Commentaires du 5-6 Mars 2003

Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA: Commentaires 2003: Commentaires de Mars 2003: Commentaires du 5-6 Mars 2003
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Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Admin (Admin) le vendredi 07 mars 2003 - 06h46:

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Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mailroom (Mailroom) le jeudi 06 mars 2003 - 08h59:

c:/

Association Feminine Garderie Israelite - Tunis 1926

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Emma (Emma) le jeudi 06 mars 2003 - 08h50:

Plainte contre Arafat déposée en France - suite

Arafat va certainement demander à la France de bénéficier de l'immunité dont bénéficient les Chefs d'Etats et Ministres des Affaires Etrangères.
Nous vous invitons à contacter immédiatement les représentations de la France à l'étranger afin de leur demander si Arafat et la Délégation Palestinienne ont un statut diplomatique en France et si Arafat bénéficie de l'immunité diplomatique. Demandez aussi si la France va lui donner une immunité diplomatique pour qu'il ne soit pas poursuivi en France.
Diffusez ce message largement, mobilisez vous SVP, nous avons besoin de vous.
Les avocats doivent obtenir une réponse très rapidement de la part du Gouvernement Français.

Représentations diplomatiques françaises à l'étranger

French Diplomatic representations in Foreign countries
(Adresse Internet : http://www.expatries.diplomatie.fr/annuaires/annuaires.htm )

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Lapid (Lapid) le jeudi 06 mars 2003 - 08h02:

Ils ont tue nos enfants.

08:18 L'identité de dix des quinze victimes de l'attentat de Haïfa a été publiée. (Guysen.Israël.News)

Ce sont : le sergent-chef Beeri Oved (21 ans) de Rosh Pina ; le sergent-chef Eliahou Laham (22 ans) de Haïfa ; Youval Mendelevitch (13 ans) de Haïfa ; Abigaïl Leitel (14 ans) de Haïfa ; Meital Katav (20 ans) de Haïfa ; Assaf Tsour (17 ans) de Haïfa ; Tom Herchko (17 ans) de Haïfa ; Mark Takash (54 ans) de Haïfa ; Daniel Haroush (16 ans) de Safed et Kamer Abou Khamed (14 ans) de Daliat el-Carmel.

Iye zikhram baroukh.

Hector Chemla (Haifa)

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Victoria (Victoria) le jeudi 06 mars 2003 - 00h21:

Contrairement au pape, la droite libérale chrétienne choisit les USA :
http://www.reinfo-israel.com/documents/showthread.php?threadid=4050

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Axelle (Axelle) le mercredi 05 mars 2003 - 23h39:

Concernant l'attentat de Haïfa.

Je présente aux familles des victimes mes sincères condoléances. Je suis pacifique, mais, j'ai envie de prendre un fusil et de tuer tous ces terroristes ! Je crois que c'était des étudiants qui allaient à l'université. Tous des jeunes ! Je suis effondrée. Je partage la grande douleur du peuple d'Israël. Qu'ils reposent en paix. C'est intolérable et inadmissible. Mais, quand toutes ces tueries vont-elles s'arrêter ?
Certains vont se réjouir, mais que le châtiment de Dieu retombe sur eux ! Je suis triste, très triste. Je vais beaucoup prier pour eux. Axelle.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mailroom (Mailroom) le mercredi 05 mars 2003 - 19h18:

Extraits de la bande FM cette semaine !

Lassé des éternels débats sur la guerre probable en Irak, je décide de scanner la bande FM à la recherche de discussions plus analytiques et approfondies.
Voici des extrais, pris sur le vif, de ces nouvelles émissions qui donnent la parole aux auditeurs. Attention danger !
Radio Maghreb : « .l'entité israélite colonisant les terres arabes depuis 1947 et soutenue par le gouvernement fasciste sioniste américain devra rendre des comptes . »
RMC : « . Pourquoi le monde accepte t'il la présence sioniste en Palestine, au travers d'un état créé sur les bases d'un holocauste qui n'a peut-être jamais eu lieu . »
Europe 1 : « .Moi je dis que les juifs dirigent le monde par l'argent !. »
Etc.

Qui peut laisser passer cela ?
Sous couvert de débats ouverts à tous, les radios françaises donnent accès à des hordes d'antisémites qui ont réussi à faire passer dans le langage populaire des amalgames racistes et ignobles.
Où sont les réactions des officiels du consistoire de France, des mouvements étudiants juifs, des Grands Rabbins, des LICRA et autres associations plus préoccupés d'organiser les soirées d'autosatisfaction nombriliste ?
Bernard Henri-Levy, Nissim Zvili, Simone Weil, Arno Klarsfeld . Où êtes vous ?

Oui la France est un pays antisémite,
Oui la France a clairement décidé de se ranger au côté des arabes dans le seul but d'en tirer des bénéfices commerciaux,
Oui la France est composée en 2003 de 6 millions de musulmans ,
Oui la France donne la parole aux groupes négationnistes convaincus que dans l'arène politique, il est temps de frapper massivement et durement,
Oui les juifs d'Europe sont les témoins d'un énorme mouvement anti-Israélien,
Oui, nous juifs de France, avons peur de cela et ne trouvons plus aucune force de combattre cette guerre médiatique,
Oui les juifs de France doivent se rendre à l'idée que leur présence ici est comptée,

Nous avons un pays, maintenant. Nous avons une armée forte et qui peut combattre et gagner. Nous savons aujourd'hui que le spectre antisémite mondial est là, de nouveau.
Est-il si difficile de quitter ce confort que nos parents, renvoyés de chez eux, nous ont préparé ?
Lorsque nous avons quitté la Tunisie ou l'Algérie, c'était dans les larmes et le sang.
Les juifs de France ne pourront pas dire qu'ils n'ont pas été prévenus !


nechek@wanadoo.fr

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Nao (Nao) le mercredi 05 mars 2003 - 19h07:

Le torchon brule entre pays arabes!!! (ca fait bien notre affaire car en attendant ils s'occupent moins de nous!)

Vive altercation entre le Koweit et l'Irak au sommet de l'OCI
DOHA (AFP) - Une vive altercation a opposé mercredi l'Irak et le Koweit au sommet islamique extraordinaire à Doha, où un dirigeant irakien a promis "une leçon inoubliable à l'Amérique" en cas de guerre.

"Tais-toi, tu n'es qu'un petit, qu'un valet et qu'un singe", s'est écrié le numéro deux irakien, Ezzat Ibrahim, à l'adresse du ministre d'Etat koweitien aux Affaires étrangères Mohammed Sabah Al-Sabah, en pleine séance d'ouverture du sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) consacré à l'Irak. A la fin de son intervention dans laquelle il a affirmé que l'Irak "donnera une leçon inoubliable à l'Amérique" si elle l'attaque, M. Ibrahim a laissé de côté son discours écrit pour attaquer le Koweit en termes très durs.

Les Koweitiens "complotent maintenant avec le sionisme et l'impérialisme contre la sécurité de l'Irak en invitant des milliers de soldats américains sur leur sol", a-t-il lancé. C'est alors que le ministre d'Etat koweitien s'est levé pour contester ces propos, s'attirant la colère de M. Ibrahim, visiblement énervé par l'appel du ministre des Affaires étrangères de Koweit Sabah al-Ahmad Al-Sabah, à un départ du président irakien Saddam Hussein.

"Le Koweit appelle la direction irakienne à faire un grand sacrifice" en acceptant l'initiative émiratie lui proposant l'exil pour épargner à l'Irak une invasion américaine, a déclaré cheikh Sabah, dont l'intervention a précédé celle de M. Ibrahim. Rappelant que l'invasion irakienne de son pays en 1990 était à l'origine de la crise actuelle, il a déclaré que "le Koweit soutient l'initiative" du président des Emirats arabes unis Zayed Ben Sultan Al Nahyane proposant aussi de mettre l'Irak sous un mandat arabe et de l'Onu.

"Le temps n'est plus à un règlement pacifique", a ajouté le ministre koweitien, dont le pays accueille quelque 120.000 militaires américains en prévision d'une possible offensive en Irak. L'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, qui présidait la réunion, a dû intervenir auprès de M. Ibrahim pour le calmer et assurer la poursuite de la séance.

L'initiative de cheikh Zayed, que Bagdad a vivement rejetée, a été au centre d'un entretien de M. Ibrahim avec la délégation émiratie en marge du sommet de Doha. Pourtant, le sommet s'était ouvert par des appels à une solution pacifique en Irak, que les Etats-Unis menacent d'attaquer sous l'accusation de dissimuler des armes prohibées.

L'émir du Qatar a reconnu que les 57 membres de l'OCI, dont 55 sont présents à Doha, n'avaient pas "de pouvoir de décision sur l'Irak", mais affirmé qu'ils pouvaient "peser en faveur d'une solution pacifique". La plupart des autres dirigeants ou représentants des pays islamiques ont tour à tour plaidé pour la paix, tout en appelant l'Irak à coopérer davantage avec les Nations unies pour ôter tout prétexte à une guerre. "Il incombe à la direction irakienne de montrer un changement véritable dans ses orientations", a souligné le Premier ministre turc Abdullah Gul, dont le pays hésite à autoriser le déploiement de milliers de soldats américains sur son territoire en vue de l'ouverture d'un front nord en Irak en cas de guerre.

Dans son intervention inaugurale, l'émir du Qatar s'est aussi alarmé de la "dégradation de la situation dans les territoires palestiniens" et regretté l'absence du chef de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat à Doha. Dans un message enregistré, M. Arafat s'est prononcé pour une solution pacifique en Irak "dans le cadre de l'Onu" et accusé Israël de refuser la paix (pardon????). Le sommet devait clore ses travaux en fin de journée

C'est beau l'amour entre freres!!!!

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Claudia (Claudia) le mercredi 05 mars 2003 - 19h15:

Tous les vendredis à Montréal, rassemblement pro Israel de 12 à 13h

Angle rue Peel et Boul. René Lévesque, angle nord/est, en bas du consulat Israélien
Amenez vos drapeaux, Bring you flags

Voir les Photos: http://ca.photos.yahoo.com/edmondsilber

http://ca.photos.yahoo.com/bc/edmondsilber/lst?.dir=/2003+02+28+Rally+Peel+and+R.Levesque&.view=t

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Email (Email) le mercredi 05 mars 2003 - 08h07:

TUNES CELEBRES OUBLIES

PIERRE BENATIA

directeur SAMU MONTPELLIER
médecin anesthésiste réanimateur

pas assez célèbre pour vous ???

Maite Laplanche

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Axelle (Axelle) le mardi 04 mars 2003 - 22h57:

Bebel,

Merci beaucoup de nous avoir permis de lire la déclaration de Napoléon Bonaparte: La vérité et l'histoire. Je savais qu'elle existait, mais, je n'arrivais pas à la trouver ! Je l'ai imprimée et je la garderai précieusement. C'est magnifique.
Et tellement vrai ! Que j'ai pû prier Dieu pour l'avoir ( il m'a entendu ! ). Voilà, pourquoi, en autre, j'aime Israël et son peuple. Axelle.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Nao (Nao) le mardi 04 mars 2003 - 21h31:

Bravo a Hakjouflette! je partage bon nombre de ses opinions!
Oui Omega il ya de l'electricite ds l'air; je constate la meme chose autour de moi. Cette attente et cette incertitude ne sont pas bonnes.Il faut que Bush agisse vite, tres vite.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Wnes (Wnes) le mardi 04 mars 2003 - 20h26:

Douda ( Agence de presse alternative )

Une lecture choisie, celle du livre de l’auteur : Michèle Escamilla-Colin, Crimes et chatiments dans l´Espagne inquisitoriale.

