Commentaires du 4 Novembre 2002

Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA: Commentaires 2002: Commentaires de Novembre 2002: Commentaires du 4 Novembre 2002
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Regardez les 4 fleches bleues et vertes ci dessous, dans le premier message (et dans chaque message, d'ailleurs). Oui celles la. Elles ont toutes une fonction. Vous pouvez cliquer dessus(1 click suffit) pour les fonctions suivantes :
- Celle qui est le plus a gauche sert a aller tout en haut de la page.
- La deuxieme permet de remonter de message a message.
- La troisieme permet de descendre d'un message a la fois.
- La fleche la plus a droite permet d'aller tout en bas de la page, la ou on peut ajouter son commentaire.
Plus besoin de faire descendre la page. Les messages viennent a vous. Essayez !!

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Admin (Admin) le mardi 05 novembre 2002 - 04h35:

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Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Hai (Hai) le lundi 04 novembre 2002 - 07h11:

Un ami m'a posé une question à laquelle je n'ai pas su répondre, je la mets donc sur la table et si quelqu'un sait quelque chose, bévakacha.

Il devait y avoir à Tunis une synagogue des Granas.

Où était-elle et existe-t-elle encore?

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mailroom (Mailroom) le lundi 04 novembre 2002 - 04h49:

Bonjour,

Maman (née Uzan),94 ans, a fait son couscous jusqu'au mois de juin dernier. Malheureusement elle a eu une attaque et depuis est alitée donc dépendante mais grâce à dieu elle mange toujours de bon coeur. Aussi grâce à votre site je peux lui faire des plats tels que mloukhia, kamounia etc.. qu'elle nous a fait toute la vie.
Il manque toutefois quelques recettes telles que la "asbana", le riz "klaya", la poule farcie qu'elle nous faisait à Kippour, etc.
Serait-il possible d'avoir ces recettes afin que je puisse les lui faire.
Pour information, je suis née Soussan et née à La Goulette comme Maman et Papa.

Merci de votre attention

Emma Vallon née Soussan

PS : J'ai oublié de vous dire

BRAVO pour le site, il est magnifique, j'ai pu en faire profiter Maman lorsqu'elle pouvait venir jusqu'à l'ordinateur.

Encore Merci

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le dimanche 03 novembre 2002 - 23h28:

European countries are the cause of the Middle East Mess

I wonder if there is anyone really believing that an old conflict can be resolved by force or by diplomacy within a few years or even decades? The Europeans fought for centuries among them and only after world war II, after the destruction of cities and after millions of people have died and millions were suffering, and only with the American help, they started to understand that cooperation does not kill their people but makes them prosper.

The saying of Mubarek that " if Rabin were alive the Intifada would not have occurred" is ridiculous, as the first Intifada had surged precisely while Rabin was defense minister. It is not less the responsibility of the Arab countries because they sought and fought unsuccessfully to destroy Israel and are still doing it today both in the open and behind the scenes.

In my view the European countries are not less responsible, they are also the cause and maybe the origin of today's situation. The Europeans should stop blaming Israel, as their leaders didn't demonstrate the moral values that they are trying to teach. They should once and for all stop their intrigues and confusing the local population.

Those who want to see Sharon or any other leader ending the war within months or years are not realistic. The war will not be won because Israel wants it but it can be won only together with the local Arab population when they are ready for it. This war is not necessarily against the Palestinians but for the survival of a Jewish state and heritage and of the Arab dignity and its historic values. When they realize that no one can have it alone, but that together they could enjoy the beauty of peace, they will find a viable solution.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Axelle (Axelle) le dimanche 03 novembre 2002 - 21h28:

Cher Monsieur DARMON,

Pour vous encourager, quelques belles paroles :

Tant que dans le plus profond du coeur
Une âme juive palpite,
Et vers les contrées de l'Orient
Un oeil vers Sion regarde
Nous n'avons pas perdu l'espoir,
L'espoir de deux mille ans,
D'être un peuple libre dans notre pays,
Terre de Sion et de Jérusalem.

La Hatikvah

Nous devons, nous aussi, devenir majoritaires dans un pays unique au monde... Alors, seulement, le reste de notre peuple, malgré sa dispersion dans tous les pays, pourra espérer que notre foyer national... lui donnera la force de vivre.

