Par Admin (Admin) le mardi 18 février 2003 - 06h20: |
Par Pinacolada (Pinacolada) le lundi 17 février 2003 - 01h59: |
A Emile :
Population de la Tunisie: 9,8 millions.
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L'histoire de la TUNISIE remonte a huit mille ans avant Jésus Christ . De multiples civilisations se sont succédées, donnant lieu à un vaste brassage culturel qui a façonné la personnalité tunisienne.
La TUNISIE a toujours été à la croisée des anciennes civilisations: capsienne, berbère, vandales, punique, romaine, byzantine, arabe, espagnole et turque. Elle a connu toutes les phases de la préhistoire maghrébine, de l'époque de la pierre taillée à celle des pierres polies. Des dolmens et des mégalithes, appartenant au Néolitique ont été trouvés au Cap-Bon et des vestiges du Paléothique dans la région de Gafsa.
LA PREHISTOIRE
Au IVe millénaire avant J.C débute en Tunisie le néolithique dit de tradition Capsienne (vient de Capsa, antique Gafsa): polissage de haches, taille bi-faciale des pointes de flèches, céramique grossière, élevage, agriculture. Des invasions en provenance du sud (Sahara) en s'intégrant aux Capsiens constituèrent une nouvelle ethnie appelée "protolybiens" et dont les berbères sont les descendants directs. C'était une tribu nomade pratiquant le culte des morts.
LA VILLE DE CARTHAGE
Selon la tradition, la ville de Kart Hadasht, la "Ville Neuve" aurait été fondée vers 814 par Elissa, soeur du roi de Tyr, Pygmalion, accompagnée de notables tyriens et de Chypriotes. Aux VIIIè et VIIè, la cité se tourne ver la mer et se développe grâce au cabotage.
Le dieu tutélaire de la cité est Baal Hammon, le El phénicien auquel on voue des sacrifices d'enfants en son sanctuaire de Salammbô. Vers 660 avant J.C., les Carthaginois s'installent à Ibiza, dans les Baléares. La ville antique est située au fond du golfe de Tunis, sur une presqu'île. Des collines disposées en arc de cercle la dominent à l'ouest. La plus haute porte la citadelle de Byrsa, sur les autres s'étend la nécropole. Au delà, vers Sidi bou Said et La Marsa, s'étend la banlieue de Mégara. La ville, gouvernée par des rois de la famille des Magonides, s'allie aux Etrusques, domine la Sicile du sud ouest, prend pied en Sardaigne, repousse les Grecs Phocéens en Corse, s'installe à Gadir (Cadix) après avoir aidé la cité à chasser les Ibères. Enfin, elle élimine les colons spartiates de Tripolitaine.
Vers -470, le marin carthaginois Hannon effectue un voyage d'exploration le long des côtes de l'Afrique Occidentale jusqu'au golfe de Guinée. Une seconde expédition mène les Carthaginois vers le nord, probablement jusqu'aux côtes d'Angleterre. Carthage étend ainsi son empire colonial et maritime sur tout l'ouest de la Méditerranée.
DIDON ET LA LEGENDE
Elissa, sœur de Pygmalion, roi de Tyr, avait épousé son oncle Sicharbas. Le tyran Pygmalion fait assassiner Sicharbas. Se sentant menacée, Elissa s'enfuit de Tyr avec plusieurs citoyens phéniciens, emmenant ses richesses.
Après un séjour à Chypre, l'exilée s'en vient sur les côtes d'Afrique près du site de la future Carthage. Elle demande à Iarbas, roi des indigènes Gétules une concession de terrain ne couvrant que la peau d'un bœuf, ce qui est royalement accordé. Elle fait alors découper la peau en très fines lanières et le fait mettre bout à bout, délimitant ainsi un territoire assez vaste pour y établir une cité sur une colline, Byrsa (" Peau de bœuf " en grec). Plus tard, refusant sa main au roi Iarbas par fidélité à la mémoire de son époux, Elissa se suicide en se jetant dans un bûcher. Telle est la légende grecque
Virgile associa à cette Elissa le personnage de Didon dans l'Enéide. Reine de Carthage, elle accueille Enée en sa cité et en tombe follement amoureuse. Ne pouvant retenir le prince troyen partant vers l'Italie y fonder Rome, elle se poignarde sur un bûcher.
LES GUERRES CONTRE LES GRECS
En -480, les marins phéniciens forment en grande partie la marine Perse. Ils sont écrasés par les Grecs à Salamine. De son côté, le Grec Gélon, tyran de Syracuse, bat les Carthaginois à Himère, en Sicile. Les Magonides évacuent la Sicile, se replient en Afrique du Nord et mettent leur territoire en valeur.
A la fin du Vè, un nouveau conflit éclate entre les Carthaginois et les Grecs. Le roi magonide Himilcon débarque en Sicile, prend Sélinonte, Géla, Agrigente, mais échoue devant Syracuse bien défendue par Denys l'Ancien (Vers -390). Cet échec marque la fin des Magonides. La noblesse punique, qui veut la paix, installe vers -380 au pouvoir le Tribunal des Cent-Quatre, chargé de surveiller les généraux qui ont remplacé les rois. Au panthéon carthaginois, Baal Hammon est évincé par Tanit Pene Baal, et le culte de Demêter est introduit dans la cité. La lutte contre les Grecs continue, mais avec moins d'intensité, surtout après les mort de Denys en -367. Carthage signe alliance avec Rome en -348.
La guerre avec les Grecs en Sicile reprend avec intensité: en -339. les Carthaginois sont vaincus par Timoléon et chassés de Sicile. Le Tyran de Syracuse Agathocle débarque même en Afrique en -310. S'alliant au grec, le roi de Carthage Bomilcar tente alors de renverser l'oligarchie punique, mais il échoue en -307. Cette date marque le début de la puissance de l'oligarchie carthaginoise. Après la mort d'Alexandre le Grand, la cité punique s'allie avec la dynastie Lagide qui succède à Alexandre en Egypte, Phénicie et Palestine. Carthage s'ouvre largement aux influences hellénistiques de Sicile, d'Italie et d'Egypte. l'Etat punique domine économiquement la Méditerranée Occidentale et entretient d'excellentes relations avec le monde Oriental. En -268, une nouvelle alliance avec Rome permet d'éliminer Pyrrhus d'Epire, qui tentait de créer une empire hellénistique en Occident.
LA PREMIERE GUERRE PUNIQUE: 264-241
Il était inévitable que Rome et Carthage en viennent à l'affrontement: Rome vient d'unifier l'Italie; au Sénat les grandes familles ont un esprit de domination et d'expansion vers la mer. De son côté Carthage domine toute la Méditerranée Occidentale et n'a pas renoncé à la Sicile. Le conflit entre les deux cités va revêtir une importance capitale pour tout le bassin méditerranéen, et pour plus de huit siècles. Il dure de -264 à -146 et connaît trois grandes phases: la première aura comme enjeu la Sicile.
Rome intervient en Sicile pour protéger ses alliés, les Mamertins et prend Agrigente aux Carthaginois. En réponse, ceux-ci ravagent les ports romains de Sicile et de la côte Italienne. Alliée aux Etrusques, Rome créé une flotte puissante et détruit une escadre punique à Mylea en -260. L'équilibre naval est rétabli. La consul Régulus débarque en -256 au Cap Bon, portant la guerre en Afrique. Après avoir infligé de grosses pertes à Carthage (Ruines de Kerkouane, la "Pompei punique"), il est battu et fait prisonnier en -255. Libéré sur parole pour négocier un échange de prisonniers, il dissuade le Sénat d'accepter les conditions de Carthage et fidèle à sa parole, retourne en Afrique ou il est supplicié (-250).
En -254 les Carthaginois perdent Palerme, mais la victoire navale de Drepanum (Trapani) sur les Romains en -249 leur permet de maintenir quelques garnisons en Sicile (Eryx, Lilybée). Elles y mènent une rude guerre de commandos avec leur chef, Hamilcar Barca. Le pourrissement de la situation amène la paix. Un convoi carthaginois ayant été détruit en -241, le gouvernement Punique demande la trêve. La paix est honorable. Carthage perd la Sicile mais conserve ses autres possessions extérieures, y compris Corse et Sardaigne.
