Par Admin (Admin) le vendredi 13 septembre 2002 - 16h45: |
Par Michka (Michka) le jeudi 12 septembre 2002 - 14h57: |
Le monde musulman face à la pression islamiste
L'Express du 12/09/2002
Islam
Ce que l'on n'ose pas dire
par Eric Conan
Non, le monde musulman n'est pas victime de l'Occident, mais de son propre archaïsme et de l'incurie de ses dirigeants. Non, les musulmans de France ne doivent pas «adapter» la laïcité mais s'y plier. Un an après le choc du 11 septembre, plusieurs ouvrages l'affirment et ouvrent le débat sur ce sujet explosif
C'est un effet paradoxal du choc du 11 septembre 2001: loin de provoquer un débat sur l'islam réel, il a engendré une langue de bois qui aura régné durant l'année écoulée. Au nom du refus de l' «amalgame» - entre un bon islam, majoritaire, paisible et fidèle au Coran, et les dérives minoritaires de radicaux trahissant le texte sacré - fut ainsi affirmé que l'islam ne posait guère plus de problème que le judaïsme et le christianisme. Motivée par les meilleurs sentiments, cette «ligne» a renforcé plus qu'affaibli les tabous qui pesaient déjà sur deux interrogations. L'islam a-t-il une part de responsabilité dans la situation (absence de démocratie et de liberté d'expression, statut minoré de la femme, analphabétisme) de quasiment tous les pays à Etat musulman, dont beaucoup sont loin d'être pauvres? Et quelle attitude faut-il adopter face aux revendications de l'islam dans nos sociétés occidentales postreligieuses?
Mettant fin à cette année de mutisme gêné, plusieurs livres importants - d'auteurs, d'approches et de contenus différents - lancent aujourd'hui un vrai débat, sérieux et difficile. Mettant tous en cause la méconnaissance et la naïveté qui règnent sur ces questions, ils partagent la conviction que le problème de la place de l'islam est devant nous (musulmans comme non-musulmans), tout comme la question catholique, dont on a oublié la violence, est derrière nous.
La grande civilisation musulmane, en avance sur l'Occident du VIIe au XIIIe siècle, s'effondra d'elle-même dès le XVIe siècle
C'est le premier mérite du grand islamologue Bernard Lewis que de montrer, en mettant en perspective l'histoire des pays islamiques, que le sentiment de déclin historique constitue depuis des siècles une question discutée par leurs propres élites. Dans un essai étincelant de clarté - Que s'est-il passé? L'Islam, l'Occident et la modernité (Gallimard) - ce grand spécialiste au sommet de sa carrière estime que, loin d'être les victimes d'un Occident diabolisé que beaucoup d'entre eux dénoncent, les pays musulmans souffrent d'un blocage historique qui s'explique avant tout par l'emprise des particularités religieuses de l'islam sur ces sociétés.
Contre l'histoire révisée d'un islam brisé par les colonisations, Bernard Lewis rappelle que la grande civilisation musulmane, réceptacle des acquis gréco-romains, triomphante militairement et en avance sur l'Occident sur les plans économique et culturel du VIIe au XIIIe siècle, s'effondra d'elle-même dès le XVIe siècle, laissant définitivement la place au rayonnement européen entamé avec la Renaissance. Que s'est-il passé? Cette question, les musulmans sont alors les premiers à se la poser. Face à leur infériorité nouvelle en matière d'armement et de guerre, les califes réclamèrent aux docteurs de la loi une «innovation inouïe»: les musulmans peuvent-ils utiliser le savoir des «barbares infidèles»? Oui, si c'est pour les combattre plus efficacement, répondirent les religieux. Mais, malgré l'adoption des fusils et des canons, la défaite écrasante devant Vienne (1683) constituera une leçon sans équivoque.
Dès cette époque, l'élite, consciente d'une crise majeure, se divise. Certains prônent l'imitation de cet Occident qui les a dépassés. Mais, «pour la plupart d'entre eux, la source de tous ces maux tenait au fait qu'on s'était écarté des bonnes vieilles traditions, musulmanes et ottomanes, auxquelles il s'agissait maintenant de revenir», note Bernard Lewis, qui constate que, plusieurs siècles après, «ce type de diagnostic et de remède est encore largement répandu au Moyen-Orient».
Car le retard ne fut jamais rattrapé, et Bernard Lewis isole une particularité: alors que le monde islamique fut à une époque le lieu de la synthèse féconde des savoirs grec et persan, et de l'articulation entre l'algèbre et la numération indienne, la situation s'est inversée et la science y fait aujourd'hui l'objet d'un «rejet» qui constitue «l'un des traits les plus frappants qui distinguent le Moyen-Orient des autres régions du monde ayant subi, sous une forme ou sous une autre, le choc de la civilisation occidentale. A l'heure actuelle, de nombreux pays asiatiques participent activement au développement scientifique, lequel n'est plus occidental, mais mondial. Hormis quelques enclaves occidentalisées et une poignée de chercheurs originaires du Moyen-Orient travaillant en Occident, la contribution de la région - telle qu'on peut la mesurer, par exemple, au nombre de publications dans des revues internationalement reconnues - fait pâle figure comparée à celle d'autres parties du monde non occidental ou, pis, comparée à son propre passé».
L'homme n'a pas le pouvoir de légiférer
Ce handicap contribue à un sous-développement économique dont l'ONU vient de dresser un bilan accablant: malgré le quadruplement du prix du pétrole, le taux d'accroissement du revenu par habitant y est le plus bas du monde, à l'exception de l'Afrique subsaharienne, et la productivité, qui augmente partout, y a baissé. Pour Bernard Lewis, ces échecs ont une origine culturelle, l'anesthésie de la créativité temporelle par une religion totalisante: «L'idée qu'il puisse exister des êtres, des activités ou des aspects de l'existence humaine qui échappent à l'emprise de la religion et de la loi divine est étrangère à la pensée musulmane.» Et cette pensée présente le handicap supplémentaire de prôner l'immobilisme: «Selon la doctrine musulmane, l'homme n'a pas le pouvoir de légiférer; pour les croyants, il n'existe qu'une seule loi: la sainte loi révélée par Dieu.»
Une vérité absolue dont il ne faut pas s'éloigner et à laquelle il faut toujours revenir. Alors que l'Occident a entamé son développement dès son émancipation de l'idée de vérité divine absolue. Libération permise par le christianisme, «religion de la sortie de la religion», selon la formule de Marcel Gauchet, puisque sa séparation entre temporel et spirituel a livré la société à l'initiative humaine, qui a fini par repousser, non sans remous ni souffrances, la question divine dans le seul espace privé. Pour l'islam, le passage à la laïcité est plus problématique: Mahomet n'a pas créé d'Eglise, mais une armée et un Etat soumis à la parole de Dieu.