Ahad HAAM

On ne saurait séparer arbitrairement les deux aspirations fondamentales de l'âme juive :
nationalisme et universalisme.

Josué JEHOUDA

Israël est toujours le fils aîné de la promesse, comme il est aujourd'hui le fis aîné de la douleur.

Paul CLAUDEL
( lettre au grand rabbin de France : 24.12.1941)

Nous avons réussi des choses impossibles. Nous avons moins bien réussi les choses possibles.

Itzhak RABIN

Voilà, j'espère que ces jolies paroles vous feront un peu chaud au coeur. Ceux qui les ont dites étaient de GRANDS HOMMES .

Axelle. Bien cordialement.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mailroom (Mailroom) le dimanche 03 novembre 2002 - 20h48:

c:/My Documents/olives.jpeg

Tsahal surveille la cueillette des olives.

Les forces de Tsahal surveillent la cueillette des olives par les Palestiniens et permettent ainsi la récolte près des implantations israéliennes de Samarie.

Tsahal a fait savoir à la population palestinienne, par le biais des officiers de liaison, que l'armée allait autoriser la cueillette près des implantations israéliennes en Samarie.

Tsahal a decidé de surveiller la cueillette afin que les arbres ne risquent pas d'être détruits et afin que des actes de terrorisme ne soient pas commis à cette occasion.


Des officiers de Tsahal ont tenu à faire savoir que dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, une distinction très claire était établit entre les terroristes et les infrastructures dans lesquelles ils combattent et la population civile palestinienne innocente.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Djlachem (Djlachem) le dimanche 03 novembre 2002 - 18h15:

Ne nous y trompons pas.
L'article de Rosenzweig pour La Mena, bien que d'une facture parfaitement polissée et appelant à une approbation consensuelle, n'est ni plus ni moins qu' un réglement de compte entre l'auteur et l'administrateur d'un site bien connu. Ce dernier lui avait reproché son soutien à un texte assez odieux et plein de mépris envers ces coreligionnaires d'un certain Daniel Cohen paru sur Proche Orient lisible sur:
http://www.proche-orient.info/xcourrier.php3?id_article=1554
Le ton est ensuite monté entre le Webmaster de ce site et Rosenzweig et ce dernier un peu dégoûté a sollicité la Mena pour lui répondre de cette façon. On croit que cet article est le résultat d'une analyse pondérée alors que, malgré les apparences, il a été écrit sous le coup d'une colère parfaitement contenue et qui ne transparaît pas dans ces lignes.
Il est en effet peu souhaitable que de telles intolérances mutuelles voient le jour entre nous, mais lisez la prose de Daniel Cohen et vous verrez s'il n'est pas légitime pour nous de répondre à celui qui nous traite de "suivistes" "bêlants" empétrés dans une "gluante indifférence".

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Omega (Omega) le dimanche 03 novembre 2002 - 17h48:

Bravo a la Mena pour cet article sur la crise qui affecte les Juifs dans le monde et qui reflete bien les debats de plus en plus "acrimonieux" sur ce forum.
Pour la petite histoire, ce chabbat nous etions invites a Haifa a un couscous entre amis qui nous connaissons depuis l'universite. Et la bien sur, la discussion a tourne sur la politique. Quelle n'a ete ma surprise d'entendre un ami a moi, intellectuel devenu businessman declarer que Shimon Perez etait un traitre. Quand j'a reagi a ce terme que je trouvais horrible, la discussion s'est envenimee et a failli tourner a la bagarre.
Je vois, en lisant la Mena, que maintenant ceci est un probleme general qui affecte toutes les communautes du monde et je me demande s'il ne s'agit pas plutot d'un probleme psychique de haine de l'autre qui n'est en fait que la haine de soi.

OMEGA

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Djlachem (Djlachem) le dimanche 03 novembre 2002 - 13h37:

Bonjour Darmon,
Mena= Metula News Agency
Il s'agit d'une agence de Presse composée de journalistes et analystes de tous horizons, israéliens, libanais, palestiniens, français, dont l'objectif est une autre lecture de l'actualité proche orientale et le rééquilibrage de la distorsion informative qu'ont les organes de presse habituels (France télévision, Le Monde, Libération, etc...)