LES MERCENAIRES
La demi-défaite de Carthage lors de la première guerre punique du régime oligarchique au pouvoir. Contre la classe dirigeante se dressent les paysans libyens asservis, les innombrables mercenaires non payés, les classes moyennes menacées dans leurs intérêts économiques et enfin les militaires "nationalistes", dont le chef, le général Hamilcar Barca (290-229), prend la tête. En -240, les Mercenaires, conduits par le Libyen Mathô se révoltent et assiègent Utique. Il faudra 2 ans à Hamilcar Barca et Hannon le Grand pour les vaincre et les exterminer. (Gustave Flaubert en tirera un célèbre roman en 1862, "Salammbô"). L'écrasement de cette révolte permet à Hamilcar Barca de prendre le pouvoir. Rome, inquiète, annexe aussitôt la Sardaigne.
Hamilcar n'a qu'un but: préparer sa revanche sur Rome. Pour être totalement indépendant et échapper au contrôle du gouvernement carthaginois, il créé en Espagne un véritable royaume personnel avec une armée de redoutables soldats Ibères entièrement dévoués à sa personne et à sa famille (237-229). Son gendre Hasdrubal "le Beau" poursuit sa politique de "réarmement" et fonde Carthagène (Carthago Nova, -227) avant d'être assassiné en -221.
LA SECONDE GUERRE PUNIQUE : 219-202
A Hasdrubal succède le fils de Hamilcar, Hannibal. Il adopte immédiatement une attitude intransigeante, veut diviser son ennemi et utiliser ses adversaires pour le mettre à genoux. Il déclenche le conflit en prenant en -219 la ville de Sagonte, alliée de Rome. Pensant s'allier les Celtes de Gaule, il marche contre Rome par la Provence. Malgré la défection des Gaulois Cisalpins, il traverse les Alpes en -218, véritable exploit (d'autant plus qu'il possède des éléphants), s'allie aux Celtes du Pô et écrase les légions romaines sur le Tessin, à la Trébie (-218) puis à Trasimène (-217). Evitant Rome, il marche vers le sud de l'Italie où il compte sur les Apuliens et les Lucaniens. Le 2 août -216, les légions des Consuls Varro et Paul Emile sont écrasées à Cannes, laissant sur le terrain 46 000 légionnaires à l'issue d'une des plus grandes batailles de l'Antiquité. La voie vers Rome est libre. Hannibal n'en profite pas et s'installe dans le sud de la Péninsule.
Les difficultés commencent alors: sur mer, la maîtrise reste romaine. Rome reconstitue ses légions et mène une guerre d'usure. Les défections se font nombreuses du coté des Carthaginois... Pire: le royaume punique d'Espagne s'effondre face aux légions romaines, et en -215 il ne reste aux Carthaginois que la Bétique (Andalousie) et quelques ports du sud-est de l'Espagne. En -208, Asdrubal II, frère cadet d'Hannibal, part secourir son frère en passant à son tour en Italie par les Alpes. Mais il est battu et tué sur le Métaure. Hannibal tente alors de s'allier Philippe V de Macédoine, en révolte contre Rome. Mais ce dernier ne le soutient que mollement.
Aussi, Rome reconquiert peu à peu le sud de l'Italie. Hannibal perd pied dans le Bruttium alors que Scipion "l'Africain" achève la conquête de l'Espagne puis débarque en Afrique où il offre le royaume de Numidie au prince Berbère Massinissa en échange de son alliance; l'autre grand prince berbère, Syphax, reste fidèle à Carthage. Hasdrubal et Syphax sont défaits. Hannibal, en -202 s'échappe d'Italie et débarque, non à Carthage pratiquement bloquée, mais à Hadrumète (l'actuelle Sousse) et marche sur la capitale orientale des Numides, Zama. La rencontre décisive à lieu non loin de Zama. Hannibal y est vaincu malgré les ressources de son génie militaire. La paix dictée par Scipion réduit Carthage à un état vassal, mais lui maintient ses possessions en Afrique du Nord. Revenu à Carthage, Hannibal réussit à se faire élire suffète en -195. Mais Rome exige son élimination. Réfugié en Syrie, il assiste à la victoire de Rome en Asie Mineure et est à nouveau obligé de fuir en Bithynie. Rome exige du roi de Bithynie, Prusias, de lui livrer son hôte. Le roi accepte. Hannibal n'a d'autre issue que le suicide à Libyssa (Brousse) en -183. Hannibal mort, Carthage perd toute influence politique.
LA TROISIEME GUERRE PUNIQUE : 149-146
A Rome, vers -155, alors que tout danger est écarté de voir se relever la puissance punique, une campagne de propagande bien orchestrée crée une véritable haine du Punique. A sa tête, Caton l'Ancien et sa célèbre formule "Delenda quoque Carthago". Les agrariens romains redoutent en effet la concurrence de l'agriculture carthaginoise. Vers la même période, le monde romain est agité par d'importants troubles, particulièrement en Grèce et à Carthage où des radicaux se soulèvent contre les Numides, alliés de Rome. Celle-ci décide d'en finir. Les Romains chargent Massinissa de la tâche. Le vieux chef Numide soumet les carthaginois... mais réclame des Romains la livraison de la ville. Sommés d'abandonner leur cité, les carthaginois se révoltent. Massinissa est écarté, et en -148, les légions romaines assiègent la ville, provoquant une révolte générale, à laquelle ne participent cependant pas Hadrumète (Sousse) ni Utique, qui restent fidèles à Rome. L'intérieur du territoire lève les armes et les soldats romains sont mis à mal. Au bout de deux années de déboires, Rome fait appel à Scipion Emilien: au printemps -146, ses légions réussissent à ouvrir une brèche dans les fortifications de la ville. Une terrible bataille de rue s'achève par l'incendie du temple d'Eshmoun.
LA PERIODE ROMAINE
La destruction de Carthage par Rome met fin à une obsession séculaire: la crainte de voir aux frontières de l'Italie une puissance maritime et militaire redoutable. Dans un premier temps les Romains encouragent l'expansion d'un royaume berbère Numide, celui de Massinissa et de ses fils qui s'étend sur le Constantinois Algérien, l'Ouest et le Sud de la future Tunisie. En même temps, se méfiant de leur turbulent voisin, Rome annexe le territoire de Carthage et matérialise la frontière avec la Numidie par un fossé, la Fossa Régia partant de l'actuelle Tabarka et allant pratiquement en ligne droite jusqu'à Thenae, au sud de Sfax. Le territoire propre de Carthage devient "ager publicis", "domaine du peuple romain", mais les villes puniques qui s'étaient alliées aux romains dans la lutte contre Carthage en -146 restent indépendantes tout en signant un traité avec Rome: Utique, Thapsus, Leptis Minor, Thysdrus...
La première vague de colonisation sérieuse débute en -123, par l'installation de 6 000 colons Italiens dans la basse vallée de la Medjerda, sur l'initiative des Gracques. Ces colons deviennent assez puissants pour influencer la politique de Rome vis-à-vis du royaume Numide. Le royaume de Massinissa échoit à Jughurta, un bâtard légitimé, qui entre en conflit avec Rome en - 112 quand Jughurta massacre les négociants Romains installées à Cirta (Constantine). Très intelligent, Jughurta tient en échec les légions romaines en corrompant leurs chefs. Vaincu par Metellus à Vaga en -109, il continue la lutte et il faudra la trahison de son beau père Bocchus, acheté par Caius Marius, pour le vaincre: livré en -105, il est jeté en prison à Rome pour y mourir de faim. Le trône de Numidie passe aux mains de Bocchus, et la politique d'alliance de Rome avec ses voisins Numides et Libyens permet d'étendre la colonisation.
La guerre entre Pompée et César (50-46) met la région en émoi lorsque le roi de Numidie, Juba I prend position contre César. Ils est vaincu avec Pompée à Thapsus (Sud de Monastir) en -46 et se suicide. César annexe alors la Tunisie ainsi que le Constantinois. La conquête de tout le Maghreb est chose faite par Octave en -33.
