Par Girelle (Girelle) le dimanche 30 juillet 2006 - 16h04: |
Par Garfunkel
Revue de la presse arabe - mercredi 19 juillet 2006
En ce huitième jour d’affrontements entre le Hezbollah et Israël, la presse arabe s’inquiète unanimement de la situation au Liban. La majorité des titres condamnent ainsi le « parti de Dieu » de mener le pays du cèdre à sa perte.
Ils s’accordent par ailleurs dans leurs accusations virulentes contre Israël et son utilisation de la force. Mais également dans leur incompréhension du comportement « infâme et mal intentionné » de la communauté internationale face à la détérioration de la situation intérieure libanaise.
Hazem Saghieh du quotidien Al-Hayat se demande « comment mettre fin à cette catastrophe ? ». Il affirme « Le fait est que le Hezbollah ait « analysé la situation avec intelligence », comme le disent certains commentateurs. Mais l’accumulation quantitative de son intelligence l’a mené à la stupidité. Désormais, trouver une solution raisonnable est la seule chance pour le Hezbollah de préserver ce qui lui reste des qualités qu’on lui attribue. Mais également le seul moyen de sauver ce qu’il reste des infrastructures libanaises. »
L’éditorialiste poursuit en s’insurgeant contre la guérilla du Hezbollah en posant la question « Le Hezbollah va-t-il continuer à lancer des missiles sur le Nord d’Israël en restant indifférent à la destruction massive du pays et de lui-même ? D’un point de vue politique, il est difficile à admettre que la transformation du Liban en un pays en feu au bénéfice d’un projet irano syrien, en vaut le prix et que cet effort serait soutenu par la population. D’autre part, économiquement, on ne peut pas dire que la destruction de l’infrastructure et la ruine du pic touristique de la saison aient l’aval du peuple libanais. Surtout lorsque l’on sait que le Hezbollah ne dépend pas de l’économie libanaise et n’est pas affectée par son exécrable posture actuelle. »
Continuons par une analyse de la couverture du conflit par les médias arabes, occidentaux et libanais. Diana Mukkaled, journaliste respectée du monde arabe, explique dans les colonnes du quotidien Ashark -al –Awsan qu’il existe un grand nombre d’opinions divergentes au Liban, reflété par les médias. Elle explique « cette fois –ci, les médias libanais ont reflété l’opinion populaire qui n’a pas émis d’enthousiasme à frapper Israël de façon violente, en réponse à ses attaques. Il existe bien un consensus sur la disproportion de l’offensive israélienne, mais en même temps nous voyons une réelle colère de la part des Libanais qui reprochent aux Hezbollah de les avoir entraînés dans cette aventure sanglante et dangereuse. Ces questions ont été abordées de manière indirecte et hésitante dans plusieurs médias. »
« La couverture des médias occidentaux et arabes a été très différente. Les médias occidentaux se sont concentrés sur la crise en analysant l’action du Hezbollah et la réaction d’Israël. Quant aux médias arabes, ils se sont penchés sur les questions politiques du dossier et les aspects sur le terrain », affirme la journaliste.
Passons à l’Egypte, où les avis sont également partagés dans la presse entre condamnation et compréhension du Hezbollah « Le Hezbollah est le maître de la résistance et la voix de la dignité arabe », affirme l'éditorialiste égyptien Moustapha Bakri dans Al-Osboa. "Le Hezbollah agit comme un protecteur régional pour le peuple palestinien", ajoute-t-il. Cette opinion trouve son écho dans de nombreuses publications arabes, depuis l’offensive israélienne au Liban, en représailles à l'opération du Hezbollah.
Si les journaux de l'opposition égyptienne rejettent cette position critique à l'égard du Hezbollah, ceux qui sont proches du gouvernement la soutiennent clairement. Le président égyptien Hosni Moubarak déclarait récemment « Embraser la situation afin de réaliser des gains limités c'est ignorer le but principal des Palestiniens qui est d'avoir leur Etat Indépendant ». Précisant que ce qu'il disait de « la résistance palestinienne s'applique aussi à la résistance libanaise ».
« Il n'est ni logique ni acceptable que le Hezbollah agisse en ignorant totalement l'autorité de l'Etat libanais », estime Mohammad Barakat, éditorialiste du quotidien gouvernemental Al-Akhbar.
Al-Ahram renchérit en affirmant que le Hezbollah « tente de survivre en tant que mouvement armé en reposant la question des fermes de Shebaa et en provoquant un conflit avec Israël. Cela en fait un Etat dans l'Etat ».
Depuis le retrait de l'armée israélienne du Liban sud en 2000, le Hezbollah affirme lutter pour la libération des fermes de Shebaa, un petit hameau en territoire israélien, considéré par le Hezbollah comme syrien.
L'éditorial de Issa Goraieb, dans les colonnes du premier quotidien libanais francophone, L’Orient le Jour, se fait également très critique en retraçant ce qu’il estime être des « fautes de guerre » de la part du Liban, qui ont eu pour conséquences « cette catastrophique aventure ».
