Par Nonette (Nonette) le vendredi 03 octobre 2003 - 16h12: |
bravo Emile d' avoir si bien su recréer l' atmosphère des chabbats de TUNIS.Elle était particulière,chaleureuse,affectueuse,avec ses odeurs propres au vendredi qui embaumaient les cages d' escalier...et puis le réhan,je l'avais oublié!et puis "echet hail " la gloire de nos mères .souvenirs,souvenirs!
Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le vendredi 03 octobre 2003 - 05h22: |
Par Emma (Emma) le vendredi 03 octobre 2003 - 04h29: |
Réuni à Paris (France) le 1er octobre, l'exécutif du Congrès Juif Européen (CJE) a élu Jacob Benatoff comme président. (Guysen.Israël.News)
Charlotte Knobloch a été élue vice-présidente et Pierre Besnainou trésorier du CJE. Son exécutif comprend un nouveau membre, issu des pays nordiques, Gidoen Bolotowsky.
Par Citron (Citron) le jeudi 02 octobre 2003 - 23h22: |
L’Islam face à la violence, au terrorisme et à la guerre. Par Abdelmajid CHARFI
L’Islam est-il la religion de la paix, est-il même une religion de la paix, comme se le demandent beaucoup de Musulmans et de non-musulmans ? Ou bien, au contraire, est-il une religion de la violence et de la terreur, comme le présentent souvent de façon caricaturale les représentants, entre autres, de l’extrême-droite religieuse américaine, aujourd’hui au pouvoir aux Etats-Unis, et beaucoup de médias occidentaux, particulièrement depuis un certain Onze septembre, et même une certaine école orientaliste censée mieux connaître l’Islam(1)?
Une question mal posée
Nous nous situons ici manifestement sur un terrain piégé, chaque réponse déterminant des attitudes correspondantes aussi bien sur le plan individuel que collectif, voire international, où les enjeux sont rarement clairs au niveau de la conscience des intéressés, et surtout exceptionnellement explicites.
Et pourtant, à l’instar de tous les problèmes susceptibles de deux ou plusieurs solutions contradictoires, la question posée en ces termes est bel et bien mal posée, principalement parce qu’elle découle d’une vision essentialiste de l’Islam, et de la religion en général, récusée de manière catégorique par la communauté scientifique en la matière. L’Islam est en effet, comme toute religion, un système de croyances et de valeurs d’où découlent des normes et des rites appropriés. Mais les systèmes religieux ne sont point désincarnés, ils sont véhiculés par des hommes mus par toutes sortes d’intérêts et vivant dans des contextes historiques déterminés. D’où certaines permanences d’une part, et certaines ruptures d’autre part. D’où particulièrement une ambivalence caractéristique de ces systèmes qui leur permet l’adhésion plus ou moins spontanée des masses les plus larges et en même temps l’adhésion réfléchie des gens aux personnalités plus affirmées dont les opinions peuvent diverger à l’infini ou presque.
Nous devons donc, sur la base de cette donnée essentielle, nous demander quels sont les principaux facteurs qui avaient favorisé dans le passé telle ou telle vision de l’Islam, et qui continuent aujourd’hui à agir au niveau de l’imaginaire collectif des Musulmans et des non-musulmans. Nous devons également être attentifs aux facteurs nouveaux et inédits qui déterminent les attitudes de nos contemporains vis-à-vis de la position de l’Islam —à mettre dorénavant entre guillemets— à propos de la paix.
La légitimation de la violence
Inutile dans cette enquête de revenir aux sources scripturaires. Tout un chacun pourrait trouver facilement dans le Coran, et même dans les Hadiths, des textes qui glorifient la paix et l’instituent comme valeur suprême, ou au contraire qui légitiment la violence et la terreur. Nous ne nous prêterons pas devant vous à ce jeu. Il ne nous mène nulle part et ne nous aide en rien dans l’effort qui nous est demandé d’une meilleure intelligibilité du problème posé.
D’autre part, on sait que les Ulamas, dans leur grande majorité, justifient systématiquement l’emploi des méthodes violentes et de la contrainte physique à l’encontre des Musulmans récalcitrants, dans certains cas, et à l’encontre des non-musulmans, dans d’autres cas, en recourant au principe de l’abrogation (naskh). Ainsi, tous les textes —et ils sont fort nombreux— qui prônent la bonne parole et le pardon, et plus généralement une attitude conciliante ou une remise du sort de l’indélicat et du non-croyant à Dieu et à l’au-delà, sont, selon l’interprétation dominante, pour ainsi dire caducs depuis le jour où l’Islam, la seule religion vraie, a eu triomphalement par la force le dessus sur ses adversaires.
Autrement dit, quiconque soutient que ce n’est pas l’Islam, en tant que tel, qui justifie la violence, doit savoir qu’il heurte de front la lecture majoritaire des textes fondateurs, une lecture qui avait objectivement ses raisons dans les premiers siècles de l’histoire islamique, mais qui continue d’avoir des adeptes jusqu’à aujourd’hui, malgré les changements et même les bouleversements radicaux intervenus dans la place et le poids des Musulmans dans le monde. Les idées reçues, c’est bien connu, ont la vie dure. Elles acquièrent avec le temps le statut de dogmes intangibles auxquels il est difficile de s’opposer. Celui qui tente leur déconstruction ou leur simple déplacement affronte une opération à hauts risques dont l’un des moindres est d’être taxé d’innovateur (mubtadi’). Tout Musulman a, en l’occurrence, en mémoire le célèbre hadith : kullu muhdath bid’a, wa kullu bid’a dhalala, wa kullu dhalala fi-n-nar (tout ce qui est nouveau —en matière de religion, bien entendu— est une innovation blâmable, or toute innovation blâmable est un égarement, et tout égarement mène à l’enfer).
Le christianisme et la paix
Nous touchons ici le problème central de la pensée religieuse en général et de la pensée islamique en particulier. Cette pensée, produite, élaborée et canonisée pour ainsi dire dans un contexte historique donné, a de la peine à évoluer en fonction des valeurs de la modernité.
Ainsi, et pour prendre un exemple notable puisé dans une autre tradition religieuse, malgré la non-violence qui a caractérisé l’action et l’enseignement de Jésus, l’Eglise catholique a introduit dans ses dogmes, depuis Saint Augustin, la notion de guerre juste, en somme la violence qui servait ses intérêts, contre ceux qu’elle considérait comme «hérétiques» et tous ses ennemis. Les Croisades, les massacres des Ariens, des Bogomiles et des Albigeois, et l’attitude des hommes d’Eglise dans les guerres coloniales en sont, dans ce domaine, les manifestations les plus connues. Sans oublier que les responsables politiques américains actuels ne font pas mystère de la légitimité religieuse par laquelle ils entendent couvrir leurs actions belliqueuses, que ce soit lors de la première ou de la seconde guerre contre l’Irak. Cependant, il n’est pas juste d’occulter les voix autorisées de plus en plus nombreuses qui s’élèvent au sein du Christianisme, particulièrement celle du Pape, pour stigmatiser, condamner même, cette instrumentalisation abusive de la religion. C’est que, depuis la théologie libérale du XIXème siècle pour le protestantisme, et depuis Vatican II pour le catholicisme, un nouveau souffle traverse le Christianisme et essaie de le mettre, avec plus ou moins de bonheur, en harmonie avec les valeurs universelles de notre époque.