César reprend l'idée de fonder une colonie à Carthage. Après son assassinat, en exécution de ses volontés, les triumvirs installent en -44 une colonie, un peu au nord ouest de l'antique cité. En 29, Octave Auguste y envoie 3 000 familles et fait cadastrer le sol maudit pour édifier dans un carré de 1 400 m de côté maisons et édifices publics. La colonie est dotée de terres s'étendant jusqu'à Dougga, à plus de 100 km de distance.
Cette " Colonia Julia Karthago " retrouve rapidement sa prospérité au point de devenir une des plus grandes villes romaines de l'Occident. Elle aurait compté plus de 300 000 habitants au IIè. La ville se dote de magnifiques ensembles monumentaux: les Thermes d'Antonin (145-162), le théâtre, l'Odéon, l'Amphithéâtre..., de riches demeures (Colline du Théâtre, Mégara) et de magnifiques lieux de culte (dont on n'a malheureusement pas retrouvé de vestiges).
Cette période de prospérité ne sera troublée en 70 par la guerre civile consécutive à la mort de Néron et en 180 par des agitateurs religieux protestant contre la romanisation du culte. En 238, Carthage prend partie avec les villes romaines d'Afrique pour Gordien qui se proclame empereur contre Maximin le Thrace. La Légion III Augusta, commandée par Capellien, fidèle de Maximin, écrase les milices carthaginoises et ravage la ville. En 311, la ville, dans l'obédience de Maxence, entre en rébellion contre lui. Elle tente de faire sécession avec Domitius Alexander qui se proclame empereur. Maxence envoie une expédition punitive qui anéantit en grande partie la cité. Carthage, sauvée par la victoire de Constantin sur Maxence en 312, sera magnifiquement reconstruite.
L'essor le plus important de ces premiers siècles de la Pax romana est celui de l'urbanisation: sans doute les Romains trouvent un "noyau" de cités puniques (Carthage, Utique, Hadrumète...) ou de cités lybico-numido-puniques (Maktar, Bulla Regia...). Mais ils font beaucoup plus: pour eux, la ville est le symbole même de la romanisation, car elle est le centre où s'administre la vie de la province: elle accueille les cadres administratifs, sociaux et politiques, les grands et moyens propriétaires, les cadres militaires. Elle s'ordonne autour du capitole et de ses temples, du forum ; elle comprend des marchés, la basilique, siège de la vie civique et judiciaire, les thermes, la palestre, l'amphithéâtre. Ces villes fleurissent au Ier, et surtout au IIIè sous les Sévères. La ville est le plus puissant facteur de romanisation, et l'Etat lui reconnaît un statut de plus en plus intégré: simple cité, puis municipe de droit latin, enfin cité romaine de plein droit sous le nom de "colonie" Ainsi, en Tunisie, Carthage, Hadrumète (Sousse), Taparura (Sfax), Thenae, Utique, Tabarka, Bulla Regia (Hammam Derradji), Vaga (Béja), Aquae Callidae Carpitanae (Korbous), Thuburbo Majus, Mactaris (Maktar), Thugga (Dougga), Clupea (Kelibia), Curubis (Korba), Thysdrus (El Djem), Capsa (Gafsa), Cillium (Kasserine), Sufetula (Sbeitla), Tusoros (Tozeur), Zama... Ces cités reflètent la richesse du pays, de sa vie artistique et culturelle dont témoignent particulièrement les magnifiques mosaïques des monuments et villas tunisiennes (Musée du Bardo).
Vers 250, Carthage a pour évêque un éminent théologien, Cécilius Cyprien, berbère romanisé et riche rétheur carthaginois, victime de la persécution de Valérien en 258. Entre les périodes de persécution les conversions sont multiples. De même que le sont les apostasies lors des persécutions et les problèmes posés par ces "lapsi" provoquent un véritable schisme, doublé d'une opposition entre paysans et bourgeois, lorsqu'un certain Donat, s'appuyant sur la population rurale berbère, se sépare de l'Eglise à laquelle il reproche son attitude de bienveillance vis-à-vis des lapsi. Les troubles menacent la prospérité du pays: domaines et Eglises sont saccagés. C'est dans ce contexte que naît à Thagaste (Près d'Annaba) en 358 celui qui allait devenir Saint Augustin. Il fait ses études à Carthage. Devenu évêque d'Hippone, il consacre son énergie à combattre le donatisme et réussi à faire proclamer l'Eglise catholique comme seule Eglise véritable en juin 411 lors d'un synode à Carthage.
La Carthage chrétienne compte au moins 12 églises, toutes détruites par les Vandales. Parmi elles, la cathédrale, basilique à 11 nefs avec baptistère, thermes et une vaste rotonde; une basilique à 7 nefs (entre La Malga et La Marsa) dédiée peut-être aux Saintes Perpétue et Félicité, la basilique dite de Saint Cyprien (Falaise de Saïda), le groupe d'églises du quartier de Dermech, le monastère de Saint Etienne...
LES VANDALES
Au IVè la décadence générale de l'Empire romain atteint l'Afrique: le pays est secoué par la grande crise sociale et religieuse du Donatisme: la moitié des terres sont abandonnées. Personne ne put arrêter la décomposition de l'empire.
Après une tentative infructueuse des Goths d'Alaric en 410 et des Wisigoths d'Espagne contre Gabès quelques années plus tard, les Vandales Ariens de Genséric passent les colonnes d'Hercule (détroit de Gibraltar) en 429 et se répandent dans le Maghreb. Devant le danger, les rivalités romaines entre donatistes et orthodoxes cessent, ce qui n'empêche pas Genséric de battre le comte Boniface et de mettre le siège devant Hippone (Bône) où Saint Augustin meurt pendant le siège en 430. Aetius, maître de l'empire, traite avec Genséric, laissant le Vandale faire main basse sur le pays: en 439, il s'empare de Carthage dont il fait sa capitale, et en 442 il est maître de la Zeugitane, de la Byzacène et d'une partie de la Tripolitaine. Genséric alterne vis à vis de catholiques une politique tantôt tolérante, tantôt rigide, au gré de intérêts du moment. En 455, il jette son armée sur Rome qu'il pille pendant 15 jours, ramenant à Carthage un énorme butin. il s'empare de la Corse, de la Sicile, de la Sardaigne puis annexe les deux Maurétanies. Maître de la Méditerranée il detruit en 468 une flotte de l'empire d'Orient au Cap Bon. A sa mort, son royaume est le plus puissant du monde méditrerranéen. Ses successeurs n'ont pas son envergure: son fils Hunéric (477-484) n'a de cesse que de persécuter durement les catholiques. Gunthamund (484-496) et Thrasamund (496-523) sont plus tolérants. Hildéric enfin (523-530) ne peut empêcher les Maures des chotts de Gafsa de défaire l'armée Vandale. Cette dernière le dépose en 530 au profit de Gélimer. C'est l'occasion attendue par Justinien, empereur d'Orient.
LES BYZANTINS
En 533 Justinien décide de reconquérir le pays. En quelques mois, son général Bélisaire réduit à néant l'état Vandale (Batailles de Ad Decimum et Tricamarum) et refoule les Berbères sans toutefois arriver à les vaincres. Pour les contenir, il fait construire d'imposantes forteresses (Sbeitla, Thelepta Béja, Justiniapolis-Sousse...). La prospérité revient, Carthage est reconstruite, l'Eglise catholique, restaurée, retrouve son prestige. Mais elle est entraînée dans les hérésies orientales. La fiscalité édrasante, l'accaparement des terres par les militaires et les nobles entretiennent un esprit de révolte permanent. Les menaces Berbères sont perpétuelles. En 610, La province aide Héraclius à monter sur le trône de Byzance... La propspérité semble vouloir revenir...
LA CONQUÊTE MUSULMANE
Date de 670 aprés des raids antérieurs sans lendemain. Elle fut opérée par le général Oqba ibn Nafii qui fonda à cette occasion la ville de Kairouan qui servit de base d'opérations à la fois contre les byzantins et contre les berbères. Il fallut attendre 702 pour que le pays soit entièrement soumis et gouverné par un représentant de calife omeyyade de Damas.
Les berbères et autres tribus se convertirent à l'Islam et ce furent eux principalement qui conquirent en 711 l'Espagne et s'avancérent jusqu'à Poitiers en 733. Malgé cela, ils demeurérent toujours des vaincus aux yeux des arabes. En reaction, ils adoptérent l'héresie Kjaréjite qui proclamait l'égalité de tous les mulsumans. En 745, ils prirent Kairouan.