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Darmon (Darmon) le dimanche 03 novembre 2002 - 13h11:

merci Axelle pour votre réponse!

j'ai par ailleurs une autre question: que signifie le mot "Ména"?? souvent la Ména apparot dans les messages!
merci d'avance!

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mailroom (Mailroom) le dimanche 03 novembre 2002 - 09h27:

Bonjour,

Mon grand pere, Roger Azria etait vice maire de Sfax durant Bourguiba et a quitte son pays a cause de l'independance de la tunisie...il avait aussi le jardin et l'hotel des oliviers. sa femme'ma grand mere, marcelle abitbol avait les minoteries koskas & abitbol a tunis ainsi que le majestic hotel de tunis.

j'aimerai que cela figure sur votre site...
merci et bravo pour ce site qui rappel tant de souvenirs...

Annie Heitor

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Roger_Chemouni (Roger_Chemouni) le dimanche 03 novembre 2002 - 09h18:

LES FILMS

AIME TON PERE de Jacob Berger France 2002 sortie le 13 novembre 2002


Sur ce commandement biblique se trame l’histoire d’un enlèvement ; celle d’un père par son fils et la seule rançon est la reconnaissance du plus jeune par l’ancien.
Léo Shepherd (Gérard Depardieu) file en moto vers la Suède pour recevoir le prix Nobel de littérature. Il laisse dans sa ferme son métayer, sa fille, son gendre et sa dernière compagne. Il croisera sur sa route son fils souvent rejeté par lui qui vient lui réclamer l’affection qu’il n’a jamais obtenue. Son entourage s’alerte de sa disparition. Ce kidnapping familial ne va t’il pas bouleverser les relations familiales et le déroulement de l’histoire laisse un doute : la victime dont la notoriété et la forte personnalité étouffent l’entourage n’était-elle pas le premier kidnappeur dans cette cellule familiale composite et disparate. Les rapports père fils peuvent être conflictuels parfois quand le dialogue n’est plus. D’ailleurs ce n’est pas une coïncidence si les deux rôles principaux sont joués par un père et un fils dans la vie. Un premier film attentionné qui emporte l’adhésion par son sujet universel.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert (Albert) le dimanche 03 novembre 2002 - 08h17:

MON KIF.


Quel kif l'article de la MENA de ce matin.
Je vais envoyer aussi ma penséé juive.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mena (Mena) le dimanche 03 novembre 2002 - 06h15:

Le repli identitaire paranoïde et le regard mutilé : une menace pour le judaïsme contemporain ! (info # 010211/2)

Par Michel Rosenzweig © Metula News Agency



L’auteur est un philosophe. Il est membre du cabinet du ministre belge Eric Tomas.



La question juive, inaugurée par Karl Marx et reprise par Jean Paul Sartre, constitue l’une des interrogations philosophiques et politiques les plus importantes de la modernité.

L’identité juive, son essence, ses attributs, ses origines, ainsi que son rejet et la méfiance systématique et récurrente qu’elle inspire, autant que sa fascination et son admiration depuis sa fondation, ne peuvent laisser indifférent quiconque se prétendant concerné par cette question, qui ressurgit en notre troisième millénaire avec une ampleur et une virulence planétaire, dont il est impérieux de prendre toute la mesure.



Depuis la deuxième Intifada, une rupture et un renversement se sont en effet opérés dans l’opinion publique. Cette dernière, alimentée et imbibée par un flux médiatique sans précédent, a docilement contribué à ressortir un costume que l’on croyait définitivement remisé aux musées voire aux oubliettes de l’histoire.

Il s’agit de cet habit sombre et obscurantiste qui ressurgit du fond des âges périodiquement et que les Grecs ont muté très adéquatement en le mettant en scène sous le nom de « pharmakos », bouc émissaire, cette créature animale chargée de tous les maux de la cité, que l’on expulsait rituellement au moins une fois par an pour purifier le corps social d’un corps étranger, symbolisant le mal absolu en espérant attirer les faveurs des dieux.