Des voix minoritaires
L’Islam, de nos jours, ne manque pas, lui aussi, de voix qui prônent, au nom de ses propres valeurs, la paix et la concorde entre les hommes et les peuples. Mais ce sont, malheureusement, des voix minoritaires. On pourrait même affirmer, sans grand risque de se tromper, qu’aux yeux de la masse musulmane, ce sont des voix défaitistes, suspectes, en collusion avec l’ennemi, qui ne peuvent mener qu’à la résignation et à la perpétuation de la domination des infidèles. L’opinion musulmane générale, essentiellement chez les jeunes politisés et endoctrinés, est plutôt encline à suivre ceux qui considèrent, et ne s’en cachent pas, que seule la violence est à même de répondre efficacement à la violence qui est faite aux Musulmans. Il faut ajouter, à ce stade, que la pensée islamique n’est pas, et n’a jamais été, monolithique. Aujourd’hui, beaucoup plus qu’autrefois, c’est une pensée éclatée, et pas uniquement à cause de l’absence de magistère reconnu.
Modernité et violence
A ce niveau, trois raisons principales nous semblent expliquer le déferlement de la violence et de la contre-violence, auquel nous assistons, depuis un demi-siècle, avec plus ou moins d’intensité, un peu partout dans le monde musulman: en Palestine, en Afghanistan, en Tchétchénie et en Irak, évidemment, mais également en Algérie, au Nigeria, en Indonésie, au Pakistan et ailleurs.
Commençons par évoquer la première raison de cette violence, qui est la plus évidente, bien que rarement mise en avant dans les analyses de la situation mondiale. C’est l’échec de la modernité, prise comme ce qui caractérise et résume la civilisation occidentale dans les trois derniers siècles, et qui tend de plus en plus à s’universaliser, son échec patent dans l’éradication de la guerre, de la violence et de l’agression. Dans mille et un domaines, la modernité a fait bénéficier l’humanité de progrès incontestables. Même si les riches sont devenus plus riches et les pauvres encore plus pauvres, selon la formule consacrée, il est indéniable qu’à part quelques foyers intolérables de misère extrême, il y a de moins en moins de gens qui meurent de faim et de maladie à un âge précoce, qu’il y a proportionnellement de moins en moins d’analphabètes, que les hommes et les femmes bénéficient chaque jour davantage des bienfaits de la médecine, de l’électricité, des transports modernes, des moyens de communication plus rapides, des outils de production plus performants, bref des fruits des progrès fulgurants de la science et de la technologie. La modernité a fait accomplir à l’humanité, dans les rapports de l’individu avec l’Etat, dans l’affirmation de son autonomie et de sa liberté, dans la connaissance qu’il a du monde, de ses différentes dimensions et de son histoire, en un mot dans tous les aspects de la vie privée et communautaire, des pas de géant. Par contre la modernité a lamentablement échoué dans ce qui est, en dernière analyse, l’indice ultime et le critère du progrès humain, c’est-à-dire la consolidation de la paix à l’intérieur et surtout à l’extérieur des frontières des Etats. La modernité fait, jusqu’à présent, bon ménage avec les armées et les armes de plus en plus sophistiquées et meurtrières. Rares sont ceux, même parmi les intellectuels et les chantres de la modernité, qui considèrent que l’existence même des armées et des armes, et non seulement leur utilisation à des fins iniques, est une aberration au vu des exigences de la dignité humaine tout court.
Dans l’inconscient collectif, celui des masses populaires comme celui des hommes politiques et des décideurs de toute sorte, on considère que le pacifisme radical est un leurre et que la guerre est, à l’instar des calamités naturelles, une fatalité, qu’elle est dans la nature des choses. C’est ainsi! admet-on sans y bien réfléchir. On n’y peut rien! La contestation du principe même de cette institution prestigieuse qu’est l’armée où on apprend à tuer son prochain, fait partie du domaine de l’impensé, pire, de l’impensable. Face à cette attitude généralisée, au Nord comme au Sud, à cette cécité de l’homme moderne vis-à-vis de la possibilité, voire de la nécessité d’éradication de la guerre et de ses supports objectifs, et en l’absence d’un combat quotidien et de tous les instants contre la violence institutionnelle, soyons sûrs que cette violence a encore de beaux jours devant elle et que la paix universelle n’est pas pour demain.
Guerre et pauvreté
La deuxième raison du déferlement de la violence est d’ordre économique, ou plutôt c’est une affaire de niveau de développement. Il suffit, à ce propos, de jeter un coup d’œil rapide sur la carte des conflits armés depuis la seconde guerre mondiale. Ils ont tous, sans exception, eu lieu sur le sol des pays pauvres et sous-développés, qu’ils soient des conflits internes d’origine ethnique, des conflits de frontières opposant deux ou plusieurs pays pauvres, ou bien des conflits auxquels ont pris part des grandes puissances, avec le souci constant de limiter au maximum le nombre de victimes parmi leurs troupes. Les pays riches et développés n’ont connu entre eux et entre leurs concitoyens, mise à part l’exception notable de l’Irlande du Nord, que des relations somme toute paisibles. Certes, ils ont connu quelques attentats meurtriers commis par des groupuscules extrémistes, tels que les Brigades rouges ou la Bande à Baader, par des personnes en mal de socialisation, à l’image de l’auteur de l’attentat d’Oklahoma City, ou encore par des ressortissants du Tiers-monde dont les attentats du Métro de Paris et surtout ceux de New York et de Washington sont les plus révélateurs. Mais, malgré leur impact psychologique et leur écho médiatique, le nombre des victimes et l’importance des dégâts dus à ces attentats sporadiques n’ont strictement rien à voir avec ceux des guerres qui ont fait des millions de victimes et dont les théâtres des opérations se situent exclusivement en Afrique, en Asie, en Amérique latine ou dans les Balkans, dans des pays où dominent indistinctement le Christianisme, l’Islam ou d’autres religions. Donc, ce n’est point l’effet du hasard si les guerres n’éclatent qu’entre —et contre— les faibles. Il y a une corrélation évidente entre le sous-développement, les situations coloniales ou post-coloniales et la violence. C’est une vérité qu’on ne doit pas perdre de vue en étudiant les fondements de la paix et de la guerre, partout et quelles que soient les justifications avancées.
Cependant, en dépit de l’importance de ces deux facteurs décisifs que nous venons d’effleurer, c’est la troisième raison qui va retenir plus longuement notre attention, parce que nous sommes convaincus qu’il y a une relation dialectique très forte entre les idées, d’origine religieuse ou profane, et les réalisations humaines quelles qu’elles soient. On comprend alors que ce n’est pas gratuitement que nous avons mis en exergue l’échec de la modernité dans l’inscription de la paix universelle comme valeur suprême aux côtés de la liberté, de la démocratie et des Droits de l’Homme en général.
L’Islam prophétique et l’Islam historique
Pour avoir nous-même souvent insisté sur la nécessité de clarifier les niveaux auxquels on se situe dans l’étude de l’Islam, nos lecteurs savent que nous faisons une nette distinction entre le message prophétique de Muhammad, d’une part, et la pratique historique des Musulmans, ainsi que la production exégétique et théologique, intellectuelle et théorique, qui a prétendu le concrétiser fidèlement, d’autre part. Comme tous les messages prophétiques, celui du Prophète de l’Islam est subversif par rapport à son milieu et à son temps. Tenant naturellement compte des conditions culturelles, politiques, économiques et sociales de ses contemporains, car ne pouvant guère faire autrement, il a néanmoins apporté des valeurs fondamentalement nouvelles et même en avance de plusieurs siècles sur son époque. Il a, pour la première fois dans l’histoire, dépouillé la religiosité de la plupart des supports mythiques qui la soutenaient dans le passé, et a renvoyé l’homme à ses capacités intellectuelles propres et à sa responsabilité. A ce titre, il ne pouvait donc qu’être perverti sous le poids des différentes pesanteurs historiques.
