Dany Fischer - Un des premiers chanteurs de rock des annees 60's
Dany Fischer, pseudo emprunté au film "King Créole", de son veritable nom Ange, Daniel Bocobza, est né en 1945 a Tunis. Il débute sa carrière sous le pseudo de Jean-Pierre Cardo et enregistre quelques adaptations françaises d'Elvis Presley dont "Je ne veux plus être un dragueur en 1961 et "Pas de chewing-gum pour les croûlants" en 1962. Par la suite il prend le pseudo de Dany Fischer et enregistre quelques disques dont "Jolie Nancy", "Un soir d'été" et aussi une chanson qui a pour titre "Les deux copains" en duo avec la chanteuse Bach Yen.
Second couteau de la vague rock/twist française (période Hallyday chez Vogue), Jean-Pierre Cardo alias Dany Fischer, de l'écurie Polydor, voit la pointure maison Danyel Gerard lui adapter quelques titres américains de Doc Pomus et Mort Shuman, qu'il se retrouve parfois à interpréter avant d'autres plus célèbres que lui ("Quand le film est triste" en 1962 avant que Sylvie Vartan n'en fasse un de ses premiers tubes ou "T'as seize ans", chanté par Johnny Hallyday en 1963). Quatre 45 tours (quarante-cinq tours 4 titres) paraîtront et entendre cette voix plutôt juvenile ne peut que réveiller une certaine nostalgie.
Discographie
1961- Polydor 45 tours
- Je ne veux plus être un dragueur - Écrit sur mon coeur / Je n'aimerai que toi - Je n'dirai pas non
- Surpat - T'as seize ans / Un soir de pluie - Gan eden
1962 - Polydor 45 tours
- Quand le film est triste - Ouvre-moi la porte / Pas de chewing-gum pour les croulants - Croque la pomme
- Kissin' twist - Les pieds sur terre / 15 ans - Quand le coeur a faim
1962 - Apex 45 tours Canada
- Quand le film est triste / Ouvre-moi la porte
Twistin' The Rock Vol 18 - de Dany Fischer
Titres de cet Album
1 - Je Ne Veux Plus Etre Un Dragueur
2 - Ecrit Sur Mon Coeur
3 - Je N'Aimerai Que Toi
4 - Je N'Dirai Pas Non
5 - Surpat'
6 - T'As Seize Ans
7 - Un Soir De Pluie
8 - Gan Eden
9 - Quand Le Film Est Triste
10 Ouvre-Moi La Porte
11 Pas De Chewing-Gum Pour Les Croulants
12 Croque La Pomme
13 Kissin'Twist
14 Les Pieds Sur Terre
15 Quinze Ans
16 Quand Le Coeur A Faim
Taieb, Willy, dit Lewis - ancien chef des musiciens de Claude François, Batteur et co-fondateur des Chats Sauvages
Willy Lewis, de son vrai nom William Taïeb, ne a Tunis en 1945, fut le premier batteur du groupe "Les Chats Sauvages".
Précédemment, il jouait dans des formations de jazz. Il fit aussi un passage dans le groupe "Les Champions". Il créa également par la suite un studio d'enregistrement et reprit du service dans l'album enregistré au Chateau d'Hérouville par "Les Chats Sauvages" pour leurs 20e anniversaire avec Dick Rivers en Aout 1981.
Les Chats Sauvages, groupe formé en 1960 avec Gérard Jacquemus, Jean-Claude Robolli, Gérard Robolli, William Taieb et Hervé Forneri (Dick Rivers). À la sortie du 45 tours "Twist à Saint-Tropez" en 1961, c'est le triomphe et ils deviennent très rapidement le groupe numéro deux en France. Mais malgré les nombreux succès sur disques, les Chats Sauvages eurent du mal au départ de Dick Rivers en été 1962, à maintenir leur célébrité.
Fin 1961, Willy Lewis quitte Les Chats Sauvages pour fonder le groupe "Les Champions". Nous sommes un matin de 1961 et le petit Willy Taieb , rapatrie de Tunis, plus connu sous le pseudo"" Willy Lewis, regarde Eddy Barclay avec des yeux ecarquillés car Barclay lui demande de quitter le groupe les ""chats sauvages"" qu'il avait crée avec les freres Roboly . Et voila comment WILLY LEWIS, ex batteur "vedette" des CHATS SAUVAGES, pensant faire carrière en haut de l'affiche, se joint a un autre groupe " Les champions " .