«Il est plus facile et plus gratifiant d'imputer à d'autres la cause de ses malheurs»
Rappelant que les docteurs de la loi se sont opposés pendant trois siècles à l'entrée de l'imprimerie dans l'Empire ottoman, Bernard Lewis estime que «c'est le manque de liberté qui est à la base des maux dont souffre le monde musulman»: «Liberté de l'esprit affranchi des dogmes et de la censure; liberté de l'économie affranchie de la corruption et de l'incurie; liberté des femmes affranchies de l'oppression masculine; liberté des citoyens affranchis de la tyrannie.» Mais il constate que les partisans de cette libéralisation sont actuellement moins influents qu'au XIXe siècle.
Le décalage croissant entre la fierté de relever de la version ultime et achevée de la foi et le constat de la place décevante qu'elle occupe dans le monde incite à trouver un responsable. «Qui nous a fait ça? Quand tout va mal, il est bien sûr humain de se poser cette question, relève Bernard Lewis. Il est généralement plus facile et plus gratifiant d'imputer à d'autres la cause de ses malheurs.»
Un code de comportement fondé sur le licite et l'illicite
Ce victimisme a d'abord visé la colonisation. «Interlude relativement court, la domination des Anglais et des Français a pris fin il y a un demi-siècle; la situation avait commencé à se détériorer bien avant leur arrivée; elle continue sur la même lancée depuis leur départ», réfute Bernard Lewis. Le rôle du coupable échoit ensuite aux Etats-Unis, à Israël, aux juifs et plus généralement à l'Occident. «Pour les gouvernements à la fois autoritaires et inopérants qui règnent sur presque tout le Moyen-Orient, ce jeu remplit une fonction utile, sinon essentielle: expliquer la pauvreté qu'ils sont incapables de réduire, légitimer un pouvoir despotique qui ne cesse de s'alourdir, détourner le mécontentement croissant de la population vers d'autres cibles.»
Depuis quelques années, la mondialisation a permis à ce victimisme à la recherche de boucs émissaires de se déployer. Dans L'Islam mondialisé (Seuil), le spécialiste français Olivier Roy décrit l'émergence d'un islam qui est non plus localisé dans les pays arabes et asiatiques mais en Occident (Etats-Unis, Canada, Europe). Le néofondamentalisme joue un rôle primordial dans cet islam cosmopolite: il s'adapte à toutes les sociétés et s'adresse aux individus en leur proposant un «code de comportement fondé sur le licite et l'illicite» et en les incitant à «mettre en place des espaces islamisés». Olivier Roy montre que c'est dans cet islam d'Occident, composé de pratiquants diplômés et émancipés des autorités religieuses traditionnelles, que se recrutent les acteurs d'une minorité islamiste violente: tous les militants, sans exception (dont de nombreux Français), impliqués dans les attentats antioccidentaux de ces cinq dernières années ont vécu ou fait leurs études en Occident et étaient de «parfaits produits de l'occidentalisation et de la globalisation».
«Les "modérés" érigent
une société qui rejette l'intégration dans les pays d'accueil»
A côté de cette minorité de groupuscules terroristes, le reste de cet islam mondialisé n'a pas de mal à paraître «modéré»: «A la différence des terroristes, ils rassurent le policier et le magistrat, qui en font d'ailleurs des interlocuteurs privilégiés. En revanche, ils devraient inquiéter les sociologues et les politologues, car ils érigent lentement, mais sûrement, une société en marge des communautés nationales, qui rejette, de facto, l'intégration dans les pays d'accueil», note Antoine Sfeir, directeur des Cahiers de l'Orient, qui publie un copieux Dictionnaire mondial de l'islamisme (Plon).
Rappelant que le débat sépare toujours les réformateurs, qui souhaitent aller de l'avant pour moderniser et adapter l'islam, et ceux qui veulent faire un retour en arrière, Olivier Roy précise que la tendance générale est à la régression: «Pourquoi les réformateurs sont-ils si peu lus?» s'interroge-t-il en constatant que la majorité des nombreux sites Internet de cette «oumma virtuelle» sont néofondamentalistes et d'une grande «pauvreté conceptuelle»: «L'injure, l'exclusion, la calomnie, la rumeur ou l'information invérifiable et orientée sont les traits marquants de ce type d'échange.» Contredisant le lieu commun selon lequel l'islam va se moderniser plus facilement en Occident, Olivier Roy estime que les sociétés libérales sont au contraire des lieux confortables au néofondamentalisme, à ses réseaux et à ses militants: il y rencontre moins de contraintes que dans beaucoup d'Etats musulmans.
C'est un paradoxe qui désespère les musulmans réformateurs: non seulement le discours néofondamentaliste est à l'aise en Occident, mais certains pays le favorisent à leur détriment, comme le montre le cas français. Dans La République et l'islam. Entre crainte et aveuglement (Gallimard), Michèle Tribalat et Jeanne-Hélène Kaltenbach se penchent sur la politique menée en France à l'égard des comportements et revendications de certains musulmans. Ce travail d'enquête qui fourmille d'exemples et de découvertes montre que l'Etat a, de fait, déjà concédé à l'islam ce qu'il avait interdit au catholicisme, au protestantisme et au judaïsme. Les auteurs se sont aussi appliquées à lire et à écouter les leaders présentés comme «modérés» et associés à la consultation officielle organisée par le ministère de l'Intérieur. Elles en concluent que «le désir d'appliquer la charia en France ressort aussi bien des propos de certains leaders d'opinion musulmans dits modérés que de ceux qui seraient de tendance islamiste, la différence résidant essentiellement dans le ton».
Ces leaders prétendent représenter tous les «musulmans de France». Mais qu'entend-on par «musulman de France»? Première confusion, leur nombre est systématiquement gonflé dans une vision archaïque du religieux: toute personne, française ou pas, issue de l'immigration maghrébine est considérée a priori comme musulmane, alors que l'on sait par exemple que plus de la moitié des immigrés nés en Algérie déclarent ne pas avoir de religion ou ne pas pratiquer. «A l'évidence, les chiffres qui sont donnés reposent sur un compte islamique faisant fi de la liberté de conscience, de la liberté de changer de religion et de l'éventail possible des pratiques. Il va de soi que l'on naît musulman et que l'on ne peut que mourir de même», notent Michèle Tribalat et Jeanne-Hélène Kaltenbach, en précisant qu'il ne s'agit pas d'une figure de style: le consulat marocain de Bordeaux s'est opposé récemment à la volonté de se faire incinérer d'un citoyen français d'origine marocaine et les pouvoirs publics ont cédé devant cette logique communautaire qui veut que l'individu ne s'appartienne pas mais relève d'une tribu statuant contre ses croyances personnelles. Tout comme le ministère de l'Intérieur a cédé à certaines organisations musulmanes en retirant du texte de sa consultation officielle la mention au droit de changer de religion...