La question juive et la fonction du bouc émissaire sont ainsi liées depuis les origines par un lien encore bien énigmatique, que la psychanalyse et l’anthropologie n’ont toutefois pas réussi à clarifier entièrement, en dépit de nombreuses tentatives par ailleurs passionnantes.



Ainsi, des rumeurs, des falsifications et des mensonges les plus surréalistes refont leur apparition aux quatre coins du monde, de l’implication du Mossad dans les attentats du 11 septembre, jusqu’aux enfants non juifs sacrifiés pour la récolte de leur sang, en passant par l’affaire Al Dura et le prétendu massacre de Jénine, que certains commentateurs ont osé comparer à la tragédie du ghetto de Varsovie. Les juifs, et plus particulièrement la figure dégradée du Juif incarnée par l’Etat d’Israël diabolisé, sont réapparus dans les discours et les représentations comme la posture classique du coupable responsable des malheurs du monde.



Aidé par les techniques classiques de propagande et de désinformation, certains organes de presse n’hésitent pas à réécrire les événements du moyen orient, renforçant ainsi sournoisement un imaginaire culturel collectif déjà bien imprégné, depuis des siècles, par des mythes anti-juifs éculés mais toujours aussi tenaces, sans oublier l’évidente inégalité de traitement à laquelle se livre la communauté internationale, en stigmatisant à l’excès l’Etat d’Israël, tout en omettant de condamner d’autres Etats pour des crimes, eux, bien connus du monde entier et dont la gravité se passe de commentaire. Le silence des nations sur les innombrables crimes contre l’humanité est étonnamment proportionnel à l’inflation des condamnations disproportionnées et des commentaires haineux et diffamants prononcés contre l’Etat d’Israël et, par voie de conséquences, contre les juifs de la diaspora. L’illustration de ce silence éloquent ayant atteint un certain paroxysme tout récemment, lors du tragique dénouement de la prise d’otage à Moscou, qui se solda par plus d’une centaine de morts, gazés par du fantanyl, un opiacé de synthèse cent fois plus puissant que l’héroïne, sans parler des membres du commando froidement exécutés alors qu’il étaient déjà dans un état proche de la mort.



Cette vague planétaire qualifiée très justement par Pierre André Taguieff de « nouvelle judéophobie », se fonde, dit l’auteur, sur un amalgame polémique entre Juifs, Israéliens et " sionistes ", fantasmés comme les représentants d'une puissance maléfique.

Pour les nouveaux anti-juifs, poursuit-il, tous les malheurs du monde s'expliquent par l'existence d'Israël. Leur principal thème d'accusation, diffusé notamment par les milieux islamistes transnationaux et les héritiers du tiers-mondisme, est que le " sionisme ", loin d'être un nationalisme respectable comme le nationalisme palestinien, est un " colonialisme ", un " impérialisme " et un " racisme ".



Le décor ainsi planté, la question demeure : pourquoi le peuple juif suscite-t-il ces sentiments exacerbés et contradictoires à travers l’histoire, au point de transformer les intellectuels les plus brillants en individus désertés par la raison et la faculté de juger ?

Car les convictions fantasmatiques et imaginaires de certains résistent aux argumentations critiques et rationnelles les plus élaborées et les plus convaincantes, comme en témoignent les amnésies historiques systématiques dont font preuve les journalistes et les intellectuels les plus érudits, ou encore les obstinations de certains chefs d’Etats et ministres, qui n’ont aucun embarras à soutenir les positions haineuses les plus radicales envers l’Etat d’Israël, ou encore, celles et ceux qui refusent d’admettre, preuves à l’appui, leurs erreurs d’interprétations et d’appréciation, augmentant encore le degré de suspicion judéophobique à leur encontre.



Mais il y a pire, ou plus grave encore. Je veux parler de cette guerre fratricide, à peine larvée, qui enfle de semaine en semaine au sein de la communauté juive mondiale, déchirée entre les partisans inconditionnels d’Israël et ceux qui osent émettre des réserves ou des critiques fondées à l’encontre du gouvernement actuel et plus précisément à l’égard du Premier ministre Ariel Sharon, autre bouc émissaire désigné et diabolisé, que d’aucuns voudraient voir jugé et condamné devant une cour internationale et que certains extrémistes souhaiteraient, à peine secrètement, voir pendu haut et court.