« Comment diable Israël a-t-il fait pour convaincre le monde qu’il était le mieux désigné pour mettre en application la résolution 1559 de l’ONU [désarmer le Hezbollah NDLR] ? Nous l’y avons tout simplement aidé par une incroyable accumulation d’erreurs, par nos inhibitions, nos contradictions et nos divisions, par notre incapacité de saisir la chance historique d’édifier un Liban nouveau que nous offrait la fin de l’occupation syrienne. Erreur générale, pour commencer, que tout ce temps perdu en vaines discussions, en manœuvres, en finasseries politiciennes, à la recherche de cette formule magique qui eût permis de désarmer le Hezbollah sans le désarmer tout à fait, en le désarmant absolument. Erreur, que l’ambiguïté érigée en règle de gouvernement sous couvert de consensus national, sans souci de la lassitude croissante des puissances ou des énormes périls que recelait l’entrée en éruption du volcan palestinien. »
Et le commentateur de poursuivre sa litanie « Erreur colossale, de même, que cette capture de soldats israéliens à la frontière sud, opérée au lendemain du dévastateur ratissage de Gaza opéré en représailles, précisément, à une opération similaire conduite par le Hamas. Qu’à l’orée d’une saison touristique des plus prometteuses, le Hezbollah ait embarqué le pays tout entier, contre son gré, dans une catastrophique aventure, c’est l’évidence même, hélas. Que cette funeste décision ait obéi à des considérations et des motivations iraniennes, syriennes ou les deux à la fois, la terre entière en est convaincue (et avec elle, n’en doutons pas, l’écrasante majorité des Libanais eux-mêmes). Que ce pays serve de seule victime expiatoire, car ce serait trop pousser les enchères que de s’attaquer aux plus gros poissons, ne rend le fait que plus révoltant encore. Et pourtant, c’est une erreur littéralement planétaire cette fois que commettent les puissances, si elles croient qu’un Liban meilleur peut vraiment être façonné – à coups de massue – par l’État d’Israël, parfaite antithèse, en effet, du cas libanais. »
Cette condamnation des actions menés par le Hezbollah est de plus en plus représentative de l’opinion libanaise, ainsi le quotidien francophone reprend également dans ses pages les propos de Walid Joumblatt, le chef du bloc parlementaire du Rassemblement démocratique au Liban. Il estime que « Nasrallah n’a pas le droit de prendre seul la décision de la guerre ». Et d’ajouter « Il y a deux puissances régionales impliquées dans la crise actuelle au Liban, l’Iran et la Syrie, qui cherchent tous les deux à détourner l’attention de « leur dossier », que ce soit le nucléaire pour Téhéran ou l’assassinat de Rafic Hariri pour Damas. »
Il poursuit « La Syrie alimente le conflit et ravitaille en armes, mais c’est notre pays qui brûle. (...) Que sayyed Hassan Nasrallah nous le permette : en toute amitié et loin de la polémique politique, il ne peut pas dire dans son dernier discours “que le peuple libanais le veuille ou pas”. Il ne peut pas prendre unilatéralement la décision de la guerre et nous dire : je suis là, et vous devez appuyer ce que je fais. Cela est inadmissible. » Le chef du PSP a par ailleurs estimé qu’il n’y avait pour l’instant aucun indice précurseur d’un cessez-le-feu.
Plus vindicatif, K. Abdelkamel du titre algérien Liberté, pose la question dans son éditorial « Qui arrêtera le massacre ? », ainsi que de s’adonner à des calculs discutables. « Au huitième jour de l’agression israélienne contre le Liban, la parité en pertes humaines était de un pour dix, si l’on se fie aux estimations chiffrées des pertes humaines rendues publiques de part et d’autre. Ce bilan montre le déséquilibre flagrant dans tous les domaines entre les deux parties en conflit. »
Il poursuit « En dépit de cela, l’État hébreu et ses alliés présentent le Hezbollah comme un véritable épouvantail en mesure même de tenir tête à la puissance militaire qu’est Israël dans la région. Dans l’objectif évident de légitimer la destruction du Liban par Israël, ou du moins d’en expliquer les raisons, on met en exergue l’arsenal dont disposerait le Hezbollah. Par contre, les capacités militaires de Tel-Aviv sont totalement occultées. Elles sont si grandes que Israël se permet d’ouvrir autant de fronts de guerre qu’elle désire. »
« En effet, des analystes n’excluent pas que la Syrie soit prise pour cible, pour peu que l’excuse soit trouvée pour cela. Nul ne prend le soin de rappeler à l’opinion publique internationale que l’État hébreu possède, outre une impressionnante batterie de roquettes, de missiles, d’armes conventionnelles et non conventionnelles, environ trois centaines de têtes d’ogives nucléaires non déclarées. Fort de cette supériorité, il cherche à obtenir la terre et la paix avec la complicité des grandes puissances en écrasant tout sur son passage. »
Mustapha Hammouche s’inquiète quant à lui dans sa chronique du « soutien de la communauté international à Israël ». Il écrit « Jamais une guerre n’a été si franchement soutenue par “la communauté internationale”. En faisant valoir le droit à l'autodéfense, introduit par les États-Unis et repris par les États européens, le soutien occidental à Israël est dénué de toute nuance. Depuis le G8, il apparaît clairement que les États riches se projettent dans l'après-guerre, la destruction maximale du Liban étant un objectif entendu. La libération des deux soldats israéliens enlevés, pour avoir été l'élément déclencheur, n’est plus l'objectif de l'offensive ».
Le commentateur poursuit son analyse géopolitique de l’intérêt de chaque puissance, « Naturellement, Israël a pris soin de partager avec Washington son plan d'attaque et ses cibles militaires et politiques ; l'Angleterre a agi en allié inconditionnel de l'Amérique et l'Allemagne se trouve, depuis l'avènement d'Angela Merkel, dans une démarche atlantiste. Même la France, à vocation prolibanaise historique, n’a pas été plus ferme que de raison. En y dépêchant son Premier ministre, il s'agissait pour Paris de “marquer son territoire” par le moyen d'un rappel solennel, à partir de Beyrouth, de son attachement à l'intégrité du Liban et à l'autonomie de son gouvernement. La Russie, membre du club des riches, n'est pas encore admise au club des démocraties, ni à l'OMC ; elle fait donc ce qu'elle peut pour montrer qu'elle n'a pas renié son alliance historique avec les pays arabes. L'Italie seule a tenté une réelle initiative de cessez-le-feu. Le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas pu voter la moindre résolution qui évoquerait l'idée d'un cessez-le-feu. »
Et de conclure « Si un sommet arabe n'a pas été programmé, c'est justement pour ces deux raisons : il ne sert à rien de s'opposer à une guerre qui a la bénédiction du Conseil de sécurité ni de se réunir autour d'une guerre dont on ne partage pas l'analyse.
