en France dans les « banlieues » susdites. Il a perçu vraisemblablement le besoin urgent de porter le fer dans la plaie. Certains de ses propos en témoignent, et il est honnête de le constater. Mais je dis aussi qu'il lui a manqué jusqu’à maintenant une ligne stratégique claire, et surtout, les moyens concrets de mettre en oeuvre cette ligne stratégique.
Quant à l'emploi de termes comme « nettoyer au Kärcher » ou « racaille », il a relevé de surcroît, au mieux de la maladresse, au pire de la provocation. Il est aisé de comprendre que ces mots ont été reçus comme une humiliante stigmatisation par des gens qui ne se livrent pas tous à des activités criminelles et qui sont dans une situation de ghettoïsation. Ces mots sont en soi regrettables. Dans un contexte de situation explosive et de manque de moyens d'action efficaces pour faire face à l'explosion, ces paroles me semblent avoir été lâchées de façon irresponsable.
Le feu allumé finira par s'éteindre. « Force reste à la loi. L'ordre est rétabli », pourront dire bientôt, vraisemblablement, les représentants de l'autorité.
Ce qui s'est passé n'aura pas été une guerre civile, et ceci doit être souligné : il n'y aura pas eu, face aux « forces régulières », des « forces irrégulières organisées, porteuses d'un projet alternatif. Il y aura eu des émeutes, qu'on peut qualifier de nihilistes, car porteuses de destruction. Même si l'islam radical est présent en France, il n'y aura pas eu, sinon marginalement, d' « islamistes menant une Intifada des banlieues », et cela doit aussi être dit.
Le discours xénophobe doit être laissé à l'extrême droite. Il importe de raison garder, de ne pas confondre islam et islamisme, de discerner qu'il existe aujourd'hui une population française musulmane qui, pour le moment, ne se définit pas essentiellement par rapport à l'islam. Il faut comprendre (selon la formule de Daniel Pipes) que « l'islam radical est le problème, l'islam modéré est la solution », voir que le cours du désordre, c'est la marginalisation forcée de toute une fraction de la population, voir que les références de cette population se situent actuellement – à voir les tenues vestimentaires et la musique écoutée – moins du côté de l'islam radical que du côté du rap et des gangs à l'américaine. Eviter la propagation de l'islam radical suppose que, par des propos hâtifs, on ne pousse pas vers lui, en rejetant tous les musulmans.
Il faut voir, surtout, car c'est essentiel, que ce qui s'est passé (et se passe encore) aura été la révélation convulsive et chaotique du cour de ce que j'appellerais « le syndrome français ».
La France a prétendu être un modèle : voici peu Jacques Chirac publiait sous sa signature un article dans tous les quotidiens d'Europe vantant une soi-disant exemplarité française. La France apparaît désormais comme un anti-modèle, une société profondément détraquée, en plein naufrage, pathétiquement ridicule aux yeux du reste du monde. Comme l'écrivait voici peu un journaliste américain : « La France voulait donner des leçons au monde, mais c'est un pays qui n'est pas capable de faire régner l'ordre à l'intérieur de ses frontières ».
Le « syndrome français », c'est un Etat hypertrophique qui produit du chômage, du découragement à la création d'entreprises, une fuite du capital intellectuel, une incitation pour une immigration de venir vivre de rentes et non du travail, car de travail, il n'y en a pas.
C'est une école dans laquelle on utilise des méthodes pédagogiques fabriquant des crétins, comme le disait un livre récent. C'est, dès la scolarisation, la sélection par l'échec et par l'exclusion. Le discours officiel parle d'égalité de droits, tandis que la marginalisation concrète d'une part importante de la population d'origine maghrébine et africaine se poursuit sans limites. Après trois générations de citoyenneté, ces Français continuent d’être traités comme une population « à intégrer ».
C'est une société officiellement anti-raciste mais où la discrimination raciale continue à fonctionner sans dire son nom. Une société où la police préfère s'en prendre aux automobilistes et pratiquer des contrôles d'identité au faciès (accompagnés parfois d'humiliations délibérées) plutôt que de lutter efficacement contre la délinquance. C'est une société dans laquelle on tient des discours de fermeté, mais où des agriculteurs peuvent mettre à sac des villes entières, des syndicalistes prendre des gens en otages ou détourner un bateau sans que les forces de l'ordre n’interviennent. Une société où les grèves dans la fonction publique font partie du patrimoine national et où l'ignorance en matière d'économie est, semble-t-il, ce qui permet de revendiquer le titre d'économiste. C'est une société où la justice peut commettre des erreurs méprisables sans que les responsables ne soient sanctionnés ; où elle relaxe des antisémites dévoilés.