Ainsi, non seulement se profile un divorce grandissant entre juifs et non juifs, mais aussi, et ceci est bien plus inquiétant, un réel conflit, annoncé par l’assassinat d’Itkhak Rabin en 1995, entre juifs de la diaspora eux-mêmes, entre israéliens eux-mêmes, entre juifs israéliens et juifs non israéliens, bref, une guerre des juifs entre eux tout simplement.



Bien que ce conflit intra juif ne soit pas neuf à travers l’histoire du judaïsme, il n’en reste pas moins que celui qui se déroule en ce moment, sous nos yeux, prend une signification toute singulière à la lumière de ce qu’il faut bien nommer une confrontation des civilisations, au grand dam de ceux, et ils sont très nombreux, qui récusent Huntington, Houellebecq et Fallacci, autres boucs émissaires vilipendés, voués aux gémonies, et pratiquement lynchés par certains fanatiques mais également par une gauche modérée et cependant aveuglée, qui persiste à ne voir dans leurs avertissements qu’une incitation à la haine raciale.



Au moment ou le monde entier, c’est un fait et non une abstraction paranoïaque de l’esprit, se retourne de façon inédite contre le peuple juif, les juifs entre eux se traquent, se dénoncent, s’accusent, se jugent, s’insultent, en viennent aux mains, s’assassinent même, diffament en détournant certains propos critiques inacceptables et inaudibles pour certains d’entre eux, qui n’hésitent pas à dresser une liste noire des mauvais juifs, qualifiés de traîtres ou de brebis égarées, se livrant ainsi à un tri sordide qui en rappelle un autre.



Les méthodes utilisées, tout comme la technique sémantique et dialectique de ces accusations fratricides, sont éloquentes par leur similarité structurelle avec celles des pires régimes totalitaires que l’humanité ait connus, mais aussi, et c’est le comble, les mots et les expressions utilisés sont identiques à ceux que l’on trouve dans la littérature antisémite classique : métaphores vénéneuses et toxiques des idées jugées hostiles aux juifs, métaphores de la maladie mentale de ceux qui émettent des critiques jugées inacceptables, métaphore des pauvres âmes perdues, détournement de sens, extraits de textes et fragments de discours publics, mais aussi privés, incorporés et cités au sein d’une prose de propagande de type messianique, dont les relents inquisitoriaux, voire staliniens, font froid dans le dos.



Ainsi donc, il y aurait de bons et de mauvais juifs, ces derniers étant bien entendus celles et ceux qui émettent des avis contraires à ce qu’il faut bien appeler la pensée dominante du judaïsme, une pensée unique et totalisante, enfermante pour tous ceux qui ont le désir de ne pas penser en rond, et qui commettent le crime et la traîtrise de penser autrement qu’en termes manichéens et dichotomiques. Des juifs qui s’interrogent et se questionnent sur leur judéité au risque de se faire traiter de juifs honteux, ou encore, de malades du mal de soi juif, des juifs qui osent dénoncer les dérives extrémistes politiques et militaires de l’Etat d’Israël, au risque de se retrouver devant un tribunal, bref des mauvais juifs qui se font traîner dans la boue de la diffamation, de l’opprobre et de l’insulte par ces « bons » juifs, détenteurs et prêcheurs de la seule vraie vérité. Ces justes d’entre les justes, qui ont souffert et qui aiment leur patrie, eux, et qui sont prêts à dire et à écrire n’importe quoi, pourvu qu’ils défendent la cause juive à tort et à travers, sous prétexte qu’ils se sentent menacés d’extermination et qu’on ne les reprendrait pas une seconde fois dans cette nouvelle shoa, cette fois-ci de l’esprit, distillé pernicieusement paraît-il, non seulement par les ennemis de la communauté juive, mais par des juifs renégats qui sont en nombre grandissant.