Le flou des chiffres s'accompagne du flou des notions. Les deux auteurs montrent comment l' «insertion» a remplacé l'«assimilation», cassant une machine à intégrer qui a pourtant produit la France actuelle, où «le cinquième de la population est issu de vagues d'immigration dont les descendants sont aujourd'hui des Français comme les autres». Une inversion s'est donc produite pour la dernière vague, d'origine musulmane, parce que l'on a pris au mot ceux qui disent la représenter: l'islam ne serait pas conciliable avec la laïcité française, et c'est à cette dernière d'évoluer pour accueillir ses particularités. L'assimilation est dénoncée comme une oppression et, au lieu d'initier les nouveaux Français aux règles minimales communes, il s'agit désormais de sensibiliser les anciens aux valeurs identitaires de l'islam.
Les auteurs de La République et l'islam concluent que l' «on peut donc changer subrepticement de modèle politique sans changer la loi ni engager un débat national»: «Les élus se sont défaussés sur les experts des plus hautes instances juridictionnelles pour infléchir de façon décisive le modèle politique français.» Ce fut l'œuvre du Haut Conseil à l'intégration et surtout du Conseil d'Etat, dont l'inventivité en matière de droit positif est allée jusqu'à reconnaître un droit ethnique à la polygamie. Les politiques, de droite comme de gauche, ont laissé le Conseil d'Etat supprimer le principe de neutralité religieuse à l'école en théorisant l'obsolescence d'une «première conception de la laïcité» au profit d'une «seconde conception», qui «implique le respect de la différence».
«Nous travaillons à ce que la notion de communauté soit reconnue par la République»
Différence de règles réclamée ouvertement par certains représentants religieux «modérés» comme Amar Lasfar, imam de la mosquée de Lille-Sud et président de la Ligue islamique du Nord: «Dans l'islam, la notion de citoyenneté n'existe pas, mais celle de communauté est très importante, car reconnaître une communauté, c'est reconnaître les lois qui la régissent. Nous travaillons à ce que la notion de communauté soit reconnue par la République.» Michèle Tribalat et Jeanne-Hélène Kaltenbach recensent de nombreux domaines où la règle commune ne s'applique déjà plus. Elles ont fait des découvertes à propos de financements publics illégaux de mosquées: la loi de 1905 qui s'applique aux cultes, exigeante et contraignante, est régulièrement violée au profit d'un détournement de la loi de 1901, comme à Rennes.
Ce traitement différentiel aboutit à une «mise entre parenthèses de nos propres valeurs». Deux questions paraissent centrales: la laïcité et l'égalité des femmes. Depuis que le Conseil d'Etat a considéré l'école comme un lieu public ordinaire, avec droit de manifestation religieuse, la laïcité, conçue comme un principe de neutralité permettant la vie en commun, est ravalée au rang d'une croyance parmi d'autres. Ce qui fait écrire à un journaliste du Monde que «les collégiens et lycéens de confession musulmane ont une conception plus ouverte de la laïcité que leurs camarades non musulmans, parce qu'ils sont plus favorables à l'introduction de cours de religion et de signes religieux à l'école». C'est la thématique en vogue de la «nouvelle laïcité», «ouverte», «plurielle», qui doit clore ce que le penseur musulman Tariq Ramadan qualifie d' «étape de la tradition française» - la séparation du religieux et de l'Etat - pour s'adapter à l'islam, qui, «dans son essence», «marie la sphère privée et la sphère publique».
La question féminine est le point crucial de la confrontation entre l'islam et l'Occident: contraint d'accepter, sur de nombreux fronts, la modernisation, l'islam en a fait une question résiduelle de résistance identitaire, comme le montre bien Bernard Lewis à propos de l'asymétrie des transformations vestimentaires au Moyen-Orient. Or, selon lui, le «sexisme musulman» n'est pas étranger aux difficultés de ces pays: «La relégation des femmes à un statut d'infériorité non seulement prive le monde musulman des talents et des énergies de la moitié de sa population, mais encore confie l'éducation, à un âge crucial, de l'autre moitié à des mères analphabètes et opprimées. Une telle éducation, a-t-on dit, produit des individus arrogants ou soumis, en tout cas inaptes à la vie dans une société libre et ouverte.»
La soumission des femmes n'est pourtant pas une fatalité musulmane: il n'y a pas si longtemps, la charia reléguait dans la même sous-humanité les esclaves, les non-musulmans et les femmes. «Abolir l'esclavage relevait quasiment de l'inconcevable. Interdire ce que Dieu permet est un crime presque aussi grand que de permettre ce qu'Il interdit», précise Bernard Lewis. Or l'islam l'a fait. Et, concernant la femme, quelques pays de l'aire musulmane ne tolèrent déjà plus ce qu'accepte la France.
Stratégie de surenchère
«La femme n'est pas une question, mais la question», estiment aussi Michèle Tribalat et Jeanne-Hélène Kaltenbach, qui s'interrogent sur ce curieux apartheid fondé sur la soumission des femmes au nom de la différence au sein d'une société politico-médiatique française obsédée par l'égalité féminine. Reprenant l'affaire du voile, elles montrent qu'il relevait bien d'une stratégie délibérée des fondamentalistes et décrivent, une fois leur victoire accomplie, leur stratégie de surenchère (refus de cours d'éducation physique, de piscine, contestation de certains programmes, nourriture communautaire) avec, au sein de l'école, pression et intimidation sur les «tièdes». L'association d'étudiants musulmans Unir, élue au conseil de l'université Paris XIII, met ainsi aujourd'hui en cause la légitimité, pour un «professeur de culture occidentale», de juger le travail d'un étudiant musulman.
Cet apartheid revendiqué reçoit d'ailleurs le chaud soutien de l'extrême droite, comme le résume l'hebdomadaire nationaliste Rivarol: «Mieux vaut des mahométanes en tchador, ce qui évite ou, à tout le moins, limite le métissage.» Sur cette question, Michèle Tribalat et Jeanne-Hélène Kaltenbach relèvent que le nombre de mariages forcés augmente, frappant dans l'indifférence des dizaines de milliers de jeunes Françaises, et que, dans certains quartiers ou certains établissements, un nouveau code vestimentaire s'installe: «Si la dissimulation totale du corps féminin représente le comble de la pudeur, il ne faut pas être grand clerc pour imaginer l'appréciation qu'un jeune musulman peut porter sur une jeune fille coquette, en jupe et en talons! Est-ce un hasard si les jeux de la séduction, qui constituent une forme de civilité, se raréfient dans nos banlieues au profit des viols en bandes organisées?»