C'est ainsi qu'est né le groupe "LES CHAMPIONS" qui s'appelaient au debut : WILLY LEWIS et ses CHAMPIONS avec Jean Claude CHANE !
Ils enregistrent leur premier 45t, SA GRANDE PASSION, LE ROCK DU BAGNE, DYNAMITE, J'AIME LE TWIST.
Début novembre, c'est la première tournée avec au programme l'ALCAZAR à Marseille, où ils passent avec LES CHAUSETTES NOIRES et GILIAN HILLS. Puis , ils passent au FESTIVAL DE ROCK au PALAIS DES SPORTS où la vedette est VINCE TAYLOR & LES PLAYBOYS. Début 62, ils sortent un deuxième disque BYE BYE MON AMOUR, HELLO MARY LOU, YA TWIST, NE PLUS ME PASSER DU TWIST. Puis le groupe se sépare de WILLY LEWIS.
willy lewis apres sont intermede des ""champions"", va faire un court sejour chez les ""gamblers"". Il s'impose comme le meilleur batteur et le plus doué de sa generation. Par la suite,il a ete aussi le chef des musiciens de Claude Francois.
Aujourd'hui, il dirige le "LEWIS SHOW BUSINESS" a Paris.
Marcel Dadi est un guitariste virtuose français né en Tunisie, à Sousse, le 20 août 1951. Il décède accidentellement le 17 juillet 1996 lors du crash du vol TWA 800.
Lorsque sa famille s'installe en France il a 3 ans et il apprend la guitare à l'âge de 10 ans et demi. Il eut la révélation du picking en entendant une chanson de Bob Dylan interprétée par Hugues Aufray, La Fille Du Nord[1]. Des amis[2] lui font découvrir des grands maîtres de cette technique comme Chet Atkins, Merle Travis, Jerry Reed et Doc Watson. Séduit, il décide d'abandonner le rock pour apprendre cette technique et au bout de 4 années il commence à se produire sur des petites scènes interprétant notamment les Beatles et les Rolling Stones.
Marcel Dadi mène à la fois la guitare et des études de kinésithérapeute, une fois le diplôme obtenu il préfèrera se consacrer exclusivement à la guitare et sortira son premier album en 1972.
En 1971-1972, les soirées du mardi soir au Centre américain du boulevard Raspail à Paris : les Hootnanny, organisés par Lionel Rochmann, font découvrir ses talents de guitariste, aux côtés de Stefan Grossman, Hervé Cristiani, Michel Haumont, etc. Son talent et sa facilité à jouer un style encore trop inconnu du public répandent sa réputation dans Paris. Il commence ensuite à donner des cours de guitare, qui deviennent réputés.
En 1972, le magazine Rock & Folk, dans lequel il tient une rubrique mensuelle de technique musicale, publie pour la première fois « La Guitare à Dadi ».
Outre ses albums, Marcel Dadi a contribué à faire connaître le « picking » en transcrivant et publiant les morceaux et les arrangements de Chet Atkins, Merle Travis, Antonio Carlos Jobim, etc.
Suite à son succès, il enregistre son premier album : La Guitare à Dadi (pochette illustrée par Mandryka) (premier album de guitare acoustique accompagné des tablatures des morceaux[3]) dans un petit studio parisien en 1973 sans que le distributeur n'y croie réellement. Au final, La Guitare à Dadi est disque d'or et la célébrité du guitariste ne cesse de s'accroître. Il publie peu de temps après « La méthode de guitare à Dadi » qui se vend à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires. La même année, son deuxième album Dadi's Folk paraît. Il fait ensuite la connaissance de Chet Atkins, qui est lui aussi séduit par le jeune guitariste français.