La force militaire d'Israël et sa détermination destructrice feront le reste pour réduire la résistance et renvoyer la question nationale palestinienne aux calendes grecques. »
Samar Al-Gamal, le président de l’hebdomadaire égyptien Al-Ahram, signe une tribune au titre évocateur « Quand le monde tombe sur la tête ... ». Effectivement, selon lui, « le Liban fait face au déluge de feu israélien. La communauté internationale joue avec les mots, les pays arabes et leurs régimes affichent au grand jour leur incapacité même à tergiverser. Et jamais l’injustice du « deux poids deux mesures » n’aura été aussi flagrante ni aussi injustifiable. »
Il étaye son analyse « L’Etat Hébreu disposant d’un feu vert éternel s’efforce alors d’appliquer sa tactique. Une liste de cibles visées au Liban est bien préparée depuis longtemps, celles-ci sont ensuite classées en catégories, qui nécessitent un aval du chef du gouvernement à chaque étape, explique Qadri Saïd, le chef de la branche militaire au Centre d’études stratégiques et politiques d’Al-Ahram. « Parce qu’ils sont conscients que la guerre pourrait s’arrêter à n’importe quel moment, les Israéliens attaquent d’abord des cibles du Hezbollah en particulier, puis le ton monte et ils visent des cibles qui font mal au peuple libanais. L’idée donc serait d’affaiblir le Hezbollah et de faire monter la colère des Libanais contre lui. En effet, le lendemain de l’agression, la presse israélienne étalait des analyses, parlant déjà d’une division interlibanaise, voire d’une colère des chrétiens et sunnites contre les chiites. Le gouvernement Olmert a même loué ce qu’il a appelé les critiques des autorités libanaises contre la résistance. »
Le commentateur s’en prend, comme ses confrères, au comportement de la communauté internationale « De Saint-Pétersbourg, les dirigeants du G8 proposent eux un « arrêt des violences » qui commence tout d’abord par « le retour des soldats israéliens sains et saufs de Gaza et du Liban et l’arrêt des bombardements du territoire israélien », « l’arrêt des opérations militaires israéliennes » au Liban et à Gaza vient plus tard ! »
Et de conclure « Le problème c’est que deux logiques s’affrontent en quelque sorte au Liban. La logique de révolution et celle d’un Etat. Une sorte de mi-guerre, mi-paix. Les exploits du Hezbollah ne peuvent certes que susciter l’admiration, mais une unanimité nationale est requise. Une fin de l’occupation aussi. Israël comprend bien que tant qu’il occupe des terres, il y aura résistance. Briser le Hezbollah serait extrêmement difficile. Ce mouvement est un mélange impressionnant de pragmatisme, de nationalisme et de réseaux d’œuvres sociales, plus qu’un groupe idéologique armé. Les épreuves de force sont vouées à se reproduire à n’importe quel endroit, surtout si les Israéliens continuent à croire en leur capacité de neutraliser les peuples occupés. Une occupation sans résistance n’a jamais existé et le souci d’Israël de préserver uniquement son image et sa force de dissuasion finiront par le mener au bout du gouffre. »
Abdel Wahab Badrakhan du quotidien saoudien Al-Hayat, condamne également le comportement « infâme » de la Communauté internationale. Il estime que les médiateurs internationaux « sont tous du même bord et littéralement dévoués aux consignes imposées par Israël et les Etats-Unis. Les efforts internationaux ne seront qu’une perte de temps, car Israël parvient à insuffler aux acteurs internationaux la position qu’elle désire atteindre. Pourtant cela ne fera que renforcer la résistance et ralliera le Liban tout entier derrière le Hezbollah. »
Et pour terminer, Michel Ajji Georgiou, de L’Orient Le jour, conseille de s’inspirer de l’histoire d’Isaac. « Craintes et tremblements pour Abraham, emmenant par la main son fils Isaac pour le sacrifier sur le mont Moriyya à la demande du Tout-Puissant. Soulagement intense lorsqu’un ange intervient pour arrêter le meurtre au moment où la hache d’Abraham s’apprête à s’abattre sur l’enfant pour lui ôter la vie. »
« Pourquoi ce retour à l’histoire d’Isaac en ces temps de confrontation entre Israël et le Hezbollah ? Parce que ce passage de la Bible pose par excellence le problème de la limite qui sépare la morale de l’exigence du devoir absolu. L’exigence du devoir absolu, qui pousse Ehud Olmert à poursuivre sans aucune espèce de retenue son offensive contre le Hezbollah, dont le Liban tout entier est en train de payer le prix, elle est bien claire. Il s’agit de sécuriser l’État d’Israël, dont le mythe de l’invincibilité est actuellement mis à mal par des salves de roquettes syro-iraniennes qui atteignent pour la première fois l’hinterland hébreu. Si Tel-Aviv a donc initié cette opération, c’est pour empêcher que les missiles tirés par les guérilleros du Hezbollah ne fassent du mal à une population israélienne jusque-là habituée, au pire, à des attentats-suicide de la part de commandos palestiniens. »
« Cependant, le gouvernement Olmert ne saurait, ainsi qu’Abraham tout tremblant devant la magnificence de Dieu, fouler aux pieds toute morale pour assurer la sécurité d’Israël, ô devoir absolu. Certes, l’agression est venue du Hezbollah, lequel a d’ailleurs enfreint les règles de la démocratie consensuelle nationale. Autrefois détenteur d’une cause juste lorsque le Liban-Sud était occupé, il se retrouve aujourd’hui dénudé, délégitimé, voué aux gémonies sur la scène internationale. Cependant, toutes les raisons d’État ne sauraient justifier ce qu’Israël commet depuis une semaine. Le silence de la communauté internationale, qui incite Israël à poursuivre son action destructrice et meurtrière, est des plus assourdissants. La population civile n’a pas à payer le prix des équipées suicidaires d’un parti. Combien de fois faudra-t-il encore le répéter : aucune cause ne mérite qu’on sacrifie des vies innocentes pour elle. »
« Toute la fourberie d’une certaine politique se saisit dans cette équation qui veut que le Liban paye le prix de son indépendance sur l’autel d’un choc impliquant plusieurs puissances régionales, alors même que son peuple aspire à la vie, à la modernité, à la démocratie, à la paix, au pluralisme, loin de toutes les cultures du despotisme et de la mort. Ne l’a-t-il pas démontré de la plus belle manière durant la révolution du Cèdre, cette formidable culture de vie, à travers sa société civile ? N’est-ce pas cette même opinion publique libre, consciente et responsable, qui fustige aujourd’hui le déluge de violence résultant de l’inconscience d’une de ses parties, tout en condamnant la criminalité d’Israël ?Il est temps pour la communauté internationale d’inciter, par la coercition, Tel-Aviv, Damas ou Téhéran à respecter le droit du peuple libanais à la vie. »
« Cessons de sacrifier des générations sans que personne ne lève la main pour arrêter le massacre. Nul n’a le droit de sacrifier des jeunes générations pour ce qu’il considère comme sacré ou juste. Il est temps que le passage obligé des Libanais soit autre chose qu’une guerre à chaque génération. Il est temps que le seul lieu de rencontre entre les générations de cette région maudite cesse d’être l’autel de l’immolation. Il est temps d’écouter l’histoire d’Isaac ».