Ces revendications différentialistes ont donc déjà des effets. C'est ce que montrent à propos de l'école Les Territoires perdus de la République (Fayard-Mille et Une Nuits), recueil de témoignages d'enseignants sur la montée du sexisme, de l'antisémitisme, de la francophobie et du racisme à l'école (lire les extraits). Les mêmes propos provoquent scandales et manchettes des gazettes quand ils sortent de la bouche d'un nazillon, mais silence et désintérêt quand ils émanent d'un jeune Français qui se proclame musulman. Les raisons de ce strabisme sont multiples: la mauvaise conscience coloniale et le fait de considérer qu'une victime ne peut qu'avoir raison et que toute rébellion, quel que soit son contenu, doit être saluée. C'est ce qui avait conduit, derrière Michel Foucault, une partie de la gauche radicale à s'enthousiasmer pour la révolution de Khomeini.
La tradition française d'aveuglement, qui s'est illustrée face au socialisme réel au détriment des dissidents, se reproduit avec l'islam réel au détriment de ses réformateurs ou critiques, qu'il s'agisse de ceux d'hier, comme Mohammed Abdou, Qurrat al-Ayn ou Mansour Fahmy, dont on vient de rééditer la thèse courageuse, soutenue à la Sorbonne en 1913 (La Condition de la femme dans l'islam, Allia), ou de ceux d'aujourd'hui, tels Mohamed Charfi, Javad Tabatabai, Mohammed Harbi, Hanan el-Cheikh ou Abdelwahab Meddeb. Et, en France, c'est dans le plus grand silence que l'imam Amar Saïdi a été congédié de la mosquée de Rouen pour avoir célébré des mariages mixtes et prêché en français.
«Nous avons désappris à nous battre contre les prétentions des religions à déborder de leur cadre spirituel»
Peu d'attention non plus pour les mises en garde du mufti de Marseille, Soheib Bencheikh, et Leïla Babès contre la consultation officielle du ministère de l'Intérieur, qui renforce le poids des fondamentalistes. Ni pour celles de Hanifa Cherifi dénonçant dans le voile un «mode de socialisation plus conforme à la société saoudienne qu'à la société française égalitaire». Et, quand le cheikh Tantaoui, imam d'al-Azhar, au Caire, rappelle aux musulmans de France qu'ils ont «le devoir de se conformer aux lois du pays où ils vivent» et qu'ils ont «le choix de s'y plier ou de quitter le pays», il se trouve un éditorialiste pour parler de propos «à connotation plus ou moins lepéniste».
D'où vient ce manque de solidarité avec les musulmans qui luttent pour moderniser l'islam? «Nous avons désappris de nous battre contre les prétentions des religions à déborder de leur cadre spirituel. C'est la rançon de la paix religieuse que nous devons précisément à la laïcité», estiment Michèle Tribalat et Jeanne-Hélène Kaltenbach. Cette amnésie va loin, puisqu'elle nous conduit aujourd'hui à placer au cœur du débat public l'interprétation d'un texte religieux - le Coran permet-il ou non de faire ceci ou cela? - comme si l'on avait déjà admis sa prééminence sur les lois communes pour une partie de la population française non concernée par la laïcité.
C'est ce qui pousse Michèle Tribalat et Jeanne-Hélène Kaltenbach à conclure que l'universalisme n'est pas seulement attaqué: il n'est plus défendu. Et qu'un relativisme s'installe petit à petit. Il y a des règles pour les uns et des règles pour les autres. Des indignations à géométrie variable. Libération, qui a tant fait pour le combat antisexiste, dresse ainsi un portrait ému d'une «figure de l'islam de France», le président de l'association Les Imams de France, qui explique doctement que «la dominance masculine est un invariant transculturel» qui repose sur «une différence irréductible, le fameux chromosome Y». Et une publicité de la firme laitière Candia sur la crème fraîche Babette («Je la lie, je la fouette») fut terrassée au terme d'une impressionnante tempête médiatique et militante, avec le renfort de la ministre des Droits des femmes, alors qu'une maison d'édition, sise au cœur du Quartier latin, peut diffuser depuis dix ans un manuel en français de bonne vie musulmane (Le Licite et l'illicite en Islam, éd. Al Qalam) expliquant pourquoi et comment un bon époux doit battre sa femme: «Avec la main», sans «fouet» ni «morceau de bois». Et «en épargnant le visage».
Par Henri (Henri) le jeudi 12 septembre 2002 - 12h38: |
Gmar hatima tova et bonne fete de Kippour.
Chalom et Brakha.
Y-H bueno
Par Mena (Mena) le jeudi 12 septembre 2002 - 08h21: |
Au-delà de Marwan Barghouti (2) ! (info # 021009/2)
Par Salomon Pardess © Metula News Agency
Deuxième partie : Çui qui le dit c’est çui qui l’est !
Dès la première journée, le 5 septembre 2002, il est apparu clairement qu’un des enjeux majeurs du procès de Marwan Marghouti, sera de savoir si la justice est capable de faire toute la lumière sur les techniques psychologiques du retournement qui sont utilisées pendant son déroulement, et sur leurs effets dans le cadre du jugement.
1. Le langage des enfants éclaire l’utilité du retournement psychologique, quand ils disent : « c’est celui qui le dit qui l’est » pour faire triompher leur cause.
Dans le procès qui nous occupe, qui est incommensurable à un jeu d’enfant, mais qui, nous allons le voir bientôt, met l’enfant au cœur du débat, le premier acte de retournement est pourtant clairement posé, lorsque l’accusé déclare : « il y a une erreur ici. Celui qui devrait être assis sur le banc des accusés c'est le gouvernement d'Israël » aux trois magistrats israéliens. (Ne pouvant assister au procès, je remercie Proche.Orient-info pour le récit d’audience de V.Hayoun, auquel je me réfère pour écrire ces lignes/nda).
A ce moment précis, Barghouti poursuit le rêve infantile de tous ceux qui prennent leurs impulsions pour un projet politique. Pour demeurer inflexible sur ses choix, il a besoin de croire qu’il existe un Israël qui pourrait juger l’Israël qui le juge. Il est encore ivre de son illusion de toute-puissance qui fait de lui le correcteur, le réparateur, de son ennemi, annonçant de la sorte qu’il s’apprête à étaler tout ce qu’il estime être les trahisons d’Israël. Le retournement a pour but de préparer l’opinion publique à l’idée que si des terroristes palestiniens ont pu commettre des crimes (dont par ailleurs il a déjà annoncé qu’il n’est pas responsable), c’est parce que l’Israël de paix s’est corrompu en Israël de guerre et que cette corruption est à l’origine de la corruption (qui n’en est donc pas une) de l’esprit de ces Palestiniens.