Le califat passa aux mains des Abbasides vers 750 donc passa de Damas à Bagdad. Il fallu attendre 800 et le gouverneur Ibrahim ibn el Aghlab pour rétablir la paix dite Aghlabide. Le gouverneur devint emir. Sa dynastie dura un siècle jusqu'en 909.
Son successeur Ziyadet Allah conquit en 831 Palerme et Taormina en 902. Leur siècle de régne fut considéré comme un siècle d'or : organisation d'un gouvernement régulier ouvert à toutes les classes de la population, travaux d'utilité publique et notemment le bassin des Aghlabides à Kairouan ou encore construction de forts appelés "Ribats" tel celui de Sousse ou de Monastir.
Siècle de foi egalement, avec les dévôts qui font retraite dans les ribats et les contreverses théologiques. Les chrétiens et les juifs etaient libres d'exercer leur religion et leurs activités. En 909, chute des Aghlabides et remplacement par les Fatimides venant d'egypte.
Le mahdi Obaid Allah prit le pouvoir grâce aux berbères et s'installa en 910 à Kairouan, en attendant de poursuivre sa conquête du califat. Deux expéditions contre l'Egypte fatimides echouèrent en 913 et 920. Il s'installa, pour faciliter ses opérations maritimes à Mahdia, ancien port phénicien et romain.
Son fils dut subir une insurrection sous les murs de la ville. Insurrection qu'il réprima grâce aux canhaja (tribu du sud d'Alger). Les successeurs fatimides s'établirent dans les environs de Kairouan et fondérent une capitale nouvelle: Mancouriya.
En 969, El Moezz réussit à conquérir l'Egypte et fonda le Caire où il s'installa en 973. Il laissa le gouvernement du pays devenu province au chef des Canhaja qui appartenait à la famille des Ziri. Ces derniers favorisérent une certaine prospérité aussi bien sur le plan de l'agriculture, de l'industrie que sur le plan intellectuel et artistique.
En 1048, les Zirides rejettent la tutelle des fatimides et reconnaissent comme souverain le calife abbaside de Bagdad. En réaction, le calife du Caire envoit des tribus arabes nomades qui saccagent et pillent l'Ifrîqiya(tunisie) pendant des années. A cela s'ajoute les invasions des Pisans et des Génoîs à la fin du 11e siècle et des Normans au début du 12e.
En 1148, le dernier Ziride s'enfuit de Mahdia et en 1159, les Almohades s'installent en provenance du Maroc sous la conduite d'Abd el Moussin qui conquit l'ensemble de l'Afrique du Nord.
Tunis devient la capitale du pays. Mais de nouveaux désordres apparaissent avec l'arrivée et l'alliance entre des tribus arabes hostiles et des membres du clan Almoravide venant des Baléares. Désordres qui se prolongérent jusqu'au début du 13e. Le calife Almohade envoya Abou Hafc pour rétablir l'ordre. Son fils prit en 1230 le titre d'émir et quelques années plus tard naquit la dynastie Hafcide.
Il reconstitua le royaume Ziride et reçut des ambassades d'Italie et des pays de la Mediterranée. Son autorité fut reconnu jusqu'en Egypte. Le pays connut un demi-siècle de prospérité avec un gouvernement et une armée bien organisée et une agriculture et une industrie en essor. Tunis se développa et devint la première place de commerce du Maghreb.
Pendant plus de trois siècles, la dynastie déclina lentement avec de multiples crises politiques et des soubresauts jusqu'au début du 16e siecle où le pays fut en proie aux pirates et aux nouveaux maîtres de la méditérranée à savoir les Turcs, les Italiens, les Greques et les Espagnols.
LES TURCS (1574-1881)
Prise de la Tunisie à partir de 1534 par Kheir ed din, un des frères Barberousse, au nom du sultan de Constantinople. L'Occident se sentant menaçé, Charles Quint envoya une armée de 30000 hommes pour reprendre Tunis, qui tomba le 14 juillet 1535.
Le dernier hafçide Moulay Hassan retrouva ses prérogatives mais il échoua contre les turcs en 1550 du fait de la trahison de son fils Ahmed soltan. Le sultan Soliman installa en 1556 Dragut en tant que gouverneur de Tripoli. Dragut conquit Jerba et kairouan entre autres et dut affronter en vainqueur les chevaliers de l'ordre de Malte et le vice roi de Naples .
Seule Tunis continua à être un enjeu entre les turcs et les espagnols. Tunis fut prise en 1569 par le Pacha d'Alger et reprise en 1573 par Don juan d'Autriche, aprés Lépante en 1571. Reprise par les turcs en 1574, elle fut ainsi que le reste de la Tunisie soumise pendant 3 siècles à l'empire Ottoman.
Un pacha fut nommé par le Sultan pour trois ans, un Agha (commandant de la milice) egalemment avec ses officiers supérieurs. Cela constituait le "Divan" ou conseil de gouvernement. En 1590 éclata une révolte de la milice qui aboutit à la création d'un conseil de 40 Deys à la place du divan accusé d'abus de pouvoir. Les Deys étaient des officiers de moindre importance. Ils élirent l'un deux pour partager le pouvoir de la milice avec l'Agha
Le Dey pris en fait la place la plus importante et devint le chef du gouvernement. En 1594, Othman Dey s'empara du pouvoir effectif au détriment du Pacha et du divan. Parallèlement, le commandant des troupes chargé aussi de la levée des impôts, le Bey, augmenta sa puissance et en 1612, Mourad reçut le titre de Pacha avec le droit de transmettre ce titre à ses héritiers.
La "Course" avec ses "Raïs", patrons corsaires, fut une institution qui sous couvert de la guerre sainte ne fut en fait que de la piraterie. Les marchandises pillées se retrouvèrent dans les souks et les esclaves dans les bagnes. La course se ralentit au milieu du 17e siècle du fait de la présence de la marine française et anglaise notemment en méditérannée. Cela eut pour effet de développer le commerce au niveau des comptoirs génoîs et français de Tabarka et du Cap Négre.
En 1702, un complot renversa la dynastie Mouradide. Husain ben ali, Agha, s'empara du pouvoir en 1705 et supprima le titre de Dey mais conserva ceux de Bey et de Pacha. Il instaura egalement une monarchie héréditaire. Du fait des querelles succéssorales, il y eut des guerres civiles entretenues par le Dey d'Alger qui s'empara de Tunis en 1756 et investit un nouveau Bey, Mohammed le fils d'Ali Pacha, l'instigateur de la révolte. Ses successeurs furent Ali pacha (1759-1782) et Hammoûda Bey(1782-1814) qui consolidérent le pouvoir beylical.
Hammoûda Bey réussit à se défaire de la tutelle d'Alger et rétablit le Pacha de Tripoli. La Tunisie, malgé cela perdit peu à peu son indépendance economique au profit de commerçants étrangers. Avec les rentrées d'argent issues des concessions accordées, les Beys succéssifs construisirent des écoles, des forts, des palais dont celui du Bardo.
Le peuple tunisien n'a pas fait que subir les influences berbère, Pheniciennes, Andalouse, Turque, arabe, africaine et européenne. Il a su, à chaque fois, en soustraire le substrat nécessaire et l'intégrer à son mode de vie, dans une dialectique particulière de la dépendance et de l'insoumission.
Perméables à tous les souffles civilisationnels depuis trois mille ans, la TUNISIE est parvenue, au terme d'audacieuses synthèses, à se forger une identité existentielle, marquée au plan socio-idéologique, à la fois, du sceau de l' OUVERTURE et de la TOLERANCE et d'une forme de pragmatisme résolument moderne.
Les différentes civilisations et formations étatiques qui ont dominé la Tunisie à travers les âges ont contribué à asseoir une tradition d'ouverture, de dialogue et de tolérance caractéristique de la Tunisie actuelle. L'ouverture est d'abord culturelle.