Par Axelle (Axelle) le dimanche 30 juillet 2006 - 13h14: |
Chers amis d'Harissa et chers amis d'Israël.
J'aimerais vous faire part de ce deuxième rêve que j'aie fait il y a 15 jours. Je vous avais fait part du premier où je me trouvais dans une rue de Jérusalem et où j'ai vu un vieil homme s'avancer vers moi en se tenant sur sa canne...
J'ai envoyé le récit de ce rêve à un ami d'ASHDOD. En voici le contenu :
Dans ce second rêve, j'ai revu ce vieil homme. Mais, je me trouvais dans des montagnes et non à Jérusalem comme la première fois. Il est venu à moi, marchant doucement s'aidant de sa canne.
Il s'est approché de moi et m'a dit ceci :
" Ma fille, ton pays va connaître la colère et la douleur. Il devra se battre encore et encore.
Mais, l'Eternel veillera sur ses enfants.
Ils verseront des larmes, mais, ce ne sera pas en vain...
Je reviendrai encore, mais, je ne serais pas seul cette fois-ci. Mais, le moment n'est pas encore venu, car trop d'impurs sont sur Eretz Israël " ...
Puis, tout à coup, une boule de feu est arrivée du ciel et j'ai dû crier, car je me suis réveillée toute tremblante de peur.
Il y avait dans le regard de ce vieil homme, de la colère, beaucoup de colère.
Au loin, se trouvait une silhouette que j'aie cru reconnaître : c'était Ariel Sharon. Il avait l'air si triste ... Quelque chose au fond de moi, me dit depuis longtemps qu'il est mort ...
Ce rêve m'a renforcé dans ma détermination de soutenir Israël plus que jamais. J'aime Israël.
Je pense chaque jour à ces jeunes soldats qui meurent au combat. Ils sont si jeunes ...
Chaque soir, je me branche sur le Kotel et je prie avec les gens que je vois sur mon écran.
Je demande à l'Eternel de protéger Israël et ses soldats. De protéger le peuple d'Israël.
De libérer israël et le monde de ces fous sanguinaires qui menacent le monde entier.
Laissez-moi vous dire amis d'Israël, combien je vous aime et combien j'aime Israël. Je suis là près de vous par la pensée. Je partage vos angoisses, vos peines, vos chagrins.
J'ai lu sur un site d'information ce matin que Mel GIBSON avait été arrêté en état d'ivresse et avait proféré des paroles antisémites !! Il se serait excusé ! Ben voyons !! Je suis écoeurée et dégoûtée.
Je vais prier très fort pour Israël et son peuple. Je suis certaine que l'Eternel écoutera nos prières ...
Puis-je me permettre de demander à Viviane et Hajkloufette de me contacter sur mon mail. Je les en remercie vivement.
axelledamauray2002@yahoo.fr
Je vous aime. Axelle
Par Meyer (Meyer) le dimanche 30 juillet 2006 - 12h42: |
Braham merci pour ton humour rafraichissant.
On voit que, malgré la situation, tu as toujours l'esprit à fessetoyer.
Par précaution, garde quand même ton masque à gaz près de toi.
Par Michka (Michka) le dimanche 30 juillet 2006 - 12h07: |
Ca ne vous rappelle pas la fameuse et fumeuse phrase de De Villepin quand il déclara qu' "Israël est une parenthèse de l'Histoire "?
Héhé! On a beau faire des déclarations sur le combat de l'antisémitisme dans ce pays, il en ait d'autres où nos politiques se dévoilent honteusement.
C'est ce qu'on appelle " LE RETOUR DU REFOULE "
Hassan Nasrallah: ‘Israël est un Etat provisoire’
Judith Cohen
samedi 29 juillet 2006 - 23:59
http://www.a7fr.com/default.aspx?tabid=52&articleType=ArticleView&articleId=11494
Le chef terroriste Hassan Nasrallah s’est exprimé ce samedi sur la télévision du Hezbollah, Al-Manar. Il a proféré des menaces à l'encontre d'Israël: « Le bombardement sur Afoula n’est qu’un début. De nombreuses villes du centre (d’Israël) seront attaquées si l’agression barbare contre nous se poursuit. Quand avez-vous vu un conflit israélo-arabe où 2 millions d’Israéliens sont forcés de fuir ou d’entrer dans les abris ? »
Au cours de la diffusion du discours de Nasrallah les sirènes avertissant de la chute de roquettes ont retenti à Carmiel : trois roquettes se sont abattues dans le nord de la ville, sans provoquer ni victimes ni dégâts.
Le sheikh s’est également référé à Israël comme d’un « pays provisoire ». « Israël a été établi comme un Etat militaire. L’armée n’a pas été établie comme l’armée de tout autre pays », a-t-il prétendu.
Au cours de son intervention, Nasrallah a brandi à la fois le drapeau libanais et celui du Hezbollah, et a promis que le Hezbollah ne se briserait pas et que la situation sur le terrain n’était pas telle que la présentait Israël.
« Il est clair que jusqu’à ce jour l’ennemi sioniste n’a atteint aucun objectif militaire. La destruction d’infrastructures et l’attaque contre des civils ne constituent pas une victoire militaire mais barbare » a-t-il avancé. « Jusqu’à présent l’ennemi n’a subi que des défaites militaires, avec les trois navettes de la marine détruites au large du Liban, ainsi que dans l’offensive terrestre, où les forces de l’unité des Golani ont essuyé une défaite » a-t-il poursuivi.
Il a continué à prétendre : « Pérès a déclaré : « C’est une guerre de vie et de mort pour Israël » et il a raison parce que si la ‘résistance’ sort vainqueur, l’entité sioniste n’aura pas d’avenir. Lorsque la nation (israélienne) commencera à perdre foi en son armée, ce sera le début de la fin pour eux. »
« La seule option de l’ennemi est de faire pression sur le Liban dans l’espoir d’obtenir un changement politique qui réduirait nos efforts à néant. Dans ce cadre la secrétaire d’Etat américaine Condoleeza Rice revient dans la région afin de nous imposer ses conseils », a affirmé le chef terroriste.