Pour le dire autrement, Barghouti proclame que son procès n’est que le procès d’Israël avec lui-même par Barghouti interposé.
Je ne serais pas étonné qu’il aille chercher les références de la profession de foi qu’il espère pouvoir asséner pendant toute la durée du procès dans des propos tenus par des Israéliens. Je pense ainsi aux accusations proférées par Nourit Peled, la fille du général Matti Peled, contre le premier Ministre d’alors, Benjamin Netanyahu, peu après l’attentat qui, le 4 septembre 1997, coûta la vie à sa fille : « Israël élève des terroristes. La mort de ma fille est la conséquence directe de l’humiliation infligée aux Palestiniens…Nous avons inventé ces kamikazes. Ils se sacrifient car nous avons rendu leurs vies sans valeur à leurs propres yeux ». Je pense également aux déclarations d’un Benny Morris, qui a inventé l’idée que les Israéliens, dans leur réussite même, avaient « tordu » la psyché des Palestiniens (sur cette pseudo théorie de l’esprit, rapportée par Alain Finkielkraut lors de son récent voyage en Israël, j’ai donné quelques éclaircissements dans une dépêche précédente).
Mais, si tel était le cas, les juges ne seraient pas dupes. Pour troublés qu’ils pourraient être de prendre la mesure (mais en tant que citoyens, ils le font tous les jours) d’une grande capacité de l’opinion israélienne à céder au doute moral – les Arabes, en général, les Palestiniens en particulier sont informés du poids moral, et pas seulement existentiel et/ou théologique, de toute décision israélienne de se défendre - ils distingueraient aisément entre les victimes, les responsables des meurtres de ces victimes, et les mobiles idéologiques et autres, auxquels ceux-ci se réfèrent pour organiser et perpétrer leurs forfaits.
En fait, retourner Israël contre Israël, c’est, pour Barghouti, refuser d’emblée de faire face à ses propres décisions (on verra lesquelles), c’est-à-dire sans en rapporter la cause à quelqu’un d’autre, qu’à lui-même. De fait, lorsqu’il se proclame « combattant de la paix » et que la présidente du tribunal, la juge Sarah Zerota, lui rétorque que « les combattants de la paix ne posent pas de bombes », il ne sait que lui répondre : « Je ne veux pas discuter de ça ».
Barghouti se peint donc comme un homme normal, qui a des idées très positives et qui s’oppose comme il peut à d’autres hommes qui, eux, ont des idées très négatives.
Mais il n’ignore pas que son procès pose une autre question : comprendre comment les échecs des négociations politiques entre Israël et l’Autorité Palestinienne et la désorganisation humaine et sociale qui s’ensuit dans les territoires palestiniens, peuvent permettre à un homme plutôt brillant de jouer ou de ne pas jouer un rôle décisif dans la mise en place d’un système qui tue des civils non impliqués dans des actes de guerre. Car n’oublions pas que si Barghouti est sur une ligne de défense qui consiste à nier qu’il ait commis des meurtres de civils, il n’en reste pas moins qu’il devra, de toute manière, démontrer que, comme Responsable du Fatah en Cisjordanie, soit il ignorait que des attentats allaient être commis contre des civils israéliens, soit il a tout fait pour les empêcher, bref qu’il ne s’en est pas fait le complice, s’il n’en est pas l’organisateur.
2. Mais une autre figure du retournement survient, lorsque, dans le prétoire, Barghouti affronte les parents de victimes d'attentats. Car la question de savoir s’il en est ou non le commanditaire est d’emblée surdéterminée par cette autre question : comment un père de quatre enfants peut-il se retrouver sur le banc des accusés, pour des meurtres de civils, notamment d’enfants ? C’est ce que démontre le clash qui inaugure cette première journée : des parents de victimes lui assènent que « les combattants de la paix s'en prennent aux soldats, pas aux femmes et aux enfants ! », une mère d'une des victimes israéliennes s'insurge contre la présence des enfants de l’accusé: « Eux, ils peuvent encore voir leur père, alors que je n'ai même pas eu le temps d'embrasser ma fille avant qu'elle ne périsse sur les ordres de Barghouti. », tandis que les enfants de l'accusé, qui ont été admis dans la salle d’audience, lui crient « Papa ! Papa ! » et reçoivent un signe de la main, en échange.
En fait, et tout le monde s’en est rendu compte dès la première audience, ce procès pose la question suivante : que doit faire un père (ici de quatre enfants) pour empêcher d’autres pères (et, peut-être, soi-même) de se transformer en meurtriers, notamment d’enfants, si ces pères s’obstinent à penser que c’est la seule manière de faire triompher leur cause. Et a fortiori : que se passe-t-il dans la tête d’un père, lorsqu’il passe à l’acte et organise le meurtre d’enfants.
Cette question, les enfants mêmes de Barghouti l’ont entendue en eux-mêmes, sans pouvoir imaginer un instant que leur père puisse être accusé du meurtre d’enfants, car cela signifierait aussi qu’il les a abandonnés comme père, eux, ses propres enfants.
C’est pourquoi, on a vu leur père les rassurer sur ce point ! Soit ! Prenons acte de son geste. De toute façon, le procès fera la lumière sur ce point. Mais puisqu’il a tenu, avec sa femme, à ce que ses enfants soient présents, il ne pourra pas oublier, ultérieurement, qu’en parlant au tribunal, c’est aussi à ses enfants qu’il parle. Nous verrons donc bien quel discours de vérité il leur tiendra.
Approfondir ces questions, recenser les informations personnelles, idéologiques et organisationnelles relatives aux charges dont Barghouti est accusé est fondamental dans le cadre de ce procès. Car, des réponses que fera le tribunal dépendra l’issue d’une autre figure du retournement que nombre de commentateurs se pressent déjà d’esquisser comme possible : celui de l’accusé Barghouti en successeur d’Arafat et interlocuteur « valable » pour Israël.
3. Les exemples historiques de ce type de retournement ne manquent pas. Le dernier en date, et non des moindres, est celui de Nelson Mandela. C’est ainsi que le Docteur Alon, ancien ambassadeur d’Israël en Afrique du Sud, publie un curieux article dans lequel il commence par expliquer que « le terrorisme de Barghouti ferait exploser une échelle de Richter du terrorisme, si elle existait, pour conclure, cependant, que « bien que la comparaison à Barghouti nuise à la réputation de Mandela…il faut libérer Barghouti…c’est le moment d’évaluer sa capacité en tant que dirigeant à conduire la paix ».