En hommage à un pays riche d'une civilisation ouverte depuis trois millénaires sur le dialogue interculturel, l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) a désigné TUNIS comme capitale culturelle régionale pour l'année 1997. Une consécration méritée pour une civilisation qui a produit, depuis Carthage, des hommes illustres, tels le navigateur Himilcon, le père de la Science agronomique Magon, le grand stratège militaire Hannibal que Napoléon qualifia de "plus grand capitaine du monde", ou les poètes et philosophes latins tels Tertullien, Apulée, Saint Augustin.
La Tunisie s'illustre comme le pays le plus occidentalisé du Maghreb. Le Tunisien n'est, certes, pas un extraverti ou un déraciné, mais plutôt un homme à la fois fidèle à son passé et ouvert sur le monde. Témoignage d'une ouverture culturelle fécondante, le nombre et la variété de festivals internationaux organisés dans le pays. Outre ceux, célèbres, de Carthage, de Dougga et de Hammamet qui accueillent les artistes internationaux les plus renommés, il y a aussi le Festival international d'El Jem, spécialisé dans la musique symphonique ou celui de Testour dans la musique andalouse. Le dialogue interculturel est ainsi permanent, ce qui contribue à enraciner dans les mœurs, la culture de la tolérance nécessaire à la cohésion sociale.
En Tunisie, vivent, de longue date, des communautés arabes, juives, chrétiennes et berbères dans une harmonie rarement perceptible, ailleurs dans le Maghreb et le monde arabe. Les habitudes vestimentaires, l'architecture urbaine et le mode de vie sont en constante mutation et portés vers la modernité. Le pays a ainsi conservé l'empreinte profonde de l'Orient et de la civilisation musulmane, tout en s'ouvrant à la modernité occidentale. Mais d'un côté comme de l'autre, le phénomène de l'appropriation et de la transformation a joué, contribuant à la création et à l'enracinement du particularisme tunisien.
Certains auteurs situent la naissance de la construction étatique tunisienne au dix-septième siècle. Pour Michel Camau "l'instauration, à partir du XVIIe siècle, du pouvoir héréditaire des beys dans le cadre de la Régence (turque) de Tunis a jeté les fondations de l'Etat tunisien. Elle a délimité une entité au sein de l'Empire ottoman et l'a dissociée de celui-ci en dépit de l'allégeance formelle du bey au sultan d'Istambul".
La proclamation, en juillet 1957, de la République Tunisienne n'est en fait, que l'aboutissement d'une construction étatique vieille de plusieurs siècles.
Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le dimanche 16 février 2003 - 23h46: |
Est-ce quelqu'un peut me dire les statistiques suivantes en Tunisie :
1. Population actuelle de la Tunise
2. Population d'origine Arabe
3. Population d'origine Turque
4 Population d'origine Berbère
5. Population d'origine Arabe-Andalous
6. Population d'origine Européenne
7. Autres...
En précisant les sources
Par Lapid (Lapid) le dimanche 16 février 2003 - 22h40: |
Boycott des produits israeliens
Un de nos correspondants nous informe :
Samedi matin lorsque je suis parti faire des courses a Carrefour vénissieux,j ai eu la désagréable surprise de voir devant les entrées du magasin une distribution de tracts appelant au boycott economique d israel!!!!! L'intitulé du tract était RANGE SANGUINE.
Des jeunes beurres et des communistes (je pense) francais etaient en train de distribuer systematiquement des tracts en interpellant les personnes qui rentraient au magasin pour ne pas qu ils achetent israelien!!!!! .......
On a protesté auprés du directeur du magasin et averti le crif rhone alpes.......
Premieres reactions :
1/\iReaction de Djalachem.}
Le problème, avec le CRIF de Rhône-Alpes est qu'il est dirigé par un certain Alain Jakubowicz qui pourrait trouver qu'on aurait tort de faire l'amalgame entre antisémitisme et boycott des produits israéliens.
2/ Extrait du discours de M. Jean-Pierre RAFFARIN, Premier Ministre, lors du dîner du CRIF le Samedi 25 janvier(la 18ème édition du dîner annuel du CRIF.)
"Je constate, vous en avez parlé tout à l'heure monsieur le président, par exemple avec beaucoup de préoccupation, que certains appellent au boycott de produits d’origine israélienne.
Je me dois de rappeler qu’ils sont passibles du tribunal correctionnel. Le Code pénal réprime en effet sévèrement par l’emprisonnement tout acte de discrimination fondée sur l’appartenance, vraie ou supposée, ou à une nation ou une religion déterminée.
Je vous rassure, monsieur le président, le Garde des Sceaux, Dominique Perben, ici présent, apporte une attention personnelle à cette question. Et des instructions particulières ont été données sur ce point également aux Parquets concernés, sur la base, notamment, des éléments transmis au ministère de la Justice."
3/ Reaction d'Hector Chemla :
Il semble qu'entre les beaux discours et les actes, il y ait une grande marge. Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Garde des Sceaux par votre laxisme vous ne trompez personne.
Vous restez dans la ligne de cette politique de renoncement faisant fi a tous les principes de "Legalite, Egalite, Fraternite" dont vous vous vantez etre les porte-paroles.
Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le dimanche 16 février 2003 - 20h01: |
Merci Pinacolada de m'envoyer le site du mouvement "Paix Maintenant" que je connais très bien ici aux Etats Unis. Hélas l'affaire d'Oslo nous a démontré qu'aucun traité n'est valable si les intentions des parties concernées sont différentes que les closes du traité. Quand on perd la confiance de quelqu'un il est très difficile de la regagner.
Par Mailroom (Mailroom) le dimanche 16 février 2003 - 18h18: |
URGENT : des centaines de signatures pour rien!
Madame, Monsieur,
Je suis l'(ex)webmaster du site: http://meccacola.free.fr
Ce site, ouvert depuis le 1 février 2003, a été bloqué le 6 février 2003 par les services de Free.
Ce site a pour vocation d'informer et mobiliser le plus de personnes possible sur l'appel ouvert et inadmissible au djihad d'une nouvelle marque de cola en France, le Mecca-cola...
Malgré mes nombreuses demandes d'explications par mail, voici l'unique réponse reçue de la part de Free:
Monsieur,
Le compte a été bloqué pour violation de nos CGU.
Contrairement à ce que vous dites, le site n'est pas visé puisque toujours actif.
Les accès ne seront pas réactivés.
Guillaume
A ce jour, près de 480 personnes ont signé ce boycott sur le site, et la moyenne d'inscription est de 35 pers/jour.
Son contenu ne viole en rien les dispositions prévues dans les CGU (Conditions Générales d'Utilisation) de Free.
Dans cette optique, de nombreuses personnes en ont été informées par mail, à mon initiative. J'en déduis, à défaut d'une réponse claire de Free mon hébergeur, qu'une personne se serait plainte auprès du service Free.
Si le blocage des fonctions mails est discutable, le blocage des fonctions FTP est abusif, car celà porte atteinte à la liberté d'expression, et une telle prise de position de la part de Free serait intolérable et contraire à la Loi, car c'est une censure pure et simple, dans tout ce qu'elle peut comporter d'arbitraire.
Deux solutions s'offrent à moi:
- abandonner purement et simplement le site web et sa cause,
OU - me battre pour informer et combattre le djihad.
Aujourd'hui, j'ai choisi de me battre, en comptant sur le soutien de nombreuses associations, organismes et sites web, comme vous.
Un simple mail confirmant votre soutien à mon adresse personnelle qui est : johann.contre.mecca@caramail.com me
permettra d'appuyer ma demande auprès de mon hébergeur, et permettra à cette campagne d'information de se poursuivre en rétablissant l'accès FTP du site.
Vous serez bien entendu tenus informés de tout changement consécutif à votre mobilisation.
Vous remerciant à l'avance pour votre soutien,
Cordialement,
Johann
Par Henri (Henri) le dimanche 16 février 2003 - 10h13: |
Chers amis harrissiens
Aujourdh'ui et demain on fete Pourim Katan
J'espere que d'ici Pourim il y aura un autre miracle et que l'on pourra SDV le feter dans la joie et la serenite.