“Nous devons nous rendre compte qu’Israël est prêt à mettre un terme à son agression par peur de l’inconnu ; aujourd’hui plus que jamais Israël agit sous l’influence des Etats-Unis, et le Liban a besoin de détermination politique aussi bien que de détermination sur le terrain pour ses combattants au front. »
Quant aux récentes déclarations des responsables libanais selon lesquelles le Hezbollah exécutait la guerre de la Syrie et de l’Iran, Nasrallah a répliqué : « Il semble qu’un certain nombre de gens se méfient d’une victoire de la résistance- la victoire sera pour tout le Liban : elle sera dédiée à chaque Arabe, musulman et chrétien dans ce monde qui a protégé le Liban. »
Le chef du Hezbollah s’est tourné une nouvelle fois vers les pays arabes et a regretté qu’ils ne soutenaient pas son combat. « Nous ne leur demandons pas de combattre avec nous ou de nous défendre, mais ils ne doivent pas constituer un fardeau non plus. »
Nasrallah a également tenté de minimiser le rôle de la Syrie et de l’Iran dans la guerre, alléguant que ces deux pays ne fournissaient pas d’aide au Hezbollah. Il a remercié la Syrie pour avoir accueilli des milliers de réfugiés libanais.
Il a conclu en annonçant : « A l’ennemi et au monde je dis : tant que la guerre continue, nous serons préparés : nous n’allons pas faiblir ni être vaincus. A (George W.) Bush et (Ehoud) Olmert j’affirme : nous allons riposter avec plus de force, vous n’allez pas briser notre moral. »
Par Kinor (Kinor) le dimanche 30 juillet 2006 - 11h27: |
Le général Michel Aoun, homme intègre s'il en est, est-il en train de manquer un tournant historique ?
La Ména continuera à informer ses lecteurs de l’évolution de la situation, par voie de communiqués continus sur ce site, pour les développements mineurs, et par l’envoi de "breaking news" à ses abonnés, en cas d’événements majeurs.
Les politiques, les journalistes et les intellectuels du Liban ont connu, ces jours, le choc de leur vie. Ils savaient bien que le Hezbollah avait constitué un Etat indépendant dans notre pays, un Etat incluant tous les ministères et les institutions parallèles, en double de ceux du Liban. Ce qu’ils ignoraient, qu’ils découvrent à la faveur de cette guerre, et qui les paralyse de surprise et d’effroi, ce sont les dimensions de cette phagocytose.
De fait, notre pays était devenu une extension de l’Iran, et notre soi-disant pouvoir politique servait, de surcroît, de paravent politique et militaire aux islamistes de Téhéran. Nous avons découvert soudain que Téhéran avait stocké plus de 12'000 missiles, de tous types et de tous calibres, sur notre territoire et qu’il avait patiemment, systématiquement, organisé une force supplétive, avec le concours des Syriens, qui s’appropriait, davantage jour après jour, toutes les chambres de la Maison-Liban. Figurez-vous que nous hébergeons des missiles sol-sol sur notre territoire, les Zilzal, et que le tir de tels engins à notre insu a le pouvoir de déclencher un conflit stratégique régional et, potentiellement, l’anéantissement du Liban.
Nous savions que l’Iran, par l’intermédiaire du Hezbollah, construisait une véritable ligne Maginot au Sud mais ce sont les images de Maroun el-Ras et de Bint J’bail qui nous ont révélé l’ampleur de ces travaux. Une dimension qui nous a fait comprendre plusieurs choses d’un seul coup : que nous n’étions plus maîtres de notre sort. Que nous ne possédions pas le commencement des moyens nécessaires à inverser le cours de cet état de fait, et que ceux qui avaient fait de notre pays la base avancée du combat de leur doctrine islamique contre Israël n’avaient pas la moindre intention de renoncer volontairement à leur emprise.
Les discussions de salut national concernant l’application de la résolution 1559 et réunissant la plupart des courants politiques libanais n’étaient donc que de la poudre aux yeux. L’Iran et la Syrie n’avaient pas investi des milliards de dollars pour militariser le Liban afin d’y mener leur bataille, dans l’objectif d’accéder au désir des Libanais et de la communauté internationale qu’ils prennent leur quincaillerie et qu’ils partent la réinstaller chez eux.
Et puis l’indécision, la lâcheté, la division et l’irresponsabilité de nos dirigeants sont telles, qu’ils n’ont même pas eu à forcer leur talent. Pas eu besoin d’engager un bras de fer avec les autres composantes politiques du pays des cèdres. Ces dernières se sont montrées et continuent de se montrer inconsistantes.
Certes, notre armée, réformée durant des années par l’occupant syrien pour ne plus jamais pouvoir remplir son rôle de protectrice de la nation, n’avait pas la capacité à se mesurer aux miliciens du Hezb. Notre armée à qui il est plus dangereux de faire appel, en raison des équilibres explosifs qui constituent chacune de ses brigades, que de l’enfermer à double tour dans ses casernes. Une force encore largement inféodée à ses anciens maîtres étrangers, au point d’être incontrôlable ; au point d’avoir collaboré avec les Iraniens pour mettre NOS radars côtiers à disposition de leurs missiles, qui ont bien failli couler un bâtiment israélien en face de Beyrouth. Les éléments non-Hezbollah du gouvernement ignoraient, quant à eux, et jusqu’à l’existence de missiles sol-mer sur notre territoire… Cela a valu la destruction ultra justifiée de tous NOS radars par l’armée des Hébreux. Et encore nous en tirons-nous à bon compte dans cette embrouille.
Par Djlachem (Djlachem) le dimanche 30 juillet 2006 - 10h57: |
Hezbollah : le perpétuel sursis de Chirac
Pour beaucoup d’observateurs, Jacques Chirac a considérablement évolué dans son approche des problèmes qui frappent le Proche et le Moyen-orient. On a cru lire, dans ses dernières prises de position, une nette inflexion donnant l’impression qu’il a enfin pris la mesure du pouvoir de nuisance du chiisme politique et du terrorisme d’Etat de l’Iran et de la Syrie.