L’auteur retrace ici l’histoire d’une Espagne baroque déclinante, dégage le rapport entre délit et sentence, retrouve le profil socioprofessionnel du condamné, et aussi son aspect physique, grâce aux coordonnées d’identification à jamais fixées par le zèle du policier du « Saint Tribunal « .

Les principaux aspects de l’expérience inquisitoriale, vécue dans une souffrance quotidienne : arrestation, mise au secret, torture, délation forcée, infamante et théâtrale exhibition en autodafé, condamnation à la ruine, à la prison, parfois à la plus horrible des morts nous sont révélés. Parmi eux, les cryptojudaïsants sont les plus nombreux. Pour avoir pratiqué leur religion, interdite depuis le décret d’expulsion du royaume d’Espagne, en 1492, ils sont enfermés, torturés, jugés et châtiés. D’ailleurs, le Tribunal de la foi, alors vieux de deux siècles, n’avait-il pas été créé pour eux ? Ne furent-ils pas l’adversaire privilégié de l’inquisiteur, le seul qui méritât tous ses efforts, le seul qui fût digne de lui ?

En voici un résumé :

CRIMES ET CHATIMENTS DANS L'ESPAGNE INQUISITORIALE

DU CRYPTOJUDAISME A L'AUTODAFE

L'Espagne du 14em. siècle,... l'Espagne n'avait pas échappé aux horreurs de la peste bubonique, pas plus qu'elle n'avait échappé aux séquelles d'une autre peste, c'est à dire à l'agitation sociale. Vers la fin du 14em. siècle le virus de l'antisémitisme qui avait pris naissance dans l'Europe du nord, commença à infecter la culture espagnole.

On assista alors à des flambées de violences contre les Israélites, sous l'impulsion de dirigeants religieux ultras, on s'employa avec ardeur à convertir au christianisme tous les Musulmans, et tous les Israélites d'Espagne. En certains lieux il leur fut fait interdiction de manger, de boire avec des Chrétiens, voire même de leur parler.

Ils furent empêchés d'exercer leurs métiers d'artisanat et d'agriculture, il leur fût interdit de porter des vêtements de soie, et on les contraignit d'aller en guenilles, la famine menaçait. Faisant irruption dans la synagogue de Tolède des Chrétiens zélateurs en firent une église : Santa Maria la Blanca, le même sort s'abattit sur quantités d'autres synagogues et de mosquées. Les pressions et la violence se firent si intenses que des milliers de Israélites et Musulmans se convertirent au christianisme.

Ici comme dans le reste de l'Espagne une vague de conversions déferla, en refluant elle a laissé derrière elle pas moins de cent milles convertis, les Espagnoles les appelèrent les Nouveaux Chrétiens. La communauté des Séfarades si bien intégrée à la vie espagnole fut déchirée en deux clans, beaucoup de ses membres s'étaient convertis publiquement, mais en privé continuaient à observer les rituels de leur religion originelle. Un ressentiment se fit jour contre ceux qui continuaient à observer leurs anciens rites, les Chrétiens ulcérés les surnommèrent les "Marranos", vocable tiré d'un mot ibérique désignant les cochons.

Quand les royaumes de l'Espagne chrétienne furent enfin unis sous le règne de Ferdinand et d'Isabelle, les monarques se mirent en devoir de purifier la foie de leurs sujets chrétiens. Le premier jour de l'an 1481 l'Inquisition espagnole commença sa sale besogne. Pour faire disparaître jusqu'aux derniers vestiges des rituels Israélites chez les Nouveaux Chrétiens, pour briser toutes relations entre les convertis et les autres Israélites d'Espagne, des milliers d'hommes et de femmes furent jugés et torturés, des milliers finirent sur le bûcher, pourtant des années de terreurs et de tortures ne purent anéantir les liens établis et leur héritage culturel.

L'Inquisition espagnole exigeait maintenant une action encore plus radicale, c'est dans la fastueuse salle des ambassadeurs de l'Alhambra, que le 31 mars 1492, la longue et illustre histoire des Israélites d'Espagne prit fin tragiquement, c'est ici que le Roi Ferdinand et la Reine Isabelle cédant à la demande pressante de Torquémada le Grand Inquisiteur, promulguèrent l'Edit d'Expulsion au terme duquel tous les Israélites d'Espagne, devaient soit se convertir au Catholicisme, soit quitter le pays avant la fin de la mi-été.

" D'après le rapport des Inquisiteurs, il ressort que les Nouveaux Chrétiens subissent un lourd dol de leur commerce avec les Israélites, subséquemment nous avons décidé d'ordonner à tous les Israélites de quitter notre royaume, et de n'y revenir pour quelle que raison que ce soit ".

Au cours de cette année là plus de cent cinquante milles réfugiés s'agglutinèrent en longues théories sur les routes d'Espagne, abandonnant derrière eux leurs demeures, leurs vignobles, leurs ateliers, leurs synagogues, leurs écoles, et leurs souvenirs de bonheurs, et ceux des jours d'épreuves, accumulés au cours de siècles inoubliables, sous la domination arabe puis chrétienne.

Ce fut là la plus massive des nombreuses expulsions d'Europe, mais ce n'était pas qu'une expulsion, c'était aussi pour l' Espagne, la fin d'une époque de cinq siècles au cours de laquelle la vie et la pensée avait atteint des sommets inégalés en Europe occidentale. Dans ce pays en particulier la vie des Israélites et des Musulmans avait été imprégnée par un idéal, qui était de vivre pleinement et de manière créative au sein d'une société plus vaste, tout en restant fidèles aux anciennes valeurs et traditions.

Et c'est ainsi qu'un certain jour du mois d'août, le même mois que Christophe Colomb avait choisi pour appareiller vers de nouveaux horizons, que les derniers réfugiés quittèrent l'Espagne.

Quant à leurs frères qui acceptèrent la conversion pour pouvoir rester sur leur terre, ils vont selon le bon vouloir des monarques, être livrés à la persécution et aux tortures de la Sainte Inquisition, pour finalement être jetés dans les flammes des grands autodafés populaires, qui comme nous allons le voire, et en similarité avec le jeux du cirque romains, permettait de canaliser la vindicte du peuple sur des victimes expiatoires toutes désignées.

Ceux des analystes qui se sont penchés sur ce volet honteux de l'histoire, sont frappés par les similitudes qui existent, tant au niveau de l'action méthodique, que de l'exactitude comptable, que de la concision des fichiers de police de l'Inquisition, similitude avec ce que l'on a vu bien plus tard chez les nazis, et autres régimes qui se spécialisèrent dans la prétendue chasse aux sorcières, que l'on peut aussi dénommer chasse aux boucs émissaires.

Le fichier est très simple, il comprend trois volumes qui groupent sur plusieurs siècles des centaines de procès dressés par l'Inquisition.

Dés le moment où tous les non - convertis sont sensés avoir quitté l'Espagne, on promulgue l'Edit de Délation qui énumère un certain nombre de pratiques, ou de signes extérieurs, de gestes, d'attitudes, ou de non gestes, qui permettent d'attirer l'attention du vulgaire, qui ne sait d'ailleurs lui même absolument rien, à cette époque là du judaïsme. Et parmi le catalogue de ces gestes on peut citer par exemple : le changement de chemise le vendredi, le fait surtout de ne pas travailler le samedi, et de travailler le dimanche, bien-sur au niveau des pratiques alimentaires, on demande de surveiller si les gens mangent du porc ou pas.

Evidement il y a là toute une frange de la population qui est bien placée pour surveiller, c'est bien-sur la domesticité par exemple, ce qui a du être absolument terrible, parce que tous ces nouveaux chrétiens ont évidemment des domestiques chrétiens, et il suffit que cela se passe un peu mal entre les patrons et les valets, pour qu'il y ait délation, sur les bases de tel ou tel signe assimilés à une pratique judaïque en privée.

Et il n'y a pas que les pratiques alimentaires que l'on peut citer, il y a aussi tout ce qui concerne l'enterrement, le fait de laver entièrement le mort, de l'habiller d'un linceul blanc, ce qui apparemment n'était pas fait par les chrétiens de l'époque.

On peut dire que c'était plus facile au 16 éme. siècle pour l'inquisition de repérer les cryptoIsraélites, que ça l'eu été pour la gestapo au 20 éme. siècle parce qu'ils ne mangeaient pas de porc, ou parce qu'ils ne travaillaient pas le shabbat.

On peut dire que beaucoup de convertis étaient restés très attachés à leur foi d'origine, et ils courraient des risques en pratiquant même de façon cachée. Et ils avaient quand même une double identité, et ce qui particulièrement atroce, c'est que l'on persécute des gens qui ne sont nullement agressifs, qui essayaient finalement de concilier leurs anciennes coutumes avec les apparences d'un comportement qui leur est imposé.

Ils ont conservé une fidélité au fort intérieur, et au fort intérieur largement étendu c'est à dire dans la cellule familiale, ou dans un groupe d'amis, et quant au reste ils donnent tous les signes extérieurs d'apaisement. Malgré cela on les épient en tentant de pénétrer au fond d'eux mêmes, ce qui fait que cette persécution apparaît comme spécialement atroce.

Il est certain que la situation de cette fraction de la population était très inconfortable psychologiquement, puisqu'en fait sauf bien entendu la toute première génération, celle qui suit le décret d'expulsion, ces gens sont complètement coupés de leur racines judaïques, ils n'ont plus de Jurisconsults, plus synagogues, plus de livres, donc à mesure que le temps passe le contenu théologique s'amenuise, et quelques fois il devient difficile de distinguer ce qui est purement cultuel, de ce qui est culturel à l'attachement à l'identité à des racines puissantes.

Il est à ce stade nécessaire de rappeler des similitudes qui ont existé dans d'autres groupes isolé qui ont perpétués sans plus les comprendre, des symboles, des cultes, et des rites originaires du judaïsme, et dont les significations se sont perdues à travers les siècles, et les divers avatars de la diaspora. Les exemples sont nombreux et on pourrait en citer quelques uns.

Enfin on trouvait en Espagne beaucoup de marranes qui perpétuaient tel ou tel rîtes, purement par habitude, ou par seul attachement aux traditions familiales.

Mais par contre on trouve aussi des gens qui sous la torture disent croire en Moise, et pas en Jésus, et donc aussi qui savent ce qu'être israélite veut dire. Ce qui semble être le plus fascinant dans les documents, notamment dans les "Relations de Causes" qui sont des condensés de procès, c'est lorsqu'on voit précisément quelqu'un d'ordinaire qui n'est au fond pas très convaincu finalement que l'autre est chrétien ou israélite, et s'il pratique ou non un judaïsme précisément familial, lorsqu'au fond de la prison, on saisit le moment, parce que les interrogatoires sont répétés, le moment où l'inquisiteur qui contrairement à la gestapo veut convertir, et bien le combat de l'inquisiteur c'est précisément qu'il veut obtenir la conversion du condamné.