Vu sous cet angle, le message de Muhammad n’a point voulu être normatif, dans les détails de ses enseignements et de son action, mais incitatif à toujours plus de paix, de justice, de liberté, d’égalité et de respect de la dignité humaine, n’en déplaise aux tenants des positions islamique et orientaliste dominantes. Dans le domaine qui nous intéresse ici particulièrement, celui de la paix, le Prophète a certes ordonné des razzias, mené lui-même quelques batailles, mais ce serait faire preuve de mauvaise foi que de ne pas reconnaître que son action guerrière était purement défensive. Pour assurer la pérennité de son message, il devait briser par la force l’assaut et les conspirations de ses ennemis jurés, car c’était bien une question de vie ou de mort pour la nouvelle religion. Mais il n’a, à aucun moment, érigé la contrainte physique pour quelque motif que ce soit comme règle de conduite. Bien au contraire. C’est ce qui ressort d’une saine interprétation du Coran, qui ne s’arrête pas à certains versets hors de leur contexte, mais distingue les valeurs centrales qu’il véhicule et les solutions conjoncturelles qui se sont imposées au Prophète à un moment ou à un autre et qui pouvaient, de ce fait, varier du tout au tout. Ce qui, soit dit en passant, a le plus dérangé les partisans de la lecture littéraliste, pour lesquels il est difficile d’admettre que le Coran se contredise de façon aussi flagrante. D’où leur recours au fameux principe de l’abrogation.
Par ailleurs, la production des Ulamas qui nous est parvenue ne reflète en aucun cas l’état d’esprit qui régnait au temps de la révélation. Nous ne devons pas oublier que cette production, entamée par les premiers théoriciens en quête de rationalisation d’un message oral peu soucieux de conceptualisation, n’a commencé à être consignée par écrit que vers le milieu du IIè/VIIIè siècle, c’est-à-dire à une époque où les changements radicaux dans les conditions de l’Islam et des Musulmans sont déjà intervenus. Nous voulons parler des conquêtes menées par les fondateurs de l’empire musulman, qui avaient signé la déroute, partielle ou totale, des empires byzantin et sassanide, et qui avaient abouti à l’instauration d’une situation nouvelle à tous points de vue par rapport à celle qui existait au temps de la première communauté musulmane.
Des origines historiques de la violence en Islam
Dans cette entreprise grandiose de construction d’empire, les conquérants avaient un besoin urgent de justifier leur œuvre et de la couvrir d’une légitimité religieuse, d’autant plus qu’ils venaient de connaître une guerre civile meurtrière, connue sous le nom de hurub ar-ridda (littéralement: guerres de l’apostasie). Ils n’ont donc pas trouvé mieux que de considérer qu’ils sont les fidèles continuateurs du Prophète, en procédant à une subtile utilisation des mêmes termes pour qualifier ses combats défensifs et leur offensive militaire systématique contre les pouvoirs en place dans la zone qui va de l’Inde à l’Atlantique.
Nous estimons, au vu de cette donnée fondamentale, que nous détenons là la clef de la réputation qui a été faite à l’Islam, comme religion de la violence. Les habitants des pays conquis ont dû, en tout cas, se le représenter comme tel. Ceux, parmi eux, qui étaient restés Chrétiens ou avaient gardé une autre religion —Judaïsme, Zoroastrisme, Manichéisme etc— s’étaient pliés effectivement à la force, même si beaucoup d’entre eux trouvaient des avantages incontestables dans leur nouvelle situation, par rapport aux persécutions dont ils étaient victimes avant l’occupation musulmane. Par contre, ceux qui avaient embrassé l’Islam, et leurs descendants encore davantage, avaient positivement intériorisé ces conquêtes comme une délivrance de l’erreur dans laquelle ils vivaient. L’emploi de la force, en ces temps-là, n’avait pas le caractère répugnant qu’il avait commencé à acquérir par la suite, car il était, en quelque sorte, la règle dans les logiques d’empire. L’assimilation de la victoire dans le domaine temporel à la supériorité de la religion des vainqueurs —nous dirions aujourd’hui leur idéologie— était courante(2). Elle était admise au même titre que l’attribution de la défaite militaire à un châtiment divin mérité, consécutif à la non observance des prescriptions de la religion et aux péchés de la communauté. Inutile de rappeler que ce sentiment est encore assez répandu de nos jours. Combien de prêches avons-nous entendu ces derniers temps qui expliquent l’état lamentable des Musulmans par leur éloignement des préceptes de l’Islam?
Résumons-nous : le message prophétique a été perverti, et ne pouvait que l’être, sous l’effet des circonstances dans lesquelles il s’est propagé en dehors du Hijaz. Les premières générations de Musulmans avaient la certitude d’être fidèles à l’exemple du Prophète, qu’ils percevaient comme un prophète guerrier. Ils lui avaient donc attribué un très grand nombre de hadiths où il se proclame vainqueur par la terreur. Nusirtu bi-r-ru’b masafat shahr, affirme l’un de ces hadiths(3), repris encore récemment par un auteur contemporain, par ailleurs très critique sur le comportement des Compagnons et leur enrichissement spectaculaire, sans se rendre compte de la contradiction dans laquelle il tombait(4).
Glorification de la force
Il ne s’agit pas, évidemment, de reprocher à ces premières générations de Musulmans leur représentation. Le cours des évènements leur donnait raison aussi longtemps qu’ils jouissaient d’une supériorité manifeste à tous les niveaux, militaire bien sûr, mais aussi économique, culturel, scientifique etc. Le problème concerne plutôt ceux qui ont vécu, et vivent encore, le reflux de l’empire et de la civilisation bâtis au nom de l’Islam, sans que cela ait signifié le reflux de l’Islam en tant que religion, qui, au contraire, n’a jamais acquis autant d’adeptes que depuis qu’il ne représente plus une force militaire. Il suffit, en effet, de penser que, dans les pays musulmans les plus peuplés (Indonésie, Bengladesh, Nigeria), l’Islam ne s’est point propagé par les armes. L’expansion de l’Islam dans toutes ces contrées s’est faite par l’exemple, par les marchands et les confréries soufies, mais aucunement par les armées d’une puissance temporelle quelconque. Ce sont ces Musulmans-ci à blâmer, eux qui n’ont pas su distinguer l’essentiel du conjoncturel.
Lorsqu’on prend n’importe quel manuel d’enseignement religieux en vigueur dans la quasi totalité des pays musulmans, ou lorsqu’on se réfère aux ouvrages de fiqh de toutes les écoles sunnites et shi’ites, on ne manque pas d’être frappé par la permanence de la glorification de la force utilisée par les conquérants musulmans du premier siècle. Remettre en cause leur comportement guerrier et leur reprocher, ne serait-ce qu’à titre individuel, le moindre écart de conduite, est aux yeux des Musulmans traditionnels un blasphème impardonnable. Le prêche du vendredi du Cheikh Abderrahmane Khlif en juin 2002 le confirme aisément. Car les systèmes d’orthodoxie ont besoin de croire à l’infaillibilité des premières générations qui ont transmis le message prophétique, faute de quoi ces systèmes s’écroulent comme un château de cartes. La continuité, réelle ou supposée, est un gage de fidélité. C’est le fondement même du salafisme sous toutes ses formes et de la vénération des pieux anciens.