A supposer que cet article qui circule sur l’Internet soit réellement du Docteur Alon, la référence à Mandela n’en est pas moins douteuse. La conclusion de l’article est soit naïve soit bassement politicienne, surtout au début d’un procès qui doit faire la lumière sur la responsabilité de l’accusé dans des meurtres tous plus horribles les uns que les autres.
Il est donc de toute manière trop tôt pour parler du grand Nelson Mandela. Laissons le procès se dérouler. Il sera toujours temps de réfléchir à ce que cela signifie et de se référer à son exemple, surtout si, l’avocat de Barghouti demande à ce qu’il comparaisse et si Mandela accepte (ou refuse).
Mais, il est clair que, d’ores et déjà, certains tentent un retournement de la figure de Barghouti en se prévalant de celle de Mandela.
Je ne serais pas surpris que ce retournement devienne un des axes de la défense des avocats de l’accusé. Au jour d’aujourd’hui, et sans augurer du déroulement du procès, c’est un peu plus intelligent que Durban, mais aussi un peu plus pervers.
En effet, il n’y a que dans la tête de journalistes et des avocats de surface que ce procès est une affaire de communication et de propagande.
Ce qui est, en effet, en jeu, c’est que l’accusé fasse la preuve que les charges retenues contre lui ne sont pas fondées. Et Barghouti aura à démontrer que, sur le plan personnel, non seulement il n’a pas été impliqué dans les meurtres qui constituent les charges, mais qu’il s’est totalement désolidarisé de l’éducation à la haine et au fanatisme, étrangère à l’esprit de Nelson Mandela, qui, comme l’écrit le journaliste Harold Evans, a été instillé chez les assassins par suicides à travers les manuels scolaires répandus dans les écoles palestiniennes et les endoctrinements et instructions des bandes armées.
On est donc loin des effets d’annonce de Maître Gisèle Halimi (qui, rappelons-le, ne représente encore qu’elle-même et non l’accusé, puisque, n’étant pas inscrite au barreau israélien ; il faut attendre la décision du Tribunal concernant la demande de Barghouti qu’elle le défende) qui vient de dire sur la radio française Europe1 qu’Israël est un pays « hors-la-loi ».
Si donc Barghouti parvient à convaincre le Tribunal de son innocence, alors, le geste qu’il a adressé à ses enfants prendra une toute une autre signification.
Par Nao (Nao) le jeudi 12 septembre 2002 - 03h21: |
On a tous eu l'apprehension de ce 11/09! Revoir les memes images des tours qui s'ecroulent comme des chateaux de cartes dans un chaos apocalyptique, cette fumee epaisse et aveuglante, ces pompiers desesperes couverts de suie tout suffocants, ces malheureux qui se defenestrent, les passants l'air hagard et sous le choc....; C'etait il y a un an! Une annee a essayer de panser ces plaies mais a voir les yeux rougis des Americains, il etait clair qu'un an apres, le travail de deuil n'est pas acheve! Le sera t'il jamais? On ne peut pas oublier l'Horreur telle qu'elle s'est manifestee en ce beau matin de septembre!
Aujourd'hui l'Amerique a pleure ses morts dans la dignite, dans le recueillement absolu et sans aucune trace de haine vis a vis de ses ennemis. Deux longues heures et demi a egrener les noms des 2800 victimes, des fleurs jetees sur le sol de Ground Zero. Une journee douloureuse! Sans distinction de race, de couleur ou de religion, l'Amerique a pleure dans un meme sanglot! Le patriotisme americain et la ferveur religieuse, jalouses par beaucoup ont brille! Des etendues de banniere etoilee sur les sites commemoratifs, le nom de Dieu sur toutes les levres ! L'Amerique unie, croyante et plus forte que jamais!
C'est une defaite amere pour Ben Laden, ses acolytes et tous les reseaux terroristes de la meme trempe! Defaite surtout car Ben Laden a terriblement desservi et meurtri la cause de l'Islam au nom de laquelle il pretend se battre!
Il y a 60 ans on disait "le nazisme ne passera pas"! aujourd'hui on peut dire "le Jihad, issu de l'islam fanatique meurtrier ne passera pas!"
Le Bien triomphera du Mal.
G-d Bless our Freedom, G-d Bless America!
Par Nao (Nao) le jeudi 12 septembre 2002 - 02h22: |
Allumez une bougie virtuelle sur aol en souvenir des victimes du 11/09:
http://memorial.web.aol.com/submit.adp
Par Djlachem (Djlachem) le mercredi 11 septembre 2002 - 23h38: |
Réaction à l'édito d'Amalric
http://www.libe.com/page.php?Article=51522
----- Message d'origine -----
De : Jean-Pierre CHEMLA
À : Libération
Envoyé : mercredi 11 septembre 2002 23:16
Objet : Larmes de crocodile
Larmes de crocodile
Monsieur Amalric,
Je constate à nouveau en lisant votre éditorial du 7 Septembre 2002, l’Amérique démesurée, que Libération n’a pas raté l’occasion de participer à cette curée anti-américaine à laquelle s’adonne la très grande majorité des quotidiens et hebdomadaires français et européens.
Il est très curieux d’ailleurs de constater que c’est à l’occasion de la commémoration du 11 Septembre 2001 que ce déchaînement anti-yankee s’exacerbe, les éditoriaux en question suivant presque tous le même plan : après un premier paragraphe convenu, où l’auteur verse une ou deux larmes de crocodile et évoque « l’horreur absolue vécue en direct », on ravale ses sanglots et on passe au plus appétissant : la décrédibilisation de la politique étrangère américaine et la guignolisation d’un président « falot » et « autiste » qui amuse tant vos lecteurs habitués à ces jugements pré-digérés par une intelligentsia paresseuse et qui a oublié de réfléchir un peu plus en profondeur sur les mutations que nous connaissons.
On en profite au passage pour fustiger Israël qui « profite de l’aubaine anti-terroriste et qui s’enfonce dans une approche strictement militaro-répressive de la question palestinienne », car il est bien connu que Israël n’attendait que ça : avoir 604 tués en moins de deux ans, victimes du terrorisme pour mettre en place sa politique sanguinaire. Quelle aubaine, en effet ! Il est vrai que ce sont peut-être les juifs qui sont derrière le 11 septembre…Allez savoir…
Pas de grande originalité dans tout cela. Alors, me direz-vous : « pourquoi invectiver Libération plutôt qu’un autre média ? Pourquoi toujours nous ? »
Eh bien voilà :j’ai remarqué que parmi les lecteurs de Libé, il existe une grande proportion de « bobos », c’est à dire une catégorie de gens plutôt aisés, avec des idées « progressistes » , qui aiment bien leur petit confort douillet; ils ont, en général un portefeuille boursier conséquent, ils mettent leur petite laine quand le thermomètre descend à 20°, et ils aiment bien aller et venir dans un monde libre qui, si j’ai bonne mémoire, ne le serait pas autant sans l’aide que nous ont apporté ces impérialistes d’américains.