C'est donc une sorte de lutte absolument délirante, et ce qui est vraiment le plus terrible, c'est le moment ou un être, un homme ou une femme, et il y en a plusieurs exemples, à une audience dit : "C'est terminé, je suis israélite, je veux vivre ou mourir dans la vois de Moise, vous pouvez me brûler !". Et en général il ne reviennent jamais, on a vu plusieurs cas de ce type ou le procès a duré encore des années, et durant cette période la personne qui a pris cette décision au fond de la cellule, dans la plus grande solitude, le plus grand dénouement, et dans la plus grande misère morale et physique, lorsqu'il a pris cette décision, il n'y revient jamais.

Et pourtant c’est là on va s'acharner, et s'acharner d'une façon extrêmement intelligente même, puisque l'Inquisition met tout en oeuvre, on fait appel à des qualificateurs qui sont des théologiens redoutables.

Dans le fond le tortionnaire qui est en face de celui qui a accepté le martyr, se dit : "Mais si on pouvait l'avoir, quelle belle âme il ferait celui-là!".

Les martyrs sont surtout des hommes, mais on compte aussi énormément de femmes et de tous ages entre 14 ans et 90 ans, c'est absolument épouvantable, on torturait des enfants, mais aussi des vieillards.

Surtout on a pu remarquer que lorsqu'au niveau des condamnations au bûcher, qui sont bien entendu en pourcentages assez faibles, car on ne condamnait à mort qu'assez exceptionnellement, l’Espagne d’alors réservait ces cas seulement pour les grandes cérémonies, comme celles qu'on effectuait au nom du "Combat contre les grandes Hérésies" pour étoffer les cérémonies, ce qui nous parait aujourd'hui évidemment horribles et cyniques.

Les cas qui ont put être comptabilisés en nombre représentent un véritable minimum, mais essayons de parler de cette comptabilité: Sur un ensemble de 3260 personnes qui ont eu à subir ces procès, on a put constater que 71%, étaient poursuivis pour délit de judaïsme ou de cryptojudaisme, et il faut ajouter que l'Inquisition ne poursuivait pas que ces délits, que pour le reste, les 29% peuvent être cités comme suit : il y a la sorcellerie, la polygamie, le mahométisme, car on les assimilait facilement aux maurisques, le blasphème. Et puis les choses qui sont typiquement de l'ordre de l'église: par exemple dire la messe sans être ordonné 0,75% ce qui est peu important, le luthéranisme tout de même, l'imposture, le faut témoignage, la sodomie, il y a aussi la complicité, ce sont les bourreaux notamment, les gardiens de prisons qui quelque fois facilitent la vie des emprisonnés, ou même leurs mettent des drogues, il y a des chapitres intéressant à ce sujet, ces drogues leur permettent de moins souffrir au moment de la torture, et qui ensuite sont eux mêmes arrêtés.

On poursuivait même aussi les prêtres dits "Sollicitant", ces solliciteurs qui ont utilisé la profession pour abuser des victimes. Mais quand même, l'Inquisition pour l'essentiel traquait surtout les Israélites.

Bien que ceux qui ont brûlés ne sont pas la majorité, on peut dire qu'au 15eme. siècle qui est une période qui est peu documentée, étant donné que pour cette époque les comptes rendus de procès ont disparu, on sait tout de même que les bûchers ont flambé d'une façon considérable, atroces, les procès n'ont pas été conservés, et d'ailleurs ces procès devaient être extrêmement expéditifs.

Il y a tout de même des choses qui intriguent l'observateur par exemple : on s'aperçoit que ces converses judéo-chrétiens sont non seulement traqués et épiés, mais qu'on veut les empêcher de partir, il y a comme une espèce de paradoxe, et il faut avouer qu'on ne comprend pas toujours très bien les espagnoles, ces portugais qui sont des ex - espagnoles revenus en Espagne, souvent veulent repartir, ils veulent aller vers Bayonne, ou Amsterdam, ou en Italie etc... , alors on les surveille, et s'il y en a un qui s'absente trop souvent, on veut lui confisquer ses biens, et le déférer au tribunal de l'Inquisition.

Tout se passe comme si on voulait éviter qu'ils quittent l'Espagne, alors que ça aurait réglé le problème, mais c'est que finalement, et c'est là qu'ils sont pris dans le piège de la LEX OPERAE OPERATO, ce sont des gens qui ont été convertis, donc ils ne sont plus libres en quelque sorte, et c'est là que vous voyez le piège infernal, car l'Inquisition ne peut plus de ce fait les considérer comme des non - chrétiens.

Le paradoxe c'est aussi que l'on voit de temps en temps des Israélites étrangers qui passent en Espagne, parce qu'ils commercent avec l'Espagne, parce qu'ils travaillent pour le Roi d'Espagne, et alors ceux là sont filés, dés qu'il arrivent en Espagne et qu'on sait qu'ils sont Israélites, il y a des guetteurs que l'Inquisition met à leurs trousses, et à leurs frais. On entrevoit là un aspect financier sordide puisque les gens en prisons doivent aussi payer leur subsistance, et les policiers, on dirait aujourd'hui les barbouzes, devaient êtres en quelques sortes à "La Solde" de leurs victimes.

Parlons maintenant de l'autodafé car c'est en quelque sorte le pilier central de toute cette machine infernale. Parlons du grand autodafé de 1680, qui a fait l'objet du célèbre tableau de Francisco Rizi, que nous allons essayer de détailler un peu, et ce qui tout d'abord est incroyable pour nous aujourd'hui, c'est que c'est avant tout une grande fête populaire et aristocratique. Et c'est une fête que les gens de l'époque qualifient de "FIESTA", "THEATRO", "FERIA", etc..., le même vocabulaire que celui de la fête, et il est généralement organisé sur le lieu même où se déroulent d'autres activités.

Celui de 1680 est particulièrement révélateur pour de multiples raisons, et parce que c'est le dernier des grands autodafés. Il n'est pas présidé par le Roi parce que le Roi ne pouvait pas présider l'autodafé, ça serait une erreur de le dire, car seul l'Inquisiteur Général préside l'autodafé, et il est d'ailleurs de ce fait placé obligatoirement au dessus, son trône si l'on peut dire est placé en surplomb par rapport aux balcons qui se trouvent au milieu du tableau de Rizi.

C'était une sorte de cérémonie extrêmement longue, qui durait toute la journée jusqu'au soir, où on lisait pendant des heures et des heures les peines auxquelles les gens étaient condamnés, et qu'on se demande comment les gens tenaient durant presque 14 heures, et que ça se terminait généralement tard dans la nuit.

On voit sur le tableau tout au fond un balcon où se tient la famille royale, c'est à dire Charles II, et sa jeune épouse Marie Louise d'Orléans, et la Reine Mère veuve, et ce jeune couple qui ont 18 et 20 ans, ils sont mariés depuis 6 mois, et c'est principalement pour honorer leur nouvelle Reine, que les espagnoles qui avaient des goûts bizarres, ont organisé ce grand autodafé, car ces festivités auxquelles assistaient les Rois, étaient organisées pour des occasions très particulières.

On y voit beaucoup d'aristocrates, et on sait que les grands d'Espagne se disputaient pour y avoir des places. Sur le tableau en arrière plan on peut voire toute la noblesse et les familiers de la coure installés sur les gradins à droite qui assistent à la fête, et vous avez parmi ces spectateurs beaucoup d'ambassadeurs, étant données les circonstances, le mariage du Roi avec une princesse de France, et il y a beaucoup de personnes qui viennent de la coure de Versailles. On sait aussi que quelques dames qui viennent de Versailles, qui sont obligées d'assister à ce genre de spectacle, qui ne partagent pas tellement le goût des organisateurs, et les spectateurs étrangers qui voient ça, envoient chez eux des lettres absolument terribles pour dire combien tout ça est répugnant.

Alors on peut maintenant dire un mot sur l'institution des Familiers, c'est que c'est en effet une institution très particulière, il s'agit donc de nobles qui deviennent les assistants de l'Inquisition, le Familier c'est un laïque qui devient un serviteur bénévole du Saint Office, moyennant quoi il reçoit en retour une certaine protection juridique, parce qu'il ne relève dés lors que du Tribunal Inquisitorial pour toutes sortes d'affaires, et en général l'Inquisition leur est bienveillante, car elles leur confère un passeport diplomatique, et il y a aussi tout le prestige qui s'attache à la Familiature.

Ca coûte plutôt assez cher pour devenir Familier, on paie de sa personne, de son temps, et souvent aussi de sa cassette personnelle, par exemple pour ce grand autodafé de 1680, on n'avait pas assez de places dans les prisons pour héberger les condamnés qui venaient de tous les tribunaux d'Espagne, et il avait bien fallut les loger quelque part avant l'autodafé, et les Familiers étaient amenés à les loger chez eux, à transformer leurs maisons en prisons en hébergeant à leur frais une dizaine de condamnés. Alors ces Familiers se trouvent à la gauche du tableau de Rizi, ils encadrent chaque condamné, dés la sortie de la prison jusqu'au bûcher s'il est condamné à mort, ou jusqu'à la fin de la cérémonie s'il ne l'est pas, le condamné est encadré par deux Familiers.

Alors est Familier en Espagne, du dernier des laboureurs ou du grand d'Espagne, sont sur pieds d'égalité vis à vis de l'Inquisition. C'est un des aspects les plus paradoxaux des tribunaux de l'Inquisition, c'est aussi le fait qu'à propos de la délation, le personnel et la domesticité étaient bien placés pour observer les faits et gestes des suspects.

Et bien il faut aussi dire une chose importante, le témoignage du dernier des valets a autant de poids devant le tribunal de l'Inquisition que celui d'un Grand. D'ailleurs à ce propos il faut aussi dire que pour un certain nombre de délateurs, et c'était une forme de racket, c'était tellement facile de faire chanter un nouveau chrétien, en disant qu'on le dénoncerait à l'Inquisition. Mais les tribunaux étaient assez pointilleux et ils ont aussi condamné un certain nombre de racketeurs.

Ce qui est fascinant et complexe aussi, c'est que ce genre de personnes sont en général issus justement des milieux concernés, les racketeurs ne sont pas que des exécutant mais des personnes qui appartiennent aussi en partie à cette communauté diffuse, hélas des marranes ! Ce qui rend évidement le problème encore plus terrible, car les victimes sont aussi dénoncées par leurs propres frères.

On pourrait aujourd'hui comparer les cérémonies de l'autodafé a la corrida, ne serrais ce que par cette espèce de goût pour le sang, et cette passion pour la morbidité, mais on n'a rien inventé en énonçant cela, ce sont précisément les textes et les commentateurs de l'époque qui le disent eux mêmes, et qui généralement emploient des métaphores absolument horribles dans cette comparaison, et dans leurs commentaires, notamment pour les autodafés de 1650, 1655, ou 1667, à Cordoue qui s'étaient organisés sur la place qui existe encore qui s'appelle la Corrideira, parce que c'est la place où on faisait les courses de taureaux.