Un retard historique
En d’autres termes, les Musulmans sont éduqués dès leur prime jeunesse dans l’esprit que la violence utilisée dans la propagation de la vraie foi est légitime. De là à justifier la violence pour imposer l’ordre religieux auquel ils croient, il y a un pas que les mouvements islamistes n’hésitent pas à franchir, confortés dans cette attitude par la politique des régimes en place qui n’hésitent pas non plus à utiliser la violence institutionnelle et s’appuient sur la religion pour accaparer le pouvoir et perpétuer leur domination.
Les Musulmans d’aujourd’hui, peut-être plus que les adeptes de toute autre grande religion, vivent un déficit démocratique profond qui est la principale cause de l’assimilation abusive de l’Etat, synonyme partout et à des degrés divers de violence, et de la religion, synonyme en principe de paix et d’élévation spirituelle. Quant à l’assimilation de la religiosité et de la religion, elle est plus courante dans les systèmes monothéistes qui ont de la peine à se dégager de leur héritage historique qui pèse encore de tout son poids sur les consciences et les esprits, et à trouver des solutions théologiques nouvelles en symbiose avec la connaissance produite par les sciences modernes de l’homme et de la société.
Le problème des Musulmans est, en fin de compte, un problème de retard historique. Leur pensée, dans le domaine religieux comme dans les autres domaines, leur genre de vie, leurs modes de production, leurs rapports sociaux et familiaux, leurs institutions, tous ces aspects sont en net déphasage par rapport aux exigences de notre époque. Incriminer l’Islam dans ce retard, c’est faire preuve d’une grave méconnaissance des lois élémentaires de ce qu’Ibn Khaldoun appelait le ‘Umran. Supposons un instant que la pensée islamique est autre que ce qu’elle est, c’est-à-dire dogmatique, figée et scolastique, tant que les musulmans n’auront pas rattrapé leur retard ailleurs ils ne verront pas encore le bout du tunnel. Une pensée islamique ouverte, dans le sens que Bergson donnait à la religion ouverte, aiderait à coup sûr les Musulmans à affronter plus lucidement les défis de leur sous développement. Nous irons même jusqu’à dire que c’est une condition nécessaire. Cependant, il ne faut pas se leurrer, elle n’est point suffisante. En tout cas, elle n’est pas capable, à elle seule, de changer fondamentalement leurs rapports entre eux et avec les autres. Les théorisations religieuses —les théodicées dans le sens large du terme— ne sont pas à l’origine des institutions humaines. Elles ne les créent pas ex nihilo, elles leur offrent plutôt, il est vrai, une justification et une légitimation à nulle autre pareilles. Autrement dit, la paix ne règnerait pas pour autant, la violence ne disparaîtrait pas par un coup de baguette magique le jour où nous aurions une autre pensée religieuse.
La paix : une construction lente
Pour finir et répondre à la question que nous avons posée au début de ce papier, nous insistons sur le fait que l’Islam n’est ni la religion de la paix, ni la religion de la violence. Le Coran n’enseigne ni la violence absolue ni le pacifisme inconditionnel, y compris devant l’agression et le crime. Son message fondamental est, à nos yeux, nous en sommes pleinement convaincus, un message de paix, mais peu importe notre lecture ou une lecture opposée, ce qui compte c’est l’usage qu’en font les croyants et qui peut aller dans son sens, comme il peut aller dans le sens contraire.
La paix est effectivement indivisible. Pour qu’elle soit durable, il ne faut pas qu’elle se fasse dans l’humiliation et l’asservissement des autres. L’hégémonie et son cortège d’atrocités sont incapables d’assurer la sécurité et la paix, ni aux vaincus ni aux vainqueurs. De même, la réussite des méthodes d’action non violentes suppose un consensus minimal, une sorte de gentleman’s agreement entre les parties concernées par un conflit quelconque d’intérêts. La paix est en définitive une construction lente, assidue et sans relâche. Mais il s’agit avant tout, de ne pas se tromper d’ennemi et de réussir à bien diagnostiquer les facteurs qui empêchent sa réalisation. Ces facteurs, même exprimés maladroitement en termes religieux, s’appellent en réalité misère, ignorance, analphabétisme, chômage, corruption, despotisme, domination de la force brutale, économisme débridé, pensée unique etc. Faisons en sorte que ces facteurs soient traités efficacement au profit de ceux qui favorisent, partout dans le monde, la paix, la justice, la liberté et la dignité de l’homme et de la femme.
*Les intertitres sont de la Rédaction
1-Voici, à titre d’exemple, comment un chercheur français, Alfred-Louis de Prémare, définit l’Islam des origines dans un ouvrage récent: «C’est le ralliement ou la soumission à un pouvoir nouveau instauré par un prophète qui en définit les lois au nom de Dieu, et dont les assises politiques sont appuyées sur une action militaire permanente», Les fondations de l’islam, Paris, Seuil 2002, p 86. (C’est nous qui soulignons)
2-Cf, à titre d’exemple, Abu-l-Hasan al-Amiri (m. 381/992), al-I’lam bi manaqib al-islam, Le Caire 1967.
3-Transmis, entre autres, par Bukhari dans son Sahih (Kitab al-jihad)
4-Il s’agit du Cheikh azharite atypique Khalil Abdelkarim. Son ouvrage sur les Compagnons, en 3 tomes, s’intitule: shadw ar-rababa bi ahwal mujtama’ as-sahaba, Le Caire 1997. Dans son autre ouvrage Fatrat at-takwin fi hayat as-sadiq al-amin, Le Caire 2001, il n’hésite pas à qualifier la conquête musulmane de l’Egypte par Amr b. al-As, au temps du 2è Calife Umar, non pas par «fath», comme il est d’usage, mais par «al-ghazw al-arabi al-istitani» (la conquête arabe de colonisation), p 47. Néanmoins, il qualifie le Prophète à plusieurs reprises par «al-mansur bi-r-ru’b».
redaction@realites.com.tn 25-09-2003
http://www.realites.com.tn/index1.php?mag=1&cat=/12222222211222220LA%20VIE%20DE%20REALITES/1Lufthansa&art=7440&a=detail1
Par Emma (Emma) le vendredi 03 octobre 2003 - 04h30: |
Un nombre record de touristes français a passé les grandes vacances en Israël puisque 57 100 visiteurs venus de l'Hexagone sont entrés dans le pays en juillet août et septembre. C'est deux fois plus que l'an dernier et 12 % de mieux qu'en 2000. (Guysen.Israël.News)
Par Hajkloufette (Hajkloufette) le jeudi 02 octobre 2003 - 19h27: |
MAZAL TOV EVA AD 100 KE ESRIM
QUE D TE GARDE A TES PARENTS ET QU IL TE LES GARDE
HAPPY BIRTHDAY
Par Nao (Nao) le jeudi 02 octobre 2003 - 17h19: |
Il y a un an (date civile)... J'ai vu mes dernieres heures arriver en salle d’accouchement.
Puis Eva a montre sa jolie frimousse..