Aussi, dites leur également, qu’ils peuvent probablement continuer à dormir tranquillement sur leurs deux oreilles : d’autres, s’occupent à leur place de la protection de leur Liberté, de la stabilité du cours du Brent et donc de leur approvisionnement en fuel domestique, ainsi que de la garantie qu’ils pourront encore longtemps rire de cet imbécile de G.W Bush.
Jean-Pierre CHEMLA
Par Albert (Albert) le mercredi 11 septembre 2002 - 21h08: |
FUIR…………….
Elle prétend que je la fuis
Du matin jusqu'à la nuit.
Elle me dit que je la délaisse
Et je crains qu'elle s 'en lasse…
Je dis vraiment qu'elle exagère
Et qu'elle ne manque pas d'air.
Ce n'est plus comme avant
Quand comme on c'était rencontré !
Il y a de c'là quelques années
Où tu me prenais tendrement !
Qu'elle me dit…..!
Je dis vraiment qu'elle exagère
Et qu'elle ne manque pas d'air.
Elle dit vouloir me faire un amant
A mon âge comme c'est charmant
Moi le mari muet, l'attentionné
Me voilà aujourd'hui emmerdé.
Je dis vraiment qu'elle exagère
Et qu'elle ne manque pas d'air.
Je me suis donc rapproche d'elle
Avec un bouquet de fleur ……
Que j'ai posé auprès de ma belle !
Je dis vraiment que j'exagère
Et que je ne manque pas d'air.
Elle m'a pris dans ses bras
Je l'ai prise dans les miens.
On a roulé sous nos draps
Se donnant milles câlins.
On s'est dit vraiment qu'on exagère
Et que nous ne manquons pas d'air.
Lallliliililiiiiiiii….Lalllalère…..
Par Albert (Albert) le mercredi 11 septembre 2002 - 20h05: |
Mon cher YA BABBA EMILE,
Je suis venu avec mes mains propres et mon esprit pur te demander de m'excuser.
Jamais je dis bien jamais je m'autoriserai à te soupconner de quoi que que soit envers moi car je ne suis pas homme à tenir rancune.
Bien au contraire la plupart de nos amis d'ici savent que ma parole première est RABBY MYAK.
Pour le petit trou du theâtre, il est grand ouvert pour toi et je suis un peu fachè que tu n'es pas encore franchi le pas , moi qui guettais
tous les soirs ta rentrèe.
Il suffit de cliquer sur le theâtre et insérer tes poèmes ou proses comme il te convient de le faire et à ton aise.
Ton empreinte manque là bas.
CHANA TOVA YA BABBA.OU RABBY MYAK.
ALBERT, BELEBOU, BREITOU DE SIDI MARDOUM
Par Victoria (Victoria) le mercredi 11 septembre 2002 - 19h52: |
Merci Emma pour la réponse;
Vous allez me trouver bien exigente mais auriez-vous les références du N° de Newsweek en question , non que je mette en doute vos paroles mais au contraire pour que ceux à qui je parle de ces pourcentages ne haussent pas les épaules...
Bien à vous
V.
Par Davideden (Davideden) le mercredi 11 septembre 2002 - 19h41: |
Wassym,
1. "Pourquoi, selon vous, 500 000 musulmans tunisiens ont quitte la Tunisie dans les annees 60-70"
Je ne sais pas d'ou viennent ces chifres mais meme en les acceptant cela ne represente pas 99% des musulmans, hors 99% des Juifs se sont enfuits.
2. "Ben Ali est peut-etre un dictateur. Vous pouvez le definir comme vous voulez. Je ne l'aime pas trop personnellement, mais j'ai vote pour lui et je voterai pour lui dans les 10 ans qui viennent" Y avait il un autre candidat? quand a voter pour lui de nouveau n'a-t-il pas ete elu a vie? Il semble que vous n'aurez plus le plaisir de voter pour lui de nouveau.
3. "Si vous allez dire qu'Israel est une democratie et qu'elle est pourtant jeune, je vous prierai de ne pas oublier les aides americaines." Israel etait une democratie en 1948 avant toute aide Americaine. L'Egypte recoit la meme aide des USA et l'Egypte n'est pas une democratie. L'argument est donc non substantiel.
4."Vous faites l'eloge de la democratie et vous n'arretez pas d'outrager la gauche Israelienne"
Mes opinions politiques sont plus proches de la gauche que de la droite. Seulement je ne peux pas appartenir aux partis de gauche en Israel pour quelques raisons simples:
1. Ces partis representent les riches et les nantis souvent deconectes de toute conscience sociale.
2. Ces partis s'inquietent plus des enfant de Gaza qu'ils ne se sont interresses des enfants Juifs pauvres et souvent sefarades qui vivent dans des conditions economiques et sociales souvent tres dificiles.
3. Ces partis ont toujours demandes la reconaissance des crimes commis en Europe pendant la 2ieme guerre mais ils se refusent a reconnaitre le crime d'epuration ethnique vecu en terre d'Islam par la moitie du peuple d'Israel.
Je suis donc pour la democratie et le droit a tous a une vie sure, libre etc etc...
Je suis aussi en faveur de la symetrie dans la relation entre pays et de l'honetete intellectuelle.
La gauche Israelienne a essaye la paix a Olso et elle a echouee. J'etais en faveur de ce processus mais le processus a echoue.
Mon "outrage" envers cette gauche est qu'elle n'accepte pas les faits de l'echec et qu'une ideologie aveugle de la haine de soit domine la gauche.
Mme Halimi, elle meme evictee de sa terre natale, vient defendre dans le pays Juif un meurtrier d'enfants Juifs!!
Elle en a le droit, cela est la democratie apres tout.
J'ai le droit pour ma part de la critiquer, de l"outrager" et d'exprimer mon opinion.
Pour en finir vous dites "la democratie viendra en Tunisie et ne tardera pas a regner". Je l'espere de tout coeur pour vous.
D'apres moi, ce processus de democratisation ne sera possible que quand la Tunisie aura etudiee ses crimes historiques y compris la spoliation et l'eviction de dizaine de milliers de citoyens Tunisiens a cause de leur religion.