Hag Sameah le col AAM ISRAEL
Par Wnes (Wnes) le dimanche 16 février 2003 - 14h47: |
Il faut saluer la décision de notre webmaistre, au sujet de la mise en place d’un comité de modérateurs, mais alors se posent les questions suivantes :
1. Cette mesures va-t-elle s’appliquer à toutes les sections d’Harissa ?
2. Dans l’affirmative, ne pourrait-on pas penser que les autres sections d'harissa, vont en être victimes et voire leur liberté d’expression se restreindre, du fait des dérives qui ont été tolérées sur ADRA ?, alors que le filtrage existe depuis longtemps déjà.
3. Les modérateurs à leur tour, ne vont-il pas faire l’objet de critiques, à la fois de la part de ceux qui vont dire : « Ils placent la barre trop haut « , et d’autres qui diront : « Ils la placent trop bas « ?
Personnellement, je suis persuadé que l’analyse politique a bien sa place sur Harissa, de même que la Politis (Affaires de la Cité), ainsi que la liberté d’une expression qui ne doit pas dégénérer en affrontement entre Harissiens, ce qui ferait déconsidérer notre cite.
Il est d’ailleurs symptomatique de voire le nombre des intervenant sur ADRA se réduire comme une peau de chagrin (Toujours les mêmes d’ailleurs), alors que de loin cette section devrait la plus riche !
Comme nous le dit notre webmaîstre, le nombre des Internautes qui consultent Harissa ne cesse de croître, c’est un bien pour nous, mais alors attention de ne pas nous faire déconsidérer à leurs yeux, par la dérive à laquelle a été soumise ADRA qui se voulait au départ être culturelle, et dont le but aurait été de faire connaître notre culture, à ceux de nos enfants qui sont nés hors de la Tunisie et à nos alliés.
Donc je persiste à penser que la solution la plus simple et la plus efficace, serait de réserver une section à la culture générale, et une autre à la politique, déclarées comme telles, chacun y trouverait sa part, et la sérénité y gagnerait, le filtrage se faisant uniquement au niveau de la décence.
Berdah
Par Lalla (Lalla) le dimanche 16 février 2003 - 15h33: |
vive la douda et la tres bonne lecture qu'elle nous offre.
Par Lalla (Lalla) le dimanche 16 février 2003 - 15h46: |
hier j'aurais bien volontiers participe a la marche de la paix a New-york si on m'avait permis d'afficher:NON A LA GUERRE ET NON AUX DICTATEURS-TYRANS TELS SADDAM,ARAFAT,BIN LADEN ...et je crois bien que j'aurais defile toute seule!
Par Hajkloufette (Hajkloufette) le dimanche 16 février 2003 - 12h16: |
Hier de Sidney a paris en pasant par Rome Tokyo ou Tel Aviv, les manifestations anti guerre en Irak ont mobilise des millions de personnes . Etre contre la guerre.... cela part d un sentiment honnete et louable . Mais comment peut on passer de l anti guerre raison premiere de ces manifestations , a la dediabolisation de Satan, et a la satanisation de l Amerique , et a la haine d Israel ???
Hier les journaux televises du monde entier ont relate l ampleur des manifestations ; hommes femmes et enfants , tous etaient dans la rue.... Mais pourquoi ??? Pour empecher la guerre contre l Irak ??? Non je n en ai pas eu vraiment l impression.... Oui les pancartes etaient "no war' ; "no more blood " '" no war for oil " ....
Mais comment en sont ils arrives a bruler des drapeaux americains et israeliens ??? Pourquoi a Paris a t on defile aux cris de Bush et Sharon assassins ??? Pourquoi des manifestants brandissaient les portraits de leurs nouveaux " heros " Arafat , Saddam et meme Ben Laden ???
Le monde est il devenu fou et amnesique ???
Le monde a t il deja oublie la premiere guerre du golfe , l horreur de ces enfants et vieillards kurdes gazes par Saddam ???
Le monde a t il deja oublie l invasion du Koweit et les appels au secours des princes du petrole ???
Le monde a t il deja oublie les visions apocalyptiques du 11 septembre et ces deux tours , s ecroulant une a une en faisant des milliers , de morts que l Amerique pleure encore ,operation financee et preparee par un fou furieux aujourd hui traite en heros ??
Le monde a t il deja oublie les visions insoutenables de gens dechiquetes par les attentats sanglants regles et remuneres par le detenteur du prix nobel de la paix ???
Ces nouveaux heros sont sanguinaires et feroces , ce sont eux qui assassinent leur population , qui les baillonnent , et les laissent crever de faim alors qu eux sont multi millardaires , mais leur pouvoir de victimisation de leur etat en ont fait des champions mediatiques ...
Hier un des journaux televises israeliens nous a montre une autre face beaucoup moins connu de l Irak martyre ... Mais elle ne semble pas politiquement correcte pour l Europe et ses amities
A bagdad , dans une immense mosquee , le mufti , arme d un sabre , pendant la priere de la fete du sacrifice , harranguait la foule des fideles
Il rappelait l obligation de la guerre sacree contre les infideles , Bush , Blair , et en sortant son sabre rappelle que le Jihad doit commencer par l elimination des juifs et du sionisme . Et il hurlait " Jihad contre les Yhoud " Jihad contre les Yhoud "
Cette vision cauchemardesque m incite a penser que si des armes chimiques existent , malgre l impuissance de Bliks a les trouver , rien n arretera leur haine ... Et je doute que des manifestations de cette ampleur soient organisees si les "heros" les utilisent contre Israel
Que Satan brule en enfer , nous avons deja choisi notre camp, n en deplaise aux millions de manifestants . La guerre il est vrai n est jamais une bonne solution , mais comment reagir contre ses regimes sanguinaires et destructeurs et comment eliminer la peur qu il laissent planer sur le monde libre ??? L Europe n a pas la solution miracle , les Etats Unis et leurs allies n ont pas la meilleure solution .... Pourquoi les etats arabes richissimes ne reagissent ils pas en forcant Saddam et ses acolytes a quitter le pays ou du moins a changer de politique au profit de leur propre peuple .... Mais est ce vraiment leur probleme ???
Par Michka (Michka) le dimanche 16 février 2003 - 16h37: |
Fait-il toujours bon d'être Américain aujourd'hui ? Par Guy MILLIERE
C’est vivre au sein de la première puissance du monde et pouvoir être fier de contribuer à faire exister la moins mauvaise des sociétés qui aient vu le jour sur la surface de la terre. Les Américains se sentent de plus en plus éloignés des Européens d’Europe occidentale, qu’ils voient comme des peuples fatigués et défaitistes. Ils se sentent proches des peuples d’Europe de l’Est, car les peuples d’Europe de l’Est, dans leur majorité, savent ce qu’ils doivent aux Etats-Unis, et ils se sentent proches, en particulier, d’un autre peuple debout, comme eux, le peuple d’Israël.
Le ressentiment et l’envie qui sont au coeur de l’anti-américanisme ne peuvent que concerner une société forte, une société qui réussit. L’Europe ne parle fort que pour s’opposer aux Etats-Unis, en sachant bien qu’elle prend alors l’attitude du sale gosse qui crie contre son père et fait le bravache, tout en sachant qu’en cas de coup dur, papa viendra le secourir. L’Europe est trop faible pour faire envie. Deux pays et deux seulement défendent clairement les valeurs de la civilisation occidentale: les Etats-Unis et Israël. Ce sont logiquement les pays les plus détestés par les ennemis intérieurs et extérieurs de la civilisation occidentale.
Désigner les Etats-Unis comme ennemi, c’est aussi prendre la pose du faux résistant et du faux rebelle. C’est facile de résister à une démocratie. C’est moins dangereux que, par exemple, résister à l’islamisme...
Si un peuple est désinformé, c’est bien le peuple français. Heureusement que les Français avalent la propagande sans rechigner, sinon Mamère et Chevènement apparaîtraient pour ce qu’ils sont, des histrions délirants et ridicules, qui ont vraisemblablement perdu tout contact avec la réalité. Dans une démocratie digne de ce nom, ils auraient déjà été balayés depuis longtemps.
L’ONU est ubuesque et sans légitimité. On a l’impression d’un monde orwellien, où les slogans pourraient être "la paix, c’est la guerre", "la liberté, c’est l’esclavage". Il serait temps de refonder une organisation politique internationale digne de ce nom. Des pays comme la France, qui ne sont presque plus rien au plan planétaire, tiennent, bien sûr, à sauver l’ONU. C’est le dernier endroit où ils peuvent croire et faire croire encore qu’ils sont une grande puissance.