Quel beau resultat! je ne regrette pas cette souffrance car elle le vaut bien, car Eva me donne tant de joies…
A toi ma jolie fleur, bon anniversaire et ad meah veessrim de la part de ta maman qui fond devant toi.. Je t'aime.
Par Email (Email) le jeudi 02 octobre 2003 - 16h57: |
Dans la paracha Haazinou, Moshe prend pour temoins le ciel et la terre, eternels:
"Haazinou hachamayim veadabera, vetichma haarets imrei fi"
C'est a dire:
"Pretez l'oreille, cieux, et je parlerai. Que la terre ecoute les paroles de ma bouche".
Des lors, une question decoule automatiquement:
Pourquoi, tandis que Moshe s'adresse aux cieux, il emploie le terme "preter l'oreille", alors que pour la terre, il emploie l'expression "ecouter".
A priori, le terme "preter l'oreille" convient plus a la terre, qui nous est proche, plutot qu'aux cieux, qui nous sont eloignes.
A ce sujet, nos sages nous enseignet que de par son statut d'homme de D.ieu, Moshe etait bien plus proche du ciel, c'est a dire du spirituel, que de la terre, c'est a dire la materialite.
Pour autant, bien que ce verset ne se rapporte qu'a Moshe, il nous concerbe tous.
Nous avons tous la force d'etre "proche du ciel et loin de la terre".
Ainsi, chacun de nous a la possibilite de s'elever jusqu'a atteindre un niveau dans lequel les sujets meteriels et palpables soient eloignes de lui.
Cette force est profondement ancree en chacun de nous, etant donne que nous possedons tous un eteincelle de Moshe.
Cependant, deux questions s'imposent a nous:
1- Un homme vivant dans ce monde materiel, a-t-il reellement la possibilite d'etre proche du ciel et eloigne de la terre?
2- Bien plus, le but de la creation etant de construire une "demeure" pour D.ieu ici-bas, l'homme se doit d'oeuvrer particulierement dans ce bas-monde, ce que ne semble pas conciliable avec le fait d'etre "proche du ciel".
La reponse a ces questions se trouve quelques versets plus loin:
"Car le lot de D.ieu, c'est son peuple, Yaakov, la part de son heritage".
Aussi, meme alors que nous vivons dans ce bas-monde, nous posedons intrinsequement une partie de D.ieu, dans son essence profonde.
L'ame d'un juif, dans n'importe quelle situation, est reellement une partie de D.ieu, tout en haut, en chacun de nous.
Tout en etant en haut, une partie integrante de D.ieu, elle s'habille en nous, ici bas.
Cette ame est notre heritage.
C'est pour cela que nous sommes, meme en ce bas monde, dans notre essence profonde, "proches du ciel et eloignes de la terre".
Et justement, puisque dans notre essence profonde, nous nous tenons au dessus des sujets materiels, nous possedons tous la force de les transformer: d'en faire une maison pour D.ieu. Nous avons la force d'agir sur la matiere, de la sanctifier, l'elever.
Des lors, bien que nous nous occupions de sujets materiels (la terre), nous sommes proches du ciel.
Ces enseignements viennent a point: ils concernent la periode actuelle, celles des dix jours de techouva(retour a D.ieu), qui sont les dix jours de Roch Hachana jusqu'a Yom Kippour, au cours desquels D.ieu est encore plus proche de nous.
Pendant ces jours-ci, nous nous devons de ressentir la profonde importance d'etre "proches du ciel et eloignes de la terre".
Ainsi, la grandeur du juif s'exprime par le fait que bien qu'il soit profondement ancre dans le spirituel, il n'annule pas pour autant son rapport avec le materiel.
Seulement, il sait devoiler la saintete qui s'habille dans le materiel. C'est ainsi que l'ont batit une "demeure" pour D.ieu, une demeure qui arrivera a la perfection au moment de la gueoula, tres prochainement.
Bonne semaine a tous,
Chlomo
Par Claudia (Claudia) le jeudi 02 octobre 2003 - 16h48: |
Un des derniers bastions de l'anti-israélisme primaire (oui, oui, maintenant, on la joue un peu plus fine du côté du Monde et de Libé): Ouest-France et ses gros pataugas.
Ce n'est pas la 1ère fois que ce quotidien régional déverse un fiel anti-israélien très rétro (ambiance mars 2002).
Aujourd'hui, il s'attaque à l'annexation (sic) de territoires palestiniens à l'aide du mur de l'apartheid...
C'est le mur de la c...ie qu'il va falloir faire tomber chez eux...
JP
Etranger
Ariel Sharon lance la seconde tranche de sa clôture
Israël décidé à emmurer les Palestiniens
Israël a lancé, hier, la construction d'un nouveau tronçon du mur de sécurité autour de la Cisjordanie. Son tracé empiète largement sur les territoires palestiniens. L'Onu dénonce une annexation. (sic)
Le gouvernement d'Ariel Sharon a donné un coup de canif supplémentaire, hier, à l'esprit de la « feuille de route », ce plan international destiné à ramener la paix au Proche-Orient. Par 18 voix contre 4, le cabinet israélien a approuvé la construction d'une nouvelle tranche de la ligne de sécurité qui, à terme, « encagera » les Palestiniens dans une mini-Cisjordanie.
Cette double clôture électrifiée, qui se transforme en un mur de béton haut de 8 mètres à proximité des villes, est censée empêcher les infiltrations de kamikazes palestiniens. Le choix de Jénine (Nord) pour ce second tronçon ne doit rien au hasard : les services de renseignements israéliens considèrent cette ville comme l'un des principaux « foyers terroristes ».
Le nouveau segment, long de 45 kilomètres, devrait être achevé en décembre. Comme le précédent, livré en juillet, il empiète d'une vingtaine de kilomètres sur les territoires palestiniens. « Un acte illégal d'annexation » (resic, décidément!), a rappelé, mardi, un rapport accablant des Nations unies.
Bush freine Sharon
Seul Washington paraît encore en mesure de freiner le gouvernement Sharon. L'administration Bush avait menacé d'amputer son aide à Israël des sommes investies dans le mur (100 millions de dollars pour cette seconde tranche). Hier, le cabinet israélien a renoncé à inclure la ville d'Ariel et ses 18 000 colons juifs, ce qui aurait abouti à « emprisonner » près de 80 000 Palestiniens selon le mouvement pacifiste B'Tselem. Au grand dam de l'extrême droite. L'ancien refuznik Nathan Charansky, représentant des immigrés russes au gouvernement, accuse Ariel Sharon d'avoir « cédé à la pression américaine ».
La colonie d'Ariel et le bloc d'implantations juives de Goush Etzion, dans le sud de la Cisjordanie, seront pour l'instant protégés par des clôtures distinctes et l'armée patrouillera dans les intervalles. Mais le gouvernement Sharon ne s'en cache pas : dès que la situation internationale s'y prêtera, ces enclaves seront raccordées à la grande muraille.
D'où la colère de Saëb Erakat, le principal négociateur palestinien du processus de paix : « C'est une tentative délibérée pour saboter la vision du président Bush d'une solution à deux États, pour miner le processus de paix et détruire la feuille de route ».
Par Anonyme (Anonyme) le jeudi 02 octobre 2003 - 16h44: |
LES COINGS AUX CLOUS DE GIROFLE DE YOM KIPPOUR
Par Maxiton (Maxiton) le jeudi 02 octobre 2003 - 09h27: |
Ambassade US à Tunis
'' Suicide '' ?? ou bien attentat avorté ?