Alors on pourrait se demander quel est l'enjeu de tous ces horreurs, et au delà de la consolidation du pouvoir, par les moyens de la division pour régner sur des populations somme toute primaires, non instruites, et pas éclairées, on pourrait voire apparaître le désire de tuer la pérennités, en exorcisant l'enjeu de la revendication de l'alliance, car il y a en fait deux peuples qui sont face à face et qui revendiquent la vérité unique, et l'appartenance à la vraie religion, le fait du peuple chrétien qui revendique une commune authenticité de l'alliance, et enfin on peut dire que cet homme qui est sur le bûcher rend service aux autres, car il est celui qui a authentifié l'alliance des autres, c'est pour ça que ça a pu durer si longtemps, et c'est là en fait où se trouve le piège.

Qu'est ce qui rend aujourd'hui nécessaire de ressortir tout ça ?, c'est à mon sens, et avant tout le devoir de ne pas ignorer la mémoire, et puis je pense que de toute façon il est utile de savoir, et particulièrement pour les chrétiens, qu'en un certain sens c'est une autre Shoah, une Shoah qui s'étend à travers des siècles, et je pense qu'il est aussi utile de ressortir de l'oubli les souffrances humaines, et de dénoncer la persécution de l'homme par l'homme, surtout lorsque la victime n'est coupable finalement d'avoir eu une autre foie, aujourd'hui nous dirions une autre opinion.

En même temps ce pécher, qui n'est pas simplement un pécher contre la charité, mais qui est surtout un pécher contre la transcendance, parce qu'il est commis par des gens qui dans leur logique étaient sincères dans une certaine mesure, mais que ces gens on voulu se substituer a leur Dieu, et c'est ça le crime.

Cette histoire est une grande leçon sur l'intolérance, et qu'on a toujours besoin de voire jusqu'où l'intolérance peut aller, mais c'est aussi une grande leçon sur la foie, et aussi une grande leçon sur l'espoir.


La Douda

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Wnes (Wnes) le mardi 04 mars 2003 - 20h23:

La Douda : (Agence de presse alternative)

A BINGO :

Trés bien de vous interesser aux sources, car les sources sont nécessaires pour aller de l'avant, et développer l'étude des civilisations.

Voici donc les sources : bon courage et bonnes lectures :

Concernant l'Antiquité:

- Historia n° 484 HS avril 87

- "La destruction de Carthage", J. Walter

- "Carthage, Empire de la mer", François Decret - éd. Points Histoire

- "La vie quotidienne à Carthage", G.Charles Picard - éd.Hachette

- "Carthage", Dureau et de la Malle in Afrique Ancienne, - éd.Bouslama

- "Carthage", Jean Yanoski in Afrique Ancienne, - éd. Bouslama

Concernant l'époque arabe:

- Cols Bleus décembre 1986

- Historia 1986

- "Documents concernant la course dans la Régence de Tunis" d'après P.Grandchamp

- "Histoire de Tunis", Dr.Frank et Marcel - Ed.Bouslama 1979

- "Histoire de l'Afrique du Nord"C.A.Julien Ed.Payot 1975

- "Relation d'un voyage de Barbarie fait par le sieur Dancour pour le commerce du bastion de France (17 octobre 1680 au 1° trimestre 1681)", publiée par les Cahiers de Tunisie n 99-100 1977

- "Chronique tunisienne -1705-1771", par Ben Youssef ouvrage rédigé en 1764 et suivante, traduit par Serres et Lasram, - éd. Bouslama 1978

- "Les origines du protectorat français en Tunisie" de Jean Ganiage, - éditeur: Maison tunisienne d'édition 1968

- "La Tunisie précoloniale", Mustapha Kraiem en 1971, STD 1973

- "Le soldat tunisien", M. Bouali

- "Histoire de la Tunisie du Moyen-Age", H. Djaiet F. Dachraoui

- "L'Histoire de l'état des Fatimides au Maghreb", Hassan Ibrahim Hassan

- "I corsari barbareschi", Salvatore Bono

-"La Méditerranée au temps de Philippe II", Fernand Braudel

-"Les corsaires tunisiens", P. Grandchamp in Revue Tunisienne.

- Certains de ces ouvrages ont pu être consultés grâce à l'amabilité de messieurs Ahmed Djellouli, Bouali, Dahmani et Saddok Boubaker.

- Les autres documents ont été prêtés par la Bibliothèque de L'Ecole de Commandement et d'Etat-Major des armées tunisiennes, et par le Centre de Documentation Tunisie-Maghreb (Service culturel de l'ambassade de France).

- "L'homme et la Méditerranée", colloque à Djerba avril 1981 ed. INA

- "Histoire ancienne de l'Afrique du Nord", Gsenn

- "Carthage", P. Ubac

- "Berbères et Arabes", Brémont

- "Annales tunisiennes", Rousseau éd. Bouslama

- "Les grandes batailles de l'Antiquité", J. Warry

- "L'Emirat Aghlabite", Talbi

- "Les Français en Tunisie de 1600 à 1705", P. Grandchamp

- "Autour du Consulat de France 1942-43", P. Grandchamp in revue tunisienne

- "La marine barbaresque", J. de la Gravière

- "La campagne de Tunisie", L. Haudouin du Breuil

- "Esquisse de l'Histoire Ancienne de l'AFN", Davezac

- "Histoire des ports de Tunisie", Hannézo

- "Navires et barques", Fouché

- "La Tunisie et la mer", Arthur Pellegrin

- "Les Italiens en Algérie - 1830-1960 (Gérard CRESPO)

- "Genseric", Félix Gauthier

- " L'Afrique du Nord dans l'Antiquité" par F. Decret et M. Fantar

- "Etudes de linguistique tamazight", Boufarik (Algérie),

- « les Espagnols dans l'Algérois, 1830-1889, histoire d'une migration»,

- Les Espagnols en ORANIE, thèse de IIIe cycle de Jean Jacques JORDI. Les Maltais en Algérie, mémoire de D.E.A. de Marc DONATO.

- Les Allemands en Algérie, mémoire de Maîtrise de J. Maurice DI COSTANZO.

- Michèle Escamilla-Colin, Crimes et chatiments dans l´Espagne inquisitoriale.

... etc ...

Bien à vous

La Douda

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert (Albert) le mardi 04 mars 2003 - 22h07:

Eurabia - partie 1 - Le dialogue Euro-Arabe et la naissance d'Eurabia



Par Bat Ye'or *




(Cet article est une version légèrement modifiée de celui publié dans L'Observatoire du monde juif, Paris. Il nous est communiqué par le CID (Le Centre d'Information et de Documentation sur la Démocratie au Moyen-Orient) http://fr.groups.yahoo.com/group/CI...tieMoyenOrient/)

Introduction par Menahem Macina de Reinfo-Israel.com :Je ne saurais trop recommander la lecture attentive de ce remarquable article (dont j’ai revu et entièrement corrigé ce qui devait l’être). Certes, il est très long et quelque peu austère, mais c’est une clé de lecture indispensable pour comprendre tant la politique anti-israélienne et anti-américaine de certains Etats européens, que l’islamisation progressive de l’Europe. Ce texte jette une lumière crue sur les sordides manœuvres de l’Europe marchande, initiées, en 1973, en direction des Etats arabes, auxquels elle a honteusement vendu son âme en consentant, d’abord tacitement, puis explicitement, à s’aligner sur leur politique irrédentiste et haineuse envers Israël. On sort de cette lecture, déniaisé et – pourquoi le nier ? – fortement déstabilisé et inquiet. (Mais où est-il garanti que la vérité doit obligatoirement être rassurante et gratifiante ?) Chacun(e) tirera les conclusions qui s’imposeront à lui, au sortir de cette analyse. Je ne veux influencer personne, mais je ne puis m’empêcher d’affirmer que, si j’en avais la possibilité et les moyens, je courrais m’installer ailleurs qu’en France, en Allemagne, ou en Belgique. Ma destination préférentielle serait sans conteste Israël, si je ne craignais, pour des raisons que je ne puis exposer ici, de constituer une charge pour ce pays, déjà si éprouvé sur les plans économique et financier. M.M.


En 2001, une vague judéophobe déferla brutalement sur l'Europe; elle coïncidait avec une intensification, dès le 30 septembre 2000, de l'Intifada al-Aksa. Cette simultanéité n'était pas fortuite. En Europe, les gouvernements, certaines Églises, les médias dans leur ensemble, approuvaient, en fait, avec le discours moral adéquat, ce qui, dans la politique des dirigeants palestiniens, était une stratégie de la terreur. La compréhension et la négligence dont ils firent preuve à son égard équivalaient à un encouragement. L'élimination des chefs du terrorisme fut qualifiée «d'assassinat», et, tandis que les terroristes du Hamas se voyaient gratifiés du titre de «combattants», d'«activistes», et le Hamas lui-même, de l’appellation de «Résistance», Israël fut accusé de « terrorisme d'Etat »... En France surtout, les actes criminels commis par des activistes, issus de l'émigration arabo-musulmane, contre des individus et des biens communautaires juifs ont pu s'autoriser de cette condamnation. Aujourd'hui encore, le gouvernement français refuse de placer le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes.

Cette convergence de politiques propres à l'Union Européenne (UE) et à la partie palestinienne, qu'elle finance, ainsi qu'à celles des pays arabes, apparaît comme l'aboutissement d'un processus de longue date. A quelques nuances près, le discours contre Israël, entendu simultanément des deux côtés de la Méditerranée, présente des caractéristiques identiques. Cette judéophobie du XXIe siècle s'enracine dans une structure européenne transnationale, issue d'un contexte historique et de la politique euro-arabe de ces 30 dernières années. Les populations européennes lui restent, grosso modo, extérieures, même si elles furent, des décennies durant, soumises à une idéologie médiatisée démonisatrice d’Israël.

Il s'ensuit que les Européens risquent fort d'être le jouet et les victimes de haines religieuses, d'intérêts politiques et économiques, masqués par le conflit israélo-arabe et un discours pseudo-humanitaire. Car la structure idéologique de cette nouvelle judéophobie est importée du monde arabo-musulman, même si elle s'exprime dans les cadres d'un discours européen que répercutent trois secteurs : les partis politiques, les médias et le secteur religieux.