Après sa rencontre avec les guitares Ovation, Marcel qui ne cesse de faire progresser sa technique pourtant déjà avancée devient alors une star. La Guitare à Dadi 3 est disque d'or, et sa nouvelle méthode de guitare pour débutant se vend à 127 500 exemplaires. Il se produit sur la scène de l'Olympia et en 1974, enregistre les disques Dadi & Friends 1 et Light's up Nashville 1 et 2 avec les plus grands de la musique dont, entre autres, Chet Atkins. Il ouvre alors un magasin de musique à Paris (rue de Douai) et part à Londres jouer un concert avec John Renbourn et Stefan Grossman. Il fera par la suite la promotion des guitares de la marque Taylor et sera le premier importateur des guitares de marque Godin du concepteur Robert Godin, inventeur de la guitare électrique solid body à cordes nylon.
En 1975, il rencontre Jean-Félix Lalanne (alors agé de 13 ans) lors d'un concert à Marseille. Après la représentation, Marcel Dadi accueille le jeune guitariste dans sa loge et se fige littéralement lorsque ce dernier joue à la suite l'intégralité des titres du compositeur à la perfection. Quelques années plus tard, Jean-Félix Lalanne montera sur scène avec son idole.
En 1983, il décide de faire une pause et part en Israël pour 5 ans, sans jamais se détourner de la guitare, et rédige une nouvelle méthode : « Les grands secrets révélés ».
Il revient en France en 1988 pour un concert à l'Olympia avec Jean-Félix Lalanne qui se poursuit par une tournée en duo, d'où naîtra l'album Country et Gentleman. La « Atkins Dadi Guitar Players Association » est ensuite crée, accompagné par « Guitarist magazine ».
En 1990, il part à Nashville pour enregistrer trois nouveaux albums : Nashville rendez-vous, Fingers Crossings et Country Guitar Flavors, qui seront les derniers albums de Marcel. Le 17 juillet 1996, alors qu'il est intronisé pour un dernier honneur au « Walkway of Stars » du Country Music Hall of Fame, il meurt tragiquement dans un accident d'avion de la TWA, laissant derrière lui l'image d'un Dadi à l'humour aussi prompt que sa carrière fut atypique. Le corps de Marcel Dadi a été repéché de l'océan puis inhumé au cimetière juif du Mont des Oliviers à Jérusalem en 1996.
Habiba Msika, également orthographié Habiba Messika ou Hbiba Msika (حبيبة مسيكة), née en 1893 à Tunis et décédée le 20 février 1930 à Tunis, est une chanteuse, danseuse et comédienne juive tunisienne. Née Marguerite Msika, elle est la nièce de la chanteuse Leila Sfez.
Elle gravit rapidement les échelons de la gloire sous le pseudonyme d'Habiba (« bien-aimée »).
Jeunesse
Elle naît dans un quartier juif de Tunis au sein d'une famille pauvre. Ses parents Daïda et Maïha travaillent dans le commerce du fil.
Elle apprend à lire et écrire à l'école de l'alliance israélite qu'elle quitte après 7 ans pour suivre, grâce à l'aide de sa tante, des cours de chant, de solfège et d'arabe classique auprès du célèbre compositeur Khemaïs Tarnane et du ténor égyptien Hassan Bannan.
Elle épouse son cousin Victor Chetboun mais leur union durera peu de temps.
Son premier récital a lieu au palais Assous de La Marsa où elle rencontre son pygmalion et amant : le ministre de la plume Aziz.
Carrière
C'est à partir des années 1920 que sa carrière décolle : elle devient un véritable sexe-symbole et initie le phénomène des « soldats de la nuit », surnom donné à ses fans, en majorité de jeunes dandys de la bourgeoisie tunisienne.
C'est à cette époque qu'elle monte avec son amant à Paris où elle rencontre, par son entremise, Pablo Picasso ou encore Coco Chanel qui dira d'elle :
« Habiba est un tempérament de feu sous ses grâces d'orientale. Elle imposera Paris en Afrique du Nord. »
De retour en Tunisie, elle joue Le Fou de Leïla, Lucrèce Borgia et la plupart des pièces du répertoire shakespearien.