Les Etats-Unis peuvent se passer de l’assentiment de la France, de l’Allemagne et des corrompus et des gansters. Les grands airs de Chirac ne trompent personne, aux Etats-Unis, ou personne ne croit plus que la France a des principes.
Non, les Etats-Unis ne sont pas isolés. La France aimerait donner cette impression. D’un côté, il y a les différentes dictatures d’Afrique et du monde arabe, les régimes corrompus d’Amérique du Sud et d’Asie, les états-voyous, telle la Corée du Nord, et de ce côté, hélas ! il y a la France et l’Allemagne. Si j’étais Chirac aujourd’hui, je ne me sentirais pas très à l’aise, et je préférerais être dans la position de George W. Bush.
Un certain nombre de gens peuvent avoir peur des Etats-Unis, aujourd’hui. Ce sont, en général, des gens peu recommandables: les ayatollah d’Iran, Kim Jong Il, en Corée du Nord, Saddam Hussein, bien sûr, Yasser Arafat, Jacques Chirac… Je suis personnellement très content que ces gens aient peur des Etats- Unis. A chaque fois que, dans l’histoire des dernières décennies, les gens peu recommandables ont eu peur des Etats-Unis, le monde a été plus sûr et plus paisible. La puissance affirmée des Etats-Unis n’est jamais propice aux aigres, aux rances et aux crispés. Ceux qui aiment la liberté individuelle, la liberté d’entreprendre, la paix, la prospérité et les droits de l’homme n’ont rien à craindre des Etats-Unis, bien au contraire. Ils y voient l’espoir d’un futur meilleur. Ils devraient se réjouir de voir que les malfrats ont peur.
Il y a toujours, aux Etats-Unis, une fierté, une vigueur et une volonté de défendre la liberté qui ne se rencontrent nulle part ailleurs au monde, sinon sans doute en Israël.
Les pays européens, pour l’essentiel, sont trop lâches, trop cyniques et trop dépourvus de scrupules pour défendre Israël. Heureusement pour Israël, les Etats-Unis sont debout et forts, et ils ont un gouvernement clairvoyant.
Guy Millière
Par Michka (Michka) le dimanche 16 février 2003 - 17h04: |
«Ils ont accepté le déshonneur pour avoir la paix. Ils auront le déshonneur et la guerre»
Winston Churchill en 1938
Par Michka (Michka) le dimanche 16 février 2003 - 17h08: |
INFO : Incendie dans une synagogue à Paris
Un incendie a éclaté dimanche matin dans un immeuble de l'est parisien abritant une synagogue. Le feu a pu être rapidement éteint. Neuf personnes ont été légèrement incommodées par la fumée. L'origine du sinistre n'a pas encore été déterminée.
Selon les premières constatations, le feu a débuté dans le hall et la cage d'escalier et s'est propagé au premier étage du bâtiment. La synagogue se trouve au rez-de-chaussée de l'immeuble.
Le laboratoire de la préfecture de police de Paris s'est rendu sur les lieux et une enquête a été ouverte. Quatre-vingts pompiers au total ont été engagés pour lutter contre le feu. La synagogue avait été inaugurée il y a un mois et demi.
Par Lapid (Lapid) le dimanche 16 février 2003 - 11h03: |
Réponse aux non réponses d’Elisabeth Schemla
16 fevrier 2003
Chère Madame,
Je me rappelle à votre bon souvenir. Vous n’avez pas daigné répondre à mes lettres ouvertes du 15 decembre 2002 et du 12 janvier 2003, ne fusse que par un accusé de réception.
se référer a :
Elisabeth Schemla interpellee par Hector Chemla
Puisque vous persistez dans votre silence, je vous rappelerais tout simplement que " La suffisance par le silence est l'arme de ceux qui sont a court d'arguments". Je crois que vous avez quelque peu oublié certaines leçons de base concernant le respect de vos lecteurs telles qu’elles étaient appliquées par cette grande dame du journalisme, la regrettée Madame Françoise Giroud, dont vous prétendez être l’élève.
Cependant par respect pour ceux qui me lisent, en me référant à ma lettre du 12 janvier 2003, je ferais le constat suivant au 16 fevrier 2003 :
1/ Toujours aussi peu d’interactivité dans votre “Courrier de lecteurs”.
Cependant, les dérapages dans les articles de POI et vos éditoriaux sont un peu moins fréquents.
2/ Une ligne directrice toujours aussi floue bien qu’un peu moins sinueuse.
3/ Vous utilisez toujours les services de l’AFP, agence de presse bien connue pour ses informations tendancieuses, pernicieuses et systématiquement anti-israéliennes en contradiction avec la charte des journalistes.
Commentaire de l'ARP et des FPR à la lettre du 21/06/2002 de Proche-Orient.info à l'AFP
Charte des journalistes
4/ Toujours aucune explication au sujet de votre position vis-à-vis de l’Editeur Flammarion.
5/ Les articles contestés de Catherine Dupeyron, correspondante permanente du journal “Le Monde”, se font plus rares .
Vous comprendrez, je l’espère, qu’en cette période difficile que nous traversons, je préférerais renouveler mon appel à l’Union car je suis persuadé que, finalement, nos objectifs sont les mêmes, bien que les chemins que nous suivons puissent différer quelque peu.
Malgré tout, en dépit des critiques formulées à votre égard et votre site POI, je vous prie de croire que j’apprécie et utilise certaines sources d’informations et analyses très professionnelles publiées dans votre site.
Cordial Chalom,
H.C.
Par Mena (Mena) le dimanche 16 février 2003 - 10h01: |
Ni la guerre ni Saddam
Bernard Kouchner et Antoine Veil
Les troupes anglo-américaines se massent aux frontières de l'Irak, les manifestations d'hostilité au président Bush se multiplient, alors que les inspecteurs de l'ONU ne savent plus très bien ce qu'ils cherchent. L'étau se resserre-t-il sur Saddam Hussein, ou sur les Irakiens, qui souffrent depuis plus de trente ans de sa dictature et que l'embargo asphyxie ? Les extrémistes jubilent, le simplisme triomphe, les Bourses s'enfoncent : la guerre semble programmée. Gauches et droites réunies, les cortèges qui hurlent "A bas Bush !" crieront-ils demain "Vive Saddam !" ? Nous n'entendons toujours pas la voix du peuple irakien. Comment éviter cet engrenage ?
Le pire vient des derniers échanges entre responsables américains, allemands et français. Le raisonnement politique cède à la stratégie virile du bras de fer. A continuer ainsi, la guerre est pour demain. On n'aura rien tenté de réaliste et de convaincant pour l'éviter, on n'aura pas essayé d'inventer une politique vigoureuse qui organise le départ de Saddam, sans recourir aux bombardements. On n'aura pas voulu entendre le peuple irakien.
Déjà, en 1992, au détour de la guerre du Golfe, rares étaient ceux qui demandaient qu'on en finisse avec le dictateur. Nous tolérions les dictatures des autres, dès lors que nous n'étions pas menacés. La terreur instaurée par Saddam Hussein nous semblait la norme entre le Tigre et l'Euphrate.
L'épreuve de force diplomatique opposant les Etats-Unis au couple franco-allemand permet de passer sous silence la réalité des conditions de vie atroces des Irakiens et conforte Saddam Hussein. Lorsque les responsables européens interrogeaient nos alliés américains sur leurs certitudes quant à la possession d'armes de destruction massive par l'armée irakienne, lorsqu'ils leur demandaient de passer par le Conseil de sécurité, ils se montraient convaincants. Nous n'en sommes plus là. Le seul bénéficiaire des échanges acides entre "vieux Européens" et Donald Rumsfeld, c'est le dictateur de Bagdad.
A dire le vrai, nous sommes aujourd'hui prisonniers d'un engrenage triangulaire, infernal et pervers. En critiquant Bush, les Européens font le jeu de Saddam, et Bush attaquera d'autant plus rapidement qu'il n'aura plus d'autre manière de sauver la face.