Il s’agit malheureusement, non pas d’une adhésion du chef de l’Etat français à une éthique retrouvée, mais bel et bien de l’obéissance à une realpolitik nouvelle et tout aussi aventureuse que la précédente.
La réalité est que les tensions internationales suscitées par l’Iran, à propos de son programme nucléaire à vocation soi-disant civile, ont provoqué la formation de blocs d’intérêts antagonistes à l’échelle mondiale. L’un d’eux, opposé à l’hégémonisme iranien, est constitué de ce que l’on pourrait grossièrement appeler le conglomérat sunnite où l’on retrouve des alliés traditionnels de la France, notamment les monarchies pétrolières qu’on ne saurait caresser autrement que dans le sens du poil.
Par ailleurs, les maladresses d’un jeune président syrien pas très malin et inexpérimenté ont provoqué un clash brutal autant qu’inattendu avec la France. Cette dernière, du fait de ce différend, avait même contribué, en accord avec les États-Unis, à l’élaboration de la résolution 1559 qui a été la base onusienne ayant permis l’évacuation des troupes syriennes du Liban. La France s’était pourtant fort bien accommodée de cette occupation du temps d’Hafez el Assad et n’aurait certainement pas risqué de torpiller ses relations avec le vieux Raïs syrien avec une telle résolution. Comme quoi le cours de l’Histoire tient parfois à peu de choses…
Ce sont là les deux raisons principales qui ont permis la légère déviation de l’axe de la politique étrangère française qui passe désormais par Riyad et Le Caire en prenant soin d’éviter Téhéran et Damas.
Mais pour l’essentiel, la vision de Jacques Chirac n’a pas évolué du tout. Homme de gauche contrarié, gaulliste par accident, dénué de convictions marquées, ballotté entre les influences altermondialistes et les intérêts mercantiles de la France, ses positions restent très éloignées de celles que devraient avoir le chef d’Etat charismatique de la plus importante nation politique européenne. On est à mille lieues des positions très fermes des diplomaties américaine et britannique qui n’hésitent pas, elles, à appeler un chat un chat, en désignant bien le Hezbollah comme l’organisation terroriste responsable de l’escalade de la violence qui sévit en Israël et au Liban.
Chirac continue de se perdre en circonlocutions et s’obstine à vouloir, à tout prix, sauver le Hezbollah. Dans une interview accordée au Monde du 27 juillet 2006, il s’entête : "Le Hezbollah est actuellement dans le gouvernement libanais. On peut très bien imaginer, en tout cas souhaiter, que le Hezbollah tire les conséquences de sa présence même au sein du gouvernement, et qu'il se transforme en force politique. D'où la nécessité qu'il y a à avoir un minimum de contacts entre le gouvernement libanais et le Hezbollah. Le Hezbollah, désarmé, a une vocation à être une force politique au Liban."
Force politique ? Une cohorte terroriste dont le but ultime et irréductible est l’éradication d’Israël ? En quoi le Liban aurait-il besoin d’une telle "force politique"? Ne serait-il pas judicieux de tout faire pour que cette organisation disparaisse ? Il s’agit même là du souhait consensuel de la plupart des pays arabes, de la plupart des nations occidentales, même de la plupart des Libanais s’ils ne craignaient pas de s’exprimer librement. Mais pas de Jacques Chirac…
Le Hezbollah a beau marteler qu’il n’a qu’un but et un seul, la disparition de l’Etat juif, Chirac s’entête à lui trouver "une vocation politique". Un peu comme si on voulait sans cesse donner sa chance à un tueur en série, refuser de le mettre hors d’état de nuire et lui accorder un sursis perpétuel alors qu’il vocifère pourtant son désir de tuer encore et toujours.
Notre Président est-il dupe de la dichotomie affichée entre la branche sociale et la branche militaire de cette milice ? A-t-il oublié que les SS avaient eux aussi leurs œuvres sociales ? Aurait-il fallu, au nom de l’existence de crèches nazies, hésiter à extirper le totalitarisme hitlérien d’Europe ?
À chaque époque ses grandes figures :
Aux années 40 : Roosevelt, Churchill, de Gaulle.
Aux années 2000 : Koffi Annan, Romano Prodi et Jacques Chirac…
Jean-Paul de Belmont © Primo-Europe, 27 juillet 2006
Par Kinor (Kinor) le dimanche 30 juillet 2006 - 10h49: |
Bravo Braham
un peu d'humour , c'est bon pour le moral..
Par Braham (Braham) le dimanche 30 juillet 2006 - 10h15: |
Après les sirènes très matinales d'aujourd'hui, un peu d'humour c'est bon pour le moral.
J'ai pas trouvé mieux que ce Globe où tout le Moyen Orient est noyé au Centre du "Monde".
Attention aux explosions !!
Par Victor (Victor) le dimanche 30 juillet 2006 - 10h17: |
Communiqué du Cercle Léon BLUM
La situation au Liban : Stop à l'hypocrisie
Le Liban se trouve à nouveau plongé dans une situation de crise majeure. À qui la faute ?
a.. Qui a complaisamment hébergé pendant des années des milices islamistes surarmées par des états terroristes que sont la Syrie et l'Iran ?
b.. Qui a permis que des mouvements, commandités par des pays étrangers, fassent régner la terreur dans le sud Liban en défiant quotidiennement l'autorité de l'état libanais ?
c.. Qui a accepté que, depuis son territoire, chaque jour des missiles et des roquettes soient tirés sur le nord d'Israël ?
b.. Qui a accepté que, pendant des années, la Syrie occupe son territoire et bafoue le pouvoir libanais ?
e.. Qui a refusé d'appliquer la résolution 1559 de l'ONU exigeant le désarmement du Hezbollah ?
f.. Qui a permis que le Premier Ministre libanais, Raffik HARRIRI, soit assassiné par les services secrets syriens ?
g.. Qui possède 4 ministres du Hezbollah dans son gouvernement ?
h.. Qui a permis l'enlèvement de deux soldats israéliens et les retient prisonniers sur son territoire ?
i.. Qui accueille complaisamment sur son sol un leader islamiste qui ne cesse de proclamer sa volonté de détruire Israël ?
Quand on cumule un tel palmarès, on ne peut s'étonner recevoir une réponse à la complaisance dont on fait preuve à l'égard du terrorisme.