L'antisionisme/antisémitisme qui caractérise une grande partie de l'islam aujourd'hui, s'accompagne d'une haine de l'Occident et, comme on le verra plus bas avec l'évolution du dialogue euro-arabe, d'une ambition irrépressible d'islamisation de l'Europe, de son histoire et de sa culture, qu'expriment par exemple, jusqu'au coeur de Londres, certains leaders islamistes. Cette politique glorifie la 'palestinité', elle instille dans l'opinion occidentale une version imaginaire de la religion, de l'histoire et de la civilisation islamiques. Elle oblige l'Europe à réviser sa propre interprétation de son identité et de son histoire, pour la rendre conforme à la vision islamique de l'Europe.
L'embargo sur le pétrole : le déclencheur

Après la guerre israélo-arabe de 1967, la France se fit l'instigatrice d'une politique européenne anti-israélienne. Elle ne pardonna pas à Israël sa victoire-éclair sur une coalition qui alliait l'Egypte, la Syrie, la Jordanie, les Palestiniens, et qui était soutenue par l'ensemble du monde arabe. Dans les instances internationales, la France vota les résolutions arabes anti-israéliennes et décréta un boycott unilatéral sur les ventes d'armes à l'État hébreu (1969). Au plan européen, la diplomatie française soutint les intérêts arabes, en s'efforçant d'infléchir la politique de l'Europe dans une direction pro-arabe et anti-israélienne. Dans cette perspective, elle examina, avec la Libye, la conception d'un Dialogue Euro-Arabe (DEA). (1)

La guerre syro-égyptienne contre Israël en 1973 et l'embargo arabe sur le pétrole, utilisé comme une arme de pression mondiale, précipita ce projet. Mortifiés par la défaite arabe, les pays arabes producteurs de pétrole quadruplèrent le prix du pétrole, ordonnèrent une réduction sur la production et imposèrent un embargo sur les livraisons destinées aux Etats-Unis et aux Pays-Bas ; les pays consommateurs furent classés en pays amis, neutres ou ennemis. Aussitôt, les neuf pays de la Communauté Européenne (CE), réunis à Bruxelles le 6 novembre 1973, proclamèrent une Résolution conjointe, qui s'alignait totalement sur la politique franco-arabe à l'égard d'Israël et décidèrent un embargo unilatéral sur les ventes d'armes à l'État hébreu. (2) Comme en 1967, Israël était puni de sa victoire sur des ennemis déterminés à l'exterminer.

Dans cette résolution, la CE introduisait trois nouveaux points: 1. l'inadmissibilité de l'acquisition de territoires par la force ; 2. l’obligation pour Israël, de se retirer sur les lignes d'armistice de 1948 ; 3. l'inclusion des «droits légitimes des Palestiniens» dans la définition de la paix.

La première proposition était absurde car la Palestine ottomane avait été conquise par la force, en 1917, par les Anglais, qui en détachèrent 78% pour créer la Transjordanie (1921-23). Lors de la guerre de 1948 contre Israël, l'Egypte avait pris Gaza par la force, tandis que la Transjordanie avait occupé la Judée et la Samarie. Par ailleurs, tous les pays qui, aujourd'hui, sont arabes, furent conquis à l'origine par des armées arabes. Toutes ces conquêtes territoriales imposées par la force et la guerre, étaient-elles aussi inadmissibles? Quels critères détermineraient l'irréversibilité d'une conquête et d'une injustice, l'occupation de territoires ou leur libération ? L'Espagne, les Balkans, étaient-ils occupés ou libérés?

Dans le deuxième point, l'Europe adoptait avec complaisance le refus, par les Arabes, de leur propre défaite en 1967, une guerre qu'ils avaient eux-mêmes déclenchée, après celle de 1948, pour détruire Israël. La CE entérinait ainsi l'interprétation arabo-islamique de la Résolution 242, car celle-ci, effectivement, ne mentionne qu'un retrait partiel «de» territoires (from territories), une formulation intentionnelle de la part de ses concepteurs.

Le troisième point de la résolution introduisait, dans le conflit du Moyen-Orient, une innovation qui s'avèrerait, dans l'avenir, dramatique pour l'Europe. Jusqu'en 1970, en effet, le peuple palestinien n'existait pas. On ne parlait que des Arabes de Palestine, qui ne se distinguaient en rien des autres Arabes des vingt pays de la Ligue Arabe, et surtout des Arabes de Transjordanie, c'est-à-dire des 78% de la Palestine historique, détachés par l'Angleterre, en 1921, pour en faire un pays exclusivement arabe. La résolution 242 de l'ONU recommandait une solution aux problèmes des réfugiés arabes de Palestine, et des réfugiés juifs expulsés des pays arabes et dépouillés de tous leurs biens. La création ex nihilo d'un peuple palestinien, après l'embargo arabe sur le pétrole, en 1973, allait conduire l'Europe à lui fabriquer une légitimité, une histoire, un droit symétrique et même supérieur à celui d'Israël, par une actualisation politique de la théorie de la substitution, constamment nourrie d'une propagande diabolisatrice d’Israël, visant à justifier sa déchéance. Cette voie l'engagera dans une solidarité active avec la politique 'exterminationniste' arabe, sous la forme de la promotion, du financement et de la légitimation du terrorisme international, personnifié par l'OLP.

La formation du bloc économico-politique euro-arabe

La démarche anti-israélienne de la CE répondait aux exigences des Arabes pour ouvrir un dialogue avec l'Europe ; ils l'en récompensèrent par une augmentation immédiate du pétrole. Né de l'embargo pétrolier, le [Dialogue Euro-Arabe] s'établit dès le début comme un marché : les pays de la CE s'engageaient à soutenir la politique arabe contre Israël, et, en échange, ils bénéficieraient d'accords économiques avec les pays de la Ligue Arabe (3). La partie arabe exigeait un engagement politique de l'Europe contre Israël, puisque le volet économique du dialogue était subordonné au contexte politique de la guerre arabe contre Israël. Le domaine économique s'inscrivait ainsi dans une solidarité politique euro-arabe contre Israël.

La volonté du Dialogue fut confirmée par le président Georges Pompidou et le chancelier Willy Brandt, durant leur rencontre les 26-27 novembre 1973. Le 15 décembre 1973, le président français convoqua un sommet à Copenhague, pour examiner la crise du Moyen-Orient et jeter les bases d'une coopération entre les pays de la Ligue Arabe et ceux de la CE. Quatre ministres arabes des Affaires étrangères, invités à suivre les travaux, proposèrent divers projets. Le 10 juin 1974, les ministres des Affaires étrangères des Neuf, réunis à Bonn dans le cadre de la coopération politique, adoptèrent un texte où ils précisaient les domaines de coopération et les relations avec les pays arabes, et les moyens de les développer. Il s’agissait de l'agriculture, de l'industrie, des sciences, de la culture, de la formation, de la technologie, de la coopération financière, de l'infrastructure civile, etc.

Au cours des réunions suivantes, les ministres des Affaires étrangères des Neuf jetèrent les bases de cette coopération avec les pays arabes, selon une structure institutionnalisée, reliée aux plus hautes autorités de chaque pays de la CE. Cette formule permettait d'harmoniser et d'unifier la politique des Communautés Européennes dans leurs échanges et leur coopération avec les pays de la Ligue Arabe. Le 31 juillet 1974, à Paris, une première rencontre officielle au niveau ministériel réunissait le ministre des Affaires étrangères du Koweït, le Secrétaire Général de la Ligue Arabe, le Président de la Commission des Communautés Européennes et le Président en exercice de la Communauté, pour discuter de l'organisation du Dialogue.

La Conférence de Damas (14-17 septembre 1974) organisée par l'Association interparlementaire de la Coopération Euro-Arabe, rassembla les membres représentant tous les partis des Parlements de la CE, excepté le Danemark. Les Arabes posèrent les pré-conditions politiques aux accords de coopération économique avec les pays de l'Europe occidentale. Le domaine économique qui intéressait la CE était conditionné par les exigences politiques des Arabes concernant le Moyen-Orient, conformément au principe du troc, élément fondamental du Dialogue. Les Arabes réclamaient :

Le retrait inconditionnel d'Israël sur les lignes d'armistice de 1948.
L'islamisation de Jérusalem, dont ils s'étaient emparés par la force, en 1948, et d'où ils avaient expulsé tous les Juifs.
La reconnaissance du peuple palestinien et de son seul représentant, l'OLP. (4)
Des pressions exercées par la CE sur les Etats-Unis, pour les rapprocher de la politique arabe et les détacher d'Israël.

Un secrétariat permanent de 350 membres, chargé de la Coopération Euro-Arabe, fut créé, son siège étant établi à Paris. Le Dialogue Euro-Arabe fut structuré en divers comités, chargés de la planification de projets conjoints industriels, commerciaux, politiques, scientifiques, techniques, culturels et sociaux.

L'importance du volet politique du Dialogue fut soulignée au 7e Sommet de la Conférence Arabe (à Rabat, en octobre 1974), où il fut rappelé que le Dialogue Euro-Arabe devait se développer dans le contexte de la Déclaration du 6e Sommet de la Conférence Arabe d’Alger, adressée à l'Europe le 28 novembre 1973. Il est intéressant de noter que la Déclaration de cette Conférence, ainsi que les suivantes, parlent uniquement de la Nation Arabe, déterminée à récupérer ses territoires. Le territoire israélien est considéré comme appartenant à une nation arabe indifférenciée dont tous les membres soutiennent leurs frères en Palestine. (5) Pour les Arabes, le Dialogue devait continuer jusqu'à la réalisation de ses objectifs. Les dimensions politiques et économiques de la coopération étaient interdépendantes.

Le 10 juin 1975, une délégation de la CEE (Communauté Economique Européenne) rencontrait, au Caire, une délégation de vingt pays arabes et de l'OLP. Plus d'une trentaine de pays étaient représentés par un Comité général au niveau des ambassadeurs et par de nombreux spécialistes. La CE et le Secrétariat de la Ligue Arabe étaient représentés au niveau politique. Le porte-parole jordanien de la délégation arabe, M. Dajani, insista sur l'aspect et les implications politiques du Dialogue Euro-Arabe. Le marché entre les deux parties était clairement défini : accords économiques avec l'Europe, en échange de l'alignement européen sur la politique arabe concernant Israël. Un Mémorandum Conjoint du Comité Mixte d'Experts donna une première formulation des principes généraux et des objectifs du dialogue euro-arabe.