De plus en plus souvent les grands criminels sont traités comme des victimes plus que comme des criminels. La France est un pays où l'offre politique est bloquée et où, lors d'une récente élection présidentielle, on a pu conseiller – c'était écrit sur des milliers d’autocollants ! – de « voter escroc, pas facho ». C'est un pays où il est impossible de parler de la réalité économique, politique et géopolitique du reste de la planète sans adopter le discours artificiel, aseptisé et schizophrène, d'élites autarciques.
Un pays où, abominable méprise, pour apaiser les banlieues, on a laissé monter l'antisémitisme et où, toujours en pensant apaiser les banlieues, on continue à pratiquer la haine antiaméricaine et anti-israélienne, à outrance et en toutes les occasions possibles. La France est un pays dont les dirigeants ont défendu la dictature de Saddam Hussein jusqu'au bout et ont organisé un hommage national à Yasser Arafat au moment de sa mort. Un pays qui prétend réaliser l’impossible amalgame d’aimer ses Juifs tout en étant aveuglément « pro palestiniens », et qui prétend intégrer les musulmans français en les parquant à l'extérieur des villes, en leur refusant le moindre ascenseur social, en leur distribuant des aides sociales qui entretiennent la misère, la passivité et la désintégration.
C'est le système où, en politique étrangère, la préférence pour les dictateurs et les autocrates semble souvent s’ériger en règle et où, tout en prétendant créer un « islam de France », on ironise dédaigneusement sur la possibilité de voir émerger des démocraties dans le monde musulman. On y raye rageusement la Turquie sur les billets de banque, pays qui semble devenir le nouvel ennemi héréditaire des Français ainsi que l'Etat musulman qu'on peut se permettre de détester sans risque.
La France est un pays où, pour l'essentiel, la presse est asservie au pouvoir politique en place et à la pensée « politiquement correcte ».
Le syndrome français est-il curable ? Il faudrait tant de réformes et de changements radicaux dans tous les domaines pour le soigner qu'il m'arrive très souvent d'en douter.
Il y faudrait d'autres institutions politiques, enfin respectueuses de la séparation des pouvoirs qui, aujourd'hui, n'existe qu’en vague théorie. Il y faudrait un renouvellement complet de la classe politique. La création d'une justice qui remette le droit à sa place. La refondation de la police dans une direction où existerait la présomption d'innocence qui interdirait les contrôles arbitraires ; où l'action de l'institution serait toute entière tournée vers la lutte contre le crime.
Il nous faudrait une déréglementation économique générale, associée à une baisse drastique des impôts et des charges permettant que prenne fin l'asthénie ambiante, et que se créent des entreprises et des emplois. Une refondation du système scolaire visant à éradiquer la sélection par l'échec. Il nous faudrait la mise en place de systèmes équivalents aux systèmes d'equal opportunity américains des années 1960, de façon à ce que la discrimination ethnique reflue. Je suis libéral et, en général, opposé à ce type de mesures, mais cette exception s’impose par la nécessité de contrecarrer le racisme inavoué de la société française que j’ai souvent constaté.
Il nous faudrait, bien sûr, un retour à un sentiment d'appartenance à la civilisation occidentale, judéo-chrétienne, et pas seulement chrétienne – les discours sur les racines chrétiennes de l'Europe que l'on tient en France sont suspects par leur oubli des apports du judaïsme –. Il faudrait une presse et des médias libres et réellement pluralistes, et des journalistes ayant eux-mêmes l'esprit libre.
Il faut constater que le laïcisme forcené oblitère les possibilités de disposer de repères éthiques et conduit au relativisme qui prédomine actuellement.
Il faut – c’est à la fois une urgence et une priorité d’analyse absolues – admettre que pour s'intégrer, il faut avoir un emploi, donc vivre dans une société dynamique et ouverte, et que pour s'intégrer il faut avoir envie de s'intégrer à quelque chose qui fait envie. Le projet sioniste fait envie à ceux qui font leur alyah, le rêve américain fait envie ! Par contraste, personne de sensé ne peut avoir envie aujourd'hui de s'intégrer à la société française, qui ressemble de moins en moins à quelque chose de viable, et sûrement pas d’excitant.
Il y faudrait voir, oui, que les musulmans en France ne sont pas des « envahisseurs » ou des étrangers, mais des gens qui, par millions, sont désormais français, et il faudrait voir qu'on ne peut construire un islam de France modéré tout en faisant obséquieusement la courbette, ailleurs, devant l'islam radical.