Quant aux nations occidentales en général et à la France en particulier, elles devraient se souvenir que :
a.. Si la diplomatie internationale avait permis la libération des soldats israéliens enlevés par des milices terroristes,
b.. Si la France avait agi pour que le soldat enlevé, de nationalité Française, soit relâché,
c.. Si les Nations Unies, protectrices du Liban, avaient fait pression sur la Syrie et l'Iran pour désarmer les milices qui se trouvent sur le sol libanais,
d.. Si le Liban avait recouvré une réelle autorité nationale,
La Paix règnerait à la frontière israélo-libanaise !!!
Paris le 27/07/2006
Par Mena (Mena) le dimanche 30 juillet 2006 - 09h00: |
Les gens les plus hypocrites de la terre (info # 012907/6) [Analyse]
Par Michaël Béhé à Beyrouth © Metula News Agency
Les politiques, les journalistes et les intellectuels du Liban ont connu, ces jours, le choc de leur vie. Ils savaient bien que le Hezbollah avait constitué un Etat indépendant dans notre pays, un Etat incluant tous les ministères et les institutions parallèles, en double de ceux du Liban. Ce qu’ils ignoraient, qu’ils découvrent à la faveur de cette guerre, et qui les paralyse de surprise et d’effroi, ce sont les dimensions de cette phagocytose.
De fait, notre pays était devenu une extension de l’Iran, et notre soi-disant pouvoir politique servait, de surcroît, de paravent politique et militaire aux islamistes de Téhéran. Nous avons découvert soudain que Téhéran avait stocké plus de 12'000 missiles, de tous types et de tous calibres, sur notre territoire et qu’il avait patiemment, systématiquement, organisé une force supplétive, avec le concours des Syriens, qui s’appropriait, davantage jour après jour, toutes les chambres de la Maison-Liban. Figurez-vous que nous hébergeons des missiles sol-sol sur notre territoire, les Zilzal, et que le tir de tels engins à notre insu a le pouvoir de déclencher un conflit stratégique régional et, potentiellement, l’anéantissement du Liban.
Nous savions que l’Iran, par l’intermédiaire du Hezbollah, construisait une véritable ligne Maginot au Sud mais ce sont les images de Maroun el-Ras et de Bint J’bail qui nous ont révélé l’ampleur de ces travaux. Une dimension qui nous a fait comprendre plusieurs choses d’un seul coup : que nous n’étions plus maîtres de notre sort. Que nous ne possédions pas le commencement des moyens nécessaires à inverser le cours de cet état de fait, et que ceux qui avaient fait de notre pays la base avancée du combat de leur doctrine islamique contre Israël n’avaient pas la moindre intention de renoncer volontairement à leur emprise.
Les discussions de salut national concernant l’application de la résolution 1559 et réunissant la plupart des courants politiques libanais n’étaient donc que de la poudre aux yeux. L’Iran et la Syrie n’avaient pas investi des milliards de dollars pour militariser le Liban afin d’y mener leur bataille, dans l’objectif d’accéder au désir des Libanais et de la communauté internationale qu’ils prennent leur quincaillerie et qu’ils partent la réinstaller chez eux.
Et puis l’indécision, la lâcheté, la division et l’irresponsabilité de nos dirigeants sont telles, qu’ils n’ont même pas eu à forcer leur talent. Pas eu besoin d’engager un bras de fer avec les autres composantes politiques du pays des cèdres. Ces dernières se sont montrées et continuent de se montrer inconsistantes.
Certes, notre armée, réformée durant des années par l’occupant syrien pour ne plus jamais pouvoir remplir son rôle de protectrice de la nation, n’avait pas la capacité à se mesurer aux miliciens du Hezb. Notre armée à qui il est plus dangereux de faire appel, en raison des équilibres explosifs qui constituent chacune de ses brigades, que de l’enfermer à double tour dans ses casernes. Une force encore largement inféodée à ses anciens maîtres étrangers, au point d’être incontrôlable ; au point d’avoir collaboré avec les Iraniens pour mettre NOS radars côtiers à disposition de leurs missiles, qui ont bien failli couler un bâtiment israélien en face de Beyrouth. Les éléments non-Hezbollah du gouvernement ignoraient, quant à eux, et jusqu’à l’existence de missiles sol-mer sur notre territoire… Cela a valu la destruction ultra justifiée de tous NOS radars par l’armée des Hébreux. Et encore nous en tirons-nous à bon compte dans cette embrouille.
On a beau jeu désormais de pleurnicher et de jouer hypocritement le rôle des victimes. Nous nous y entendons à nous faire plaindre et à prétendre que nous ne sommes jamais responsables des horreurs qui se déroulent à intervalles réguliers sur notre sol. Bien sûr cela n’est que foutaise ! La résolution 1559 du Conseil de Sécurité, exigeant de NOTRE gouvernement qu’il déploie NOTRE armée sur NOTRE territoire souverain, le long de NOTRE frontière internationale avec Israël et qu’il désarme toutes les milices évoluant sur NOTRE sol, a été votée le 2 septembre 2004.
Nous disposions de deux ans pour mettre en œuvre cette résolution et pour garantir ainsi un avenir paisible à nos enfants et nous n’avons strictement rien fait pour cela. Notre plus grand crime – mais ça n’est pas le seul ! –, encore, n’est pas de ne pas y être parvenus, mais de n’avoir rien tenté ni rien entrepris. Et cela, ce n’est la faute de personne d’autre que celle des minables politiciens libanais.
Notre gouvernement, même depuis le départ de l’occupant syrien, a laissé les bateaux et les camions d’armes se déverser chez nous. Sans même se préoccuper de regarder leur chargement. Il a hypothéqué les chances de renaissance de ce pays en confondant le Printemps de Beyrouth avec la libération de Beyrouth. En fait, nous venions d’obtenir une occasion, une sorte de moratoire inespéré, pour nous permettre de prendre notre avenir en mains, rien de plus.
Dire que nous n’avons même pas été capables de nous entendre pour "pendre" Emile Lahoud – le pantin des Al-Assad – sur la Place des Martyrs et qu’il est toujours président de ce que certains s’entêtent à appeler notre république… Il n’y pas à chercher beaucoup plus loin : nous sommes ce que nous sommes, c’est-à-dire pas grand-chose.