Dans les années suivantes, cette collaboration fut renforcée par des réunions, chaque six mois, et diverses activités au niveau mondial (Rome, 24 juillet 1975 ; Abu Dhabi, 27 novembre 1975 ; Luxembourg 18-20 mai 1976 ; Bruxelles, plusieurs réunions en 1976 ; Tunis, 10-12 février 1977). Les membres du Secrétariat permanent pour la Coopération Euro-Arabe, effectuèrent de nombreux voyages aux États-Unis pour orienter la politique américaine vers les thèses de l'OLP. Les Arabes réclamaient de l'Europe la reconnaissance de Yasser Arafat et d'un État palestinien, le boycott d'Israël au niveau international et une stratégie de pressions politiques et économiques mondiales pour forcer l'État hébreu à reculer dans les lignes de 1948. Des groupes de travail étudièrent les méthodes propres à conditionner l'opinion publique européenne et internationale pour l'amener à soutenir l'OLP. Selon Al-Mani, l'OLP «utilisa avec succès le patronage du DEA [Dialogue Euro-Arabe] pour améliorer son statut diplomatique en Europe.» Faisant un bilan du DEA. l'auteur estime que la Centrale palestinienne fut l'un de ses soutiens les plus actifs, exploitant ses structures comme un canal pour diffuser ses demandes; ainsi, «le Dialogue réussit à persuader les Européens de la nécessité d'une patrie palestinienne et de la participation de l'OLP comme seul représentant des Palestiniens aux négociations futures sur le Proche-Orient.» (6). Cette observation de Al-Mani confirme le lien direct entre l'OLP et les transactions économiques de la CE. Dans son discours du 26 août 1980, Béchir Gémayel, après avoir décrit la guerre terroriste de l'OLP au Liban, avait dénoncé son rôle funeste en Europe :

«Voilà un petit bilan des agissements de ce peuple pour lequel s'agitent, à longueur d'années, les chancelleries du monde civilisé, et dont les vieilles nations d'Europe se bousculent pour arracher les faveurs.» (7)

Il est clair que l'OLP joua un rôle déterminant dans le troc des profits économiques accordés par les pays arabes à l'Europe, en contre-partie d'un soutien politique à leur guerre contre Israël. Les réunions du Dialogue Euro-Arabe se concluaient par des déclarations de la délégation européenne, alignées sur celles de la politique arabe (Londres, 9 juin 1977; Bruxelles, 26-28 octobre 1978): retrait d'Israël sur les lignes de 1948, obligation, pour Israël, de reconnaître les droits nationaux palestiniens, la paix liée au retrait d'Israël sur les lignes de 1948 et à sa reconnaissance des droits nationaux palestiniens, invalidation de toutes mesures et décisions prises par Israël dans les territoires extérieurs aux lignes de 1948, y compris à Jérusalem. Judée et Samarie sont désignées comme «territoires arabes occupés».

Les négociations de paix israélo-égyptiennes de Camp David (1977-78), sous la houlette du président américain Carter, jetèrent un froid sur le DIALOGUE EURO-ARABE . La Ligue Arabe les rejeta totalement, et expulsa l'Egypte de ses rangs. Les pays arabes étaient furieux du succès de l'influence américaine dans la région, au détriment de la diplomatie européenne, qu'ils contrôlaient par la coopération économique. La France s'abstint de reconnaître les Accords de Paix, tandis que les autres pays de la CE les acceptèrent, mais, à l'instigation de la France, avec une réserve.

Le DEA [Dialogue Euro-Arabe] reprit cependant ses activités, et la 4e réunion de la Commission Générale, réunie à Damas (9-11 déc. 1978), approuva la création d'un Centre euro-arabe au Koweït, pour le transfert de technologies. Selon Al-Mani, dans «la Déclaration conjointe de Damas en 14 points, le DEA posait les principes d'une politique de l'immigration qui garantissait aux immigrants arabes en Europe, l'égalité économique avec les nationaux, une représentation légale et l'éducation professionnelle pour les migrants et leurs enfants.» (8) Il est vrai que les textes du DEA établissaient une réciprocité, mais cette réciprocité était toute théorique, puisque jamais aucun pays arabe ne naturaliserait des millions d'immigrants européens et leur octroierait des droits identiques à ceux des musulmans, alors qu'ils refusaient cette égalité à leurs minorités non-musulmanes, même indigènes. Cette Déclaration de la Commission Générale, c'est-à-dire au niveau des ambassadeurs, engageait la responsabilité des dix États de la CE.

Au cours de la réunion du Luxembourg (18-20 mai 1976), l'organisation et la procédure du Dialogue Euro-Arabe avaient été définies et publiées dans l'Annexe 4 du Communiqué final. Le Dialogue se composait de trois organes :1) la Commission Générale; 2) les Groupes de travail; 3) le Comité de Coordination.

La Commission générale réunissait les délégués des deux parties, comprenant des fonctionnaires ayant rang d'ambassadeurs, des membres de la Ligue des États Arabes et des Communautés européennes, du Secrétariat général de la Ligue des Etats Arabes et de la Commission des Communautés européennes, ainsi que des co-présidents et rapporteurs des groupes de travail. La Présidence de la Commission générale était assurée conjointement par les chefs des délégations arabe et européenne. La Commission prenait en charge la conduite générale du Dialogue et le suivi de ses développements dans les divers domaines. Elle était responsable de son instauration et de son orientation vers les objectifs politiques, culturels, sociaux, technologiques et économiques qui lui étaient assignés, ainsi que de l'approbation du programme du Dialogue et de ses travaux. Les divers mandats de la Commission étaient précisés. Les séances de réunion se tenaient à huis-clos et sans procès-verbaux. A l'issue de chaque réunion, la Commission générale pouvait publier un résumé des décisions prises et un communiqué commun (9).

La composition des groupes de travail obéissait au même principe, chaque groupe comprenait des experts et des techniciens spécialisés des deux parties, ainsi que des représentants du Secrétariat général de la Ligue des États Arabes et de la Commission des Communautés Européennes. Chacune des deux parties, arabe et européenne, nommait un président pour chaque groupe de travail. Les groupes de travail procédaient selon les instructions que leur communiquait la Commission générale concernant leurs mandats. Chaque groupe de travail pouvait créer des sous-groupes spécialisés dont les experts étaient choisis en coordination avec le Secrétariat général de la Ligue des États Arabes et la Commission des Communautés Européennes.

Le Comité de coordination était composé de représentants de la présidence et du Secrétariat général de la Ligue des États Arabes et de la présidence européenne, les deux parties présidant conjointement. Le Comité était responsable de la coordination des travaux des divers groupes de travail sous la direction de la Commission générale. Toute information et documentation était transmise par le Secrétariat Général de la Ligue des États Arabes et de la Commission des Communautés européennes.

Cette structure, résumée ici brièvement, établit une symbiose, une interpénétration des politiques arabe et européenne, engageant la responsabilité des États européens au plus haut niveau. Il est clair que la politique européenne hostile à Israël, uniformisée par les structures de la CE, n'est pas le fruit de jugements erronés, de préjugés susceptibles d'être corrigés. Elle repose sur une construction politico-économique minutieuse dans ses moindres détails et enracinée dans sa symbiose multiforme avec le monde arabe.

Naissance d'Eurabia, nouvelle entité politique

Eurabia est le titre d'une publication éditée par le Comité Européen de Coordination des Associations d'Amitié avec le Monde arabe (Paris) et réalisée avec la collaboration du Middle East International (Londres), France-Pays Arabes (Paris) et le Groupe d'Etudes sur le Moyen-Orient (Genève).

Dans son n° 2 (juillet 1975), Eurabia publiait les résolutions votées à l'unanimité, les 7 et 8 Juin 1975, à Strasbourg, par l'Assemblée Générale de l'Association Parlementaire pour la Coopération Euro-Arabe. Cette Association regroupait plus de 200 membres de Parlements des pays d'Europe occidentale, qui représentaient toutes les tendances des partis politiques. C'est dire que le consensus du programme d'entente euro-arabe traversait dans sa totalité l'échiquier politique européen.

L'éditorial d'Eurabia spécifiait «la nécessité d'une entente politique entre l'Europe et le monde arabe comme base aux accords économiques» et l'obligation du côté européen de «comprendre les intérêts politiques autant qu'économiques du monde arabe.» Le dialogue euro-arabe devait exprimer «une volonté politique conjointe». Cette condition préalable à tous les accords économiques avec les pays de la Ligue Arabe nécessitait la création, en Europe, «d'un mouvement d'opinion» favorable aux Arabes. Cette question avait été examinée par de nombreux experts de l'Association de Solidarité Franco-Arabe et de l'Assemblée Générale de l'Association Parlementaire pour la coopération Euro-Arabe, à Strasbourg:

«S'ils veulent réellement coopérer avec le monde arabe, les gouvernements européens et les dirigeants politiques ont l'obligation de s'élever contre le dénigrement des Arabes dans leurs organes d'information. Ils doivent réaffirmer leur confiance en l'amitié euro-arabe et leur respect envers la contribution millénaire des Arabes à la civilisation universelle. Cette contribution et son application pratique seront l'un des thèmes de notre prochain numéro.». (Editorial)

Les exigences politiques arabes concernant les conditions du Dialogue, ne se limitaient pas à Israël exclusivement. Elles concernaient l'Europe aussi. M.Tilj Declerq, membre belge de l'Association Parlementaire pour la Coopération Euro-Arabe, soumit à la commission économique de cette Association une étude sur les conditions de cette coopération, qui est récapitulée dans Eurabia, sous le titre : «Un point de vue européen».

Il y est répété que la «coopération économique euro-arabe doit résulter d'une volonté politique. Elle doit donc reconnaître les intérêts politiques de cette coopération.» Autrement dit, les échanges économiques étaient subordonnés au soutien de la CE à la guerre des Arabes pour détruire Israël. S'agissant de l'Europe elle-même, l'auteur belge préconisait une coopération économique par l'association des réserves de main-d'oeuvre et de matières premières arabes - sans doute le pétrole - avec la technologie européenne.

«Une politique à moyen et à long terme doit être élaborée dès maintenant afin de réaliser une coopération économique par la conjugaison des réserves de main-d'oeuvre et de matières premières arabes, de la technologie et du "management" européens.»

C'est apparemment cette clause qui fut à l'origine, dès les années 1970, de l'immigration arabe massive en Europe, qui semble avoir été liée aux accords économiques de la CEE avec le monde arabe.

Selon M. Declerq, le recyclage des pétrodollars devait réaliser l'interdépendance de l'Europe occidentale et des pays arabes pour «arriver graduellement à une intégration économique aussi complète que possible». Mais cette intégration économique euro-arabe demeurerait théorique si le volet politique n'était pas réalisé, c'est-à-dire le combat contre Israël. Aussi :
«Une volonté politique réelle doit être à la base de projets concrets de coopération et doit se manifester à trois niveaux : au niveau national, au niveau du continent, au niveau mondial.» Dans cette même optique, «la coopération et la solidarité euro-arabes devaient se réaliser à travers les organisations internationales et les conférences internationales.» Des réunions préparatoires communes et des colloques euro-arabes devaient «être multipliés à tous les niveaux, économique, monétaire, commercial, etc., afin d'arriver à des positions communes.»

Les propositions de M. Declerq furent toutes intégrées dans les Résolutions de l'Association Parlementaire pour la Coopération Euro-Arabe, réunie à Strasbourg (7-8 juin 1975) et publiées dans Eurabia. La section politique des Résolutions visait trois domaines : la politique européenne à l'égard d'Israël, la création d'un mouvement d'opinion favorable aux Arabes, l'accueil des immigrés musulmans en Europe.

Concernant Israël, l'Association s'aligna sur les exigences arabes et réclama le retrait d'Israël sur les lignes d'armistice de 1948, contredisant la résolution 242. L'Association réclamait, en outre, des gouvernements européens, la reconnaissance de l'OLP comme le seul représentant des Arabes palestiniens, point fondamental qu'ils devaient imposer, dans les initiatives qu'il leur incombait de prendre dans la politique conjointe euro-arabe. La CE devait forcer Israël à accepter les droits de la nation palestinienne et l'existence d'un Etat palestinien sur toute la rive ouest du Jourdain et à Gaza.