Tant de réformes et de changements, disais-je…
Et si, plutôt que d'encenser Arafat, les gouvernants français avaient posé le conflit israélo-arabe comme opposant une démocratie à des dictatures et à une mentalité totalitaire, la France n'en serait pas là. Si, plutôt que de soutenir Saddam pour quelques millions de dollars de plus, les gouvernants français s'étaient placés dans le camp de ceux qui se battent pour la liberté des Irakiens et pour la dissémination d'un islam modéré compatible avec la démocratie, la France n'en serait pas là. Si, plutôt que de tenir des discours délibérément humiliants vis-à-vis de la Turquie, sous prétexte qu'elle est musulmane, les dirigeants français avaient parlé en termes nuancés, la France n'en serait pas là.
On se devait, aussi, de traiter différemment la Bosnie, de s'indigner plus vite, en France, des massacres de Srebrenica ou de Sarajevo, commis par des nationalistes serbes partisans de l'épuration ethnique.
Il aurait fallu pour cela, sans doute, que le syndrome français n'existe pas. Or celui-ci est plus ancien qu'il n'y paraît. La France, depuis plus de deux siècles, n'a cessé de changer de régimes politiques, ses quatre premières républiques se sont achevées par la remise des pleins pouvoirs à un autocrate effectif ou potentiel. Un souverain absolu élu au suffrage universel… ce qui n’est certes pas le symptôme le moins caractéristique et fondateur du mal dont je parle.
France était encore un régime autoritaire, raciste et collaborationniste voici soixante ans. Elle a été au dix-neuvième siècle terre d'élection de l'antisémitisme. Sous Pétain, on appelait à la dénonciation des Juifs qu'on déportait ensuite vers la mort. L'attitude présente vis-à-vis des musulmans s'inscrit dans la droite ligne d'une xénophobie récurrente, dans laquelle l'anti-israélisme vient prolonger l'antisémitisme ancien. L'anti-américanisme, quant à lui, vient incarner le refus de prendre en considération les transformations planétaires et le refus parallèle de cesser de prendre la France pour le nombril du monde.
Les Français doivent le discerner : ce qu'ils prenaient pour le nombril du monde est devenu le territoire sur lequel se déroule le naufrage le plus lamentable du monde développé.
Le verront-ils seulement ?
Le journaliste américain que je citais plus haut disait aussi qu'il y avait des millions de musulmans aux Etats-Unis, mais qu'il n'y existait pas à leur sujet les problèmes très graves que connaît la France. Son explication : on intègre par le travail aux Etats-Unis, on ne pratique pas de contrôles d'identité au faciès, si un crime est commis, la police et la justice agissent efficacement. On crée aisément une entreprise aux USA, à l’abri des préjugés et des innombrables freins administratifs, et ainsi l'ascenseur social fonctionne mieux que jamais.
Aux Etats-Unis, on ne considère pas les musulmans comme des envahisseurs, mais on s'en prend sans merci à l'islam radical. Dans l'Amérique profonde, qu'on soit Juif ou chrétien, on prie Dieu, on défend l'éthique judéo-chrétienne. En ce contexte, non seulement les musulmans s'intègrent par le travail et l'entreprise, mais ils peuvent coexister avec des gens qui professent une éthique.
Les bras de l'Amérique sont ouverts à ceux qui veulent aller au bout de leurs rêves, à ceux qui se reconnaissent dans les valeurs éthiques nées du judéo-christianisme, même s'ils ne sont pas judéo chrétiens.
L'Amérique est prête à se battre pour la liberté de tous les hommes, fussent-ils musulmans, et elle est prête à intégrer tous les hommes.
Les bras de la France sont bien moins ouverts. On ne rêve guère en France ou si on rêve et qu'on a les moyens, on s'en va, car la France d'aujourd'hui n'est plus propice aux rêves. Si on rêve et qu'on n'a pas les moyens, cela devient une toute autre chose, et ce n'est pas un hasard si la France détient le record du monde de consommation d'antidépresseurs et de somnifères. On ne se reconnaît plus, en France, dans les valeurs éthiques du judéo-christianisme. On ne s'y bat plus pour la liberté de tous les hommes, et on n'y est plus du tout prêt pour effectuer l’intégration dont on parle tant et haut.
Le mal français est-il curable ? J'en doute fortement. A court terme, le feu finira par s'éteindre, l'ordre sera rétabli. Le gouvernement fait des promesses ineptes et inapplicables qui resteront sans suite – j'en prends tristement le pari – et qu'il n'a, de toutes façons, pas les moyens de financer dès lors que les caisses sont vides et les déficits déjà catastrophiques. L'offre politique au cours des prochains mois oscillera, selon toute vraisemblance, entre l'apaisement par des gadgets « sociaux » qui ne fera que retarder la prochaine explosion sans l'empêcher, et le nationalisme autoritaire, qui lui ne retardera rien. Ou pas très longtemps.