L'article de La Presse de Tunis pue sa langue de bois à cent
mètres.
On a l'impression de lire La Pravda du temps de Brejnev
pour parler d'autre chose lisez cet article du Figaro dans
lequel Abou Mazen raconte les misères qui lui a faites
arafat
http://www.lefigaro.fr/international/
20031002.FIG0011.html
Par Mena (Mena) le jeudi 02 octobre 2003 - 08h23: |
La politique moyen-orientale des Etats-Unis (info # 010110/3) [analyse]
Par Laurent Murawiec à Washington © Metula News Agency
L’auteur est directeur de recherche à l’Institut Hudson de Washington
Une incursion au pays des zigzags déconcertants
Que se passe-t-il à Washington ? La réponse détermine ou influence tant d’événements et de décisions au Moyen Orient qu’il convient surtout de saisir “comment” les choses se passent ici.
Diversité
Les Etats-Unis, contrairement aux images simplistes qui foisonnent, tant à Paris – les mille variantes de l’explication par l’impérialisme américain, le pétrole, le fondamentalisme chrétien, la conspiration néo-conservatrice – que dans le monde arabe – les juifs, les complots, les richesses arabes – n’ont pas une seule mais plusieurs politiques étrangères. Celles-ci, élaborées et formulées par différents corps de pouvoirs, entrent en compétition sur une sorte de “marché’ de la politique étrangère qui est éminemment concurrentiel : la présidence, le Congrès, les différents départements (ministères) de l’exécutif, les groupes organisés (lobbies), les groupes d’affaires (business), les institutions religieuses, les courants universitaires et intellectuels, les think-tanks, les forces armées, y participent tous, chacun à sa manière et avec ses approches et ses entrées spécifiques. “La” politique étrangère américaine est la résultante de toutes ces forces qui forment, en quelque sorte, une tendance dominante de forces. Les options suivies par “la” politique étrangère américaine changent à tout instant, dans un horizon défini par les héritages laissés par les politiques passées.
La politique moyen-orientale des Etats-Unis, j’ai déjà eu quelques occasions de le souligner, provient d’une origine bien définie. En 1942, en effet, le président Roosevelt adressait une note à son secrétaire d’Etat pour lui dire: “L’Arabie saoudite, c’est vraiment trop loin – mieux vaut les laisser aux Anglais”. Telle était alors la considération pratique qui dictait la politique américaine dans la région ! Moins d’un an plus tard, une pénurie de pétrole réelle, ou la crainte d’une telle pénurie, motivait un changement d’approche diamétral. Et au printemps 1945, Roosevelt rencontrait le roi Abdelaziz ibn Saoud sur l’USS Quincy en Mer Rouge. Un partenariat y prit naissance, qui, à terme expulserait les Anglais de toute la région. Pour les USA, l’Arabie saoudite devint “notre station service”. Il fallait la protéger, elle, ses environs et les propriétaires fonciers du cru, contre les prédateurs régionaux et internationaux, afin que l’or noir coule sans histoires.
Ce sont ces nécessités qui fondèrent la politique moyen-orientale des Etats-Unis. Les gens du département d’Etat américain (le ministère des affaires étrangères, Ndlr), aussi snobs et arabisants que leurs collègues britanniques du Foreign Office, s’érigèrent en commandeurs de la doctrine. Celle-ci impliquait que l’on sacrifiât aux délices du nationalisme arabe – Nasser, pour ne parler que de lui, était certes un héros anti-colonialiste – et un florilège du despotisme arabe – c’était un dictateur dans toute la crudité de la fonction, mais c’était notre dictateur.
Contrairement aux balivernes largement répandues dans le monde arabe, de bin Laden à Arafat, le soutien américain à Israël ne commença à se manifester sérieusement qu’après la Guerre des Six Jours, en 1967. Jusque là, et chacun se doit de le savoir, c’est la France qui était le principal fournisseur d’armements avancés à Israël. Et même depuis lors, ce nouveau soutien américain à l’Etat hébreu ne fut jamais ni inconditionnel ni complet : Ce sont les pressions américaines sur Jérusalem, pour favoriser un “processus de paix” (déjà!) entre Israël et l’Egypte, qui forcèrent Israël à fermer les yeux sur d’intolérables violations des accords de cessez-le-feu, perpétrées en 1970 et 71 par l’Egypte au cours de la “Guerre d’attrition”. Et ce sont ces violations qui préparèrent le terrain à la Guerre lancée en 1973 par Anwar El-Sadate.
Plus les choses évoluèrent et plus elles avaient tendance à se répéter : Ce sont encore les pressions américaines qui forcèrent alors les armées israéliennes victorieuses à ne prendre ni Damas ni Le Caire, alors que les deux capitales ennemies étaient à portée de fusil.
La politique américaine au Moyen-Orient est principalement, depuis un demi-siècle, pro arabe, et accessoirement pro israélienne.
Contrairement aux images d’Epinal, la politique étasunienne n’est pas “déterminée par les groupes pétroliers” ni par “le pétrole”. Si tel était le cas, le soutien à Israël serait inexistant. Or, nous assurent les caricaturistes de l’analyse stratégique (qui n’en sont jamais à une contradiction près), les Etats-Unis soutiennent Israël. Boire ou réfléchir, il leur faudrait choisir entre deux thèses prédominantes – Israël ou le pétrole – qui sont ostensiblement incompatibles, et à vrai dire, aussi cruches l’une que l’autre.
La politique américaine est cependant le produit ubiquitaire de chacune des deux politiques issues de la diversité historique dont j’ai parlé tout à l’heure. Et leur résultante conjoncturelle est l’interprétation des prédominances qu’en fait le président en place.
Aujourd’hui
On l’a répété à satiété, l’administration Bush – l’ensemble des corps de pouvoirs - est profondément divisée, ce qui explique le caractère contradictoire de sa politique et la démarche “en crabe” qu’elle semble adopter.
Le Département d’Etat, comme l’a noté un humoriste, dispose de 22 postes d’ambassadeur à pourvoir dans les pays arabes, et d’un seul en Israël. Le carriérisme des diplomates n’explique certes pas tout, mais il contribue assurément à la formulation de l’explication.
Le partenariat historique américano-saoudien possède ses prolongements ailleurs dans le monde arabe, du Maghreb au Golfe persique, du Levant au Machrek, et il dure depuis près de 60 ans. Il a fait des carrières, des hommes, des doctrines, des pratiques, des institutions et des intérêts. Il est dès lors logique que Colin Powell, le locataire actuel du Foggy Bottom, le département d’Etat, suive la tendance qui est celle de sa boutique depuis plus d’un demi-siècle. Il n’est pas de circonstance où le département d’Etat ne tente d’amadouer ses amis arabes avec force concessions et amabilités : “Il ne faut pas désespérer la rue arabe” (expression interchangeable, on peut la remplacer sans en altérer l’intention par : les chancelleries arabes, les masses arabes, nos amis, nos alliés, etc.). L’idée base, c’est qu’il faut toujours leur faire plaisir, faute de quoi le ciel nous tombera sur la tête.
Traditionnellement, le département de la Défense n’est pas particulièrement pro israélien ni anti-arabe. En 1947-48, le secrétaire à la Défense et les grands chefs militaires, soucieux d’impératifs pétro- stratégiques, pesèrent de tout leur poids pour empêcher le président Truman de reconnaître Israël ! Les ventes d’armes et autres équipements au monde arabe, les juteuses affaires réalisées par le département de la Défense lui-même avec le monde arabe – les contrats d’entretien et de formation, pour ne citer qu’eux – ont plutôt pesé dans le sens pro arabe.