Au niveau de l'Europe, l'Association réclamait une information favorable aux causes arabes et des conditions spéciales pour les immigrés:
«L'Association réclame des gouvernements européens un aménagement des dispositions légales concernant la libre circulation et le respect des droits fondamentaux des travailleurs immigrés en Europe : ces droits doivent être équivalents à ceux des citoyens nationaux.
L'Association considère le règlement politique du conflit israélo-arabe comme une nécessité absolue pour l'établissement d'une réelle coopération euro-arabe ».

Dans le même paragraphe, l'Association estimait que «le développement harmonieux de la coopération entre l'Europe occidentale et la nation arabe» gagnerait à la libre circulation des idées et des citoyens.

La Résolution économique exprimait son inquiétude concernant des choix politiques qui avaient :
«porté préjudice à la coopération euro-arabe, tellles la création de l'Agence Internationale de l'Energie et la signature d'un accord entre la C.E.E. et Israël, avant l'achèvement des négociations entre la C.E.E. et les pays arabes. A ce sujet, elle demande formellement que la coopération économique entre la C.E.E. et Israël ne s'applique pas aux territoires occupés.»

Eurabia, nouvelle entité culturelle

La Résolution culturelle contenait plusieurs affirmations, dont on citera quelques-unes :
«Reconnaissant la contribution historique de la culture arabe au développement européen;
soulignant l'apport que les pays européens peuvent encore attendre de la culture arabe, notamment dans le domaine des valeurs humaines» ;
l'Association réclamait le développement de l'enseignement de la langue et de la culture arabes en Europe :
«Souhaitant que les gouvernements européens facilitent aux pays arabes la création de larges moyens pour la participation des travailleurs immigrants et de leurs familles à la vie culturelle et religieuse arabe.»

L'Association faisait appel à la presse, aux groupes d'amitié et au tourisme pour améliorer l'opinion publique concernant le monde arabe. Elle «demande aux gouvernements des Neuf d'aborder le secteur culturel du dialogue euro-arabe dans un esprit constructif et d'accorder une plus grande priorité à la diffusion de la culture arabe en Europe. Elle demande aux gouvernements arabes de reconnaître les conséquences politiques d'une coopération active avec l'Europe dans le domaine culturel».

La Résolution se terminait par une condamnation et une accusation d'Israël. Elle «condamne, tout en reconnaissant le droit à l'existence de l'État d'Israël, la volonté sioniste de substituer, sur le territoire palestinien, la culture juive à la culture arabe, afin de priver le peuple palestinien de son identité nationale;
Considérant qu'en effectuant des fouilles dans les lieux saints de l'Islam - partie occupée de Jérusalem -, Israël a commis une violation du droit international, malgré la mise en garde de l'Unesco;
Considérant que des fouilles ne pouvaient qu'entraîner l'inévitable destruction de témoins de la culture et de l'histoire arabes ;
Regrette que la décision de l'Unesco de ne pas admettre Israël dans son groupement régional ait été exploitée avec, parfois, un grand manque d'objectivité».

La réunion de Strasbourg fut suivie, quelques jours plus tard, d'un symposium, au Caire, du Comité Mixte d'experts (14 juin 1975) pour une première formulation des principes généraux et objectifs du dialogue euro-arabe. Le Memorandum conjoint de cette réunion précise, dans son Introduction, que «Le dialogue euro-arabe est le fruit d'une volonté politique commune qui s'est dégagée au niveau le plus élevé, et qui a pour objet l'établissement de relations spéciales entre les deux groupes.»

Les deux parties rappelaient que le Dialogue trouvait son origine dans leurs échanges de fin 1973, et notamment dans la déclaration des Neuf, du 6 novembre 1973, concernant la situation au Moyen-Orient. Il y était affirmé que la croissance et l'épanouissement de la coopération économique euro-arabe dans un vaste domaine d'activités se fondaient sur cette entente politique concernant Israël. Dans le domaine économique, le dialogue avait pour but «d'établir les conditions fondamentales du développement du Monde arabe dans son ensemble et [de] réduire le fossé technologique qui sépare les pays arabes des pays européens.»

Parmi les innombrables domaines de coopération énumérés dans le Memorandum, est mentionnée la coopération dans la technologie nucléaire, dans la finance, la banque et la gestion des capitaux, dans la recherche scientifique, le développement technologique, la formation technique et professionnelle, l'utilisation de l'énergie nucléaire. La formation de personnel spécialisé pour les nombreux projets envisagés se ferait «soit par l'envoi d'équipes d'experts européens, en vue de former la main-d'oeuvre arabe, soit par la formation de cette main-d'oeuvre dans les établissements des pays de la Communauté.» Il était prévu de mettre en place une coopération «effective et d'échanges d'informations entre universités arabes et européennes» dans les méthodes de recherche, divers programmes et projets.

La section concernant la «Coopération dans les domaines de la culture et de la civilisation» précisait que son principal objectif était la consolidation et l'approfondissement des bases de la compréhension culturelle et du rapprochement intellectuel entre les deux régions.

À cette fin, diverses mesures étaient prévues, dont la création d'une institution culturelle euro-arabe commune, des échanges d'experts, le développement des rapports dans les domaines de l'éducation et du tourisme. Enfin, les problèmes de main-d'oeuvre des travailleurs émigrés devaient être réglés par l'égalité de traitement concernant :1. la situation de l'emploi; 2. les conditions de vie et de travail ; 3. les régimes de sécurité sociale.

Après presque trois décennies, quel fut l'impact, sur le continent Europe, de cette politique qui scelle, en un seul bloc lié au monde arabe, des secteurs en principe indépendants: l'économie, l'immigration, la politique et la culture?

L'engrenage : l'instrumentalisation arabe de la Communauté européenne

Dans cette corrélation entre secteurs économique et politique, l'on constate tout d'abord la différence de niveaux entre les perspectives de la CE et celles de la Ligue Arabe. La CE recherche le rendement économique, le profit, par une stratégie d'expansion sur les marchés pétroliers, commerciaux, industriels. Son action se caractérise uniquement par un pragmatisme affairiste de gestionnaires-technocrates qui élaborent des programmes d'assistance et de développement régionaux, et réalisent des ventes massives d'armes, d'équipements nucléaires (Osirak en Irak) et industriels, dans la course au profit.

La partie arabe, par contre, exploite l'économie comme le moyen radical d'instrumentaliser la CE dans une stratégie politique à long terme visant Israël, l'Europe et l'Amérique. L'emprise politique arabe sur l'économie de la CE imposera rapidement à cette dernière les directives politiques arabes concernant Israël. L'un des délégués arabes exprimait bien l'esprit du Dialogue, lors de la réunion d'experts de la Coopération Euro-Arabe, à Amsterdam, en 1975 :

«Les Européens et les Arabes peuvent, par une stratégie d'interdépendance, faire progresser la suppression de la source d'irritation constante dans leurs flancs - le problème israélien - et s'atteler à la tâche herculéenne qui est devant d'eux.» (10)

Les accords économiques entre la CE et le monde arabe sortant de la sphère des traités commerciaux conduisirent à une inféodation progressive de l'Europe aux objectifs politiques arabes. Le DEA [Dialogue Euro-Arabe] devint - surtout avec la France - une diplomatie associative dans les forums internationaux, où la CE s'alignait sur les positions antisionistes arabes. Véhicule de légitimation et de propagande de l'OLP, le DEA lui procura une reconnaissance diplomatique internationale et conféra à Arafat et à son mouvement terroriste une honorabilité et une stature internationales. C'est au sein du DEA que se construisit toute la politique de guerre contre Israël, aux niveaux nationaux et internationaux de la CE, dans les syndicats, les médias et les universités. Le DEA fut le porte-voix qui diffusa et popularisa dans toute l'Europe la démonisation et la diffamation d'Israël. La France, la Belgique et le Luxembourg furent les agents les plus actifs du DEA.

En Europe même, la stratégie arabe se développa principalement dans trois directions :

1) obtenir la parité économique et industrielle avec l'Occident par le transfert des technologies modernes, notamment nucléaires et militaires;

2) implanter sur le sol européen une large population musulmane jouissant de tous les droits politiques, culturels, sociaux et religieux des pays d'accueil ;

3) imposer la marque politique, culturelle et religieuse de l'arabo-islamisme dans l'espace européen par une immigration qui demeurerait politiquement et culturellement attachée aux pays d'origine. Les pays arabes demandaient un transfert de technologie, la coopération dans le développement nucléaire et le développement industriel.

Au niveau géostratégique, la Coopération Euro-Arabe fut un instrument politique d'anti-américanisme en Europe, visant à séparer et affaiblir les deux continents par l'incitation à l'hostilité réciproque et par le dénigrement permanent de la politique américaine au Moyen-Orient.

La synchronisation de l'importation de main-d'oeuvre islamique en Europe avec l'exportation de produits européens dans les pays arabes, permit l'implantation définitive de plusieurs millions d'immigrés musulmans, processus dont la rapidité et l'ampleur sont uniques dans l'histoire. Même au cours de la colonisation européenne, l'émigration d'Européens vers les colonies procédait à un rythme infiniment plus ralenti. Le nombre de colons européens, descendance comprise, même après un ou deux siècles maximum, fut incomparablement inférieur à celui des immigrés musulmans actuels dans chacun des pays d'Europe, après trois décennies seulement.

Le laxisme politique des gouvernements européens fut aggravé par l'octroi aux pays arabes de la faculté d'exporter, avec leur population, leur culture et leur moeurs (Déclaration du DEA [Dialogue Euro-Arabe], à Damas, 11 sept. 1978). Cette implantation culturelle en Europe, intégrée dans l'immigration, c'est-à-dire le transfert de millions de musulmans d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie, avec leur culture d'origine, dans les pays d'accueil, avait déjà été planifiée au cours du séminaire Euro-Arabe tenu à l'Université de Venise (28-30 mars 1977), sur «Les moyens et les formes de la coopération pour la diffusion, en Europe, de la langue arabe et de sa civilisation littéraire.» Le Séminaire fut organisé par l'Instituto per l'Oriente, à Rome, et la Faculté de Langues étrangères, section de littérature arabe, de l'Université de Venise. Les participants comptaient 14 universitaires des pays arabes, 19 arabisants des universités européennes, de nombreuses autres personnalités liées au monde musulman, ainsi que le représentant de l'Institut Pontifical des Etudes Arabes, à Rome. Le séminaire était intégré au Dialogue Euro-Arabe, c'est-à-dire avec l'assentiment du Président de la CE et des ministres des Affaires étrangères de chaque pays qui y était représenté. Les participants arabes représentaient l'Algérie, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, l'Irak, la Jordanie, le Qatar, le Soudan et la Tunisie. (11)

Parmi les sujets abordés durant les quatre sessions de travail, les rapporteurs européens présentèrent leurs rapports sur la diffusion et la connaissance de l'arabe et de la civilisation des Arabes dans leurs pays respectifs. Les délégués arabes, de leur côté, exposèrent les méthodes d'enseignement facilité de l'arabe pour les non-Arabes, qu'ils pratiquaient dans leur pays. Le Séminaire se conclut par l'adoption de nombreuses Recommandations. On ne peut les reproduire toutes ici, mais leur teneur générale préconise la création, dans les capitales européennes, de Centres de diffusion de la langue et de la culture arabes dans tous les pays européens, en coordination avec les pays arabes. Ce projet prévoit l'installation, dans les Instituts et les Universités européens, de professeurs arabes spécialisés dans l'enseignement aux Européens.