Par Primo (Primo) le mercredi 16 novembre 2005 - 06h06: |
Chirac : tout faux !
Il se voulait visionnaire. Il n’est que le médiocre gestionnaire des affaires courantes.
Chirac est encore tombé dans son travers habituel, celui qui en fait peut-être le pire dirigeant que la France ait connu au cours de la Ve République. Une totale incompréhension de la vraie nature des phénomènes auxquels la nation est confrontée aboutit forcément à de mauvaises solutions. Il se croit à l’écoute de la France alors qu’il ne l’entend même pas.
Lors de son discours "solennel" à la nation, en réaction aux émeutes dévastatrices de ces dernières semaines, il a montré l’étendue de son incapacité à tenir la barre du paquebot France qui ressemble de plus en plus au Titanic fonçant sur un iceberg en forme de casquette à l’envers.
Nihilisme
Ce comportement est finalement assez proche de celui d'un gouvernement qui cède à des terroristes en payant la rançon d'une prise d'otages. Malgré cela, le message envoyé par les casseurs arrive brouillé sur le bureau du locataire de l'Elysée. Chirac ne comprend pas la nature nihiliste des émeutes de ces dernières semaines. Il y répond comme s’il avait face à lui un consortium syndical porteur de revendications cohérentes.
Alors que la facture s’avère déjà bien salée, alors qu’avec une moyenne de 3500 euros par voiture brûlée, le coût pour les assurances (nous, au bout du compte) s’élèvera à plus de 15 millions d’euros, alors qu’environ 50 villes ne trouveront plus à s'assurer pour leurs infrastructures scolaires ou sportives, si ce n’est à des tarifs rédhibitoires pour elles, alors que nous assistons à la fermeture de sociétés où matériel et entrepôts sont partis en fumée, notre président propose d’ouvrir encore plus les vannes de l’Etat pour un énième plan social. Extraits :
…le Gouvernement vient de prendre des décisions nouvelles pour aider davantage les personnes et les territoires qui ont moins d'atouts que les autres…
…Une Haute autorité de lutte contre les discriminations a été créée…
…Pour mieux aider les jeunes, notamment les jeunes en difficulté, à aller vers l'emploi, j'ai décidé de créer un service civil volontaire, associant accompagnement et formation…
Les émeutiers ne comprennent même pas de quoi Chirac parle, là.
Essayons simplement de nous mettre dans la peau d’un de ces casseurs :
"Keskildi là, le bouffon de l’Elysée ? Il veut nous remettre au taf, c’est ça ? Service civil volontaire, mon c… ! Hey man ! Comment tu crois que je me la paye ma béhême ? Tu crois peut-être que c’est avec ton plan de pédé, lever à 6h du mat’ pour aller pointer chez un blaireau qui va me gerber 800 euros à la fin du mois ?"
Pire ! À Toute tentative d’améliorer le quotidien de ces "quartiers sensibles" se verra opposer la politique du chaos, celle qui voit d’un mauvais œil arriver la possibilité d’une diminution de leur paupérisation et du recul du chômage, terreau indispensable pour les caïds et dealers qui ne veulent que protéger leur terrain de chasse, leur juteux bizness sans jamais bosser.
Erreur de cible
Ces gens-là représentent une minorité dans les banlieues, mais ce sont eux, accompagnés de ceux qui rêvent de leur ressembler, qui ont fait la une de l’actualité récemment. Et ils ne souhaitent surtout pas voir la lueur du bout du tunnel pour les banlieues. Il n’y aurait donc aucune raison que la logique, gloutonne de budgets, de plans de sauvetage des banlieues suivies de flambées émeutières s’interrompe un jour.
Le vrai programme de survie consiste à traquer sans relâche cette économie souterraine qui pourrit le quotidien des habitants des cités et qui ne sont le fruit que d’une poignée d’individus qu’il n’est pas si difficile de neutraliser. Il faut impérativement faire en sorte que le modèle de réussite, pour les plus jeunes, cesse d’être le caïd, pourvoyeur de drogue,.
La grande majorité des banlieusards, toutes races et religions confondues, est pacifique et cherche à gagner honnêtement sa vie. Ce qui peut les choquer, ce soir, c’est que Chirac s’est adressé à eux comme s’ils étaient responsables du désastre que l’on a connu. Cet amalgame pourrait même être vécu par eux comme un affront.