En mars 1925, elle joue le fameux Roméo et Juliette au théâtre Ben Kamla. Elle interprète Roméo alors que Rachida Lotfi, une actrice israélite libyenne, joue Juliette. C'est Mahmoud Bourguiba, frère du leader nationaliste tunisien Habib Bourguiba, qui monte la pièce. Le baiser qu'elle échange avec Rachida provoque une véritable émeute, la scène étant incendiée par des spectateurs outrés. Il faudra l'intervention de ses « soldats de la nuit » pour maîtriser la situation. Déjà connue pour ses sympathies nationalistes, elle provoque une nouvelle fois le scandale en 1928 en jouant Patrie. Les martyrs de la liberté enroulée dans le drapeau tunisien et scandant des slogans indépendantistes. Elle arrêtée par les autorités coloniales à la sortie avec ses « soldats de la nuit ».
Fin tragique
Maîtresse du prince Fouad d'Égypte à la même époque, elle fait la connaissance de Eliahou Mimouni qui est un riche israélite de Testour follement épris d'elle : il ira jusqu'à lui construire un palais. Elle quitte quand même ce dernier et entame une nouvelle idylle avec un ami d'enfance (Mondher Maherzi). Enceinte, elle décide de l'épouser.
Au matin du 20 février 1930, son ex-amant Eliahou Mimouni pénètre dans son appartement de la rue Alfred-Durand-Claye à Tunis, l'asperge d'essence et la brûle vive. Grièvement brûlé à son tour, il meurt peu après. Msika sera inhumée au cimetière du Borgel à Tunis.
Prototype de la femme libre et maîtresse de son destin, cantatrice charismatique et actrice audacieuse, véritablement adulée par la population tunisienne autochtone, Msika était un véritable phénomène de société à son époque.
Habiba Msika - “HabÎbat El KÔl” - Par Hamadi Abassi
La chanson, elle y vint d’une manière inopinée, emboîtant le pas à sa tante Leyla Sfez, une célèbre chanteuse de café-concert. Autodidacte, Habiba Messika Marguerite entrepris grâce à ses nombreuses aptitudes artistiques, un parcours prodigieux qui la propulsa très vite au sommet de la célébrité. Jamais, une sanâa ne fit autant d’unanimité autour de sa personne. Musicienne, chanteuse, danseuse, comédienne, elle réussissait tout ce qu’elle entreprenait, apportant en prime, un sens évident de l’innovation.
“ Andek Bahria Ya Raïs ” ( “ Tu as des marins Capitaine ” )
Elle comprit très vite, qu’une belle voix ne suffisait pas pour durer dans l’affection de son public, mais qu’il fallait à chaque fois le surprendre, pour préserver ses faveurs. Habiba Messika changeait plusieurs fois de costumes de scène au cours de son répertoire, scénographiait son tour de chant, qu’elle animait par des projections de lanterne magique.
La Hara, Sidi Bou Mendil et Sidi Bou Hdid, n’en croyaient pas leurs tréteaux et assistaient éblouis, à ce déballage de talent et de charme, qui permirent à cette jeune israélite d’acquérir une grande notoriété et de troquer les tréteaux des Caf’Conc, pour les salles de concerts. Habiba Messika étonnait tous ses pairs, car elle interprétait avec un bonheur égal, le franco-arabe, la Taktouka, le qacid et le Dawr en arabe littéraire, réitérant cette difficulté au théâtre, pour jouer les grands classiques du répertoire. Ravi, le tout Tunis découvrait sa nouvelle sultane, Habîbet El Kôl, celle dont les mélodies charmaient les oreilles du public et embrasaient les cœurs de ses nombreux admirateurs.
“ Illî thiheb tishir râjilha ” - “ Celle qui veut ensorceller son mari ”
Les cheveux coupés courts, la mèche en bataille, elle affichait sa désinvolture et son excentricité, en arborant un costume marin généreusement décolleté pour interpréter le classique « Andek Bahria yâ rayyis wel bahr kwayyis yâ rayyis», une tenue militaire empire pour entrer dans la peau de ce prince romantique l’Aiglon, ou Hamlet pour la troupe «Echahama El Arabia». Séductrice, elle aimait surprendre et choquer par son anti-conventionnalisme, en étalant au grand jour ses frasques amoureuses. Elle offrait l’image irrévérencieuse d’une femme affranchie et libre, réceptive au souffle de modernité que véhiculait le siècle naissant. Toutes les scènes de music-hall et de théâtre se l’arrachaient, alors que les maisons de disques lui faisaient de véritables ponts en or.