«Les participants à ce séminaire présentent unanimement les recommandations suivantes à l'attention des gouvernements des Etats membres de la Communauté Européenne et de la Ligue des États Arabes:

1. Coordination des efforts faits par les pays arabes pour diffuser la langue et la culture arabes en Europe et trouver la forme appropriée de coopération, parmi les Institutions arabes opérant dans ce domaine.

2. Création, dans les capitales européennes, de Centres Culturels Euro-Arabes jumelés, qui entreprendront la diffusion de la langue et de la culture arabes.

3. Encouragement, au niveau universitaire ou à d'autres niveaux, des institutions européennes concernées par l'enseignement de la langue arabe et la diffusion de la culture arabe et islamique.

4. Soutien aux projets jumelés de coopération entre des institutions européennes et arabes dans la recherche linguistique et l'enseignement de la langue arabe aux Européens». (12)

La 10e recommandation stipule que l'enseignement de l'arabe doit être lié à la culture arabo-islamique et aux préoccupations arabes actuelles. La 11e souligne la nécessité de coopération entre les spécialistes européens et arabes afin de présenter un tableau objectif de la civilisation arabo-islamique et des problèmes contemporains arabes aux étudiants et au public éduqué européen, afin d’attirer [ce dernier] vers les études arabes. Les résolutions suivantes définissent les formes de coopération entre universités arabes et européennes et leurs spécialistes respectifs, ainsi que l'organisation du financement nécessaire à ce projet d'arabisation dans la CE.

La 19e et dernière recommandation considère comme nécessaire l'établissement d'un comité permanent d'experts arabes et européens, chargés de contrôler le suivi et l'application des décisions concernant la diffusion de l'arabe et de la culture arabe en Europe, dans le cadre du Dialogue Euro-Arabe. Ce cadre traduisait l'approbation des ministres des Affaires étrangères des pays de la CE et de sa présidence, en relation avec le Secrétaire de la Ligue des pays arabes, ainsi que les autres diplomates représentés dans la Commission Générale, dont les travaux se déroulaient à huis-clos et sans procès-verbaux.

Bat Ye'or

ALBERT EN PHOTO COPIE...AHHAHAHAH...

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Omega (Omega) le mardi 04 mars 2003 - 19h52:

Nervosite de la guerre ?

Mais quelle nervosite dans l'air !!!
Tous les gens autour de moi n'arretent pas de se disputer, au boulot comme au bistro. Pour n'importe quelles raisons. "Il y a de l'electricite dans l'air, et ca fait sauter les appareils electroniques, " a dit Simon, mon ami d'enfance qui s'y connait puisqu'il est reparateur en ordis.
Une amie m'a dit avoir vu un reportage qui disait que l'approche des conflits amenait un climat d'angoisse qui se traduit par des tensions entre les hommes.
Moi je pense que c'est plutot le contraire : ce sont les tensions entre les hommes (et les femmes aussi bien sur) qui amenent les conflits planetaires.

OMEGA

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Emma (Emma) le mardi 04 mars 2003 - 18h37:

Un "rebond" dans "Libé" de ce matin

Des médias français dithyrambiques en rajoutent une couche aujourd’hui sur le « héros d’Alger » accueilli « triomphalement » par une « foule en liesse » à Oran.

Hervé Bourges exulte. L’ancien directeur du CSA converti à l’Islam et organisateur de l’année de l’Algérie en France, accompagne le chef d’Etat dans son périple.

Dans le concert de satisfecits en faveur des « héros de la paix » que seraient Chirac et de Villepin, réaffirmant la position française dans la crise irakienne, une voix s’élève toutefois courageusement dans le quotidien « Libération » ce matin, prenant à contre-pied nos médias nationaux.

Dans un article intitulé :
« Drôle de paix, drôle d'Europe », François Godement, historien et chercheur à l’IFRI (l'Institut français des relations internationales), nous rappelle que les intentions de Saddam Hussein, « son mélange si particulier de dissimulation et de menaces ou d'invectives (qu'on songe à l'éloge officiel des attentats du 11 septembre 2001) » n’ont pas varié.

Il ne fait qu’utiliser intelligemment les man¦uvres dilatoires initiées par l’Elysée et le Quai d’Orsay pour replacer son régime en situation favorable.

Chirac fait jouer la montre en faveur du despote de Bagdad en espérant que le temps, les intérêts pétroliers et commerciaux suffiront à reléguer au second plan le caractère dictatorial du Président irakien, qui a fait de plus de victimes parmi sa population que la guerre du Golfe.

On donne ainsi le beau rôle à Saddam, qui paralyse l’opinion mondiale en détruisant ostensiblement quelques missiles. Il va jusqu’à exhumer, sur le conseil de ses amis, les stocks de bacille du charbon enterrés - dont il niait encore l’existence hier - et de gaz neurotoxique vx soudain à nouveau localisés !

Du coup, certains “BHV” (boucliers humains volontaires) ont pris peur et décidé de quitter précipitamment l’Irak.

Richard Perle (Secrétaire adjoint à la défense) faisait justement remarquer qu’il était dommage que le combat de la France, alliée d’hier, était en train de se détourner de son objectif primordial, pour se transformer en une opposition systématique contre les Etats-Unis.

Ce que Godement résume dans la phrase : « Détestons-nous tant nos alliés pour leur livrer un combat prioritaire? »

L’historien met le doigt sur les divisions qui déchirent l’Europe, aboutissant notamment à une présentation inversée des faits : « on a déjà vu, dans le cas du Proche-Orient, une inversion des faits (les incursions israéliennes en Cisjordanie présentées comme l'explication des attentats terroristes contre les civils israéliens, alors que c'est l'inverse) encourager en Europe, au sein du communautarisme, l'expression et les actions antisémites. »

Et ça marche : aux yeux de l’opinion, bientôt, Saddam et sa « garde républicaine » seront les victimes, et les Etats-Unis, les criminels !

« Si l’on avait suivi de la même manière l'opinion publique européenne et les personnages publics hostiles à la guerre en 1990-91, Saddam serait toujours au Koweït et peut-être au-delà, et la face du Moyen-Orient en serait définitivement bouleversée. » nous rappelle encore Godement.

Face à la détermination des Etats-Unis, Chirac et Schröder ne proposent qu’une attitude d’obstruction systématique, qui prend pour prétexte la paix, soutenue par des mouvements d'opinion irréfléchis, dont l’historien nous remémore les « antécédents historiques guère rassurants. »

« On ne construira pas d'Union européenne sur la base d'une inaction mise en commun » et si les dissensions internes occultent à ce jour les armes de destruction massive, la menace qu’elles exercent pourrait bien remettre les pendules à l’heure. En ce cas, un temps précieux aura été perdu et les conséquences seraient alors infiniment plus graves tant sur le nombre de victimes potentielles que sur le plan géopolitique.

L’opinion européenne a tendance à considérer que les événements du 11 septembre ne visaient que la toute puissance américaine.

En défiant systématiquement les Etats-Unis, le pensionnaire actuel de l’Elysée se rend plus complice objectif des despotismes pan-arabes que digne d’un “Nobel” de la paix.

Bah, après tout, rien de nouveau sous le soleil. Un certain Bettino Craxi – Premier ministre italien de 1983 à 1987 – avait avant lui défié les Etats Unis en 1985 dans un épisode fort peu glorieux.

Après que des pirates palestiniens eurent détourné le paquebot “Achile Lauro” et tué l’un de ses passagers – Leon Klinghofer – en le précipitant à la mer sur sa chaise roulante, des chasseurs Américains forcèrent l’atterissage d’un avion transportant Abou Abbas – le cerveau du détournement du paquebot – sur la base de l’OTAN de Sigonella en Sicile.

Prétextant la souveraineté italienne sur cette base sicilienne, Craxi refusa d’arrêter Abou Abbas et l’autorisa à quitter l’Italie pour gagner... l’Irak.

Ce geste pas tout à fait désintéressé lui valut des amitiés arabes, grâce auxquelles une porte de sortie lui fut ménagée en Tunisie pour fuir la justice de son pays qui le poursuivait pour corruption en 1994. Il trouva ainsi refuge à Hammamet, où il mourut en janvier 2000. Toute ressemblance avec des personnages réels ou imaginaires ne pourrait bien entendu être que fortuite...

Albert Capino

Lien vers l’article : http://www.liberation.fr/page.php?Article=92909

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L'AMOUR

Je suis triste à la lecture du message de notre ami qui râle, dépité par l'absence de message. Il a certes raison sur la forme, vous êtes trop nombreux à prendre vos désirs pour la réalité. Cherche beau partenaire, riche, intelligent, libre, qui donnera tout et sutout qui n'attend que vous... Ne rêvez pas, le prince charmant c'est vous qui le faites, dans votre coeur et dans votre âme. Il faut savoir le révéler à lui-même et le découvrir par vous-même. Pour celà, ouvrez-vous, aspirez à l'humilité, soyez sincère et vous trouverez le chemin de la beauté intérieure. La votre et celle de votre néchama. Ne cherches pas vers les goyim, persistes, et tu verras que c'est dans ta rue que se promène celle que tu cherches, mais sâches aussi être patient et guettes le moindre signe qui te la dévoilera.

Ne crois pas que celà soit facile à dire je viens de divorcer après 16 ans d'un mariage d'amour qui s'est révélé médiocre, mais qui m'a doné trois beaux enfants. Je crois que m'on âme soeur n'est pas loin, elle me cherche forcément, puisque nous sommes deux moitiés et que si l'une manque à l'autre, l'autre manque à l'une.... Seulement, il n'y a que celui qui a perdu quelque chose qui part à sa recherche... Le tout est de savoir ce qu'on a perdu.

Alors, fais un retour sur toi, faites tous un examen intérieur, et vous saurez ce que vous cherchez. Sans hypocrisie, sans faux semblants... A bientôt lire des messages de faire-parts pour tous les bonheurs qui nous attendent.

Sarahlove.

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Richard S
Suite a votre message a Hajkloufette, je voudrais offrir un eclaircissement au sujet de l'eau et de l'huile benites.
Une tres petite quantite d'eau ou d'huile benite (ou bien de vin), melangee a une autre quantite (non benite) rend l'ensemble beni. Une fois cette solution benite obtenue, cette operation peut se repeter indefiniment.
Il en est de meme pour ce qui est du taref (non cacher): une seule petite quantite de taref, rend un aliment non cacher.
Chaque fois que nous implorons la grace de D.ieu pour le merite d'un Tsadik, notre priere a plus de chance d'etre agree. En plus, nous elevons l'ame de ce Tsadik.
A mon avis, il n'existe pas comme vous le dites de "foi aveugle", sinon et uniquement LA FOI TOUT COURT.
'Hodech Tov

Yael

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Admin (Admin) le mercredi 05 mars 2003 - 19h21:

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