Chez nous, la droite durcit le ton, la gauche renchérit et réclame le veto. Notre classe politique est impressionnée par les sondages. Comme si, à la question "Souhaitez-vous la guerre ?", on pouvait répondre autre chose que non ! Après Munich aussi, les premiers sondages d'opinion répondirent non à la guerre. Pourtant, nous ne sommes pas munichois, mais si nous ne voulons pas de la guerre, c'est parce que nous demeurons convaincus qu'il est d'autres moyens de faire partir Saddam Hussein, notamment par une pression internationale qui n'a pas été suffisamment mobilisée pour mettre un terme au parcours meurtrier de ce dictateur illégitime.
Dans ce débat, le grand absent demeure en effet le peuple irakien. Les diplomaties traitent Saddam Hussein comme son représentant légitime. Rien n'est plus faux. Il a fallu trois coups d'Etat sanglants pour que le Bédouin de Takrit devienne le dictateur de Bagdad. Les résultats de la dernière consultation électorale irakienne sont éclairants sur sa légitimité : 100 % ! Même Staline n'était pas parvenu à ce résultat.
Les chancelleries refusent de recevoir les représentants de l'opposition irakienne. La réunion prévue en décembre 2002 à Bruxelles, capitale de l'Europe, a été annulée et les dirigeants de ce qui sera peut-être le gouvernement de demain ont été obligés de se replier sur Londres. Pourquoi feint-on d'ignorer que plus de 80 % des Irakiens sont hostiles à Saddam Hussein ?
Les chiites d'abord - plus de 55 % de la population - lui sont hostiles. Ils se rebellèrent contre lui en 1991. Lors des batailles acharnées dans les marais du Sud, le bilan fut terrible : plusieurs dizaines de milliers de victimes, 500 000 personnes déplacées qui allèrent grossir l'armée de la revanche, maintenant prête à l'action. L'ayatollah Akim dirige de Téhéran le premier parti irakien chiite : 52 de ses parents, dont 5 de ses frères, ont été assassinés par les services irakiens.
On cherche des armes chimiques, comme si elles allaient nous menacer, alors qu'elles ont déjà frappé les populations irakiennes elles-mêmes. Le 18 mars 1988, 5 000 habitants du village de Halabja sont morts en une seconde. Cela ne choqua personne, et la conférence sur les armes chimiques qui se tint en Europe accueillit le représentant de Saddam, Tarek Aziz, et refusa d'entendre les familles des victimes.
Le bombardement chimique de Halabja faisait partie de l'opération d'arabisation "Anfall", expression officielle employée pour désigner ce nettoyage ethnique qui continue encore aux dépens de la population kurde. Les rares journalistes se rendant dans la région de Souleimaniyé voient tous les jours arriver des lambeaux de familles réfugiées de Kirkouk qui demandent asile dans cette région "libérée" grâce à la protection des aviations anglaise et américaine. Pourquoi ceux qu'a révoltés l'horreur de Srebrenica ne s'indignent-ils pas devant "Anfall" et ses 180 000 disparus, majoritairement des femmes et des enfants ?
Saddam Hussein a multiplié les façons de torturer, empoisonner, assassiner, non seulement des opposants, mais certains de ses plus proches collaborateurs. On connaît en Occident la manière dont il peut exécuter lui-même ses proches, tel le ministre de la santé, abattu au pistolet dans la pièce jouxtant la salle du conseil des ministres.
Une intervention armée contre Bagdad entraînerait-elle un éclatement du pays ? La Turquie et son armée ne supporteraient pas une sécession kurde. C'est le danger le plus évident. Mais cette hypothèse, sur laquelle toutes les diplomaties et surtout les Américains travaillent, est contredite par l'attitude raisonnable des nouveaux dirigeants d'Ankara, soucieux d'être acceptés par l'Union européenne. Les Kurdes eux-mêmes s'affirment partisans d'un Irak fédéral. Pratiquant la démocratie dans les régions protégées depuis la guerre du Golfe par l'aviation anglo-américaine, ils ne prônent plus l'indépendance. L'opposition irakienne est moins dérisoire qu'on voudrait le faire croire. La diaspora irakienne est bien éduquée, et les avoirs de ce pays riche, bloqués par l'embargo, seraient immédiatement disponibles pour relancer l'économie.
La région bouillonne. En Palestine comme en Egypte, la tension pourrait transformer des manifestations de rues prévisibles en révolte véritable. Pourtant, tous les pays voisins, Iran, Arabie saoudite, Syrie et Jordanie, ont reçu l'opposition irakienne et semblent ouverts à la transition.
Sur tous ces points, une diplomatie européenne déterminée serait efficace, mais Javier Solana n'a reçu les Kurdes qu'une seule fois. Ni Chris Patten ni les ministres européens ne rencontrent l'opposition irakienne ou les associations de droits de l'homme. Qui ont-ils peur de fâcher ?
Le pire demeure l'inexistence des propositions alternatives des Nations unies. Les lobbies pro-Saddam, les pressions des pétroliers sont-ils si forts ? Pour tenter de sortir de cette impasse, nous formulons quelques propositions.
Existe-t-il en Irak des armes cachées ? Sans doute, mais comment le savoir sans laisser agir les inspecteurs pendant le temps qu'ils réclament, comme le propose la France ? Pourquoi Bush met-il davantage l'accent sur des armes jusque-là introuvables que sur le massacre du peuple irakien par son dirigeant illégitime ?
Nous avons été de ceux qui ont manifesté leur indéfectible soutien aux Américains victimes du terrorisme le 11 septembre 2001. Nous savons que le danger demeure. Nous n'approuvons pas la politique américaine, qui mène à la guerre, mais il est trop facile de céder à ces mouvements d'opinion qui brocardent en permanence les Américains, jusqu'au moment où ils viennent à notre rescousse.
L'antagonisme actuel ne laisse aucune porte de sortie à la diplomatie américaine et pousse plus sûrement encore au conflit armé.
Que souhaitons-nous ? Que l'on tente d'échanger la guerre contre la fin du règne sanglant de Saddam Hussein et l'espoir d'une démocratie pour l'Irak. Qu'en ce début de XXIe siècle, on invente d'autres formes de politique et d'interventions internationales. Que l'on cesse la fuite en avant. L'Afghanistan n'est pas terminé, on n'a pas réussi à arrêter Ben Laden que déjà on se précipite sur Saddam.
Ce dernier a toujours joué des contradictions internes de ses "clients", ceux qu'il couvrait de contrats et ceux qu'il achetait avec des bons de pétrole. Les pétroliers lui ont facilité la tâche, qui se sont vu proposer des zones d'exploitation mirobolantes. La solution du problème Saddam prendra du temps. Elle ne peut procéder, en même temps que du maintien de la pression militaire, que de la prise de parole du peuple irakien telle que pourrait la favoriser la désignation d'un médiateur des Nations unies.
Avant tout, nous souhaitons que les membres du Conseil de sécurité organisent sans délai une conférence internationale qui mette en lumière les exactions de Saddam Hussein et amplifie la pression conduisant à son départ, au lieu de tout faire pour fabriquer un nouveau héros.
Nous ne souhaitons pas la guerre, mais nous ne voulons pas que le martyre du peuple irakien se poursuive. Non à la guerre, non à Saddam Hussein.
par Bernard Kouchner et Antoine Veil
Bernard Kouchner est ancien ministre, ancien administrateur civil et haut représentant de l'ONU pour le Kosovo.
Antoine Veil est président de la société AV Consultants.
Tous deux sont membres et s'expriment au nom du Club Vauban, qui regroupe une quarantaine de personnalités appartenant pour partie à la majorité, pour partie à l'opposition.
Par Mailroom (Mailroom) le dimanche 16 février 2003 - 08h55: |
Bonjour,
Je suis Jean Baptiste Belvisi artiste plasticien de Tuuunnnis actuellement vivant a Réze en France 44 J’ aime votre site que j’ai déecouvert trop tard
Cela aurait fait plaisir a ma mèeère . Elle a fait une partie de ses études à Paul Cambon .
A bientôt je prépare un projet culturel a Nantes et je suis chargé des relations avec la Tunisie artistique plurielle passée et contemporaine
Alors si vous avez des idées des envies écrivez a jb.belvisi@laposte.net
Par Admin (Admin) le lundi 17 février 2003 - 03h27: |