A leur place, on serait tenté de répondre au président français que si c'est au prix d'une telle humiliation, l'aide gouvernementale pourrait être refusée, qu’un discriminé n’est pas forcément un casseur. Inversement, un casseur, s’il est ce qu’il est, ce n’est pas parce qu’il est discriminé. Il est en général, d’ailleurs, plus discriminateur que discriminé tant fleurissent parmi ces gens-là les sentiments de racisme anti-blanc et de machisme.
Alors, Chirac qui ne comprend décidément rien à ces réalités, navigue à vue, tantôt un coup de barre à droite, tantôt à gauche.
Ce soir, il a essayé à gauche toute, en nous rejouant la mélodie de la discrimination positive (les élus, la représentation nationale doivent eux aussi refléter la diversité de la France ... Je rencontrerai également l'ensemble des responsables de l'audiovisuel. Les médias doivent mieux refléter la réalité française d'aujourd'hui.), ce qui est, bien entendu, une ânerie.
Attaquons-nous déjà aux discriminations négatives, aux flux migratoires aberrants, et laissons la France digérer pendant quelques années l’arrivée de populations dont le nombre est sans commune mesure avec celui des immigrations antérieures au regroupement familial de 1975.
Il y a des évidences faciles à appréhender. Malheureusement, les élites politiques de ce pays semblent trop déconnectées des réalités pour parvenir à comprendre des choses aussi simples.
Et pendant ce temps-là, d’autres élites, scientifiques ou commerciales, décident – comment leur donner tort? – d’aller voir si le ciel est plus bleu ailleurs, et ça, c'est une vraie spirale infernale.
Jean-Pierre Chemla © Primo-Europe, 15 novembre 2005
Par Victoria (Victoria) le mardi 15 novembre 2005 - 22h43: |
Merci Sarel pour vos excuses. L'erreur est humaine. Tout est oublié.
Par Maxiton (Maxiton) le mardi 15 novembre 2005 - 21h35: |
pour yael
Par Davideden (Davideden) le mardi 15 novembre 2005 - 21h20: |
Ben Ali menacerait il la France de redeployer ses troupes a Clichy?
Mini-crise entre Tunis et Paris avant le Sommet de l'information
Après un nouvel "incident" impliquant cette fois TV5, le Quai d'Orsay a appelé ce mardi la Tunisie à garantir "la liberté d'information et le libre exercice par les journalistes de leur métier". Les autorités tunisiennes ont qualifié d'"inexplicables et inadmissibles" les déclarations du ministère français des Affaires étrangères.
Vendredi, Christophe Boltanski, envoyé spécial de Libération à Tunis, était victime d'une agression en plein centre de la capitale. Il était présent dans le pays pour enquêter sur les droits de l'homme, à quelques jours du Sommet mondial sur la société de l'information de l'ONU. Dimanche, la France demandait aux autorités tunisiennes une enquête pour faire "toute la lumière" sur les faits. Après les protestations unanimes venants de l'Hexagone -presse, partis politiques-, Tunis se contentait d'indiquer qu'une enquête suivait son cours pour retrouver les agresseurs et estimait qu'un "incident comme celui-ci peut survenir dans toutes les capitales du monde". Deux suspects ont d'ailleurs été incarcérés mardi.
Lundi soir, une équipe de la télévision belge RTBF, était également molestée par plusieurs individus, un incident démenti par les autorités. Enfin, ce mardi, le ministère français des Affaires étrangères, sans donner plus de précisions, annonçait un nouvel "incident" avec la chaîne TV5.
"Sans vérification aucune"
En réaction à ces problèmes, Philippe Douste-Blazy a appelé la Tunisie à garantir "la liberté d'information et le libre exercice par les journalistes de leur métier". "Nous souhaitons que cette liberté de l'information soit respectée en Tunisie comme ailleurs dans le monde et a fortiori à l'occasion de ce sommet mondial sur la société de l'information", a ajouté le porte-parole du ministère. Il s'est néanmoins efforcé de faire la différence entre la situation des droits de l'Homme en général et de la presse en particulier en Tunisie et le sommet "très important organisé par l'Onu". Le Quai d'Orsay précise que "la France y sera représentée en ayant à l'esprit les objectifs du sommet", dont celui "de réduire la fracture numérique entre les pays du Nord et les pays du Sud".
Les autorités tunisiennes ont qualifié mardi d'"inexplicables et inadmissibles" des déclarations du ministère français des Affaires étrangères. "Sans vérification aucune, le porte-parole évoque un 'incident' qui serait survenu, selon lui, aujourd'hui (mardi), alors qu'il aurait dû savoir qu'aucune équipe de TV5 n'était présente ce jour à Tunis", a ajouté cette source qui a requis l'anonymat.