Toutes les personnes assumant des responsabilités publiques et informationnelles dans ce pays sont responsables de la catastrophe. Sauf ceux de mes confrères, journalistes et éditeurs, qui sont morts, assassinés par les barbouzes syriens, parce qu’ils étaient nettement moins lâches que ceux qui ont leur ont survécu. Et Lahoud est resté à Baabdé ! (le palais du président de la République du Liban. Ndlr).
Et lorsque je parle de catastrophe, je n’entends pas l’action menée par Israël pour répondre à l’agression de ses civils et de son armée, qui s’est produite depuis notre sol et que nous n’avons strictement rien fait pour éviter, et dont nous sommes conséquemment responsables. Toute dérobade à cette responsabilité – certains, ici, n’ont pas les notions du droit des nations minimales nécessaires à le comprendre ! – signifie que le Liban, en sa qualité d’Etat, n’existe pas.
L’hypocrisie se poursuit : même certains éditorialistes du respectable L’Orient-le-Jour mettent dos à dos la sauvagerie du Hezbollah et celle des Israéliens. Honte ! Veulerie ! Et nous serions qui, dans cette fable ? Les pauvres victimes ad aeternam des ambitions des autres ?
Les hommes politiques soit soutiennent cette thèse insensée, soit se taisent. Ceux dont on attendait qu’ils parlent, qu’ils sauvent notre image, se taisent comme les autres. Et je fais précisément allusion au général Aoun, qui aurait pu passer l’épaule en clamant la vérité. Même son ennemi, Walid Joumblatt, le chef des Druzes s’est montré moins… vague.
Victime ? Le Liban ? Quelle plaisanterie !
Avant l’attaque israélienne, il n’y avait plus de Liban, ce n’était plus qu’un hologramme. A Beyrouth, des citoyens innocents comme moi se voyaient interdire l’accès de certaines zones de leur propre capitale. Mais notre police, notre armée et nos juges aussi en avaient été exclus. C’était le cas, par exemple, du périmètre de commandement du Hezbollah et des Syriens dans le quartier de Haret Hreïk (en rouge sur la carte satellite). Un carré d’un kilomètre de côté, une capitale dans la capitale, gardé en permanence par une armée de Horla [1], possédant ses institutions, ses écoles, ses crèches, ses tribunaux, sa radio, sa télévision et surtout… son gouvernement. Un "gouvernement" qui a décidé seul, à la place des potiches de celui du Liban – dans lequel le Hezbollah a également ses ministères ! – d’agresser un Etat voisin, avec lequel nous n’entretenons aucun différent substantiel ou fondé, et de NOUS plonger ainsi dans un conflit sanglant. Et si attaquer un Etat souverain sur son territoire, assassiner huit de ses soldats, en kidnapper deux autres et, simultanément, lancer des roquettes sur neuf de ses villes ne constitue pas un casus belli, il faudra alors revoir sérieusement la définition de ce principe juridique.
Alors ils en sont presque tous, ces politiciens lâches, y compris de nombreux leaders et religieux chiites eux-mêmes, à bénir chaque bombe qui se détache d’un F-16 juif et qui vient réduire à l’état lunaire l’insulte à notre souveraineté que constituait Haret Hreïk, en plein cœur de Beyrouth. Sans les Israéliens, comment aurions-nous fait pour recevoir une nouvelle chance – que nous ne méritons en aucune façon ! – de reconstruire notre pays ?
Chaque fortin irano-syrien que Jérusalem détruit, chaque combattant islamique qu’elle élimine, et c’est le Liban qui se remet proportionnellement à revivre ! Les soldats d’Israël font, une nouvelle fois, notre travail. A nouveau, comme en 82, nous assistons, lâches, terrés, minables et en les insultant, en plus, à leur sacrifice héroïque qui nous permet de conserver l’espoir. De ne pas être engloutis dans les entrailles de la terre. Car, bien évidemment, à force de nous être souciés du Liban-Sud comme de notre dernière chemise, d’avoir laissé l’étranger se saisir des privilèges qui nous appartenaient, nous n’avions plus la capacité de recouvrer notre indépendance et notre souveraineté. Si, à l’issue de cette guerre, l’armée libanaise reprend le contrôle de son territoire et se débarrasse de l’Etat dans son Etat, qui œuvrait à la mort par asphyxie du dernier cité, ce sera uniquement grâce à Tsahal, et cela, tous ces poltrons de politiciens, de l’escroc Fouad Siniora, à Saad Hariri, le fils du pilleur du Liban, et au général Aoun-le-droit, le savent parfaitement.
Quant aux destructions causées par les Israéliens… que voilà une autre imposture : regardez la carte satellite ! J’ai positionné, tant bien que mal, MAIS DANS DES PROPORTIONS CORRECTES, les parties de ma capitale qui ont été détruites par Israël. Il s’agit de Haret Hreïk – en totalité – et des demeures des chefs du Hezbollah, situées dans la grande banlieue chiite de Dayaa (comme ils l’écrivent) et que j’ai encadrée en bleu.
En plus de ces deux zones, Tsahal a fait sauter un immeuble de commandement du Hezbollah de 9 étages, dans la city de Beyrouth, plus haut sur la carte que Haret Hreïk et légèrement à gauche (au nord-ouest). Il s’agissait du "perchoir" de Nasrallah à l’intérieur de la cité, par lequel il affirmait sa présence-prédominance sur nous. Un entrepôt d’armes syriennes dans le port, deux radars de l’armée, que des officiers chiites avaient mis à la disposition du Hezb, et un camion suspecté de transporter des armes, dans le quartier chrétien d’Achrafieh.
De plus, les infrastructures routières et aéroportuaires ont été mises hors d’état de fonctionner : elles servaient à nourrir le Hezbollah en armes et en munitions. Hors ceci, Tsahal n’a rien touché, rien abîmé, et tous ceux qui parlent de la "destruction de Beyrouth" sont soit des menteurs, soit des Iraniens, soit des antisémites, soit des absents. Même les maisons situées à une ruelle des objectifs que j’ai mentionnés n’ont pas été touchées, pas même n’ont-elles subi une égratignure ; c’est, en regardant ce travail, que l’on comprend la signification du concept de "frappes chirurgicales" et que l’on peut s’extasier devant la dextérité des pilotes juifs.