Malgré tout, le département de la Défense passe presque, sous la plume de ceux qui ne savent décidément pas différencier l’analyse de leur propagande, pour un ramassis de suppôts du sionisme. Si on ne veut pas qu’ils crient à la conspiration et qu’ils s’esquintent la truffe à renifler les noms juifs (activité favorite de ceux qui ont besoin d’examiner les poubelles pour comprendre l’événement), il nous faut fournir l’explication de leur méprise.
Passé le sentimentalisme horrifié et stérile, suscité par les attentats du 11 septembre, et le bouquin de Colombani: “nous sommes tous des Américains ?”, l’hostilité antiaméricaine primaire reprenait très vite le dessus. Le même Colombani n’expliquait-il pas, dans le même édito, que les "Américains l’avaient quand même cherché", ce que Lionel Jospin ne se gênait pas de proclamer haut et fort au Conseil des Ministres.
Les bonnes âmes ont du mal à comprendre que l’extraordinaire impact du 11 septembre a durablement, radicalement, que dis-je, révolutionnairement transformé les Etats-Unis. Ainsi, ce qui définit aujourd’hui la politique étrangère des Etats-Unis – et même la victoire d’un Démocrate aux présidentielles n’y changerait rien – c’est ce que George Bush a baptisé la “Guerre contre le terrorisme”. L’appellation est certes faible. Mieux vaudrait parler d’une guerre contre l’Islam radical, contre les mandants collectifs du terrorisme que sont les régimes arabo-musulmans, qui refusent le monde moderne et se crispent sur des identités supposées, qu’ils se sont, au fond, inventées de toutes pièces. Mais la réalité prime sur l’appellation et la direction stratégique ne fait aucun doute : les Etats-Unis se sont engagés dans une guerre de longue haleine pour éradiquer les causes du terrorisme islamique.
C’est à cela que Bush a voué sa présidence. C’est l’impératif que son chef de guerre victorieux Donald Rumsfeld promet : de Kaboul à Bagdad. C’est la raison pour laquelle les pays sont jugés à l’aune de leur contribution binaire – positive ou négative – à ce conflit durable. C’est pour cette raison que les alliances sont en cours de renversement; que l’entité d’Arafat est désormais condamnée; que le régime syrien est soumis à des pressions qui iront croissantes; que le régime iranien doit s’attendre à de très sérieux problèmes; que même le sacro-saint partenariat avec l’Arabie saoudite est remis en cause.
Pour l’heure, “la” politique moyen-orientale des Etats-Unis reste définie par un double pouvoir. C’est ce qui en explique, nous l’avons dit, les incohérences. L’équilibre est cependant instable, entre la politique “arabisante” et la politique de “guerre contre le terrorisme”. Il change chaque jour. Il devra s’infléchir de plus en plus dans l’une des deux directions.
Entre-temps, on assiste à Washington même à une véritable guerre de tranchées, entre les tenants de la “ligne arabe” (Powell et son adjoint Armitage) et les concepteurs de la “Guerre contre le terrorisme” (Rumsfeld et son équipe). Traditionnellement, une division tacite du travail fait du Congrès l’instance favorable à Israël, et donne à l’exécutif le soin de la politique arabe. La mue se produit là aussi. Condoleeza Rice, la Conseillère à la Sécurité nationale, est le “poisson-pilote” du Président. Sa loyauté est parfaite, autant que son identification absolue avec George W. Bush. C’est à elle que revient la charge de “traduire” les instincts du président en termes de stratégie, et de pondérer cette stratégie avec les impulsions et les pressions contradictoires qui émanent tant du pays que de son gouvernement.
Quelques exemples de ces complexités, qui déconcertent visiblement les prêtres européens du simplisme américain : Au début de l’année, le département d’Etat s’opposait de toutes ses forces à une guerre contre l’Irak; Rumsfeld, quant à lui, voulait une guerre rapide suivie d’un désengagement non moins rapide; le vice-président Cheney préconisait une politique d’engagement durable à la reconstruction de l’Irak. Tant du point de vue du timing que des procédures, les décisions qui furent prises constituèrent des compromis entre ces tendances.
Certains conseillèrent au Président, dès que Baghdad serait prise, de téléphoner à Bachar el-Assad pour lui intimer l’ordre de faire plier bagage sine die à ses troupes d’occupation au Liban. Au lieu de cela, Colin Powell se rendit à Damas, en proie à la panique, et demanda gentiment à l’apprenti dictateur de lui donner des assurances que les plus visibles des groupes terroristes cesseraient d’avoir pignon sur rue chez lui. Grandissime victoire de l’autocrate alaouite, qui fit provisoirement transférer le pignon dans la ruelle. Powell rentra à Washington et la sainte trouille qui avait saisi le régime des el-Assad fut différée.
Ce qui précède provient du même tonneau, que celui duquel a tiré l’adjoint de Powell, Richard Armitage, il y a quelques mois, afin d’expliquer que “l’Iran est une démocratie” (sic).
Encore, il aura fallu que Colin Powell, contrevienne à la politique formellement édictée par Bush, selon laquelle Yasser Arafat n’existe plus comme interlocuteur aux yeux des Etats-Unis, en adressant à Arafat, aculé, une larmoyante supplique, lui demandant de bien vouloir laisser monsieur Mazen faire son boulot dans le cadre de la Carte Routière… Le lendemain, Arafat, conforté par cette preuve de reconnaissance politique inattendue, revigoré, ressuscité, lançait son offensive finale pour éjecter Mohammed Abbas, ce qui ne tarda point à advenir, condamnant du même coup les chances de paix suscitées par la Road Map.
Powell recueille régulièrement les gages de sa pusillanimité, comme tous les diplomates américains avant lui. Le secrétaire d’Etat J. Foster Dulles, qui avait sauvé la mise de Gamal Abdel Nasser en 1956, en proférant d’effroyables menaces contre les Anglais, les Français et les Israéliens, récolta… un camouflet : Nasser, sauvé du désastre par Foster Dulles, se tourna derechef vers l’Union Soviétique et fit de l’Egypte une colonie géopolitique de Moscou pour de nombreuses années.
On le constate, les “Arabisants” du département d’Etat, The Arabists, comme on les appelle, n’apprennent jamais, et répètent, échec après désastre, les mêmes erreurs.
En même temps, la coalition du “camp de la paix” (comme aux temps bénis de la Campagne de l’”Appel de Stockholm” de 1952, de la Colombe de Picasso, “Dehors-Ridway-la-peste”, et les méga manifestations pacifistes allemandes, en particulier dans les années 80, contre les missiles Pershing II), avec aujourd’hui un Dominique de Villepin comme père spirituel, la rue arabe et les manifestants européens comme main d’œuvre de masse, joignaient leurs efforts à ceux des Démocrates de gauche aux Etats-Unis. Des spécialistes universitaires américains du Moyen Orient, qui sont soit payés par le monde arabe, soit situés idéologiquement à l’extrême gauche foucaulto-marxoïde, qui participaient au brouhaha organisé pour tenter de sauver la peau de Saddam Hussein.