Un riche propriétaire terrien de Testour, ruiné et éconduit par la belle, fou de douleur et de jalousie, arrose d’essence le lit de sa maîtresse durant son sommeil et craque une allumette. Gravement brûlée, Habiba succombe à ses blessures. Le 23 février 1930, la nouvelle de sa mort fit l’effet d’un séisme auprès du public tunisois. À l’image de la star, les obsèques sont grandioses, gorgées d’une émotion à la mesure d’une certitude qu’on porte en terre une grande dame de la chanson tunisienne. «Zourouni Kol Sana Mara»
Ya ness essmeou el ghriba Venez écouter l’impensable
Eli gara li ana Habiba Ce qui m’est arrivé à moi, Habiba
Zit men el khedma farhana Je suis entrée heureuse de mon travail
Tkhelt el farchi nassanna Fatiguée, j’ai été me coucher
Tkel aliya ouahad rhadar Sur moi s’est jeté un homme cruel
Rma aliya el nar Sur moi, il a jeté le feu
Ma tkelouch el denia nassiana Ne dites pas qu’on oublie avec le temps
Eli ameli ma khalitouch Moi, je ne l’ai pas laissé
I kamel el shar Finir le mois
HABIBA MESSIKA, « La diva de Tunis » - Par Nadia HADDAOUI - Extrait de la revue ATPJT 1994
Il y avait une époque où l’artiste était ce dilettante aux multiples talents qui séduisait les foules jusqu’à l’exaltation. En ce temps-là, la vie culturelle était un émerveillement constant, une aventure semée de découvertes et d’adorations. Y a-t-il aujourd’hui un artiste qui ne regrette pas ce paradis perdu des années 20 ou qui n’aspire pas à cet idéal qui faisait délirer les foules et ruiner les aristocrates ?…
Figure mythique de ces années 20, Habiba MESSIKA illustre à merveille cet idéal de dilettantisme parfait qui faisait d’elle une chanteuse et une actrice exceptionnelle, une « Diva » du tout Tunis, voilà ce qu’était la « belle Habiba », qui avait mis tous ses admirateurs au pied de son piédestal où elle trônait pour l’éternité.
Si notre chanteuse fut connue d’abord dans les soirées musicales privées, elle devint surtout célèbre et fit pleurer le public dans l’Aiglon d’Edmond Rostand. Son répertoire s’enrichit très vite avec des œuvres qu’elle puisait dans le patrimoine tunisien et adaptait à son propre style. « Msika » mettait ainsi à l’honneur « l’antique » (Le Atiq) et le « foundou » (le foundou au sens premier se disait à propos d’un bijou précieux et bien fait). « Min Frâg Ghzali » est du foundou Atiq, alors que « Billâh yâ Ahmed yâ Khouyâ » est puisée du patrimoine.
La spécificité de ces chants s’enracinait dans une culture beylicale aristocrate, étant donné qu’à l’époque, il n’existait pas une classe bourgeoise importante pour donner son empreinte à la vie culturelle. Aussi, l’époque n’avait-elle point besoin de mécénat pour faire éclore ses talents, puisque les nombreux admirateurs étaient des aristocrates qui dépensaient sans compter pour séduire une belle artiste, telle que Habiba, pour le seul privilège de conquérir son cœur et posséder son talent. Habiba était d’une beauté fatale et on raconte que de richissimes amoureux avaient dilapidé leur fortune pour elle et que d’autres avaient répudié leur femme…
Adorée et gâtée par tous, Habiba MESSIKA vivait ainsi dans un luxe incommensurable et on raconte aussi que sa coquetterie lui faisait préférer les bijoux précieux pour cadeaux. Ses amoureux lui en offraient pour un simple regard ou pour une soirée musicale privée. Mille et une histoires ont été tissées autour de la Diva, et c’est sans doute cette notoriété qui avait exacerbé la jalousie de son amant Eliaou MIMOUNI. Ce vieux Monsieur de 77 ans était littéralement fou d’amour pour la belle Habiba. Il entreprit de construire un petit palais pour sa bien aimée, dans la ville andalouse de Testour, mais il préféra la perdre plutôt que de la voir heureuse avec un autre homme. Il l’a tuée en arrosant son matelas avec de l’essence. Elle mourut dans d’atroces souffrances. MIMOUNI l’a suivie quelques jours après. Son enterrement au Borgel fut l’un des plus impressionnants que connût la Tunisie.