Je doute que le regime actuel du president "a vie" ammenera au progres et il est malheuresement beaucoup plus raisonable de predir l'islamisation totale ou une situation similaire a l'Algerie.
Par Bekhor (Bekhor) le mercredi 11 septembre 2002 - 19h39: |
Cher Wassim Bensaid,
Je suis très bien ton raisonnement au sujet des personnes dites extrémistes du site Harissa.
Sur ce point je suis a peu prés d’accord avec toi.
Mais, au sujet du président Ben-Ali, tu as trop dit ou pas assez.
Tu dis, « vous le traitez de dictateur etc., et « moi non plus je ne le porte pas dans mon cœur, (Ben-Ali) mais j’ai voté pour lui et je voterais pour lui, même dans 10 ans »
Comment peut-tu voter pour une personne que tu n’aime pas ??? C’est incohérent de ta part, ou alors met-tu cette phrase en flatterie envers le président de peur de représailles, mais la tu ne trompe personne, car il est dit,
« quiconque flatte ses maîtres, les trahit » ou encore
« Qui te flatte veut te tromper ! ». ou peut être fais-tu cette éloge pour confirmer la maxime de Jules Renard qui dit : « On place ses éloges comme on place de l’argent, pour qu’ils nous soient rendus avec les intérêts. »
Quand a ton espérance de vivre en démocratie il y un adage très connu de La Roche Foucauld qui dit : « L’espérance et la crainte sont inséparables, et il n’y a point de crainte sans espérance ni d’espérance sans crainte. »
A ceci Albert Camus ajoute : « Tout le malheur des hommes vient de l’espérance »
Par contre l’aide américaine dont tu parle, tu fais d’une mouche un éléphant, ne crois pas les américains sont si généreux que ça.
Sur ce point ne soit pas trop envieux, car un autre adage dit « L’envie est plus irréconciliable que la haine. »
Par Mailroom (Mailroom) le mercredi 11 septembre 2002 - 18h37: |
Bonjour a tous les amoureux du site d'Harissa, juifs ou musulmans ou chretiens,
Je suis un fan de ce site et je trouve qu'il degage le beau parfum de la Tunisie.. J'ai deja participe sur ce forum et j'y ai rencontre des amis de correspondance..
Seulement, il m'agace profondement de lire certaines interventions qui cachent un extremisme certain.
L'ensemble des inetrventions de Davideon vont dans ce sens.. Ses derniers propos a propos de Gisele Halimi confirment son obsession a vouloir voir qu'un seul cote des faits. Je me permets de poser ces questions et ces remarques a Monsieur Davideon:
1) Pourquoi, selon vous, 500 000 musulmans tunisiens ont quitte la Tunisie dans les annees 60-70?
Est-ce qu'ils etaient persecutes? Est-ce qu'ils etaient tyrannises, ou serait-ce une consequence naturelle d'une recherche d'une meilleure condition economique dans un pays qui sortait de la colonisation?
2) Ben Ali est peut-etre un dictateur. Vous pouvez le definir comme vous voulez. Je ne l'aime pas trop personnellement, mais j'ai vote pour lui et je voterai pour lui dans les 10 ans qui viennent.
Pour un pays qui etait colonise il y a 50 ans, pour un pays ou ses enfants natifs n'avaient pas le droit a la scolarite comme les francais il y a 70 ans, je trouve que la position de la Tunisie maintenant est de l'ordre de l'exploit.
Inutile de repeter le discours de la condition de la femme en Tunisie et du niveau d'education de son peuple et et...., surtout lorsqu'on voit l'etat des voisins lybien ou algerien.
Si vous allez dire qu'Israel est une democratie et qu'elle est pourtant jeune, je vous prierai de ne pas oublier les aides americaines. Si la Tunisie avaient recu le 1/10 des aides finanicieres, logistiques ou meme politiques qu'a recu Israel des USA, la situation aurait ete mille fois differente..
Ceci dit, la democratie viendra en Tunisie et ne tardera pas a regner..Mais viendra naturellement et ca sera un processus reflechi..
3) Vous faites l'eloge de la democratie et vous n'arretez pas d'outrager la gauche Israelienne ou ceux qui penseraient autre chose que la logique de la guerre..Pensez vous que c'est coherent?
Mes amities a tout le monde,
Wassym.
wassymbensaid@netscape.net
Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le mercredi 11 septembre 2002 - 18h26: |
Mon cher Bekhor je ne sais pas si tu es un bekhor ou un bkhour mais c'est certain tu es fascinant. Tbarkalah Alik. Mais ne t'inquiete surtout pas car Jamais et je dis Jamais Albert et moi nous nous disputerons.
Il est le seul a bien comprendre mes expressions judéo-arabes, c'est pour cela lorsque je tombe sur une expression je la lui jette comme je lui jetterais un ballon sachant qu'il va me le retourner. Bebert dis-leur combien on s'aime de loin à des milliers de kilomtres.
Albert donne-moi des nouvelles de la jeune mariée. Que Dieu les bénisse elle et son mari et n'oublie pas de m'inviter pour le premier Brit. "Be Simantouv" "Yesfiou El leqloub" Ana Qalbi Safi Ya sidi Breitou.
Voici un proverbe Ya Azizi:
"A'adid fi zochri a'did oula jrid mayelhaqouni" (J'ai passé dans ma jeunesse, j'ai passé et même les sauterelles ne pouvaient pas me rattraper)
Par Jpc (Jpc) le mercredi 11 septembre 2002 - 17h52: |
MENSONGES OU PROPAGANDE
1 - Environ 80% du monde Arabe ne croit pas que Bin Laden soit le perpetrateur de l'attaque du 11 septembre 2001 et pense que la CIA ou le Mossad sont a blamer. Et cela, malgre le nombre grandissant de terroristes d'el quaeda qui aujourd'hui racontent les details de cette ignominie. La raison avancee par ces 80% de khakhamim est que les Arabes ne sont pas capables d'organiser une telle operation.
2 - Ces memes 80% pensent aussi que les Juifs qui travaillaient au WTC ont ete prevenus a l'avance de l'attaque (par le Mossad????) et ne sont pas venus travailler ce jour la.
Il n'y a qu'a voir tous les noms des victimes defiler aujourd'hui sur les ecrans de television pour noter tous les noms Juifs.
Mensonges ou propagande, le resultat est le meme. Impossible d'avoir un dialogue avec ceux qui nient une realite si claire.
Je presente mes hommages a tous ceux qui ont ete touches par ce drame et leurs familles et amis qui sont restes derriere.
Jean-Pierre C.
Par Admin (Admin) le jeudi 12 septembre 2002 - 05h33: |