En vain. Bush gagnait les suffrages du Congrès ainsi que le soutien de l’opinion publique américaine, solidement levée contre le terrorisme et ses proxénètes étatiques. Après avoir vainement sollicité une coopération des Nations-Unies, plus preste à s’être faite complice de génocide au Rwanda ou de massacres ethniques à Srebrenica, qu’archange de la démocratisation en Irak ; après avoir négocié avec les Français et les Allemands, essuyé les foudres de faible voltage de la Ligue arabe, Bush passait enfin à l’action. La puissance des motifs d’action issus des événements du 11 septembre, la dynamique de la “guerre contre le terrorisme”, l’emportaient sur les considérations pipées d’alliés hostiles et d’amis dangereux, de conseilleurs intéressés et de ministres timorés.
Les méandres de la politique américaine au Moyen-Orient sont souvent déconcertants. Il n’y a aucune raison de penser que son évolution en zigzags doive changer dans un proche avenir. Les Etats-Unis sont entrés en campagne pré présidentielle, ce qui limite a priori les marges de manœuvre. Les difficultés – toutes relatives – rencontrées en Irak – dont une grande partie constitue le solde des erreurs commises dans le cadre des incohérences que j’ai décrites tout à l’heure – rendent le Président et son équipe plus prudents. Cependant, ni l’internationale du djihad, ni ses commanditaires, ni les événements du Moyen Orient ne se sentiront tenus d’observer une trêve. L’éventail des choix américains reste donc pour l’instant ouvert.
Par Davideden (Davideden) le jeudi 02 octobre 2003 - 04h55: |
Y-a-t-il deja eut un cas de suicide ou un individu aurait tenter de se tuer en mettant le feu "à une bouteille de gaz qu’il transportait à bord de son véhicule".
Cela ressemble a un suicide en detournant un avion et en le pilotant dans une tour.
En fait refuser un visa a cet individu est peut etre un signe que les Americains sont moins credule et vulnerable et qu'ils ont finalement compris qui est l'ennemi.
Les Americains semblent comprendre la necessite pour leur securite de laisser leurs ennemis les infiltrer. Autrement dans 10-20 ans l"amerique sera dans la situation de la France, infiltree jusqu'a l'os et donc impuissante et trop effrayee pour se defendre.
Par Mailroom (Mailroom) le jeudi 02 octobre 2003 - 05h04: |
PRIMO EUROPE
"Pour la Rigueur de l'Information sur le Moyen-Orient"
____________________________
Mesdames et Messieurs les rédacteurs des DNA,
Prenant connaissance d'un communiqué, relayé par vos soins, de l'Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) et reproduit en fin de ce courriel, je me permets de vous préciser que ledit communiqué est présenté dans votre quotidien dans une version tronquée.
Celle que vous reproduisez, expurgée de tous ses éléments polémiques, ressemble à s'y méprendre à un appel au rassemblement des communautés juive et musulmane et laisse penser que cette association ne poursuit que des buts vertueux.
La réalité est toute autre comme en atteste la version complète de ce communiqué que je vous mets à la suite de celle que vous avez publiée. Vous y verrez que l'évènement relaté n'a servi que de prétexte à cette association pour diffuser une diatribe anti-israélienne. Ce genre de procédé, habituel, permet à ces personnes de manipuler et de séduire toutes sortes d'interlocuteurs: version complète pour les sites Internet anti-israéliens, version "soft"" pour les quotidiens nationaux et régionaux. C'est du moins la conclusion que j'en ai tirée, étant persuadé que la falsification du document n'était pas de votre fait.
En espérant avoir modestement contribué à un peu plus de transparence dans la diffusion de vos informations, je vous prie de croire, Mesdames, Messieurs, en mes sentiments les meilleurs
Jean-Pierre Chemla
Vice-président de Primo-Europe
Le communiqué tel qu'il était reproduit dans les DNA
Contre la politique du pire
Après l'assassinat, au Maroc, les 11 et 13 septembre, d'Albert Rebibo et Elie Aferyat, deux Marocains juifs, l'Association des travailleurs maghrébins de France réagit : « Quels qu'en soient les motifs, le meurtre est intolérable », affirme le président Simo Tazari. « Juifs, musulmans et maghrébins de France, nous joignons notre voix à celles de l'ensemble du peuple marocain choqué par ces meurtres qui portent en eux la signature abjecte du racisme et de l'antisémitisme ». « Nous tenons à réaffirmer que si ces meurtres cherchent à diviser la population du Maroc sur une base religieuse ou communautaire, ils font le jeu d'une politique qui serait celle du pire dans ce pays (...) Et ceci dans un pays où la coexistence est millénaire et pacifique ».
...Et le communiqué dans sa version complète
ASSASSINAT DE DEUX CITOYENS MAROCAINS JUIFS : COMMUNIQUE DE L'ATMF ET DE L'UJFP
23 septembre - Nous reproduisons, ci-dessous, un communiqué commun de l'ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France) et de l'UJFP (Union Juive Française pour la Paix), consécutif à l'assassinat de deux citoyens marocains juifs, au Maroc. La CAPJPO adhère sans réserve aux termes de ce communiqué.
COMMUNIQUE :
Assassinat de deux Marocains juifs :
Albert Rebibo et Elie Aferyat ont été assassinés au Maroc (11 et 13 septembre 03) et quels qu’en soient les motifs, le meurtre est intolérable.
Juifs, Musulmans et Maghrébins de France, nous joignons notre voix à celles de l’ensemble du peuple marocain choqué par ces meurtres qui portent en eux la signature abjecte du racisme et de l’antisémitisme.
Ces meurtres pourraient de plus chercher à désigner des coupables au sein de la population marocaine, des responsables ou des boucs émissaires de la situation en Palestine.
Juifs et Maghrébins de France, nous luttons ensemble, pour soutenir la cause juste du peuple palestinien et considérons que notre solidarité doit s’exprimer avec tous ceux qui se battent contre l’occupation et pour les conditions d’une paix juste dans le conflit israélo-palestinien. Nous dénonçons de toutes nos forces les politiques criminelles menées par Israël dans les territoires palestiniens occupés et de discrimination et d’apartheid contre les Palestiniens d’Israël.
Mais nous sommes vigilants et entendons le rester pour que la cause juste du peuple palestinien ne soit utilisée ou manipulée par quiconque. Tout amalgame de membres d’une religion ou d’une communauté à l’intérieur du Maroc avec les responsables politiques israéliens est raciste et mensonger.
Il vise aussi, en cherchant à effacer dans le Maroc d’aujourd’hui une mémoire judéo-arabe vivace et plurielle, à séparer enfermer et prendre en otage tout le peuple marocain.
Nous tenons à réaffirmer ensemble que si ces meurtres cherchent à diviser la population du Maroc sur une base religieuse ou communautaire, ils font le jeu d’une politique qui serait celle du pire dans ce pays : Une politique de séparation par religion ou communauté, une politique qui ressemblerait finalement à celle qu’Israël cherche à mettre en place contre les Palestiniens. Et ceci dans un pays comme le Maroc où la coexistence est millénaire et pacifique, et qui pourrait un jour servir d’exemple au monde, pour faire tomber les murs de séparation que l’on cherche à ériger entre les peuples.
Paris le 20/09/03
L’Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF)
10, rue Affre - 75018 PARIS tél. : 01-42-55-91-82 / Fax : 01-42-52-60-61
E. Mail : national@atmf.org
l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP)
B.P 102, 75960 PARIS Cedex 20 - tél. : 01-42-02-59-76 / Fax : 01-42-02-59-77
E. Mail : ujfp@filnet.fr
...Edifiant, non?