Un livre passionnant "Habiba Messika la brûlure du péché" par Jeanne Faivre d'Arcier (1997). Un symbole vivant entre les juifs et les musulmans. Comme le dit si bien Jeanne elle porte avec fierté le flambeau de la liberté, de Tunis l'orientale au Paris des Années folles. Un véritable roman qui vous transporte dans l'univers de la Diva dans un pays où l'on aime encore être séduit par la poésie, l'amour, la chanson...
Ahmed Hamrouni a consacre un ouvrage à l'une de nos plus célèbres chanteuses : HABIBA MESSIKA. Cette artiste tôt disparue était à la fois chanteuse, danseuse et actrice. Mais dans l'esprit des gens, elle fut surtout une chanteuse. Cela est évidemment dû au fait que ses disques existent encore, alors que de sa carrière d'actrice il n'existe plus aucune trace...
Félix Gray, de son vrai nom Félix Boutboul, est né le 28 juin 1958 à Tunis (Tunisie) où il passe une enfance dorée dans une famille de Pieds Noirs qui y fait des affaires commerciales.
Puis adolescence à Paris et entrée rapide dans le business en ouvrant un resto avec des copains puis en exportant des gadgets de Hong Kong.
Félix Gray est un des grands auteurs à succès en France.
Il débute en tant que chanteur au milieu des années 80. Il obtient son 1er grand succès en 1987 avec "La gitane" suivi de "Te revoir à Madrid" (1989)
En 1990,il s'associe à Didier Barbelivien et ils composent toute une série de hits tels que le célèbre "A toutes les filles"(90) mais aussi "Il faut laisser le temps au temps","E vado via" et "Nos amours cassées"(91).
Dans la foulée sortent les albums "Les amours cassées" (91) et "Face cachée" (92).
Puis il rentre dans l'ombre et compose pour d'autres artistes: David Charvet,Johny Hallyday,Patrick Bruel (avec le fameux "Café des délices"(99).
En 1996 il sort sur CD une compilation avec 14 de ses succès.
Après ce long silence,il publie en 2001 son 1er album solo"Félix Gray" avec "D.ieu me pardonne",Jérusalem","L'histoire recommence"… .
En mai 2001, Felix sort un album solo éponyme, Didier y est présent pour un morceau. Par la suite, il se consacre à un genre tout à fait différent. En 2004, la comédie musicale "Don Juan", dont Félix est l'auteur et le compositeur, est montée au Canada. Le succès est énorme, mais ne se perpétuera pas de l'autre côté de l'Atlantique, quand la troupe arrivera en France, l'année suivante.
Félix Gray ne vit plus en France actuellement, mais il revient passer l'été à St Tropez. Cependant, en 2009 il s'apprète à revenir sur le devant de la scène avec la comédie musicale Shérazade et les Mille et Une Nuits.
Medley du Spectacle Musical "Sherazade: Les mille et une nuits" du auteur et compositeur Félix Gray, qui débutera sur la scène au Théâtre L'Olympia de Montréal à partir du 11 mars 2009
Raoul Journo, né le 18 janvier 1911 à Tunis et décédé le 22 novembre 2001 à Paris, est un chanteur tunisien et compositeur de musique arabo-andalouse.
De confession juive, Journo est surtout connu pour ses talils, des compliments et vœux adressés aux invités lors d'une réjouissance (mariage, Bar Mitsvah, circoncision, pèlerinage, etc.), à tel point qu'aujourd'hui encore, ses textes et musiques sont repris entièrement par les orchestres lors de ce type de soirées.