Ce repli identitaire massif à connotation paranoïde, qui prend des proportions inquiétantes, s’accompagne de la technique bien connue de la chasse aux sorcières, tradition qui nous vient de la Sainte Inquisition et reprise notamment par le sénateur McCarthy, dans les années 1950, tout en se légitimant de la technique cathartique du pharmakos (bouc émissaire) évoquée plus haut. Or, cette attitude de défiance généralisée entre juifs, ainsi que cette vision quasi biblique de la situation, a déjà conduit le peuple juif à la catastrophe si l’on veut bien se rappeler comment le royaume d’Israël se fissura, mais aussi et ce n’est pas rien, comment un certain Joshua fut rejeté et condamné par les Romains, mais avec l’aide de quelques juifs, parce qu’il pensait autrement, contre la pensée unique et dominante du judaïsme de l’époque, parce qu’il émettait des critiques fondées sur la société et la religion juives.



Les juifs n’échappent donc pas au fonctionnement universel de l’esprit humain, dont on sait depuis Freud et Mélanie Klein, entre autres, qu’il s’organise depuis la petite enfance sur une base aux composantes agressives défensives à tendance schizo-paranoïde, qui, après maturation, se structure dans le meilleur des cas et pour la plupart d’entre nous, en une névrose de civilisation caractérisée par un malaise diffus, dont nous avons tous du mal à guérir.



Or, l’attitude qui consiste à adopter ce repli identitaire paranoïde s’accompagne d’une cécité psychique et d’une indifférence à l’autre considéré comme une altérité radicale menaçante.

Ainsi, ce regard mutilé peut-il déboucher sur une légitimation du passage à l’acte, de la mise à l’écart jusqu’à l’assassinat, en passant par l’emprisonnement et la torture.

Ce réflexe se rencontre aussi bien dans les mécanismes qui ont présidé à la solution finale, qu’auprès des fous de Dieu de tous bords, qui propagent tous les jours leurs injonctions de meurtre, celui-ci étant légitimé par l’invocation divine. Les commandements d’assassinats des juifs par les organisations terroristes intégristes islamistes en sont un exemple, et participent de cette vaste entreprise de purification sur le mode du pharmakos. Quels qu’ils soient, ces groupes extrémistes de tous bords, et nous en avons dans notre communauté, se revendiquent de la légitime défense, alors qu’ils sont surtout animés par la haine de l’autre.



Il ne faut cependant pas perdre de vue un élément essentiel, qui se trouve au fondement de ce repli singulier, je veux parler de la reconnaissance de l’autre en tant qu’être humain, trop humain, quelle que soit sa culture, sa religion et sa couleur de peau. La non reconnaissance de l’autre en tant que même produit inexorablement de l’intolérance, cette articulation étant au fondement de tous les conflits intra humains et partant, de toutes les guerres.



Que l’on ne s’y trompe pas, la bête immonde n’est pas morte, et pour cause, elle vit en nous, juifs et non juifs, car elle fait partie de notre patrimoine psychique structurel, elle sommeille en germe sur le terreau de la non reconnaissance et de l’intolérance et elle est toujours prête à reprendre vigueur, à la faveur d’un repli paranoïde dangereux.



Nous, juifs, ne sommes pas à l’abri des assauts de cette créature décrite par Bertolt Brecht, nous ne sommes pas immunisés contre elle mais nous nous devons, par notre histoire tragiquement singulière, de rester plus que jamais vigilants par rapport à toute dérive qui conduirait le peuple juif et l’Etat d’Israël à des attitudes et des comportements de repli et de rejet de l’autre, qu’il soit externe ou interne à notre communauté.



La recherche excessive, souvent imaginaire et de plus en plus obsessionnelle d’un ennemi à écarter et/ou à abattre, est voie royale qui conduit à l’obscurantisme, à l’oblitération de la pensée, à la guerre ainsi qu’à toutes les formes de totalitarismes.



Osons emprunter un autre chemin, celui de l’écoute, de la reconnaissance, de la générosité et de la tolérance, qui peut déboucher sur la négociation sans pour autant verser dans un pacifisme naïf. Si la guerre est bien la continuation de la politique par d’autres moyens lorsque la conciliation a échoué, il n’en reste pas moins exact que la politique, qui est la continuation de la guerre sous une forme pacifiée, reste l’unique solution à la résolution des conflits humains.

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