Raoul Journo est un des ténors de la musique Judeo-arabe. Il est considéré à juste titre comme une figure de proue de la musique tunisienne grâce à une abondante production qui a grandement contribué à l'enrichissement de l'art musical tunisien aux plans tant quantitatif que qualitatif et à la diffusion de la chanson tunisienne authentique à une vaste échelle. On lui doit un grand nombre de chansons qui se caractérisent toutes par leur cachet typiquement tunisien, de sorte que Raoul Journo était un des rares chanteurs qui représentaient parfaitement le chant tunisien.
Il était à la fois auteur, compositeur et chanteur.
Parmi ses anciennes chansons dont il composa aussi la musique, on signale entre autres Ya mahfel ritouch Khadija.Il se spécialisa dans le genre appelé taâlil, ces chants de louanges improvisés dans les cérémonies familiales (naissances, circoncision, bar mitzvot, hénnées, mariages).
En matière de formes, il avait une prédilection pour les maqams(modes musicaux) dits mahayar sika, mahayar iraq, mazmoum et ardhaoui.
Après son départ pour la France en 1965, Raoul Journo est resté toujours fidèle à la Tunisie qu'il visita à plusieurs reprises. Il sortit au cours des dernières années sa célèbre chanson Sallamet fik ana ya bladi dans laquelle il rend hommage à la Tunisie et chante son amour pour elle et son attachement à sa terre. La chanson a été louée par tous pour son esprit nostalgique et sa beauté artistique.
Le 3 novembre 1999, il réalisait une grande première : le concert de Genève en Suisse en cybercast live diffusé dans le monde entier.
Dans son autobiographie, intitulée simplement "Ma vie", Raoul JOURNO révèle toute la vérité sur l'existence qui a été la sienne. Peu d'hommes, à la vérité, ont vécu ce qu'il a vécu... Il a eu le courage de tout raconter avec naturel et spontanéité. De ses débuts dans la musique à l'âge de 9 ans lorsqu'il chantait avec les enfants de chœur, son passage à l'Olympia pour son jubilé, jusqu'à la remise de son trophée par le Casino de Paris pour ses 70 ans de chansons. Dans ce récit palpitant, vivant, teinté de ce mélange unique d'humour et d'audace, qui fourmille de fabuleuses anecdotes, Raoul JOURNO ne cache rien des mille péripéties de son existence. Il nous fait des révélations fascinantes sur ses galas, ses nombreuses soirées et sur sa Tunisie natale qu'il a tant aimée. Voici, avec ses moments merveilleux de bonheur intense et de passion immense pour son métier, mais aussi, avec tous ses souvenirs d'infortune, la vie d'un homme exceptionnel, dans un monde fascinant et envoûtant.
Journo a marqué la culture juive aussi bien en Tunisie, qu'en Israël ou en France où les airs de ses chansons sont, avec ceux de Farid El Atrache, parmi les plus utilisés pour les prières traditionnelles juives.
Acher Mizrahi, né en 1890 à Jérusalem et décédé le 27 octobre 1967 à Jérusalem, est un chanteur et musicien tunisien originaire de Palestine. Comptant initialement se rendre aux États-Unis, c'est en Tunisie qu'il arrive en 1911 et s'y installe pendant plus de 50 ans.
Biographie
Possédant une voix de ténor et un talent d'auteur-compositeur, il se familiarise rapidement avec le milieu artistique tunisien où la chanson est alors l'apanage des Juifs et des femmes, à un moment où le public est épris de plaisir et de distraction. Il se fraye un chemin parmi les musiciens de l'époque tels que Mouni Jebali (père de Maurice Meimoun) ou le virtuose Messaoud Habib, tous deux émigrés de Tripoli.
En plus des chants liturgiques juifs, il compose des chansons plus légères qui se révèlent être de grands succès lors des fêtes de mariage et des soirées artistiques. La présence de grands artistes à ses côtés tels que Cheikh El Afrit, Habiba Msika, Fritna Darmon, Ratiba Chamia, Fethia Khaïri, Louisa Tounsia ou Dalila Taliana permettent à ses chansons de toucher toutes les couches de la population, d'autant plus que son style chami leur donne un air exotique et les différencie des airs de Sayed Darwich ou Mounira El Mahdeya, en vogue à l'époque.
Mais la nostalgie de Jérusalem le conduit, en 1927, à quitter la Tunisie où il revient deux ans après pour développer son répertoire et l'enrichir en réussissant un ingénieux mixage tuniso-andaloux-chami. Il enregistre à Paris certains de ses succès estimés à près de 300 créations.
À la fin des années 1940, il met fin à sa carrière active. Il quitte définitivement Tunis après la guerre des Six Jours, en 1967, pour s'installer durant trois mois en Israël. Il meurt en effet le 27 octobre 1967.
Titres
* Tesfar we tghib
* Ya hasra kif kont sghira
* Yechoui dammek
* Ya nas hmelt
* Men sabek Bourdgana
* Habbitek we habbitni
Dany Brillant, de son vrai nom David Cohen, est un chanteur français né le 28 décembre 1965 à Tunis.
Son nom de scène Brillant lui a été donné par Jacques Boni le patron du cabaret Les Trois Mailletz où il se produisait. Avant de monter sur scène il lui disait : « Dany ! Sois brillant ! ».
Ayant pour idoles Elvis Presley et Franck Sinatra, il apprend à jouer de la guitare à l'âge de quatorze ans en reproduisant les accords des succès de l'époque. A vingt ans, il quitte l'université pour se produire dans des cabarets à Saint-Germain. En 1991, il sort son premier album, C'est ça qui est bon. Le simple qui en est extrait, Suzette, aux intonations jazz, devient un immense succès. En 1993, son second album, C'est toi, entérine sa réputation de crooner et est orchestré par Rembert Egues, une célébrité cubaine. Puis en 1996, Dany Brillant se rend à La Havane où il enregistre son troisième album, Havana dont la musique s'inspire du mambo et du cha cha cha. Le disque, avec trois cent mille exemplaires vendus, devient certifié platine. Puis Dany Brillant se produit à l'Olympia en 1997 et enregistre en 1999 l'album Nouveau jour. Aussitôt après, en juin, le chanteur se produit en première partie de Céline Dion au Stade de France. Enfin, après un silence de deux ans, Dany Brillant sort en octobre 2001 l'album Dolce Vita, directement influencé par la musique romantique italienne, et dont la thématique tourne autour de l'amour et des femmes. En 2004, Dany Brillant revient avec l'album Jazz... à la Nouvelle Orléans enregistré avec les musiciens et le producteur d'Harry Connick Jr.. En avril 2007, il livre Histoire D’Un Amour.
Il est né à Lafayette à Tunis. Et pour ce pays qui l’a vu naître, il chante l’amour. Dany Brillant a fait battre la chamade à des milliers de fans, samedi , au théâtre romain de Carthage. Dany a rendu hommage aux pionniers du jazz et à tous leurs fans.
Il n'a pas oublier de faire une promenade dans les souks de la vieille ville le jour-même et de sa visite à l’improviste à l’appartement de La Fayette qui fut son lieu de naissance. Tout cela l’a mis à l’aise. Bien à l’aise. Après tout , il est chez lui et avec les siens.
Dur vers la fin de se séparer de cette bête de scène aux yeux bleus d’azur. Et Dany, lui aussi, avait du mal à quitter son public de Carthage. Un amour de public. Un public saisissant.
Acclamé à volonté, Dany n’avait pas le choix et n’a pas trop hésité pour répondre rappel et encore «prolonger la soirée avec ses fans qu’il vient de découvrir et qui ne sont pas encore rassasiés. Mais du grand art on en redemande toujours et on n’est jamais rassasié.
Pour son père, il a aussi dédié une chanson aux airs orientaux. «Mon père ne s’est jamais remis d’avoir quitté la Tunisie. Il n’a plus jamais retrouvé la fraîcheur de ce pays. Il est quelque part, parmi les étoiles. Il nous regarde peut-être. Il n’aurait jamais cru qu’un jour son fils chanterait à Carthage devant des milliers de tunisiens». Pour lui, Dany a fait le voyage. Pour lui aussi, il a ravivé la flamme éternelle de l’amour. Son concert n’était qu’une grande histoire d’un amour.